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Sur la théorie de τ-inclinaison. par. Hipolito Treffinger

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(1)

Sur la théorie de τ-inclinaison

par

Hipolito Treffinger

Thèse présenté au Département de mathématiques en vue de l’obtention du grade de Philosophæ Doctor (Ph. D.)

FACULTÉ DES SCIENCES UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Sherbrooke, Québec, Canada, août 2017

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Le 9 août 2017,

le jury a accepté la thèse de Monsieur Hipolito Treffinger dans sa version finale.

Membres du jury :

Professeur Ibrahim Assem Directeur de recherche Département de mathématiques

Docteur David Smith Co-directeur de recherche Département de mathématiques

Professeur Thomas Brüstle Membre interne

Département de mathématiques

Docteur Patrick Le Meur Membre externe

Université Paris Diderot (Paris 7)

Professeure Shiping Liu Président-rapporteur Département de mathématiques

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Sommaire

Cette thèse rend compte des résultats parus dans deux articles écrit ou coécrit par l’auteur de cette thèse, à savoir [60, 24]. Ces articles sont assez indépendants entre eux. C’est pour cela qu’on peut séparer la thèse en deux parties.

Dans le début de la thèse on étudie la théorie de τ-inclinaison comme une ex- tension de la théorie d’inclinaison classique, en prouvant, par exemple, une version τ-inclinante du théorème d’inclination. Aussi, on introduit lesτ-tranches. On montre que les τ-tranches généralisent d’autres tranches présentes dans la littérature. De plus, on obtient des résultats reliant lesτ-tranches avec les algèbres inclinées.

Dans la deuxième partie, on commence pour étudier les conditions de stabilité introduites par King et Rudakov dans [44, 52], respectivement. Notamment, on donne une description de la structure de chambres et parois d’une algèbre en utilisant les g-vecteurs des modules τ-rigides indécomposables. Pour finir, on introduit les chemins verts pour montrer que les conditions de stabilité de King et Rudakov sont compatibles.

Mots-clefs : τ-inclinaison,τ-tranches, conditions de stabilité, structure de chambres et parois

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Remerciements

Je voudrais, tout d’abord remercier mon directeur de thèse, le Professeur Ibra- him Assem, pour la confiance qu’il m’a accordée en me donnant l’opportunité de réaliser ce projet, pour m’avoir guidé et donné des précieux conseils tout au long de ce parcours. Je voudrias également adresser mes remerciements à mon co-directeur, David Smith, pour ses réflexions pertinentes et sa rigueur mathématique, ce qui m’a d’aillleurs permis de poser les prémisses de ce travail. Je tiens en outre à exprimer mon eternelle reconnaissance au Professeur - et veritable ami - Thomas Brüstle, qui a toujours été présent à mes côtés, tant sur le plan mathématique comme per- sonnel. Je souhaite enfin souligner l’atmosphère amicale qui a toutjouts régner au Département de Mathématiques de l’Université de Sherbrooke, propice aux échanges humains et académiques. Je voudrais en suite adresser mes plus sincères remercies- ments à Andrea Gatica, Professeur à laUniversidad Nacional del Sur (Bahia Blanca, Argentine), une personnalité humaine à mes yeux exemplaire, sans laquelle mon par- cours mathématique, s’il n’avait tout simplement pas existé, eut était complétement différent. À travers sa personne, je tiens à exprimer ma gratitude à toute la commu- nauté mathématique de la théorie des représentations de l’Amérique du Sud, laquelle m’a accueillie dès le premier moment. Sur le plan personnel, j’embrasse fortement ma famille : Walter, Malú, Camila et Sole. Bien que des milliers des kilomètres nous

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séparent, ils ont été présents à chaque instant, et ce, tout au long de mos séjour à Sherbrooke. Ma famille étant loin, d’autres personnes ont pu me soutenir, et en quelque sorte combler cet espace vide. Un grand merci tout en particulier à ceux que je considère comme mes véritables amis - Antoine, Rocio, Félix, Maggy, Zoltan et Mich - pour leur présence et leur soutien. Je vous porterai toujours dans mon cœur.

Finalement, je remercie viviement le Département de Mathématiques et la Faculté des Sciences de l’Univeristé de Sherbrooke, Bishop’s University, l’ISM et la Fonda- tion FORCE, institutions qui, grâce à leur soutien financier, ont permis de mener ce projet à sa fin.

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Table des matières

Sommaire iii

Remerciements iv

Table des matières vi

Chapitre 1 — Introduction 1

Chapitre 2 — Rappels et Notations 12

2.1 Categories . . . 12 2.2 Algèbres et carquois . . . 15 2.3 Théorie d’Auslander-Reiten . . . 17 2.3.1 Suites presque scindées dans différentes catégories de modules 23 2.4 Groupe fondamental d’une algèbre . . . 24 2.5 Quelques extensions d’algèbres . . . 24

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2.5.1 Extensions ponctuelles . . . 24

2.5.2 Extensions scindées par des idéaux nilpotents . . . 25

2.5.3 Extensions par relations et par relations partielles . . . 25

2.6 Théorie de l’inclinaison . . . 26

2.6.1 Paires de torsion . . . 26

2.6.2 Modules inclinants . . . 28

2.7 Algèbres héréditaires, inclinées et inclinées amassées . . . 30

2.7.1 Algèbres héréditaires et inclinées . . . 30

2.7.2 Algèbres inclinées amassées . . . 33

Chapitre 3 — Résultats connus sur la τ-inclinaison 37 3.1 Définition et propriétés de bases . . . 37

3.1.1 Modules τ-inclinants et extensions d’algèbres . . . 42

3.2 Modules τ-inclinants et classes de torsion . . . 43

3.3 Équivalence induite par un module τ-inclinant . . . 45

Chapitre4 — Modulesτ-inclinants sur leur supports et leurs algèbres d’endomorphismes 47 4.1 Sur le quotient d’une algèbre par l’annulateur d’un moduleτ-inclinant sur son support . . . 48

4.2 Une version τ-inclinante du Théorème de Brenner-Buttler . . . 49

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Chapitre 5 — τ-Tranches 56

5.1 Définition . . . 57

5.2 Quotients d’algèbres avec des τ-tranches . . . 60

5.3 Algèbres inclinées et inclinées amassées . . . 65

5.4 τ-tranches et algèbres inclinées . . . 69

5.4.1 Algèbres inclinées simplement connexes . . . 75

5.5 Extensions d’algèbres avec des τ-tranches . . . 80

5.5.1 Extensions ponctuelles . . . 82

5.5.2 Extensions scindées par un idéal nilpotent . . . 85

5.5.3 Exemple . . . 87

Chapitre 6 — Groupe de Grothendieck, vecteurs dimension et g- vecteurs 91 6.1 Groupe de Grothendieck et vecteurs dimension . . . 92

6.2 g-vecteurs . . . 94

Chapitre 7 — Conditions de stabilité à la Rudakov et classes de torsion 96 7.1 Conditions de stabilité à la Rudakov . . . 96

7.1.1 Définition . . . 97

7.1.2 Filtration de Harder-Narasimhan . . . 102

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7.2 Paires de torsion . . . 105

7.3 Suites vertes maximales dans les catégories abéliennes à longueur . . 109

Chapitre 8 — Conditions de stabilité de King et τ-inclinaison 115 8.1 Définition . . . 116

8.2 Modules θα(M−P)-semi-stables . . . 119

8.3 Conséquences géométriques du Théorème 8.2.4 . . . 124

8.4 Classes de torsion associées aux chambres . . . 129

8.5 Chemins verts . . . 131

Bibliographie 136

Bibliographie 136

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Chapitre 1 Introduction

La présente thèse est dédiée à l’étude de la théorie deτ-inclinaison. Elle comporte deux parties principales. La première est vouée à l’étude de la théorie deτ-inclinaison en elle-même, et sera l’occasion de montrer des résultats originaux dans cette théorie.

Dans la deuxième partie, nous utilisons la théorie de τ-inclinaison pour donner une nouvelle description des conditions de stabilité introduites par King dans [44]. Cette nouvelle description nous permettra alors de donner une caractérisation des suites vertes maximales dans les catégories de modules.

Un des problèmes classiques d’algèbre est de déterminer si, étant données deux algèbresA1 et A2, il existe une équivalence de Morita entre les catégories modA1 et modA2. Ce problème fut étudié intensément pendant des années et on s’est rendu compte que chercher des équivalences de Morita est assez restrictif comme problème.

Donc, on a cherché d’autres foncteurs capables de transmettre information entre

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différentes catégories de modules. Dans le cas de la théorie de représentations, la généralisation des foncteurs de Morita la plus importante est due à Brenner et Butler dans [19], où ils ont défini et axiomatisé les foncteurs d’inclinaison.

Ces foncteurs ont révolutionné la théorie des représentations des algèbres. Depuis la publication de [19], la théorie d’inclinaison, qui est l’étude des foncteurs d’inclinai- son et de leurs propriétés dans différents catégories de modules, a été un des moteurs de la recherche en théorie des représentations.

Prenons pour exemple l’application remarquable des foncteurs d’inclinaison réa- lisée par Happel et Ringel dans [40] où ils définissent les algèbres inclinées. Dans cet article ces deux mathématiciens démontrent que certaines caractéristiques des algèbres inclinées peuvent être déduites des caractéristiques connues des algèbres héréditaires desquelles elles proviennent.

Plus tard dans l’histoire, une autre révolution a vu le jour lorsque Fomin et Ze- levinski ont défini les algèbres amassées. Ce nouveau sujet d’étude, qui est devenu une nouvelle branche des mathématiques, s’est révélé être en lien avec bien d’autres branches. Parmi ces dernières, nous pouvons sans conteste citer la théorie des repré- sentations. Plus encore, il a lieu de souligner l’influence considérable que la théorie des représentations a eue sur la théorie des algèbres amassées. À l’inverse, on ne peut parler des avancements de la théorie des représentations depuis le début du siècle sans parler des algèbres amassées. En témoigne, l’apparition de la théorie de τ-inclinaison, définie par Adachi, Iyama et Reiten dans [1].

D’un côté, la théorie deτ-inclinaison généralise la théorie d’inclinaison, parce que elle donne un cadre théorique propice pour étudier tous les paires de torsion fonc- toriellement finies et non seulement les paires de torsion engendrées par un module

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inclinant. De l’autre, la théorie deτ-inclinaison apparaît être un bon cadre théorique pour étudier les algèbres amassées car, pour les algèbres jacobiènnes, les modules indécomposables τ-rigides sont en bijection avec les variables amassées de l’algèbre amassée associée. Plus encore, elle géneralise ces dernières puisqu’elle nous permet d’étudier des algèbres qui n’ont pas d’équivalent amassé.

En considérant la théorie deτ-inclinaison comme une généralisation de la théorie d’inclinaison, on voudrait voir jusqu’à quel point les résultats classiques de la théorie d’inclinaison peuvent être étendus à la théorie de τ-inclinaison, qui est l’étude des modules τ-inclinantes. Sa définition est la suivante.

Définition 1.0.1.[1, Definition 0.1.a] Soit M un A-module. Alors M est dit τ- rigide si HomA(M, τ M) = 0. Un module τ-rigide T est τ-inclinant si |T|=|A| et il est un module τ-inclinant sur son support s’il existe un idempotent e ∈A tel queT est un (A/AeA)-module τ-inclinant.

Dans ce sens, nous avons dans le Chapitre 4 deux résultats principaux.

Il est connu qu’un module donné peut être la représentation de plusieurs algèbres au même temps. Le premier de nos résultats nous permet de donner une relation explicite entre trois d’elles, ce qui est une généralisation complète d’un théorème classique dans la théorie d’inclinaison.

Théorème 1.0.2(Théorème 4.1.1). SoitT unA-moduleτ-inclinant sur son support, B =EndAM son algèbre d’endomorphismes et C =A/AnnAT. Alors le morphisme d’algèbresϕ:A→EndB(BT)défini par ϕ(a)(t) = tapour toutt∈T eta∈Ainduit un isomorphisme C∼=EndB(BT).

On a déjà dit que la théorie d’inclination prend son nom duthéorème d’inclination prouvé par Brenner et Butler dans [19]. Dans cette thèse nous pouvons donner une

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généralisation complète de cet résultat comme conséquence de nos travaux. L’énoncé de la dite généralisation est le suivant.

Corollaire 1.0.3 (Corollaire 4.2.2). Soit T un module τ-inclinant sur son sup- port. Considérons la paire de sous-catégories (FacT,Sub(τAT)) de modA. Soit B = EndA(T) l’algèbre des endomorphismes de T et C = A/AnnT. Alors il existe une paire de torsion (X,Y) dans modB telle que

1. Le foncteur HomA(T,−) : FacT −→ Y est une équivalence de catégories avec quasi-inverse − ⊗BT :Y −→FacT.

De plus τCT =τAT si et seulement si

2. Le foncteur Ext1A(T,−) : Sub(τAT) −→ X est une équivalence de catégories avec quasi-inverse TorB1(−, T) :X −→ Sub(τAT).

Il est important de remarquer que laτ-inclinaison n’est pas la seule généralisation de la théorie d’inclinaison. Il en existe d’autres telles que la théorie des modules silting (qui ne sont pas de type fini) ou la théorie de complexes silting à deux termes dans l’étude de la catégorie dérivée d’un algèbre. En outre, ces théories sont compatibles avec la théorie de τ-inclinaison. Naturellement, on s’est intéressé à généraliser le théorème d’inclinaison dans chaque une de ces théories. Nous référons le lecteur aux articles [30] et [27] pour voir d’autres généralisations du théorème principal de l’article [19].

Un autre point central de la théorie d’inclinaison sont les algèbres inclinées, dé- finies par Happel et Ringel dans [40]. Dans cet article, ils ont donné sa défini les al- gèbres inclinées et, en plus, ils les ont caractérisées en utilisant le concept de tranche complète. Dans la suite de cette thèse, nous donnons la définition de τ-tranche. Sa définition formel est la suivante.

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Définition 1.0.4 (Définition 5.1.1).Soit A une algèbre de dimension finie et Σune présection dans le carquois d’Auslander-Reiten ΓA de modA. Alors Σ est une τ- tranche si TΣ = L

U∈Σ

U est un A-module τ-inclinant sur son support. De plus, Σ est une τ-tranche complète si TΣ est un module τ-inclinant.

Nous montrons que ce nouvel objet mathématique est une bonne généralisation des tranches complètes et compatible dans certains cas avec les tranches locales définies par Assem, Brüstle et Schiffler dans [5].

Théorème 1.0.5 (Proposition 5.3.4 et Proposition 5.4.3). Soit A un algèbre de di- mension finie.

— Si A est une algèbre inclinée, alors Σ est une tranche complète dans modA si et seulement si Σ est une τ-tranche complète dans modA.

— Si Σ est une τ-tranche complète dans modA alors elle est une tranche locale dans modA. En outre, si Aest une algèbre inclinée amassée, alors la réciproque est vraie.

Une fois qu’on a montré que la définition est cohérente avec la littérature exis- tante, nous étudions des propriétés des τ-tranches. Notamment nous prouvons les résultats suivants, dont le premier a été prouvé par Liu dans [47] de forme indépen- dante.

Corollaire 1.0.6(Corollaire 5.1.4). SoitΣuneτ-tranche dansmodA. Alors l’algèbre C = A/AnnΣ est une algèbre inclinée. De plus Σ est une tranche complète dans modC.

Proposition 1.0.7 (Proposition 5.1.3). Soit Σ une τ-tranche dans modA. Alors l’algèbre B =EndA(TΣ) est héréditaire.

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Théorème 1.0.8 (Théorème 5.2.7). Soit Σ une τ-tranche dans modA et I un idéal de A tel que I ⊂AnnΣ. Alors Σ est aussi une τ-tranche dans modA/I.

Corollaire 1.0.9 (Corollaire 5.2.3). Soit I un idéal de A tel que I ⊂ AnnΣ. Alors τA/IX =τAX et τA/I−1X =τA−1X pour tout X ∈Σ.

Notons que le dernier corollaire implique que le Corollaire 1.0.3 s’applique à toutes lesτ-tranches.

De plus, nous utilisons lesτ-tranches pour donner différentes caractérisations des algèbres inclinées.

Corollaire 1.0.10 (Corollaire 5.3.2). Une algèbre A est inclinée si et seulement s’il existe une τ-tranche fidèle Σ dans modA.

Théorème 1.0.11(Théorème 5.4.2). SoitAune algèbre etΓAson carquois d’Auslander- Reiten. Alors Aest inclinée si et seulement s’il existe une composante connexe, stan- dard généralisée et convexe Γ du carquois d’Auslander-Reiten ΓA contenant une sec- tion τ-rigideΣ telle que |Σ|=|A|.

Théorème 1.0.12(Théorème 5.4.7). SoitAune algèbre etΓAson carquois d’Auslander- Reiten. Supposons que ΓA a une composante connexe Γ qui est convexe, standard généralisée et simplement connexe. AlorsΣ est uneτ-tranche dans Γsi et seulement si A est une algèbre inclinée simplement connexe ayant Σ comme tranche complète.

Finalement nous étudions les extensions ponctuelles et les extensions scindées des algèbres avec desτ-tranches et donnons des conditions nécessaires et suffisantes pour qu’une telle extension a uneτ-tranche.

Proposition 1.0.13(Proposition 5.5.1). SoitAune algèbre avec une τ-tranche com- plète Σ et X ∈addΣ. Alors l’algèbre R=A[X] a une τ-tranche Σ˜ dans modR de la

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forme Σ = Σ˜ ⊕Px, où Px est le R-module projectif associé au sommet d’extension du carquois ordinaire de R.

Théorème 1.0.14 (Théorème 5.5.7). SoitΣ une τ-tranche complète dans modA, Q un A-A-bimodule etR une extension scindée de A par Q. Alors Σ est une τ-tranche complète dans modR si et seulement si QA∈ Fac(τA−1Σ) et D(AQ)∈Sub(τAΣ). En autre, si A est une algèbre inclinée et Σ est une tranche complète dans modA, alors AnnRΣ =Q.

Ces résultats constituent la première partie de la thèse. On averti au lecteur que plusieurs résultat rélient les τ-tranches aux algèbres inclinées ont été trouvé de forme indépendante par Shiping Liu dans [47] ou ils sont des conséquences directes des résultats que l’on peut y trouver.

Nous l’avons évoqué ci-avant, un des atouts le plus intéressant de la théorie de τ-inclinaison est sa capacité de simuler la combinatoire des algèbres amassées dans la catégorie de modules d’une algèbre arbitraire A=kQ/I.

Dans leur contexte initial, les suites vertes maximales, introduites par Keller dans [43], sont des suites finies de mutations admissibles (appeléesmutations vertes) d’une algèbre amassée. Si une telle suite ne peut pas être étendue en une suite de longeuer strictement plus grande, elle est ditemaximale.

Bien que les suites vertes maximales soient in-fine intéressantes, et ce, en raison des problèmes qui d’en découlent dans le contexte des algèbres amassées et de la théorie des représentations (voir par exemple [22, 23, 49, 31]), là n’est pas la seule motivation pour les étudier. Dernièrement, de manière indépendante, et avec un autre vocabulaire, plusieurs articles de physique de haute énergie ont utilisé les suites vertes maximales pour étudier le spectres des particules BPS (voir par exemple [29, 36, 2]).

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Ce qui fait que la résolution des problèmes liés aux suites vertes maximales implique aussi des avancements tant dans la théorie de représentations comme dans la théorie des algèbres amassées et la physique théorique.

Nous l’avons dit, la théorie de τ-inclinaison est une théorie qui permet l’étude des problèmes de la théorie des algèbres amassées dans un contexte plus général. En particulier, il est possible d’exprimer les suites vertes maximales dans le langage de la théorie deτ-inclinaison afin de les étudier d’un point de vue plus abstrait.

La seconde partie de la thèse est le fruit d’une collaboration ([24]) cosignée par Thomas Brüstle, David Smith et l’auteur de cette thèse.

Dans un première temps, au Chapitre 7, on introduit la définition de suite verte maximale dans un catégorie abélienne. Après cela, on étudie les conditions de stabilité introduite par Rudakov dans [52]. Sa définition est la suivante.

Définition 1.0.15.[52, Definition 1.1]7.1.1 Soit A une catégorie abélienne petite, (P,≤) un ensemble partialement ordonné et φ : Obj(A) → P une fonction telle que φ(X) = φ(Y) si X est isomorphe à Y. Alors le pré-ordre induit par φ est dit structure de stabilité si pour chaque suite exacte courte 0→L →M →N → 0 d’objets non nuls de A la propriété de bascule est satisfaite. C’est-à-dire que exactement une des trois conditions suivantes

soit φ(L)< φ(M)< φ(N), ou φ(L)> φ(M)> φ(N), ou φ(L) =φ(M) = φ(N).

est vérifiée. Lorsque c’est le cas, on dit queφest unefonction de stabilité, etφ(X) est appelée la phase deX pour tout objet non nul X deA.

Comme résultat principal du chapitre, on caractérise les fonctions de stabilité induisant une suite verte maximale. L’énoncé du théorème est le suivant.

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Théorème 1.0.16 (Théorème 7.3.6).Soit φ : A → P une fonction de stabilité.

Supposons que les éléments maximaux et minimaux deP n’appartiennent pas àφ(A).

Alors φ induit une suite verte maximale si et seulement s’il n’y a qu’un nombre fini de classes d’isomorphisme d’objetsφ-stables et si deux objetsφ-stablesM1 etM2 sont tels que φ(M1) =φ(M2) sont nécessairement isomorphes.

Ensuite, nous nous concentrons sur les catégories de modules. En particulier, on veut prouver que dans ce contexte plus restreint, toutes les suites vertes maximales de modA sont induites par une fonction de stabilité. Le Chapitre 8 développe les outils nécessaires pour cela.

D’abord, on rapelle la définition de paire τ-inclinante.

Définition 1.0.17.Soit M un A-module et P un A-module projectif. La paire (M, P) est diteτ-rigidesi :

— HomA(M, τAM) = 0;

— HomA(P, M) = 0.

Une paire τ-rigide (M, P)est dite τ-inclinante (presque τ-inclinante) si |M|+|P|=

|A| (|M|+|P|=|A|, respectivement).

Dans un premier résultat on caractérise la catégorie des modulesθα(M−P)-semistables, oùα(M−P)est un vecteur induit par une paireτ-rigide(M, P). L’énoncé du théo- rème est le suivant.

Théorème 1.0.18 (Théorème 8.2.4). Soit A une algèbre, (M, P) une paire τ-rigide où M et P sont des modules sobres écrit comme M = Lk

i=1Mi et P = Lr

j=k+1Pj et α = (α1, . . . , αr) est un vecteur réel à coefficients positifs. Considérons le vec- teur α(M −P) = Pk

i=1αigMi −Pr

j=k+1αjgPj et prenons la fonctionnelle linéaire

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θα(M−P)(−)associée à α(M−P). Alors il existe une algèbreB˜ telle que la catégorie de modules θα(M−P)-semistables est équivalente à modB˜. En outre il y a exactement rg(K0(A))−r classes d’isomorphismes de modules θα(M−P)-stables.

Étant donné que dans le théorème précédent les conditions sur les vecteurs α = (α1, . . . , αr) sont assez faibles, on en déduise des conséquences géométriques sur la structure de chambres et parois deA (voir Définition 8.1.3, Définition 8.1.4 et Definition 8.1.5).

Proposition 1.0.19(Proposition 8.3.2 et Corollaire 8.3.5).Soit (M, P)une paireτ- inclinante. Alors(M, P)induit une chambreC(M,P)ayant exactementtparoisD(N1), . . .,D(Nt), où les modules {N1, N2, . . . , Nt} peuvent être calculés de forme explicite.

En outre, si(M, P)et(M0, P0)sont deux pairesτ-inclinantes différentes, alorsC(M,P) est différente de C(M0,P0). En plus, si l’algèbre est τ-finie, toute chambre est de cette forme.

Proposition 1.0.20 (Proposition 8.3.3). Soit(M, P)une paireτ-inclinante presque complète. Alors le cône C(M,P) de (M, P) est inclus dans la paroi définie par N, où N est le conoyau de la addM-approximation à droite de la complétion de Bongartz de (M, P).

Après cela on associe à chaque chambreCune classe de torsion TC et, en particu- lier, on montre que si une chambre C est induite par une paire τ-inclinante (M, P), alors TC =FacM. L’énoncé est le suivant.

Proposition 1.0.21 (Proposition 8.4.2). Soit (M, P) une paire τ-inclinante, C(M,P)

la chambre qu’elle induit, D(N1), . . . ,D(Nt) les parois qui entourent C(M,P) et soit N ={Ni :θ(Ni)>0 pour chaque θ ∈C}. Alors TC(M,P) =FacM =T(N), où T(N) est la classe de torsion la plus petite contenant N.

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Finalement on montre que les théorie développées dans le Chapitre 7 et le Cha- pitre 8 sont compatibles. Pour faire cela on introduit les chemins verts comme suit.

Définition 1.0.22 (Définition 8.5.1). Soit A une algèbre telle que rg(K0(A)) = t et γ : [0,1] → Rt une fontion continue. Alors γ est un chemin vert si γ(0) = (1,1, . . . ,1),γ(1) = (−1,−1, . . . ,−1)et si pour toutA-moduleM il existe un unique tM ∈[0,1]tel que θγ(tM)([M]) =hγ(tM),[M]i= 0 .

La compatibilité entre les conditions de stabilité de King et de Rudakov est énoncée via les chemins verts comme suit.

Proposition 1.0.23 (Proposition 8.5.4). Chaque chemin vert γ induise une struc- ture de stabilité φγ :modA→[0,1] définit par φγ(M) =tM, où pour toutM, tM est le réel tel que θγ(tM)([M]) = 0. En outre, M est φγ-semistable si et seulement si M est θγ(tM)-semistable.

(22)

Chapitre 2

Rappels et Notations

2.1 Categories

Dans ce chapitre, nous présentons une brève introduction des concepts de base de théorie de représentations qui doivent être maîtrisés pour lire cette thèse.

Le traitement que nous donnerons à ces concepts n’est pas exhaustif. C’est pour cela que l’on réfère le lecteur à [10, 14, 53] pour plus de détails. Nous supposons que le lecteur a de bonnes connaissances générales en algèbre ainsi qu’en théorie des catégories.

Soit A une catégorie. Si X est un objet de A, par abus de notation, on notera X ∈ A. On dit que A est une catégorie additivesi :

— HomA(X, Y) est un groupe abélien pour tous X, Y ∈ A0;

— la composition de morphismes est bilinéaire ;

— toute famille finie d’objets de A admet un produit et une somme directe dans

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C.

En outre, une catégorie additive A est diteabélienne si :

— pour tout morphisme f ∈HomA(X, Y)il existe un noyau pour f, noté kerf;

— pour tout morphisme f ∈ HomA(X, Y) il existe un conoyau pour f, noté cokerf;

— pour tout morphismef ∈HomA(X, Y)le morphisme induitf˜:coker(kerf)→ ker(cokerf) est un isomorphisme.

Dans ce texte, on entend par algèbre, toute k-algèbre associative unitaire de dimension finie, oùkest un corps algébriquement clos. SiAest une algèbre on entend par A-module tout A-module à droite de type fini, sauf si spécifié autrement.

On note modAla catégorie desA-modules de type fini et indAune sous-catégorie pleine de modA constituée de modules indécomposables et contenant exactement un représentant de chaque classe d’isomorphismes de modules indécomposables. En général, siC est une sous-catégorie de modA, nous noterons simplement C la classe des objets au lieu de C0. De plus, on note addC la sous-catégorie pleine de modA formée des facteurs directs des sommes directes finies d’objets de C. En outre on notera respectivement FacC et SubC les sous-catégories pleines de modAformées par les quotients et sous-objets des objets de addC. De plus, siC0 ={M}est formée par un seul objetM, on notera addM pour add{M}, et on utilisera la même convention pour FacM et SubM. Une autre sous-catégorie d’une catégorie abélienne A qui sera définie à partir de la sous-catégorie C est FiltC, la sous-catégorie pleine de tous les objets deAqui admettent une filtration par des objets deC et l’objet0, c’est-à-dire, X ∈FiltC s’il existe des sous-objets Xi deX tels que

0 = X0 (X1 (· · ·(Xn =X

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etXi/Xi−1 appartient à C.

Considérons une sous-catégorie C de modA. Alors C est dite covariantement finie si pour tout objet X ∈ A, il existe M ∈ C et un morphisme f : X → M tel que la suite de foncteurs

HomA(−, X)|C

HomA(−,f)|C

//HomA(−, M)|C //0

soit exacte. De façon duale, on dit queC estcontravariantement finiesi pour tout objet X ∈ A, il existe un objet M ∈ C et un morphismeg :M →X tel que

HomA(X,−)|C

HomA(g,−)|C

//HomA(M,−)|C //0

soit exacte. On dit que C est fonctoriellement finie si elle est covariantement et contravariantement finie.

Soit C une sous-catégorie de A. Alors un objet M ∈ C est dit Ext-projectif dans C si Ext1A(M, X) = 0 pour tout objet X ∈ C. De façon duale, M ∈ C est un objet Ext-injectif dans C si Ext1A(X, M) = 0 pour tout objet X ∈ C.

Étant donnée une sous-catégorie fonctoriellement finieC deA, on noteP(C)une somme directe d’un représentant de chaque classe d’isomorphisme des objets Ext- projectifs indécomposables de C. Dualement on notera I(C) une somme directe d’un représentant de chaque classe d’isomorphisme des objets Ext-injectifs indécompo- sables de C.

Pour X, Y ∈ A, on note I(X, Y) l’ensemble des morphismes de X vers Y qui se factorisent par un objet injectif de A et, dualement,P(X, Y) l’ensemble de mor- phismes qui se factorisent par un objet projectif de A. Alors, I(X, Y) et P(X, Y) sont des sous-espaces vectoriels de HomA(X, Y). Donc on notera HomA(X, Y) = HomA(X, Y)/P(X, Y) et HomA(X, Y) =HomA(X, Y)/I(X, Y).

(25)

SiA=modApour une algèbreAetM est unA-module, on notera|M|le nombre des facteurs directs indécomposables non isomorphes de M. En outre l’annulateur de M, noté AnnM, est l’idéal de A défini par AnnM = {a ∈ A : M a = 0}. On dira que M est fidèle si AnnM = 0. De plus, on dira que M est sincère si tout A-module simple est un facteur de composition de M. Le résultat suivant sur les modules sincères est bien connu.

Proposition 2.1.1. Soit M un A-module. Alors les conditions suivantes sont équi- valents.

1. M est un A-module sincère.

2. HomA(P, M)6= 0 pour tout A-module projectifP. 3. HomA(M, I)6= 0 pour tout A-module injectif I.

On notera dpAM la dimension projective de M et diAM sa dimension injective.

La dimension globale deA est notée dim.gl.A.

Finalement, on note Aop l’algèbre opposée de A et D =Homk(−, k) le foncteur de dualité standard. En outre, on note TrM letransposée de M (voir [10, Section IV.2]). Sa définition est la suivante.

Définition 2.1.2. Soit M un A-module et P1p P0 →0 sa présentation projective minimale. On note par Tr(M) =Coker(HomA(p, A)).

2.2 Algèbres et carquois

Dans cette section, nous nous intéresserons à la notion de carquois ainsi qu’aux liens entre cette notion et l’étude des algèbres associatives. Nous fixons également plusieurs notations utilisées par la suite.

(26)

Un carquois est un quadruplet Q = (Q0, Q1, s, b) consistant en deux ensembles Q0 (dont les éléments sont appelés les sommets) et Q1 (dont les éléments sont appelés lesflèches) et deux applicationss, b:Q1 →Q0 qui associent à chaque flèche α sa source s(α) et son but b(α). Afin de simplifier la notation, un carquois Q = (Q0, Q1, s, b)est souvent notéQ= (Q0, Q1), ou encoreQ. On dit qu’un carquoisQ= (Q0, Q1) estfini siQ0 et Q1 sont des ensembles finis, et connexesi le graphe qu’on obtient en oubliant le sens des flèches, ditgraphe sous-jacentàQ, est connexe. On représente généralement une flèche α∈Q1 de source xet de but y par α:x→y ou bien x→α y. Si α et β sont deux flèches de Q telles que b(α) = s(β) alors on notera leur composition αβ. Un chemin de longueur l ≥ 1 de x vers y est une suite de flèches ω : x = x0α1 x1α2 . . . →αl xl = y tels que b(αi) = s(αi+1) pour 1 ≤ i < l, et est souvent noté x ω y ou ω = α1α2. . . αl. À chaque point x ∈ Q0, on associe aussi un chemin de longueur0ditchemin stationnaireenxet notéεx. Un chemin non stationnaire x ω y est dit un cycle si x=y. Enfin,Q est dit acycliques’il ne contient aucun cycle.

L’algèbre des chemins kQ de Q est la k-algèbre dont le k-espace vectoriel sous-jacent a comme base l’ensemble de tous les chemins (y compris les chemins stationnaires) dans Q, et dont le produit de deux éléments de la base est défini comme étant leur concatenation, si cela est possible, et0 sinon.

Si l’on note J l’idéal bilatère de kQ engendré par les flèches de Q, on dit qu’un idéalI dekQ estadmissibles’il existe un entier m≥2 tel queJm⊆I ⊆J2. Dans ce cas, la paire (Q, I) est appelée un carquois lié. D’autre part, une relation de kQdex∈Q0 vers y∈Q0 est une combinaison linéaire de chemins de x vers y dans Qde longueur supérieure ou égale à deux. Il est connu que tout idéal admissible est engendré par un nombre fini de relations (voir [10, Corollary II.2.9]). Aussi, si k est

(27)

un corps algébriquement clos et queAest une algèbre sobre et connexe de dimension finie, alors il existe un carquois lié(Q, I)tel queA∼=kQ/I. En outre Qest connexe, voir [35]. Le carquois lié(Q, I)est alors appelé uneprésentationdeA, etAest dite triangulaire lorsque Q est acyclique. En outre, lorsque I = J2, l’algèbre kQ/I est appelée l’algèbre de radical carré nul associée à Q.

2.3 Théorie d’Auslander-Reiten

Nous avons dit que toute algèbre A est isomorphe à l’algèbre des chemins d’un carquois lié. Maintenant, nous rappelons quelques éléments de la théorie d’Auslander- Reiten d’une algèbreA, notamment l’existence de suites presque scindées dans modA ainsi que la nature du carquois d’Auslander-Reiten de modA. Dans cette section on suit la présentation faite dans [10, Chapter IV].

On commence par définir la translation d’Auslander-Reiten.

Définition 2.3.1. [10, Definition IV.2.3] La translation d’Auslander-Reiten τA dans modA est définie par τA = DT r et la translation inverse d’Auslander- Reiten τA−1 est définie par τA−1 =T rD.

De la définition de la translation d’Auslander-Reiten suit le résultat suivant, qui est une compilation de ses propriétés.

Proposition 2.3.2. Soient M et N deux A-modules indécomposables. Alors : 1. τAM = 0 si et seulement si M est projectif ;

1’. τA−1N = 0 si et seulement si N est injectif.

2. Si M n’est pas projectif, alors τAM n’est pas injectif et τA−1τAM ∼=M;

(28)

2’. Si N n’est pas injectif, alors τA−1N n’est pas projectif et τAτA−1N ∼=N.

Avant de définir le carquois d’Auslander-Reiten de modA, nous rappelons que si M, N ∈modA, un morphisme f :M →N est ditminimal à gauche si, pour tout g ∈EndAN tel que gf =f, on a que g est un isomorphisme. De façon duale on dit que f est minimal à droite si la condition duale est satisfaite. En outre, f est dit presque scindé à gauche sif n’est pas une section et, pour tout homomorphisme deA-modulesu:M →U qui n’est pas une section, il existe un morphismeu0 :N → U tel que u0f = u. On définit dualement la notion de morphisme presque scindé à droite. De plus on dit que f est irréductible si f n’est ni une section ni une rétraction et si pour chaque décompositionf =f1f2, on a que f1 est une rétraction ouf2 est une section.

Étant donné deux A-modulesX etY, on dit qu’un morphismef ∈HomA(X, Y) est radical si pour toute section i : M → X et toute rétraction p : Y → N la compositionif p n’est pas un isomorphisme. On note radA(X, Y)l’espace de tous les morphismes radicaux de X vers Y. En outre on dit que f ∈rad2A(X, Y) s’il existe un A-module Z et deux morphismes f1 ∈radA(X, Z) et f2 ∈radA(Z, Y) tels que f2f1 = f. De façon inductive on définit radnA(X, Y). Finalement on définit radical infini comme suit.

radA(X, Y) = \

n∈Z

radnA(X, Y).

Il est connu que siXetY sont deux modules indécomposables etf ∈HomA(X, Y) est un morphisme, alorsf est irréductible si et seulement sif ∈radA(X, Y)\rad2A(X, Y) (voir [10, Lemma IV.1.6]).

On notera

IrrA(X, Y) = radA(X, Y)/rad2A(X, Y)

(29)

qui est appelé l’espace de morphismes irréductibles de X vers Y. Une suite exacte courte de modA

0→L→f M →g N →0

est une suite presque scindée si f est un morphisme minimal presque scindé à gauche etg est un morphisme minimal presque scindé à droite.

Étant donné unA-module indécomposableM, on définit laτ-orbitedeM comme étant{τAmM :m∈Z}. On dira que les τ-orbites deM etN sont voisiness’il existe M0 ∈ {τAmM : m ∈Z}, N0 ∈ {τAnN :n ∈ Z} et un morphisme irréductible f tel que f :M0 →N0 ouf :N0 →M0.

Les deux théorèmes suivants, dus à Auslander et Reiten, montrent l’existence des suites presque scindées dans modAet nous donnent une caractérisation des celles-ci.

Théorème 2.3.3. [10, Theorem IV.3.1]

(a) Pour chaqueA-module indécomposable non-projectifM il existe une suite presque scindée 0→τAM →E →M →0 dans modA.

(b) Pour chaqueA-module indécomposable non-injectifN il existe une suite presque scindée 0→N →F →τA−1N →0 dans modA.

Théorème 2.3.4. [10, Theorem IV.1.13] Soient A une algèbre et 0→L→f M →g N →0

une suite exacte courte dans modA. Alors les conditions suivantes sont équivalentes.

1. La suite exacte courte 0→L→f M →g N →0 est presque scindée.

2. L est indécomposable et g est presque scindé à droite.

(30)

3. N est indécomposable et f est presque scindé à gauche.

4. f et g sont des morphismes irréductibles.

Remarque 2.3.5. Notons que si 0 → L →f M →g N → 0 est une suite presque scindée, alors elle est uniquement déterminée parLou par N, lesquels sont toujours des modules indécomposables. De plus, on a que L∼=τAN et N ∼=τA−1L.

Un des résultats sur lesquels se base cette thèse est connu sous le nom deformules d’Auslander-Reiten. L’énoncé suit.

Théorème 2.3.6 (Formules d’Auslander-Reiten).[10, Theorem IV.2.13] Soient A une k-algèbre et M, N deuxA-modules. Alors il existe des isomorphismes

Ext1A(M, N)∼=DHomA(N, τAM)∼=DHomAA−1N, M) fonctoriels dans les deux variables.

Étant donnée une algèbreA on va associer à la catégorie modA un objet combi- natoire qui prendra une place centrale dans la première partie de la thèse. Cet objet s’appelle le carquois d’Auslander-Reiten. Sa définition suit.

Définition 2.3.7. [10, Definition IV.4.6] Soit A une algèbre et soit modA sa caté- gorie de modules. Alors le carquois d’Auslander-Reiten de modA, noté ΓA, est un carquois ayant pour sommets les classes d’isomorphismes [X] des A-modules in- décomposables. En plus, le nombre de flèches de[X]vers [Y]est égal à la dimension de IrrA(X, Y) commek-espace vectoriel.

Comme on vient de dire, on utilisera de manière essentielle le carquois d’Auslander- Reiten au cours de la thèse. Donc, pour simplifier l’écriture, on identifie les points deΓA avec les objets de indA.

(31)

Cette thèse considère des propiertés particulières des composantes connexes du carquois d’Auslander-ReitenΓA. Leur définition suit.

Définition 2.3.8. SoientA une algèbre etΓA son carquois d’Auslander-Reiten. Une composante connexe Γ de ΓA est dite standard généralisée si radA(X, Y) = 0 pour tout[X],[Y]∈Γ.

Une propriété de las composantes standard généralisées est la suivante, que sera utilisée dans certaines preuves.

Proposition 2.3.9. Soient A une algèbre et Γ une composante connexe standard généralisée deΓA. Alors pour tousX, Y ∈Γet tout f ∈HomA(X, Y), f peut s’écrire comme

f =

n

X

i=1

αif(i,ti). . . f(i,1)

où αi ∈k et f(i,j) est irréductible pour tout i et pour tout j.

Définition 2.3.10. SoientAune algèbre etΓAson carquois d’Auslander-Reiten. Une composante connexe Γ de ΓA est dite convexe si pour toute suite de morphismes non nuls entre modules indécomposables

X −→f0 X1 −→f1 . . .f−→n−1 Xn−→fn Y

et telle que X et Y appartiennent à Γ, on a que Xi appartient aussi àΓ pour touti tel que 1≤i≤n.

Finalement, on définira certaines structures dans le carquois d’Auslander-Reiten : lesprésections et les sections.

Définition 2.3.11. [5, Definition 3] SoientAune algèbre,ΓAson carquois d’Auslander- Reiten et Γ une composante connexe de ΓA. Un sous-carquois connexe Σ de Γ est une présectionsi :

(32)

1. étant donnée une flèche f : X →Y dans Γ telle que X ∈ Σalors soit Y ∈ Σ, soit τ Y ∈Σ;

2. étant donnée une flèche f :X →Y dans Γ telle que Y ∈ Σ alors soit X ∈ Σ, soit τ−1X ∈Σ;

Définition 2.3.12. [10, Definition VIII.1.2] Soient A une algèbre, ΓA son carquois d’Auslander-Reiten et Γ une composante connexe de ΓA. Un sous-carquois connexe Σde Γest une section si :

1. Σest acyclique ;

2. Pour chaque X ∈Γ il existe un uniquez ∈Z tel que τAzX ∈Σ;

3. Si X0 → X1 → · · · → Xn est un chemin dans Γ où X0 et Xn appartient à Σ, alors Xi appartient à Σ pour touti tel que 1≤i≤n.

Les résultats suivants sont des conséquences directes de la définition de section et présection.

Lemme 2.3.13. [10, Lemma VIII.1.4] Soient A une algèbre, Γ une composante connexe de ΓA et Σ une section dans Γ. Alors Σ est une présection dans Γ.

Étant donné deux A-modules indécomposables X et Y, on dit que X est un prédécesseur immédiat s’il existe un morphisme irréductible f : X → Y. La notion desuccesseur immédiatest définit de forme duale. Avec cette terminologie on peut énoncer le lemme suivante.

Lemme 2.3.14. Soit Σ une présection. Alors :

1. Aucun des successeurs immédiats de Σqui n’appartient pas a Σn’est projectif ; 2. Aucun des prédécesseurs immédiats deΣ qui n’appartient pas aΣn’est injectif.

(33)

Démonstration. Soit P un module projectif indécomposable ayant un des fac- teurs direct indécomposable de son radical M dans Σ. Alors il existe une flèche f :M →P dans Γ. La définition de présection implique que soit P appartient à Σ, soit τ P appartient à Σ. Or τ P = 0. Donc P appartient à Σ. L’autre énoncé peut être démontré de façon duale.

Lemme 2.3.15. Soit Σ une présection. Alors Σ est acyclique.

Démonstration. Prenons un chemin ω : X1f1 X2f2 . . . fn−1 Xn contenu dans Σ. Si X1 = Xn, alors X1f1 X2f2 . . . fn−1 Xn = X1f1 X2 est un chemin tel que τ Xi+2 6= Xi puisqu’est il est contenu dans Σ. Cela contredit [10, Corollary IX.2.3].

Doncω n’est pas un cycle etΣ est acyclique.

2.3.1 Suites presque scindées dans différentes catégories de modules

Soient M un A-module et I un idéal de A. Notons C l’algèbre quotient A/I. Si I est contenu dans l’annulateur de M, alors on sait que M est aussi un C-module.

Alors on peut calculer ses translatés d’Auslander-Reiten τAM et τCM dans modA et modC, respectivement. A priori, ces deux modules peuvent être différents. Le résultat suivant nous donne une relation entre eux.

Lemme 2.3.16. [10, Lemma VIII.5.2] Soit A une algèbre, I un idéal bilatère de A etC =A/I. Si M est un C-module, alorsτCM dans modC est un sous-module dans modA de τAM. Dualement, τC−1M est un module quotient dans modA de τA−1M.

Dans la présente thèse les modulesM ayant la propriété queτAM =τCM joueront un rôle fondamental. Suivant [11], on noteCA la classe tous ces modules.

(34)

2.4 Groupe fondamental d’une algèbre

Soit A une algèbre. À chaque présentation A = kQ/I, nous pouvons associer son groupe fondamental π1(Q, I) (voir [48]). On dit qu’une algèbre triangulaire est simplement connexe si le groupe fondamentalπ1(Q, I)est trivial pour toute pré- sentation A ∼= kQ/I. Nous pouvons associer aussi un groupe fondamental π1(Γ) à une composante connexe Γ du carquois d’Auslander-Reiten de A (voir [18]). De fa- çon analogue, on dit qu’une composante connexeΓestsimplement connexesi son groupe fondamentalπ1(Γ) est trivial.

2.5 Quelques extensions d’algèbres

2.5.1 Extensions ponctuelles

Soient Aune algèbre etM unA-module. On noteB =A[M]l’extension ponc- tuelle de A par M, où B est l’algèbre des matrices

B =

A 0 M k

avec la somme et la multiplication habituelles des matrices. Il faut remarquer que le carquois de B peut être obtenu du carquois de A en ajoutant un nouveau sommet, appelé sommet d’extension, tel que le radical du B-module projectif associé au nouveau sommet soit isomorphe àM.

De façon duale on définit la co-extension ponctuelle de A par M, notée B = [M]A.

(35)

2.5.2 Extensions scindées par des idéaux nilpotents

Soient A une algèbre et Q un A-A-bimodule équipé d’un A-A-morphisme µ : Q⊗AQ → Q tel que µ(µ(q⊗q0)⊗q00) = µ(q⊗µ(q0 ⊗q00)) pour tout q, q0, q00 ∈ Q.

On suppose toujours que le produit µ est nilpotent et que dimk(Q) est finie car on travaille sur des algèbres de dimension finie sur le corps k. Alors l’espace vectoriel B =A⊕Qdevient une algèbre associative si on définit la multiplication par

(a, q).(a0, q0) = (aa0, aq0+qa0 +µ(q⊗q0)).

En outre il existe une suite exacte scindée dek-espaces vectoriels 0→Q→ι B →π A →0

oùι:q7→(0, q) est l’inclusion de Qcomme idéal bilatère de B =A⊕Q. De plus la projectionπ : (a, q)7→ a a une sectionσ :a 7→(a,0). On dit que B est l’extension scindée de A par Q si la section σ est un morphisme d’algèbres. En particulier, si en outre µ(q⊗q0) = 0 pour tousq, q0 ∈Q on dit queB est l’extension triviale de A par Q. Nous referons le lecteur à [11] pour plus de précisions.

2.5.3 Extensions par relations et par relations partielles

Un cas particulier des extensions scindées qui est très lié aux concepts dévelop- pés dans la première partie de cette thèse est celui des extensions par relations, introduites par Assem, Brüstle et Schiffler dans [6]. Plus tard, Assem, Bustamante, Dionne, Le Meur et Smith ont généralisé ce concept aux extensions par relations partielles dans [8].

Soit A une algèbre telle que dim.gl.A ≤ 2 et soit E =Ext2A(DA, A). Alors l’extension par relations de A, notée A˜ = AnE, est l’extension triviale de A

(36)

par E. Si E peut être décomposé comme E = E0 ⊕E00 en tant que A-A-bimodule, alors B =AnE0 est appelée une extension par relations partielledeA par E0.

2.6 Théorie de l’inclinaison

Dans la présente section on fera un bref survol des principaux résultats de la théorie de l’inclinaison. Le lecteur intéressé par un traitement plus approfondi de cette théorie pourra consulter [10], [9] ou [3]. Dans le restant de la thèse, sauf men- tion contraire, on entend poursous-catégoriede modAtoute sous-catégorie pleine, additive et stable par facteurs directs.

2.6.1 Paires de torsion

La théorie de l’inclinaison étudie comment certaines modules, appelés inclinants, sont reliés à des sous-catégories de la catégorie de modules d’une algèbre. Ces sous- catégories forment ce qu’on appelle une paire de torsion. La définition suit.

Définition 2.6.1. Soient T et F deux sous-catégories de modA.

— On dit que T est une classe de torsion si T est stable par extensions et co- noyeaux ;

— On dit que F est une classe sans torsion si F est stable par extensions et noyeaux ;

— Une paire (T,F) de sous-catégories de modA est une paire de torsion si les conditions suivantes sont satisfaites :

1. HomA(M, N) = 0 pour toutM ∈ T et tout N ∈ F.

(37)

2. Pour tout M ∈ modA, si HomA(M, N) = 0 pour tout N ∈ F, alors M ∈ T.

3. Pour tout N ∈ modA, si HomA(M, N) = 0 pour tout M ∈ T, alors M ∈ F.

Dans ce casT etF seront appelées laclasse de torsion et laclasse sans torsion de la paire (T,F), respectivement. En outre, tout objet de T est dit de torsion et tout objet deF est dit sans torsion.

La proposition suivante montre des caractéristiques des classes qui forment les paires de torsion.

Proposition 2.6.2. [10, Proposition VI.1.4]

1. SoitT une sous-catégorie de modA. Les conditions suivantes sont équivalentes : (a) T est la classe de torsion d’une paire de torsion (T,F) dans modA.

(b) T est stable par extensions et quotients.

(c) Il existe un sous-foncteur t du foncteur identité de modA tel que T = {M :M =tM}.

2. SoitF une sous-catégorie de modA. Les conditions suivantes sont équivalentes : (a) F est la classe sans torsion d’une paire de torsion (T,F) dans modA.

(b) F est stable par extensions et sous-modules.

(c) Il existe un sous-foncteurtdu foncteur identité de modAtel queF ={N : tN = 0}.

Une conséquence de la proposition précédente est la proposition suivante.

(38)

Proposition 2.6.3. [10, Proposition VI.1.5] Soient(T,F)une paire de torsion dans modA et M un A-module. Alors il existe une suite exacte courte

0→tM →M →M/tM →0

où tM ∈ T et M/tM ∈ F. En outre cette suite est unique dans le sens que, s’il existe une autre suite exacte 0 → M0 → M → M00 → 0 avec M0 ∈ T et M00 ∈ F, alors les deux suites sont isomorphes.

Définition 2.6.4.Soient(T,F)une paire de torsion dans modAetM unA-module.

Alors la suite 0 → tM → M → M/tM → 0 de la Proposition 2.6.3 est appelée la suite canonique de M. En outre, la paire (T,F) est dite scindée si la suite canonique de tout A-module est scindée.

2.6.2 Modules inclinants

Parmi les paires de torsion de la catégorie modA, certaines, caractérisées dans [4, 57], sont caractérisées par les modules dits inclinants.

Définition 2.6.5.[19, 40] Soient A une algèbre et T unA-module. AlorsT est dit inclinant si :

1. dpAT ≤1;

2. T est rigide, c’est-à-dire Ext1A(T, T) = 0;

3. Il existe une suite exacte courte 0→A→T0 →T1 →0, avec T0,T1 ∈addT. On sait aussi, que si un moduleT vérifie les conditions 1 et 2, alors 3 est équivalent à la condition suivante (voir [10, Corollary VI.4.4]).

3’. |T|=|A|.

(39)

Théorème 2.6.6.[10, Theorem VI.2.5] SoitT unA-module inclinant. Alors(FacT,Sub(τAT)) est une paire de torsion. En outre, F acT ={M :Ext1A(T, M) = 0} etSubτ T ={N :

HomA(T, N) = 0}.

Soient un A-module et B = EndA(M). Alors le A-module M admet une struc- ture évidente de B-module à gauche. La proposition suivante nous montre que les A-modules inclinants sont aussi des B-modules inclinants et, en plus, nous donne l’existence d’une paire de torsion engendrée parT dans modB d’une façon construc- tive.

Théorème 2.6.7. [10, Lemma VI.3.3 et Corollary VI.3.6] Soient T un A-module inclinant etB =EndA(T). Considérons les sous-catégories pleinesX ={X ∈modB : X⊗BT = 0} et Y = {Y ∈ modB : T or1B(Y, T) = 0} de modB. Alors T est un B- module inclinant et (X,Y) est une paire de torsion dans modB.

Une question naturelle qui émerge de la proposition précédente est l’existence ou non d’une relation entre la paire (T,F) et la paire (X,Y). En étudiant de façon axiomatique les modules inclinants, Brenner et Butler ont relié ces paires de torsion dans [19] la relation existante. Leur résultat principal est le suivant. On donne la formulation faite dans [10, Theorem VI.3.8].

Théorème 2.6.8. [10, Theorem VI.3.8][19, Theorem III.(a)] SoientT un A-module inclinant,(FacT, Sub(τAT))la paire de torsion induite dans modAet(X,Y)la paire de torsion induite dans modB. Alors :

1. Le foncteur HomA(T,−) :F acT −→ Y est une équivalence de catégories avec quasi-inverse − ⊗BT :Y −→F acT.

2. Le foncteur Ext1A(T,−) : Sub(τAT) −→ X est une équivalence de catégories avec quasi-inverse TorB1(−, T) :X −→Sub(τAT).

(40)

2.7 Algèbres héréditaires, inclinées et inclinées amas- sées

La classification des représentations des algèbres est un problème très vaste et complexe, voire impossible, si on essaie de le résoudre dans un cadre complètement général. C’est pour cela que les mathématiciens ont défini des familles d’algèbres sur lesquelles cette tâche est envisageable.

Cette section définit quelques familles d’algèbres qui seront utiles dans cette thèse.

2.7.1 Algèbres héréditaires et inclinées

La dimension projective d’un A-moduleM permet de décider s’il est projectif ou non. En ce sens la dimension globale d’une algèbre A peut être interprétée comme une première mesure de la complexité de l’algèbre. Par exemple, la dimension globale d’une algèbre semi-simple est zéro. De ce point de vue, les premières algèbres en dehors des algèbres semi-simples sont, donc, celles de dimension globale un.

Définition 2.7.1. SoitAune algèbre. AlorsAest ditehéréditairesidim.gl.A≤1.

À l’heure actuelle, et depuis quelques années déjà, on peut dire que les catégories des modules des algèbres héréditaires de type de représentation fini ou de type docile sont bien connues. Happel et Ringel ont défini dans [40] les algèbres inclinées. Leur définition suit.

Définition 2.7.2. [40, Introduction] SoitAune algèbre. AlorsAest diteinclinées’il existe une algèbre héréditaireHet unH-module inclinantT tels queA∼=EndH(T)op.

(41)

Dans le même article Happel et Ringel ont pu donner quelques précisions sur la catégorie de modules des algèbres inclinées grâce à l’information disponible sur les algèbres héréditaires et les outils fournis par le Théorème 2.6.8. Par exemple la proposition suivante nous donne une borne pour la dimension globale des algèbres inclinées.

Théorème 2.7.3. [40, Theorem 5.2] Soit A une algèbre inclinée. Alors dim.gl.A≤ 2.

La définition des algèbres inclinées est donc basée sur l’existence d’une algèbre héréditaire et d’un module inclinant dans cette algèbre. Dans le même article où ils ont défini les algèbres inclinées, Happel et Ringel donnent une caractérisation des algèbres inclinées à l’aide des tranches complètes. Il faut remarquer que dans la littérature il existe plusieurs définitions équivalentes des tranches complètes. On prend celle parue dans [51].

Définition 2.7.4.[51, Definition 4.2.2] Soient A une algèbre et ΓA son carquois d’Auslander-Reiten. Soient Σ un sous-carquois plein et connexe de ΓA et TΣ =

L

[M]∈Σ

M. Alors Σ est une tranche complète si les conditions suivantes sont sa- tisfaites :

1. TΣ est unA-module sincère ;

2. TΣ est convexe dans modA, c’est-à-dire que pour chaque chemin X=X0 −→f0 X1 −→f1 . . .f−→n−1 Xn =Y

dans modA tel que X, Y ∈Σ, on a queXi ∈Σpour tout i∈ {1, ..., n−1}; 3. Si M est indécomposable et non projectif, alors au plus un de M ou τAM

appartient à Σ;

(42)

4. Si M est un module indécomposable, N est un facteur direct indécomposable deTΣ etf :M →N est un morphisme irréductible, alors soit M appartient à Σ, alors M est non injectif etτA−1M appartient à Σ.

Le théorème suivant nous donne une caractérisation de toutes les tranches com- plètes.

Théorème 2.7.5. [51, Theorem 4.2.3] Soient H une algèbre héréditaire, T un H- module inclinant et B =EndH(T). Si on écrit DH =

n

L

i=1

I(i), alors le module

Q=

n

M

i=1

HomH(T, I(i))

est isomorphe à TΣ pour une tranche complète Σ dans modB. En outre, pour toute tranche complète Σ il existe un B-module Q comme plus haut tel que TΣ =Q.

Comme corollaire du théorème précédent on obtient une caractérisation des al- gèbres inclinées.

Corollaire 2.7.6. [51, Corollary 4.2.4] SoitA une algèbre. Alors Aest inclinée si et seulement si elle admet une tranche complèteΣdans son carquois d’Auslander-Reiten ΓA. En outre, soit T = L

[M]∈Σ

M, alors H=EndA(T) est une algèbre héréditaire,HT est un H-module inclinant et A∼=EndH(T).

Une autre caractérisation des algèbres inclinées, qui est plus facile à appliquer dans la pratique, fut développée de façon indépendante par Liu et Skowroński, dans [46] et [55], respectivement. Cette caractérisation alternative utilise le concept de section au lieu de celui de tranche complète.

(43)

Théorème 2.7.7. [46, 55][Critère de Liu-Skowroński] Soit A une algèbre. Alors A est une algèbre inclinée si et seulement si A admet une section Σ qui est fidèle et telle que HomA(M, τAN) = 0 pour tous M, N ∈Σ.

2.7.2 Algèbres inclinées amassées

L’étude des algèbres inclinées amassées a débuté avec leur définition, faite par Buan, Marsh et Reiten dans [26] et, de façon indépendante, par Caldero, Chapo- ton et Schiffler pour le cas An dans [28]. Depuis, certaines représentations de ces algèbres et d’autres concepts qui leur sont associés peuvent être considérés comme une catégorification des algèbres amassées définies par Fomin et Zelevinski dans [34].

Dans cette section on énoncera deux façons de définir ces algèbres. La première est la définition originale de Buan, Marsh et Reiten en tant qu’algèbres d’endomor- phismes d’un objet inclinant dans une catégorie amassée. La deuxième découle des travaux faits par Assem, Brüstle et Schiffler dans [6, 5], où ils prouvent que les al- gèbres inclinées amassées sont exactement les extensions par relations des algèbres inclinées.

Algèbres inclinées amassées et catégories amassées

Pour donner la définition originale des algèbres inclinées amassées il faut commen- cer par celle de catégorie amassée. On donne la définition de Buan, Marsh, Reineke, Reiten et Todorov apparue dans [25]. Cette définition utilise le concept de catégorie dérivée bornée, on renvoi le lecteur à [38] pour une définition précise et ses propriétés de base.

Définition 2.7.8. [25] SoientHune algèbre héréditaire,D =Db(modH)la catégorie

(44)

dérivée bornée de modH et prenons l’automorphisme F = [1]◦τD−1 de D, qui est la composition du foncteur de décalage [1] de D, et l’inverse τD−1 de la translation d’Auslander-Reiten de D. Alors la catégorie amassée associé à H, notée CH, est la catégorie de F-orbites de D ayant comme objets les objets de D et, étant donné deux objets X˜ et Y˜ de CH, alors HomCH( ˜X,Y˜) = L

i∈Z

HomD(X, FiY). En outre, la composition de morphismes est défini de façon naturelle.

Remarque 2.7.9. SoitH une algèbre héréditaire. AlorsCH est une catégorie Krull- Schmidt.

Leur motivation à l’introduction des catégories amassées était de donner une catégorification des algèbres amassées. Ainsi ils réussirent nottament à décrire la combinatoire de la mutation des amas à l’aide de celle de la mutations des objets inclinants amassés. La définition d’un objet inclinant amassé suit.

Définition 2.7.10. Soit CH une catégorie amassée. On dit que X˜ est un objet inclinant amassési HomCH( ˜X,X[1]) = 0˜ et|X|˜ =|H|.

Dans un autre article, apparu presque au même temps que [25], Buan, Marsh et Reiten ont défini dans [26] les algèbres inclinées amassées comme suit.

Définition 2.7.11. [26] Soit B une algèbre. Alors B est dite une algèbre inclinée amassée si et seulement s’il existe une catégorie amassée CH et un objet inclinant amasséT˜ tels que B ∼=EndCH( ˜T).

En plus, ils ont prouvé que les catégories de modules des algèbres inclinées amas- sées gardent un lien étroit avec les catégories amassées d’où elles proviennent. Leur résultat est le suivant.

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