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[Compte rendu de :] Rousseau et les sciences / Bernadette Bensaude-Vincent et Bruno Bernardi. - Paris : L'Harmattan, 2003

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[Compte rendu de :] Rousseau et les sciences / Bernadette Bensaude-Vincent et Bruno Bernardi. - Paris : L'Harmattan, 2003

RIEDER, Philip Alexander

RIEDER, Philip Alexander. [Compte rendu de :] Rousseau et les sciences / Bernadette

Bensaude-Vincent et Bruno Bernardi. - Paris : L'Harmattan, 2003. Gesnerus , 2005, vol. 62, p.

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Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:84723

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291 das literarische Feld (z.B. im Roman Jane Eyre) als auch über Diskurs und Praxis der Psychiatrie nähert. Anne Shepards Vergleich einer öffentlichen und einer privaten Anstalt um 1900 zeigt schliesslich die Fruchtbarkeit komparatistischer Ansätze für die Psychiatriegeschichte auf.

Gemäss eigenem Anspruch will der Sammelband einerseits eine praktische Ein- führung, andererseits Perspektiven und ein agenda setting für eine zukünftige Psych- iatriegeschichte bereitstellen. Während ersteres in den meisten Beiträgen gelingt, greift die vorgeschlagene Neuausrichtung der Psychiatriegeschichte zu kurz. Die Beschränkung auf class und gender ist forschungspragmatisch zwar verständlich, wissenschaftspolitisch jedoch wenig einleuchtend. Denn gerade die psychiatrische Tradition des ehemaligen Empires wäre mit Vorteil und Gewinn auf die strukturie- rende Kraft der Kategorie race zu befragen. Dass Fragestellungen der postcolonial studies weder erwähnt noch diskutiert werden, stellt einen Mangel des ansonsten lesenswerten Buches dar.

Brigitta Bernet, Zürich

Bensaude-Vincent, Bernadette; Bernardi, Bruno (Dir.): Rousseau et les sciences.

Paris, L’Harmattan, 2003. 316 p. (Collection Epistémologie et philosophie des sciences).I25.90. ISBN 2-7475-5100-8.

Littérateur, pédagogue, romancier, musicien, correspondant, Jean-Jacques Rousseau est lu aujourd’hui comme une figure à multiples facettes. Face aux critiques réitérées par Rousseau lui-même contre le savoir livresque et les sciences, les auteurs de cet ouvrage interrogent les liens entretenus par Rousseau avec différents registres du savoir de son temps. Il faut commencer par applaudir l’effort fourni par les seize auteurs de cet ouvrage. La somme d’érudition qu’ils parviennent à mobiliser permet de cerner les lectures, les références et le contexte savant à partir duquel Rousseau pense et écrit. C’est ainsi à la fois la culture scientifique de Rousseau et l’état des savoirs de son temps qui émergent comme les objets de l’ouvrage. L’étude du cas Rousseau incite les auteurs à proposer un arrêt sur image sur l’état du savoir dans chacun des contextes intellectuels envisagés, à préciser ce que pouvaient être alors un auteur (scientifique) et sa production dans le monde très sérieux des «amateurs»

du XVIIIesiècle.

Le premier apport de l’ouvrage consiste à mieux cerner la place de chaque do- maine dans le parcours de Rousseau. A commencer par Rousseau et la musique, thème abordé par Frédéric Buzon et André Charrack. Le premier s’attache plus particulièrement au système de notation musicale inventé par Rousseau, alors que le second reconstruit la philosophie musicale du philosophe. L’étude des idées et des concepts mathématiques présents dans les écrits de Rousseau donnent lieu à une série de contributions. Evelyn Barbin propose des réflexions stimulantes sur l’influence du mathématicien Bernard Lamy sur la pensée de Rousseau. Gabriella Radica réalise un inventaire du vocabulaire mathématique du Contrat social et s’interroge sur les rapports existants entre le concept de volonté générale et le calcul intégral. Berna- dette Bensaude-Vincent et Bruno Bernardi restituent le manuscrit des Institutions chymiques de Rousseau dans son contexte d’énonciation en insistant sur sa pratique expérimentale, son assiduité à suivre les cours de Rouelle et ses échanges avec

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d’autres passionnés de chimie. Bernadette Bensaude-Vincent reprend le même manuscrit dans une seconde contribution dans laquelle elle problématise la consis- tance du texte sur la chimie et les affirmations négatives sur les sciences énoncées par Rousseau à la même période (1740–1750). La botanique est présentée par Rousseau lui-même comme un délassement à la fin de sa vie. Jean-Marc Droin montre qu’en dépit de cette modestie, Rousseau fait preuve d’une connaissance étendue de l’ou- vrage-clé de Linné et que ses pratiques de la botanique «s’accommodent fort bien en fait d’un apprentissage méthodique de la botanique scientifique». Rousseau se trouve solidement enraciné dans un réseau de botanistes dont les échanges sont étudiés par Alexandra Cook. Jean-Luc Guichet, pour sa part, reconstitue les rapports de Rous- seau avec les animaux, notamment dans la conceptualisation de son anthropologie sociale et historique. Au-delà des domaines scientifiques reconnus, d’autres auteurs du volume examinent les lectures et les prises de positions de Rousseau face à d’autres corps de savoirs. Huguette Krieff reconstruit l’usage fait par Rousseau des écrits de voyage et dégage des indices sur l’influence de cette littérature sur sa manière de pen- ser l’homme à l’état de nature et en société. Martin Rueff restitue l’importance de l’optique dans la théorie de l’homme de Rousseau. Francine Markovits centre sa contribution sur la profession de foi du vicaire savoyard et aborde par ce biais le point de vue de Rousseau sur la théologie. Céline Spector interroge les liens critiques exis- tant entre Rousseau et ce qu’elle qualifie comme «l’économie politique naissante», pour reconstruire un modèle rousseauiste caractérisé par la suprématie des fins mo- rales et politiques. Plus librement, et un peu en marge de l’axe adopté par les autres contributeurs, deux contributions tentent de restituer le rapport de Rousseau avec les savoirs dans la logique de l’homme lui-même. Mariafranca Spallanzani pense le rapport global de Rousseau avec l’histoire naturelle et remet celui-ci dans une logi- que anthropologique. Frédéric Lefebvre, pour sa part, considère les métaphores employées par Rousseau dans le même ouvrage. Son analyse se concentre sur les nuances – importantes – qu’apporte Rousseau à la métaphore corporelle pour dé- signer le corps social. L’analyse contextuelle de l’analogie de la montre employée par Rousseau permet d’en recouvrer le sens précis.

La lecture de l’ouvrage apporte de nombreuses pistes de réflexion, mais aussi de nouvelles questions. Rousseau pouvait-il maîtriser les textes et connaître aussi par- faitement ces domaines que le suggèrent les analyses de spécialistes contemporains?

Par ailleurs, la bonne qualité des contributions ne parvient pas à occulter l’éclatement de l’objet. L’impression qui gagne le lecteur au fur et à mesure de sa progression est le conditionnement de l’image historique des savoirs mobilisés par Rousseau par les limites disciplinaires d’aujourd’hui: il en résulte un objet historique compartimenté.

Le danger est de toute évidence de perdre une vue d’ensemble. Bruno Bernardi, auteur d’une contribution sur l’étude des métaphores employées dans plusieurs im- primés et manuscrits politiques de Rousseau, aborde ce problème méthodologique et s’efforce d’accéder «au cœur de la pensée qui se fait»; c’est là une tentative louable qui tend à rassembler l’éparpillement apparent. Elle pourrait être poursuivie, mais en attendant une synthèse qui permettrait de réintégrer en quelque sorte Rousseau dans son ensemble dans cette problématique, l’ouvrage lu se présente comme une excel- lente entrée en matière.

Philip Rieder, Genève

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