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Td corrigé Séquence 1 : L'humanisme, une nouvelle vision de l'homme ... - AWS pdf

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Texte intégral

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Séquence 1 : L’humanisme, une nouvelle vision de l’homme et du monde

OBJETS D’ÉTUDE : Convaincre, persuader, délibérer : Argumentation directe et argumentation indirecte

Un mouvement littéraire et culturel : L’humanisme Perspectives : Étude des genres et registres

Étude de l’argumentation et des effets sur le destinataire Approche de l’histoire littéraire et culturelle

Problématique : Quelle(s) vision(s) de l’homme et du monde proposent les humanistes ? OBJECTIFS :

LECTURE / HISTOIRE LITTÉRAIRE

- Connaître les caractéristiques de l’humanisme - Savoir analyser un texte argumentatif.

ÉCRITURE / MÉTHODE

- Revoir la méthode de la lecture analytique - Savoir rédiger une question de synthèse - Connaître la méthode de la dissertation MAÎTRISE DE LA LANGUE

- Connaître les caractéristiques de l’essai.

- Découvrir l’argumentation indirecte

- Maîtriser les caractéristiques des registres didactique et polémique -

S’interroger sur le renouvellement de la langue au XVIème siècle

ANALYSE DE L’IMAGE

- Mettre en rapport un texte et une image

- Analyser les représentations du savant humaniste ORAL

- Proposer un compte-rendu oral d’un travail de groupe

Lectures analytiques :

- Montaigne, Essais, « Des cannibales », chap. 31 - Thomas More, L’Utopie, 1516, manuel p. 206-207 - Agrippa D’Aubigné, Les Tragiques

- Rabelais, Pantagruel, « lettre de Gargantua à Pantagruel », livre II, chap. VIII, 1532 ; Français 1ère Magnard p. 210-211 Documents complémentaires :

 L’humanisme : vision de l’homme et du monde .

- Théodore de Bry, illustration tirée du livre des Voyages en Amérique, 1592 - Léonard de Vinci, Les proportions du corps humain d’après Vitruve, 1492 - L’île de l’Utopie avec sa capitale Amaurote, 1516

 l’image du savant :

- Albrecht Dürer, Portrait d’Érasme, 1526

- Antonello de Messine, Saint Jérôme dans son cabinet de travail, 1475

-

Raphaël, L’École d’Athènes, fresque de la chambre de la Signature (Vatican), 1509-1510

- Rabelais, Gargantua, « l’abbaye de Thélème »

Évaluation :

à l’oral : compte-rendu d’analyse d’image.

à l’écrit : commentaire sur Rabelais, Gargantua, « l’abbaye de Thélème »

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Séance 1 :

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste.

Support : textes et documents de la séquence manuel de littérature.

RAPPEL : la notion de mouvement littéraire et culturel On reconnaît un mouvement littéraire :

- par ses thèmes dominants.

- par la constitution d’un manifeste littéraire, d’une doctrine commune aux écrivains influencés par les mêmes idées

- par la mise en valeur d’un chef de file (Érasme)

- par la rencontre des principaux écrivains dans des soirées, des cénacles, des salons….

- par l’adéquation entre les thèmes développés par les œuvres et la société de l’époque.

- La plupart des mouvements sont nommés a posteriori par des critiques, de même on définit plus tard les bornes de tel ou tel mouvement.

Mouvement littéraire = large groupe d’écrivains qui, à une époque donnée, sont réunis par un courant de pensée, c’est-à-dire par des tendances intellectuelles spécifiques et qui présente une opinion semblable de la situation politique et artistique du moment

À Partir des documents de la séquence, déterminez les caractéristiques du mouvement humaniste : - contexte historique (déterminez les dates du mouvement), scientifique, littéraire…

- les caractéristiques de l’écriture - les thèmes communs

- les genres utilisés…

1572 : Massacres de La Saint- Barthélemy

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Contexte historique, social, culturel

. Historique :

- guerres de religion opposant les catholiques et les Protestants jusqu’à l’édit de Nantes.

. Scientifique :

- découverte de la rotondité de la terre, des Amériques.

- découverte de l’imprimerie : diffusion facilité des savoirs. (1448) - héliocentrisme. (Copernic, 1543)

. Culturel :

- Chute de Constantinople en 1453 : les savants Grecs se réfugient en Italie.

→ quattrocento italien. (= XVème siècle)

- ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) : le français devient la langue officielle utilisée dans les documents administratifs.

Thèmes développés

- L’homme est au centre des préoccupations : importance de l’éducation, recherche de la connaissance complète mais aussi de la beauté physique

« mens sana in corpore sano »

- découverte de l’autre : recherche de la tolérance. naissance du mythe du bon sauvage.

- utopie

- contestation des querelles religieuses - traités politiques.

Genres utilisés

- essai - utopie - poésie

Caractéristiques de l’écriture

- inspiration antique grâce à la redécouverte des textes originaux.

- développement de la langue pour la littérature, recherche d’une création lexicale.

- inspiration italienne avec l’utilisation du sonnet en poésie.

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Séance 2 : HISTOIRE LITTÉRAIRE

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste : la représentation de l'homme

Mettre en rapport un texte et une image

Support: Pic de la Mirandole, De la dignité de l'homme Léonard de Vinci, L'Homme de Vitruve, 1490

 Analyse de l’extrait :

Les humanistes posent un nouveau regard sur l'homme, sur son esprit et sur son corps.

- le caractère précurseur de ce texte (fin du XVème) ;

- la situation d'énonciation: utilisation du « nous » et du « je » qui se réfèrent à Dieu, l'apostrophe à Adam, créature de Dieu mais aussi premier homme;

- la particularité de l'homme (opposition « Toutes les autres créatures » /« toi seul »,) ;

- la place assignée par l' « Architecte Suprême» à l'homme: « Je t'ai placé au centre de l'univers » ; - la liberté de l'homme :

. les verbes à la forme négative « Nous ne t'avons assigné » . les anaphores de «ni», « sauf de toute entrave »

. les expressions renvoyant à la notion de libre-arbitre « selon tes vœux et décision », « par toi élus », « suivant ton libre arbitre », « tu te fixeras », « d'après ton vouloir », « modeleur et sculpteur de toi-même», « selon la décision de ton esprit » ; on insistera sur le fait que la liberté de l'homme est la volonté de Dieu.

- le lien entre cette représentation de l'homme, sa place dans l'univers et l'Humanisme du XVIème siècle.

 Analyse du dessin

- l'influence de Vitruve, architecte romain du 1er siècle av. J.-C., qui inspire, au XVIème siècle, un nouveau système de mesure idéal, c'est-à-dire des règles fixant des rapports de proportion (ou « canons ») pour la figure et le corps; ce système s'écarte du modèle médiéval.

Pour Vitruve, le centre du corps est le nombril et le corps s'inscrit dans deux figures géométriques, le cercle et le carré;

lorsque l'homme étend ses bras et ses jambes, son corps est contenu dans un cercle dont le centre est le nombril ; et, la largeur correspondant à la hauteur, il s'inscrit aussi dans un carré ;

- le lien avec le dessin de Vinci (ressemblances et différences) : la représentation d'un corps masculin dans les mêmes figures géométriques (carré et cercle) mettant ainsi en évidence le système proportionnel; le nombril comme centre du cercle.

les deux figures géométriques chez Vinci ne se superposent pas, que l'homme est représenté dans deux positions différentes et que ce sont ces deux positions qui créent les figures géométriques (adaptation du canon vitruvien par Vinci pour dessiner 1'«

homo bene figuratus », l'homme « bien fait ») ;

- la nudité du corps et la sensation de force et de puissance, notamment par la représentation de ses muscles; l'équilibre et la stabilité du corps (pieds et mains au contact des lignes) ;

- et, pour l'anecdote ici, l'écriture de droite à gauche, pratique habituelle de Vinci.

 La représentation de l’homme.

le point commun entre les deux est l'image de l'homme comme figure centrale (parallèle entre l'expression du texte et le nombril de l'homme).

. on mettra ainsi en parallèle les expressions « modeleur et sculpteur de toi-même» et « imprime-toi la forme que tu préfères»

avec cette recherche de 1'« homo bene figuratus », cette quête des proportions idéales; c'est bien l'homme qui se construit lui- même, qui se dessine lui-même, dans la recherche de la perfection et de l'harmonie.

→ les éléments en relation avec ce courant culturel.

- la référence à l'Antiquité (influence de Vitruve) mais aussi l'appropriation (l'innutrition) de ces connaissances (adaptation du canon vitruvien à partir des propres recherches anthropométriques de Vinci) ;

- la référence aux deux figures géométriques considérées comme « parfaites» dans la pensée mathématique antique, ce qui confirme l'influence de l'Antiquité et la référence aux sciences dans le mouvement humaniste;

- la nouvelle perception de l'homme, qui devient le centre des préoccupations et la mesure de toute chose; l'importance de l'homme se confirme par le fait qu'il est placé« au centre du monde» ou du cercle, et qu'il est libre: il est une créature de Dieu, mais il a son autonomie, son libre arbitre; enfin, l'homme est saisi dans sa globalité, dimension intellectuelle mais aussi physique, d'où l'importance du corps humain et de sa représentation chez les artistes de la Renaissance.

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Séance 3 : LECTURE / HISTOIRE LITTERAIRE / MÉTHODE

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste : la représentation de « l'autre »

→ Découvrir une forme d’argumentation directe : l’essai

→ Maîtriser les caractéristiques des registres didactique et polémique

Revoir la méthode de la lecture analytique

Mettre en rapport un texte et une image

Support : Montaigne, Essais, « Cannibales »

gravure sur cuivre de Théodore de Bry, illustration tirée du livre Voyages en Amériques, MÉTHODE : la lecture analytique

1) analyse globale du texte : visée du texte, thèmes développés, genre, registres, type de texte, mouvement littéraire et culturel,

→ mise au point d’une problématique (le jour du bac : la question posée par l’examinateur), proposition des axes de lecture

2) analyse détaillée des procédés du texte. (lecture linéaire si nécessaire) 3) mise au point du plan détaillé

4) rédaction de l’introduction et de la conclusion.

→ Cette méthode est proche de celle du commentaire. Elle ne diffère que sur un point, la lecture analytique ne nécessite pas une rédaction complète.

1)

genre : essai

thème : les cannibales et les Portugais.

registre : didactique / polémique

type de texte : descriptif

mouvement littéraire : l’humanisme

Comment Montaigne décrit-il les sauvages ?

En quoi ce texte est-il représentatif de l’humanisme ? (ou Montrez que ce texte est représentatif…) Comment Montaigne dénonce-t-il les mœurs des Européens ?

I] Une description ethnographique II] La mise en place du mythe du bon sauvage.

2) Analyse détaillée des procédés du texte

Ligne Mots ou expressions du texte Observations et interprétations 1, 2,

24, 25 1, 4, 5, 6

« barbare », « barbarie »

« sauvages »

.barbare 1. étranger

2. vieilli : qui n'est pas civilisé

3. qui choque, qui est contraire aux usages

sauvage I] qui est à l'état de nature, qui n’a pas été modifié par l'homme

 (humains) primitif.

II] fig. qui fuit toutes les relations avec les hommes, se plait à vivre seul, isolé

 d’une nature rustre, grossière

 qui a quelque chose d’inhumain, marque un retour aux instincts primitifs.

→ On remarque donc que la notion de barbarie est assimilé pour Montaigne aux Européens et non aux Cannibales.

1 « Je » subjectivité de Montaigne

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2 « à ce qu’on m’en a rapporté » les propos de Montaigne rappellent que comme la plupart de ses contemporains, Montaigne se base uniquement sur des récits, n’ayant pas lui-même été aux Indes.

2 « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage »

→ relativité des idées. Il faut faire attention aux préjugés. ethnocentrisme.

4 « « parfaite religion, la parfaite police, parfait »

répétition du terme « parfait » peut indiquer une ironie de la part de l’auteur 5-6 « de même que nous appelons

sauvages »

sauvages= non-civilisés. Comparaison méliorative avec la nature.

→ mythe du bon sauvage vivant en harmonie avec la nature.

6 « détournés », « altérés » termes péjoratifs indiquant l’action modificatrice des Européens sur la Nature.

7 « au-delà des montagnes, plus avant dans la terre ferme »

précision géographique 7-10 « guerres » (x2), « combattent »,

« armes », « arcs », « épées »,

« combat »

champ lexical de la guerre.

8 « à la façon des lames taillées de nos épieux »

comparaison didactique cherchant à faciliter la compréhension du lecteur.

8 « combattent tous nus » précision ethnographique. Il s’agit aussi d’une vision traditionnelle du sauvage…

9 « C’est une chose étonnante »

« la vigueur »

expression de la surprise, de l’admiration. Lexique mélioratif pour décrire leur comportement à la guerre.

12 « bien traité […] toutes les commodités »

humanité des cannibales dans leur traitement des prisonniers de guerre.

13-15 description du meurtre comme un rite et non comme une torture :

présence des « gens qu’il connaît » honneur pour « le plus cher de ses amis ».

14 « par le bout de laquelle » repères spatiaux : rendre la scène imaginable au lecteur.

16 « ce n’est pas […] c’est pour » présentatifs → explication, remise en cause de l’opinion adverse.

16 « comme on pense » remise en cause des préjugés

17 « En voici la preuve » annonce d’un exemple, rendre son explication plus compréhensible par le recours à un récit à visée explicative.

20 « les Cannibales pensèrent » utilisation du discours indirect, passage au point de vue des Cannibales.

→ dénoncer les tortures des Portugais.

21 « la connaissance de beaucoup de vices »

antithèse ironique 21 « beaucoup plus experts qu’eux » ironie

22 « désagréable » litote ironique.

23 « je » retour de la subjectivité, passage à l’argumentation

26 « déchirer par des tortures »,

« supplices »

description précise des sévices infligés par les Portugais, utilisation d’un lexique de la violence.

25-fin « il y a plus de barbarie à […] que de »

comparaison Indiens / Portugais au désavantage de ces derniers.

23-fin multiplication des connecteurs logiques marquant la gradation et l’opposition 27 « non seulement lu, mais vu » référence aux persécutions religieuses contre les Protestants. Mise en valeur

du fait que cette fois il est témoin des atrocités commises.

3) Mise au point du plan détaillé

(8)

I] Une description ethnographique A) Le caractère didactique de l’extrait

B) La description précise des mœurs des Indiens C) La mise en place de la notion de relativité.

Si Montaigne reste neutre pendant une partie de son texte, il va cependant fortement s’engager afin de dénoncer les Portugais. Cette dénonciation va prendre la forme d’un éloge des sauvages.

II] La mise en place du mythe du bon sauvage.

A) Un éloge de la vie sauvage

B) La dénonciation ironique et polémique des Européens.

4) rédaction de l’introduction et de la conclusion.

 Éléments pour l’introduction

- Amorce : La découverte des Amériques par Christophe Colomb en 1492 révolutionne la vision du monde existant jusqu’alors. La découverte de nouveaux peuples confronte les Européens à l’altérité. Face à ceux-ci les réactions sont diverses : colonisation, mise en esclavage ou tentative de compréhension de leurs coutumes.

- Présentation de l’œuvre : Montaigne, dans la partie « des cannibales » de ses Essais va prendre le parti de la connaissance et rechercher à analyser ces nouveaux peuples sans préjugés.

- Présentation de l’extrait : Au chapitre 31, après s’être interrogé sur la notion de barbarie, il compare les mœurs des Indiens à celles des Européens. De manière didactique, il présente les coutumes guerrières de ce peuple. La comparaison avec celles des Portugais permet à l’auteur de dénoncer les massacres commis par les Européens.

Comment Montaigne décrit-il les sauvages ?

 Éléments pour la conclusion

- Bilan et réponse à la problématique : Dans cet extrait, Montaigne développe pour la première le mythe du bon sauvage, idée selon laquelle les Européens seraient pervertis et les habitants du Nouveau Monde seraient bons car vivant en harmonie avec la nature. Ce mythe permet également de dénoncer les atrocités commises par les Européens lors de la colonisation mais également pendant les guerres de religion. Montaigne appelle les hommes à l’introspection.

- Ouverture : comparaison ave la gravure.

 Étude de la gravure

- le graveur n'a participé à aucune des expéditions dans le Nouveau Monde et se sert de dessins réalisés par les artistes qui accompagnaient ces voyages en Amérique (aquarelles et dessins de John White et de Jacques Le Moyne dit De Morgues).

L'objectif de Théodore de Bry est de présenter un récit détaillé et illustré de ces expéditions (Les grands et petits voyages, 1590-1635). Il s'agit ici d'une gravure sur cuivre de Théodore de Bry publiée dans le troisième volume des Grands voyages consacré au Brésil, « Navigatio in Braslliam Americae », publié à Francfort en 1592.

- Description et analyse de la gravure Que voit-on ?

Des hommes et des femmes, souvent nus (image classique du « sauvage » et particulièrement de la femme), qui, dans un grand déploiement d'énergie (tous les personnages sont en mouvement) font cuire et mangent des morceaux de viande, de corps humains.

Quels éléments sont mis en évidence ? Par quels procédés ?

Le feu et les morceaux de corps qui cuisent sur la grille de bois attirent immédiatement l'œil (au premier plan et centrés, sans compter l'utilisation des couleurs). On identifie clairement qu'il s'agit de morceaux humains car le dessinateur privilégie les

(9)

membres.

- Pour les personnages, les deux sexes sont représentés, répartis chacun dans une moitié de la gravure, et que les enfants ne sont pas absents de la scène (un jeune enfant, au premier plan à droite).

Un personnage est chargé de surveiller le feu et la cuisson et agite un éventail. Enfin, exception faite du «cuisinier», de celui qui semble distribuer la nourriture et d'un homme à l'arrière-plan, tous mangent, debout, avec avidité semble-t-il, et portent même les doigts à la bouche (les trois femmes à gauche).

Des morceaux de viande humaine sont brandis par les personnages (jambe et tête).

L'expression des visages est à la fois avide et tendue, évoquant une certaine violence. Les habitations cadrent la scène et plantent le décor.

Que veut montrer celui qui a fait cette gravure ? Quelle image de l' « autre» donne-t-il ?

Les deux sexes et différents âges sont représentés : hommes, femmes, enfants participent à cette activité, elle-même évoquée à travers différentes étapes (cuisson, partage, consommation). Il s'agit donc d'une pratique sociale puisqu'elle concerne tous les membres de la communauté, pratique organisée où les rôles et fonctions sont répartis. Mais l'Européen du XVIème ou du XVIIème siècle qui regarde cette illustration, retiendra surtout cette surabondance de viande humaine (thorax, membres, tête.. .), cette frénésie qui semble habiter les personnages, et le naturel de l'enfant qui mange de la chair humaine sans hésitation (il s'agit donc de présenter le cannibalisme comme une pratique habituelle, courante). Regroupés autour du feu, les cannibales avalent aussitôt la viande, à pleines mains et à pleines dents: pas de repas autour d'une table, pas de couvert, pas de cérémonial ! Ainsi, le « civilisé» ne peut que condamner ce « sauvage », si « barbare », dans ses pratiques !

 Mise en relation de l'image et du texte

Cette image de l' « autre» correspond-elle à celle donnée par Montaigne dans l'extrait étudié ?

Description d'activités semblables (décapitation et découpage des membres), insistance sur la force et la détermination, une certaine violence dans la scène gravée et écrite : (« meurtre », « effusion de sang », «l'assomment à coups d'épée »...) ; mais l'effet n'est pas le même : si Montaigne ne nie pas le cannibalisme, il l'explique; il insiste sur l'humanité des sauvages, même dans ces circonstances: «longtemps bien traité leurs prisonniers », « donne au plus cher de ses amis » ; dans les combats, la mort est l'indice du courage. Et surtout, la comparaison avec les pratiques des Européens (tortures...) permet à Montaigne de relativiser les coutumes des sauvages et donc l'effet négatif de sa description sur le lecteur.

Dans la gravure, au contraire, seuls apparaissent les sauvages dans une occupation dont la mise en scène ne peut qu'horrifier le spectateur/lecteur.

→ On conclura donc sur la diversité des représentations de l' « Autre» et sur le regard humaniste de Montaigne.

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Séance 4 : IMAGE / HISTOIRE LITTÉRAIRE / ORAL

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste : la représentation du savant

→ Analyser les représentations du savant humaniste

→ Proposer un compte-rendu oral d’un travail de groupe Support : Albrecht Dürer, Portrait d’Érasme, 1526

Antonello de Messine, Saint Jérôme dans son cabinet de travail, 1475

Raphaël, L’École d’Athènes, fresque de la chambre de la Signature (Vatican), 1509-1510 - Chaque groupe de la classe travaille sur une représentation différente.

 Raphaël, L’École d’Athènes , fresque de la chambre de la Signature (Vatican), 1509-1510

En quoi ce tableau fait-il référence à l'humaniste et à une certaine conception du savoir ?

- explication du titre: le mot « école » (secte ou doctrine de quelque philosophes célèbres)/ la référence à l'Antiquité à travers

« Athènes» ;

- la structure et le décor :

Quelles sont les principales lignes (horizontales, verticales...) ? Les différents plans ? Comment est créée l'impression de profondeur ? Quels sont les éléments du décor?

- de s'intéresser aux personnages : Leur nombre ? ; Comment s'organisent-ils dans l'espace du tableau ? Comment sont-ils vêtus? Quelles sont leurs occupations?

- l'impression d'espace donnée dans le tableau (enfilade de pièces, ouverture de l'espace aux derniers plans sur le ciel), délimitation des plans par, notamment, la voûte, les marches, et stabilité donnée par les verticales;

- la multiplicité des personnages, leurs regroupements avec, particulièrement, la mise en évidence de deux personnages qui ont, entre eux deux, le point de fuite, centre du tableau; leurs drapés à l'antique; leurs occupations, à travers leur attitude ou les objets présents: conversation, tracé de figures géométriques sur l'ardoise, globes céleste et terrestre (à gauche du tableau) ; présence de cartes et de livres...

. Le système des personnages (sans que la liste soit exhaustive) : les personnages représentés sont des savants de l'Antiquité grecque, représentant différentes disciplines mais le peintre leur a donné, à plusieurs reprises, les traits d'artistes de la Renaissance. On mettra donc en évidence les personnages suivants :

- Platon, sous les traits de Vinci, au centre du tableau, vêtu d'une toge et pointant son doigt vers le ciel, parlant avec Aristote (en toge bleue) ;

- Héraclite, sous les traits de Michel-Ange ; - Euclide, dessinant des figures géométriques ; - Ptolémée, de dos, portant le globe terrestre ; - Zoroastre, de face, portant le globe céleste ;

- Épicure, à droite, avec une couronne de pampres sur la tête ; - Socrate (chauve)...

Comment Antiquité et Renaissance se conjuguent-elles ?

. des éléments du décor (frise grecque sur la voûte, statues dans les niches - Athéna, Apollon), les toges des personnages, les personnages représentés rappellent l’Antiquité.

. mais aussi la référence à la Renaissance (perspective, niches, sols, les correspondances des personnages et certains éléments des costumes).

Quelle image du savoir est donnée dans ce tableau ?

- La référence à l'Antiquité : redécouverte des écrivains antiques et importance de l'Antiquité dans la constitution du savoir (pratique des langues anciennes, intérêt pour le stoïcisme et l'épicurisme...) ; la rencontre entre l'Antiquité et la Renaissance.

- La variété des occupations et des disciplines représentées.

- L'importance des sciences (géométrie, astronomie...) mais aussi de la philosophie.

- l'échange entre les hommes, entre les professeurs et leurs disciples, l'importance de la conversation, du dialogue comme élaboration de la pensée et du savoir.

- La dimension intellectuelle mais aussi spirituelle : index vers le ciel, espace ouvert du tableau.

- l'harmonie de la scène, malgré la multitude des personnages et des activités.

(11)

 Albrecht Dürer, Portrait d’Érasme , 1526

a) 1

er

plan : à gauche un livre ouvert, a droite, plusieurs livres posés les uns sur les autres de manière géométrique.

livres reliés posés sur une sorte de guéridon.

2

ème

plan : Érasme écrivant une lettre sur un écritoire. Le personnage, de profil, porte une veste d’appartement ainsi qu’un bonnet sur une chemise. Il a dans sa main une plume et un encrier. On voit en dessous de l’écritoire ce qui semble être une lettre (à laquelle il répond ?). Sur le côté gauche on voit un bouquet de muguet et de violettes.

(violettes : indiquent la modestie du caractère, le muguet, la pureté de l’âme.) arrière plan : tableau indiquant l’auteur et le sujet de la gravure.

traduction du latin : « Par Albrecht Dürer, portrait d’Érasme de Rotterdam dessiné pour que reste vivante son image. »

traduction du grec : « Ses écrits la montreront plus grande » (la : son image)

b) La concentration intellectuelle est signalée grâce à la physionomie du visage. On voit des rides autour de la bouche. Érasme semble occupé à écrire, il ne détache pas les yeux de sa besogne.

 Antonello de Messine, Saint Jérôme dans son cabinet de travail , 1475

a) Il s’agit d’un tableau encadré par l’architecture de la fenêtre à travers laquelle est représentée le savant. On remarque également que celui-ci est au centre du tableau, à la croisée des lignes de perspective. On remarque sur la gauche et la droite deux autres perspectives qui s’ouvrent à gauche dur une fenêtre et un paysage bucolique, de l’autre sur une galerie. On situe la scène dans un monastère du fait de l’architecture.

Le personnage principal est mis en valeur par le fait qu’il soit dans la lumière, par la couleur de son vêtement ainsi que par le fait qu’il soit au centre.

Son attitude par rapport au monde extérieur est d’ignorance. Cependant, la fenêtre par laquelle nous est donné à voir la scène peut suggérer la possibilité d’une ouverture au monde malgré tout.

b) objets représentant l’humaniste : les nombreux livres présents sur le bureau de St Jérôme ainsi que dans les étagères qui l’entourent. Le savant est montré dans son activité, il écrit. Il est en intense réflexion. L’homme apparaît concentré. On peut parler d’un éloge dans la mesure où le personnage est le centre du tableau et que tout est subordonné à lui.

c) le paon : il est un signe d’immortalité, sa queue évoque le ciel étoilé.

la perdrix : dans la tradition chrétienne, elle est le symbole de la tentation, perdition, incarnation du démon.

le lion : symbole solaire, incarnation du Pouvoir, de la Sagesse, de la Justice.

Ces éléments permettent de montrer les ambiguïtés auxquels sont confrontés les humanistes, tiraillés entre la Sagesse et l’orgueil. Par ailleurs, c’est à partir de l’humanisme que va commencer à se développer l’athéisme.

 L’image du savant chez les humanistes est multiple :

- elle oscille entre influence de l’Antiquité (Raphaël) et proximité avec les alchimistes du Moyen-âge.

- L’humaniste est souvent loué et on l’assimile à la connaissance. Il est montré en action ou avec des éléments symboliques de son acton. On note l’importance du recours au symbole, qui demande une connivence culturelle avec celui qui voit la peinture.

- découverte et utilisation de la perspective.

- importance de la spiritualité.

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Séance 5 : LECTURE

→ Découvrir une forme d’argumentation indirecte : l’utopie

→ Maîtriser les caractéristiques du registre didactique

Support: Thomas More, L'Utopie (ou Le traité de la meilleure forme de gouvernement) L'Île de l'Utopie avec sa capitale Amaurote

- Rappel de l’étymologie double de utopie.

- Caractéristiques du texte : genre : utopie

thème : la description géographique de l’île d’Utopie ainsi que son fonctionnement.

registre : didactique

type de texte : descriptif (§ 1 et l. 23-31) et narratif (l. 14- 22) mouvement littéraire : l’humanisme

- Problématiques possibles :

Quelle vision de la société propose cette utopie ? Quelles sont les caractéristiques de l’île d’utopie ?

En quoi cette utopie est-elle représentative de l’esprit humaniste ? I] Une description de l’île d’Utopie. (ou « le lieu de nulle part »)

A) Les caractéristiques de l’île d’Utopie

B) Une description didactique : la volonté d’enseigner.

II] L’organisation sociale utopienne (‘ou le « lieu du bien ») A) Les principes proposés: la mise en œuvre des idéaux humanistes.

B) Un éloge de la cité utopienne visant à dénoncer les sociétés.

 Éléments pour l’introduction - Amorce :

- Présentation de l’œuvre : Thomas More écrit en 1516 L’Utopie qui est le récit de voyage de Raphaël Hythloday dans cette île imaginaire.

- Présentation de l’extrait : Cet extrait présente les caractéristiques géographiques et sociales de l’île. Elle présente son fonctionnement de manière didactique et permet de fixer les caractéristiques de l’utopie comme genre argumentatif.

I] « le lieu de nulle part » A) Les caractéristiques de l’île d’Utopie

1) un lieu retiré

- champ lexical de l’île : « l’île » l. 1, 3 ; « le golfe » l. 4 ; « le port » l. 9 ; « des criques » l. 11 ; « en sorte que la mer l’entourât de tous côtés » l. 19

- dans la tradition médiévale du « loecus aemenus » (lieu clos)

- lieu difficile d’accès : champ lexical du danger « périlleuse » l. 6 ; « trop visible pour être dangereuse » l. 7 ;

« insidieusement » l. 8 ; « difficilement » l. 9 ; « si difficile » l. 12

nécessité d’un guide pour y accéder → allégorie de la sagesse ? de la philosophie ?

lieu protégé par son relief et sa position : « une poignée de défenseurs suffirait à tenir en respect des envahisseurs très nombreux » l. 12-13

- lieu construit, à la suite de l'action d'Utopus : il s’agit d’une condition pour la tranquillité des habitants.

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2) Une disposition idéale - le caractère symétrique de cette île

« deux bouts » l. 2 ; « les deux cornes » l. 4 ; « deux promontoires » l. 4

importance de la proportion : // avec la représentation de l’homme. utilisation du terme « ombilic » caractère géométrique de l’île

- Le caractère idéal

ouverte sur le monde malgré tout, caractère navigable des eaux intérieures. (sur le dessin on remarque plusieurs bateaux entourant l’île : « eaux calmes » l. 5, « les navires peuvent largement circuler » l. 6

mise en valeur du caractère travaillé de l’île, résultat de la volonté d’Utopus. « ont l’air tracés au compas » l. 2 ;

« soit par l’art » l. 12 ; « décida de couper un isthme » l. 18 → cf réactions des voisins.

B) Une description didactique

- temps de la description : présent de vérité générale - lexique spécialisé

- description organisée

utilisation de repères spatiaux qui permettent de décrire un à un les différents aspects de l’île : « en sa partie moyenne » l ; 1 ; « à mi-distance environ » l. 7 ; « Sur le rivage opposé » l. 11 ; « située comme à l’ombilic » l. 27.

- s’appuyant sur des images :

« qui ont l’air tracés au compas » l. 2 ; « l’aspect d’un croissant de lune » l. 3 ; « ressemble plutôt à un grand lac » l. 5

→ Ces images doivent faciliter la compréhension du lecteur.

Non seulement l’île d’Utopie est construite selon des critères précis qui en font un lieu idéal, mais son fonctionnement est aussi basé sur Des principes précis qui en font une dénonciation des monarchies du XVI

ème

siècle

II] « le lieu du bien »

A) Les principes proposés : la mise en œuvre des idéaux humanistes.

1) l’égalité, l’unité - entre les hommes

met au même niveau soldats et indigènes : critique implicite des conditions de la colonisation ? lexique de l’identité : « identiques » l. 23 ; « même » l. 24

énumération des points communs « la langue, les mœurs, les institutions, les lois » → définition de la Nation ? - entre les villes

indication de chiffres : « vingt-quatre milles », « douze milles de terrain » prise en compte de la nature : « dans la mesure où le site le permet » l. 24 accessibilité : à « une journée de marche » l. 25

capitale : lieu central.

2) La sagesse

- île fruit d’un travail. fermiers et non exploitants. pas d’idée de propriété.

- mise en valeur des anciens. fonctionnement proche d’une démocratie puisqu’on met « en délibération » « les intérêts de l’île »

- on note cependant que l’île est l’œuvre d’un Roi.

- antithèse « ignorante et rustique » « sommet de culture et de civilisation » l. 16

(14)

B) Un éloge de la cité utopienne visant à dénoncer les sociétés.

- éloge de l’île

vocabulaire mélioratif : « frappés d’admiration » l. 22 ; « grandes et belles » l. 23 ; « si bien répartis » l. 29

hyperboles : « un sommet de culture et de civilisation qu’aucun autre peuple ne semble avoir atteint actuellement » l. 17 ; « un temps incroyablement court » l. 21

- dénonciation implicite de la société dans laquelle il vit.

 Éléments pour la conclusion

- Bilan et réponse à la problématique : More crée une forme d’argumentation avec son livre. Il met en œuvre les idéaux humanistes puisqu’il place l’homme au centre de son île. L’utopie est à la fois sociale et géographique, elle imagine le monde idéal dans lequel l’homme vivrait à égalité, sans guerre, ni propriété.

- Ouverture :

Rousseau et Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité entre les hommes, 1755 (Littérature p.

160) : il fait ainsi remonter à la notion de propriété tous les problèmes de la société.

Rabelais, Gargantua, « l’abbaye de Thélème » (Bordas p. 176)

Voltaire, Candide, « l’eldorado » (Bordas p. 296) etc…

(15)

Séance 6 : MÉTHODE / HISTOIRE LITTÉRAIRE

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste : les guerres de religion

→ Savoir rédiger une question de synthèse Support : sujet type bac sur les guerres de religion

- Corpus : Un corpus comprend plusieurs textes, littéraires ou documentaires, parfois accompagnés d’une image. Il peut aussi être constitué d’un seul texte de deux ou trois pages.

- lecture active des documents du corpus

identification des genres et des registres de chaque texte.

recherche des éléments communs.

La réponse aux questions sur le corpus

1. lecture active des textes (recherche des mots compliqués, genre, registre, type de texte, paratexte…) 2. Recherche et organisation des éléments pour la réponse aux questions.

la réponse doit forcément être organisée sinon la moitié des points ne seront pas comptabilisés.

3. Rédaction de la réponse

a. présentation rapide des documents et de la question posée

b. réponse point par point et non texte par texte. 1 idée= 1 §, tout doit être justifié par un exemple précis tiré des textes.

c. On termine sa réponse par une conclusion rapide et synthétique.

Doc 1 : Ronsard, Discours des misères de ce temps.

Discours (rechercher les marques du destinataire) sous forme versifiée. registre épique.

Doc. 2 : La Saint Barthélemy pathétique et violence.

Doc. 3 : Montaigne, Essais

argumentation polémique. métaphore de la maladie.

Doc. 4 : Agrippa D’Aubigné, Les Tragiques poème pathétique et polémique.

(16)

1. Dans les trois textes, quels arguments révèlent le caractère monstrueux du conflit ?

Ronsard Montaigne D’Aubigné

- Ronsard qualifie de « monstre » le conflit religieux. (v. 1, 5, 13)

- Le conflit oppose une même famille v. 5-11

→ parallélisme entre les différents degrés familiaux.

- Il met la France aux prises des puissances étrangères.

« mendiant le secours de la Savoie et de l’Espagne » v. 2

- renversement des valeurs quotidiennes

→ nombreuses antithèses (v. 13-25)

- apostrophe de la l. 1 : « Monstrueuse guerre ». assimilée à une épidémie.

- La France ne peut se défendre sans le recours à des soldats étrangers

→ lexique de l’étranger : « le ciment étranger » l. 10 ; « soldats empruntés » l. 11

- contagion de la guerre à toute la société, chacun est atteint…

- nombreuses images liées au sang, à la violence.

- Le conflit oppose deux frères.

→ champ lexical de la fratrie associé à la reprise d’une situation biblique pour définir le conflit.

- Les guerres de religion détruisent la France

allégorie de la France en « une mère affligé » v. 1

2. Quel texte pourrait être illustré par le tableau de François Dubois ? Justifiez en comparant tous les documents proposés.

Caractéristiques du tableau de Dubois Ronsard Montaigne D’Aubigné

multiplication des meurtres × × ×

violence × ×

opposition entre des voisins × × ×

remise en cause de l’ordonnancement du monde × ×

- Difficulté de cette question : quel plan utiliser ?

1. la violence, une donnée présente dans tous les textes Ronsard : champ lexical de la guerre.

Montaigne : assimilation de la guerre civile à une maladie contagieuse D’Aubigné : les termes qui indiquent une action violente

2. la représentation d’un monde renversé Ronsard : antithèse et répétitions Montaigne : même chose

D’Aubigné : renversement de la relation entre les frères.

CCL : À sa manière, le tableau représente bien tous les textes, il en constitue une bonne illustration. On peut penser

qu’il se rapproche plus de celui de Ronsard dans la mesure où il apparaît comme le plus descriptif : Montaigne

dénonce à travers l’image de la maladie tandis que D’Aubigné a recours à l’allégorie de la famille.

(17)

Séance 7 : LECTURE

→ Connaître les caractéristiques du mouvement humaniste : les guerres de religion

→ Maîtriser les caractéristiques du registre polémique Support :

Agrippa D’Aubigné, Les Tragiques, 1616

Bordas, p. 129-130

- Caractéristiques du texte : genre : poésie

thème : la description allégorique du combat opposant catholiques et protestants.

registre(s) : polémique, tragique type de texte : descriptif, narratif mouvement littéraire : l’humanisme

 Les caractéristiques du registre polémique

Rappel : le registre polémique

- Remise en cause d’une thèse : on va donc rappeler les arguments de la thèse adverse afin d’en montrer les faiblesses et les contradictions

- remise en cause personnelle - implication de l’énonciateur

- utilisation d’images frappantes pour choquer le lecteur.

- utilisation de figures d’insistance : répétition, hyperboles, anaphores, énumérations.

- utilisation de figures d’opposition : antithèse, oxymore - emploi d’un lexique dévalorisant.

- utilisation d’une ponctuation expressive.

L'engagement d'Agrippa d'Aubigné aux côtés des protestants est sensible, d'une part, dans la façon dont il désigne les combattants, mais aussi dans la façon de décrire leurs agissements :

- Ésaü (les catholiques) est décrit comme jaloux, agressif et violent: « empoigne» (v. 3), « coups / D'ongles, de poings, de pieds» (v. 4-5), « brise» (v. 5), « Fait dégât» (v. 8),« arracher» (v. 9)...

- Jacob (les protestants) est présenté comme moins fort (v. 11), moins hargneux et surtout plus maître de soi (v. 12).

D'Aubigné indique clairement au vers 26 que les protestants défendent une « juste» cause et ont la préférence de la France («elle veut le sauver »).

On notera que l'auteur décrit plus longuement Esaü comme pour matérialiser par le nombre de vers la dominance physique des catholiques et provoquer ainsi la pitié du lecteur pour Esaü.

Mots péjoratifs Mots mélioratifs Catholiques Orgueilleux, voleur, malheureux,

dégât

Protestants Dompté,

juste [colère], juste [querelle]

Catholiques et Protestants. Rage, poison, trouble, courroux, malheur, félons

- ponctuation expressive tout au long du texte

- implication de l’auteur « je veux peindre » v. 1

- malédiction finale lancée par la mère.

(18)

 Problématique(s)

- Que dénonce l’auteur ? Comment ?

- Dans quelle mesure l’auteur prend il parti ?

 Mise au point du plan détaillé :

I] Un texte engagé pour défendre la cause protestante.

A) Un discours polémique

B) Le recours à une figure biblique

II] Un combat fratricide

A) L’opposition entre les deux frères B) L’allégorie de la France

 Éléments pour l’introduction :

1) mise en contexte : Le milieu du XVIème siècle en France et en Europe voit s’affronter deux courants de la religion chrétienne : les protestants et les catholiques. Cette opposition va conduire à des combats entre les deux partis dont témoigne le massacre de la Saint Barthélemy perpétré par les catholiques sur les réformés.

2) Présentation de l’extrait : Cette guerre civile qui sévit en France va amener les auteurs à s’engager pour l’un ou l’autre des partis en présence. Ainsi, D’Aubigné, auteur protestant, va dénoncer dans Les Tragiques, dès 1570, les exactions dont sont victimes les partisans de la Réforme. Dans le premier livre « Misère », D’Aubigné va présenter la situation en France à travers l’image d’une mère qui assiste impuissante au combat acharné entre ses deux enfants.

I] Un texte engagé pour défendre la cause protestante.

A) Un discours polémique 1) Des effets oratoires

- Reprises de type anaphorique produisant de puissants effets oratoires Répétition emphatique du démonstratif v. 7 : "Ce voleur… cet Esau"

Répétition mise en valeur en début de vers de "ni" v. 15-16 (anaphore)

Reprise insistante du possessif "leur" v. 17, 18, 19, répétée phonétiquement en écho par "pleurs, malheur, douleur, cœur…"

 Un effet oratoire certain qui dramatise volontairement le ton du texte et le rend très solennel.

2) L’utilisation du registre polémique cf ci-dessus

B) Utilisation des figures bibliques pour marquer son engagement personnel dans le conflit

Dans la Bible (Genèse, verset XXV), Jacob, le cadet, le préféré du père, a racheté le droit d'aînesse à Esaü (pour un plat de lentilles), ainsi dépossédé de son héritage.

Identité Désignation Qualification / Effet produit

Catholiques et

Protestants « deux enfants» (v. 2) « d'une même mère », « les deux» (v. 8) ;

« les mutins tout déchirés, sanglants» (v. 23) ;

«félons» (v. 31), « sanglante géniture » (v. 33)

Image reliée à l'allégorie France / mère et qui souligne le caractère contre-nature de cette guerre.

Image violente et sauvage.

Souligne l'ingratitude et la traîtrise.

Catholiques « le plus fort, orgueilleux» (v. 3);

« Ce voleur acharné» (v. 7) ; « cet Esaü malheureux» (v. 7) ; « l'autre» (v. 14, 27)

Termes péjoratifs et superlatifs.

Termes évoquant la violence. Personnification empruntée à la Bible. Nuance méprisante (il n'est pas nommé).

Protestants « son besson » (v. 6) ; « son frère» (v. 9) ;

« son Jacob» (v. 11) ;

« Celui qui a le droit et la juste querelle» (v. 26)

Lien de parenté.

Circonstances atténuantes.

(19)

D’Aubigné, fidèle à ses engagements, défend avec ardeur le parti des protestants. Cependant, en assimilant la situation à celle d’une famille déchirée, il va nuancer ses propos.

II] Un combat fratricide A) La dénonciation du combat - champ lexical de la violence

- Les sonorités rendent bien l'idée du déchirement :

- Vers 8 : "Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux" (opposition entre les dentales dures [d] et les assonances douces [u])

- Vers 12 : "Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui" (opposition entre les allitérations de début de vers en [d] et en [t] et l'allitération en [s] de la fin) - Vers 18 : "si bien que leur courroux par leurs coups se redoublent" (le redoublement des coups est mimé par les assonances en [u] et les allitérations en [k] et [r].

- rythme du poème : les vers 3, 4 et 5, par leur rythme brisé introduisent la violence et le désordre.

on remarque un enjambement au v. 4-5 → mise en valeur du mot « coups » situé à la rime + accentuation du nombre de coups par l’énumération au v. 4 : « d’ongles, de poings, de pieds ».

A) L’allégorie de la France

1) L'image de la mère nourricière - champ lexical de la nourriture

Le sein est ici une synecdoque de la mère nourricière

La mention du « doux lait» (v. 8; symbole de vie, de richesse et de plaisir) souligne la vocation pacifique et protectrice de la patrie qui, envers ses enfants (les Français), nourrissait des sentiments maternels et devait assurer leur entente, leur croissance (économique et artistique) et leur puissance.

-

2) la peinture réaliste de l’état de la France

Malgré son engagement, l’auteur condamne l'un et l'autre des partis et invite les Français à cesser cette lutte fratricide qui exténue la France et la perd. On relèvera les termes qui insistent avec un certain réalisme sur l'état de la France:

- physiquement: « brise [le partage] » (v. 5), « Fait dégât du doux lait» (v. 8), « douleur... plus forte » (v. 21), « Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte » (v. 22), « se perd le lait, le suc de sa poitrine» (v. 29), «ensanglanté / Le sein» (v. 31-32), « du sang» (v. 34)

- moralement : « affligée » (v. 1), « les soupirs ardents, les pitoyables cris » (v. 15), « pleurs» (v. 16), « éplorée » (v. 21), « aux derniers abois de sa proche ruine » (v. 30).

C) La malédiction de la France envers ses enfants.

- v. 32-34 : prosopopée (discours fictif attribué à un absent, un mort, un inanimé, une abstraction…)

→ faire parler la France qui maudit ses deux enfants : imprécations (appel à la colère divine contre quelqu’un ou quelque chose)

- mélange entre les lexiques de la violence et de la nourriture.

- "Vous avez (…) ensanglanté / le sein qui vous nourrit" : v. 31-32 : association mise en valeur par l'enjambement.

- "Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture" v. 34 transformation du « doux lait » en « venin ».

La France finit par bannir chacun de ses enfants.

 Éléments pour la conclusion :

1) Bilan et réponse à la problématique : D’Aubigné, engagé dans les combats physique entre les Protestants et les catholiques, dont le père lui a fait jurer de venger sa religion prend bien évidemment parti pour la Réforme. Cependant, on peut remarquer qu’il va avoir la lucidité d’avouer que la victime de ces conflits fratricides est la France. S’il a renié Henri IV et ne se satisfait pas de l’édit de Nantes, il reconnaît malgré tout la nécessité pour sa patrie de cesser la guerre civile.

2) Ouverture : Combien actuel peut sembler ce texte dans un temps où à nouveau des amis, des familles se déchirent du fait de la religion !

(20)

Séance 8 : MÉTHODE / HISTOIRE LITTÉRAIRE

→ Connaître la méthode de la dissertation

Support : Sujet type-bac sur les guerres de religion Bordas, p. 302-303 ; p. 310

L'analyse méthodique du sujet

1 er temps : observation et description du sujet - question

- consigne

2 ème temps : analyse de la question

Les artistes et les écrivains doivent-ils s’engager dans leur époque ? Vous justifierez votre développement en vous appuyant sur les textes du corpus et sur votre culture personnelle.

= prendre parti pour une cause ou pour un projet en tant que citoyen pas slt au niveau littéraire.

3 ème temps : dégager la problématique

Comment peut-on reformuler le problème posé, compte tenu de l'analyse de la citation et de la question ? Un artiste doit-il prendre parti dans les débats de son temps ?

4 ème temps : analyse des consignes Elles mettent l’accent :

- sur le caractère justifié de la réponse : une dissertation ne peut pas se contenter d’affirmer sans se reporter à des exemples précis en littérature

- sur les bases sur lesquelles s’appuyer : ici les textes du corpus en premier lieu mais aussi les connaissances scolaires et personnelles. Seront valorisées les copies faisant appel à une culture variée et maîtrisée.

Quel type de plan utiliser ? plan dialectique Recherche des idées

Textes de… I] L’artiste doit s’engager dans son époque

II] L’engagement n’est pas souhaitable

III] Ce qui compte c’est la beauté Ronsard nécessité de s’engager dans la mesure

où on se trouve confronté à l’horreur D’Aubigné une façon de faire entendre sa voix

Montaigne l’artiste est un juge, il doit prôner la

tolérance et être au dessus de la mêlée.

Baudelaire

« La poésie […]

n’a pour

d’autres buts qu’elle-même ; elle ne peut pas

en avoir

d’autres. »

théoriciens de l’art pour l’art ; symbolistes…

perte de l’aspect littéraire, dévoiement de la forme au profit du contenu.

Céline : beau malgré un engagement politique dévoyé !

(21)

Séance 9 : LECTURE / HISTOIRE LITTÉRAIRE

→ Connaître les caractéristiques de l’humanisme : l’importance de l’éducation

→ Découvrir l’argumentation indirecte

→ Maîtriser les caractéristiques du registre didactique

Support : Rabelais, Pantagruel, « lettre de Gargantua à Pantagruel », Magnard p. 210-211

 Caractéristiques du texte :

genre : lettre insérée dans un roman

thème : le programme de l’éducation de Gargantua registre(s) : didactique

type de texte : descriptif

mouvement littéraire : l’humanisme

 Problématiques :

Pourquoi peut-on dire de cette lettre qu’elle constitue un manifeste de l’humanisme ? En quoi cette lettre d’un père à son fils est-elle plus efficace qu’un traité d’éducation ? Dans quelle mesure peut-on dire qu’il s’agit d’un projet d’éducation complet ?

Histoire littéraire : l’enseignement au Moyen-Âge - on parle de la scolastique

- Elle se caractérise par l’étude des arts libéraux : le trivium : grammaire, rhétorique, dialectique

le quadrivium : arithmétique, géométrie, astronomie, musique.

- On commente les commentaires… Pas de lecture propre. Travail sur la logique et non sur le texte en lui-même.

- L’initiation logique est censée renforcer la foi.

- dispensé dans des collèges ou des universités où se côtoient laïcs et religieux. importance de la discipline.

- un des exercices : la dispute. Elle consiste à critiquer à réfuter une opinion. Elle peut opposer les étudiants et les maîtres.

→ L’université médiévale et son enseignement vont se scléroser et ne pas prendre part à la Renaissance par peur de la nouveauté.

 Éléments pour l’introduction :

Après la découverte de l’imprimerie par Gutenberg en 1448, les textes latins et grecs deviennent accessibles à un plus grand nombre et permettent le développement des connaissances. Dès lors, l’éducation va devenir un point central de l’humanisme qui va s’opposer à la scolastique du Moyen-âge. Dans Pantagruel, Rabelais fait écrire par Gargantua une lettre à son fils dans laquelle il lui indique le programme d’éducation qu’il doit suivre. Ce traité d’éducation est la description encyclopédique d’un homme complet en « savoir et en vertu ». On l’a souvent caractérisé de programme humaniste, bien qu’il ne faille pas oublier qu’il s’agit de l’éducation d’un géant !

Dans quelle mesure peut-on dire qu’il s’agit d’un projet d’éducation complet ? LECTUREDUTEXTE.

L’éducation proposée par Gargantua à son fils est double puisqu’il doit à la fois progresser « en savoir » mais également en

« vertu ». On s’interrogera en outre afin de savoir si on peut caractériser ce programme complet de programme humaniste.

I] Progresser en savoir

A) Les principes de l’enseignement dispensé.

1) L’éducation d’un père

- programme se présente à l’intérieur d’une lettre : marques de la présence de l’énonciateur (récurrence du « je ») ainsi que du destinataire. (« mon fils » l. 1 ; récurrence de la deuxième personne du singulier en position d’objet)

→ modèle de la lettre d’édification religieuse popularisée par Érasme.

- éducation voulue par un père pour son fils. Marque de la puissance du pater familias puisqu’il décide de tout.

utilisation de verbes de volonté ; impératifs ; subjonctif présent « que je voie en toi un abîme de sciences » l. 29

(22)

2) Les caractéristiques de cet enseignement

- une éducation qui n’oublie pas la notion de plaisir : « donné le goût » l. 13

- éducation fondée sur un double enseignement : enseignement théorique basé sur la lecture (champ lexical) enseignement pratique fondé sur l’expérience

chiasme l. 4 « Tu es à Paris, tu as ton précepteur […], l’un par l’enseignement vivant et oral, l’autre par de louables exemples peuvent te former. »

même idée développée au § 6 : « relis » l. 23 « et, par de fréquentes dissections » l. 24 B) Des connaissances encyclopédiques

- champ lexical de l’enseignement et de la connaissance - variété des domaines concernés.

- nom du précepteur : Épistémon = science, savant…

- anaphore en « ni » l. 19 et en « tous » l. 20 : nécessité de balayer toutes les connaissances du monde.

- image pour marquer la grandeur de la connaissance à atteindre : « les métaux cachés au ventre des abîmes » l. 21 : ses connaissances doivent même dépasser ce qui est connu jusqu’alors. (lexique du secret)

- connaissance double : microcosme (§6) et macrocosme (§5)

La nécessité de se constituer en homme de sciences ne doit pas laisser de côté le fait que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

II] Progresser en vertu

A) Nécessité de la vertu

- présentée au travers de deux maximes « Sagesse n’entre pas en âme malveillante »

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

utilisation du présent de vérité générale. Reprise de la parole de Salomon → arguments d’autorité pour expliquer la nécessité de la foi.

Elles expriment l’idée selon laquelle la connaissance est dangereuse si elle n’est pas associée à la foi.

- Dieu → image suprême du père… auquel il est associé.

B) Les caractéristiques de la foi présentée.

- foi fondée sur la charité, sur le respect du prochain.

- énoncée à travers la paraphrase des évangiles.

- donner une finalité à cette éducation.

- antithèse entre Dieu et les hommes l. 43

On voit donc qu’il s’agit d’un programme d’éducation complet associant les connaissances scientifiques à la recherche d’une morale s’appuyant sur la foi. Dès lors, on peut se demander si Rabelais propose dans cette lettre une éducation humaniste.

III] Un programme humaniste ? A) L’éducation d’un géant.

- importance exagéré du programme proposé : multiplication des connecteurs logiques marquant l’addition.

expressions exprimant la démesure des connaissances à acquérir : « qu’il n’y ait ni mer, ni sources dont tu ignores les poissons » l. 19 ; « que rien ne te soit inconnu » l. 22 ; « une connaissance parfaite » l. 25. → recherche de l’exhaustivité.

- À noter également : il s’agit de l’éducation d’un Prince puisqu’elle a pour ultime but l’étude de la chevalerie afin de défendre des assauts des adversaires. Pas du tout une éducation populaire !

- plutôt une attitude à avoir par rapport à la connaissance qu’un programme réaliste.

- nécessité éthique de s’améliorer : éducation de Pantagruel est peut être le symbole de ce qui doit arriver sur plusieurs siècles.

B) Entre continuité et originalité

(23)

1) Un rejet apparent de l’éducation scolastique

- connaissances du Moyen-Âge sont dévalorisées : « laisse-moi l’astrologie et l’art de Lullius » l. 14 associé à un vocabulaire péjoratif : « d’abus et de futilités » l. 15

- reprise des méthodes scolastique : apprentissage par cœur l. 16, nécessité de la dispute pour mesurer ces progrès (§ 7), importance du latin.

2) Une éducation pas si originale

- nombreuses références à l’antiquité. accès direct par l’apprentissage des langues aux textes antiques.

- exercices d’écriture en latin et en grec.

- appel à la connaissance de l’arabe : rappel du fait que Constantinople constituait jusqu’à sa chute un pôle culturel important en particulier n ce qui concerne la médecine.

- programme n’est pas particulièrement révolutionnaire en 1532…

Remarque : absence de l’enseignement des langues vernaculaires alors que cette idée se développe au XVI

ème

. [ C) Mise à distance de l’éducation humaniste ?

- lieu de l’écriture de la lettre : « Utopie » → amène à se poser la question de savoir s’il ne s’agit pas que d’un idéal proposé ici.

- utilisation de l’argumentation indirecte afin de proposer son modèle d’éducation est aussi un moyen demettre à distance ce qui est proposé.]

 Éléments pour la conclusion :

À l’évidence, le programme éducatif concocté par Gargantua pour son fils touche à de nombreux aspects de la connaissance et de la foi. Il ne néglige pas en effet l’importance de se constituer une vertu et rappelle que le but de cette éducation est de devenir un bon seigneur, de réaliser dans l’action ce que l’étude lui a apprit. Souvent considérée comme un manifeste humaniste, on peut cependant s’interroger sur les buts de Rabelais ici, et il ne faut jamais oublier que cet enseignement s’adresse à un géant et non à un être normal.

ouverture : comparaison avec l’École d’Athènes de Raphaël, 1509-1510

On remarque que la fresque de Raphaël est antérieure de près de 20 ans au texte de Rabelais, cela permet de relativiser l’originalité de celui-ci qui ne fait que reprendre des idées déjà popularisées par Érasme au début du XVIème siècle.

Quel est le lien avec l'éducation humaniste proposée à Pantagruel ?

- La variété des occupations et des disciplines représentées ; on peut reprendre les disciplines associées aux personnages et celles étudiées par Pantagruel.

- L'importance des sciences (géométrie, astronomie...) mais aussi de la philosophie.

- l'échange entre les hommes, entre les professeurs et leurs disciples, l'importance de la conversation, du dialogue comme élaboration de la pensée et du savoir.

- La dimension intellectuelle mais aussi spirituelle : index vers le ciel, espace ouvert du tableau, que l'on peut faire correspondre avec la dimension morale et religieuse de l'éducation donnée à Pantagruel.

(24)

Séance 10 : MAÎTRISE DE LA LANGUE

→ S’interroger sur le renouvellement de la langue au XVIème siècle Support : Du Bellay, Défense et illustration de la langue française, 1549

- À partir des chapitres IV et VIII de la première partie ; IV, VI et XII de la deuxième partie ; déterminez quels sont les choix que doivent faire les auteurs français au XVI

ème

siècle.

Livre Premier

chap. IV : le français n’est pas une langue aux possibilités si restreintes. Il faut donc écrire en français et non plus en latin.

chap. VIII : Il faut imiter mais en se l’appropriant : théorie de l’innutrition.

Second livre

chap. IV : Il faut imiter les poètes latins et grecs et laisser de côté l’héritage du Moyen-Âge. Il faut utiliser le sonnet.

chap. VI : Il faut inventer des mots pour combler le manque de vocabulaire du français : - par composition

- par le recours au langage technique.

chap. XII : il faut écrire en français afin de faire s’épanouir la gloire de notre pays.

 Du Bellay, en poète de la Pléiade va mettre en avant l’importance pour les auteurs d’écrire en français et de

renouveler le langage par tous les moyens possibles. Il ne veut pour autant pas qu’on oublie l’héritage antique qui

est au contraire de nouveau valorisé mais dans sa version originale et non plus dans son commentaire.

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