revue de presse
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Revue Médicale Suisse–
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5 mai 2010actualité, info
Médecines complémen- taires : comment prendre en compte la votation ?
A formulation ambiguë, réponse am
biguë. En votant l’article constitution
nel «pour la prise en compte des mé
decines complémentaires», le 17 mai 2009, bien des citoyens ont cru que cela conduirait à la réintroduction auto
matique des cinq méthodes exclues de l’assurance de base par Pascal Couchepin. Il n’en est rien. L’article plébiscité par 67% des électeurs ne fait que poser un principe dans l’es
poir, il est vrai, de faciliter la réintro
duction de l’homéopathie, la phyto
thérapie, la médecine traditionnelle chinoise, la thérapie neurale et la médecine anthroposophique.
Une nouvelle étape vient d’être fran
chie à cet égard : les sociétés repré
sentant ces cinq disciplines ont dé
posé officiellement une demande pour inscrire leurs prestations dans le ca
talogue de l’assurance de base obli
gatoire. Le Département fédéral de l’intérieur (DFI) prendra une décision d’ici à la fin de l’année.
Rien n’est acquis car les critères n’ont pas changé. Les demandes doivent toujours satisfaire aux critères d’effi
cacité, d’adéquation et d’économici
té inscrits dans la loi sur l’assurance maladie. En 2005, l’Office fédéral de la santé publique était parvenu à la conclusion que ces critères n’étaient pas remplis par ces disciplines qui avaient été introduites à titre d’essai dans le catalogue de l’assurance de base.
Le critère litigieux était et reste celui de l’efficacité qui, selon la loi, doit être démontrée par des méthodes scientifiques. «Le nouvel article cons
titutionnel ne demande pas une mo
dification de la loi, rappelle le porte
parole du DFI, JeanMarc Crevoisier.
Le cas échéant, ce serait au parle
ment de s’en préoccuper».
Ce qui a changé par contre, c’est le responsable du dossier. Avec le rem
placement de Pascal Couchepin par Didier Burkhalter, les partisans des médecines complémentaires espè
rent une meilleure écoute. Une ren
contre a été organisée le 23 février dernier avec une délégation de l’in
tergroupe parlementaire «Médecine complémentaire».
Membre de la délégation, le socia
liste fribourgeois JeanFrançois Steiert a trouvé le ministre disposé au dialo
gue. Il espère que «cela montre la vo
lonté d’être plus ouvert sur le choix des méthodes scientifiques».
C’est bien là le fond du problème.
Les médecines complémentaires se prêtent mal aux expériences tradi
tionnelles en double aveugle. Leurs partisans revendiquent dès lors une autre approche méthodologique. Mais encore fautil que les experts y soient disposés et ceuxci n’ont pas changé depuis la période Couchepin.
Didier Burkhalter a cependant con
senti un geste en modifiant le régle
ment de la Commission fédérale des prestations. Celleci pourra faire ap
pel à des experts indépendants. (…)
Christiane Imsand Le Courrier du 30 avril 2010
Soins médicaux en fin de vie
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