I) Auto-test : Équations différentielle linéaires d’ordre 1 et 2.
1. Donner la forme générale d’une équation différentielle linéaire. Définir les coefficients et le second membre. Que signifie que cette équation est homogène.
Forme générale d’une équation différentiel linéaire (EDL) :
an(x)y(n)+an−1(x)y(n−1)+...+a2(x)y00+a1(x)y0+a0(x)y=b(x) Si k∈N,y(k) désigne la dérivéek−ième dey.
Lesak (k∈J0, nK) sont des fonctions définies sur un même intervalle qui sont appelés les coefficients de l’équation.
b est une fonctions appelé le second membre de l’équation.
Lorsque best nulle on dit que l’équation différentiel linéaire est homogène.
Définition
2. Donner la structure des solutions dans le cas homogène et dans le cas général.
1. Si y1 et y2 sont des solutions de l’équation homogène (EH), sur l’intervalle I, alors pour toutes constantesλ1 etλ2réelles, la fonctions λ1y−1 +λ2y2est aussi solutions de (EH)
2. Si U : I → R est solution particulière de (E) sur I, alors l’ensemble de solutions de (E) sur I est :
S1(E) ={U+yH/yH est solutions de(EH)surI}
Théorème(Structures des solutions deEH etE)
3. Qu’est ce qu’une équation différentielle d’ordre 1 résolue en y0?
On dit que(E)est résolue eny0sur l’intervalleIlorsquet7→a(t)ne s’annule pas surIi.e.∀t∈I, a(t)6= 0 Définition
Si c’est le cas, alors surI
(E)⇔y0+ b(t)
a(t)y= c(t) a(t) i.e. on peut alors se ramener au cas oùa(t) = 1
4. SAVOIR REFAIRE : donner et prouver la forme générale des solutions de l’équation différentielle y0=a(x)y où a:I→Rest une fonction continue sur l’intervalle I.
Soient Iun intervallle de R,aetf des fonctions continues surI,Qune primitive deasurI.
Alors les solutions dey0=a(x)y (EH)surI sont lesyH=x7→λeQ(x) oùλ∈R S1(EH) ={x7→λeQ(x)/λ∈R}
Théorème
Preuve :
On procéde par double inclusion : Soitλ∈Ret soityH:x7→λeQ(x) Montrons queyH est solutions de(EH).
Soitx∈I
yH0 = λQ0(x)eQ(x)
= a(x)yH(x) DoncyH est bien solution de (EH)
Réciproquement, montrons qu’il n’y a pas d’autre solution de(EH).
Soitϕ:I→Rune solution de(EH), j’envisageg:x7→e−Q(x)ϕ(x) g est dérivable surIet si x∈I, alors
g0(x) = −Q0(x)e−Q(x)ϕ(x) +e−Q(x)ϕ0(x)
= e−Q(x) [ϕ0(x)−a(x)ϕ(x)]
| {z }
=0carϕest solution de(EH)
carQ0 =a
Ainsig0 est nulle sur l’intervalleI.
Doncgest constant surI
D’où une certaine constanteλ∈Rtel que
∀x∈I, g(x) =λi.e.∀x∈I, ϕ(x) =λeQ(x)
5. Donner la forme générale des solutions de y0 =a(x)y+b(x) où a=I →R, b :I → R est continue, lorsque l’on connait une solution particulière U :I→R
Soient Iun intervallle de R,aetf des fonctions continues surI,Qune primitive deasurI.
Si U est une solution particulière dey0−a(x)y=f(x) (E)alors SI(E) ={yH+U/yH ∈SI(EH)}
Théorème
6. SAVOIR REFAIRE : recollement basique, résoudre sur R∗+,R∗− puis sur Rl’équation t3y0+y= 0.
1. SurI=R∗+ouR∗−,t36= 0 donc(E)est résolue eny0
(E)est homogène ⇔y0=−t−3y Une primitive de−t3 est 1
2t2 DoncSR∗+(E) ={t7→λe2t12/λ∈R}
SR∗−(E) ={t7→µe2t12/µ∈R} 2. Solutions surR
Analyse : Soity une solution de(E)surR
En particuliery est solution surR∗+ d’où un certainλ∈Rtel que∀t >0, y(t) =λe2t12 d’après le 1.
En particuliery est solution surR∗− d’où un certainµ∈Rtel que∀t <0, y(t) =µe2t12 d’après le 1.
y est dérivable surR
Doncy est dérivable en zéro.
Doncy est continue en zéro, doncy(t)−−−→
t→0 y(0) En particuliery(t)−−−−y→
t→0+ (0)doncλe2t12 −−−−→
t→0+ y(0) Ore2t12 −−−−→
t→0+ +∞, donc siλ6= 0,λe2t12 −−−−→
t→0+ +∞, doncy(0) = +∞. Impossible ! Doncλ= 0.
De mêmey(t)−−−−→
t→0− y(0) Ore2t12 −−−−→
t→0− +∞
Donc forcémentµ= 0
Ainsiy est nulle surR∗ et commey(t)−−−→
t→0 y(0). On a mêmey(0) = 0.
Doncy est la fonction nulle surR.
Synthèse : Réciproquement, la fonction nulle est bien solution det3y0+y= 0surR Conclusion : C’est la seule solution surR
7. SAVOIR REFAIRE : recollment moins basique, résoudre surR∗+,R∗− puis surRl’équationt2y0−y
1. SurI=R∗+ouR∗−,t26= 0 donc(E)est résolue eny0
(E)est homogène ⇔y0 =t2y DoncSR∗+(E) ={t7→λe−1t/λ∈R}
SR∗−(E) ={t7→µe−1t/µ∈R} 2. Analyse :
Soity une solution de(E)surR.
Par restrictionyest solution surR∗+ etR∗−. D’où un certainλ∈Ret un certainµ∈Rtel que
y(t) =
λe−1t si t >0 µe−1t si t <0 y est continue en zéro :
Doncy(t)−−−→
t→0 y(0) En particuliery(t)−−−−→
t→0+ y(0) Doncλe−1t −−−−→
t→0+ 0 Ore−1t −−−−→
t→0+ 0Doncy(0) = 0 De mêmey(t)−−−−→
t→0− y(0) Doncλe−1t −−−−→
t→0− 0 Ore−1t −−−−→
t→0− +∞Doncµ= 0 Ainsi
y(t) =
λe−1t si t >0oùλ∈R 0 si t≤0
3. Synthèse :
On se donneλ∈Rquelconque.
On définity tel que
y(t) =
λe−1t si t >0oùλ∈R 0 si t≤0
De façon claire,yest dérivable surR∗ et solution surR∗ Reste à déterminer pour quelλ∈R,y est dérivable en zéro.
Soitt >0, y(t)−y(0)
t−0 =λe−1t t On posex= 1t −−−→
t→0 +∞
y(t)−y(0)
t−0 =λxe−x−−−−−→
x→+∞ 0 Donc y(t)−y(0)
t−0 −−−−→
t→0+ 0 Soitt <0, alors y(t)−y(0)
t−0 = 0−−−−→
t→0− 0 Doncy est dérivable en zéro pour toutλ∈R
Conclusion : Les solutions surRsont exactement celle de la forme
y(t) =
λe−1t si t >0oùλ∈R 0 si t≤0
8. Donner la forme générale des solutions à valeurs réelles de l’équation ay00+by0+c = 0 où a, b, c sont constantes réelles (a6= 0, en fonction de∆ =... Puis indiquer comment résoudre l’équation avec second membre.
Soient a, b, créels aveca6= 0.
On cherche les solutions à valeurs réelles de l’équation homogène : ay00+by0+c= 0
On introduit l’équation caractéristiquear2+br+c= 0 (EC) et son discriminant∆ =b2−4ac 1er cas : si∆>0, alors(EC)admet deux solutions réellesr16=r2.
Les solutions de EH sont alors
y:r7→λer1t+µer2t o(λ, µ)∈R2 2ème cas : si∆ = 0, alors(EC)admet une racine double réeller.
Les solutions de (EH)sont alors
y:t7→(λt+µ)ert o(λ, µ)∈R2
3ème cas : Si∆<0, alors(EC)admet deux racines complexes conjuguéesret r On écritr=α0+iβ0où(α0, β0)∈R2
Les solutions de (EH)sont alors
y:t7→eα0t(λcos(β0t) +µsin(β0t)) o(λ, µ)∈R2 Théorème
9. Indiquer, en fonction de m, la méthode pour trouver une solutions particulière de l’équation ay00+by0+c=P(x)emx, oùm∈C etP est une fonction polynôme réelle.
Méthode pour trouver une solution particulière de l’équation suivante en fonction dem ay00+by0+cy=P(x)emx
oùm∈Cet P est une fonction polynôme réelle.
L’équation homogène aboutie à l’équation caractéristique ar2+br+c= 0 (EC) 1er cas : simn’est pas racine de l’équation caractéristique.
Alors on cherche une solution particulière U sous la formeU :t7→Q(t)emt oùd◦Q=d◦P 2ème cas : simest racine simple de l’équation caractéristique.
Alors on cherche une solution particulière U sous la formeU :t7→tQ(t)emtoùd◦Q=d◦P 3ème cas : simest racine double de l’équation caractéristique.
Alors on cherche une solution particulèreU sous la formeU :t7→t2Q(t)emt oùd◦Q=d◦P Théorème
10. SAVOIR REFAIRE : passage par les complexes, résoudre y00−y= 3e2xcos(x).
On reconnaît une équation différentiel d’ordre 2 à coefficient constants.
Équation homogène :y00−y= 0
On introduit l’équation caractéristiquer2−1 = 0 Deux solutions réellesr=±1
D’oùyH:t7→λet+µe−toù(λ, µ)∈R2 Recherche d’une solution particulière :
Le second membre n’est pas sous la formeP(t)emt Idée :cos(t) =<(eit)
On envisage spontanément l’équation différentiel complexe :z00−z=ze2teiti.e.z00−z=ze(2+i)tEC
Ici le second membre est de la formeP(t)emt oùm= 2 +i∈Cpas racine de l’équation différentiel etP(t) = 2de degré0
On cherche une solution particulière de(EC)sous la forme : W :t7→Ae(2+i)toùA∈C
W0 :t7→A(2 +i)e(2+i)t W00:t7→A(2 +i)2e(2+i)t
W est solution de(EC) ssi ∀t∈R, W00(t)−W(t) = 3e(2+i)t
ssi ∀t∈R, A(2 +i)2e(2+i)t−Ae(2+i)t= 3Ae(2+i)t ssi ∀t∈R, A(2 +i)−A= 3
ssi ∀t∈R, A[4−1 + 4i−1] = 3 ssi A= 3
2 + 4i ssi A= 3
10(1−2i) D’où la solution particulière de(EC):
W :t7→ 3
10(1−2i)e(2+i)t
Retour à l’équation différentiel :y00−y= 3e2tcos(t)
D’après le cour,(EC)étant à coefficient réels,<(ω)est solution dey00−y=<(3e(2+i)t) i.e.y00−y=<(3e2t+eit)
i.e.y00−y= 3e2t<(zit) i.e.y00−y= 3e2tcos(t)
AinsiU =<(W)est solution particulière de(E) Soitt∈R
W(t) = 3
10(1−2i)e2t(cos(t) +isin(t))
= 3
10e2t[cos(t) +isin(t)−2icos(t) + 2 sin(t)]
D’où la solution particulière de(E):U :t7→ 3
10(cos(t) + 2 sin(t)) Solution générale de(E):
y:t7→λet+µe−t+ 3
10e2t(cos(t) + 2 sin(t))
11. SAVOIR REFAIRE : principe de superposition, résoudre l’équationy00−2y0+y= ch(x) On reconnaît une équation différentiel d’ordre 2.
Équation homogène :y00−2y0+y= 0(EH)
On introduit l’équation caractéristiquer2−2r+ 1 = 0(EC)i.e.(r−1)2= 0 (∆ = 0) On a une racine doubler= 1
Solutions de(EH):yH :t7→(λ+µt)etoù(λ, µ)∈R2 Solutions particulière :
Le second membref(t) = 1 2et+1
2e−tn’est pas sous la formeP(t)emt On envisage spontanément deux équation différentiel :
y00−2y0+y= et
2(E1) et y00−2y0+y= e−t 2 (E2)
On cherche une solution particulièreU1 de(E1)ici P(t)emt =e2t oùm= 1racine double de l’équation caractéris- tique etP(t) = 12 de degré zéro.
On chercheU1 sous la forme : U1:t7→At2et oùA∈R U10 :t7→Aet(2t+t2) U1:t7→Aet(t+42t+ 2)
U1est solution de(E1) ssi ∀t∈R, U100(t)−2U10(t) +U1(t) = et 2
ssi ∀t∈R, Aet(t+42t+ 2)−2Aet(2t+t2) +At2et= et 2 ssi ∀t∈R,4At+ 2A−4At= 1
2 ssi A=1
D’où la solution particulière de(E1)4:
U1:t7→ t2 4et
Puis on cherche une solution particulièreU2de(E2)iciP(t)emt= e−t2 oùm=−1qui n’est pas racine de l’équation caractéristique etP(t) =12 de degré zéro.
On trouve :U2:t7→e−t 8
On sommeU100−2U10+U1= et
2 etU200−2U20 +U2=e−t 2
U100+U200−2(U10 +U20) +U1+U2 = et+e−t 2 (U1+U2)00−2(U1+U2)0+ (U1+U2) = ch(t) AinsiU1+U2 est une solution particulière de(E)par principe de superposition.
Solution générale de(E):
y:t7→(λ+µt)et+t2et 4 +e−t
8