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Lipomes de la joue - masses graisseuses de la région temporo-jugale · BabordNum

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Texte intégral

(1)

p

UO, «>0 9 ENTRE SCUS LE N5

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNEE 1897-1898 100

M LA JOUE

Masses pisseuses de la Région Temporo-Jugale

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN

présentée et soutenue

publiquement

le 1er Juillet

Jules-Joseph-Marie-Louis PARROT-LAGARENNE

Né à Pontivy (Morbihan), le 4 mars 4869

/ MM. LANELONGUE professeur Président.

Examinateurs de laThèse :

) Ervrré professeur....)

I DENUCE agrege ; Juges.

( VILLAR agrégé )

La Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI PAUL CASSIGNOL

91 RUE PORTE-D1JKA.UX 91 1898

(2)

Faculté (le Médecine et de Pharmacie de Bordeaux

M. DENABIAS, doyen M.

PITRES, doyen honoraire.

PIIOFJËSSJEUIIS

MM. M1CÉ )

AZAM DUPIJY MOUSSOUS

Professeurs honoraivos.

MM. MM.

\ PICOT. Médecine légale

MORACIIE.

Clinique interne j PITRES. Physique

BERGON1É.

\ DEMONS. Chimie

BLAREZ.

Clinique externe

j

laNEi.ONGUE.

Histoire naturelle

...

guillaud.

Pathologie et Lliéra-

Pharmacie FIGUIER.

peutique

générales. VERGELY. Matière médicale de NABI AS.

Thérapeutique

ARNOZAN. Médecine expérime.;-

^

Médecine opératoire.

MASSE. taie FERRE.

Clinique

d'accouché- Clinique ophtalmolo-

ments N...

gique

Anatomie palhologi-

Clinique des maladies

COYNE. chirurgicales des en-

Anatomie

BOUCHARD. fants

Anatomie générale et

Clinique gynécologique

histologie

VJAULT. Clinique médicale des

Physiologie

JOLYET. maladies d s enfants Hygiène? LAYET. Chimie biologique...

AGBlïdGÉS IS1V EXEII€I€M :

section de médecine(Pathologie interne et

Médecine légale.)

MM. MESNABD.

'|

MM.

SABRAZES.

CASSAET. | LE

DANTEC.

AUCHr,.

BADAL.

PIECHAUD.

BOURSIER.

A. MOUSSOUS.

DENIGÈS.

\MM. RIVIERE.

'/ C H AMBRELENT

section de chirurgie et accouchements (MISI■ VILLAR. | Accouchements Pathologieexterne!

BINAUD. |

| BRAQUEIIAYE |

section des sciencesanatomiqueset physiologiques

JMM.

PR1NCETEAU | Physiologie MM. PACHON

I CANNIEU. | Histoire

naturelle BIGLEE.

section des sciencesphysiques

SIGALAS. | Pharmacie

M. BARTHE.

N...

COURS COUIMiBOll 1E\TA1II

BIS

:

Clinique des, maladies cutanéesi t i . et

syphilitiques MM.

dattocam

DUBREUILH.

Anatomie.

Physique

MM.

ChimieetToxicologie

Cliniquedesmaladies

des voies

urinaires.

Maladies dularynx, desoreilles et

du

nez Maladies mentales

Pathologie interne Pathologie externe Accouchements...' Chimie

Physiologie Embryologie Pathologie oculaire Hydrologie et

Minéralogie

Le Secrétaire dela Faculté:

POUSSON.

MOtiRE.

RÉGIS.

RONDOT.

DENI CE.

RIVIÈRE.

DUPOU Y.

PACHON.

CANNIEU.

LAGRANGE.

N...

LEMA1RE.

Pardélibération du 5 août1879, la Facultéa.

arrêté

que

les opinions émises dans les

Thesesquiluisont présentéesdoivent

être considérées comme .propres à leurs auteurs, et

qu'elle n'entend leurdonnerni

approbation ni improbation.

(3)

I

A MON PÈRE

Faible témoignage dema grande reconnaissance.

A MON FRÈRE JOSEPH PA RROT-LA GARENNE

ET A MA SŒUR LAURENCE PARRO T-LA GARENNE

A MES PARENTS

(4)
(5)

A MONSIEUR LE DOCTEUR VILLAR

PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX CHIRURGIEN DES HOPITAUX

SOUS-DIRECTEUR DU LABORATOIREDE MÉDECINE OPÉRATOIRE

(6)

.

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I

sM^r^r'"'''"!.'' • •■'-

K/v.. i t

YpÇ,*•

tàj■'

'

(7)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR

LANELONGUE

PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA

FACULTÉ

DE

MF.DEOINI

DE BORDEAUX

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DE

MÉDECINE

MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE BORDEAUX

(8)
(9)

INTRODUCTION

L'histoire des lipomes

de la joue est

peu connue pour

la

raison que ces

tumeurs sont fort

rares

et qu'on en peut

compterles

observations. Cette histoire présente cependant

un certain intérêtparce que

la présence dans la joue d'une

houle graisseuse,

appelée boule de Bichat, fait des lipomes

de cetterégion destumeurs

très spéciales. Le chirurgien qui

se trouve en face d'une tumeur de la joue doit

toujours

son¬

ger à la

possibilité d'un lipome.

Ces tumeurs sont intéressantesde plus en ce sens que

la

région où elles se

développent présente des prolongements

aussi vastes que cette

région même, prolongements

que ces

tumeurs peuvent

envahir et où elles peuvent même débuter.

Une étude d'ensemble de ces prolongements,

remplis de

véritables organes graisseux,

s'imposait et

nous

l'avons

tentée.

Toutes ces raisons nous ont fait accepter avec empresse¬

ment la tâche que nous a

confiée M. le professeur agrégé

Villar. C'est à lui que nous

devons le meilleur de

ce

travail

; et nous nesaurions assez le remercier de l'accueil bienveil¬

lant qu'il nous a

fait et de

ses

précieux conseils. Nous le

remercions également

de

nous

avoir encouragé dans

nos

•recherches anatomiques, dont

il

a

bien voulu trouver les

résultats intéressants.

(10)

- 10 -

Que M. le

professeur Lanelongue veuille bien accepter

l'hommage de notre

respectueuse reconnaissance

pour son enseignement et

l'honneur qu'il

nous

fait

en

acceptant la

présidence

de notre thèse.

(11)

DIVISION DU SUJET

Dansnotre

premier Chapitre,

nous

parlerons du siège de la

tumeur etnous verrons cequ'il faut penser

de la boule de

Bichat en tant

qu'unité graisseuse.

Puis suivront les rares observations relatives

à notre

sujet etquenous avons

retrouvées

en

feuilletant les Comptes

Rendus de la SociétédeChirurgie.

Déjà réunies

sous

forme de

résumé par M.

Villar, dans

un

mémoire de 1888, nous

nesaurions nousattribuer le mérite de leur

groupement.

LeChapitre IIsera

consacré à la nature anatomique et à

l'étiologie de cestumeurs.

Le ChapitreIII, aux

symptômes, diagnostic et pronostic.

Dans le Chapitre IV, nous

indiquerons le mode d'interven¬

tion qui

semble s'imposer

en

raison de la texture et des

rap¬

ports de ces tumeurs.

(12)
(13)

CHAPITRE PREMIER

Siège

des

lipomes de

la

joue.

Masses

graisseuses profondes de la région temporo-jugale.

Les lipomes de la joue se

développent superficiellement

dans la graisse du tissu cellulaire sous-cutané et profondé¬

ment aux dépens des masses graisseusesprofondes sous-

aponévrotiques.

I. Le siège des lipomes superficiels ne saurait arrêter longtemps notre attention. Ces lipomes se développent

comme ils peuvent le faire dans le tissu cellulo-graisseux sous-cutané de toute autre région. Chez les sujets gras,la graisse située entre la peau etl'aponévrose de la joue sepré¬

sente sous une épaisseur assez considérable; et c'est le plus

ou moins d'épaisseur de cette couche graisseusequi donne à

lajoue son aspect plus ou moins

renflé.

La grosseur de la

boule de Bichat, quine dépasse guère le bord antérieur du masséter, n'influepour ainsi dire pas sur cet aspect. En face

d'un sujet auxjoues caves, il ne faut donc pas s'attendre à

trouver toujours unepetite boule de Bichat; ce qu'on peut affirmer, c'est que la graisse sous-cutanée a disparu. Notons

encore à ce propos la facilité avec laquellecette graisse dis¬

paraît au cours des maladies et se

régénère

au cours de la

convalescence.

II. Si le siège des lipomes

superficiels

ne présente

(14)

aucune

particularité réellement digne d'intérêt, il e<6t loin

d'en être de même pour

celui des lipomes profonds.

LorsqueM.

Villar

nous

confia le soin de réunir en un fais¬

ceau les observations éparses

dans la science des lipomes de

lajoue,

notre première préoccupation fut d'étudier la région

se

développent

ces

tumeurs. Nous pensions que là, moins

encore

qu'ailleurs, notre initiative ne saurait s'exercer.

Méfiantde nos yeux

et de

nos

doigts, nous avions l'intention

de nous en rapporter

très simplement aux descriptions des

auteurs classiques.

Mais

ces

descriptions nous ont paru

s'écartersensiblement lesunes

des autres

;

ici, nous voyons

que la

boule de Bichat est entourée d'une bourse séreuse et

présente des dimensions considérables ; la, nous la voyons

considérée comme une

petite

masse

appuyée sur un

muscle, le

buccinateur,

par

l'aponévrose de ce muscle.

Dans

l'impossibilité de foire concorder ces différentes des¬

criptions, nous avons

osé les contrôler. Pour cela, nous

avonsprisun

certain nombre de tètes, et, au moyen de coupes

transversales, nous avonspu nous

rendre

un

compte exact

des dimensions et des rapports

de la

masse

graisseuse pro¬

fonde delàjoue. Nous sommes

ainsi arrivé à avoir de cette

masse uneconception

différente delà classique; ou du moins,

nous sommes arrivé à considérer

la

masse

qu'on désigne

sous le nom de boule de

Bichat

comme

la partie d'un tout

graisseuxque nous

désignons sous la dénomination plus

large de masses

graisseuses profondes de la région temporo-

jugale.

L'ensemble de

ces

masses mérite description; c'est

cet ensemble qui

constitue le véritable organe graisseux de

la joue,et

la partie qu'on appelle boule de Bichat nous paraît

devoirprendre un rang

plus modeste.

Avant dejustifier cette

conception,

nous

présentons l'his¬

torique

delà question,

pour

bien établir qu'elle méritait d'être

remaniée.

Signalée pour

la première fois

par

Heisler, en 1741, la masse

graisseuse

sous-aponévrotique de la joue l'est à nouveau par

Bichat en 1801. La

description de

ce

dernier auteur est peu

(15)

nette; il se contente de dire : « Beaucoup de graisse est subjacente augrand zygomatique. Cette graisse est d'au¬

tantplus abondante etplus molle qu'on approche davantage

du buccinateur. Un tissu cellulaire lâche la contient. Elle favorise

beaucoup

les mouvements du buccinateur. »

Quoiqu'il en soit, à partir de cette époque, la massegrais¬

seuse profonde de la joueporte le nom de boule de Bichat,

et il semble qu'il ait

régné

jusqu'à Verneuil une confusion regrettable au sujet de cette boule. Les auteurs de

l'époque

nousdisent en effet : les lipomes des joues siègent superfi¬

ciellement au-dessous de la peau ou profondément au-des¬

sous de la muqueuse ; etces derniers, ajoutent-ils, ne sont autres que des hypertrophies de la boule graisseuse de Bichat. « Or, il est facile, dit M. Villar, de constater com¬

bien cette division est peu satisfaisante, puisque la boule graisseuse de Bichat siège non sous la muqueuse qui fait

pour ainsi dire corps avec le buccinateur mais sur la face externe de ce musclequi la

sépare

de la muqueuse. Peut- être, en s'exprimant de la sorte, les auteurssesont-ilsplacés

à un point de vue purement clinique et ont-ils voulu mar¬

quer simplement la tendance de ces tumeurs à se porter plutôt vers la peau oudu côté de la muqueuse

d'après

leur siège superficiel ou profond ? Mais ils ne le disent point et leuropinion, telle queje l'ai formulée plus haut, nepeutque prêter à la confusion. »

Verneuil ne commet pas cette confusion; il semble même avoir vu l'ensemble de la masse graisseuse de la région tem- poro-jugale. En 1857, eneffet, il parle devant la Société ana-

tomique de Paris d'une nouvelle bourse séreuseenveloppant

la boule graisseuse de lajoue à peu

près

de la même

façon

que la tunique vaginale enveloppe le testicule. Cette bourse séreuse, plus facile à trouver chez les sujets gras que chez les sujets amaigris, est située en arrière du grand zygoma¬

tiqueet du canal de Sténon. Ellese prolonge au-dessous du bord interne du masséter et sous l'arcade formée par l'os malaire, derrièrelequel elle va rejoindre une autre bourse

(16)

16

séreuse

qui est située

au

voisinage de l'apophyse coronoïde.

Ces deux bourses

communiquent souvent ensemble et se

prolongent alors jusqu'à la base du crâne. La limite interne

de cette bourse est

formée

par

le buccinateur auquel elle

adhère. «L'existence

de cette séreuse est très bien expliquée,

ajoute-t-il,

par

la grande mobilité de la boule graisseuse de

lajoue

qui

se

déplace d'une quantité assez considérable à

chaque

mouvement de mastication. »

Nous avonscitécet

extrait

presque

en entier parce que la

description de

ce

chirurgien est celle qui se rapproche

le plus de

notre propre description. Nous avons constaté

l'existence de cette

bourse séreuse; ses dimensions nous ont

paru

seulement plus considérables et la communication des

deux bourses séreuses nous a

semblé la règle plutôt que la

fréquente exception.

En 1884, H.

Ranke étudie l'anatomie et la physiologie de

la boule graisseuse

de Bichat. Après avoir rappelé ses rap¬

ports

d'après lui bien connus, il décrit à cette boule un pro¬

longement

qui plongerait du côté de la muqueuse et qui se¬

rait destiné à fixer

plus solidement le peloton adipeux. 11

constate que

cette boule graisseuse est enveloppée d'un tissu

de nature conjonctiveassez

résistant qui l'isole des parties

voisines, lui donne une

indépendance relative et en fait un

véritable organe

spécial. Cette boule graisseuse est surtout

développée pendant les premières années de la vie; elle ne

disparaîtrait jamais, môme dans les cas d'émaciation les

plus

accentués. H. Ranke termine en assignant à cette boule

le rôle de soutenir

le buccinateur et de faciliter ainsi l'action

de ce muscledans les

efforts de succion.

Dans cette

description,

non

plus que dans la suivante, nous

ferons remarquer

qu'il n'est

pas

question de la bourse sé¬

reuse décrite par

Verneuil. L'auteur parle d'un prolonge¬

ment de la boule

qui plongerait vers la muqueuse dans un

but de fixation; nous

n'avons rien vu de semblable, et ne

comprenons pas

comment pourrait s'expliquer cette asser¬

tion. Ce que nous

retiendrons, c'est la présence d'une cap-

(17)

17

suie de tissu

conjoncti'f

entourant la boule et qui n'est autre que la séreuse de Verneuil. Nous remarquerons, en outre, l'assimilation de la boule à un véritable organe qui ne subit pasla fonte ordinaire du tissu graisseux dons les casd'éma- ciation les plus accentués.

En 1884, également, M. le professeurTillaux décrit les rap¬

portsde la boule de Bicliat dans son « Anatomie topographi- cjue ».

Nous

nous trouvons en face de la

description

restée classique, c'est-à-dire de celle dont nous désirons élargirle cadre.Aussi, la citerons-nous textuellement Entre le mus¬

cle buccinateur et son aponévrose setrouve une boule grais¬

seuse constante, même chez les sujets les plus émaciés, appelée boule de Bicliat. Elle répond au bord antérieur de la branche montante, au bord antérieur et un peu à la face interne du masséter qu'elle sépare du buccinateur. La joue présente donc deux couches de graisse distinctes : l'une superficielle, sous-cutanée,

sus-aponévrotique,

l'autre pro¬

fonde, sous-aponévrotique. Cette dernière couche se continue

avec les graisses de la fosse zygomatique, par son intermé¬

diaireavec la couche

sus-aponévrotique

de la région tempo¬

rale et aussi avec le tissu

cellulo-adipeux

lâche occupant le fond de la loge parotidienne. »

Nous voici donc en présence d'une masse graisseusequi

se continue avec deux masses graisseuses, l'une située au- dessus d'elle dans la fosse zygomatique, l'autre située en

arrière, c'est-à-dire en dedans de la branche montante du maxillaire. Nous décrivons la première avec ses rapports et

nous lui donnons un nom. Quant aux deux autres, dont 011

peut dire qu'elles sont constantes, qu'elles ont une loge et qu'elles ont la valeur d'un organe, cesont des graisses ou du tissu cellulo-graisseux. C'est cette manière de voir que

l'exposé de nos recherches a pourbut de modifier.

Voici d'abord les trois types de distribution graisseuse que nous avons rencontrés. Nous dirons ensuite combien de

fois nous avonsobservé chacun d'eux.

P.-L. 2

(18)

Type I.

C'estcelui que nous avons

rencontré dès notre première

dissection.

Après avoir incisé l'aponévrose du buccinateur à

un

demi-centimètre

en

avant du bord antérieur du mas.séter

et

parallèlement à

ce

bord, nous relevons cette aponévrose

dans sa

partie postérieure, ce qui nous force à sectionner le

canal de Sténon à son

point d'entrée dans le muscle. Nous

apercevons

alors entre le masséter et le buccinateur la

boule

graisseuse de Bicliat. Nous ne trouvons pas une masse

graisseuse libre mais une masse contenue dans un sac à la

manière d'une

hernie épiplo'ïque. Nous ouvrons ce sac sur la

pointe de la boule de Bicliat et nous constatons que la sur¬

face interne de ce sac

est absolument lisse, glissante et

humide. Il s'agit donc

bien d'un

sac

séreux entourant la

boule, comme

l'avait dit Verneuil. Cette boule est à peu près

libre d'adhérences avec

la paroi du sac; elle est entourée

d'une fine capsule

qui empêche la graisse de diffluer. Nous

saisissons la boule avec une

pince, et, au moyen de légers

coups

de sonde qui la libèrent de ses adhérences, nous l'at¬

tirons au dehors. Nous

constatons que cette boule, quoique

d'unvolume

considérable, n'est

pas

entière. Elle porte deux

sections mâchées par

où flue la graisse et qui correspondent

à la face

postérieure et à la face supérieure de la boule. Nous

introduisons une

sonde cannelée préalablement recourbée

vers la fosse

zvgomatique

en

suivant la paroi interne de la

loge et

glissant le dos de la sonde sur la séreuse; la sonde

remonte sans effort jusque

derrière l'apophyse orbitairc

externedu frontal.

Portant le scalpel

sur

la région temporale,

nouscoupons

alors les insertions coronoïdiennes du tem¬

poral et

nous

relevons la partie de ce muscle qui laisse libre

la fosse

temporale;

nous

trouvons une masse de graisse

également encapsulée et renfermée, elle aussi, dans un doigt

de gant

séreux. Le bout de notre sonde est sous nos yeux et

(19)

19

nous repoussons avec

le doigt de haut

en

bas cette nouvelle

boule qui

descend

sans

peine

vers

la loge où

se

tenait la

pre¬

mière masse graisseuse

déjà enlevée.

La

boule de Bichat

se

prolongeait donc bien

sous

l'arcade zygomatique et

sous

le

muscle temporal

jusqu'à la hauteur de l'apophyse orbitaire

externe.

L'ensemble deces deux massesgraisseuses

était bien

con¬

tenudans une capsule unique,

laquelle était susceptible de

glisser sur une

cavité séreuse unique. Ceci

nous

expliquait

la section

supérieure de

notre

boule de Bichat. A quoi répon¬

dait la section

postérieure? Il s'agissait évidemment d'un

prolongementvers

la loge parotidienne. Nous faisons

couper notre tête suivant un plan vertical

perpendiculaire

au

plan antéro-postérieur et passant immédiatement derrière la

branche montante du maxillaire. Nous arrivons surla

paroi

antérieure de la loge parotidienne; nous

enlevons l'aponé¬

vrose qui

tapisse

cette

paroi

et

découvrons les deux ptéry-

goïdiens externe et

interne.

Nous

pénétrons prudemment

dans le triangleque forment ces

deux muscles

en se sépa¬

rant pour

aller s'insérer

aux

deux extrémités de la branche

montante.

Après

avoir enlevé une

très petite quantité de

tissu cellulo-graisseux, nous rencontrons une

nouvelle

masse de graisse formant une pointe de hernie,

c'est-à-dire

contenuedans un sac séreux. Nous ouvrons ce sac et trou¬

vons encore une masse graisseuse encapsulée que nous libérons de ses adhérences aux parois du sacet repoussons

en avant avec la sonde cannelée. Elle vient sortir en avant par la loge

de Bichat.

Nous

plaçons les trois

masses

ainsi

retirées dans lespositions respectives qu'elles devaientoccu¬

per, les

sections

se

correspondant

autant

qu'il

est

possible.

La masse qui

occupait les

fosses zygomatique et

temporale

est aussi grosse quela première masse retirée;

seulement

il

existeauniveaudeleur raccordementun rétrécissement qui explique avec les

adhérences

pourquoi

l'ensemble des .deux

masses n'est pas venu d'un coup. 11 en est de même

du côté

(20)

20

de la masse

ante-parotidienne, laquelle est beaucoup moins

importantecomme

volume.

Aucuncaractèrene

permet de différencier ces trois masses ;

toutes trois sont contenues

dans

une

séreuse, toutes trois

sont

encapsulées et homogènes. D'ailleurs, elles font évidem¬

ment

partie d'une seule et même masse, et la séreuse qui

entoure leur ensemble

n'est

pas

cloisonnée. Cet ensemble

mesurede haut en bas 6

centimètres environ, et d'avant en

arrière 2 cent. 1/2. Il

est très aplati de dedans en dehors,

sauf au niveau du

prolongement temporal, qui est relative¬

ment large.

Type II.

L'aponévrose du buccinateur une fois incisée et relevée,

nous ne trouvonsaucune masse

graisseuse entre le bucci¬

nateur etle masséter.

Ce qu'on entend habituellement par

boulede Bicliat

n'existe donc pas ici. Mais nous apercevons

ou mieux nous

sentons

avec

le doigt, tout contre la face

internede

l'apophyse coronoïde, une pointe graisseuse qui

semble séparer

cette apophyse du ptérygoïdien externe.

Changeant alors de région, nous faisons une large bouton¬

nièreau muscle

temporal,

par

laquelle notre doigt sent et

notreœil voit une masse

graisseuse identique à celle que

nousavions

rencontrée dans le type I. Une coupe transver¬

sale dela face,

passant à

un

demi-centimètre au-dessus de

l'arcade

zygomatique, nous permet de reconnaître deux

calottes séreuses,

l'une au-dessus de la coupe, l'autre

au-dessous. Ces deux

calottes, sur la tête non coupée, for¬

maient une loge séreuse

fermée contenant une masse de

graisse

entourée d'une flne capsule. Cette masse était située

dans la fosse

temporale et la partie supérieure de la fosse

zygomatique

:

en haut entre le muscle temporal et la fosse

temporale,

en

bas entre le ptérygoïdien externe et la face'

interne de

l'apophyse coronoïde. Nous pénétrons, comme

(21)

pour le cas

précédent,

par

la loge parotîdienne, entre le

ptérygoïdien interne et la branche montante du maxillaire.

Nous trouvons une petite

loge séreuse, mais la graisse y est

absente. Cette loge

communique

avec

la loge de la fosse

zygomatique

par

le petit interstice qui sépare la face externe

du

ptérygoïdien externe de la branche montante du maxil¬

laire. Dans ce cas, on le voit,

toute la

masse

graisseuse

était réduiteà une seule masse

occupant la fosse zygomati¬

queet la

fosse temporale. Ce qu'on appelle la boule de Bichat

avaitdisparu ou

n'avait jamais existé. Le sujet était très

émacié, ce qui permet

de mettre

en

doute l'assertion de

Ranke: à savoirque

la boule de Bichat

ne

disparaît jamais,

mêmedans lescas d'émaciation

les plus accentués.

Type III.

Nous enlevons une boule graisseuse

située entre le mas-

séter et lebuccinateur. Cette

boule est complète

; sa

capsule

neprésente aucune

solution de continuité. La loge séreuse,

où elle était contenue, est fermée en

haut

comme

partout

ailleurs. Une coupe

transversale de la face passant au-dessus

de l'arcade

zygomatique divise

en

deux masses la graisse

sous-temporale. Nous

enlevons

avec

précaution celle de la

partie inférieure et

nous

constatons que la loge qui contient

cette graisse est

fermée

en

bas

par

la séreuse. Nous trou¬

vons la même disposition en

doigt de gant pour la partie

supérieure

de la

coupe.

De sorte que, dans ce cas comme

dansle

précédent d'ailleurs, il

y

avait sous le temporal une

boule graisseuse

encapsulée, entourée par une séreuse

absolument fermée et ne dépassant pasen

bas l'apophyse

coronoïde. Au niveau de cette

apophyse, les séreuses des

deux masses graisseuses,

la

masse

de Bichat et la masse

sous-temporale,

s'adossent; mais leurs cavités ne communi¬

quent pas.

Enfin,

nous

trouvons entre la branche montante

du maxillaire et le

ptérygoïdien interne,

une

loge séreuse

(22)

bien fermée contenant une boule graisseuse

d'un demi-

centimètre de long sur un demi de

haut, boule également

encapsulée.

Voici les trois seuls types de

distribution graisseuse

que

nous ayons

rencontrés. Nos recherches ont porté

sur

10

têtes. Nous avons trouvé le type I 5

fois, le

type

III 4 fois et

le type II1

fois seulement. Il semble

que

le type I

se rencon¬

treplus

souvent

sur

les sujets

gras

et le type II

sur

les sujets

très maigres.

Il nous sembleque ce

simple

exposé nous

permet de

con¬

sidérer la description

de la boule de Bichat, entant qu'unité

graisseuse,comme

insuffisante. Voici comment

nous

envisa¬

geonsla question :

Il existedans

l'épaisseur de la joue, et empiétant

sur

la

région

temporale, trois

masses

graisseuses le plus souvent

réunies en une seule. Ces trois masses, lorsqu'elles sont dis¬

tinctes, sontentourées chacune par une séreuse qui

les isole.

Lorsqu'elles sont

réunies, la

séreuse

est unique et

passe

de

l'une sur l'autre sans cloisonnement. Cette séreuse

s'appuie

par sa

surface externe

sur

les muscles

ou

le périoste des régions

avec

lesquelles les

masses

graisseuses sont

en rapport.Réunies ou

séparées,

ces

trois

masses

occupent trois

loges, que nous

désignerons

pour

plus de commodité

sous

les noms de loge de Bichat, loge

sous-temporale

et loge

a nte-paro

ti d i

e nne.

La loge de Bichatest

constituée

par

l'espace qui sépare le

buccinateur de la

partie du masséter qui déborde

en

avant

la branche montante; elle remonte entre la face interne do

l'apophysecoronoïdeetla face externe duptérygoïdien externe jusqu'au sommet de cette apophyse. Nous l'appelons loge de

Bichat parce

qu'elle est la loge de

ce

qu'on entend

par

boule

de Bichat.

La loge sous-temporale occupe

la fosse zygomatique et

sépare le

temporal

etson

tendon

:

1° de la fosse temporale

dans les points

où cette fosse

ne

reçoit

pas

d'insertions

(23)

musculaires;

2° du faisceau supérieur du ptérygoïdien

externe.

Enfin la loge

ante-parotidienne, qui s'appuie en arrièresur

la loge

parotidienne, est limitée en dehors par la branche

montante du

maxillaire,

en

dedans par le ptérygoïdien

interneet en

haut

par

le ptérygoïdien externe. Ce dernier

muscle laisse entre

lui et la branche du maxillaire un inters¬

tice par

où la loge ante-parotidienne peut communiquer

avecla loge

sous-temporale.

Nous ferons remarquer

de suite que l'existence fréquente

d'une triple

séreuse n'a d'importance qu'au point de vue

anatomique pur.

Cette membrane, en raison de sa ténuité,

ne saurait offrir un

obstacle sérieux à l'extension d'une

tumeur

primitivement cantonnée dans l'une des loges. Au

point de

vue

clinique, on ne doit donc envisager que le cas

du type

I où la séreuse est unique et où les trois loges com¬

muniquent entre elles.

Maisennous

plaçant

au

point de vue anatomique, il ressort

de notre

exposé

que

la boule graisseuse de Bichat, telle qu'on

a l'habitudedela

décrire, n'est qu'une partie de la masse

graisseuse

qui occupe la joue et le bas de la région tem¬

porale. Rien n'autorise à en faire un organe graisseux à

part.

Elle n'est pas plus encapsulée que les autres masses

annexées par nous.

Elle n'est pas entourée par une séreuse

spéciale

ou,

du moins, les deux autres masses en possèdent

une toutaussi nette.

Sa loge n'est pas mieux délimitée que

nele sont les deux

autres loges. Enfin, si nous nous plaçons

au

point de

vue

physiologique, et si nous envisageons avec

Ranke la boule

de Bichat comme un coussinet de succion

sur

lequel glisse et s'appuie le buccinateur, nous pouvons

assigner aux

deux autres boules un rôle de semblable impor¬

tance. Elles

servent,

en

effet, de coussins protecteurs aux

muscles

ptérvgoïdiens et temporal; et, nous inspirant de

l'idée deRanke, nous

les considérons comme des coussinets

demastication.

On objectera

peut-être que, dans un travail sur les lipo-

(24)

mes de la joue, nous sortons du sujet en décrivant une massegraisseuse de la région temporale. Il nous a semblé que,

faisant

l'étude du siège des

lipomes

profonds de la joue,

nous nepouvions dissociercequelanaturearéuni. D'ailleurs, si la fosse zygomatique ne faitpas partie de la joue,

il

n'en est pas moins vrai que des lipomes partant de la joue peu¬

vent s'y étendre, et inversement. Il ne nous était donc pas permis de laisser dans l'ombreles moyens tout-naturels de communication

qui existent

entre

les

deux

régions.

(25)

OBSERVATIONS

A)

Lipomes profonds

Observation I

(Prise parM. Fr. Viijar dansle service du professeur Le Fort, 1886.)

Jean B..., soixante-deux ans, rentier, entre à l'hôpital Necker, dans

le servicedu professeur Le Fort

(suppléé

pendant lesvacances par M. le

Dr P.

Segond), le 11

octobre

1886.

Onne trouve chezlui aucun antécédent pathologiquesoit héréditaire,

soitpersonnel:père et mère morts après soixante-dixans ; pasde syphilis.

Ajoutonsque notre malade, homme très robuste, présenteunétat d'em¬

bonpointassezaccentué.

Il y a cinq ou six mois, il constata dans l'épaisseur de la joue droite

l'existence d'unepetite tumeur du volume d'un pois; un mois après, la

tumeuravait atteint levolumequ'elle présente aujourd'hui.

Etal actuel. Dansl'épaisseur de la joue droite existe une tumeur deforme arrondie, de consistance élastique, présentant le volume d'une

noix. Occupant lecentre de lajoue, elle s'étend dans lesens verticaldu bord inférieur de l'os malaire à la commissure labiale prolongée en dehors; la tumeur est plus saillanteen dehors, du côté de lapeau, que du côté de la cavitébuccale. La peau et lamuqueuse qui recouvrent la

tumeur sont normales, il n'y a pas d'adhérences; à la pression, la

tumeur est un peu douloureuse.

Larecherche de l'orifice du canal de Sténon est assez difficile; un

stylet introduitdans c-e canal ne tarde pas à être arrêté sans quel'on

(26)

puisse constater l'existence d'un calcul ou d'un corps étranger quelcon¬

que. Le

malade n'a jamais éprouvé le moindre trouble fonctionnel; s'il

demande à être

débarrassé de

sa

tumeur, c'est que celle-ci détermine

unedifformité

disgracieuse.

L'opération

décidée, M. Segond fait une incision au bistouri sur la

muqueuse

génienne et bientôt apparaît entre les lèvres de la plaie un

corpsjaunâtre

qui n'est autre que le lipome; avec une pince, on cherche

à attirerce corpsau

dehors

;

rien n'est plus simple, car la tumeur se

détacheaveclaplus

grande facilité et reste bientôt appendue tout entière

à l'extrémitéde lapince.

Lavagede

la région

: un

petit drain est laissé en place. Rien à signa¬

lerdans les suites

opératoires qui furent excellentes. Quelques jours

après,

le malade quittait le service, conservant encore un tout petit

trajet à

la face interne de la joue.

Observation II

(Lipomagenae

dextrae concrementis calcuriisfarctum. Ai.exandf.r-

Auvërt,

1851.Selecta praxis medico-chirurgicae. Tabula XVI.)

Jeunefille de

dix-huit

ans.

d'aspect florissant. Grosse tumeur de la

joue

droite semblant faire corps avec le maxillaire supérieur; peau

saine, muqueuse

altérée

par

la pression contre les dents. Mastication

difficile. Début de la tumeur,

il

ya

six

ans,

à la suite d'un coup violent

sur la face.

Opération

par

la cavité buccale : tumeur lipomateuse infil¬

tréedeconcrétions

calcaires; volume d'un œuf de dinde.

Au sixièmejour, la

guérison était presque complète.

Observation III

(Lipomede

la joue. Robert, Bull, de la Soc. de chirurgie, 1851. tome I )

Femmede vingt-deuxans ; au

mois d'avril dernier, fluxion à la joue

droite, causéeparune

carie dentaire. Il persiste à la joue, après la gué¬

risondela fluxion, un

gonflement indolent qui fait des progrès rapides.

(27)

27

La maladeentre à l'hôpitalle 17 octobre; la tumeurs'étend depuisl'aile

du nez jusqu'à la région massétérine. Tumeur élastique, fluctuation douteuse, transparence; développée dans l'épaisseur de la joue. On ne pouvait hésiter qu'entreunlipomeou unkyste : lelipome peut s'expli¬

quer parla présenceen cette région de la boule graisseuse

de Bichat.

Opérationpar la cavité buccale ; j'extirpe

facilement

un lipome de la

grosseurd'un œuf.

Observation IV

(Chassaignac, Bull, etMém. cle la Soc. de Chir., 1851, t. I.)

Dans la discussion qui eut lieu à la suite de la communication de Robert, dit avoir observéun lipome siégeant sous la muqueuse de la joue.

Observation V

(Wiacnow, Pathologiedestumeurs., t. I, p. 392, 1867.)

À propos des lipomes, signale l'hypertrophie du corps gras de la joue

(boule

de

Bichat)

dont il possède un exemple dans sa

collection.

Observation VI

(Oi.lier, In article«Lipomes»du Dictionnaire encyclopédique, p.644.)

Maladeâgé decinquante-cinq ans. Tumeur à la face interne de la joue. Début remontait à trois ans. Grosse comme une petite noix et venaittoujoursseplacer entre les dents pendant la mastication. Quand

onla prenait entre les doigts, elle semblait fluctuante. Immédiatement après l'incision dela muqueuse,la tumeur vint faire saillie entre les lèvres dela plaie. Elle était libre d'adhérences, aussi rénucléation fut-

elle desplusfaciles. A la coupe, on trouva un tissu graisseux presque gélatiniforme. Il s'agissait, par conséquent, d'un lipome très mou

qui pouvait faire croire à un kyste développé dans les glandes salivaires.

(28)

- 28

Observation YII

(Lipome de la

joue droite. Hubert, Bulletin de la Société anat.

1873, p. 717.)

Louis D..., âgé de

vingt-quatre

ans,

marchand, entre le 18 avril

1873 à l'hôpital

Beaujon (service de Dolbeau) et est sorti le 23 avril.

A l'âge de

dix-huit

ans,

cet homme

a

remarqué par hasard que sa

jouedroite

était

un peu

plus

grosse

que l'autre ; au toucher externe, il

nesentaitrien de

particulier

;

mais,

en

portant la main dans sa bouche,

il avait sousledoigtla

sensation d'une petite tumeur ovalaire et plate,

glissant à

la moindre pression. Le malade ne se rappelle rien qui ait pu

déterminer cette

augmentation de volume de la joue

;

il fait remarquer

seulement qu'il a

toujours

eu

l'habitude de dormir du côté droit. En le

pressant

de questions,

on

finit par lui faire dire qu'à plusieurs reprises

il a eu des maux de dents assez

violents

;

à l'âge de huit ans. il se fit

arracherune dent, une autre à

quinze

ans

et deux autres depuis quatre

ans

(1870). Au moment où il

se

fit arracher les deux dernières dents, la

joue

était déjà

grosse,

et il n'y avait encore qu'une petite boule. Il se fit

alorsvoir à un médecin qui fit une

petite ponction laquelle ne donna

issuequ'àun peu

de

sang.

La tumeur était indolente et il fit campagne

sans en êtreincommodé.

Depuis deux ans,

la tumeur

a

augmenté de volume sans toutefois

déterminer de douleurni de

gène dans les fonctions de mastication; bien

plus,

le malade

mange

surtout à droite. Le toucher cutané permet de

Sentir une tumeur molle,

mobile,

au

milieu des autres tissus ; à son

niveau, lapeau n'a pas

changé de coloration ; elle est seulement soulevée

régulièrement.

En combinant le toucher externe et le toucher interne, on

sent deuxpetits

grains

comme

indépendants et une masse étendue jusque

versla

parotide. La

muqueuse,

comme la peau, n'est pas adhérente. En

frottant la tumeur avec les

mains, elle s'étale, les lobules sont moins

gros ; la tumeur

tend à devenir plus unie en dedans; à la vue seule, elle

semble diminuer.

Le centre de la tumeur

répond

à

l'espace compris entre le buccinateur

(29)

29 -

et le masséter. c'est-à-dire au siège même de la boule de Biehat; en fai¬

santfortement serrer les mâchoires du malade, la tumeur examinée

au dehors augmente de volume et on sent bien le masséter, d'où

on conclut que sa contraction a eu pour effet de pousser en avant et

en dehorsune partie de latumeur quise trouvait logéederrière lui.

Le maladesortle 23avril, maisrentredans les premiers jours de mai

pourêtre opéré ; il n'y a rien de changé dans l'aspect ni la forme dela

tumeur ; la muqueuse a sa couleur normale.

Les mâchoiresdu'maladesontmaintenuesécartées, et M. Dolbeau fait

à la muqueuse uneincision au niveau de la deuxième molaire; avec des pinces, il attire une massegraisseuse dont le volumetotalestégalàcelui

d'une grossechâtaigne. Cette opération est assez douloureuse,

mais le

malade neperd

pas'de

sang. On lui ordonne de selaversouventla bou¬

cheavec de l'eau.

Lelendemain, la joue est un peu enflée. Mais

l'inflammation

serésorbe

lentementsous l'influence d'uncataplasme; et le 10 mai,cet hommesort complètementguéri.

L'examen de la tumeur enlevéea montré qu'il s'agissait d'un lipome

devenu érectile. Rien avant l'opération ne pouvait indiquer la nature

vasculaire de cette tumeur. La muqueuse était saine, la tumeur ne

paraissait pas changer momentanément de volume, l'énucléation

se lit sans difficulté ; il n'y avait pas de vaisseaux dilatés à la péri¬

phérie.

Observation VIII

(Lipome de la boule de Bichat. Cerné, Bull, de la Soc. anat., 1881,

p.333.)

Ils'agit d'une tumeur enlevée parM. Yerneuilàunhommedetrente- cinq ans. Elle était située au-dessous de la tubérosité maxillaire, au- dessus de la commissurebuccale du côtégauche.

Elle ale volume d'une grossenoix;-sa surface est lisse, nettement limitée commesi elle avait étéenkystée, aussi unepetite incision a-t-elle permis del'énucléer. D'un côté,

elle

est arrondie, c'est au point où elle

étaiten contactavec la peau ; de l'autre, elle présente une bifurcation

(30)

30

endeux espècesde

petites

cornes comme

produite par un organe inter¬

posé,

peut-être le bord antérieur du masséter. Cette forme enkystée du

lipomeestrare

et

ne se

montre guère que lorsqu'il n'est que l'hyper¬

trophie

d'une

masse

graisseuse normalement existante. De plus, en

l'enlevant, on a pu

voir

que

la tumeur s'enfonçait obliquement en

arrière et

profondément, et

que

le point de départ était au siège de la

boulegraisseuse

normale décrite

par

Bichat.

Presque tous

les auteurs parlent de l'hypertrophie de cette masse

commese montrant

parfois;

aucun

cependant-n'en rapporte d'exemple.

Si bien admis qu'il

puisse être, le

cas

doit être rare, puique M. Verneuil

le rencontre pour

la première fois.

Les deux

observations suivantes sont relatives à des lipo¬

mes

profonds de la joue survenus dans le cours de

polypes naso-pliaryngiens ayant envahi la fosse ptérvgo-

maxillaire. Nous ferons

à leur sujet les réserves nécessaires

au chapitre

Ltiologie.

observation ix

(Polype

genio-naso pharyngien. Polype à trois lobes enlevé par

M. Trélat chezunhomme de trente ans.

Monod, Bail, de la Soc.

anat., 1872, p.337.)

M. Trélatajoute,

à la suite de cette communication, que la déforma¬

tion delajoue

lui avait fait diagnostiquer un lipome. Et, en elfet, il a

trouvéun véritablelipome

du à l'irritation produite sur le tissu adi¬

peuxde la

région

par

le prolongement ptérygo-génial du polype dont

l'existence n'avait pu

être constatée.

M. Ranvier fitremarquer àcepropos

qu'il avait peine à comprendre

le mécanisme du développement

du lipome,

car, au

lieu d'activer le dé¬

veloppement

du tissu adipeux, l'irritation détermine sa disparition

commesembleleprouver

la marche des cicatrices.

(31)

Observation X

(Polype naso-pharyngien avec prolongement dans la fosse pté- rygo-maxillairemasquépar unlipome. Bourdon, Bull, de la Soc.

Anat., 1872, p. 393.)

P...

(Edouard),

âgé de dix-neufans,entré le 24juillet 1871 dans le service deM. Verneuil, sorti le 8 août1872.

Peudetemps aprèsl'entrée du maladeàl'hôpital, M. Verneuil enleva

unegrande partie du polype avec une chaîne d'écraseur après avoir fendu sur la ligne médiane le voile du palais avec le galvano-cautère; le polype appartenait à la classe despolypes fibreux. Pendant près d'un

an, oncautérisa detemps à autrele pédicule avecl'acide chromique, le fer rougeou le galvano-cautère. Depuis quelques mois, le malade avait

la joue enflée et l'on pouvait sentir au-dessous de l'os malaire une tuméfaction assez mallimitée qui fut attribuée à la présence dans la fosse ptérygo-maxillaired'un prolongement de la tumeur.

Au commencement dejuillet 1872, M. Verneuil fait uneincision à la muqueuse buccaleau niveaudes petites molaires supérieures gauches et

cherche à extrairele prolongement fibreux; il sentalors sous son doigt

une tumeurmollasse qui s'engage dans la plaie et semble formée uni¬

quement par des lobules adipeux; il l'arrache facilement et constate qu'il a enlevéunlipome du volume d'une grosse noix. Au-dessus de

cette tumeurgraisseuse, existeun prolongement du polype dans la fosse ptérygo^maxillaire; onl'extirpesans difficulté.

B) Lipomes superficiels.

Observation XI

(Acrel, Histoirede la Chirurgie. Stockholm, 1772.)

Femme detrente-neufans;lipome congénitalétendu du bord inférieur de-l'orbitejusqu'à l'aile du nez et la commissure labiale. Consistance molle. Extirpation par uneincision en T sur lajoue.

(32)

32

Observation XII

(Gouraid,

Bull, de la Soc. anut., 1.863, p. 21.)

L...

(Félix), âgé de cinquante et un ans, est entré le 19décembre 18(32

dansleservicede M.

le professeur Velpeau.

C'est un homme bien

constitué, d'une santé habituellement excellente.

Il y a sept ans,

dit-il, qu'il s'aperçut pour la première fois de l'existence

d'unepetite tumeurgrosse

à peine comme une lentille et occupant la

partie

supérieure de la région sous-maxillaire droite presque au-dessous

del'osde lamâchoire.

Il

ne se

préoccupa pas de cette circonstance et

continua son travailsans se

faire soigner, car il n'éprouvait aucune

espèce

de douleur ni de gène. Mais, petit à petit, la tumeur grossit, et

lejour

de

son

entrée, elle avait un volume égal à celui d'un œuf de

dinde. Elle était située

dans l'épaisseur même des téguments de la joue

droite, toutà faitsous

la

peau

et ne semblait pas avoir d'adhérences

avecles autreséléments

de la région. Sa partie supérieure correspondait

à la partie moyenne

de la joue, son extrémité inférieure se dirigeait

exactementen basvers

l'os de la mâchoire, et à mesure qu'elle se rap¬

prochait de la région sous-maxillaire, elle paraissait occuper un plan

plus

antérieur

par

rapport à celui de la joue, de telle sorte que sa pointe

qui

était piriforme pendait comme une sorte de mamelon en avant de la

mâchoire et delà région

sous-jacente. Du reste, elle ne dépassait la mâ¬

choire quede

2centimètres environ. Au-dessus d'elle, la peau avait sa

coloration normale;

elle n'était le siège ni de battements ni de douleurs

caractéristiques. On

retrouvait là d'ailleurs tous les signes ordinaires du

lipome. La

fluctuation était très évidente, surtout quand on comprimait

latumeur de bas en haut,

de façon à diminuer son volume et à aug¬

mentersatension. Cette

fluctuation avait donné lieu à une erreur de

diagnostic etune

ponction infructueuse avait été faite à l'hôpital Saint-

Louis.

M.Velpeau a

enlevé cette tumeur, qui a présenté à la coupe tous les

caractères anatomiques

du lipome. L'opération s'est accomplie dans les

conditions les plus

simples, quelques artérioles venant de la faciale ont

(33)

33

été divisées etliées immédiatement. Le lendemain, on a dû craindre

unérysipèle qui n'apasévolué.

Le 6janvier 1863, le malade a quitté le service,

la plaie étant

en pleine voie de cicatrisation.

Observation XIII

(Lipome de la pommettede lajoue. Monod, Bullet. de la Soc. anat.

1872, p.278.)

M. Monod, interne des hôpitaux, montre une petite tumeur de la pommettede lajoue enlevée par M. Trélat chezunjeune homme

âgé de

vingt-deux ans.

Elle est constituée par unlipome.

Le présentateur fait remarquer la rareté des faits decegenre.

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(34)

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