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LE CANCER DU COL UTÉRIN : insuffisance de dépistage et de vaccination contre l’agent responsable – Académie nationale de médecine

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE

16, rue Bonaparte - 75272 PARIS CEDEX 06 Tél. : 01 42 34 57 86

Un communiqué exprime une prise de position officielle de l’Académie. L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 12 avril 2016, a adopté le texte de ce rapport avec 77 voix pour, 1 voix contre et 1 abstention.

COMMUNIQUÉ :

LE CANCER DU COL UTÉRIN : insuffisance de dépistage et de vaccination contre l’agent responsable

Jacques ROUËSSÉ*, Richard VILLET* pour la commission III (Cancérologie)

Le cancer du col utérin constitue un modèle de prise en charge en santé publique en raison de l’efficacité :

- des moyens de dépistage

- des solutions thérapeutiques sur les lésions dépistées avec un effet délétère faible - d’un vaccin sur l’agent responsable de la maladie : le papillomavirus (HPV) [1]

Le dépistage du cancer du col utérin

Malgré les différentes recommandations (HAS : état des lieux et recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus en France – juillet 2010), le dépistage par frottis cervico-utérins reste insuffisant. 15 à 46% des femmes entre 25 et 65 ans, n’ont pas eu de frottis cervico utérins en 3 ans et la pratique du dépistage est sous optimale chez 60% des femmes entre 25 et 49 ans. Ceci est particulièrement évident dans les milieux défavorisés et l’incidence des cancers du col diagnostiqués à des stades avancés augmente et la mortalité ne diminue plus (3 028 cas en 2012 avec 1100 décès).

L’Académie Nationale de Médecine recommande :

• Une mise en place d’un dépistage organisé. (Son efficacité par rapport au dépistage individuel a été prouvée (Expérience du Bas Rhin avec plus de 86% de couverture)

• La prise en charge des anomalies découvertes par frottis lors du dépistage nécessite la mise en place de réseaux structurés pour définir la meilleure conduite à tenir en combinant la sécurité carcinologique et la conservation de la fertilité et en évitant le surtraitement.

• Les frottis dits « à haut risque » doivent faire pratiquer une colposcopie.

• Pour les autres lésions la recherche de l’HPV combinée avec la recherche de p16 (protéine induite dans les cellules basales par les oncogènes viraux E6 et E7) et de

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Ki67 (protéine nucléaire présente dans les cellules en prolifération) permettrait de mieux trier les patientes redevables d’une colposcopie, que le test HPV tout seul [2].

• La détection et le génotypage des HPV doit obéir à des règles strictes qui concernent à la fois, le recueil des échantillons, les milieux de transport, la technique de

détection et le génotypage lui-même. (Rapport d’évaluation technologique sur « les conditions pré analytiques de réalisation de la recherche du génome (ADN), des papillomavirus (HPV) oncogènes à partir de frottis cervico utérins » (HAS octobre 2013)

Vaccination contre les papillomavirus

Actuellement, en France la couverture vaccinale ne dépasse pas 20% et la réalisation de 3 doses de vaccins pour les jeunes filles de 14 ans entre 2012 et 2014 a été de 11% contre 86%

en Grande Bretagne.

Cet état est dû à :

a) la méfiance de la population et sans doute du corps médical face à la vaccination en général

b) la disponibilité de deux vaccins dirigés contre deux ou quatre souches de

papillomavirus qui assurent la protection contre seulement 70 à 80 % des cancers du col.

c) La nécessité de maintenir chez les femmes vaccinées un dépistage.

d) un frein culturel en raison de la nécessité d’une vaccination avant toute

contamination virale, en âge scolaire et pubertaire contre une maladie à connotation sexuelle.

Or, les vaccins contre le HPV ont fait preuve de leur efficacité et de leur absence de toxicité [3] et un nouveau vaccin nonavalent qui couvrira 90% des infections à HPV à l’origine du cancer du col avec une séroconversion de 100% et sans doute seulement 2 injections devrait être mis sur le marché à la fin 2017.

L’Académie Nationale de Médecine recommande donc de relancer une campagne de vaccination, l’âge idéal de la vaccination des jeunes filles se situant entre 11 et 14 ans. De plus cette vaccination aurait également un effet sur les autres cancers papillomavirus dépendants : cancer du vagin, cancer de la vulve, cancer de l’anus, cancer ORL.

Bibliographie

[1] Bégué P, Henrion R, Blanc B, et coll. Rapport de l’Académie Nationale de Médecine

« la place des vaccins papillomavirus humains dans la prévention du cancer du col utérin. » Bull. Acad. Natle.Méd. 2007 191(9) 1805-17

[2] Bergeron C, Ronco G, Reuschenbach M, et coll.The clinical impact of using p16 (INK4a) immunochemistry in cervical histopathology and cytology: an update of recent

developments. Int. J. Cancer 2015 136(12) 2741-51.

[3] Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé. Vaccins anti-HPV et risque de maladies auto-immunes : étude pharmaco-épidémiologique. Rapport final – Septembre 2015.

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Pour copie certifiée conforme Le Secrétaire perpétuel

Professeur Daniel COUTURIER

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