A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M. P ICHOT
Débit solide de la Garonne Sédimentation des sables et des argiles
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 6 (1942), p. 65-81
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1942_4_6__65_0>
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DÉBIT SOLIDE DE LA GARONNE
SÉDIMENTATION DÉS
SABLES ET DES ARGILES Par M.PICHOT
Professeur à la Faculté des Séances de Toulouse.
Professeur
à la Faculté desSciences
de Toulouse.Importance
des débits solides de la Garonne.Par débits solides nous entendons le
transport
de sables etd’argiles
,
par
lesrivières.
Lesargiles
sont desparticules
solides de dimensions infé~rieures à
5 ~ (millièmes
demillimètre ).
,.. Les mesures les
plus remarquables
du débit solide en sables etargiles
de la Garonne remontent à un siècle environ. Elles ont été effectuées à
"
Marmande par l’illustre
ingénieur
des Ponts et ChausséesBaumgarten,
de1839 à 1846~. La
moyenne
annuelle de ces observations serait de sixmil-
’
lions de tonnes, sans
compter
les cailloux traînés sur le fond(quelques
cen-. taines d’e millions de
tonnes).
Ces bouesreprésentent
une érosion annuelle de 100 tonnes environ parkilomètre
carré dubassin,
contre 300 à 400 pour. le
Rhône,
moins de 1:000 pourl’Isère, plus
de 1.000 pour la Durance, unecinquantaine
auplus
pour laLoire,
unevingtaine
pour la Seine..
MM.
Muntz et Lamé ont effectué des mesures àToulouse
de 1911 à 1913 ; B ils estiment à trois millions de tonnes ou 300 tonnes par kilomètre carré .Fimportance
des débits solidespassant
annuellement sous lesponts
de’
Toulouse.
Comme
l’a montré Ed.Harlé2,
la Garonne actuelle nedépose
pour ainsi~
dire pas
d’alluvions
sur lefond
de scn lit sur laplus grande partie
de son°
cours. Les
dépôts, pendant
lapériode
des basses eaux, sontdéplaçables,
’
«
chassés
», au moment des crues,jusqu’au
fond rocheux ou marneux..
°
Dans la ’section
maritime,
en aval deLangon,
les alluvions ont uneépaisseur
notable sur le fond du lit. Les boues ren.contrent eneffet
les.
électrolytes
fournies par de l’eau de merqui provoquent
leurfloculation ;
’
la sédimentation peut alors se
produire lorsque
le courant devient suffi-, samment lent.
La division des matières solides
transportées
par les rivières en cail-1. M. BAUMGARTEN, Annales des Ponts et Chaussées, 1848, 2e série, tome XVI,
pp. 1-157..
’ ’
, 2. E. HARLÉ, Société Histoire Naturelle; Toulouse, 1898-99, Tome 32, pp. 149-198.
66
loux, sables et
argiles
est, comme toutedivision,
arbitraire, mais reposecependant
sur des différences detransport
ou desédimentation.
Le
charriage
descailloux,
sur le fond même du lit, n’estpossible
que par les eaux violentes des torrents, ou par celles trèsagitée-
et animéesd’une
grande
vitesse des rivièrespendant
une très forte crue.La Garonne
supérieure charrie
facilement lessables,
mais ceux-ci sedéposent
sur les bords dèsque
les eaux ne sontplus énergiquement
brassées.Les
argiles peuvent
êtretransportées jusqu’à
la mer; elles y trouvent lesélectrolytes produisant
leur floculation et lesrégions
d’eaux mortesoù la sédimentation n’est pas entravée.
Ce sont ces
argiles
sédimentéesqui
encombrent les estuaires des fleuves et comblent les chenaux si difficiles à maintenir librespour
lanavigation.
Pendant l’année
1934,
nous avions étudié les débits solides du Gersil.Leur
importance,
leur nature, de la source à l’embouchure, sont étroite- ment liées à la variation de la constitutiongéologique
duba~ssin.
L’élec-trolyte
calcaire est lestabilisateur de
cesboues,
tant quela
teneur en CaOne
dépasse
pas la limite de seuil.Quelques
kilomètres avant l’embouchure du Gers dans laGaronne, l’électrolyte, jusqu’alors ’ stabilisateur,
provoque, la limite de seuil étantdépassée,
la floculation et la sédimentation du débitsolide; d’où,
une diminutiontrès
nette de ce dernier dans labasse
vallée de la rivière.. Choix des
prélèvements
dans la Garonne. - La constitutiongéologique
du bassin du Gers est
particulièrement simple.
On y rencontre, bienrépar- tis,
lestypes
des terrains del’Armagnac;
les terresfortes argilo’-calcaires
au sous-sol marneux
imperméable, les
boulbènessilicéo-argileuses
au sous-sol marneux
imperméable,
lespeyrusquets argilo-calcaires
au sous-sol calcaire
perméable.
Les affluents du Gers sont nombreux mais relati- vement peuimportants.
La constitution
géologique
du bassin de la Garonne de ses sources à Toulouse est infinimentcomplexe,
et sesrapports
avec la nature des débits solides du fleuvedépassent
les limites de nos recherches.Les rivières
provenant
desPetites-Pyrénées (massif calcaire),
entre Valentine etCarbonne, peuvent
modifier assezbrusquement
la teneur duCaO en solution. -
La
Neste,
leSalat,
l’Arize, laLouge, l’Ariège,
sont des affluentsimpor-
tants et leurs débits solides propres
peuvent
introduire des variationsbrusques
dans la teneur et la nature des matériaux solides ensuspension.
Nos
prélèvements
ont été choisis de manière à encadrer le confluent desprincipaux
affluents et à mettre en évidence lesapports
par les rivières alimentéespar
les eaux desPetites-Pyrénées.
’
1. Débit solide du Gers. Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 1943,
pp. 33-64.
’
.
.~ ;Débits
solidesde ja
Garonne. - La ’Garonne ne ressemble en rien auxrivières de
l’Armagnac,
au courslent, aux
eaux presque mortes. Dans lahaute vallée, c’est
untorrent;
; de Valentinejusqu’à Toulouse; une
rivière auxeaux rapides,
aurégime
turbulent deshydrauliciens.
’. , ,
~
Le
débitsolide
de la Garonne est trèsfaible,
sauf enpériode
de crues .°
où il
prend, alors,
une assezgrande
valeur. La couleur verdâtre des eaux’
.
_
FtG.I. .
est due à des particules ultramicrospiques d’argiles
et de matièresvégéta-
" les;
cessuspensions ne dépassent guère
5milligrammes
par litre. ’’,
C’est l’ofidre degrandeur
des matières solides ensuspension
dans les~
eaux ~ très :pures » de la
Montagne Noire, et qui
alimentent les’ bassins deSaint-Féréol
et duLampy.
En
période
decrues,
dues à la fonte desneiges
danséesPyrénées,
ou’
à
despluies
abondantes dans lebassin,
lesquantités d’argiles
et de sables ’’
transportés
par litrepeuvent
devenirimportantes.
,’
- Crues du.es.à la
fonte
desneiges
dans lesPyrénées.
- Desdépôts
abondants se forment dans le litmajeur
des torrentspyrénéens
à la suited’orages
locaux.Lorsque
lesneiges fondent,
les eaux sortent du litd’étiage,
envahissent le lit
majeur
et mettent ensuspension
sables etargiles.
~ Près des
névés,
comme nous avons pu le constater dans le haut Vald’Aran, près
des sources de laGaronne,
,les eaux des torrentstransportent quelques milligrammes,
àpeine,
de sables et dedébris organiques
par litre.Pendant presque tout le mois de
juin 1935,
la fonte desneiges
desPyré-
nées
grossit
la Garonne. Le débitsolide,
àToulouse,
s’éleva à 200 milli- grammes parlitre,
et resta sensiblement constantpendant
unevingtaine
de
jours.
En décembre 1935, la fonte
prématurée
desneiges
dans lamontagne
amena une
petite
crue de la Garonnependant quelques jours
et undébit
solide
qui dépassa
300milligrammes
parlitre.
En
général,
la fonte desneiges
dans lesPyrénées ariégeoises
ne coïn-cide pas avec celle des
montagnes
du Val d’Aran ou de larégion
de Luchon.Crues de la
Garonne
due,s auxpluies,.
- Despluies
abondantes etgéné-
rales dans le bassin amènent la crue de la Garonne et de ses affluents. Les _
eaux,
jaunâtres, transportent
du sable et une forteproportion d’argiles plus
ou moinscalcaires.
Mais le débit
solide,
au lieu de rester sensiblement constantpendant
des
jours,
est excessivement variable -d’unjour
àl’autre,
voir d’une heure à l’autre. Les eaux se clarifient trèsrapidement
dès que lespluies
dimi-nuent
d’importance,
par suited’apport
d’eaux clairesprovenant
des hautesvallées.
’
L’Ariège
est, de tous lesaffluents,
celuiqui apporte
à la Garonne leplus
d’eaux
chargées
de matièresargileuses.
Lasuperficie
des terresargilo-cal-
caires du bassin de
l’Ariège
estsupérieure
fi celle des mêmes terres desautres
parties
du bassin de la Garonne.Les variations du débit solide
de
laGaronne,
àToulouse,
sont trèsrapides.
Le débit aqueux variebeaucoup plus
lentement.Le tableau suivant fournit les débits solide et aqueux de la
Garonne,
à Toulouse,pendant
unepetite
crue, en mai 1935. -,
y
Sur legraphique
de lafigure 2,
nous avonsreprésenté
les variations de laturbidité,
enmilligrammes;
par litre, de la Garonne àPinsaguel,
de. ~
.’
Fm, ~..
’
l’Ariège
à laCroix-Falgarde
et de la Garonne àToulouse,
du 4 au 12 dé-cembre
1935.
Les
variations
de la turbiditésont
extrêmementrapides.
, ,,
- Le débit moyen de la Garonne à Toulouse est de 100 mètres cubes
par
seconde. Il n’est que de 30 mètres cubes par seconde
pendant
lesplus
bas-ses eaux.
Dans tapériode
du 4 au 12 décembre.1935,
le débit de la Garonnea atteint 544 mètres cubes par
seconde
le 5décembre..Rappelons
que pen-’
dant
’lacrue
de 1875 ildépassa
9.000 mètres cubes par seconde.’
A ~
Le tableau suivant permet de comparer les débits solide et aqueux de la
Garonne et de
1"Ariège
avant leurconfluent,. pendant
cette.petite
crue de .décembre
1935.
~ , = ..’
Pendant
cettepériode,
le débit solide del’Ariège
fut debeaucoup
leplus important.
D’après Baumgarteni,
le débit solide moyen de laGaronne,
à Mar- mande, de 1839 à1846,
aurait atteint 185kilogrammes
par seconde pourun débit aqueux moyen de 790 mètres cubes par
seconde,
soit0,235
gram-mes par litre. Pendant la
période
du 4 au 12 décembre1935,
la turbidité.
atteignit 0,468
grammes par litre le 10décembre,
à 9heures,
pour les eauxde
l’Ariège,
aupont
de laCroix-Falgarde.
,. Prél.èvements
opérés pendant
l’année 1935.Nous avons recueilli de l’eau du
Pont-au-Roy
à la Garonne aux stationsmarquées
sur la carte(fig.
1), une fois parmois, pendant
toute l’année1935,
Nos voyages ont coïncidé avec des
petites
crues de laGaronne,
et parconséquent
avec un assezgrand
débit solide le 5juin
et le29
décembre1935. Ces crues étaient dues à la fonte des
neiges
dans lesPyrénées.
Les influences des affluents sont nettement visibles. La Neste
augmente le
débit solide le5 juin
et le 29 décembre. .Le Salat amène une diminution. -
Après
le confluent de l’Arize et surtout de laLouge,
le débitaugmente.
L’Ariège
l’abaisse.Matières ~en solution. - Le
graphique
résumant nos mesures en CaO dissous montre des variationsimportantes.
,FIG. 3.
FIG. ~.
Pour ne pas
surcharger
legraphique,
nous n’avons faitfigurer
que six stations seulement.La diminution de la teneur en CaO est
particulièrement importante
findécembre. Nous trouvons
également
une diminution trèsimportante
enjuin,
pour la même raison : la fonte desneiges.
En dehors de ces minima, nous
enregistrons
des minimapendant
lesmois secs
d’été,
et des maximapendant
lapériode
despluies;
résultatsanalogues
à ceux trouvés pour le Gers.Les éléments
f ins
des troubles. 2014 Les bouestransportées jusqu’à
laGaronne maritime au moment des crues sont
composées
de sables fins dedimensions
comprises
entre 50 et 5 etd’argiles
de dimensionsencore plus petites.
Leur
sédimentation,
même dans une eau calme, est très lente, surtout filpréséance
d’unélectrolyte
stabilisateur. ,Le
poids
de cessuspensions
dans un litre est uneopération statistique.
Les
possibilités
de sédimentation sont liées à la’ dimension moyenne desparticules.
L’étude
théorique
que nous allbns maintenantdévelopper
nousper- ,,
met
d’espérer
une méthode decomparaison
des troubles.L’opacité spé- ci f ique, quotient
del’opacité
par lepoids
de matières ensuspension dans
l’unité de volume dutrouble,
est, eneffet,
comme nous le démontrerons,. inversement
proportionnelle
à la dimension moyenne desparticules.
L’étatde division est ainsi défini
par
la mesure del’opacité spécifique
du trouble.Coefficient
d’absorption
et coefficient d’extinction d’une substance homo-gène
absorbante.°
Nous supposons le milieu
homogène
et limité par deuxplans p;arallè- .
les. Un faisceau de
lumière parallèle
tombe normalement aux faces limites.,
L’absorption
consiste en une diminutionprogressive
du flux dans latraversée de la substance. ’Aucune lumière n’est diffusée.
Soit (P le flux à travers le
plan
d’abscisse x normal à la direction dufaisceau,
~ le flux à trav~ers le flux d’abscisse x+dx. Nous admettrons1
que ta diminution d4J du flux est
proportionnelle
au flux incident et âl’épaisseur
dx : ,Le coefficient ~, ainsi
défini,
estappelé
lecoefficient d’absorption
de, la substance.En
intégrant pour l’épaisseur 1
de la substanceabsorbante,
ilvient :
:03A6o
est le flux à travers la faced’entrée,
03A6 le flux à travers la face desortie.. .
Il est
plus commode,
pour lescalculs,
de poser :k est le
coefficient
d’extinction.Cette
quantité
a.les dimensions de l’inverse d’unelongueur.
Si on défi- nit la densitéoptique,
oupouvoir d’affaiblissement,
laquantité:
le coefficient d’extinction est la densité
optique
oupouvoir
d’affaiblisse- ment del’épaisseur
1 du milieu. _Pour un milieu très
transparent, l’ordre
degrandeur
du coefficient d’extinction est0,001
cm’~‘.’
Une
très
forteabsorption correspond à
Milieux troubles. y ’ .
Les dimensions des
particules,
même lesplus fines,
ensuspension
danst’eau,
sontdéjà grandes
parrapport
à lalongueur
d’onde de la lumière.,
Dans un tel milieu, nous pouvons admettre,
après
uneagitation
suffi- sante, que larépartition
moyenne desparticules,
par élément de volume, est constante. Un milieu trouble constitue ’un milieuhomogène
à l’échelle ,macroscopique,
un milieu nonhomogène
à l’échellemicroscopique.
Si les
particules
seprésentaient
sous forme deprismes
recevant la lu.mière normalement à l’une des faces, nous
pourrions
déterminer, par lamesure du flux
régulièrement transmis,
le coefficientd’absorption
ou d’ex- tinction du milieu trouble.La
formé
desparticules
est tout à faitquelconque.
Elles constituent dessortes de lentilles,
d’où des réfractions dans toutes les directions. Une trèsfaible portion
de la lumière tombant sur uneparticule
dans ladirection générale
du faisceauincident,
estrégulièrement
transmise. Enfinchaque
élément de la surface diffuse la lumière dans toutes les directions.En
définitive,
la diminution duf lux
transmis dans la direction duf ais-
ceau
incident,
pour un milieutrouble,
est due, surtout, à de la lumière dif- fusée et réfractéedans
toutes lesdirections.
Mais la
répartition,
en moyennehomogène,
nouspermet d’admettre,
pourchaque
élément de volumecompris
entre deuxplans
d’abscisses x etx+dx,
, un
pouvoir
d’affaiblissement moyennement constant.Pour cet élément de
volume, nous désignons par 03A6
le flux incident, pari
d~
la variation duflux,
nous pouvons écrire : :Le
coefficient
M n’est pasuniquement
lié àl’absorption
desparticules
maismesure,
surtout, la diffusion de la lumière par lesparticules.
En
intégrant
pour tout le troublecompris
entre deuxplans parallèles
dis- tantsde l,
nousavons,
pourexpression
du fluxtransmis,
en fonction du~ flux incident :
. Le coefficient K est
l’opacité
du trouble.Hypothèses supplémentaires.
. Considérons à nouveau l’élément de volume
d’épaisseur
dx :soit S la section du flux . ..
soit p
le poids
desparticules
par cm3 du troubleu le volume
spécifique
desparticules.
Le volume des
particules
dans l’élément de volume Sdx est :Soit a la somme des
aires
des sections droites des cylindres, dont les géné- ratricesparallèles
auflux
lumineux définissent le contourapparent
desparticules
(somme des aires desmaîtres-couples
desparticules).
Si,
dans l’élémentSdx, chaque
rayon lumineux ne rencontre au maxi-mum
qu’une particule,
onpeut
définir uneépaisseur
moyenne e desparti-
cules dans le sens. de la lumièrerégulièrement transmise,
par la relation :Nous poserons
que la
diminution relative duflux
estproportionnelle
à lavaleur ~rela,tive de la
surface
totaledes maîtres-couples.
REMARQUE. - p est le
poidS
de la matière ensuspension
dans un centi-mètre cube du trouble
après
dessiccation.Mais les
particules d’argile,
de nature colloïdale, sont, dans letrouble, plus
ou moinsgonflées
d’eau.Dans ces
conditions,
le volumespécifique
u nereprésente pas
le volumed’un gramme de matière
sèche,
mais le volumeoccupé,
dans lasuspension,
par un gramme de matière sèche.
~
Opacité spécifique.
,Appelons opacité spécifique
lequotient
L’opacité spécifique
varie en raison inverse de la dimension moyenne desparticules.
La mesure del’opacité -spécifique
nouspermet
de déterminerl’état de division moyen de la matière en
suspension.
’
REMARQUE. -
L’épaisseur
moyenne desparticules,
définie par la rela- tion(6),
est mesurée par la relation(10),
si l’on suppose lesparticules
assezéloignées
l’une de l’autre, c’est-à-dire le trouble suffisamment étendu. Pour- des troubles à fortes concentrations, tout sepasse,
pour certainesparti- cules,
comme si leur dimension, suivant la direction du faisceau lumineux direct, étaitaugmentée
sans,que lemaître-couple
soitchangé.
.
Lorsqu’on
passe d’un trouble à faible concentration à un trou~ïe à très . forte concentration, la dimension moyenne desparticules
suivant la direê- . tion de la lumière directeaugmente, l’opacité spécifique
diminue.-
.
L’opacité spécifique,
sensiblement constante pour des troublesétendus,
tend à diminuer
lorsque
la concentration devienttrop grande.
~ Cette
remarque ,apparaîtra
dans lesexemples
donnés par la suite. Elle conditionne latechnique,
la théorieprécédente’
n’a de sens que pour les~
. troubles d’assez
faibles
concentrations.Expériences.
Mesure de
l’opacité
K.Elle
résulte, d’après
la relationde la mesure du flux incident et du flux transmis
après
la traversée d’uneépaisseur 1
du trouble.Les
flux’
sont mesurés à l’aide depiles thermoélectriques.
’Le
rapport ’+ : +,
estégal
aurapport
des f, e. m.correspondantes.
. Dans la
technique utilisée, l’absorption
de la lumière par lesparois
de la cuve contenant letrouble,
par l’eau de lasuspension
et lespertes
de lu-mière par
réflexion
sur les faces de la cuve sont éliminées par différence.’ Mesure du
poids
de lasuspension.
. Un volume connu de la
suspension (1
litre ou 0 1.500)
est filtré sur un’
filtre en
verre «
fritté ». La totalité de la matière ensuspension
est recueillie.’
Après séchage
àl’étuve, jusqu’à poids
constant, la matière sèche estpesée:
Troubles
d’argiles.
~
,
Les troubles des eaux des rivières sont constitués
principalement
par du ’ - sable finet
del’argile plus
ou moins ’calcaires. Laséparation
du sable fin de"
l’argile
est une.opération longue
etdifficile.
Nous croyonspouvoir
affirmer _, que la détermination de
l’opacité spécifique permet
dedéterminer,
d’une’
manière suffisamment
approchée,
lacomposition physique
du trouble.Dans
cette série derecherches
nous. avons utilisé des terrés recueillies, en
divers
endroits du bassin, de la Garonne. Nous avons effectuél’analyse
~
physico-chimique
de ces terres et, pourcha~cune,
nous avonsessayé
d’obtenirdes troubles
d’argile
etd’argile
seulement, par uneopération
delévigation.
.
Vingt
grammes environ de la terrepréalablement pilée
sontplacés
au ’ fond d’unrécipient conique, pointe
en bas. Un courant d’eau distillée, devitesse
très faible, arrive par le sommet du cône, circule à travers la terre.
’
et entraîne les
particules
lesplus
fines.Pour assurer la décantation des sables fins
entraînés,
trois autres réci-pients coniques
de volumes croissants sontplacés
à lasuite,
ensérie;
la vitesse de l’eau dans le dernierrécipient
est de l’ordre du centimètre parheure.
On recueille fmalement un trouble constitué par des
particules
très fines. On mesurel’opacité
et lepoids
par litre de la matière ensuspension après
dessiccation à l’étuve.Terre de
Lannemezan.
2014 Terresilicéo-argileuse.
Analyse physico-chimique.
Gros
sable ( Calcaire...’.. Siliceux... 0,338 0.007
Sable fin ,
Siliceux ... 0,528
Débrisorganiques ... 0,009
Carbonate de calcium fixé à
l’argile
ou sous forme desable fin ..._...._._.__
0,002
’
Argile ... o,110
Humus ...
0,008 Opacité
etOpacité spécifique
de la terre de Lannemezanlévigée.
Poids de la matière sèche
.
par Opacité. Opacité spécifique. - litre de trouble.
Terre de
Lavelanet (Haute-Garonne).
2014 Terresilicéo-argileuse.
Analyse
Gros sable ros sa
B Calcaire. ,...
o,008e
( Siliceux..._
0,569Sable fin
Siliceux... 0,353
Débris
organiques
... 0,012 Carbonate de calcium fixé àl’argile
ou sous forme desable fin ... 0,001
Argile
} ...
0,057Humus 0,057
Opacité
etOpacité spécifique
de la terre de Lavelanetlévigée.
Poids- de la suspension
~
en Opacité. Opacité spécifique. ’
m mgr. par litre.
de 2014 Terre
silicéo-argileuse, boulbène, languedo-
cienne.
Analyse physico-chimique
pour 1gramme.
Gros
sable { Calcaire ... 0,002
Siliceux ... 0,507 Siliceux...,
...Q,390 Débris organiques...,... 0 , OI4
-Carbonate de calcium
fixé âl’argile
outransformé
en sable fin...
0,002
-
Argile...
... , ... , ... , ... : ...0,079
Humus...,... 0,006
Opacité
efOpacité spécifique
de Ia terre deLabarthe-Inard lévigée.
Poids dd matière sèche
par Opacité Opacité spécifique.
litre de trouble.
Terre
deTerre argilo-calcaire, ferre-forte
duLanguedoc.
Analyse physico-chimique.
Gros sable
{ Calcaire ...
0,100
Siliceux
...0,524 Sable fin Siliceux
...
0,220
Débris
organiques
...0,028
Carbonate
de calcium fixé àl’argile
ou ,sousforme
desable fin ... 0,018
Argile
...0,104
...
.
4 0
.
’
.
.Opacité
etOpaci.té spécifique
de la terre deMarquefave lévigée.
Poids de la matière sèche ’
en mmgr. Opacité. Opacité spécifique.
par litre de trouble.
’ .
De ces différentes terres nous avons
obtenu,
parlévigation,
des troublesdépourvus
d’éléments siliceux.,
Les résultats sont conformes aux
prévisions théoriques; l’opacité spéci- fique
estindépendante
de la concentration pour des troubles contenant, pour fixer lesidées,
moins de 100 à 200 mmgr. de matière sèche par litre;l’opa-
cité
spécifique
décroît ensuitelorsque
la concentrationaugmente.
Pour les trois
premiers
troubles obtenus parlévigation
de terres sili-céo-argileuses,
la valeur del’opacité spécifique
est sensiblement lamême,
soit 1.80 environ. ~ _ .
Le
trouble,
provenant d’une terreargilo-calcaire lévigée, possède
uneopacité spécifique plus faible,
1.50 environ.La fixation du carbonate de calcium sur
l’argile
nous a semblé devoirêtre la cause de cette diminution. Aussi nous avons traité le résidu recueilli
sur filtre par l’acide
azotique
dilué et dosé la chaux du filtrat.Le trouble
d’opacité 0,075
et contenant 49 mmgr. de matières en suspen- sion parlitre,
renfermait8,2 mmgr.
de carbonate de calcium. Lepoids d’argile
ensuspension
se trouve réduit à 41 mmgr. ’L’opacité spécifique correspondante prend
la valeur1,83
destroubles
purement
argileux.
La fixation’ du carbonate de calcium sur
l’argile
à l’état decomplexe; , d’opacité spécifique
inférieure à celui del’argile
seul, nous a été confirmée par d’autresexpériences.
’Troubles des rivières.
_ Les troubles des
rivières
sontconstitués principalement
par des suspen- sions de sables siliceuxou
calcaires,d’argiles plus
ou moinsimprégnées
decarbonate de calcium.
L’opacité spécifique
des sables fins est de l’ordre de 0,4; desargiles
non colorées de 1,80.’
La diminution de
l’opacité spécifique, lorsqu’on
passe desargiles
aux sables, est due àl’augmentation
des dimensions moyennes desparticules.
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L’opacité spécifique
d’un trouble de rivière estcomprise
entre celle des sables fins et celle desargiles
non colorées. ". Comme
conséquence, plus l’opacité spécifique
serafaible, plus
la clarifi-cation par sédimentation sera facile.
>
Avant la mesure de
l’opacité,
uneagitation énergique
remet en suspen-.
sion
les matièresqui
ont pu sédimenter.. Troubles de la Garonne du
Pont-du-Roy
à .Toulouse.°
Pour
séparer
lesargiles
du sablefin,
nous avonsajouté
auxprélè-
v.ements du 29 décembre 5 cm3
d’ammoniaque
N/10 à unlitre, agité
pen- . dant 15minutes, puis
décantéaprès
30 minutes de repos. Le trouble. obtenu estbeaucoup plus
riche enargiles
que le troubleprimitif.
’
L’opacité spécifique
pour les différentesstations prend, alors,
des va-leurs