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Revue Médicale Suisse–
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1er décembre 2010actualité, info
revue de presse
Le médecin de Bernard Rappaz dépose un recours auprès du TF
Alimenter un patient de force impli
que un risque de mortalité de 60%.
C’est du moins ce qu’affirme Hans Wolff, le médecin adjoint respon
sable de l’Unité pénitentiaire aux HUG. Soutenu par les Hôpitaux uni
versitaires de Genève (HUG), le mé
decin de Bernard Rappaz a déposé hier un recours auprès du Tribunal fédéral contre l’obligation qui lui a été faite par la justice valaisanne de nourrir de force le chanvrier.
Ces injonctions étant nominales, elles visent directement Hans Wolff.
Le médecin maintient que le fait de nourrir son patient de force serait non seulement contraire à l’éthique médicale, mais qu’elle mettrait for
cément Bernard Rappaz en danger.
«Il faudrait user de la force pour le maintenir attaché afin de lui placer un tube nasogastrique», ditil en évo quant les risques de blessures lors de telles opérations. Une se
conde possibilité serait un coma point de vue
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arti ficiel, guère moins risqué.
Par ce recours, l’objectif de l’avocat du médecin et des HUG, Michel Hal
périn, est de faire constater la nullité des injonctions, estimant qu’il n’exis
te aucun droit qui les justifie : «Don
ner un ordre qui n’a pas de base lé
gale est illégal.» Il répète que, selon la législation, la volonté du patient est centrale, même si c’est celle d’un détenu. «Nous sommes en droit de dire qu’une alimentation de force est inapplicable d’un point de vue déon
tologique», ditil, faisant référence à l’arrêt du Tribunal fédéral du 26 août.
Ce dernier s’était interrogé sur la vio
lation des droits de l’homme que constituerait l’alimentation forcée du chanvrier.
Selon Hans Wolff, «il est impossible d’y procéder, ni dignement, ni dans le respect des règles de l’art.» Et son avocat d’ajouter que les autorités valai sannes «n’ont peutêtre pas me
suré tous les impacts de leur déci
sion». (…)
Feriel Mestiri Le Temps du 24 novembre 2010
Etudes de médecine : toujours plus d’obstacles
Alors que la Suisse manque de mé
decins, les obstacles se multiplient sur la route menant à cette profes
sion. Dès 2011, les étudiants de mé
decine devront payer 2200 francs pour passer leurs examens de fin d’études, contre 660 francs aujour
d’hui. Le 17 novembre dernier, le Con seil fédéral a accepté cette ré
vision du montant prévu initialement, à savoir 3200 francs. Adoptée en 2008, une ordonnance à la loi sur les professions médicales prévoit la réforme des examens de fin d’étu
des. Dès 2011, en lieu et place des examens fédéraux annuels, dont la dernière session en 6e année con
sistait en seize épreuves théoriques et pratiques, les étudiants de méde
cine ne seront soumis à ce type d’éva
luation qu’à la fin de leurs études, sous la forme de deux examens seu
lement, un écrit et un pratique. (…) Cette augmentation gigantesque, pré sentée par l’administration fédé
rale comme une participation au coût total du nouvel examen, estimé à 6500 fr. par candidat, a suscité l’op
position aussi bien des étudiants que des facultés de médecine et de cer
tains parlementaires. Selon la Swim
sa (Swiss Medical Students’ Associa
tion) rien n’explique une telle hausse du coût de l’examen, puisqu’il sera de dimensions réduites. «Nous inter
prétons cette décision comme une volonté de faire des économies sur le dos des étudiants», exprime Ro
land Fischer, chargé du dossier. L’as
sociation dénonce l’inégalité de trai
tement face aux étudiants des écoles polytechniques, qui reçoivent un di
plôme fédéral en fin de cursus sans débourser un sou. De même, les médecins européens ne payent pas leur examen final et n’ont qu’à s’ac
quitter de la somme de 680 fr. pour pouvoir exercer en Suisse. (…) La Swimsa compte maintenant sur une initiative parlementaire déposée au Conseil national pour revenir sur cette décision. Cette initiative, fruit de l’intervention du député Jacques Neirynck (pdc/VD) le 23 septembre dernier, propose de réduire le coût de l’examen au seul émolument ad
ministratif de 200 francs. Pour M.
Neirynck, les taxes prévues sont une
«anomalie» découlant d’«une logi que sans précédent dans le monde aca
démique». Au même titre que les étu
des, l’examen doit rester «un service public et un investissement collec
tif». De plus, «la Suisse manque de médecins», clametil. «Alors que le nombre de diplômés devrait aug
menter de 20% pour assurer la re
lève, on continue à poser des obs
tacles à leur formation.» (…) Jacques Neirynck a déposé, le 17 juin dernier, une autre initiative parle
mentaire. Il demande que la Confé
dération «réglemente (…) le nombre d’étudiants accédant aux facultés universitaires» «en veillant au renou
vellement du corps médical». Les cantons, qui aujourd’hui «adaptent le nombre d’étudiants admis à la capa
cité des cliniques» devront faire l’in
verse : «ajuster la capacité d’accueil des facultés au nombre de médecins nécessaires». Pour cela, ils bénéfi
cient du soutien de fonds fédéraux.
L’objet a été accepté à la Commis
sion de la science de l’éducation et de la culture et présenté au Conseil national sous forme de motion.
Isaline Thorens Le Courrier du 24 novembre 2010
Dr Koch rapporte la cause du choléra. On devrait pouvoir es- sayer de communiquer le choléra à des condamnés à mort en leur faisant ingérer des cultures de bacil
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