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Le défi: rester indépendant malgré les relations financières avec l’industrie

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Academic year: 2022

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 21 avril 2021

804

Le défi: rester indépendant malgré les relations financières avec l’industrie

La tournée des tables gastronomiques et les voyages d’études autour du monde où les parties scientifiques étaient plus que congrues sont bien révolus. La pression économique, mais surtout éthique, a progressivement imposé plus de transparence et une évolution des pratiques.

Les modifications de la Loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) en 2000 ainsi que l’Ordonnance sur l’intégrité et la transparence dans le domaine des produits thérapeutiques (10.04.2019) interdisent désormais certains avantages financiers, hormis pour les conférenciers, sous certaines conditions.

En plus d’accorder les congés néces- saires, de nombreux hôpitaux et services hospitaliers financent une

partie des frais de leurs méde- cins, y compris pour celles et ceux qui sont en formation.

Les médecins indépendants peuvent eux, dans des limites fixées par la loi, imputer une partie des frais sur leurs charges.

Le médecin lui-même devrait à chaque fois se poser la question d’accepter ou non une invitation en tant que participant, mais aussi en tant qu’orateur. Dans les deux cas, il faut s’assurer que la manifestation dispose d’un comité d’organisation qui assure l’indépendance du choix des sujets abordés. Cela représente d’ailleurs l’une des conditions à remplir pour l’obtention du crédit de formation continue par le comité de la spécialité. Il faut ensuite s’assurer de l’indépendance et de la liberté de parole des orateurs, qui doivent être transparents sur leurs conflits d’intérêts potentiels. À ce titre, plus l’orateur est connu sur le plan académique, plus grande est généralement son indépendance. Une brève recherche du nombre de publica- tions sur PubMed1 ou du « h-index citation report » sur Web of Science2 permet de s’en assurer.

L’une des solutions serait de renoncer aux différents sponsors liés à l’industrie, et certains s’y efforcent. Mais peut-on vraiment s’en passer lorsqu’il s’agit d’organiser un

congrès ou une manifestation d’une certaine ampleur ? N’oublions pas que ces événements représentent, pour les 45 sociétés suisses de spécialités et les 37 sociétés suisses de formations appro- fondies reconnues par la FMH, une partie importante de l’offre de formation conti- nue nécessaire à maintenir la qualification concernée des médecins.

Ainsi, les frais d’inscription aux con- grès annuels s’élèvent souvent à plusieurs centaines de francs pour les médecins qui ne sont pas en formation. Cela ne finance malheureusement que 25 à 50% des frais liés à l’organisation et à la venue des con- férenciers, particulièrement lorsqu’il s’agit d’experts de renommée interna tionale qu’il faut faire venir d’autres pays. Un finance-

ment public étant difficilement envisageable, aug menter les frais d’inscription et de par- ticipation à ces événements diminuerait probablement le nombre de participants ou la qualité des conférences/sémi- naires qui y sont dispensés.

La collaboration entre l’industrie et les médecins est définie par des règles que la FMH a inscrites dans son code de déontologie en 2006 et qui reprennent les directives de l’Académie suisse des sciences médicales.3 Le code de coopération pharmaceutique adopté par la Communauté européenne il y a plus de quinze ans, qui rend obligatoire la publica- tion des sommes versées aux médecins, est valable en Suisse depuis 2015.4

Les experts qui intéressent les pharmas sont ceux dont la renommée repose sur la qualité et la visibilité des publications, qui garantissent, dans une large mesure, le degré de contribution dans le domaine concerné. La plupart d’entre eux ont donc des charges académiques et sont employés par des institutions universitaires. Dans ce contexte, une rémunération définie par un contrat en bonne et due forme, négocié par l’institution et le « sponsor », au terme duquel l’expert fournit une prestation au nom de son employeur, est une garantie de transparence.

Le médecin doit ainsi s’astreindre à ne

participer à des advisory boards ou autre sollicitation, lorsqu’il y a un financement par les pharmas, que dans le cadre d’un contrat respectant les exigences interna- tionales et suisses en termes de transpa- rence. Ce contrat doit par ailleurs inclure une garantie d’indépendance dans l’expres- sion et/ou les présentations à caractère scientifique.

Source : Courrier du médecin vaudois de  février 2021.

1 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/

2 Web of Science: h-index information

3 www.fmh.ch/files/pdf7/ code-de-deontologie-fmh.pdf 4 www.scienceindustries.ch/fr/ article/13702/code-de- cooperationpharmaceutique

L’UNE DES SOLU- TIONS SERAIT DE

RENONCER AUX DIFFÉRENTS SPONSORS LIÉS

À L’INDUSTRIE

DR PHILIPPE EGGIMANN

Président de la Société vaudoise de médecine (SVM) Président de la Société médicale de la Suisse romande (SMSR)

Chemin de Mornex 38 1003 Lausanne

philippe.eggimann@svmed.ch (www.svmed.ch)

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