Article original
Étude microclimatique de l’effet de la sécheresse
sur l’évaporation d’une plantation de pins maritimes
et du sous-bois
P Berbigier A Diawara 1 D Loustau
1
INRA-Bordeaux,
laboratoire debioclimatologie,
BP81, 33883
Villenave d’Ornoncedex;
2
INRA,
laboratoire desylviculture et d’écologie, Pierroton,
33610Cestas,
France(Reçu
le 30 mars1990; accepté
le 29 novembre 1990Résumé —
L’évapotranspiration
d’uneplantation
depin
maritime a été suivie dans les Landes pen- dant la sécheresse de l’année 1989(mai-septembre),
par une méthodemicroclimatique
de biland’énergie-fluctuations
et la méthode du débit de sève. Les méthodesmathématiques
dedescription
de la
régulation stomatique
au niveau des arbres et du sous-bois sont discutées. Les évolutions des moyennes horaires des conductances de surface et leurs relations avec lerapport
del’évapotranspi- ration
aurayonnement
net absorbé parchaque
strate(LE/R n ) pendant
laphase
diurne sont étu-diées. Les valeurs
journalières
deLE/R n
pour lespins
semblentdépendre
du stock d’eau du sol(0-
75
cm). Cependant, après
le dessèchementinitial, l’évapotranspiration
despins augmente
mêmeaprès
despluies qui
affectent peu ce stock. Lerapport LE/R n
du sous-bois reste élevépendant
toutel’expérience,
sans doute par suite de la demandeclimatique
relativement faible à ce niveau.pin
maritime / biland’énergie
/ fluctuation /évapotranspiration
/ résistancestomatique Summary —
A microclimaticstudy
of the effect ofdrought
onevapotranspiration
In a Mari-time
pine
stand and itsunderstorey.
Theevapotranspiration
of a Maritimepine
stand was studiedin the Landes forest
(south-west France) during
the severedrought
of 1989(May-September) by
means of a microclimatic
approach
as well as sap flow measurements: heat flux was measured at 2 levels above the canopy andunderstorey by
aneddy
correlation method(2
monodimensionalsonic
anemometers
coupled
withfast-response temperature sensors),
then latent heat flux was deduced from the energy balance of the 2layers.
Verticalprofiles
of airtemperature
and vapour pressure, leaftemperature
measurements in theunderstorey,
as well asassumptions regarding
surface tem-perature
ofpine
needles allow thecomputation
of mean surface conductances of the tree canopy andunderstorey.
In ourexperimental conditions,
these conductances can be describedfairly
wellby
a linear function of the ratio of the net radiation absorbed
by
thelayer
on the air saturation deficit at its level(R n /D).
This leads to asimple relationship
between surface conductance and the ratioLE/R n (LE
is the latent heat flux of eachlayer).
The variations ofdaily
LE/Rn values forpines
seem to berelated to the amount of water stored in the
ground (0-75 cm).
However, whendrought
is estab-lished, evapotranspiration
increases afterrainfalls,
even ifthey
do notobviously
affect overall waterstorage.
For theunderstorey, LE/R n
remains athigh
levelsthroughout
theexperiment, possibly
dueto the low climatic
demand,
asunderstorey
net radiation is rather low.maritime
pine
/ energy balance / fluctuation /evapotranspiration
/ stomatal resistance*
Correspondance
et tirés àpart
INTRODUCTION
Comme
laplupart
desvégétaux, les coni-
fères réagissent à
undéficit d’alimentation
en eau
par
unefermeture stomatique par- tielle : l’augmentation
de larésistance du
houppier
auxtransferts de
vapeurd’eau, ramenée à des conditions microclimati- ques comparables,
constitue unedes prin- cipales réponses physiologiques à
la sé-cheresse. Il en est de
même
pour lavégétation
du sous-bois.La
mesure de cesrésistances, dont
leterme
principal
estla résistance
stomati-que moyenne des feuilles
ouaiguilles, peut
se faireà l’aide de poromètres :
ce-pendant,
cettetechnique
bouleverse com-plètement l’environnement des
stomates(section de la feuille, modification du
mi-croclimat), et,
même dans un courtlaps
detemps,
il n’estpas exclu que
les stomatesréagissent à
cesmodifications. De plus, l’échantillonnage
des feuilles etaiguilles
est
délicat. C’est pourquoi
nouspréférons estimer, à partir
desméthodes micromé-
téorologiques,
larésistance des diffé-
rentes strates du couvert du flux de cha- leur latente : nous avons faitl’hypothèse
que celles-ci pouvaient
se ramenerà
2surfaces
sansépaisseur,
l’uneconstituée
par
lasurface totale
desaiguilles,
l’autrepar
celle desfeuilles
dusous-bois, pla-
cées à
2 niveaux moyens, et que leséva-
porations de
ces 2 surfacess’addition-
naient pourdonner l’évaporation totale du
couvert.
Dans
cetteapproche, la
mesurefonda-
mentale
estcelle de l’évapotranspiration
des
2niveaux.
Pourles pins,
nous avonsla possibilité de
comparer 2méthodes, la
mesure du flux
de sève (Granier, 1985,
1987 a et
b;
Diawara etal, 1990)
dont lespossibilités
etles limites
sont assezbien
connues, et uneméthode micrométéorolo-
gique que
nousdécrivons plus
endétail
dans le texte. Au niveau du
sous-bois,
lamême méthode micrométéorologique
estappliquée;
parailleurs,
au coursde la pé-
riode expérimentale, quelques journées de
mesure à l’aide d’une cage
psychrométri-
que (El Hadj Moussa, 1989)
sont effec-tuées, mais, les dates
necorrespondant
pas,
nous n’en faisonspas plus ample
mention.
Ce travail
aété réalisé de mai à sep-
tembre1989, période
desécheresse
in- tense. Au vu desrésultats présents,
il nousest encore difficile de
séparer,
sur laré-
duction de
l’évapotranspiration,
les effets de la diminution de la réserve en eau du sol de ceux dus au vieillissement des feuilles et desaiguilles;
aussi nous bor-nons-nous à
faire
unedescription qualita-
tive
des
effets autresque micrométéorolo- giques,
età émettre quelques hypothèses.
Toutefois,
le but que nous cherchons à at-teindre
est unemodélisation suffisamment
précise
del’évolution des résistances du
couvert pour obtenir unmodèle prévision-
nel de
l’évapotranspiration
de la forêt enfonction des
paramètres du microclimat, modèle qui serait ensuite inclus dans
unmodèle hydrologique plus global.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Site
L’expérience
s’est déroulée de mai àseptembre
1989 sur une
parcelle
depins
maritimes(Pinus pinaster Ait) âgés
de 20 ans, d’une hauteur moyenne de 13,6 m, située à 20 km de Bor-deaux,
dans les Landes de Gironde. Laparcelle
est un carré de 16 ha limité par des chemins fo- restiers de 18 m de
large
etentourée par
desparcelles
similaires. Les vents dominants vien- nent d’ouest : dans cettedirection,
la forêt s’étend sur au moins 1 km.Les
pins
sontplantés
sur des rangs de direc- tionapproximative
NNE-SSW,espacés
d’envi-ron 4 m; sur un rang, la distance entre 2 arbres est d’environ 3 m. Leur indice foliaire est de 3,0,
ce
qui correspond
à une surface foliaire déve-loppée
de 6 m2 par m2de sol.Le sous-bois est
principalement
constitué d’unegraminée,
la molinie(Molinia
coeruleaM) atteignant
une hauteur moyenne de 0,7 m, etqui
est demeuréeturgescente jusqu’à
la fin des mesures, bien quel’épaisseur
de feuilles sèchesaugmente progressivement.
Son indice foliaire est de 1,2.Le sol de la
parcelle
est unpodzol
sableuxcaractérisé par un
lessivage
intense et la forma-tion d’un horizon d’accumulation
humoferrugi-
neux
induré,
à0,65
m deprofondeur
moyenne.La
profondeur
maximale d’enracinement despins
est de0,70
m, celle de la molinie de0,60 m.
Flux de sève
La méthode du flux de sève
appliquée
auxarbres a été décrite par Granier
(1985,
1987a,b).
Sonprincipe
repose sur l’existence d’une re-lation entre l’écart de
température
entre 2sondes insérées dans le
xylème,
l’une étant chauffée par effetJoule,
et la vitesse de circula- tion de la sève dans celui-ci. Ses modalités par- ticulières relatives à laparcelle expérimentale présente
sont décrites par Diawaraet al (1991).
Le flux de sève est
intégré
sur des intervalles de 1h,
de 0 à 24h,
tout aulong
de lapériode
ex-périmentale,
àl’exception du j
215qui
est in-complet.
Méthode micrométéorologique
Elle combine la mesure du flux de chaleur sen-
sible H à
partir
de la covariance des fluctuations de lacomposante
verticale du vent et de la tem-pérature
del’air,
avec le biland’énergie, qui
per- met d’obtenir le flux de chaleurlatente,
à 2 hau- teurs(au-dessus
du couvert et au-dessus dusous-bois).
Cette méthode estreprésentée
ma-thématiquement
par leséquations (1), (2)
et(3) :
R n
:
densité derayonnement
net(W.m -2 )
H = densité de flux de chaleur sensible
(W.m -2 )
LE: densité de flux de chaleur latente
(W.m -2 )
S :
stockage
de chaleur dans le couvert et le sol(W.m -2 )
G :
stockage
de chaleur dans le sol(W.m -2 ) J
h
: stockage
de chaleur sensible dans l’air du couvert(W.m -2 )
J v
: stockage
de chaleur dans la biomasse(W.m -2 )
p : masse
volumique
de l’air(kg.m -3 )
C p
:
chaleurmassique
de l’air(J.kg -1 .°C -1 )
w’ : fluctuation de la
composante
verticale de la vitesse du vent(m.s -1 )
T’ : fluctuation de la
température
de l’air(°C).
La
présence
d’une barre au-dessus d’une ex-pression représente
la valeur moyenne de celle- ci.Contrairement à
MeCaughey
et Saxton(1988)
et Stewart(1988),
nous ne faisons pas intervenir lestockage
de vapeur d’eau dans le couvert dans le biland’énergie.
Eneffet, l’aug-
mentation de la teneur en vapeur d’eau de l’air ne
correspond
pas à unéchange d’énergie
s’iln’y
a pas dechangement
dephase liquide-
vapeur; or, le flux
d’énergie provoqué
par lechangement
dephase
initial(évapotranspiration
des surfaces
végétales)
estdéjà pris
encompte
par le terme LE de
l’équation (2).
Le calcul des termes de
stockage G, J h
etJ v
nécessite de
décomposer
lesol,
l’air et lavégé-
tation en
plusieurs parties (plusieurs
strates ho-rizontales pour
chaque composante
de la bio-masse et du
sol) homogènes quant
à leur capa- citécalorifique (produit
de la densité par la cha- leurspécifique)
et à leurtempérature.
Le stoc-kage
de chaleur dans chacune de cesparties
est le
produit
de sacapacité calorifique
par la vi- tesse d’accroissement de satempérature
δT/δt.Ces valeurs
partielles
sont ensuite sommées pour obtenir les 3 termes destockage.
Le
stockage
de chaleur dans le sol estappré-
cié à
partir
deprofils
detempérature (5
tubesverticaux
portant
latéralement des soudures dethermocouples
à 1,4, 9, 16, 25,
36 et 49 cm deprofondeur,
les soudures de référence étantgroupées
à1 m),
de lacomposition (obtenue
par
analyse densitométrique)
et de la teneur eneau du sol
(Diawara, 1990).
Demême,
le stoc-kage
de chaleur sensible dans l’air du couvert est estimé àpartir
deprofils
detempérature
sèche
(11 thermocouples
ventilés de 0 à 18 mde
hauteur).
Lestockage
dans lesaiguilles
etles feuilles est calculé à
partir
d’estimations de la biomasse verte et de mesures de sa teneur en eau, en faisantl’hypothèse
que feuilles et ai-guilles
ont la mêmetempérature
que l’air am- biant à la même hauteur.Enfin,
pour le stoc-kage
dans le tronc et lesbranches,
nous avonséquipé
un arbre témoin de 8capteurs
detempé-
rature, 3 à 2 m de
hauteur,
3 à 6 m, sousl’écorce,
dans l’aubier et dans le coeur, et 2 dansune grosse
branche,
sous l’écorce et au centre.À partir
d’une modélisation trèssimple
et de lagéométrie
del’arbre,
de la connaissance des ca-ractéristiques physiques
du bois et de sa teneuren eau, la chaleur stockée
peut
être estimée.Tous ces calculs sont décrits en détail dans Amadou
(1989),
Diawara(1990)
et Diawara etal (1991).
La
stockage
dans l’air et lavégétation
au ni-veau du sous-bois est
pratiquement
né-gligeable.
Faute dedonnées,
l’effet de la litière n’est paspris
encompte.
Le
rayonnement
net au-dessus du couvert est mesuré par un bilanmètreplacé
à 18 m dusol;
au-dessus dusous-bois,
il est estimé à par- tir de la moyenne desréponses
de 6 bilan- mètresplacés
à1,75
m dusol,
dans le rec-tangle
limité par 4 arbres. Diawara et al(1991)
montrent
qu’une
moyenne sur des intervalles detemps
d’1 hpermet
de lisser defaçon
très satis- faisante les courbes deR n
parrapport
autemps.
Les flux de chaleur sensible sont mesurés à 17 et 2,7 m au-dessus du sol par 2 anémo-
mètres
soniques
monodimensionnels CA27T(Campbell Scientific, Inc, Logan, Utah, USA) couplés
avec desthermocouples
fins chromel- constantan(Campbell
etUnsworth, 1979;
Biltoftet
Gaynor, 1987).
Lafréquence supérieure
decoupure du
système
est de 10 Hz. Afin d’éviterune dérive de la moyenne de la
composante
verticale du vent et de la
température
del’air,
c’est-à-dire du 0 de w’ etT’,
le terme w’T’ estmoyenné
sur 5min,
les valeurs obtenues étant ensuitesommées,
sinécessaire,
sur des pas detemps plus longs.
À
18 m dehaut,
la couche limite de la forêt estsupposée
suffisammenthomogène
pourqu’un
seul site de mesure de H soit suffisant.À 2,7
m, nous avonsmontré,
enplaçant plusieurs capteurs
dans le mêmeplan
horizontal à diffé- rentes distances des troncs, que laposition
deceux-ci avait peu d’influence sur la valeur de H
(Diawara et al, 1991).
Les mesures sont effectuées de 6 h à 17 h TU
environ,
les anémomètressoniques,
sen-sibles à
l’eau,
nepouvant
être maintenus enplace
la nuit. Dix-neufjournées
de mesure desflux de chaleur
latente,
dont 11 avec l’ensemble des mesuresmicroclimatiques,
ont été rete-nues.
L’acquisition
des données est faite sur 2 cen-trales de mesure 21X et 2 centrales CR7X
(Campbell scientific, Inc),
les 2premières
utili-sées pour les anémomètres
soniques (fré-
quence
d’acquisition 10 Hz)
et les 2 autres pour les mesuresclimatiques (fréquence d’acquisition
0,1Hz).
En outre, les donnéesprésentant
uneinertie
importante (température
dans le sol et dans lebois)
et ne nécessitant donc pas unegrande fréquence d’acquisition,
sont transmisesà la centrale à travers 2
multiplexeurs
AM32(Campbell Scientific, Inc)
afin d’économiser les voies d’entrée.Le stock d’eau du sol est mesuré à l’aide d’une sonde à neutrons Solo 25
(Nardeux
Humi-sol, Loches). L’étalonnage
de la sonde estopéré
sur 20 tubes d’accès au moment de la mise enplace
de ceux-ci : il consiste à mettre en relation l’humiditévolumique
dechaque
strate, déterminée àpartir
de son humidité pon- dérale(pesage
des échantillons avant etaprès
séchage)
et de sa densitéapparente
humide(gammamétrie),
avec le résultat ducomptage, rapporté
à la valeur de référence obtenue dans l’eau. Les mesures sont faites à 10 cm de pro-fondeur, puis
tous les 10 cm de 25 à 135 cm.Trois relations linéaires
correspondant
aux ni-veaux 10 cm, 15-35 cm et 45-135 cm sont éta- blies
(fig 2).
Le stock
hydrique
est ensuite estimé par la moyennearithmétique
de 8 tubes d’accès per- manent choisisparmi
lesprécédents
àpartir
del’étude de la variabilité
spatiale
de l’humiditépondérale
à 20 et 40 cm deprofondeur,
suivantune
configuration optimisée
parkrigeage (Bre- jon
deLavergnée, 1988).
La
profondeur
maximale de sol utile estimée à 0,75 cm, c’est-à-dire sensiblementjusqu’à
l’alios. Dans ces
conditions,
le stock d’eau maxi- mal auprintemps,
sur solréessuyé,
est de140 mm;
le stock minimal observé en 1989, année trèssèche,
étant de 31 mm, la réserve utile est d’environ 110 mm(Loustau
etal, 1990).
Entre les
journées
de mesure, le stock estestimé à
partir
de la dernière mesure neutroni- que et d’estimations du bilanhydrique
de laforêt
(Cochard, 1988).
Résistances
auflux de chaleur latente Terminologie.
Nous utilisons les termes«résistance
stomatique»
et «conductance sto-matique»
pour définir la résistance(ou
conduc-tance)
moyenne de l’ensemble des stomates dechaque couche,
et les termes «résistance de surface» et «conductance de surface» pour la résistance(conductance)
moyenne de l’en- semble stomatesplus
couche limite desfeuilles,
ces résistances ou conductances étant rappor- tées à l’unité de surface de sol. Pour le
houp- pier,
où les résistances de couche limite des ai-guilles
sontnégligeables
devant les résistancesstomatiques,
ces 2 notions se confondent.Les valeur des
températures
etpressions
devapeur variant très peu avec la hauteur dans le couvert, les résistances
aérodynamiques
ducouvert se réduisent dans la
pratique
aux résis-tances moyennes des couches limites des feuilles de
chaque
strate.Pour calculer les résistances au flux de cha- leur
latente,
nous avons utilisé les mesures ef-fectuées à l’aide de
psychromètres
à 2 et 4 mdu sol d’une
part,
à8, 10,5
et 13 m d’autrepart :
celles-ci nous ont
permis
de calculer lapression
de vapeur au-dessus du sous-bois
(2
et 4m)
et au niveau duhouppier (8, 10,5
et 13m).
Parailleurs,
nous avonsenregistré
encontinu,
avec10
thermocouples
fins au contact de la face infé-rieure de feuilles de
molinie,
latempérature
su-perficielle
decelles-ci,
et, àplusieurs occasions,
avec un
radiothermomètre,
latempérature
radia-tive moyenne des
aiguilles
depin.
Ensupposant
que, d’une
part,
latempérature profonde
desfeuilles et
aiguilles
estégale
en touspoints
à latempérature
desurface,
et que, d’autrepart,
l’airau contact de la feuille est saturé au niveau des cavités
sous-stomatiques,
nous pouvonsécrire,
pour chacun des 2 niveaux :r s
:
résistancestomatique
moyenne de la strate,rapportée
à l’unité de surface du sol(s.m -1 ) r
a
:
résistanceaérodynamique
au transfert de vapeur(moyenne
de lastrate)
de la surface des feuilles ou desaiguilles (s.m -1 )
e s (T s
) : pression partielle
de vapeur d’eau satu- rante à latempérature T s
de surface de la feuille(P a )
e a
:
pression partielle
de vapeur d’eau dans l’air(P a )
y : constante
psychrométrique (=
66Pa.°C -1 ).
La résistance ra, pour la convection laminaire
(qui, compte
tenu de la dimension des feuilles et desaiguilles, règne
à leursurface, Monteith, 1973), peut
se calculer àpartir
del’expression
de la résistance au flux de chaleur sensible dont elle ne
diffère,
enpremière approximation,
que par une constante :T s
: température
de surface des feuilles(°C) T
a
: température
de l’air(°C)
Le terme 1,13 est la valeur
numérique
appro- chée de la fonction de Le(nombre
deLewis, rapport
de la diffusivité de l’air pour la vapeur d’eau à celle pour lachaleur), qui
est, enconvection
laminaire,
lerapport
des résistances de la couche limite relativesrespectivement
auxflux de chaleur sensible et latente. La
plupart
des auteurs
négligent
ce terme correctif.Résistances
duhouppier
Amadou
(1989)
a montré que la résistancer ah
de la couche limite desaiguilles
duhouppier,
calculée par
(5),
est très faible(moins
de10 s.m
-1
),
et que deplus,
lestempératures
de surface desaiguilles
sontpratiquement égales
àcelles de l’air au même niveau
(moins
de 1°d’écart),
cequi justifie l’approximation
courantechez les conifères
(McNaughton
etBlack, 1973;
Jarvis et
Stewart, 1973; Jarvis, 1981) :
Les
paramètres
indicés avec h ont la même si-gnification
que dansl’équation (4),
mais sontpris
au niveau duhouppier. LE h
est lapart
duflux de chaleur latente émise par la
houppier.
D =
e s (T a )-e a :
déficit de saturation(Pa) e
s (T a
) : pression
de vapeur saturante à la tem-pérature
ambianteT a (Pa)
e a
: pression
de vapeur dans l’air(Pa).
Résistances du sous-bois
Amadou
(1989)
montre que la résistance ramde la molinie(équation 5)
n’est pastoujours
né-gligeable
devant sa résistancestomatique r sm :
en
effet,
les valeurs obtenues sont de l’ordre de 40 à 100s.m -1 ,
contre des valeurs de rsmqui peuvent
être inférieures à 100 s.m-1. Toutefois cesdernières, qui
ne sont observées quejusqu’à
10 h TU lematin,
sontpeut-être
dues àla
présence
de rosée sur les feuilles.Une forme
équivalente
del’équation (4),
ap-pliquée
à lavégétation
dusous-bois, peut
s’écrire :
Les
paramètres
indicés par m sont relatifs à la molinie.Il n’est
possible,
contrairement au cas duhouppier,
denégliger
nir am ’
ni(e(T sm )-e (T
am ))/D m
-
Eneffet,
les écarts detempérature
entre les feuilles de molinie et l’air
peuvent
at-teindre 6 °C en milieu de
journée. Lorsqu’on
né-glige
ce dernier terme, le calcul montre que la résistance de couvertpeut
être surestimée le matin et le soir deplus
de 30%(ce qui
n’est pas très grave, car leséchanges
sontfaibles),
maissurtout sous-estimée de
plus
de 30% en milieude
journée, lorsque l’évapotranspiration
estmaximale.
Toutefois,
afin de nous affranchir de la me-sure
permanente
de latempérature
de surfacede la
molinie,
nous avonsessayé,
paranalogie
avec
(6),
de définir unerésistance «stomatique approchée» r sm * de
la molinie parl’équation :
La
comparaison
de cette résistance avec la ré- sistancestomatique
obtenue par le calcul com-plet (équations (4)
et(5))
montre que ces 2 pa- ramètres ne sontégaux qu’entre
100 et 300s.m
-1 environ
(fig 1),
zoneoù,
dansl’équation (7),
le fait denégliger r am
est sensiblement com-pensé
parl’approximation T sm
=T am . Toutefois,
nous verrons par la suite
qu’en
l’absence destress
hydrique,
la modélisation der sm *,
mêmesi son sens
physique
estdiscutable, permet
une très bonneprévision
deLE m .
L’approche
par lesrésistances,
si elle est in- téressante du fait de l’additivité des résistances ensérie,
est malcommode car celles-ci varienten sens inverse des flux. En
particulier,
unefaible résistance de
surface,
estimée avec une forte erreurrelative, correspond
à un flux élevé : laprécision
de l’estimation de ce dernier àpartir
de la
première
est alors faible. C’estpourquoi, plutôt
que rshetr sm *,
nous utilisons par la suite leursinverses,
les conductancesstomatiques g
sh
etg sm * (m.s -1 ).
Rapport LE/R n
À
courte échelle detemps, lorsque
les para- mètres du microclimatpeuvent
être considéréscomme constants, la conductance
stomatique
est facile à définir.
À
l’échelle de lajournée,
lefait de faire une moyenne
journalière
de laconductance
stomatique g s : 1/r s
conduit à don- ner le mêmepoids
à des valeurscorrespondant
à des
évaporations
très faibles(début
et fin dejournée)
et très fortes(milieu
dejournée).
Le
rapport
desvaleurs,
cumulées sur lajour- née,
de LE et deR n
neprésente
pas cet in-convénient. Il
représente
lapart
du rayonne- ment net absorbé au niveau d’une stratequi
estutilisée pour
l’évaporation,
donc rend biencompte
à larégulation
effectuée par laplante.
En outre, à l’échelle
horaire,
si l’on admet lesapproximations
deséquations (5)
et(8),
en ap-pelant R n
lerayonnement
absorbé par l’une ou l’autre des 2 strates, on montre que :Lohammar et al
(1980)
montrentqu’en
l’ab-sence de stress
hydrique,
la résistance stomati- que d’un couvert derésineux, pris
dans son en-semble,
varie comme{(R g
+R 0 )/R g }{D
+a),
oùR
g
et D sontrespectivement
lerayonnement global
et le déficit de saturation au-dessus desarbres, R 0
et a des constantesd’ajustement.
Nous avons
essayé d’ajuster
rshetr sm *
à ce mo-dèle,
modifié enremplaçant
lerayonnement glo-
bal par le
rayonnement
net absorbé à chacun des 2 niveaux(R nh
etR nm ), qui peut
s’écrire :Comme le montre la deuxième formulation de
(10),
le modèlepeut
êtreajusté
à l’aide d’unerégression multiple
sur les variables1/R n ,
D etD/R
n
,
alors que l’étude de la conductance né- cessite le recours à larégression
non-linéaire.Nous verrons
plus
loins que cette formed’équation peut
êtresimplifiée pratiquement
sans
perte
designification,
dans les limites de variation deR n
et D del’expérience présente,
en :
r 0
:
constanted’ajustement
adimensionnéer
s
: r sh
our sm * (équations
6 et8)
Avec cette
approximation, LE/R n
=1/r 0
=g 0 peut
être considéré comme uneexpression
adi-mensionnée de la conductance
stomatique (équation 9), intégrant
l’effet du microclimat.RÉSULTATS
Rayonnement
net ettranspiration Exprimé
enéquivalent
du flux de vapeur(en
mmd’eau),
lerayonnement
netcumulé
sur
la journée (en général
sur 10h de
me-sures) varie de 8,7 à 4,7
mmdu solstice
(jour J 163 à
la fin desexpériences (jour J
269
). La proportion de
ceflux transmise
au
sol décroît
avecla
hauteurdu soleil, passant de
37à
21%dans la même pé-
riode (respectivement 3,18
et0,98 mm).
La transpiration du houppier représente,
en
début d’expérience (J 138 -J 174 ),
de 50à
60% du
rayonnement
net absorbé par cettecouche; après dessèchement du sol
(J 184 -J 237
),
cetteproportion fluctue
entre26 et
42%, puis tombe à
11-17% enfin de
saison
végétative (J 263 -J 269 ).
Lesordres
de
grandeur des transpirations correspon-
dantes sont
respectivement 2,7
mm,1,5
mmet 0,6
mmpar jour.
La
transpiration
de lamolinie représente
une
proportion plus grande du rayonne-
ment netabsorbé à
sonniveau : après
unephase d’installation du
couvert enmai, la proportion culmine à
89%à J 145 , puis dé-
croît
sanschangements brusques jusqu’à J
184 où
elleatteint 63%; elle
semaintient
ensuite entre 60 et 66%
jusqu’à J 237 , puis, profitant,
contrairement auxpins,
despluies
de fin desaison, augmente pour
at-teindre
72%à J 269 . Les valeurs typiques
de la transpiration correspondant
auxpé-
riodes décrites
pourles pins
sont2,2
mmpar jour
deJ 138 à J 174 (c’est-à-dire
45%de l’évaporation totale), 1,2
mmde J 184 à J 237 (45%)
et0,7
mm deJ 263 à J 269 (54%).
Lamolinie
représente donc
unepart très
im-portante
del’évapotranspiration
totale.Ordres de grandeur
des conductances stomatiques
Faute de données d’humidité de l’air, les conductances stomatiques du houppier
n’ont
été déterminées qu’à partir du jour
163
(12 juin). Quant à
lamolinie, les
tem-pératures de feuilles, donc g sm ,
ne sontdisponibles qu’à partir
dujour
170(19 juin).
La figure
3 montrel’évolution des conductances de surface moyennes du
houppier
etde
la moliniepour
2journées caractéristiques, le jour
170(19 juin)
enl’absence de
déficit hydrique,
et lejour
263(20 septembre),
avec undéficit hydrique
accentué. Nous présentons, pour la moli- nie, les valeurs de la conductance de
sur- faceg sam
=1/(r sm
+r am ) calculées d’après
l’équation (7), qui
nenécessité
pasle
cal-cul séparé (équation 5) de la résistance r
am
, qui
esttrès imprécis
endébut
et enfin
de journée. La figure
montrede façon très
claire la fermeture stomatique des aiguilles
de pin
en finde matinée
etpendant
toutl’après-midi
enpériode de
stresshydrique, alors qu’en début d’expérience, les varia-
tionsde leur
conductancestomatique
du-rant la
journée
sont relativementfaibles.
La
molinie est, elle aussi affectée,
maisdans
unemoindre
mesure.Les très
fortesvaleurs des conductances stomatiques
observées
enseptembre (jour 263)
endébut de journée,
sontprobablement dues
à l’évaporation de la rosée, très abondante
en cette
période (le déficit de saturation
esttrès faible
endébut de matinée), qui
court-circuite les résistances stomatiques.
Le tableau I donne,
pour toutes lesjour-
nées expérimentales, les
valeurs de laconductance stomatique
auniveau du houppier
et de la molinie le matin entre 9 et 10 h TU(heure
àlaquelle
larosée
a engénéral disparu)
etle soir
entre 15 et 16 hTU (avant
que lerayonnement
ne de-vienne trop
faible sous lecouvert),
ainsique les valeurs du déficit de saturation
etdu rayonnement global correspondantes. Il
confirme les conclusions tirées de
lafigure
3.
Le début de
laforte fermeture
stomati-que l’après-midi (probablement liée
austress
hydrique)
semble se situeraprès
lejour
174. Laréaction
de lamolinie
estplus
faible
etplus progressive.
Effet
des paramètres climatiques
sur
les résistances stomatiques
Compte
tenu des remarquesprécédentes,
nous avons
systématiquement éliminé
lesmesures
faites
avant 8 hTU, qui,
sansdoute
par suite de la présence de rosée,
donnaient des
valeurs de résistance de surface très faibles, parfois nulles.
Pour les jours compris
entre163
et 174(pas de
stresshydrique), le modèle décrit par l’équation (10) semble
nerendre compte qu’assez grossièrement de la ré-
sistance du
houppier (coefficient
de déter-mination
R
2= 0,55,
nombre d’heures de mesure n =55).
Il estintéressant de
noterque la régression simple
surD/R n
donneun
ajustement qui
n’est passtatistique-
ment
inférieur
auprécédent (R2 = 0,52,
différence
nonsignificative
auseuil de pro- babilité 5%).
Pour la molinie
(jours 170-174), l’ajuste-
ment
à partir de l’équation (10)
estmeilleur (R
2 =0,74,
n =36). Là aussi,
larégression simple
surD/R n
donned’aussi bons résul-
tats(R 2
=0,70, différence
nonsignifica- tive).
Nous
avonsdonc choisi d’utiliser la ré-
gression simple dans les
2 cas, etde faire porter l’analyse
sur lesconductivités,
pourlequelles
ne se poseplus
alors le pro-blème de la non-linéarité.
Le tableau II donne les
paramètres
desrégressions simples
deg sh
etg sm *
en fonc-tion de R n /D pris respectivement
auniveau
du houppier et de la molinie,
pourles jours précédant
lejour
174.De façon générale,
les
coefficients de détermination
sontmeilleurs que pour les résistances,
cequi s’explique par le fait que, contrairement à
ces
dernières, les valeurs présentant la plus grande incertitude (valeurs les plus
faibles
desflux)
sont lesplus
basses et ontle
moins de poids dans le calcul des ré-
gressions.
L’ajustement de g sm *
estparticulière-
ment bon
(R
2= 0,98; fig 4). La droite de
régression
passepratiquement par l’ori-
gine; par ailleurs, l’effet du dessèchement
du sol surg sm *
estfaible. Comme g sm *
n’est
qu’une valeur approchée de la
conductance de surface de la molinie,
ilest
préférable,
pourjuger
de la valeur del’ajustement, de comparer
les valeursde
l’évaporation, estimées par pC p /γ g sm * D m
=
0,781 R nm ,
aux valeurs mesurées : la fi-gure
5 montre quela concordance
esttrès bonne
avantle jour 174,
etque l’effet ulté- rieur du dessèchement du sol
estréduit.
En
revanche, le tableau
II etla figure
6montrent
que l’ajustement de g sh
estmoins
bon (R 2 = 0,83).
Le
forçage
de larégression
parl’origine
diminue notablement
lecoefficient
dedé- termination (R
2= 0,68). Cependant, l’exa-
men
de la figure 6
montreque la différence
estessentiellement due à
unpoint de
conductance très élevée (g sh
=2,33
m.s -1
), correspondant
aujour
164 entre 9et 10 h
TU, heure à laquelle
larosée n’était
peut-être pas évaporée. Ce point mis à part, le forçage par l’origine n’altère
passensiblement
laqualité
del’ajustement.
Comme
nousl’avions déjà
vu surle
ta-bleau I, le dessèchement du sol après le jour
174 provoque uneforte fermeture
sto-matique.
LE/R n
à l’échelle de la journée
Sur la figure 7,
nous avonsporté le rapport des valeurs cumulées
surla durée de fonc- tionnement des anémomètres soniques (en général de
6h à
17h TU) de l’évapora-
tion de chaque
stratepar
lerayonnement
net
absorbé
parcelle-ci. Au niveau du
houppier,
cerapport
estégalement estimé
à partir des valeurs horaires du flux de sève, cumulé
surle même intervalle. Nous
avons aussi
porté
les valeurs du stockd’eau
dusol
dela
surfaceà l’alios, mesuré
ou
interpolé à partir du bilan hydrique.
L’évolution de LE/R n
adéjà été décrite :
lesfigures
7 et 8illustrent la dépendance
de ce
paramètre
sur le stock en eaudu sol
et la
pluie.
Pour lehouppier,
cerapport, calculé à partir
dubilan d’énergie,
ne com-mence
à décroître que lorsque
lestock
eneau a
déjà diminué de plus de moitié,
entre
les jours J 174 (37% du stock initial)
et184
(24%). Il chute alors brusquement, puis fluctue ensuite jusqu’à J 237 , pour dimi-
nuer encore en fin
d’expérience. La figure
8, qui représente les variations de LE h /R nh
en
fonction des pluies
des 6jours précé-
dents (paramètre que
nous avonschoisi pour des raisons de commodité de démon- stration :
nous neprétendons pas qu’il
estle
plus pertinent),
montre que,de J 215
àJ
237
,
cerapport
estétroitement lié
auxpluies.
En finde saison,
la chute del’éva-
potranspiration
est sansdoute liée à l’en- trée
endormance des arbres.
L’utilisation de la méthode du débit de sève conduit à des
valeursde LE/R n qui peuvent être inférieures
de0,1
au maxi-mum
à
cellesdonnées par
laméthode
mi-crométéorolgique.
Pour le sous-bois, le rapport LE m /R nm
est,
comme nousl’avons déjà
vu,plus
élevé
etmoins variable que pour
lespins.
L’effet du dessèchement du sol
estpeu
ac-centué
etcelui des pluies n’apparaît
passur nos
données.
DISCUSSION
Critique des méthodes
La base
de cetteanalyse
estla
mesuredes différentes
voiesd’échanges thermi-
ques par une
méthode combinant le bilan
d’énergie classique (équations
2 et3)
avecla mesure
des covariances turbulentes de
la vitesse verticale de l’air et de satempé-
rature
(équation 1). Cette
méthode est ap-pliquée à chacune des
2 stratesde végéta-
tion (houppier
etsous-bois). Au niveau du
houppier,
il estpossible de comparer
cetteméthode
à celle du fluxde sève à l’échelle de la journée (fig 7; Diawara, 1990). Pour
l’ensemble des
journées présentées ici,
lacorrélation
entreles
2paramètres
estbonne (Y = 0,754X + 0,094, R 2
=0,87; Y
est le flux de
sève, Xla transpiration), mais
le bilan
d’énergie donne
engénéral des ré-
sultats supérieurs
au flux desève, la diffé-
rence
correspondant à l’évaporation
de 0à
1,16
mm d’eau.L’évaporation
de larosée
oude la pluie pourrait expliquer
cette
différence. Par ailleurs, le flux de sève
sous-estimel’évaporation
lematin,
car une
partie de celle-ci
est dueà l’eau stockée dans le
troncpendant la nuit,
etla surestime le soir,
car unepartie du flux
desève
sert austockage d’eau
dans lestroncs
(Waring
etal, 1979; Schulze
etal, 1985). Seuls des cumuls
sur 24 hdu flux de sève
et del’évaporation peuvent donc,
en toute
rigueur, être comparés :
or nosmesures se
limitent à l’intervalle
entre 6 et 17 hTU.
Il n’est paspossible,
avec lesdonnées présentes,
deséparer
ces 2 ef-fets :
aussi nepouvons-nous conclure
surleurs poids respectifs.
Nous n’avons malheureusement pas de
possibilité
decomparaison directe,
auni-
veau
du sous-bois,
entrele bilan d’énergie
et
la cage à transpiration (El Hadj Moussa, 1989), qui permet d’isoler
unetouffe de molinie
et d’en mesurerla transpiration à partir de l’élévation de la concentration de vapeur d’eau :
eneffet,
nous n’avonspas pu effectuer de
mesuressimultanées.
L’estimation de la résistance stomati-
queà partir de méthodes micrométéorolo-
giques
estsimplifiée, pour les conifères, par le fait que les résistances aérodynami-
ques sont
négligeables
parrapport à la ré- sistance stomatique des aiguilles (Jarvis, 1980),
cequi permet d’estimer simplement
cette
dernière, ainsi
que soninverse, la conductance stomatique, à partir
duflux
de chaleur latente
etdu déficit
de satura- tion de l’air au-dessus ouà l’intérieur
du couvert(équation 6). Nous
avons,par ailleurs, vérifié
lavalidité de
cetteapproxi-
mation pour le pin maritime (Amadou, 1989).
Pourle
sous-bois demolinie,
oùla résistance aérodynamique
dela végéta-
tion
n’estpas négligeable devant la résis-
tance
stomatique (Amadou, 1989),
nousdéfinissons
unerésistance stomatique ap- prochée
par lamême expression (équation 8). Bien
quela valeur
obtenue ne soit re-présentative de la résistance stomatique
que dans
undomaine étroit (fig 1), son utili- sation,
ouplutôt celle de
soninverse, la conductance stomatique approchée, per-
met uneexcellente prévision
de latranspi-
ration du
sous-bois
enl’absence de
stresshydrique (fig
4 et5).
À l’échelle de la journée, la définition
d’unerésistance stomatique
moyenne etson
calcul à partir des paramètres microcli- matiques
moyens estmalaisée. Or, le
rap-port de l’évapotranspiration
dechaque
strate au
rayonnement
netabsorbé
parcelle-ci représente la part de l’énergie
ra-diative captée qui
estréémise
sousforme évaporative : dans des conditions climati- ques identiques,
oncomprend intuitive-
ment
que la diminution de
cerapport
estdi-
rectement
liée à la fermeture des
stomates.À l’échelle horaire,
cerapport
estune
fonction simple
de la conductance sto-matique moyenne,
durayonnement
net ab-sorbé
etdu déficit de saturation
auniveau de la strate,
sousréserve que les approxi-
mations permettant d’établir l’équation (9)
soient
valides.À l’échelle de la journée, il
suffit de calculer le rapport des valeurs
cu-mulées de l’évaporation
etdu rayonnement
net : ce calcul ne
privilégie pas,
commele ferait celui d’une conductance stomatique
moyenne, les périodes de flux
faiblespour lesquelles g s
ale même poids
quepour les
périodes d’échanges énergétiques
in-tenses.