A NNALES DE L ’I. H. P.
N.F. M OTT
Théorie de l’absorption interne des rayons γ
Annales de l’I. H. P., tome 4, n
o2 (1933), p. 207-220
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1933__4_2_207_0>
© Gauthier-Villars, 1933, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P. » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
207
Théorie de l’absorption interne des rayons
03B3PAR
N. F. MOTT
On sait que les rayons y des
corps
radioactifs sonttoujours
émisaprès
ledépait
de laparticule
a ou03B2.
Dans certains cas, ledépart
dela
particule
aou j3 peut
laisser le noyau dans un état excitéqui
ne dured’ailleurs
qu’un temps
extrêmement court(de
l’ordre de Io-13sec.), après lequel
le noyau retombe dans son étatprimitif
en émettant unnouveau
quantum
derayonnement
y.Le
rayonnement
y n’arrive pastoujours
às’échapper
de l’atome sous sa formeprimitive ;
une certaineproportion
desquanta
émis est absorbée par lesélectrons
de la couche K ou de la couche L du même atomequi
a donné naissance au rayon y considéré. Dans ce cas, des électrons sontprojetés
hors del’atome,
dontl’énergie
W est liée àcelle hv du
quantum
par la loid’Einstein W == ~ 2014 WA,
où
WA
estl’énergie
minima d’extraction d’un électron de la coucheK,
ou de la couche L. On est
également obligé
d’admettrequ’en
dehors duprocessus
d’absorption photoélectrique
il existe un autre mécanismedonnant lieu à une émission
électronique ;
dans certains cas, on doit admettre l’existence d’une interaction directe entre le noyau et l’élec- tron K, defaçon qu’un
noyaupuisse
céder sonénergie
d’excitation à208
un
électron,
sans intervention d’aucunrayonnement
de nature élec-tro-magnétique.
Dès 1922, SMEKAL(1)
avaitproposé
unehypothèse
de ce genre. On constate que le
rapport
entre le nombre observé departicules j6
et le nombre dequanta
derayonnement /
associés varie entre 0.001 et 0.3, maisqu’il
existe aussiquelques
raies pourlesquelles
on observe un nombre assez
grand
departicules ~,
sans aucun rayonne- ment ,. Il n’estguère possible
d’admettre quechaque quantum 7
émissoit absorbé par les électrons
périphériques,
et nous sommes de cettefaçon
forcés àadopter l’hypothèse
de SMEKAL. Nous reviendronsplus
loin sur cette
question.
Supposons
maintenant que le noyau d’un corps radioactifquelconque
. ne
puisse
exister que dans deux étatsd’énergie Eo et En,
et suppo-sons encore que Nxn fois sur N
désintégrations,
ledépart
de laparti-
cule a
ou j6
laisse le noyau excité dans l’étatd’énergie
En. Onpeut
me-surer xn ;
si 03BB
est la constante dedésintégration,
03BBxn sera le nombre dequanta 7
et departicules ~
émis par atome et par seconde. Le calcul de xn estimpossible
si l’on ne connaît pas la structure du noyau.Soit g la
probabilité
pourqu’un
noyau excité émette par secondeun
quantum qui s’échappe
de l’atome sans êtreabsorbé,
et soit b laprobabilité
pourqu’un
électronpériphérique
soitprojeté.
Posons(I) ~ = ~ -~ ;
p-1
sera alors la vie moyenne de l’état excité. Nous n’avons aucun ren-seignement,
nithéorique
niexpérimental, sur p
; la vie moyenneyl pourrait
avoir une valeurcomprise
entre I0-11 et I0-15 sec.Le nombre des
particules (3
émises àchaque désintégration
est xnb~~
et le nombre de
quanta
y,xngfp.
Onpeut
mesurer ces deuxquantités ;
on connaît donc
expérimentalement
la valeur durapport bfg, malgré qu’on
nepuisse
pas connaître les valeurs absolues de b et de g. Nousnous proposons d’étudier dans ce
qui
suit leproblème
du calcul de cerapport.
HULME
(2)
a réussi lepremier
à obtenir des résultatsthéoriques
enaccord avec
l’expérience.
Cet auteur assimile lerayonnement 7
auchamp électromagnétique
d’undipôle placé.
au centre du noyau ; ce(1) A. SMEKAL, Zeitz /. Phys., t. io, p. 27 5, (1922).
(a) Proc. Roy. Soc. A., t. 138, p. 138,1932.
209
champ peut
s’écrire sous la formeet
Ao
et A sont lespotentiels
scalaire et vecteur.1/énergie rayonnée
par ce
champ
est 1603C02B203BD2/3c
eng parseconde,
c’est-à-direI603C02B203BD/3hc
quanta,
où B est une constante inconnue. HULME admetqu’il
faut poserp = I603C02B203BD/3hc,
et calcule b par la méthode utilisée dans le traitement de l’effet
photo- électrique, c’est-à-dire,
il poseb =
h ~r
+~.~o
est la fonction d’onde relativisme(1)
de l’électron est la fonction d’onde de l’électronlibre, d’énergie
hv - il faut effectuer la sommation pour tous les états libres que l’électronpeut
occuper.sont les matrices introduites par DIRAC.
La
quantité
b estproportionnelle
à[ B [2,
de sorte que lerapport b/p
ne contientplus
la constante inconnueB,
et parconséquent peut
être calculé. Posons = a
la
constante «s’appelle
le « coefficient de conversion interne » et l’on a :(4) b/g
==03B1/(I
-03B1).
Les valeurs de
bfg,
calculées de cettemanière,
sont en bon accordavec celles
qui
ont été mesurées par ELLIS et ASTON(2)
pourquelques-
unes des raies du Radium
C,
mais il en resteplusieurs
dont les valeurscalculées sont environ six fois
trop petites.
Examinons maintenant
l’hypothèse
surlaquelle
est fondé ce calculet
qui
assimile lechamp
d’un rayon / à celui d’undipôle. Supposons
que ce
rayonnement
soit dû à uneparticule
decharge e’ (par exemple,
(i) Calculée. d’après la théorie de DIRAC.
(2) Proc. Roy. Soc. A, t. 129, p. I80, I930.
2I0
une
particule «)
située dans le noyau,qui
se trouve lui-même dans unétat excité. Soit R la coordonnée de la
particule considérée,
;/~(R)
lafonction d’onde de l’état nucléaire
excité,
et xo(R)
la fonction d’onde de l’état fondamental.Dans ce cas, suivant KLEIN
(1),
lechamp électromagnétique rayonné
par le noyau
peut
se calculerd’après
la théorieclassique
deMAXWELL,
en admettant
qu’il
y ait dans le noyau unecharge
vibrante de densitéélectrique égale
à’ °
(5)
03C1on =e’~*0~ne-203C0i03BDt
+e’~
0~ *ne 203C0i03BDt,avec hv = Wn -
Wo,
où.Wn, Wo
sont lesénergies
des deux états nucléaires.En
d’autres termes lepotentiel
scalaire satisfait àl’équa-
tion
/~B A A l
d2Ao
(6) 0394A0 -
C2~t2 =
403C003C1on,et,
de la mêmefaçon,
lepotentiel
vecteur satisfait à(7) 0394A-I c2 ~2A ~t2 =
403C0jonoù ,
jon
=~*003C1303C3~ne-203C0i03BDt
+ laquantité complexe conjuguée.
La solution de
l’équation (6) peut
s’écrire sous la forme+
a 0 * e203C0i03BDt où a0
satisfait àl’équation
’
4ao
+q2ao
===403C0e’~*o~n, (q
=203C003BD/c)
dont la solution est
(8)
(i) Zeits./. Physik., t. 4i, p. 407, 1927.
2II
Si
r # R, l’exponentielle [qi|
R - r )] f [ R - r | peut
sedévelopper (1)
en série de fonctions de
Legendre:
.(9) exp[iq|R-r|] |R-r|
=03A3Fl(R)Hl(r)Pl(cos 03B3).
Ici cos 7 = R
. r/Rr,
etF,
H sont des solutions del’équation (I0) d2 dr2(rF)
+ [q2 -l(l+I) r2](rF)=
o;Fi est la solution
bornée,
dont la formeasymptotique
est(II)
Fi oa sin( qr
-I 2l03C0)
;He est la solution dont la forme
asymptotique
estSupposons
maintenant que la transition nucléaire n - o soit une transition « P - s », c’est-à-dire une transition où le momentcinétique
dù noyau varie d’un seul
quantum h/203C0.
~0 est alors une fonction de Rseulement,
et ~npeut
s’écrire sous forme~n(R)=cos 03B8 fonction de R.
Le seul terme de la série
(9) qui
ne s’évanouisse pasaprès l’intégra-
tion
(8)
est celui pourlequel 1
= 1 ; si r est en dehors du noyau, de sorte que R r,(8)
devient.(13>
ao +6’Hi(")
C°S °cos 0398 F1(R)~*0 (R)~n(R)dR.
,/
Il est facile de montrer que
( 14) Hi (Y)
# ir-Ieiqr (1
+i/qr).
En tenant
compte
de(14) , l’expression (13) peut
s’écrire sous la. forme (2),
avec(1 5)
B = cos(Il WATSON, Theory oj Bessel Functions p. 366.
2I2
Remarquons
queF,(R)
=(~/2~)~--j3~(~)
~~~ (~ ( i).
Ainsi,
si lalongueur
d’onde du rayon / estgrande
parrapport
aurayon du noyau, on
peut
écrireB = x
momentdipôle
de la transition nucléaire.De la même
façon,
onpeut
montrer que lechamp électro-magné- tique rayonné
dans une transition D -~ S ou P -~ P, pourlesquelles
lemoment
cinétique
du noyau varie de deux ou de zéro unités est celui d’unquadripôle.
Celui-ci s’écrit :A, = - Cr-
2P2(cos 6)[i +3i qr-3 q2r2+I i
/ /.B )
+ la Quantitécomplexe conjuguée.
f
" . L~ )
’.. + la
quantité complexe conjuguée.
Insistons sur le fait que ces formules ne sont valables que pour des
points
r situés à l’extérieur du noyau ; R. H. FOWLER(1)
a montré que lepotentiel
inconnu à l’intérieur du noyau(r
10"~cm.)
n’aqu’une petite
influence sur la valeur del’intégrale (3).
Nous voyons donc que
l’expression
deb,
calculéed’après
la formule(3), peut
s’écrire sous la forme(~).
M ~ / ~
jSelon la théorie relativiste que MOULER
(~)
a donnée de l’interaction de deuxparticules, l’expression (17)
donne laprobabilité
par seconde(i) Proc. Roy. Soc. A, t. 129, p. 1, (I930).
(2) Les fonctions d’onde ~n sont les fonctions relativistes, calculées d’après la théorie de DIRAC ; l’opérateur agit sur leurs composantes. Les fonctions nucléaires )( ne sont pas écrites
sous forme relativiste, parce que les vitesses des particules nucléaires sont petites par rapport à celle de la lumière.
(3) Zeits. /. Phys., t. 70, p. 786,1932.
213
d’une transition où le noyau transmet son
énergie
d’excitation àl’électron,
sansqu’il
aitapparition
derayonnement / ;
si nous faisonsc - oo
l’expression (17)
devient(I8) 403C02 h|~*o03C8*fee’ |R-r|~n03C8odrdR|2,
et la
probabilité
de l’émissionspontanée
d’unquantum
tend vers zéro.Ainsi, l’expression (17) garde
une valeurfinie,
même pour les transitions nucléaires S --~S, qui
sont absolument interdites dans le cas de l’émis- sion d’unrayonnement électromagnétique.
On
peut
en déduire quel’expression (17),
oul’expression (3), représente
laprobabilité
par seconde pourqu’un
électron extra-nu-cléaire soit
projeté
soit par interactiondirecte,
soit par émission etabsorption
d’unquantum.
Il n’estguère possible
deséparer
ces deuxmécanismes,
ni dupoint
de vuethéorique,
ni dupoint
de vueexpéri-
mental.
Passons maintenant au calcul de g. On
peut
facilement calculer le nombre dequanta
querayonnerait
lechamp
dedipôle
ou dequadru- pôle,
en absence de tout électronpériphérique ;
comme nous l’avonsvu, ce nombre est, dans le cas d’un
dipôple
-I603C02B203BD/3hc
quanta par seconde.Pour en déduire la valeur actuelle de g, il n’est pas correct de soustraire
simplement b,
parcequ’une grande partie
de b est due àl’interaction directe entre l’lectron K et le noyau. TAYLOR et MOTT
(1)
ont montré que l’influence des électrons extra-nucléaires ne se
manifeste que par une
petite
diminution durayonnement,
de l’ordre de - bjg pouvant
être en mêmetemps
de l’ordre del’unité,
ou mêmeplus grand.
Dans le cas d’undipôle,
nous auronsapproximativement :
.(1) Proc. Roy. Soc. A., Sous presse.
2I4
HULME
(1),
et TAYLOR et MoTT(2)
dans leurpremier mémoire,
ont
supposé
quel’expression
du second membre étaitégale
àb/(g
-b).
.Tandis que HULME calcule le
rapport
b/g
ensupposant
que lepoten-
tiel du rayon 1 est
celui
d’undipôle,
TAYLOR et MOTT font les mêmescalculals en
partant
dupotentiel
d’unquadrupôle.
Les transitions D -~S,
P -)- P sont très peu intenses dans lespectre
de la structure extra-nucléaire ; mais, d’après
GAMOW etDELBRÜCK (3),
et aussi F.PERRIN(4),
les intensités des transitions des deux
types peuvent
êtrecomparables
dans le
spectre
nucléaire. Lamécanique
ondulatoirepermet
de démontrerce
résultat,
dans le cas où le centreélectrique
descharges
et le centre degravité
desparticules
nucléairescoïncident, qui
ce arrive parexemple
dans un noyau idéal constitué
uniquement
par desparticules TAYLOR
et MoTT
(loc. cit.)
ont discuté sous cerapport
le modèle deHEISENBERG (b), qui
suppose que le noyau est constitué par desprotons
et des neutrons se transformant constamment et àgrande
vitesse les uns dans les autres.Ils ont montré que si la
fréquence
des transformations desprotons
enneutrons et vice-versa est’
grande
encomparaison
avec lafréquence
des rayons l’ les
transitions dipôles
auront la même intensité que les transitionsquadrupôles.
Dans la
figure
l nous avons tracé lerapport big
calculé par HULME(pour
lepotentiel
d’undipôle)
et par TAYLOR et MOTT(pour
lepoten-
tiel d’un
quadrupôle),
en fonction de nvc2/hY.
Lespoints représentent
lesvaleurs
expérimentales,
mesurées par ELLIS et ASTON pour certainesraies du Radium C. Nous voyons que
chaque point
se trouve(s),
soitsur la
ligne qui correspond
aupotentiel
dudipôle,
soit sur celle duquadrupôle.
Nous en déduisons que ces dernièrescorrespondent
auxtransitions nucléaires D -~
S,
ou P -~P,
et les autres aux transitions p ~S,
D -~ P. Nous avons ainsi une méthodequi
nouspermet
d’assi-gner des nombres
quantiques
aux niveauxd’énergie
nucléaires.Il nous reste à discuter le cas du rayon y du Radium C
qui
a uneénergie
deI4I6
KV.Expérimentalement,
on a trouvé un groupe de(i) Loc. cit.
(2) Proc. Roy. Soc. A, t. 138, p. 665.
(3) Zeits f. Physik, 72, p. 492, I93I.
(4) Comptes rendus, t. 195, p. 775, I932.
(5) W. HEISENBERG, Zeits. Physik., vol. 70, p. i, {i932).
(6) Le degré d’incertitude des points expérimentaux peut être environ 30 %. .
2I5
raies (3 correspondant
à .une transition de cetteénergie,
mais on n’apas pu mettre en évidence un
rayonnement 1 ayant
lafréquence
cor-respondante.
Onpeut
donc penser que, pour cettetransition,
le niveau initial et le niveau final soient tous les deux des niveauxS,
c’est-à-dire des niveaux de momentcinétique
nul. Dans cecas, la probabilité
d’émission de
rayonnement s’évanouit,
tandisqu’on
trouve une Dro-FIG. 1.
Coeflicient d’absorption interne, a = b /p (calculé).
1 Quadrupôle
II Dipôle
X Exp. (ELLIS et AsTON), RaC.
babilité finie pour que le noyau retombe dans son état
fondamental
en cédant son
énergie
à un électron extranucléaire.Dans la
figure
2 nous avons tracé la variation de la fonctionb/g
pour le RadiumB,
dont lesrayons y
sont moins durs que ceux du Radium C.Les
points expérimentaux d’ELLIS
et ASTON seplacent plus
haut que lespoints théoriques
et ont des ordonnées environs deux foisplus
2I6
grandes.
Nous n’avons pas encore puexpliquer
cetécart ;
ilpourrait
être dû à la
perturbation
que les électrons L exercent sur les électronsK,
effet dontnous
n’avons pas tenucompte
dans lescalculs ;
maiscette
explication
ne me semble pas satisfaisante.Dans la suite de la
discussion, lorsque
nous aurons besoin depré-
ciser la variation du
rapport b/g, nous utiliserons
une courbemi-empi-
FIG. 2.
. b/g = x (calc)
I Quadrupôle
II Dipôle
X Exp. (RaB)
rique, mi-théorique,
tracée en suivant lespoints expérimentaux
pour hvpetit,
et en suivant lespoints théoriques
pour hvgrand:
’Considérons maintenant les rayons 1 du Thorium C. Grâce aux
belles recherches de M. S. ROSENBLUM sur la structure fine des rayons 03B1 du Thorium
CC",
nous connaissons le schéma des niveaux nucléaires du2I7
Thorium
C", qui prend
naissance par ledépart
de laparticule «
d’unnoyau de Thorium C. Nous
preproduisons
ce schéma ci-dessous :FIG. 3
Schéma des niveaux nucléaires du Thorium CC", (d’après ROSENBLUM).
Le nombre de
particules ?
observés danschaque
groupe doit êtreégal
au nombre de noyaux formés danschaque
état excité. Ces nombres sontindiqués
sur le schéma.Malheureusement,
les intensités des rayons 1qui correspondent
àchaque
transition n’ont pas étémesurées ; mais, puisque
le nombre de noyaux formés danschaque
état est connu, onpeut
en déduire la somme des intensités des rayons /qui partent
dechaque
état(cf.
TableauI).
ELLIS a mesuré les intensités de
quelques-uns
desrayons j8 qui
cor-respondent
aux transitions ci-dessus. Nous pouvons déduire de ses va-leurs l’intensité de
chaque
rayon /’ enadmettant,
soit que la transitioncorrespond
à undipôle,
soitqu’elle correspond
à unquadrupôle.
Lesgrandeurs qu’on
obtient ainsi sontindiquées
dan le Tableau I. Pourles transitions
quadrupôles,
nous avonspris
les valeursexpérimentales
pour a du Radium B
(Voir
tableauI).
On
peut
déduire de cettefaçon
la somme des intensités des transitionsqui partent
d’un niveauquelconque, toujours
en admettant alterna- tivementqu’une
raie donnéecorrespond
à une transition dedipôle
ouà une transition de
quadrupôle. L’accord
avec les résultats de ROSENBLUM est très
bon,
si nous supposons que les transitions D -B,
D -A,
C -
B,
C - A sontquadrupôles,
et latransition E -
Bdipôle.
Nous avons
indiqué
surfigure
3 le nombrequantique
azimutal tqui
doit
correspondre
àchaque
niveau. Auniveau E
doitcorrespondre
lavaleur 3 de
l,
parce que, si nousposions l
= 1, latransition E - A
de- vrait avoir une intensitécomparable
à celle de latransition E - B ;
or, on n’a pas observé de rayons 1
d’énergie égale
à498
KV.2I8
2I9
Considérons maintenant les rayons y du Thorium BC. ELLIS en a
trouvé
cinq,
dontquatre peuvent
êtrearrangés
dans le schémaci-dessous.
FIG. 4
Niveaux de Thorium BC (d’après ELLIS, Proc. Roy. Soc. A., t. CXXXVIII, p. 318, 1932) Les intensités des
rayons j6
sontindiquées
dans le Tableau II. Nous pouvons en déduire l’intensité des rayons l’ de la mêmefaçon
que ci-dessus ;
les résultats sontportés
dans le TableauII,
On constate immé- diatement que le rayon de 237, 9 KV doit êtrequadrupôle,
parcequ’il
TABLEAU II
n’est pas
possible
d’admettrequ’il
y aitplus
d’unquantum
d’unefréquence déterminée,
émis pardésintégration. Aussi,
il est trèsimpro-
bable que les transitions
yE, rH,
soientdipôles,
parce que, au moins dans go%
desdésintégrations,
le noyau de ThC se trouveaprès
ledépart
de laparticule B,
dans l’état de238
KV. Il en résulte que220
seulement dans environ 10
%
des cas le noyau se trouve avoir uneénergie
de 115 KV ou 414KV,
de sortequ’un rayonnement 1 ayant
une intensité o,5
quanta
pardésintégration
nepeut
pas exister.La
figure
4indique
les valeurs lesplus probables
del,
et aussi lenombre de noyaux
qui
se forment danschaque niveau,
pourchaque
.
désintégration.
Dans
l’ensemble,
les transitionsquadrupôles paraissent beaucoup plus probables
que les transitionsdipôles,
surtout pour les rayons mous.Je
ne peux donner à l’heure actuelle aucune