MÉMOIRES
SOCIÉTÉ PALÉONTOLOGIQUE SUISSE
Volume XV
(.1888)DESCRIPTION
DES
FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
ENVIRONS DE BALE
EDOUARD GREPPIN
10
PLANCHES
-S5-«~K«>*@&5£e=!-*f:S'-
GENÈVE
IMPRIMERIE CHARLES SG H U G H A R D T
1888
^^aaA,—^S^^ida
INTRODUCTION
Ce
petit travail,que
jeme permets de soumettre aux géologues,
est lefruit
de recherches consécutives pendant un laps de temps d'une dizaine d'années.
Jusqu'à présent
lescouches de
laGrande oolithe ont passé en Suisse généralement comme
trèspauvres en beaux
fossiles,même en
fossilesdéterminables; ce
n'estqu'après de minutieuses recherches
etladécouverte de nouvelles
localités,que
jesuis parvenu
àme créer une
collectionqui
est
remarquable par
larichesse
et la belleconservation des exemplaires.
Avant d'entrer en matière, mon premier devoir
estde rappeler
lesnoms
des personnes
qui,par leurs bons
conseils,m'ont beaucoup
facilitéce
petittravail; qu'il
me
soitpermis maintenant d'exprimer ma vive reconnais-
sance
: àmon cher père,
ilm'a mis sur
lavoie des recherches géologiques, qui m'ont déjà procuré tant de jouissances;
àM.
leD
r Gilliéron,qui
amontré tant d'empressement pour me procurer
lesouvrages qui m'étaient indispensables;
àM. Cornu, auquel
jedois en bonne
partie laréussite de mes dessins.
Les heures que
j'avais àma disposition pour exécuter ce
travail étaientbien
restreintes ; lesdimanches pour récolter
lesmatériaux,
lessoirées pour
faire lesdessins,
lesdéterminations
et lesdescriptions,
etj'invoque de
lapart des connaisseurs, de l'indulgence,
si,malgré mes
efforts, jen'ai
pas su
éviterdes erreurs.
Bâle, octobre 1888.
EDOUARD GREPPIN.
mtÊmamt ^ mmmmmm ^^ ama ^ mÊmmmmm ^^ m ^ m
La Grande
oolithe,Great-oolithe des Anglais, obérer Hauptrogenstein des Allemands, forme, un horizon
trèsétendu en Suisse, mais variable dans son épaisseur
ainsique dans
seséléments constituants.
Elle
estcomposée généralement de bancs
calcairesplus ou moins
épais,tantôt oolithiques,
tantôtcompacts;
lacouleur
variedu blanc pur jusqu'au
rome foncé; certains bancs consistent en une roche
trèsdure, recherchée
comme pierre de construction; d'autres sont tendres, oolithiques,
se déli-tent facilement
à l'air etressemblent parfois
à l'oolithecorallienne du Jura bernois. Les bancs sont en certains endroits séparés par des marnes, des
argiles,qui cependant ne jouent qu'un
rôleplus ou moins subordonné.
Pour donner un aperçu exact de
laposition stratigraphique de
laGrande
oolithe, il est
presque nécessaire de
traiterde
l'étagebathonien dans son ensemble.
L'étage bathonien
secompose de bas en haut dans
lesenvirons de Bâle des couches suivantes:
1.
Oolithe subcompacte ou
calcaireà Enlroqaes. La base
estformée d'un massif de bancs
calcairescompacts, durs, brun rougeatre, traversés par places par des bandes bleuâtres; ces bancs sont surmontés d'un système de bancs oolithiques minces;
ils sedivisent facilement par plaques de quelques centimètres d'épaisseur seulement;
lesoolithes sont
petites etfortement cimentées dans
laroche qui
estgénéralement blanche. Les
fossiles ysont
rares, et
toujours mal conservés; on
yrencontre
àcertains endroits,
comme par exemple aux Siechtern, près de
Liestal,beaucoup de fragments de crinoïdes;
c'est alorsun
calcaire àEn troques proprement
dit.La puis- sance de
l'oolithesubcompacte
est trèsvariable;
àMuttenz
elle n'aque 5
à6 mètres,
elle atteint40 mètres dans
leJura bernois, 65 mètres dans
le
canton d'Argovie.
2.
Marnes à Ostrea acuminata. Ces couches sont
trèsmal représentées
m m ÊÊmmmÊ g mÊmttm ^ mmÊjÈi ^ Êam ^ aÊm
6 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
dans
lecanton de
Bâle, ellesy manquent pour
ainsi dire; lagrande oolithe repose sur
l'oolithesubcompacte
et il estsouvent
difficilede
tracerentre ces deux sous-étages une limite bien
précise.Aux Siechtern, près de
Liestal,on rencontre
à labase de
lagrande oolithe des bancs
calcaires,oolithiques, blancs, qui contiennent des centaines d'Ostrea acuminala, ces couches deviennent marneuses dans
leJura bernois
etdans une bonne
partie
du canton deBâle-Campagne,à
Lostorf,par exemple,
ellesatteignent
une puissance de 11 mètres
et secomposent de marnes bleuâtres,
friables,alternant avec des bancs plus ou moins
calcaires,formés par des débris d'huîtres
etd'autres
fossiles.La mer déposait du limon dans
leJura ber-
nois,sur une bonne
partiedes cantons de
Bâle,d'Argovie
etde Soleure, tandis que
l'eau étaitdans
lesenvirons de Bâle
clarifiée, filtrée et,perdant de
l'acidecarbonique, formait un dépôt de carbonate de chaux sous forme d'oolithes plus ou moins grosses.
3.
Grande
oolithe.Ce massif représente
lamajeure
partiede
l'étagebathonien dans
lecanton de
Bâle,nous
lerencontrons partout avec une puissance qui
n'estguère au-dessous de 40 mètres.
Il estparfaitement développé près de Muttenz,
petit village situé à4 kilomètres de Bâle,
et c'est làque
j'ai récolté les troisquarts des
fossilesqui seront
décritsplus
loin.Il se
compose, dans
cette localité,vers
labase, de bancs
calcairesoolithiques d'épaisseur
variable,quelques-uns atteignent jusqu'à un mètre;
laroche
est
tendre,
se laissefacilement
travailleretest trèsrecherchée comme pierre de construction. La couleur
estgénéralement blanche; quelques bancs, formés d'oolithes
trèsgrandes,
àpeine cimentées,
sedésagrègent facilement
à l'air.La
partiesupérieure
abeaucoup de ressemblance avec
l'oolithesubcompacte, ce sont des bancs
trèsdurs,
épais,de
teintebrune, souvent rougeâtre. La base, qui
est lagrande oolithe proprement
dite, atteint àMuttenz 15 mètres,
lescalcaires compacts supérieurs mesurent 25 mètres;
ces derniers sont comme
l'oolithesubcompacte, excessivement pauvres en
fossiles, c'est à
peine
sil'ony rencontre des
débris.Les couches inférieures
paraissent au premier abord aussi contenir une faune, dont
lesexemplaires
sont
leplus souvent mal conservés,
roulés, et ilne faut nullement
s'éton-ner
sices couches
n'ont,jusqu'à présent, guère
attiré l'attentiondes
géologues.
DES ENVIRONS DE BALE. 7
En suivant cependant
trèsattentivement ce massif
inférieur,on remar- que dans
lesbancs
calcairesdes bandes, dont
lalongueur varie de quelques centimètres
àquelques mètres
etqui souvent s'amincissent aux deux bouts
;leur épaisseur
estaussi
trèsvariable, il yen
ade
2,de 5
etmême de 10 centimètres; ces bandes sont exclusivement formées de débris de corps organisés, cimentés par du
calcairespathique;
l'extractionde ces
fossiles offrenéanmoins beaucoup de
difficultés,vu
lagrande dureté de
lamasse;
le
seul moyen pour arriver
àun bon
résultat,consiste
àchauffer
lesmor- ceaux
àhaute température, puis
à lesprécipiter dans
l'eau froide;le calcairespathique.
se fendille, lescoquilles peuvent
alors êtredégagées sans trop de
peine. 11
arrive parfois que de
pareillesbandes se trouvent
à lasurface, exposées aux intempéries;
ellessont
alorsdésagrégées
etsont
lesbienve- nues des chercheurs de
fossiles.Ces bandes sont dans certaines
localités trèsnombreuses,
àBubendorf, par exemple, sur une épaisseur de deux mètres, nous en avons compté pas moins d'une trentaine, toutes séparées par un
calcaireoolithique blanc, tendre, qui
leplus souvent ne contient
aucune trace de
fossiles.Gomment s'expliquer
cetteagglomération de
petitscoquillages? Ne trou- vons-nous pas dans nos mers
actuellesdes
faitstout
à faitanalogues, des anfractuosités du
sol,formant peut-être au reflux des
petitesflaques éparses, servant
d'asile àdes millions de
petits êtres ?Ces bandes représentent justement de ces anfractuosités; des change- ments de courants, des affaissements du
sol,peuvent mettre
ànéant
la viede ces
petitsanimaux;
lesanfractuosités sont comblées par des charriages par exemple, au-dessus, après un certain laps de temps,
s'établitune nou-
velle
colonie qui subira peut-être
lamême catastrophe. On pourrait aussi admettre que
les coquilles,transportées par
lesvagues, ont
étédéposées dans
lesdépressions du
sol,que ces mollusques n'ont pas vécu
là,où nous en retrouvons
les restesaujourd'hui. Nous avons cependant eu l'occasion de constater que
lafaune
diffèred'une
localité à l'autre;nous trouvons
àMuttenz une quantité énorme de Cérithes,
soiten haut,
soiten bas du massif de
laGrande oolithe; ce genre
estencore représenté
àBubendorf,
lesexemplaires cependant
s'ytrouvent dans un bien plus
petitnombre; nous avons
récolté àBubendorf des centaines de
petitesEmarginula, Rimula;
àMtMMMMli
8 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOL1THE
Mutlenz, ces genres font défaut, nous en possédons peut-être deux ou
troisexemplaires seulement,
et il n'y aaucun doute que ces deux
localitésoccu- pent
lemême niveau stratigraphique.
Si ces
coquilles avaient
étécharriées d'un point quelconque,
ilfaudrait nécessairement
qu'il yeût pour deux
localitésqui ne sont séparées l'une de
l'autreque de 3
à4 kilomètres, une répartition régulière des espèces
etdu nombre des exemplaires;
cetterépartition sera
différente,en admettant
lepremier
cas,car
telledépression,
telleprofondeur d'eau avec un mouve- ment de vagues plus ou moins
différent,sera favorable au développement de
telou
telgenre, plus qu'à
celuide
lel autre.Les couches
fossilifèresde
laGrande oolithe n'occupent qu'un horizon
très restreint
en Suisse, qu'une vingtaine de kilomètres carrés;
lecentre
estcertainement dans
lesenvirons de Baie, de St-Jacques
àBubendorf.
Nous avons
visitéfréquemment une quantité de
localités:dans
legrand- duché de Baden, près de Lœrrach, toutes
les localitésindiquées par M. Mœsch,
soitdans
lecanton de Bâle-Campagne,
soitdans
lecanton d'Argovie ou
lecanton de Soleure, nous avons
récoltédes
fossiles,mais peu
et
généralement mal conservés;
leJura bernois, déjà
àGrellingen, où
laGrande oolithe
estparfaitement représentée
esttout
à faitpauvre,
ilen
estde même du Jura neuchatelois; nous n'avons aucune connaissance que plus vers
lesud, on
aitrencontré des couches
fossilifèresappartenant
àce niveau.
Nous avons vu qu'à Muttenz
laGrande oolithe
estdu haut en bas com- posée d'un massif
calcaire,vers
lesud nous rencontrons au
tierssupérieur du massif une couche qui
estcaractérisée par une prodigieuse quantité de Terebraiula maxillala;
elle estintercalée dans
lesbancs de
laGrande
oolithe,
car nous avons trouvé aux carrières de Dornach, au-dessus comme
au-dessous, des
fossilesidentiques
àceux de Muttenz
etde Bubendorf;
lesbancs
calcairesqui sont au-dessus sont oolithiques, blancs, tendres
etne peuvent
êtredistingués des
calcairesde
laGrande oolithe proprement
dite.
A Dornach,
lescouches
àTerebraiula maxillala ont un mètre d'épaisseur
et.
sont marno-calcaires,
àGrellingen
ellesaugmentent de puissance,
ellessont marneuses, de
teintegrise;
àMovelier, dans
leJura bernois,
ellesont
DES ENVIRONS DE BALE. 9 3 mètres, aux Térébratules
s'associeune riche faune, surtout de beaux Échinides, dont
leplus commun
estYHemicidaris Langrunensis.
Cette
assise,qui
est à l'étatrudimentaire
àDornach,
n'estautre que
lereprésentant des couches
àHomomya gibbosa de Gressly, qui occupent un horizon
trèsconstant dans
lescantons d'Argovie
etde Soleure, dans
leJura bernois
et lecanton de Neuchâtel. Les marnes grises sont aussi
trèsdéveloppées en France, dans
ledépartement du Calvados
etdans
lesArden-
nes.
D'Archiac, dans
sadescription géologique du département de
l'Aisne,signale aussi un banc qui
estexclusivement formé de Terebratula maxillala.
Nous avons pu nous convaincre sur
place, qu'iloccupe
lemême niveau que près de Bâle;
ilen
estaussi question dans l'important ouvrage de Morris
et Lycett,
sur
lafaune de
laGrande oolithe du Minchinghampton en Angleterre.
Pour ne rien oublier de ce qui concerne
laGrande oolithe des environs de Bâle,
il yaurait encore
àmentionner vers
labase, des couches
pétriesiïAvicula
echinata,plus haut de Nerinea
basileensis.Nous n'avons rencontré ces derniers bancs que près de Muttenz, sur
laWartenberg.
4.
Calcaire roux sableux ou Cornbrasch.
Nous avons pour
lesenvirons de Bâle deux
faciès àsignaler dans
cettedivision
:a) À Muttenz
lescouches compactes, dures de
lapartie supérieure de
laGrande
oolithe,deviennent vers
lehaut oolithiques;
lesoolithes sont gran-
des,de couleur brune, souvent rougeâtreja roche
sedésagrège facilement;
entre
lesbancs apparaissent des intercalations
soitmarneuses,
soitsableu-
ses,qui contiennent une faune nouvelle
etexcessivement
riche.Ces couches sont répandues dans tout
lecanton de Bâle,
ellesforment
la partiesupé- rieure des plateaux du Jura bâlois
etdu Jura argovien. Les plateaux du Mu-
nien près de
Liestal,du Kornberg près de Frick, du Kreisacker près de
Sulz,sont connus par
larichesse
et la belleconservation des
fossiles.Les plus caractéristiques sont: YHolectypus
depressus, Y'Echinobr
issus clunicularis,Y Ammonites Parckinsoni, puis enfin
leClipeus Ploti
qui,dans certaines
localités,comme au Blochmond dans
lachaîne du mont Terrible, se trouve en colonie de plusieurs centaines d'exemplaires.
b)
Les couches
àRhynchonella varians
: ellesont
àLiestal un mètre
MÉM. SOC. PAL. SUISSE, T. XV. 2
tmmmtÊmmmÊmÊÊmÊmÊaÊm ^ ÈmÊÈÊÊÊimmmmm
10 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
d'épaisseur
etsont composées généralement de couches marneuses,
leplus souvent de couleur
grise, ellesforment
la partiesupérieure de
l'étagebathonien du canton de Baie.
La faune de
laGrande oolithe
a été l'objetde plusieurs importantes monographies: en France,
lesouvrages de MM. D'Archiac,
Piette,Deslong- champs, Hébert
ettout récemment de M. Cossmann; en Angleterre,
lestravaux
siconnus de MM. Morris
et Lycett.Nous avons, jusqu'à présent,
récoltédans
les différentsgisements de
laGrande oolithe des environs de Baie 154 espèces dont une trentaine sont nouvelles
et il n'y aaucun doute que ce
chiffreaugmentera rapidement;
nous possédons déjà une vingtaine d'espèces,
qui,n'étant guère bien con- servées, ont dû
êtrenégligées pour
lemoment.
Ces espèces
serépartissent de
lamanière suivante:
Crustacés
1espèce.
Annélides 2
»Céphalopodes
1 »Gastéropodes 79
»Acéphales 59
»Brachiopodes 5
ȃchinodermes 4
»Crinoïdes 3
»Ce sont donc
lesGastéropodes qui
setrouvent en plus grand nombre
elparmi ceux-ci,
c'est legenre Cerithium qui
est lemieux représenté (13 espèces). Les Céphalopodes font tout
à faitdéfaut,
jene possède qu'une Bélemnite, qui probablement
a étécharriée; ce manque de Céphalopodes
est
aussi relevé par Morris
etLycett dans leur important ouvrage sur
lafaune de
laGrande oolithe d'Angleterre. Les Échinodermes sont générale-
ment mal conservés, nous ne possédons aucun exemplaire qui
soitcom-
plet; il
en
estde même des Polypiers qui sont indéterminables.
Les
fossilessont tous de
très petite taille; lesGastéropodes dépassent rarement un centimètre,
eton
serait tenté àadmettre que
cettefaune
n'estcomposée que de jeunes exemplaires,
lesadultes auraient disparu; nous
DES ENVIRONS DE BALE. 11 devrions cependant en retrouver
les traces,ce qui
n'estnullement
lecas;
nous avons
récoltéplus de mille exemplaires de quelques espèces de Cérithes,
lesuns plus
petits, lesautres plus grands, mais ne dépassant jamais une certaine
limite.Les conditions auxquelles ces
petitsanimaux étaient soumis ne leur
per-mettaient point un développement plus considérable.
En comparant
lafaune de
laGrande oolithe des environs de Bâle avec
celledes pays étrangers,
il n'y aaucun doute
qu'elle a leplus d'analogie avec
lafaune d'Angleterre; nous avons souvent constaté que nos exem-
plaires
des espèces qui
setrouvent
soiten France,
soiten Angleterre, s'accordent toujours mieux avec ceux de ce dernier
pays.Les différences de niveaux stratigraphiques
ysont certainement pour beaucoup;
lacarrière du Bois d'Eparcy dans
ledépartement de
l'Aisne,par exemple, où nous avons trouvé plusieurs espèces qui sont communes
àMuttenz, occupe un niveau un peu plus
élevé,tandis que
lescouches
fossilifères
d'où proviennent
lesbeaux
fossiles décritspar Morris
etLycett paraissent
setrouver au même horizon que
cellesdu canton de
Bâle.LITTÉRATURE
On
a utilisépour lescomparaisons les ouvragesetmémoiressuivants :1812-1846.
—
Sowerby, Minerai Conchyliologyof Great Britain.1826-1833.
—
Goldfuss, PetrefactaGermaniœ.1834-1836.
—
Phillips, Illustrationsof Geology of Yorkshire.1836.
—
Rœmer, Die Versteinerungen desnorddeutschen Oolith-Gebirges.1837.
_
Kogh etDunker, Beitrâge zur Kenntniss des norddeutschen Oolithgebildesund dessen Versteinerungen.1840.
—
D'Archiac, Description géologiquedu département de l'Aisne, Mémoires delaSociété géologique de France. 1843, lrc sér., t. V, mémoire n° 3.mmmmmmÊÉmmmmaÊÊm ^ mÊÊltmm
12 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
1840.
—
Agassiz, Etudessurlesmollusqties fossiles. Trigonies.1843.
—
Quenstedt, DasFlôtzgebirge Wurtenbergs.1842-1848.
—
Deslongchamps, Mémoires de laSociété linnéenne dela Normandie, t. VII ett. VIII.1847.
—
D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique.1850-1859.
—
D'Orbigny, Paléontologie française, Gastéropodes.1850.
—
Morris andJ. Lycett,A
monographoftheMollusca from the Great Oolite. Paléon- tographical Society.1856.
—
Piette, Sur lescoquilles voisines des Purpurines, trouvées dans la Grandeoolithe des Ardenneset de l'Aisne. Bulletin de laSociété géologique, 2 me série, t.XIII. Séance du5mai 1856.1857.
—
Piette, DescriptiondesCerithium enfouis danslesdépôts bathoniens de l'Aisneet des Ardennes. Bulletin de la Société géologique, 2me série, tome XIV. Séance du 20 avril 1857.1860.
—
Hébert et Deslongchamps, Mémoires sur les fossiles de Montreuil- Bellay, Annales de laSociétélinnéenne de Normandie, t.V.1863.
—
JohnLycett, Supplementary monograph of the Mollusca from the Great Oolite.Paleontographical Society.
1867.
—
Laube, Gasteropoden des braunen Juravon Balin. Vienne, 27mevolume des Mémoires de l'Académie impériale dessciences. Séance du 21juin 1866.1867.
—
Rigaux etSauvage, Descriptionde quelquesespècesnouvelles de l'étage bathoniendu Bas-Boulonnais. Mémoires de la Société académique de Boulogne. Séance du4décembre 1867.
1867.
—
Movsm,DerAargauerJura.Matériaux pourlacartegéologique delàSuisse,4melivraison.1870.
—
J.-B. Greppin, Description géologiquedu Jura bernois. Matériauxpour lacartegéolo- gique dela Suisse, 8raelivraison.1871.
—
TerquemetJourdy,Monographiedel'étagebathonien dansledépartementdelaMoselle.Mémoiresde la Sociétégéologique de France, 2me série, t. IX, mémoiren° 1.
1885.
—
Cossmaîsn, Contribution àl'étudedelafaune de-l'étagebathonienenFrance (Gastéro- podes). Mémoiresdela Société géologique de France, 3raesérie, t. III, mém. n° 3.1872-1883.
—
Lycett,A
MonographoftheBritish Fossil Trigonix. Paheontographical Society.1882.
—
Haas et Pétri, BrachiopodenderJuraformationvonElsass-Lothringen.Abhandlungen der geologischen Specialkartevon Elsass-Lothringen. Band II, HeftII.1883.
—
De Loriol et Schardt,Couches àMytilusdesAlpesvaudoises.Mémoires delaSociété paléontologique suisse, vol. X.DES ENVIRONS DE BALE. 13
DESCRIPTION DES ESPÈCES
MOX.1.1JSQTTES GASTÉROPODES
ACT^ONINA CANALICULATA,
Lycett.(PL X, fig. à.)
SYNONYMIE.
Actœonina canaliculata,Lycett,Supp. gr. ool., p.28, pi. XXXI, fig.9.
DIMENSIONS.
Longueurtotale 2 '/a mill.
Diamètre dudernier tour par rapport àla longueurtotale 0,6
Coquille ovale, petite, subcylindrique, lisse, à spire très courte.
La
spire estcomposée
de 4 tours disposés en gradins et séparés les uns des autres parune
suture,qu'accom- pagne une rampe
très étroite,un peu
adoucie.Le
dernier tour correspondaux
neuf dixièmes dela coquille.Son
contour versle labre est parallèleàl'axe, verslabase il formeune
courbure régulière. L'ouverture est allongée, étroite en arrière, elle s'élargit en avant; la partieantérieureest arrondie.La
columellen'est pastrès complète dans l'exem- plairequej'ai sous les yeux.Rapports
et différences. Cette espèce se rapproche de Y Actœonina patruelim Cossm.,elle s'en distingue par sa
forme
plus large; Actœonina turris Piette lui ressemble par sa forme, les tours paraissentcependant plus arrondis, Actœonina scalaris estmoins
trapue.L'exemplaire quej'ai sous les yeux, diffère
un
peudu
type, en ce que la spire est beau-coup moins
élevée,mon
échantillon n'est peut-êtrequ'un
jeune.Localité. Muttenz.
mmÊmmmmmtamÊmmmÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊm *nm
14 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
Explication delafigure.
PL
X. Fig. 4. Actœoninacanaliculata, exemplairegrosside 10fois, lapartie antérieure de l'ouverture est légèrementbrisée.Actœonina gigantea, Deslongchamps,
sp.{PI. IV, fig.5etfig. 11.)
SYNONYMIE.
Tornatella gigantea, Desl., 1843, Mém.Soc. linn., pi. X, fig. 27-28.
AckconinaDeslongchampsi,d'Orb.,Prod.,I, p. 299 etPal. fi\,t. j.,2,p. 171,pi.
CCLXXXVI,
fig. 11.Actœoninagigantea, Mor.et Lyc,Yorkshireshells,p. 119, pi.XV, fig. 13.
Id. Piette, Bull. Soc. géol.,t. XII, 1855, p. 1119.
Actœoninalevispira, Piette, Bull. Soc.géol.,t.XII,p. 1119.
ActœoninaCourtillieri, Farge, Act. d. Montreuil-Belley,p. 2, pi.IX,fig. 1.
Actœoninagigantea, Cossmann,
Mém.
Soc. géol. Fr., 3mesérie, t. III, p. 32, pi. XI,fig. 13-14.
DIMENSIONS.
Longueurtotale 4q
m
iuDiamètre du dernier tour parrapport à la longueur totale 0,43
Anglespiral „ 3q°
Coquille ovale, allongée, à spire aiguë.
La
spire estcomposée
de5
à6
tours lisses, croissantsousun
anglerégulier.Les tourssontun peu
aplatis versles sutures antérieures, demanière
à êtreun
peu disposés en gradins; ils sont arrondis postérieurement, les sutures sont profondes.Le
dernier tourest très grand par rapportà la longueur totale, sahauteur correspond à plus de la moitié de la longueur de la spire; il est cylindrique surtout chez les jeunes exemplaires; il se rétrécit vers la partie antérieure. L'ouverture est allongée, arrondie en avant, très rétrécie en arrière.La
columelle estmunie
d'une callosité étroite,on
distingue sur la base et sur le dernier tour des stries d'accroissement plusou moins
prononcées.Rapports et
différences. Cette Actœonina se distingue des autres espèces de l'étage bathonien, par sa spire allongée, ses toursnombreux,
peu convexes, légèrement disposés en gradins. Je possède 3 exemplaires bien conservés, l'un d'eux a quelques stries spirales très fines, qui recouvrent l'extrémité de la base et qui rappellent l'ornementation deDES ENVIRONS DE BALË. 15
Y Actœonina Loricriana Cossm. qui a cependant les tours
moins
convexes et le dernier tourdeux
foisaussi long quela spire.Localités. Muttenz, Bubendorf.
Explication desfigures.
PI.IV. Fig. 5. Actœoninagigantea, exemplaire grossi 10fois.
Fig. 11. Autre exemplairede plus grandetaille.
Actœonina olivœformis, Koch
etDunker,
sp.{PI. IV, fig. 8etfig.12.)
SYNONYMIE.
Bulla olivœformis, KochetDunker, 1837,Nord, oolith., p. 41,pi. V,fig. 3.
Actœoninaolivœformis, d'Orb.,Prod.,I, p. 353, n° 86.
là. Mor. etLyc, Moll.gr. ool., p.103,pi.VIII,fig. 14.
Actœoninaviceliacensis,Cotteau, Moll.foss.del'Yonne,p. 25.
Actœonina olivœformis, Lyc, Suppl.gr. ool., pi.XLI,fig. 4.
Actœonina Thonetensis,Farge, Act.de Montreuil-Belley,p.3, pi.IX, fig. 2.
Actœoninaolivœformis, Cossmann,
Mém.
Soc. géol. deFrance, 3mBsérie,t.III,p. 35, pi.VI, fig. 59-60.DIMENSIONS.
Longueurtotale 2 mill.à 6mill.
Diamètre duderniertour,parrapportàlalongueurtotale 5,5 Hauteurdu derniertour, par rapportà lalongueur totale 0,83
M. Cossmann
décrit celte espèce de lamanière
suivante :Coquille assez globuleuse, à spire aiguë, proéminente,
composée
de6
tours convexes, étroits, séparés entre eux parune
profonde suture quiaccompagne une
petite ligne.Le
dernier tour estgrand, presque égalaux
*/s de la longueur totale, atténuédu
côté anté- rieur etmarqué,, dans lesens spiral, de quelques plissements qui ne paraissent pas avoircomposé
l'ornementationdu
test, mais qui sont plutôtcomme
des brisures séparant des méplats.Le
labre a son contour parallèle à l'axe, peu courbé, saufaux
abords de la suture, où.il décritune
large sinuosité enarrière. L'ouvertureest étroite, élargie etarron- diedu
côté antérieur.Rapports
et différences. Cette espèce se distinguedu Cylindrites œqualis. T. et J. sp.,par sa forme plus ovale,
moins
régulièrement cylindrique, par ses tours de spire plusmÊmttmmmtm ^ mmtmm ^ mÊmmmmmÊmmÊmÊmtÊm
16 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLIÏHE
convexes etjamais anguleux ni canalieulés, par son ouverture plus élargie etarrondie
du
côté antérieur. Elle se distingue des A. disjuncta et olimcea, T. et J., par saforme
bien plus globuleuse.Localité, Muttenz, assez
commune.
Explication desfigures.
PI.IV.Fig. 8. Actœoninaolivœformis, exemplaire grossi7 fois.
Fig.12. Autre exemplaire de pluspetitetaille grossi5fois.
Actœonina mitrœformis, Cossmann.
{PI. IV, fig.10.)
SrNONrMIE.
Actœoninamitrœformis, Cossm.,Mém. Soc. géol. deFrance, 3 me série, t.III, p. 38, pi. IV, fig.42-44.
DIMENSIONS.
Longueurtotale 7 mill.à 8mill.
Diamètre du derniertour, parrapport àla longueur totale 0,42 Hauteur duderniertour, parrapport à lalongueur totale 0,55
Angle spiral 37°
Coquille fusiforme àspire aiguë et passablement élevée.
La
spire estcomposée
de6
à 7 tours séparésparune
suture profonde, presquecanalicnlée; lestours sontpeuconvexes, à peu près plans et rendus anguleux parla présenced'un cordonnet, qui longe la suture àpeu de distance.Le
dernier tour est fort grand par rapport à la longueur totale, il est plusou moins
renflé à la partie inférieure et se termine en pointe antérieurement.L'ouvertureest allongée,
un
peu élargie vers le milieu, par suite d'une courbure de la columelle, elle est anguleuse en arrière,un
peu canalicnlée en avant, sa longueurcorres-pond
à la moitié de lalongueur totale de la coquille.La
columelle estun
peu tordue sur elle-mêmeet se détache légèrement en avant.Rapports
et différences.Ce
n'est pas très certain que l'exemplaireque
j'ai sous lesyeux, puisse être rapporté à YActœonina mitrœformis Cossm. quoiqu'il lui ressemble parla forme générale, la carènequi longe la suture, l'ouverture canaliculée, la columelle détachée en avant, la forme légèrement ovoïde
du
dernier tour.La
hauteur de celui-ciDES ENVIRONS DE BALE. 17
diffère cependant du type en ce qu'elle dépasse de
beaucoup
la moitié de la longueurtotale.
Localité. Multenz, rare.
Explication delafigure.
PL
IV. Fig. 10. Aetœoninamitrœformis, échantillongrossi 6 fois, les tours sont dans le dessin beau- coup trop convexes, lecordonnet qui longe lasuture aété oublié.Aciveonina BULiMOiDES, Morris
et Lycett.(PL IV, fig. 7.)
SYNONYMIE.
Aetœonina bulimoides,Mor. etLycett., Moll.gr. ool., p. 104, pi.VIII,fig. 15.
DIMENSIONS.
Longueur totale 2 '/a mill.
Diamètre duderniertour,par rapport àlalongueurtotale 0,6
Angle spiral 44°
Coquille de petite taille ovoïde, obtuse.
La
spire estcomposée
de 4 tours légèrement convexes, presque plans vers la partie antérieure; ils sont séparés entre eux parune
suture simple, assez profonde.Le
dernier tour forme à lui seul passé lesdeux
tiers de la coquille, il est renflé, atténué vers la partie antérieure,on
y distingue quelques stries d'accroissement. L'ouvertureest allongée, rétrécie vers lesdeux
bouts.La
columelle estmunie
d'une callosité courte et étroite.Rapports
et différences.Ce
n'est que provisoirement que je rapporte le seulexem-
plaire que je possède à Y Aetœonina bulimoides Mor. et
Lyc,
ses caractères correspondent assez bien à ceux de l'espèceanglaise, il a aussi quelque analogie avec VAetœonina Lycetti Cossm., les tours de cette dernière espèce sont plus convexes, la spire plus conique.Localité. Bubendorf.
Explicationdesfigures.
PI IV. Fig. 7, 7 a.Aetœonina bulimoides, échantillon grossi 11 fois, le sommetdela spire est brisé, les tours devraientêtre dans le dessinmoins convexesvers lapartie antérieure.
MEM. SOC. PAL. SUISSE, T. XV. 3
ÉMÉIHMBaMHiiMMiHMBlilii
18 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
ACTŒONINA SCALARIS,
Lycelt.(Pi. X, fig.7.)
SYNONYMIE.
Actœoninascalaris, Lycott., Suppl. gr. ool., p.28, pi.XLIV, fig. 18.
DIMENSIONS.
Longueurtotale 6'/a mill.
Diamètre du derniertour, par rapportàlalongueur totale 0,57
Coquille subcylindrique, scalariforme, à spire passablement élevée; elle est
composée
de 4 tours plans disposés en gradins et séparés entreeux parune
suture profonde et canaliculée.Le
dernier tour estsubcylindrique, fort grand, sa hauteur correspond à peu prèsaux
trois quarts de la longueur totale. L'ouverture et la columelle sont malheureu-sement
brisées dans leseulexemplaire queje possède.Rapports
et différences. Cette espèce est voisine de Y Actœoninapatruelina Cossm., cette dernière a cependantune
forme plus étroite; Actœoninafasciata Lyc. a les tours convexes; Actœonina camliculata Lyc. aune forme
plus trapue.Localité. Muttenz.
Explication delafigure.
PI.X. Fig.7.Actœoninascalaris,individu grossi 4'/a fois,l'ouverture estincomplète.
Action Lorieri, Hébert
etDeslongchamps.
(PI.III,fig. 15etpi. X,fig.8.)
AetœonLorieri,Héb. etDesl.,
Mém.
surles foss. de Montreuil-Belley, p. 77,pi.VII, fig. 10.Id. Laube, Gaster.br. Jura,v.Balin, p. 12, pi. III, fig. 11.
là. Cossmann,
Mém.
Soc. géol. de France, 3me série, t. III, p. 30, pi. IV, fig.45-46 et pi. 5,fig, 55.DES ENVIRONS DE BALE.
DIMENSIONS.
19
Longueurtotale 7 mill.
Diamètre du derniertour, par rapport àla longueurtotale 0,37
Angle spiral °-
M. Cossraann
donne
la description suivante :<( Petite coquille très variable d'après les auteurs, conoïde, assez globuleuse,
composée
de
6
toursstriés, étroits,un
peu convexes, séparés parune
suture profonde.Le
dernier tour occupe, àlui seul, les deux tiers de la longueur totale; il est orné, prèsde la suture, de 4 stries spirales serrées, puis sur le milieu, de6 ou
7 stries écartées, équidistantes, enfindu
côté antérieur,d'un
grandnombre
de stries fines et serrées. L'ouverture estbrusquement
élargiedu
côté antérieur.La
columellefortement tordue sur elle-même, estaccompagnée, du
côté extérieur, d'une sorte de bourrelet strié qui s'enroule autourd'elle et aboutit a l'extrémité antérieure de l'ouverture. »Rapports
et différences. Cette espèce est intermédiaire entreVA.
cingilhtwm, T. et J., etVA. multùtriatum, Rig. et Sauv.; plus courte quecelle-ci, plus allongée que celle-là, sesornements
larapprochent plutôt dela seconde de ces espèces.LA.
Pellati, de Loriol,del'étageséquanien, estplus étroit.
Localité. Muttenz, rare.
Explication desfigures.
PI. III. Fig.15. ActœonLorieri, échantillon fortementgrossi, dans lequellestourssontlisses.
PL
X. Fig.8. Autre exemplaire mieux conservé, grossi.Cylindrites altus, Morris
el Lyeett.{PL IV, fig. 3 et fig. 9.)
SYNONYMIE.
Cylindrites altus, Mor. et Lyc, Moll.gr. ool., p. 99,pi.VIII, fig. 11.
Id. Piette, Bull. Soc. géol., t.XII, p. 1106.
Id. Cossmann,
Mém.
Soc. géol. deFrance,3™
série,t. III, p. 53,pi. IV,fig.31.DIMENSIONS.
Longueurtotale 6milL à 13 miU-
Diamètre dudernier tour,parrapport à lalongueurtotale 0,4 Hauteur du derniertour,parrapport àlalongueurtotale 0,66
Anglespiral 30° à 35°
mÊÊÊmmmÊÊÊ ^ ÊÊÊÊÊÊmÊ ^ Êmf ^ Ê ^
20 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOL1THE
Coquille subfusiforme, à spire élevée, fortement atténuée
aux
deux extrémités.La
spire se
compose
de 5 tours légèrement convexes, séparés par des sutures linéaires sim- ples et peu profondes;on remarque
vers la région postérieure de chaque tourune
ligne spirale impressionnée, parallèle à la suture, qu'elle suit à peu de distance.Le
dernier tour, fortgrand par rapport à la longueur totale, est renflé dans les jeunes exemplaires ; il devientun
peu cylindriquequand
les coquilles sont plus développées, et se termine à la partieantérieurepourainsi dire en pointe. L'ouverture est étroite,allongée, sa hauteur correspond à la moitié de la longueur totale; elle se termine antérieurement parun
canalétroit,un
peu recourbé en arrière.La
torsion de la columelle est très forte, cette dernière estmunie
de 3 plis, l'un en avant, très accentué, lesdeux
autres sontbeaucoup
plus faibles.Rapports
et différences. Cette espèceestcommune
à Muttenz et àBubendorf
etj'aisous les
yeux une
dizaine d'exemplaires bien conservés; elle se distingue facilement des autres espèces parsa forme allongée, étroite, subfusiforme, fortement atténuée en avant, par la columelle très tordue. Cylindritesacutus et Cylindrites angulatus ont la spire bienmoins
élevée, Cylindritesexîgua Lyc. est voisine par sa spire élevée, je ne connais point les caractèresde la columelle, le dernier tourme
paraîtmoins
atténué.Localités. Muttenz, Bubendorf.
Explication des figures.
PI IV
Fig. 3. Cylindritesaltus, exemplaire incompletaux deux extrémités.Fig. 9. Jeune exemplairegrossi6 '/a fois.
Cylindrites ovaijs,
E.Greppin, 1888.
(PI. VI,fig.3.)
DIMENSIONS.
Longueurtotale ... 4 i
J2 mill.
Diamètre du derniertour, par rapport àlalongueur totale 0,55
Anglespiral 90
Coquille ovoïdo-cylindrique, àspire très courte,
peu
saillante, obtuse. Elle estcompo-
sée de 4 tours légèrement convexes, arrondis vers les sutures, qui sont profondes.Le
dernier tourforme les neuf dixièmes de la coquille, il est cylindrique, arrondi vers la suture, atténué vers la partie antérieure,on
dislingue sur la surface quelques striesDES ENVIRONS DE BALE. 21
d'accroissement.
La
hauteurde l'ouverture dépasse les trois quarts de la longueur totale de la coquille, elleest étroite,rélrécieen arrière; par suite d'une courbure dela columelle, elle s'élargitconsidérablement en avant,la partieantérieure est arrondie,on
ne distingue sur la columellequ'un
pli.Rapports
et différences. Les 4 exemplaires quej'ai sous les yeux, se rapprochent de Cylindrites cuspidatusSow., ils sontcependant plus ovoïdes, plus larges, la spire estbeau-coup
plus courte et obtuse, la columellemoins
épaisse; Cylindrites angulatus a les tours despireplusnombreux
et plus élevés.Localité. Muttenz.
Explication des figures,
FI. V. Fùj. 3, 3a. Cylindrites ovalis, échantillon grossi 9 fois; le pli qui se trouve sur la columelle n'estpointvisiblesur l'exemplaire quej'ai dessiné.
Brachytrema Cossmanni,
E.Greppin, 1888.
(PI. V,fig. 9etfig. 10.)
DIMENSIONS.
Longueur totale 7mill.
Diamètre du derniertour,par rapportà lalongueurtotale 0,58
Angle spiral 45°â 58°
Coquille allongée, turbinée,
composée
de6
à 7 tours despire presque plans, croissant très régulièrementet séparés entre eux parune
suture profonde, canaliculée. Les tours sont ornés antérieurement par des cordons spiraux et des côtes longitudinales.Quand
les exemplaires sont grands, ces côtes ne sont bien visibles
que
sur les premiers tours.Le
point d'intersection des cordonset des côtes estmarqué
parun
tubercule plusou moins
ovale-allongé, qui, de son côté, se divise vers le milieuou
versun
tiers de sa longueur, endeux
tubercules plus oumoins
égaux entre eux.La
partie postérieure des tours est recouverte parun
cordon granuleux qui suit la suture à bien peu dedistance, les granu- lations sont fortes., tout à fait arrondies, serrées, égales entre elles, ellessontau nombre
de18
surun
tour.Le
dernier tour, plus convexe que les autres, est atténuéen avant, sa hauteur dépasselamoitié de lalongueurtotaledelacoquille. L'ornementationsecompose
d'un cordon granuleux qui suit la suture, dedeux
cordons spiraux recouverts de tuber- cules, les uns petits, arrondis, les autres ovales, allongés, puis enfin en avant du tour,atmÊmtmmÊÊtmÊamÊÊÊmmmm ^ Ê ^ mmammamÊÊmm
22 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOL1THE
5 cordons concentriques larges, élevés, équidistants.
La
base estuniformément
convexe, les cordons concentriques qui la recouvrent, s'enroulent sur le canal et sur la columelle.L'ouverture est ovale, rétrécie en arrière, elle se termine, en avant, par
un
canal court, légèrement tordu,un
peu rejeté en arrière.Le
labre est épais,un
peu dilaté etmarqué
de dépressions correspondant à chacune des côtes, qui font saillie en dehors.Rapports
et différences. Cette espèce est trèscommune
dans tous les gisements dela
Grande
oolithe des environs de Bâle et j'ai eu l'occasion de récolter plus de mille exemplaires, qui ne varient nullement entre eux, saufles côtes longitudinales, qui dispa- raissentun
peu sur le derniertour,quand
les exemplaires sont bien développés.Le
cor-don
granuleux le long des sutures, est très caractéristique et ce n'est guère possible de confondre cette espèceaveccelles de ce genre.Brachy
trémavaricosa a laformeplus trapue, plus conique; 4 rangées de tubercules sur les premiers tours,5
sur le dernier. Brachy- tréma brevis Piette est plus conique, les tours portent 3 grosses côtes spirales, coupées par 7 saillies axiales, formantune pyramide
à peu prèsrégulière.Localités. Saint-Jacques, Pratteln, Muttenz, Bubendorf.
Explication desfigures.
PL
V.Fig,9, 9a. Brachytrema Cossmanni, échantillon grossi 6fois.Fig.10. Jeune exemplaire dela
même
espèce,grossi8 '/a fois.Brachytrema parvula,
E.Greppin, 1888.
(PI. I,fig. U.) DIMENSIONS.
Longueur totale 2,5mill.
Diamètre duderniertour, par rapport àlalongueurtotale 0,5
Angle spiral 40°
Petite coquille turriculée, à spire aiguë,formant
un
angle plusou moins déprimé
vers le milieu.La
spire estcomposée
de6
tours, qui sont séparés entre eux parune
suture profonde, peu visible. L'ornementation consiste en 7 fortes saillies longitudinales, qui se correspondent d'un tour à l'autre et qui sont séparées par de larges intervalles, puis de 3 grosses côtes spirales passablement serrées; au point d'intersection des saillies et des côtes,on
distingueune
granulation plusou moins
ovale, allongée; les granulations, qui sont placées au-dessus de la suture, sont plus fortes que les autres et surplombent cetteDES ENVIRONS DE BALE. 23
dernière de quelque peu.
Le
dernier tour est très développé, plus convexe que les pre- miers; sa hauteur correspond àun
tiers de la longueur totale.La
base est renflée et recouvertede 5 côtes concentriques saillantes. L'ouvertureest ovale et se termine parun
canal fort court.Rapports
et différences.Ce
joli petit fossile, trèscommun
à Muttenz, a quelque ressemblance avec Brachytrema brevis Piette, les exemplaires cependant que j'ai sous lesyeux
ont laspireplus aiguë,moins
conique, le dernier tour paraît êtremoins
développé, les saillies longitudinales sont aunombre
de8 au
lieu de 7. Cette espèce se distingue aussi facilement de Brachytrema Cossmanni Grep. parsataille bien plus petite,plus élancée, l'ouverture est différente,on
neremarque
point de rangée de tubercules le long des sutures.Localités. Saint- Jacques, Muttenz, Bubendorf.
Explication de lafigure.
PL
I. Fig.14. Brachytremaparvnla, exemplaire grossi 11 fois.Cerithium îjm;EFOrme, Bœmer.
(PI. IX,fig. 16.)
SYNONYMIE.
Cerithium limœforme, Eœm.,Nordd. ool., p.142, pi. XI,fig. 19.
d'Orb.,Prod.,II, p. 11, n« 167.
Mor. etLyc, Moll. gr. ool., I, p.30, pi. VII, fig. 2.
Piette, Bull.Soc.géol., 1855, t.XII, p. 109 (nonZekeli).
Bayle, Journalde Conchyliologie.
limœforme, Cossmann,
Mém.
Soc. géol. deFrance, 3mesérie,t.III, p.93,pi. XIV,fig.39-40.
DIMENSIONS.
Longueurtotale - 6
m
iU-Diamètre duderniertour, parrapport àlalongueur totale 0,5
Angle spiral 22°
Petite coquille courte, pupiforme,
composée
de 7 tours peu élevés, peu convexes, séparésparune
suture profonde. Les tours sont ornés vers le milieu de 3 séries spirales de granulations arrondies, les qranulations sont séparées par des intervalles demême
Id.
24 DESCRIPTION DES FOSSILES DE LA GRANDE OOLITHE
largeur et se correspondent plus
ou moins
d'un tour à l'autre, demanière
à former18
rangéeslongitudinalesun
peu obliques. Les tours sont en outre recouvertsimmédia-
tement au-dessus dela série spirale granuleuse supérieure, d'un petit filetsinueux, entre cefilet et la suture onremarque une
quatrième série spirale,composée
de granulations plus fines et plus serrées que les précédentes; la suture inférieure, enfin, est bordée parun
filetsemblableàceluiindiqué plus haut.Le
dernier tourest relativement élevé, sa base est convexe et recouverte de 7 cordons transverses, coupés par de petits filets longitudi-naux
serrés, formantun
treillis très régulier avecun
petit tubercule àchaque point d'in- tersection. L'ouvertureest subquadrangulaire et se termine antérieurement parun
canal fortcourt etun
peu rejeté en arrière.Rapports et
différences.Ce
Cérithe se distinguedu
C. quadricinctum Goldf. etdu
C. Sancti-Jacobi Grep., par saforme plus courte, plus renflée, par ses tours
moins
élevés, par sa basemoins
convexe, parun
autre genre d'ornementation. Les exemplaires quejepossède correspondent exactement àla figure
donnée
parMM.
Morris et Lycelt.Localités. Muttenz, Bubendorf, Saint-Jacques.
Explication desfigures.
PI.IX. PI. 16. Cerithium limœforme, grossi 5 fois.
Cerithium Kobyi,
E.Greppin, 1888.
(PI I, fig. 17.)
DIMENSIONS.
Longueurtotale 5mill.
Diamètre du derniertour,par rapport à lalongueur totale 0,5
Anglespiral 32°
Coquille turricuîée, allongée,
composée
de5
à7 toursun
peu disposés en gradins et séparés parune
suture légèrement sinueuse. Les tours sont recouvertsde 8 larges côtes longitudinales formantà la partie postérieure destours, tout près de la suture, de fortes saillies, puis de 3 à 4 cordons transverses qui passent par-dessus les côtes.La
base est plusou moins
convexe,on
yremarque
quelques cordons spiraux. L'ouvertureest arron- die; lebordépais; elle setermine antérieurement parun
canal fort court.Rapports
et différences.Mes
exemplaires ont le plus d'analogie avec l'espèceque
Lycett a décriteet figuréesous lenom
de Cerithium bulimoides, Desl.(Suppl. Moll. gr. ool.t)ES
ENVIRONS DE BALE. 25
p. 7, pi. xliv. fig. 3). Je ne puis
donner
cenom aux
exemplaires de Muttenz, vu que l'espèce deDeskmgchamps
n'est,d'après M.Cossmann,
que lesommet
de Ccrithium tortile Desl.Localités. Muttenz, Bubendorf.
Explication delafigure.
PI.I. Fig. 17. CerithiumKobyi, grossi 7 fois; l'ouvertureest brisée antérieurement.
Cerithium multiforme,
Piette.(PI. II,fig. 3.)
SVNONYMIE.
Chemnitzia terminus, Piette,Bull. Soc. géol., 1855, t. XII,p. 1092.
Cerithium multiforme,Piette, Bull. Soc. géol., 1857,t.XVI, p. 553,pi. V,fig.37-39;pi. VIII, fig.4.
Id. Cossmann,
Mém.
Soc. géol. Fr.,3">esérie,t. III, p. 101,pi. XVII,fig. 2et fig.39.DIMENSIONS.
Longueurtotale 3mill.
Longueur duderniertour,parrapport àlalongueurtotale 0,5
Angle spiral 28°
Petite coquille turriculée à spire
un
peu renflée. Les tours,au nombre
de 6, croissent régulièrement etsont ornés de12
côtes longitudinales, coupées par 3 cordonsspiraux,un
tubercule trèsprononcé marque
les points d'intersection; ces tubercules qui longent la suture àla partiepostérieure destours,sont sensiblementplussaillantsque
les autres. Les intervalles entre lescôtes ont lamême
largeur que les côtes elles-mêmes, ces dernièresne
se correspondent pas tout àfaitd'un tour à l'autreetforment surla coquilledeslignes
un
peu obliques. L'ouverture estarrondie, elle setermine en avant parun
canal trèscourt et droit.La
base est convexe et recouverte de 2 à 3 cordonsconcentriques.Rapports
et différences.Ce
petit Gérithe est trèscommun
dans laGrande
oolithedeMuttenz
etde Bubendorf, lesexemplaires que je possède correspondent parfaitementaux
figures
que M.
Piette a données; l'exemplaire figuré parM. Cossmann
abeaucoup moins
de côtes longitudinalesetune
formemoins
trapue.Localités. Muttenz, Bubendorf.
Explication de lafigure.
PI.
IL
Fig.3. Cerithium multiforme,grossi de 8 fois.MÉM. SOC. PAL. SUISSE, T. XV. 4