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Utilisation de Facebook par les adolescents de treize à quinze ans à Lausanne

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Academic year: 2022

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Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 30 mars 2011 719 Notre sondage de population montre que

plus on vieillit, moins on a envie de démé- nager dans un quartier intergénérationnel (figure 1).

Suite aux entretiens avec les personnes de plus de 80 ans (tableau 1), on constate que :

• elles préfèrent aider une personne de leur âge plutôt que de garder les enfants de la voisine ;

• elles ne sont pas prêtes à s’investir dans la vie de quartier ;

• elles ne quitteraient pas leur médecin traitant pour celui du quartier ;

• aucune d’entre elles ne déménagerait dans un quartier intergénérationnel.

Limites

Le concept de quartier intergénération- nel étant encore nouveau, notre principale difficulté a été d’en donner une définition.

Nos échantillons étant limités, les résul-

Remerciements

Nous remercions notre tuteur le Pr A. Pécoud ainsi que les personnes ayant répondu à nos ques- tionnaires et les différents intervenants : M. O.

Fran çais (Conseiller municipal à Lausanne et Con- seiller national du canton de Vaud), M. Y. Chrétien (architecte au SSP), Mmes D. Von Der Mühll (urba- niste à l’ENAC), S. Lavadinho (assistante à l’ENAC) et A.-D. Micheli Styger (adjointe, responsable de la section sociale du SASH), M. E. Tilbury (architecte responsa ble de «Métamorphose»), la Dresse S.

Monod (CHUV), le Dr P. Schaller (GMO à Ge- nève), les Prs J. Cornuz (CHUV) et A. Rougemont (directeur de l’IMSP à Genève) pour nous avoir guidées dans notre re cherche.

tats sont non représentatifs de la population générale. En outre, les interrogés de plus de 80 ans vivaient tous à domicile, sans aide pour la plupart. Nous aurions voulu in- terroger des personnes vivant en EMS, mais cela nous semblait discutable éthiquement car souvent elles n’ont plus le choix de leur lieu de vie.

Enfin, notre questionnaire constitue en lui- même une limite, les personnes âgées ayant parfois de la peine à se projeter dans un quartier intergénérationnel.

finalement

Selon la littérature, les quartiers intergé- nérationnels répondent aux besoins des personnes âgées d’aujourd’hui et séduisent celles de demain, mais d’après notre étude, nos aînés ne sont pas prêts à s’investir dans cet idéal au contraire des plus jeunes. En effet, proposer des constructions incitant à

Personnes de plus de 80 ans vivant à domicile : dans Toujours Souvent Parfois Jamais un quartier intergénérationnel, à quelle fréquence (en %) (en %) (en %) (en %) sont-elles intéressées à… ?

Aider une personne du même âge (faire la lecture du 45 33 22 0

journal)

Garder les enfants de la voisine en échange d’un service 11 17 44 28 Participer à une activité de loisir avec des personnes de 0 22 22 56 tous âges

Participer à une activité de loisir avec des personnes de 11 17 17 55 même âge

Travailler dans le quartier (bibliothèque, épicerie) 5 17 17 61

Changer de médecin traitant au profit de celui du quartier 17 0 11 72 Tableau 1. Résultats de l’enquête menée auprès de personnes de plus de 80 ans

Bibliographie

1 Edwards P. Vieillir en restant actif : cadre d’orienta- tion. Madrid : Organisation mondiale de la santé, 2002.

2 Guffens C. Où vivre ensemble ? Etude de l’habitat à caractère intergénérationnel pour personnes âgées.

Namur (B) : Fondation Roi Baudouin, 2006.

3 de Suza EM. Intergenerational interaction in health promotion : A qualitative study in Brazil. Rev Saúde Pública 2003;37:463-9.

4 Kendig H, Browning C, Pedlow R, et al. Health, so- cial and lifestyle factors in entry to residential aged care : An Australian longitudinal analysis. Age Ageing 2010;39:342-9.

5 Kalache A, Plouffe L, Purdy K, et al. Global age- friendly cities : A guide. Genève : Organisation mon- diale de la santé, 2007.

se côtoyer ne suffit pas pour créer des liens.

Un changement des mentalités dans la so- ciété semble donc nécessaire pour réaliser l’intergénérationnel.

Utilisation de Facebook par les adolescents de treize à quinze ans à Lausanne

Bertrand Beysard, Cédric Bongard, Gaël Bryois, Christophe Jobé et Damien Schaffner

problématique

Facebook, un nouvel outil intégré de com- munication basé sur internet, a séduit plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde.

Il offre un environnement d’interaction so- ciale aux possibilités multiples. Du fait de la quasi-absence de garde-fous dans l’utilisa- tion de cet outil et de l’exposition virtuelle- ment universelle des informations échan- gées, l’utilisation de ce site par les jeunes (et notamment les mineurs) soulève des questions tant parmi les professionnels de

la santé que dans les milieux de la préven- tion. Le manque de données quant à l’utili- sation de Facebook par les adolescents en Suisse a motivé notre recherche.

objectifs

Notre travail a visé à estimer chez des adolescents lausannois âgés de treize à quinze ans : 1) le pourcentage d’utilisateurs de Facebook ; 2) le temps d’utilisation quoti- dien et 3) le lieu d’utilisation de l’ordinateur.

méthodologie

Nous avons ciblé les adolescents âgés de treize à quinze ans car treize ans est l’âge minimum requis pour ouvrir un compte sur Facebook et parce que cette tranche d’âge correspond à celle des élèves du dernier cycle de scolarité obligatoire. Nous avons demandé à des élèves de cette tranche d’âge, rencontrés dans la rue à Lausanne et dans deux classes d’école, de répondre de façon anonyme à un questionnaire struc- turé évaluant l’utilisation de Facebook. Nous

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avons évalué l’utilisation de ce site selon les filières scolaires, voies de préparation à l’uni- versité (VSB), aux écoles professionnelles (VSG) ou aux apprentissages (VSO).a Etant donné le peu de temps imparti pour réaliser cette recher che, une stratégie d’échantillon- nage basée sur toutes les écoles n’était pas possible et le questionnaire n’a pas pu être prétesté.

résultats

Nous avons rencontré 157 adolescents (92 filles, 65 garçons, âge moyen de 14,2 ans) dans des lieux publics à Lausanne, 42 aux collèges de l’Elysée et des Bergières.

L’utilisation de Facebook est rapportée par 82,2% des élèves (82,6% chez les filles et 81,4% chez les garçons). Le temps moyen d’utilisation est de 101 minutes par jour avec une médiane de 60 minutes par jour (mé- diane de 90 min/jour chez les filles et 60 min/jour chez les garçons). Le temps mé- dian d’utilisation était différent en fonction des filières des étudiants : 60 min/jour pour les étudiants de la filière préuniversitaire,

75 min/jour pour les étudiants de la filière écoles professionnelles et 120 min/jour pour les étudiants en filière préapprentissage. Le temps médian passé par les adolescents sur Facebook est de 71 min/jour si l’ordinateur se trouve dans une pièce commune et de 115 min/jour s’il se trouve dans leur cham bre.

conclusion

Une large majorité des adolescents utili- sent Facebook et l’utilisation quotidienne de ce site occupe une part importante de leur temps. D’autres études devraient examiner quelles sont les activités sacrifiées par l’uti- lisation de ce site et, plus généralement, d’internet. Cette forte utilisation de Facebook par les adolescents suggère que les ré- seaux sociaux devraient être pris en compte par les professionnels de la santé et les autres acteurs en contact avec les adoles- cents (inclus leur famille). Plus généralement, il faut s’interroger sur l’impact de Facebook sur la santé des adolescents mais aussi sur l’utilisation de ces réseaux comme moyens et véhicules de promotion de santé. Les données présentées reflètent l’opinion d’un petit groupe de jeunes ; elles devraient être vérifiées dans un collectif plus large pour

s’assurer qu’elles correspondent à la réalité pour l’ensemble des jeunes de notre région.

720 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 30 mars 2011 a VSB : voie supérieure baccalauréat ; VSG : voie supérieure

générale ; VSO : voie supérieure option.

Remerciements

Nous remercions les Prs P. Bovet et J.-B. Daeppen, nos tuteurs. Nous remercions aussi le Pr P.-A.

Michaud, le Dr P. Stephan, l’ONG Action innocence, Mme S. Booth ainsi que les collèges de l’Elysée et des Bergières pour leur aide précieuse.

Bibliographie

• Michaud PA, Bélanger R. Les adolescents, internet et les nouvelles technologies : un nouveau pays des merveilles ? Rev Med Suisse 2010;6:1320-5.

Moreno MA, Vanderstoep A, Parks MR, et al. Re- ducing at-risk adolescents’ display of risk behavior on a social networking web site : A randomized control- led pilot intervention trial. Arch Pediatr Adolesc Med 2009;163:35-41.

Orr ES, Sisic M, Ross C, et al. The influence of shyness on the use of Facebook in an undergraduate sample. Cyberpsychol Behav 2009;12:337-40.

Valkenburg PM, Peter J. Online communication and adolescent well-being : Testing the stimulation versus the displacement hypothesis. J Computer-Mediated Communication 2007 ; 12, article 2. http://jcmc.indiana.

edu/vol12/issue4/valkenburg.html

Wilson K, Fornasier S, White KM. Psychological predictors of young adults’ use of social networking sites. Cyberpsychol Behav Soc Netw 2010;13:173-7.

Ybarra ML, Mitchell KJ. How risky are social networking sites ? A comparison of places online where youth sexual solicitation and harassment oc- curs. Pediatrics 2008;121:e350-7.

Troubles obsessionnels compulsifs : «nouvelle maladie» ?

Emily Berthet, Quentin Guélat, Anne Pelet, Nathalie Rochat et Caroline Schnider

problématique et objectif En 1980, s’inscrit dans le Diagnostic and statistical manual III (DSM III) une nouvelle entité : le trouble obsessionnel compulsif (TOC). Au vu de sa prévalence actuelle (es- timée à 2%), de l’augmentation des coûts liés à l’invalidité, de l’intérêt des médias, de l’industrie pharmaceutique et de la popula- tion pour ce sujet, il paraît pertinent de cher- cher comment ces différents acteurs ont in- fluencé la définition de la maladie. De ce fait, nous nous posons les questions sui- vantes : est-ce une nouvelle maladie, une redéfinition d’une entité préexistante ou une construction arbitraire sous l’influence de divers enjeux ?

Notre projet vise donc à réaliser une étude qualitative sur l’émergence d’une ma- ladie dans la société. Sur la base d’une recherche de littérature et de plusieurs en- tretiens semi-structurés, nous cherchons à identifier les différents protagonistes impli-

qués dans ce processus en nous appuyant sur l’exemple des TOC. Nous avons ainsi rencontré, un historien, un anthropologue et l’association AETOC pour la dimension socioculturelle. Des psychiatres, un géné- raliste, une psychologue pour les aspects cliniques et thérapeutiques. Le médecin- conseil de l’assurance invalidité (AI), de la VISANA et un délégué médical Pfizer pour le lien économique.

une histoire d

obsession Historiquement, la notion d’obsession date du XIXe siècle, depuis la naissance de la psychiatrie. Le TOC résulte de la fragmen- tation de la névrose obsessionnelle en dif- férentes entités sur une base d’observations symptomatiques athéoriques. En effet, la notion de «troubles psychonévrotiques» dans le DSM I est passée à la notion de «troubles anxieux et TOC» dans le DSM III.

sociopathie

?

D’un point de vue anthropologique, les facteurs socioculturels, notamment la reli- gion et les rites sociaux peuvent influencer le développement de TOC. Par ailleurs, la société actuelle conduit à une individualisa- tion du sujet, le soumettant à de nombreu- ses pressions, comme notamment la sur- responsabilisation, pouvant participer au développement de psychopathologies. Ce- la étant, ce ne sont que des hypothèses. Il semblerait que les TOC existent tout de même depuis de nombreuses années et résulteraient aussi d’une interprétation sub- jective des rites (par exemple la vision occi- dentale de rites propres à une tribu).

rôle de lamédecine

Une définition claire dans le DSM est utile au médecin malgré les critiques concer- nant la perte d’influence des modèles psy-

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Références

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