• Aucun résultat trouvé

Ijara Mountahia Bi-Tamlik un contrat de financement du renouvellement de la flotte des taxis : cas de la ville de Marrakech

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Ijara Mountahia Bi-Tamlik un contrat de financement du renouvellement de la flotte des taxis : cas de la ville de Marrakech"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

Recherches et Applications en Finance Islamique

قيبطت و ثوحب ةيملاسلاا ةيلاملا يف تا

Researches and Applications in Islamic Finance ISSN : 9052- 0224

Volume 4, Numéro 2, juillet 2020

Ijara Mountahia Bi-Tamlik un contrat de financement du renouvellement de la flotte des taxis : cas de la ville de Marrakech

Résumé : Ces dernières années ont connu le renouvellement de la flotte des petits et grands taxis de la totalité des villes du royaume. Ce renouvellement est subventionné par l’Etat sous certaines conditions.

Généralement, le montant de la subvention ne couvre pas l’intégralité du prix de la nouvelle voiture, d’où la nécessité de recourir à un financement externe. Cette situation incitera les banques islamiques à satisfaire les besoins de ce segment de marché. Ijara Mountahia Bi-Tamlik est parmi les produits les plus adaptés pour ce type de financement. Cette étude vise à détecter les attentes des détenteurs et des locataires d’agrément vis-à-vis du produit financier Ijara Mountahia Bi-Tamlik, en matière de financement du renouvellement de leurs taxis. Notre étude empirique est scindée en deux parties ; une analyse descriptive et une autre bi-dimensionnelle. Les résultats de l’étude ont relevé que le coût de financement constitue le facteur décisionnel du choix de modalité de financement. Par ailleurs, l’adéquation du produit Ijara Mountahia Bi-Tamlik au financement du renouvellement des taxis, s’explique par les caractéristiques spécifiques du produit qui sont désirées par les détenteurs et les locataires d’agrément.

Mots clés : Ijara Mountahia Bi-Tamlik, Banques Participatives, Financement des Taxis, Marrakech.

Abstract: In recent years, the fleet of small and large taxis has been renewed in all the cities of the kingdom, subsidized, by the State under certain conditions. Generally the amount of the subsidy does not cover the full price of a new car that can be used as a taxi, hence the need to resort to external financing. This situation will encourage Islamic banks to satisfy the needs of this market segment. This study aims at detecting the expectations of the holders and tenants of licenses vis-a-vis the financial product Ijara Mountahia Bi-Tamlik, in terms of financing the renewal of their taxis. Our empirical study is divided into two parts; a descriptive analysis and a two-dimensional one. The results of the study found that the cost of financing is the main reason, and the decision-making factor in the choice of financing modality. Also, the suitability of the Ijara Mountahia Bi-Tamlik product for financing the renewal of taxis can be explained by the specific characteristics of the product that are desired by the holders and tenants of amenities.

Key words: Ijara Mountahia Bi-Tamlik, Islamic Banks, Taxi Financing, Marrakech.

Pr. Mustapha ZIKY

INREDD, FSJES Marrakech;

Université Cadi Ayyad mziky@yahoo.fr

Pr. HichamRAFIK

INREDD, FSJES Marrakech;

Université Cadi Ayyad juneghani@yahoo.fr

Anas LIMAM

INREDD, FSJES Marrakech;

Université Cadi Ayyad anaslimam14@gmail.com

Article reçu le : 12 juin 2020, accepté le : 13 juillet 2020

(2)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Introduction

Les banques islamiques connaissent une forte croissance à l’échelle internationale, dès lors qu’elles disposent de fonds importants, de structures solides et modernes. Aujourd’hui, les banques islamiques commercialisent plus de 16 produits différents. Ce chiffre ne cesse pas d’augmenter vu que ces banques développent toujours de nouveaux produits pour satisfaire les besoins de leurs clients, selon les habitudes et les spécificités de chaque pays. À cet égard, le Maroc s’est inscrit, ces dernières années, dans une nouvelle dynamique de réforme pour, d’une part moderniser son système bancaire, et pour d’autre part adopter la finance participative. Cette adoption est une réponse naturelle à un engouement croissant et à une grande attente manifestée par la population marocaine. L’instauration des banques participatives au Maroc a pour but d’accroitre le taux de bancarisation, de stimuler le développement économique et le progrès social.

Le secteur de transport en commun de la ville de Marrakech se compose de plusieurs systèmes. Parmi lesquels se trouve le secteur de transport par taxi qui comporte 3790 véhicules. La restructuration du système des petits et grands taxis était une nécessité. Car les taxis participent à un équilibre conciliant l’intérêt des collectivités territoriales (fiscalité), les rentes des propriétaires et locataires d’agréments (dont le nombre est contingenté), les emplois et les revenus des chauffeurs et un service de transport socialement utile au grand public (Le Tellier-2012). Ces dernières années, on a remarqué le renouvellement de la flotte des petits et grands taxis de toutes les villes du royaume. Ce renouvellement est subventionné par l’Etat, sous quelques conditions. Généralement, le montant de la subvention est inférieur au prix de la nouvelle voiture. Le problème qui se pose c’est que le détenteur ou le locataire de l’agrément n’a pas la capacité financière pour financer cette différence. C’est pour cela que ce dernier fait appel dans la plupart du temps à un crédit bancaire ou à un crédit-bail, pour une période qui varie entre 4 et 5 années.

Cette situation incitera les banques islamiques à satisfaire les besoins de ce segment de marché, que les pionniers de la commercialisation des automobiles au Maroc cherchent à s’accaparer une part. Tout en sachant qu’il y a une partie de détenteur et de locataires d’agrément qui ne traitent pas avec les banques et les sociétés de financement classique. À cause de leur mode de financement qui se base essentiellement sur le taux d’intérêt. Les banques islamiques sont donc bien placées pour jouer un rôle primordial dans le financement du renouvellement de la flotte des petits et grands taxis via l’instrument financier Ijara Mountahia Bi-Tamlik. À quel point le produit financier participatif Ijara Mountahia Bi- Tamlik peut satisfaire les attentes des détenteurs et des locataires d’agrément de taxi, pour assurer le renouvellement de la flotte des petits et grands taxis de la ville de Marrakech ?

L’objectif de cette étude est de détecter les attentes des détenteurs et des locataires d’agrément vis-à-vis du produit financier Ijara Mountahia Bi-Tamlik, pour financer le renouvellement de la flotte des petits et grands taxis de la ville de Marrakech. À l’égard de

(3)

Volume 4, numéro 2 (2020)

cette étude, nous nous sommes trouvés face à une situation marquée par l’inexistence des études empiriques élaborées sur le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik pour le financement du secteur de transport par taxi.

Le papier est scindé sur trois principaux points ; le premier est dédié à une revue de la littérature, le deuxième mettra la lumière sur la méthodologie de recherche employée, le dernier point présentera les résultats obtenus.

1. Revue de littérature :

2.1. Ijara Mountahia-Bi-Tamlik : conceptualisation

Ijara Mountahia-Bi-Tamlik, en tant que contrat de la jurisprudence islamique des affaires, figure dans les ouvrages chariatiques et juridiques très anciens. Il revêt une grande importance historique et commerciale qui justifie l’intérêt théorique que lui portent les juristes contemporains. Ijara Mountahia-Bi-Tamlik est composé de trois mots : Ijara, Mountahia et Tamlik. Qui viennent des mots arabes oujra, intihaa et moulk. Signifiant loyer, à la fin et propriété (el awami-2013). La combinaison des trois mots désigne la location avec option d’achat.

Ali Chatti (2011) définit le contrat d’Ijara simple (Ijara opérationnelle) où Ijara tachghilia par le fait que la banque acquiert la propriété de biens et d’actifs variés, répondants aux besoins d’un large public, et ayant une bonne viabilité commerciale, aux niveaux local et international. Elle s’occupe ensuite de les donner à bail à n’importe quelle partie désirant en jouir durant une durée convenue. À la fin du contrat, les biens en question reviennent de droit à la banque pour les mettre à la disposition de nouveaux locataires. Ali Chatti (2011) a bien précisé que l’Ijara Mountahia Bi-Tamlik est l’un des produits financiers islamiques les plus importants. Et il suit l’avis du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM, ci- après) disant que le produit l’Ijara Mountahia Bi-Tamlik a le même principe que l’Ijara simple. Il ajoute aussi que l’objet du contrat est l’usufruit et non le bien ou l’actif en question.

L’acquisition du bien à la fin de l’Ijara se fait par un contrat indépendant.

Nait Slimani (2014) a défini le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik par une location assortie d’une promesse de vente de l’équipement loué à la fin de la période de location.

C'est-à-dire que le locataire a le droit et non l’obligation d’acheter le bien à la fin du contrat.

D’après la Société Islamique pour le Développement du secteur privé (SID ; ci-après) (2016) Ijara Mountahia-Bi-Tamlik, qui signifie en français ‘‘Location‐ Achat’’, est une option de financement qui respecte la loi Islamique (Sharia). L’AAOIFI a donné une définition au contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik, c’est une Ijara assortie d’une promesse de transfert de propriété du bien loué au preneur à l’échéance ou pendant l’Ijara. Le transfert de propriété se fait selon l’une des manières mentionnées dans un contrat à part.

(4)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik est appliqué dans le financement des biens tangibles qui ne se détruisent pas avec l’usage (bien durable). Du point de vue comptable ce contrat est appliqué pour le financement de l’actif immobilisé. Khouildi (1992) les biens objets du contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik doivent être d’un usage assez durable par exemple un équipement industriel, des voitures, des chalutiers, des avions, les immeubles, du matériel roulant, des équipements médicaux, etc.

Ajoutant aussi que tout bien objet d’un contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik doit avoir une utilité indépendante eticite (halal). Aussi, le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik peut être conclu sur des biens immobiliers ou du matériel avec des non-musulmans à condition que la location soit pour des produits ou des services licites tels que l’habitation d’une maison, le transport ou le déplacement pour une voiture. Si le bailleur est informé d’avance explicitement ou probablement que l’utilisation concerne des produits ou des services non conformes à la sharia alors le contrat est nul (Ali Chatti-2011).

Le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik est un contrat financier qui expose la banque à une multitude de risques parmi lesquels on peut citer le risque de crédit. Ce dernier est défini lorsque la contrepartie se trouve dans une situation de défaut de paiement à une date prévue (Ahmed et Khan 2002). En plus du risque du crédit, il existe le risque du marché qui est un risque financier. Il peut être considéré comme étant un risque de taux de rendement. Si le contrat porte sur une rémunération fixe, la banque sera exposée à ce type de risque en cas de changement des taux de rentabilité sur le marché.

Le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik s’avère un moyenpour le financement des biens meubles et immeubles. Il présente plusieurs avantages, une grande souplesse et une bonne opportunité que ce soit pour le client locataire, que pour la banque participative. Le produit permettra au client de jouir de certains biens et de les utiliser sans avoir besoin de payer l’intégralité du prix.

Selon Al-Jayousi et Al-Shatti (2013), le contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik révèle un énorme potentiel permettant à la banque islamique de pénétrer dans de nouveaux secteurs prometteurs. Ce produit contribue aussi à la continuité et au développement de la banque islamique en modernisant son offre de produits financiers et en suivant le rythme accéléré des besoins des clients.

2.2. Le transport en commun : État des lieux :

Au Maroc, le transport collectif est assuré par les régies de transport, les sociétés de transport privé, qui exploitent les lignes concédées par les régies depuis 1983 et le parc des taxis qui assure les déplacements secondaires. Les régies de transport sont des établissements publics communaux à caractère industriel et commercial. Dotés de la personnalité administrative et de l’autonomie financière (Ait sliman-2005). Les régies ont pour mission d’assurer le service de transport urbain collectif, dans une zone située à l’intérieur du

(5)

Volume 4, numéro 2 (2020)

périmètre urbain. À noter plusieurs régies ne fonctionne plus parmi eux celle de la ville de Marrakech, elle a été remplacée par la société ALSA en 1999.

Le système de transport de la ville Marrakech peut aujourd’hui être composé d’une part, des réseaux d’autobus, géré par la société ALSA. D’autre part, des taxis qui réagissent à la demande et qui représentent une forme plus rapide et plus souple de déplacement. La ville bénéficie d’une moyenne accessibilité en transports publics, les réseaux de la ville comptent 38 lignes d'autobus. Le réseau urbain se compose de 21 lignes, du coup le réseau périurbain est composé de 17 lignes et 2 axes de BRT (Bus rapide transit) bidirectionnels dans le périmètre urbain.

Pour le secteur des taxis, il se subdivise en deux catégories. Une première catégorie appelée grand taxi et une deuxième catégorie appelée petit taxi. Les grands taxis sont institués interurbains et ils participent au transport à l’intérieur de grandes agglomérations (autorisés à transporter un maximum de six passagers). Les petits taxis effectuent des itinéraires intra- urbains à l’intérieur des périmètres municipaux où la circulation est limitée à 60 Km/heure.

Leur activité est liée à celle des grands taxis (législation, organisation, intermodalité).

Autorisés à transporter un maximum de trois passagers, les petits taxis doivent être munis d'un compteur (taximètre) conforme aux tarifs en vigueur (Le Tellier-2012).

D’après la division des affaires économiques et sociales de la Wilaya de Marrakech (région Marrakech-Safi) et jusqu'au 25 août 2017 (Fig. n1), le parc des taxis de la ville de Marrakech est composé de 1758 taxis de première catégorie et 2032 taxis de deuxième catégorie. L’évolution de ce parc est divisée en trois remarquables périodes. La première période est avant 1996 où on remarque que le nombre des grands taxis est supérieur à celui des petits taxis. Cela s’explique par, l’inutilité de cette deuxième catégorie de taxi, vu que le transport collectif interurbain est bien assuré par les régies de transport à cette époque, et que les grands taxis étaient spécialisés en transport interurbain. La deuxième période, entre 1996 et 2001, on constate que le nombre des petits taxis avoisine celui des grands taxis. Cela s’explique par la faiblesse de la régie de transport urbain à cette époque et par l’augmentation de la demande sur cette catégorie de transport. La troisième période, commence après 2001, se caractérise par l’expansion du nombre des petits taxis par rapport à celui des grands taxis.

Cela s’explique par l’expansion du nombre d’habitants de la ville de Marrakech et par la forte demande sur ce service souple et rapide.

(6)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Figure n°1. « Évolution du parc des taxis de la ville de Marrakech (1967-2017) »

Wilaya de Marrakech (2017)

Le besoin de financement se manifeste lorsque le détenteur ou le locataire d’agrément veut acheter son véhicule pour la première fois ou dans le cas où il décide de le renouveler.

Parmi les moyens de financement, on peut citer l’autofinancement, le crédit bancaire et le crédit-bail. Chacune des modalités précitées présentes des avantages et des inconvénients, par exemple, l’insuffisance des fonds, la présence de garantie qui ne finance pas l’intégralité du véhicule.

L’autofinancement est la modalité de financement la plus désirée par les détenteurs et les locataires d’agréments. C’est la modalité la moins couteuse, parce que le détenteur d’agrément ne fait pas appel à des ressources extérieures, mais il fait appel à ses plus-values, son épargne ou ses capitaux propres. Ce mode de financement est considéré comme peu risqué et sain, mais il peut être moins intéressant parce que les fonds sont généralement insuffisants.

Le crédit bancaire est l’emprunt aux prés des banques ou des établissements de crédit contre un taux d’intérêt. Il constitue souvent le chemin droit vers le financement des véhicules. Le problème du marché de crédit au Maroc, c’est qu’il a tendance à prendre une forme presque oligopolistique avec une offre concentrée par un nombre limité d’acteurs et une demande composée d’un grand nombre d’entreprises et de personnes physiques. Cette forme de marché rend le coût de financement assez élevé, et pousse les banques à demander plus de garanties (réelles ou caution). D’après le rapport de BAM (2017), 79,7% du marché de crédit est détenue par les cinq premières banques de la place.

Le crédit-bail est la modalité conventionnelle la plus utilisée pour le financement des véhicules qui vont être exploités en tant que taxi au Maroc. Ce mode de financement est apparu en 1952 aux États-Unis sous sa forme moderne avec le nom de leasing. Il a été introduit en France en 1962, puis en Japon. Son usage s'est répondu dans les pays en voie de développement et son expansion tient aux avantages qu'il procure (Diali Youcef-2012). Au

(7)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Maroc, le crédit-bail mobiliera été lancé en 1965 avec la création de la première société spécialisé (APSF-2017).

Parmi les problèmes qui se présentent il y a les sociétés spécialisées qui ne peuvent pas financer plus de 80% du montant de l’équipement qui doit dépasser 50.0000 dirhams (marocleasing-2017). Les Sociétés exigent des durées spécifiques non adaptées aux besoins (48mois maximum). Le paiement des loyers commence dès la signature du contrat. Ajoutant que la durée des procédures est longue (entre 15 et 21 jours) et le coût de financement est très cher avec un taux qui avoisine les 11.5% (marocleasing-2017). Pour les problèmes chariatiques on peut dire que le contrat de location se conclut avant que la société achète le bien, nous avons la conclusion de deux contrats en un seul, en cas de retard de paiement des loyers ; le locataire est obligé de verser des agios de retard ce qui est prohibé par le coran et la sunna, on peut ajouter que les sociétés de crédit-bail obligent leurs clients à souscrire une assurance vie.

2. Méthodologie

L’analyse empirique des attentes et des facteurs qui vont inciter les détenteurs et les locataires d’agrément à opter pour le produit financier Ijara Mountahia Bi-Tamlik au lieu du crédit-bail, nous avons opté pour une enquête quantitative en se basant sur un questionnaire comme outil de collecte des données. Puisqu’il n’existe pas de base de données accessible, nous avons opté pour une méthode empirique qui consiste à établir des observations aléatoires, sans pour autant, chercher la représentativité de l’échantillon. L'enquête s’est effectuée entre le 03 et le 29 septembre 2017 au niveau de la préfecture de Marrakech, auprès des détenteurs et des locataires d’agrément. Elle a porté sur un échantillon de 100 individus, avec une durée moyenne d’administration de 25 minutes. Le fait que la durée d’administration est plutôt élevée est dû à plusieurs raisons dont nous citons : la longueur du questionnaire qui comporte 50 questions, les enquêtés demandent toujours plus d’explication pour répondre aux questions, ajoutant à cela que nous avons l’obligation de remplir le questionnaire nous-même pour garantir une certaine objectivité.

La préfecture de Marrakech a été choisie comme champ d’étude dans notre approche empirique, vu l’importance de la région sur le plan national. Située au centre du pays, la région Marrakech-Safi est limitée au Nord par la région de Grand Casablanca-Settat, à l’Est par la région de Beni Mellal-Khénifra, au Sud-Est par la région de Drâa, au Sud par la région de SoussMassa et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. Cette région s’étend sur une superficie de 39 167 Km² et compte 4 520 569 habitants en 2014 dont 1 938 016 qui vivent dans le milieu urbain et 2 582 553 issus du milieu rural, soit 13,4% de la population légale au Maroc (HCPa- 2015). En 2017, la région a participé au PIB national de 8,5% et a enregistré un taux d’accroissement du PIB de 3,9 %. Ce taux est proche de la moyenne nationale en 2017 (HCP- 2019).

(8)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Il s’agit, en fait, des premières études faites au Maroc sur le secteur de transport en commun en rapport avec l’industrie financière islamique. Partant de ce constat, il est évident que l’objectif primaire derrière cette étude est la prospection et l’exploration. Pour cela, le choix quasi total des variables qualitatives de notre questionnaire est extrêmement justifié du fait de l’absence de données comparables en la matière.

La première rubrique de notre questionnaire vise à présenter le profil des détenteurs et locataires d’agréments pour des caractéristiques qui leur sont spécifiques. Des informations personnelles telles que le niveau d’instruction, la catégorie du taxi, etc. La deuxième, quant à elle, a mis l’accent sur l’état des lieux du financement des taxis à Marrakech. Il s’agit, bien évidemment, de connaitre l’attitude des détenteurs et locataires d’agréments vis-à-vis des modalités de financement classique, notamment le crédit bancaire et le crédit-bail. Pour ce qui est de la dernière rubrique, nous l’avons consacré au financement de ce secteur via les banques participatives.

La nature des variables de notre étude (variables qualitatives) nous conduit vers le choix du test de Khi-Deux d’indépendance1 pour l’analyse bi-variée. Il s’agit, en effet, de tester l’indépendance ou non de deux variables étudiées. Lorsque nous assistons à une coïncidence entre les effectifs théoriques et ceux observés, cela signifie que les deux variables étudiées sont indépendantes. Autrement dit, la liaison entre ces variables se trouve absente. Ce test est mis en œuvre pour savoir à quel point la relation découverte au sein de l’échantillon est valable au niveau de la population totale.

En revanche, le test de Khi-deux est limité par certaines conditions, à remplir impérativement pour la validité des résultats. Premièrement, le nombre des observations doit être supérieur ou égal à 20. Deuxièmement, l’effectif théorique pour chaque cellule du tableau de contingence doit être supérieur à 5 dans 80 % du total des cellules (Grasland-2000). En cas de non-validité du test de Khi-deux, nous allons recourir au « Test exact de Fisher » en cas des tableaux (2×2) et à la méthode de « Bootstrap » en cas du tableau (2× ). Ces tests s’appliquent quels que soient les effectifs théoriques du tableau de contingence et s’interprètent de la même manière que le test de Khi-deux.

3. Résultats et discussion

Pour ce qui est de l’analyse des données, nous allons commencer par une présentation des résultats de notre enquête à l’aide de l’analyse uni-variée, ensuite nous procéderons à l’analyse bi-variée pour mettre en évidence un lien ou une absence de lien entre les variables prises en couple.

1 Il s’agit d’un test statistique développé par Pearson en 1900. Il permet l’analyse de l’indépendance de deux variables, souvent, qualitatives.

(9)

Volume 4, numéro 2 (2020)

3.1. Principaux résultat de l'analyse descriptive :

Il ressort du graphique ci-dessous (Cf. Fig. n°2) que 55% des répondants ont des petits taxis, en revanche, les grands taxis représentent 45%.

Concernant le nombre d’années d’activité des véhicules enquêtés, nous constatons que 47% des véhicules ont une durée d’activité qui varie entre 6 et 10ans, et que 35% des véhicules ont une durée d’activité qui varie entre 1 et 5ans, alors que 17% ont une durée d’activité supérieure à 10 ans et que 1% ont une durée d’activité inférieure à 1 an. Cela nous pousse à dire que le parc des taxis commence à vieillir et il nécessite un changement, pour que les voitures restent en conformité avec les normes que sécurités et les normes écologiques.

Figure n°2. « Analyse du profil de la population interrogée »

1- Catégorie du taxi : 2- Nombre d’années d’activité du véhicule :

Source : Notre enquête de terrain

Pour ce qui est de la relation des détenteurs et des locataires d’agrément avec le crédit- bail (Cf. Fig. n°3), il s’est apparu que presque les trois quarts des répondants (71%) ont déjà contracté un crédit-bail, contre 29% qui n’ont jamais opté pour cette modalité de financement.

83% de ceux qui ont déjà contracté un crédit-bail sont prêts à opter pour une autre modalité de financement que ce dernier. Contre, seulement 17% qui ne sont pas prêts à opter pour une autre modalité de financement.

Ce résultat peut être expliqué par la complexité des procédures administratives. Nous avons 54% des répondants considèrent que les procédures administratives du crédit-bail sont trop complexes, 34% des répondants disent que les procédures sont complexes alors que 12 % d’entre eux trouvent que les procédures sont peu complexes. Pour confirmer ces résultats nous avons constatons que 72% des répondeurs trouvent que le financement par crédits bail est très cher, 23% des répondeurs le trouvent cher tant dit que 5% ne le trouvent pas cher.

(10)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Figure n°3. « La relation des détenteurs et des locataires d’agrément avec le crédit-bail »

1- Déjà contracté un crédit-bail : 2- Opter pour une autre modalité que le crédit- bail :

3- Niveau de complexité des procédures administratives :

4- Le coût du financement par crédit-bail :

Source : Notre enquête de terrain

De plus, nous constatant que la majorité des répondants (91%) sont prêts à opter pour une modalité de financement en conformité à la shariaa, contre seulement 9% qui sont indifférant (Cf. Fig. n°4).

Figure n°4. « Opter pour une autre modalité de financement en conformité à la shariaa »

Source : Notre enquête de terrain

Bien que les banques participatives soient connues chez la plupart des interviewés, le produit ijara mountahia bi-tamlik en tant que produit financier participatif reste peu connu.

Seulement 12% des répondants le connaissent. Après explication des avantages et des inconvénients du produit, 82% des personnes enquêtées ont manifesté leurs intérêts au produit financier ijara mountahia bi-tamlik (Cf. Fig. n°5).

(11)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Figure n°5. « Intérêt au produit ijara mountahia bi-tamlik »

Source : Notre enquête de terrain

28% parmi les personnes intéressées pensent que la raison de l’adaptation du produit ijara mountahia bi-tamlik aux besoins de leur activité, c’est qu’ils ont la possibilité de rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires.

La même proportion pense que c’est dû au non-paiement des pénalités en cas de retardement du payement des sommes dues. 26% pensent que c’est dû à la conformité du produit ijara mountahia bi-tamlik à la shariaa (Cf. Fig. n°6).

Figure n°6. « Intérêt au produit ijara mountahia bi-tamlik »

Source : Notre enquête de terrain

3.2. Analyse bi-variée

Après la présentation du profilage de notre étude et les principaux résultats de l'analyse descriptive, nous sommes arrivés à l’analyse bi-variée. Nous allons déterminer les variables qui influencent le choix d’adoption du contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik comme modalité de financement des taxis.

Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n° 1) nous indique que le degré de complexité des procédures administratives relatives à un financement par crédit-bail a une influence sur

(12)

Volume 4, numéro 2 (2020)

et moins complexe. En effet, 86,8 % des enquêtés qui trouvent que les procédures sont trop complexes affirment leur intention de chercher une autre modalité de financement plus adaptée et moins complexe que le crédit-bail.

En vue d’affirmer l’existence d’une association entre les deux variables, nous examinons les résultats du test d’indépendance de khi-deux. Le tableau ci-dessous (Cf. Tab.

n°1) indique que la valeur du Khi-deux s’élève à 5,787 et la p-value atteint 0,055 (proche de 5%). Nous pouvons donc accepter, avec prudence, l’existence d’une relation entre le degré de complexité des procédures administratives relatives au financement par crédit-bail et l’intention des détenteurs et des locataires d’agrément à chercher une autre modalité de financement.

Tableau n°1. « Étude de la relation entre la complexité des procédures administratives relatives à un financement par crédit-bail et l’intention des détenteurs et des locataires d’agrément à chercher une alternative

plus adaptée »

procédures administratives

Total peut

complexe

complexe Trop complexe

Opter pour une autre modalité que le crédit-bail

Oui % dans procédures administrative

58,3% 85,3% 86,8%

82,8%

% du total Résidus std

7,1%

-0,9

29,3%

0,2

46,5%

0,3 Non % dans procédures

administrative

41,7% 14,7% 13,2%

17,2%

% du total Résidus std

5,1%

2,0

5,1%

-0,3

7,1%

-0,7 Total % dans procédures

administrative

100% 100% 100%

100%

% du total 12,1% 34,3% 53,5%

Valeur ddl Sig

khi-deux de Pearson N d'observations valides

5,7932 99

2 0,055 Source : Notre enquête de terrain

Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n°2) nous indique qu’une proportion importante des répondants, qui trouvent que le financement par crédit-bail est très cher, sont prêts à opter pour une autre modalité de financement que le crédit-bail (soit 87,5%).

Afin d’affirmer l’existence d’une association entre les deux variables, nous allons recourir au test de khi-deux. Cependant l’une des conditions du khi-deux n’est pas satisfaite (l’effectif théorique pour chaque cellule du tableau de contingence doit être supérieur à 5 dans 80 % du total des cellules), c’est pour cela que nous examinons les résultats du test d’indépendance avec Bootstrap3. Le test (Cf. Tab. n° 2) est hautement significatif avec

2a. 1 cellule (16,7%) a un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 2,06.

3 Un test alternatif lorsque les conditions du test d’indépendance de Khi-deux ne sont pas remplies

(13)

Volume 4, numéro 2 (2020)

P=0,005<0,05. Nous ne pouvons pas considérer qu’il y a une indépendance entre les deux variables. Alors, il y a une relation statistiquement significative et d’une forte intensité entre l’intention des détenteurs et des locataires d’agrément à opter pour une autre modalité de financement que le crédit-bail et la cherté de ce dernier (V de cramer=0,331).

Tableau n°2. « Étude de la relation entre la cherté du crédit-bail et l’intention des détenteurs et des locataires d’agrément à chercher une alternative moins chère »

cherté du crédit-bail

Total Pas cher cher Très cher

Opter pour une autre modalité que le crédit-bail

Oui % dans cherté du crédit-bail 25,0% 78,3% 87,5%

82,8%

% du total Résidus std

1,0%

-1,3

18,2%

-0,2

63,6%

Non % dans cherté du crédit-bail 75,0% 21,7% 12,5% 0,4

17,2%

% du total Résidus std

3,0%

2,8

5,1%

0,5

9,1%

-1,0

Total % dans cherté du crédit-bail 100% 100% 100%

100%

% du total 4,0% 23,2% 72,7%

Valeur ddl Sig

khi-deux de Pearson V de Cramer

N d'observations valides X-squared

10,8474 0,331

99 10,847

2 0,004

0,005399 Source : Notre enquête de terrain

À travers ces résultats nous avons démontré que la complexité des procédures administratives relatives à un financement par crédit-bail et la cherté de ce dernier poussent les détenteurs et locataires d’agrément a cherché une autre modalité de financement moins complexe en termes de procédure administrative et moins chère.

Pour ce qui est des caractéristiques du produit ijara mountahia bi-tamlik, nous allons étudier l’impact du non payement des pénalités en cas de retard et le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires sur la demande potentielle du produit.

Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n° 3) nous indique que 82,0% des répondants ont l’intention de souscrire à un contrat ijara mountahia bi-tamlik dans le futur. 64,0% de cette proportion trouvent que le non payement des pénalités en cas de retard est très motivant, contrairement à une minorité de 9,7% qui ne le trouvent pas motivant.

En vue d’affirmer l’existence d’une association entre les deux variables, nous allons recourir au test de khi-deux. Cependant l’une des conditions du khi-deux n’est pas satisfaite, c’est pour cela que nous examinons les résultats du test d’indépendance avec Bootstrap. Afin de déterminer s’il existe une association, ou non, entre la demande potentielle du produit ijara

(14)

Volume 4, numéro 2 (2020)

mountahia bi-tamlik et le non payement des pénalités en cas de retard. Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n°3) indique que le Khi-deux s’élève à 13,046 et la p-value atteint 0,007 (inférieur à seuil de 5 %). Nous pouvons dire qu’il y a une dépendance entre la demande potentielle du produit ijara mountahia bi-tamlik et le non payement des pénalités en cas de retard. Alors, il y a une relation statistiquement significative et d’une intensité modérée entre les deux variables avec un V de Cramer égale à 0,27 (Cf. Tab. n°3).

Tableau n°3. « Étude de la relation entre la demande potentielle d’ijara mountahia bi-tamlik et le non-paiement des pénalités en cas retard »

non payement des pénalités en cas retarde

Total Non

motivant

Peu motivant

Motivant Très motivant

Demande potentielle d'ijara Mountahia bi-tamlik

Oui % dans non payement des pénalités

88,9% 75,0% 86,4% 80,0%

82,0%

% du total Résidus std

8,0%

0,2

6,0%

-0,2

15,5%

0,2

52,5%

-0,2 Non % dans non payement

des pénalités

11,1% 25,0% 13,6% 20,0%

18,0%

% du total Résidus std

1,0%

-0,5

2,0%

0,5

6,5%

0,5

8,5%

0,3 Total % dans non payement

des pénalités 100% 100% 100% 100%

100%

% du total 9,0% 8,0% 22,0% 61,0%

Valeur ddl Sig khi-deux de Pearson

V de Cramer

13,0465 0,27

3 0,004

0,007 0,0072 99 N d’observations valides

X-squared

100

Source : Notre enquête de terrain ,

Pour analyser la relation entre le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires des clients et la demande potentielle du produit financier ijara mountahia bi-tamlik. Nous constatons que presque la majorité (81,7%) des enquêtés, qui souhaitent demander un financement via ijara mountahia bi-tamlik dans le futur, sont très motivés par l’idée de rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires du client.

En vue d’affirmer l’existence d’une relation entre les deux variables, nous devrions procéder au test d’indépendance avec Bootstrap (Cf. Tab. n°4). Avec une valeur du Khi-deux égale à 9,889 et une p-value de 0,0279 inférieur à 5%. Nous concluons l’existence d’une

54 cellules (50%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 3,17.

(15)

Volume 4, numéro 2 (2020)

dépendance entre la demande potentielle du produit financier ijara mountahia bi-tamlik et le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires des clients. De plus, selon le V de cramer (égale à 0,22), la force du lien entre les deux variables est statistiquement modérée.

Tableau n°4. « Étude de la relation entre la demande potentielle d’ijara mountahia bi-tamlik et le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires du client »

Rééchelonnement gratuit

Total Très

motiva nt

Motiva nt

Peut motiva

nt

Non motiva Demand nt

e potentiel le d'ijara Mountah ia bi- tamlik

O ui

% dans rééchelonnement gratuit

84,8% 68,4% 100,0

%

100,0

%

82,0%

% du total Résidus std

67,0%

0,3

12,0%

-0,7

1,0%

0,2

1,0%

N 0,2 o n

% dans rééchelonnement 15,2% 31,6% 0,0% 0,0%

18,0%

% du total Résidus std

10,0%

-0,6

6,0%

1,4

2,0%

-0,4

1,0%

-0,4

Total % dans rééchelonnement 100% 100% 100% 100%

100%

% du total 79,0% 19,0% 1,0% 1,0%

Valeur ddl Sig khi-deux de Pearson

V de Cramer

N d'observations valides X-squared

9,889 0,22

100 9,8898

3 0,01

9

0,0279

0,0279 Source : Notre enquête de terrain

Pour la relation entre la religiosité et la demande potentielle d’un financement via ijara mountahia bi-tamlik. Nous constatant que les personnes qui sont prêtes à opter pour une modalité de financement en conformité à la shariaa sont les plus susceptibles de demander un financement via ijara mountahia bi-tamlik. Au total, nous pouvons observer que 78,8% des répondants sollicitent un financement via ijara mountahia bi-tamlik sachant qu’ils sont prêts à opter pour une modalité de financement en conformité à la shariaa.

Afin de vérifier si cette relation observée est bien réelle, nous avons appliqué le test khi-deux (Cf. Tab. n° 5). La valeur du , au niveau de la significativité du test, la p-value (0,0005) est largement inférieure à 5 %, seuil requis pour rejeter l'hypothèse d'indépendance des variables. Alors, l’influence de la conviction religieuse sur l’intention de demander un financement via l’ijara mountahia bi-tamlik est très significative. En outre, le coefficient de Phi (0,398) affirme une forte relation entre ces deux variables.

(16)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Tableau n°5. : « Étude de la relation entre la demande potentielle d’ijara mountahia bi-tamlik et le besoin d’avoir une modalité de financement en conformité à la sharia »

Conviction religieuse

Tot al

Oui Non

Demande potentiell e d'ijara mountahi a bi- tamlik

O ui

% dans Conviction religieuse

% du total Résidus std

86,7%

78,8%

0,5

33,3%

3,0%

-1,4

81,8%

N o n

% dans Conviction religieuse 13,3% 66,7%

18,2%

% du total Résidus std

12,1%

-1,1

6,1%

Total % dans Conviction religieuse 100% 100% 3,4 100%

% du total 90,9% 9,1% 100%

Vale ur

ddl Sig khi-deux de

Pearson Phi

15,6446 0,398

1 0,005

N d'observations valides 99

Source : Notre enquête de terrain

Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n°6) nous indique que 25% des répondants sont prêts à payer plus cher un contrat ijara mountahia bi-tamlik. Presque la totalité d’entre eux sont motivés par l’idée que le produit ijara mountahia bi-tamlik est un produit en conformité avec la shariaa (soit 96%). S’agissant du même tableau, nous remarquons que 91,0% des répondants sont prêts à chercher une autre modalité de financement en conformité à la shariaa.

En vue d’affirmer l’existence d’une association entre payer plus cher un contrat ijara mountahia bi-tamlik et le besoin des détenteurs et des locataires d’agrément d’avoir une modalité de financement en conformité à la shariaa, nous examinons les résultats du test d’indépendance avec Bootstrap. Le tableau ci-dessous (Cf. Tab. n°6) indique que le Khi-deux s’élève à 0,932 et la p-value atteint 0,4573 (supérieur au seuil de 5 %). Nous pouvons donc affirmer qu’il n’existe pas une relation entre les deux variables.

6 1 cellule (25,0%) a un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 1,64.

(17)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Tableau n 6. « Étude de la relation entre le paiement cher d’ijara mountahia bi-tamlik et le besoin d’avoir une modalité de financement en conformité à la shariaa »

Conviction religieuse

Total

Oui Non

Payer plus cher Pour ijara mountahia bi-tamlik

Oui % dans Conviction religieuse 25,6% 11,1%

25,0%

% du total 24,0% 1,0%

No n

% dans Conviction religieuse 74,4% 88,9%

75,0%

% du total 67,0% 8,0%

Total % dans Conviction religieuse 100% 100%

100%

% du total 91,0% 9,0%

Valeur ddl Sig

khi-deux de Pearson 0,9297 1 0,335

0,4573 N d'observations valides

X-squared

99 0,932

Source : Notre enquête de terrain

À travers les résultats de l’analyse bi-variée, nous avons pu démontrer que la complexité des procédures administratives relatives à un financement par crédit-bail et la cherté de ce dernier poussent les détenteurs et les locataires d’agrément à chercher une alternative plus adaptée et moins chère. Tandis que, les caractères spéciaux du contrat Ijara Mountahia Bi-Tamlik tel que le non-paiement des pénalités en cas de retard et le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires des détenteurs ou des locataires d’agrément influencent directement et positivement le choix de ce mode de financement par les détenteurs et locataires d’agrément. De même, la conformité du produit Ijara Mountahia Bi-Tamlik à la sharia peut accroitre la demande potentielle de ce produit à une seule condition que le prix ne dépasse pas le prix d’autres modalités de financement sur le marché.

Conclusion

Nous avons essayé, tout au long de cette étude, de répondre à plusieurs questions et exigences qui relient le secteur de transport par taxis avec le financement islamique via Ijara Mountahia Bi-Tamlik. À travers une revue de littérature, nous avons pu donner une définition au produit financier Ijara Mountahia Bi-Tamlik, ses différents types et les risques liés au produit. Nous avons pu relever aussi l’utilisation de ce produit pour le financement du moyen et court terme, pour les équipements et les machines à grande valeur en Jordanie et en Tunisie (JIB-2017). Tandis que le produit donne aux banques une panoplie d'avantages puisqu’elles peuvent transformer les actifs loués en sukuk pour les émettre sur le marché. Ces Sukuk servent comme support d’investissement aux agents à capacité de financement, avec le minimum de risque possible et un revenu prévisionnel réel, vu que les loyers sont connus à l’avance.

(18)

Volume 4, numéro 2 (2020)

Au niveau des résultats, nous avons retenu que plus que les trois-quarts des répondants ne sont pas satisfaits du crédit-bail, cette insatisfaction est due à plusieurs raisons parmi les quelle on peut citer la cherté du produit, la complexité des procédures et la non-conformité du crédit-bail à la sharia. Nous avons déterminé aussi que les clients marocains cherchent un produit facilement utilisable, en conformité à la sharia et surtout moins cher que les produits déjà existants sur le marché. Surtout que, 83% des répondants sont près à opté pour une autre modalité de financement que le crédit-bail, et ils ont marqué un intérêt considérable au produit Ijara Mountahia bi-Tamlik. En outre, nous avons démontré que la complexité des procédures administratives relatives à un financement par crédit-bail et la cherté de ce dernier poussent les détenteurs et des locataires d’agrément à chercher une autre modalité de financement. Pour les caractéristiques théoriques du produit Ijara Mountahia bi-Tamlik, nous avons démontré que le non-paiement des pénalités en cas retard, le rééchelonnement gratuit des sommes restantes en cas de difficultés financières temporaires du client et la conformité du produit à la sharia peuvent impacté positivement la demande potentiel du produit.

En outre, notre étude se heurte à des limites relativement importantes. La première limite évidente dont nous pourrions discuter concerne l’inexistence d’études théoriques et empiriques qui ont traité le sujet auparavant, ce qui a été un handicap considérable notamment dans le choix des variables à utiliser pour mener à bien notre étude. La deuxième limite concerne, la généralisation des résultats de ce travail. Vu que notre enquête ne s’appuie pas sur une base de sondage comprenant l’ensemble de la population étudiée, les résultats ne sont pas susceptibles d’être généralisés. La troisième limite, c’est que l’enquête ne fait pas de distinction entre les détenteurs et les locataires d’agrément de première catégorie et de deuxième catégorie. Il serait intéressant d’étudier plus tard les attentes de chaque catégorie à part. La quatrième limite, est relative au produit lui-même qui n’est pas encore commercialisé par les banques participatives marocaines.

Références

 Ahmed H. et T. Khan (2002), « La gestion des risques : Analyse de certains aspects liés à l’industrie de la finance islamique », Document occasionnel de Institut Islamique de Recherches et de Formation, Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, n°5, 200 p.

 Ait sliman A. (2005), « Transport collectif urbain au Maroc », article de recherche, Marrakech, Maroc, 26p.

 Ali Chatti M. (2011), « Les techniques de financement de la finance islamique », Séminaire organisé par la banque islamique de développement, Djeddah, Arabie Saoudite, 159p.

 Al-Jayousi A M. et A S. Al-Shatti (2013), « ةيفرصملا تاسسؤملا يف تامدخلا و عفانملا ليومت ةيملاسلإا », 2ème congrès scientifique de l’université nationale de Ajlun sur les services bancaires islamiques : entre théorie et pratique, Ajlun, Jordanie, 28 p.

 APSF-Association Professionnelle des Sociétés de Financement- (2016),

«MONOGRAPHIE DU CRÉDIT-BAIL», Rabat, Maroc.

(19)

Volume 4, numéro 2 (2020)

 BAM -Bank Al-Maghrib- (2017), « Rapport annuel sur la supervision bancaire », Rabat, Maroc.

 Diali Youcef S. (2012), « Le Financement par le leasing : Un Nouveau moyen d'aide au développement de la PME en Algérie : Son application à la BNP Paribas El Djazair et la BADR Banque», Université d'Oran 2 Mohamed Ben Ahmed, Algérie.

 El Awami F. (2013), «يملاسلاا هقفلا يف كيلمتلاب يهتنملا ريجأتلا طباوض », Al-Madinah International University, Shah Alam, Malaisie.

 Godard X. (2006), « Les transports urbains et l’environnement dans les villes du Sud », ville et environnement, Paris, France, 196p.

 Grasland C. (2000), « Initiation aux méthodes statistiques en sciences sociales », Cours Université Paris VII, http://grasland.script.univ-paris-diderot.fr/STAT98/STAT98.html, (Consulté le 20 Août 2017).

 HCP -Haut-Commissariat au Plan - (2019), « Note d’information relative aux comptes régionaux de l’année 2017 », Comptes régionaux, Rabat, Maroc.

 HCP a- Haut-Commissariat au Plan - (2015), « Note sur les premiers résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 », Publications RGPH 2014, Rabat, Maroc.

 JIB -Jordan Islamique Bank- (2017), « rapport annuel 2016 », Amman, Jordanie.

 Khouildi A. (1992), « Le leasing (ijara wa Irina) », acte de séminaire, vol. 37, 21p, Djeddah, Arabie Saoudite.

 Le Tellier J. (2012), « Les services des taxis collectifs dans les grandes villes marocaines : une alternative aux déficiences des transports institutionnels », Communication colloque international IVM, 33p, Rabat, Maroc.

 Maroc leasing « société de financement »,

http://www.marocleasing.ma/Nossolutions/Pages/ Creditbailmobilier.aspx, consulté le 15 novembre 2017

 Nait Slimani M. (2014), « La finance Islamique et le Capital Investissement : Apports des Financements Participatifs pour la Création et le Développement des Petites et Moyennes Entreprises », Produits d’innovation et de l’ingénierie financière et leurs applications, 47p, Sétif, Algérie.

 SID (2016)- Société Islamique pour le Développement du secteur privé –, rapport assemblée générale annuel du 1er juin, 93 p, Rabat, Maroc.

Références

Documents relatifs

L’État et Bordeaux Métropole lancent un appel à projets commun pour des actions à destination des habitant(e)s des quartiers prioritaires de la politique de la ville

conviennent que le boursier, en réalisant le travail de recherche, agit en qualité de prestataire indépendant et que le présent contrat n’a pas pour effet de faire de l’une

[r]

L’article 27 étend aux établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), à l’instar des établissements d’enseignement supérieur, la possibilité de

Le CGI puis le SGPI a confié à l'ANR la sélection, le suivi et la mesure d'impact d'un éventail très large de programmes de financement qui couvrent principalement des projets

* Détermination de la graduation 100 : on plonge le réservoir du thermomètre dans de l’eau en ébullition sous la pression atmosphérique normale.. Le liquide dans le capillaire

À partir de l’étude du processus de resocialisation des exclus permis par des activités de microfinance, cette recherche analyse en quoi le contrat formel sous-tend implicitement

Chaque année, dans le cadre de sa politique de cohésion sociale, la ville de Joigny et ses partenaires du contrat de ville (l’Etat, le conseil régional, le conseil départemental,