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L’imaginaire gustatif et alimentaire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Appel à contributions pour le volume 8, n° 2(16)/ 2015

ESSACHESS – Journal for Communication Studies www.essachess.com1

L’imaginaire gustatif et alimentaire

Coordination :

Jean-Jacques BOUTAUD (CIMEOS, équipe 3S, EA4177, Université de Bourgogne, France) et Stéphane DUFOUR (CIMEOS, équipe 3S, EA4177, Université de Bourgogne, France)

Entre le nutriment et l’aliment, l’aliment et l’objet de goût, toute la trajectoire du sens. Elle s’origine dans les sens et les sensations, avant d’atteindre l’essence du goût, la quintessence de l’émotion gustative. Une trajectoire à la fois discrète et complexe, de saveur en valeur, de mots en moments marqués d’émotions.

En ouvrant le dossier sur l’imaginaire gustatif et alimentaire, nous invitons à suivre tous les chemins qui mènent à l’homme par le goût et la séduction alimentaire. Mais le contrechamp ne mérite pas moins d’être éclairé, en quittant le versant irénique du bon pour verser dans l’imaginaire du nauséabond et du dégoût. Ne forçons pas le trait. Le goût et l’émotion gustative portent déjà vers de belles contrées imaginaires qui nourrissent l’homme depuis les temps les plus anciens. Une quête mythique, légendaire, universelle, dont il n’est pas question de refaire l’histoire et l’encyclopédie dans ce dossier, mais de sentir l’acuité, aujourd’hui, à travers les phénomènes de communication qui prennent les aliments pour objet, signe, symbole, totem et problème aussi.

De toute évidence, du pain sur la planche, mais plus encore la promesse d’un vaste sujet qui, à l’image des saveurs, requiert l’attention dans le détail. En attaquant un tel sujet, le dossier doit pouvoir et savoir composer avec le sociologique et le phénoménologique, le sémiotique et l’herméneutique, le linguistique et le multimodal. Et comme toute approche digne de ce nom en communication, le propos interdisciplinaire doit donner matière à création, sans risque de s’abandonner à un fade méli-mélo de notions ou d’idées déjà recuites.

Pas de recettes donc, pour travailler au cœur ce sentiment gustatif, mais des pistes variées, contrastées, pour concevoir l’imaginaire qu’il déploie.

-­‐ l’imaginaire et l’axiologique : entre nature et culture, plaisir et santé, perception des saveurs et plan de projection des valeurs, l’imaginaire gustatif et alimentaire procède du pratique et du mythique, de l’éthique et de l’esthétique, en passant par toutes les nuances du sentiment gustatif. Il est proposé de détacher et d’analyser en propre l’une de ces valeurs investies dans les aliments ou de décrire le système de valeurs porté par l’imaginaire de consommation ;

-­‐ les lieux de l’imaginaire alimentaire : des marchés, qui introduisent de la ruralité dans l’urbanité ; de la cuisine, qui s’ouvre désormais sur de multiples espaces sociaux et médiatiques dévoilant une part de ses mystères au plus grand nombre, à la table, lieu de liturgie alimentaire ; des caves dans la profondeur des sous-sols configurées comme de puissantes sources de sacralité aux terroirs, sur le plan horizontal, où prennent racine des récits et des histoires, jusqu’aux aliments eux-mêmes dont Roland Barthes a montré le potentiel évocateur, l’imaginaire se nourrit d’une multitude de lieux.

                                                                                                               

1 La revue ESSACHESS est indexée dans les bases de données internationales Scopus Elsevier, ProQuest CSA, EBSCO Publishing, Ulrich’s, Gale, J-Gate, Index Copernicus, CEEOL, DOAJ, SSRN, DRJI, SSOAR, GESIS, Genamics et en cours de référencement dans d’autres bases de données.

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-­‐ l’imaginaire culinaire et gastronomique : à partir des deux phénomènes marquants dans la valorisation des pratiques alimentaires, la démocratisation du goût et l’esthétisation du quotidien, comment s’opère le déplacement entre l’acte de manger et le luxe de situation que représente le gastronomique, à travers mots, attitudes, dispositifs, stratégies ? Tout un ensemble d’acteurs de l’alimentaire, qu’ils soient professionnels ou particuliers, marques, médias, produisent un discours qui va du geste culinaire ordinaire à la sublimation du sentiment gastronomique élevé au plus haut degré.

Comment décrire ce phénomène ?

-­‐ l’imaginaire et le spirituel : bien que la société moderne prétende avoir achevé sa sécularisation, l’alimentation combine une dimension matérielle avec une projection spirituelle en restant intimement liée à un système de croyances, qu’elles soient d’ordre religieux ou simplement de l’ordre de la superstition populaire. Autant de dogmes, de craintes, de traditions, tout un imaginaire, qui prescrivent un régime alimentaire, interdisent des aliments, régissent des préparatifs et des pratiques culinaires et alimentaires en fêtes, festins ou dons, règlent des rituels et véhiculent des mythes, etc.

-­‐ imaginaire, discours et récit : du cinéma aux diverses formes d'art, des dégustations oeno- gastronomiques aux blogs de cuisine, de la photographie à la mode, la nourriture est au centre de nombreux discours qui l’analysent et la racontent, en l’investissant de valeurs multiples et en l'insérant dans des programmes narratifs multiformes. Quelles sont les traces laissées par de tels discours ? Et comment ces discours affectent-ils notre perception de la réalité ? Quelles sont, enfin, les potentialités des médias par rapport à la représentation de la nourriture et du goût – et, en particulier, de leur dimension sensible et culturelle ?

-­‐ l’imaginaire et l’identitaire : de terres en terroirs et territoires, de local en global, le goût s’inscrit dans l’espace, comme autant de sources et de points d’ancrage culturels pour l’imaginaire. Les pratiques alimentaires sont à la fois point de fixation, d’expression mais aussi de différenciation identitaire entre les catégories sociales et lieu de rencontre entre identités et cultures différentes, notamment dans un monde marqué par le nomadisme, l’hybridation, le métissage. Comment aborder cette question identitaire et son lien avec l’imaginaire, sur des bases saines et sereines, sans réveiller le vieux débat sur l’identité gastronomique consubstantiellement attachée à l’histoire et l’excellence d’un pays, et en valorisant bien davantage les aspects patrimoniaux, culturels, historiques et sociaux qui participent de la construction identitaire comme processus complexe au niveau du goût et de l’imaginaire alimentaire ?

Dates importantes :

-­‐ 1 mars 2015 : envoi de la proposition d’article en anglais ou en français sous forme d’un résumé d’environ 2 pages (comportant 5 mots-clés et bibliographie sélective récente) ;

-­‐ 15 avril 2015 : notification des résultats ;

-­‐ 01 septembre 2015 : soumission intégrale de l’article ; -­‐ 15 novembre 2015 : acceptation définitive de l'article.

Pour de plus amples informations consultez la page de la revue en ligne : www.essachess.com

Les propositions d’article et les questions complémentaires doivent être adressées à : essachess@gmail.com

Les auteurs dont les articles auront été acceptés en seront avisés par e-mail.

La revue sera publiée le 23 décembre 2015.

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