NOTE
UTILISATION DES ALIMENTS CONDENSÉS
PAR LES VACHES LAITIÈRES
M. JOURNET
Station de Recherches sur
l’Élevage
desRuminants,
Centre de Recherches deClervnont-Ferrand, 6<?-Sa:’K<-GeMex-CAsm!)SM!J!
Institut national de la Recherche
agronomique
Nous avons montré antérieurement
(JouxvET
etJnRaiGE, 19 6 7 )
que des vaches laitières alimentées avec un foin de luzerne condensé(broyé
etaggloméré)
associé à del’ensilage
d’herbeet des
betteraves,
avaient un niveaud’ingestion
élevé etproduisaient
un lait decomposition
nor-male. Au cours de deux nouveaux
essais,
nous avons étudié l’influence de :a) l’origine botanique
dufoin,
luzerne ougraminée ; b)
la finesse debroyage
dufoin ;
c) l’incorporation
d’aliments concentrés avec le foinbroyé
dans un aliment condensé.Dans l’essai i, nous avons
comparé
3 aliments condenséscomportant
desproportions
diffé-rentes de foin de luzerne
broyé (grille
de 3mm)
et d’aliment concentré(o ;
30 ; 6o p. ioo de céréa- les !-tourteaux) ;
chacun d’eux a été distribué ad libitum à un lot de io vachespendant
8 semai-nes consécutives. Dans l’essai 2, nous avons
préparé
àpartir
d’un foin de luzerne et d’un foin degraminées aliments
condensés différant par la finesse debroyage (grilles
de 3 ; 5 et 10mm)
dufoin et la
proportion
d’aliment concentré(o ;
30et 5o p.100 ).
Ils ont été distribués ad libitum à 4lots de 3 vaches selon un
dispositif
en carrélatin ;
lespériodes expérimentales duraient 4 semai-
nes. Dans les 2
essais,
avant etaprès l’expérience,
les vaches ont été alimentées avec unrégime
decomposition
normale. Pendantl’expérience,
enplus
de l’alimentcondensé,
elles ont reçu un ali- ment concentré en farine( 9 6
p. ioo de céréales + 4p. ioo deminéraux)
pour couvrir leursbesoins, lorsque
c’était nécessaire. Ellesdisposaient
d’une abondante litière depaille.
Lesquantités ingé- rées,
laproduction
de lait et le tauxbutyreux (Gerber)
ont été mesurés individuellementchaque jour
et le taux deprotéines
du lait(noir amido)
une fois par semaine.Les
quantités
d’aliments condensésingérées
sont élevées dans les 2 essais(tabl. i).
La quan- tité de matière sèche totaleingérée (en
moyenne 3,2 p. 100dupoids vif)
estsupérieure
deprès
de20p. 100à celles des rations
classiques ;
elle estcependant plus
faible dans lepremier
essai enraison semble-t-il de la dureté des aliments
condensés ;
elle est peu influencée par la finesse debroyage ;
elle estplus
faible avec le foin degraminée qu’avec
le foin de luzerne etlorsque
la pro-portion
d’aliment concentrédépasse
30 p. 100(p
<o,os).
La
composition
du lait a été modifiée : parrapport
auxrégimes classiques
distribués au coursdes
périodes pré-
etpost-expérimentales,
le tauxbutyreux
a diminué de 1,5à 1!,5
g p. i o0o et letaux de
protéines
aaugmenté
de 1,0à 3,2 g p. i ooo selon lesrégimes (tabl. i).
Des 3 facteurs étu- diés seule laproportion
d’aliment concentré a eu uneffet ; lorsqu’elle
nedépasse
pas 30 p. 100 l’effetdépressif
sur le tauxbutyreux
reste faible etindépendant
de la finesse debroyage
du foin.Avec 50 p. ioo d’alimcnt concentré l’effet
dépressif
devientplus marqué malgré
unbroyage grossier
dufoin ;
c’est avec 60 p. 100d’aliment concentré et unbroyage
finqu’il
est maximum.Inversement le taux de matières azotées
augmente
mais en raison surtout de la suralimenta- tionénergétique (r = !-. 0 , 7 8
avec la différence :apports
-besoins, exprimée
en unités fourra-gères
pour les mrégimes étudiés).
Ilaugmente cependant
avec les aliments condensés ne conte- nant pas d’aliment concentré sans que le niveau desapports énergétiques
s’accroisse.La
production
de matières grasses diminue trèsrapidement (de
moitié en 2mois)
dans l’essai iavec l’aliment contenant 60 p. 100d’aliment
concentré,
bien quel’apport énergétique (UF)
soitde 17 et
3 8
p. iooplus
élevéqu’avec
les 2autres aliments condensés. Encontrepartie
ces vachesont un
gain
depoids
vif de3 6 0
g parjour
alors que celle des autres lots restent àpoids
constant.Ces essais montrent que des rations constituées presque entièrement par des aliments conden- sés occasionnent, même avec un
broyage grossier
du foin et laprésence
depaille
dans lalitière,
des baisses du tauxbutyreux.
Pour éviter ces baisses du tauxbutyreux
et de laproduction
dematières grasses et un
engraissement
desanimaux,
il est nécessaire debroyer
le foin avec desgrilles
dont le diamètre des mailles estsupérieur
à 5 mm et, surtout, de ne pasincorporer
de céréa-les et de tourteaux dans l’aliment condensé à un taux
supérieur
à 30 p. ioo.Ces résultats sont en accord avec la
plupart
des travauxrapportés
par MINSON( 19 6 2 )
etL.
A.,
MOORE( 19 6 4 ).
Reçu pour publication
enjanvier
1970.SUMMARY
USE OF PELLETED FEEDS FOR DAIRY COWS Th
3
inge;tion
rate ishigh,
but variable( 2 . 7
to 3.7kg
ofdry
matter for 100kg
of liveweight),
for alfalfa or grass
hay,
with or without a concentrated feedincorporated.
If thehay
is notground
too fins
( 3
or 5 or 10 mmscreens),
and if theproportion
of concentrated feed is nothigher
than 30 p. 100, the fat content
only
decreases from 2to 5 g p. i ooo. With ahigher proportion
of concentrated
feed,
it diminishesconsiderably (from
6 to 15 g p. Iooo),
milk fatrapidly
decreases, and the animals
gain weight.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
J OURN
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broyés
etagglomérés
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B1 1
&dquo;
S
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grinding, pelleting
andwafering
on thefecding
value ofroughages :
a review - Contrib. n° 84, Anim. Res. Institute, Canada
Dep. Agric., Ottawa,
Ontario, .B1001
<£ L. A., 1964.
Symposium
onforage
utilization : Nutritive value as affected byphysical
form.1. CGeneral
principles
involved with ruminants and effect offeeding pelleted
or waferedforage
todiary
oattle.