Modélisation de l’évaporation globale d’un couvert forestier
II. - Calibrages et résultats du modèle
P.
CHASSAGNEUX,
téorologie
nationale,Subdivi
E. CHOISNEL
sion d’Agrométéorolog Météorologie
nationale, Subdivisiond’Agrométéorologie,
2, avenue
Rapp,
F 75007 ParisDDconnuS,
Résumé
La seconde
partie
de cet article présente lacomparaison
des résultats du modèle avec desmesures
neutroniques
hebdomadaires dudéstockage
du sol pour trois années(1976,
1977 et1979)
sous couvert de feuillus
(Fagus
silvaticaL.)
et pour une année(1978)
sous couvert de résineux(Pseudotsuga menziesii).
Les différentesétapes
decalibrage
du modèle sont énumérées : date de débourrement et date de feuillaisoncomplète
pour les feuillus,ajustement
des différentes résis- tances en série, la résistanceaérodynamique,
les deux résistances de structure et la résistancestomatique. L’étape
intermédiaire decalibrage
du sous-modèled’interception
montre que l’erreur relative sur lapluie interceptée
est de 8 p. 10(l en été et de 14 p. 100 en hiver pour le couvert de feuillus.La
comparaison
entre le calcul et la mesure dudéstockage
du sol, dont la réserve utile est fixée à 170 mm, montre une simulation correcte de l’assèchement du sol de mai àjuillet
au coursde l’année 1976 de sécheresse
exceptionnelle.
En année trèspluvieuse (1977)
la simulation dudéstockage
est satisfaisante. L’année 1979, où laphase
de débourrement-feuillaison du hêtre a été tardive mais courte, laisse apparaître une sous-estimation del’évapotranspiration
réelle du couvert forestier.Un indice de stress
hydrique,
calculé àpartir
des données de sortie du modèle est proposé.Le modèle permet
également
de simuler sur unelongue période climatique,
à partir des donnéesde la station
météorologique
deNancy-Essey,
le bilanhydrique
d’un couvert de feuillus d’une partet d’un couvert de résineux d’autre part. Sur la
période
de feuillaison(du
15 mai au 15 octobre)l’évapotranspiration
calculée du couvert de feuillus est supérieure de 20 %! à celle du couvert de résineux.Malgré
uneinterception
des résineuxplus
importante que celle des feuillus sur cette mêmepériode
de 5 mois l’évaporationglobale (évapotranspiration
+interception)
du couvert defeuillus reste légèrement
supérieure
à celle du couvert de résineux.Mots clés :
Dé,stockage
du sol, évaporation, évapotranspiration,feui(lus,
interception, modèle, résineux, résistance,Introduction
Dans la
première partie
de cet article(C HASSAGNEUX
&CnotSNEL, 1986)
nousavons
présenté
leséquations
utilisées pour la modélisation del’évaporation globale
ducouvert. Nous avons aussi énuméré et décrit les différents
paramètres
du modèle. Les constantes intervenant dans le calcul de cesparamètres
ont été déterminées parajustement
des sorties du modèle à des mesuresexpérimentales
effectuées au C.N.R.F.de
Nancy
sous couvert de feuillus(A USSENAC
&G RANIER , 1979)
et sous couvert derésineux
(A USSENAC
&BOULANGEAT,
1980 et données nonpubliées).
Mais pour ce faire il convenaitd’adopter
un certain ordrechronologique
pour la détermination desconstantes. Nous avons choisi de calibrer d’abord le sous-modèle «
interception
»,puis
le sous-modèle
« transpiration
de l’arbre defaçon
à minimiser l’écart entre ledéstockage
du sol mesuré et ledéstockage
du sol calculé par le modèle. La simulation des variablesécophysiologiques
et lesparamètres
derégulation
du modèle seront d’abord examinés avant deprésenter
les résultats proprement dits. Enfin lesapplica-
tions
possibles
d’un tel modèle sontenvisagées.
1. Profils
climatiques
des annéesd’expérimentation
Les tests du modèle pour le
peuplement
feuillu ont concerné les années1976, 1977, 1978,
1979 et 1981 et pour lepeuplement
résineux les années 1978 et 1979.L’analyse statistique
desprécipitations
pour lesquatre
« saisonsmétéorologiques » (l’hiver
dedécembre à
février,
leprintemps
de mars àmai,
l’été dejuin
à août et l’automne deseptembre
ànovembre),
extraite du dossier destatistiques agroclimatiques (1951-1980)
de la station de
Nancy-Essey indique
que les mesures desondages neutroniques disponibles correspondent
à des années très différentes sur leplan climatique
et enparticulier :
- une année très sèche
(hiver, printemps
et été1976) ;
- deux années très
pluvieuses (les quatre
saisons pour les années 1977 et1979),
avec en
particulier
pour l’année 1979 un hiver et unprintemps exceptionnellement pluvieux (maximum pluviométrique
pour lapériode 1951-1980).
2. Les variables
écophysiologiques
2.1. Couvert de
feuillus
Au cours de l’année
quatre
stadesphénologiques
sont définis pour le hêtre : ledébourrement,
la date de feuillaisoncomplète.
la date de perte despremières
feuilles,la date de début de la
période
défeuillée. Le sous-modèlephénologique
utilisé pour simuler l’évolution de l’indice foliaire de l’arbre auprintemps
a été décrit dans lapremière partie
de cet article(C HASSAGNEUX
&C HOISNEI ., 1986 ;
NtztNSKt,1986).
Unesimulation sur trente-trois années des dates de débourrement et de feuillaison
complète
ont donné les résultats suivants pour
Nancy :
1 -.
1 - ...Ces dates coïncident avec les estimations données par AussErrnc
(comm. pers.)
pour les valeurs moyennes,
respectivement
10 avril et 10 mai. On remarque à l’examen de cettestatistique
unegrande
variabilité interannuellepossible
de ces deux stadesphénologiques.
Entre ces deux dates se situe laphase
d’évolution de l’indice foliairejusqu’à
sa valeur maximale. Lafigure
1 illustre ledécalage
de croissance de l’indice foliaire pour deux années très différentes(1976
et1977).
Etant donné que latranspira-
tion et
l’interception
sont toutes deux fonction de l’évolution de l’indicefoliaire,
la simulation dudéveloppement
du hêtreapparaît indispensable
pour l’estimation de ces deux termes du bilan d’eau auprintemps,
dontdépendra
bien entendu l’évolution du réservoir en eau du sol et ladisponibilité
de l’eau dans le sol en été.LAI
2.2. Couvert de résineux
La connaissance de la
phénologie
dans le cas de résineux semble moins cruciale pour l’estimation del’évaporation
que dans le cas d’un couvert de feuillus. D’unepart
iln’y
a pas de cessation de latranspiration
des résineuxpendant l’hiver,
d’autrepart
les fluctuations de l’indice foliaire, sans êtrenulles,
sont nettementplus
faibles pour les résineux que pour les feuillus. Aussi n’avons-nous donc pas élaboré de sous-modèlephénologique
pour la simulation del’évaporation
du couvert deDouglas.
On saitcependant
que lesaiguilles
sont renouvelées tous les 3 à 4 ans. BEnoLE et al.(1982)
ontnoté dans une forêt de Pin
sylvestre
une variation de 7 p. 100 de l’indice foliaire aucours de l’année avec un maximum de
juin
à octobre. AUSSENAC(1979)
a trouvé souspeuplement
deDouglas
àNancy
une chute des vieillesaiguilles
enjuillet-août,
parmesure de la litière recueillie au sol.
3. Les
paramètres
internes derégulation
du modèleCe modèle utilise le
concept
de « résistance ». Quatre résistances ont été définies :une résistance
aérodynamique,
deux résistances de structure et une résistance stomati- que. Etant donné que ces résistances en séries’ajoutent
pour constituer le freinglobal
à
l’évaporation
du couvert(cf. partie 1 )
leurs modes de calcul et les ordres degrandeur
de leurs valeurs sont
importants
à connaître.3.1. Ré.sistance
aérodynamique
Celle-ci, fonction essentiellement du vent, est calculée en
appliquant
les loisrelatives à la couche limite de
surface,
en condition de neutralitéthermique,
c’est-à-direqu’aucune
correction de stabilité/instabilité n’est introduite dans le modèle. En fonction du vent mesuré surl’aéroport
à 10 mètres dehauteur,
elle est de la forme(CHASSA-
GNEUX &
CHOISNEL, 1986) :
1.
- 1 1 n (!’f dl . 1 n 1 z! 1 / ( Z ofB Il , 11 7
I7 < 1En utilisant pour les
paramètres
hauteur dedéplacement
d et hauteur derugosité
z,, les formules
classiques (z,,
= 0.1 H et d = 0,75 H, H étant la hauteur moyenne desarbres)
nous obtenons pour la forêt de feuillus :34,1
11,Pour des vents variant de 1 mis à 10 m/s eue variera donc de 34,1 s/m à 3,4 s/m
(fig. 2).
La résistanceaérodynamique
du couvert de résineux est calculée defaçon similaire ;
seule varie H. la hauteur du couvert. Les valeurscorrespondant
aux couvertssous
lesquels
les mesuresexpérimentales
desondages neutroniques
ont été effectuées sont les suivantes : 23 m pour les feuillus(A LJS iE N . BC
& Ducaev,1977)
et 18 m pour les résineux(G RANIER , 1981).
3.2. Résistances ile structure
Deux résistances de structure sont introduites dans le modèle. La
première,
notéer
*
,,,,
concernant laréévaporation
de l’eauinterceptée
a étéajustée
à une fonctionlinéaire croissance de l’indice foliaire
(r * ,&dquo; =
a -- bLAI/LAlmax).
Lecouple
de nombresa et b a été
optimisé
defaçon
à minimiser l’erreur absolue annuelle et la somme deserreurs absolues mensuelles de la
quantité
d’eau-interceptée
par lepeuplement
feuillu(cf. 4.1.).
C’est cette résistancequi
a étéajustée
enpremier
lieu(C HASSACNEUX , 1984).
Le « meilleur
» couple (a, b)
est(20,70).
Pour tepeuplement
deDouglas
le peu de donnéesdisponibles
concernantl’interception
ne nous a paspermis
de faire le même typed’ajustement.
Faute de mieux la même fonction de résistance de structure a étéadoptée
pour leDouglas.
La résistance de structure pour la
transpiration (r,.,)
a été déterminée en secondlieu, après
avoir fixél’expression
de la résistancestomatique.
Il est apparu que sa valeur estplus
faible(rapport
de0,5)
que lapremière
résistance de structure introduite(CHASSAGNEUX
&CHOISNEL, 1986).
Cette résistance de structure
r * ,,,
est unparamètre
interne au modèlequi
n’est pas strictementindépendant
de lafaçon
dont les variablesmétéorologiques
d’entrée sontprises
encompte
dans le calcul. En effet ellepermet peut-être
infine
decorriger
indirectement une éventuelle mauvaise
répartition
de lapluie
heure par heure. En effet si le modèle surestime le nombre réel d’heures depluie,
l’intensité moyenne de lapluie
sera moindre et
l’interception
calculée seratrop importante. Rappelons
à cesujet
que lapluie
diurne ou nocturne(disponible
par pas de 12 heures enstation)
est divisée par le nombre d’heures depluie
estimée par l’intermédiaire des codes« temps présent
»relevés toutes les 3
heures,
pour obtenir l’intensité horaire moyenne de lapluie.
3.3. Résistance
stomatique (eau
du sol nonlimitante)
Il
s’agit
d’une résistancestomatique globale
du couvertpris
dans son ensemble.Cette résistance
stomatique
est minimale en ce sens que l’eau du sol n’est pas un facteur limitant. Elleprend
encompte
les deux variablesimportantes
pour latranspira-
tion au niveau de la feuille : le
rayonnement
sous la forme durayonnement
solaireglobal
reçu ausol,
et le déficit de saturation en vapeur d’eau de l’air environnant(formule
detype LOHAMMAR! :
1/13 n B v- , 0 r- r+ B -11
Les
paramètres
de cette formule ont étéajustés
dans l’ordre suivant : d’abordRg o’
puis 13
et enfin a. Pour leparamètre R!,
HALLDIN et al.(1979) indiquent qu’il correspond
à la moitié du seuil de saturation lumineuse. La valeur retenue pour le couvert de feuillus(110 W/m 2 )
estlégèrement
inférieure à celle obtenue par SAUGIER etal.
(1985)
pour le chêne(125 W/ M 2 ).
Ensuite leparamètre 13
a étéajusté,
sachant quec’est le terme
13 . (e! (T!) - e) qui
fait leplus
varier la résistancestomatique.
Cet
ajustement
a été nécessaire car les valeurs mentionnées dans la littérature(S
AUGIER
etül. , 1985 ;
SINGH & SZEICZ, Î98Ù TAN &B LACK ,
1976 ; STEWART 8L deB
RUIN
, 1985)
necorrespondent
pas au même schémad’analyse
des processusphysiques
que notre
présent
modèle. En effet de nombreux auteurs utilisentplutôt
leconcept
de résistance de surfaceenglobant
la résistance de structure, la résistancestomatique (eau
non
limitante)
et larégulation
du sol due à une limitation de ladisponibilité
en eaudans le sol. Les valeurs obtenues pour cette résistance
globale
du couvert sont difficilementcomparables
à des mesures effectuées sur des feuilles individuelles et pour des intervalles de temps courts. Il semble donclogique
de considérerplutôt
cetterésistance
stomatique
comme unparamètre
interne au modèle tout en sachant que la formulationemployée
tient compte des deux variablesatmosphériques
identifiéescomme étant des facteurs de variation de cette
régulation (rayonnement
solaire etdéficit de saturation de
l’air).
Les considérationsprécédentes
fontégalement
ressortir leproblème
de lacompatibilité
des échelles de temps entre mesure et modèle pour toutecomparaison
chiffrée.Les valeurs obtenues sont sensiblement différentes pour les deux couverts. Tout d’abord de fortes différences
apparaissent
pour des déficits de saturation élevés. Ainsi pour unrayonnement
solaireglobal R!
de 300 W/m2 et un déficit de saturation de 15hecto-Pascals,
le couvert de résineux a une résistancesupérieure
de 20 s/m à celle ducouvert de feuillus. Ensuite on a dans les deux cas une diminution
rapide
de larésistance avec
l’augmentation
durayonnement
solaire reçu et celaquel
que soit le déficit de saturation en vapeur d’eau observé. Enf.n nous avonsindiqué
sur lesfigures
3 et 4,
respectivement
pour un couvert de feuillus et un couvert de résineux, l’évolution de la résistancestomatique
au cours d’unejournée typique
d’été avec un fort déficit de saturation de l’airl’après-midi.
Ceci nous montre les réactions très différentes de deux couverts différents à un même climat.4. Simulation de
l’interception
4.1.
Peuplement
defeuillus
Celle-ci a été testée à
partir
de données depluie
au sol relevées par AUSSENAC(1968)
au cours de l’année 1966-1967 sous lepeuplement
de hêtre. On connaît lerapport
de lapluie
mensuelleinterceptée
à lapluie
mesurée sur le lieu même.L’interception
calculée par le modèle a étécomparée
à uneinterception théorique correspondant
au mêmerapport pluie
ausol / pluie
incidente mais avec pourpluie
incidente celle mesurée à
l’aéroport (fig. 5).
L’erreur sur les mois d’été est de 8 p. 100 de laperte
parinterception (soit
2 p. 100 de lapluie
incidente est malrépartie).
Elleest de 14 p. 100 pour les mois d’hiver
(soit
3 p. 100 de lapluie incidente).
L’erreur estdonc
plus
élevée en hiver. Cela estlogique
car d’unepart l’interception
d’un couvertdéfeuillé est mal connue en
hiver,
d’autrepart
le rôle del’interception
de laneige
n’apu être
pris
encompte. D’après
AussENAC(1980)
lacapacité
maximale de saturation estsupérieure
dans ce cas.4.2.
Peuplement
dedouglas
Seules
quelques
donnéescorrespondant
à despériodes
discontinues dans letemps
étaientdisponibles.
Il semble que les résultats soient tout de mêmeencourageants,
l’erreur sur
l’interception
nedépassant
pas 10 p. 100 en été.5.
Comparaison
des résultats du modèle aux mesures dedéstockage
du sol5.1.
Définition
dudéstockage
du sol et initialisation de la réserve en eauLe
déstockage
du sol est défini comme étantl’écart,
en millimètresd’eau,
entre leprofil
d’humiditévolumique
à lacapacité
auchamp
et leprofil
moyen à la date considérée(moyenne
de 12 tubes individuels desondage neutronique
pour laparcelle feuillue,
de 6 tubes pour laparcelle
deDouglas) ;
les mesures sont effectuées une fois par semainependant
lapériode
devégétation.
Il est apparu pour l’été que lors deprécipitations
orageusesimportantes
il ne fallait pascomptabiliser
la totalité de lapluie
tombée pour tenir
compte
dephénomènes
d’écoulement latéral par ruissellementsuperficiel.
Divers essais nous ont amené à écrêter lespluies
à une valeur seuillorsque
celle-ci était
dépassée (20
mm en 12heures,
30 mm en 24heures).
La réserve a été initialisée à la valeur de 170 mm, cette estimation
paraissant justifiée
par le faitqu’en
1976 ledéstockage
maximumcorrespondant
à un des tubes aété de 177 mm sous
peuplement
feuillu sur1,5
mètre deprofondeur,
ledéstockage
étant
pratiquement
nul en dessous de 70 cm deprofondeur.
5.2.
Comparai,son
dudéstockage
calculé du sol aux mesuresneutroniques
Sur les
figures
suivantes(6, 7,
8 et9)
nous avonsreporté
l’évolutionjour
parjour
du
déstockage
du sol calculé ainsi que ledéstockage
du sol déduit des mesuresneutroniques
defréquence
hebdomadaire pour les années1976,
1977 et 1979 sous couvert de feuillus et pour l’année 1978 sous couvert de résineux. Souschaque
courbeest
indiquée
la différence depluviométrie cumulée,
entre deux dates de mesuresneutroniques,
entre celle mesurée en bordure de la forêt et celle mesurée àl’aéroport.
L’année 1976
(fig. 6)
a été très intéressante car c’est ellequi
a connu laplus
forte« demande
climatique
enévaporation
du fait de la sécheresse et donc le déficithydrique
dans le sol leplus important.
Ladynamique
dudéstockage
du sol estcorrectement simulée du mois de mai au mois de
juillet.
En août ledéstockage
calculéest
supérieur
à celuimesuré, malgré
un écart depluie
d’une dizaine de millimètres aubénéfice de
l’aéroport.
Plusieursexplications peuvent
être avancées : la sécheresseimportante peut
avoir entraîné une chute de feuillesprécoce
cequi
aurait diminuél’indice
foliaire ;
uneperturbation
fonctionnelle de laphysiologie
de l’arbre en cequi
concerne la
transpiration peut
avoirjoué
un rôle. Enfinmalgré
laprésence
de lacouche de
pseudogley imperméable
des remontéescapillaires
ont pu seproduire
et ontdéjà
été mises en évidence sur cetype
de substrat(AvssENne et al., 1984).
Lacomparaison
des résultats du modèle aux mesures de l’année 1976 ne constitue pas àproprement parler
un test àpart
entière de laqualité
du modèle car cettepremière
année a servi à calibrer le
modèle,
enparticulier
la fonction de résistancestomatique (cf. 3.3.).
Les résultats obtenus pour l’année 1977(fig. 7) appellent
peu de commen- taire si ce n’est que du fait des fortespluies
ledéstockage
du sol estbeaucoup plus limité,
avec un maximum de 70 mm seulement finjuillet.
Lacomparaison
entre calculet mesure est satisfaisante.
Les résultats de l’année 1979 sous couvert de feuillus
(fig. 8)
fontapparaître
unécart notable
systématique
àpartir
du 10juillet.
Il faut remarquer tout d’abord pour cette année que l’hiverprécédent
et leprintemps
ont étéparticulièrement pluvieux
et lesol est encore à la
capacité
auchamp
au début du mois dejuin.
L’écart observé se crée essentiellement au cours du mois dejuillet (le déstockage
calculé reste inférieur audéstockage mesuré)
et il est accentué en octobrependant
une semaineparticulièrement pluvieuse (48
mm du 11 au 17octobre),
au cours delaquelle
un certain ruissellement adû se
produire.
Il semble que cette annéeexceptionnellement
humide auprintemps
acréé des conditions
hydriques
très favorables à la croissance de l’indicefoliaire,
d’autantplus
que laphase
débourrement-feuillaisoncomplète
a coïncidé avec unepériode
anormalement chaude
(les températures
moyennes des deuxième et troisième décades de mai et surtout de lapremière
décade dejuin
1979 sont chacunesupérieures
ouégales
à la valeur duquatrième quintile
de lapériode
1951-1980 àNancy-Essey).
Laréalisation de cette
phase
a donc été trèsrapide (14 jours).
Il estpossible
que laconjonction
de conditionsthermiques
ethydriques
favorables ait donné uneaugmenta-
tion de l’indice foliaireexceptionnelle
etsupérieure
au maximumsupposé (6,2).
Si telest le cas,
l’évapotranspiration
réelle de l’arbre a été sous-estimée par le modèle.La
figure
9présente
l’évolution dudéstockage
calculé sous couvert de résineux aucours de l’année 1978. La différence
qui apparaît
en août etseptembre s’explique
par le(pluviométrie
annuellesupérieure
ouégale
au décilesupérieur)
tandis que l’année 1971 obtenue pour les feuillus est caractérisée seulement par unepluviométrie
estivaleanormalement élevée
(pluviométrie
de l’ordre duquatrième quintile).
Enfin l’eau
interceptée
etévaporée
est maxirnale pour les deux couverts en 1960 dont l’été est l’un desplus pluvieux
de lapériode
1951-1980. Les valeurs minimalescorrespondent
pour les résineux à l’année 1976 d’étéexceptionnellement
sec et pour lesfeuillus à l’année 1959 anormalement sèche en
juillet uniquement.
7.
Applications
et conclusionLes
applications possibles
d’un tel modèle sontmultiples.
Tout d’abord au niveaumicroclimatique
ilpeut
être utilisé pour suivre le bilanhydrique
d’uneparcelle expéri-
mentale à l’aide de mesures
micrométéorologiques
au pas de tempshoraire,
cequi permettrait
de mieux caractériser l’effet de la réserve utile du sol et de laplus
oumoins
grande hétérogénéité
du couvert sur sonévaporation.
A cette échelle de laparcelle
certaines données de sortie du modèle telles que la réserve en eau du sol à unedate donnée ou l’indice de stress
hydrique
décadairepourraient
servir d’indicateurs deproduction.
Cettedescription
au pas detemps
décadaireplutôt
que mensuel devraitpermettre
de mieux cerner lespériodes
de l’annéeimportantes
dupoint
de vuedisponibilité
en eau pour le fonctionnementhydrique
del’arbre,
voire de déterminerdes valeurs seuils de la réserve en eau du sol
séparément
pour la croissance en hauteuret la croissance en diamètre
(AusseNnc et al., 1984).
Le modèle
permet
une évaluationséparée
des diversescomposantes
du bilanhydrique
du couvert. A cetégard
ilpermet déjà
une bonnerépartition
à faible échelle detemps
de l’eau depluie
entrel’interception
dufeuillage
et lapénétration
dans le solpar une
prise
encompte
correcte durégime pluviométrique
sous lesaspects
d’intensité desépisodes pluvieux,
derépartition
desépisodes pluvieux
dans le temps, et du niveaud’évaporation potentielle
pourl’interception
et latranspiration.
A une échelletempo-
relleplus large
ils’agit également
de faire lapart
du rôlerespectif
desrégimes pluviométriques automnal, hivernal, printanier
et estival dansl’évaporation
du couvertet la croissance annuelle, ce
qui peut permettre
de mettre en évidence des arrière-effets d’une sécheresse ou l’effet des conditionshydriques
de l’annéeprécédente.
La simulation du bilan
hydrique
d’un couvert forestier sur unelongue
sérieclimatique apporte
des éléments de décision pour le choix de telle ou telleespèce
lamieux
adaptée
sur leplan
de laproduction
aurégime pluviométrique régional.
Sur leplan hydrologique
lespériodes
à excédentpluviométrique
et la nécessité éventuelle dudrainage
sontimportantes
à connaître. Il reste enfin un certain nombre dequestions
ensuspens pour l’utilisation future du modèle : test dans des climats de
régime pluviomé- trique
différent, notamment enrégion méditerranéenne,
mieux connaître lesphéno-
mènes
d’interception
etd’évaporation
enpériode hivernale,
notamment pour les rési-neux. Alors les
potentialités régionales
deproduction
forestièrepourront
être reliées à ladisponibilité
en eau.Reçu
le Iljuin
1986.Accepté
le 24 novembre 1986.Summary
Modelling
the totalevaporation of
aforest
canopy.11. - Calibrations and results
of
the modelThe second part of this article presents the
comparison
between the model’s outputs and weekly measurements of the soil moisture deficit inferred from volumetric moistureprofiles.
Thesemeasurements made at the National Forest Research Center in Nancy span over four years : three years (1976. 1977 and
1979)
under a hardwood canopy(Fagus
silvaticaL.)
and one year(1978)
under a coniferous canopy
(Pseudotsuga menziesii).
The different steps in the calibration of the model,
namely
the determination of the parameters in the parameterizationequations,
are introduced first. The statistics over along period (33
years atNancy’s site)
of theecophysiological
variables, such as the date ofbudding
and thedate of full leaf
growth
of beech trees, are indicated inparagraph
3.1.Figure
1 shows how thegrowth
period of the leaf area index (frombudding
to maximumL.A.I.)
can bedelayed
from oneyear
(1976)
to another (1977),depending
on theirspecific spring
climate. The different resistances included in theregulation
of theevapotranspiration
have beenadjusted (paragraph
4,equation
1to 3 and
figures
2 to 4).The results obtained with the
interception
sub-model show a relative error of8 p.
100 insummer and 14 p. 1(>n in winter
regarding
the rainintercepted by
the beech stand over a 12-month measurementperiod (fig. 5).
Then the calculated soil moisture deficitby
the model is compared to the one that had been measured. The maximum available water has been set to the value of 170millimeters, a value close to the maximum observed deficit in 1976. The results obtained for the first year (1976, a year of
exceptional spring
and summerdrought) give
a correct evaluation of the soildrying
fromMay
toJuly (fig. 6).
The latter year measurementshelped
to calibrate some ofthe parameters of the model,
particularly
the stomatal resistance function. Thecomparison
between calculations and measurements is also
satisfactory
for thefollowing
year, 1977, a year markedby
a limited soil moisture deficit due toheavy
rains, the deficitreaching only
70 mm inlate
July (fig. 7).
The third simulated year(1979)
for the hardwood stand exhibits asystematic
deviation from
mid-July
onwards(fig. 8).
This deviationcorresponds
to an underestimation of the tree’s actualevapotranspiration.
It would seem that the year 1979, with anabnormally rainy spring,
could be associated with favourable soil water ccnditions andhigh
air temperaturesduring
the late in the season, but limited
phase
ofincreasing
leaf area index.Lastly
one year(1978)
ofsimulation for the
Douglas
tree canopy ispresented.
Markedby
an autumnaldrought
it shows, after a deviationduring
aperiod following
thunderstorms, a correct evaluation of the final soil moisture deficit towards its end.Then the use of the model’s output data
(actual evapotranspiration
of the forest canopy, ratio of the soil water reserve to its maximumvalue)
is discussed. An index of water stress calculated from two output variables of the model isproposed (equation 4).
Such a model also enables us to simulate the total
evaporation
and the soil water balance of aforest canopy over a
long
climaticperiod.
This has been doneusing Nancy’s synoptic
station data recorded over 32 years(1950-1981).
Statistics wereperformed regarding interception (intercepted
and
reevaporated water),
the actualevapotranspiration
and totalevaporation
calculated from the 15th ofMay
to the 15th of October, which is the meanperiod
ofcomplete foliage
for thehardwood stand. The calculated
evapotranspiration
of the beech tree canopy is 20 p. 100 in excess of that of theDouglas
tree canopy. On the other hancd, because of theirhigher
canopy storagecapacity, interception
of rainby
theDouglas
tree is greater than the oneby
beech trees.Nevertheless, the hardwood
canopy’s
totalevaporation
remains greater than the one ofDouglas
trees over the above mentioned 5-month
period.
Testing
the model in climates with a different rainregime,
forexample
in a mediterranean climate, remains to be done. Also thephenomena
ofinterception
andevaporation
should be moreinvestigated during
the winter season.Key
words :Coniferous, evaporation, evapotranspiration,
hardwood, interception, model, resis- tance, soil moisturedeficit.
Liste des
symboles
utilisésa, b : coefficients de la résistance de structure C
: quantité
d’eau sur lefeuillage (mm )
d : hauteur de
déplacement
de la forête : tension de vapeur
ew
(T)
: tension de vapeur saturante H : hauteur moyenne des arbres ISH : indice de stresshydrique
k : constante de Von Karman LAI indice foliaire
( M I / M 2 )
LAImax : indice foliaire maximal r
;
, : résistance
aérodynamique (s/m) R,
: rayonnement solaireglobal (W/m 2 ) R
R
&dquo;,
a,(3 : coefficients
de la formule donnant 1&dquo;0 r,,,, : résistancestomatique globale
du couveri(s/m)
r*
,,, : résistance de structure pour l’eau
interceptée (s/m)
rç&dquo; : résistance de structure pour la
transpiration (s/m)
S
: capacité
maximale de saturation T,: température
de l’airVa
(z.)
: vent mesuré à la hauteur Za(10 m)
àl aéroport
Z!, : hauteur de mesure du vent au-dessus du sol àl’aéroport
Zf : hauteur au-dessus du couvert à
laquelle
le vent est estimé Z.. : hauteur derugosité
del’aéroport (1
cm)Z
of : hauteur de
rugosité
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