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Guide du formateur. Pour l utilisation de la mallette pédagogique. Tiphaine DIDRY, Caroline DEPOUDENT Chambre Régionale d agriculture de Bretagne 2020

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Guide du formateur

Pour l’utilisation de la mallette pédagogique

Tiphaine DIDRY, Caroline DEPOUDENT

Chambre Régionale d’agriculture de Bretagne 2020

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Avant-propos

Dans le cadre du projet RHAPorc (Relation Homme-Animal en élevage porcin), une mallette pédagogique a été construite afin d’aider les enseignants à aborder cette thématique. Une mallette pédagogique est un ensemble d’outils pédagogiques qui peuvent être utilisés de manière différente par le formateur en fonction des publics. Différents supports sont utilisés pour la création de ces outils pédagogiques : vidéos, diaporama, activité, témoignages, quizz, etc. La diversification des supports pédagogiques permet un meilleur apprentissage.

Dans ce projet, trois types de publics ont été ciblés : la formation initiale avec les lycées agricoles et la formation continue avec les éleveurs. Au sein des lycées agricoles, on trouve des élèves familiers avec l’élevage porcin, appelés ci-après experts et des élèves novices, appelés ci-après débutants. La mallette vise à répondre à ces trois publics. Pour répondre aux différents publics avec une seule mallette pédagogique, des scénarios pédagogiques ont été définis pour chaque type de public. Ces scénarios pédagogiques proposent une méthode d’utilisation des différents outils en fonction du public ciblé.

Cette mallette pédagogique ainsi que les scénarios qui l’accompagnent ont été pensés pour répondre aux cinq objectifs pédagogiques suivants :

Objectif pédagogique 1 : Comprendre comment le porc perçoit son environnement, ses capacités sensorielles et interactions sociales et être capable de mobiliser ces connaissances dans le cadre de la RHA.

Objectif pédagogique 2 : Prendre conscience des enjeux d’une bonne RHA (bien-être animal, sécurité au travail, production, reconnaissance personnelle, temps de travail).

Objectif pédagogique 3 : Savoir comment se construit la RHA.

Objectif pédagogique 4 : Être capable d’observer le comportement de l’Homme et celui de l’animal lorsqu’ils interagissent ensemble.

Objectif pédagogique 5 : Identifier les forces et les faiblesses de ses pratiques personnelles et être en capacité de mobiliser des solutions.

Ce guide a pour but de vous accompagner dans votre rôle de formateur tout au long de la formation.

Un livret de l’apprenant a également été produit.

Code couleur :

Eleveurs Lycée agricole – expert Lycée agricole – débutant

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Sommaire

Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui ... 4

Mieux se connaître pour mieux travailler avec les porcs ... 5

La Relation Homme-Animal ... 8

Témoignages d’éleveurs ... 20

Observation de vidéos de situations d’élevage ... 23

Retour sur ses propres pratiques ... 25

Pistes pour l’utilisation de la mallette pédagogique ... 27

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Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui

Cette étape de la formation doit permettre aux apprenants d’enrichir et de consolider les connaissances qu’ils ont du porc. Cela concerne le système sensoriel du porc, la cognition, les émotions ainsi que la douleur. Cette partie a pour but de fournir des bases solides aux apprenants sur le porc avant les apprentissages autour de la Relation Homme-Animal.

Le document :

« La méthode RHAPORC : Apprécier les facteurs qui modulent la relation homme-animal pour l’améliorer »

présente les principales capacités sensorielles et intellectuelles du porc, importantes à connaitre pour établir une bonne relation homme-animal.

Objectif pédagogique 1 :

Comprendre comment le porc perçoit son environnement, ses capacités sensorielles et interactions sociales et être capable de mobiliser ces connaissances dans le cadre de la RHA.

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Mieux se connaître pour mieux travailler avec les porcs

Cette activité permet aux apprenants d’identifier les freins au changement et à l’amélioration de leurs pratiques. Cela concerne notamment les facteurs humains et les facteurs environnementaux.

Deux propositions d’activité vous sont faites pour cette séquence.

Proposition 1 : organisation d’un

SPEED-BOAT

Ce type d’activité permet de faire émerger tous les freins que peuvent rencontrer les apprenants dans l’amélioration de leurs pratiques d’élevage. La construction collective permet d’énumérer, de rassembler et de réfléchir à un maximum de freins en groupe.

Un bilan des réponses apportées pourra être fait à la fin de l’activité.

Petit plus -

Cette activité a été testée en ligne durant un atelier participatif du colloque de clôture du projet. Les participants étaient majoritairement des éleveurs et la question posée tournait autour de la communication sur ses pratiques entre pairs. La participation fut active et les réponses étaient diversifiées et créatives. Par exemple, sur l’état actuel de la communication entre éleveurs (le bateau), les éleveurs étaient à des stades différents et partageaient des points de vue variés :

Le

SPEED-BOAT

, qu’est-ce que c’est ?

Le speed-boat est un jeu qui permet de structurer les échanges en groupe. Le côté imagé du jeu permet au participant de sortir du cadre.

Le

SPEED-BOAT

, comment ça marche ?

Cette méthode s’appuie sur un dessin. L’île représente la destination, la finalisation. → Quels sont les indicateurs qui permettront de dire qu’il est réalisé ? Le bateau représente l’ensemble des bénéficiaires. → Qui sont les bénéficiaires ou plus largement les personnes impactées ? L’ancre accrochée au bateau symbolise la notion de résistance. → Quelles sont les résistances, les freins ? Les vents favorables représentent les accélérateurs du changement ou du projet.

D’autres éléments peuvent s’ajouter selon les besoins : les requins représentent les opposants au projet de changement, les cargaisons représentent les charges à éliminer pour avancer, les rochers sont les irritants, les « choses qui fâchent », que l’on n’ose pas mentionner mais qui jouent un rôle clé dans la perception que les gens auront du changement et les courants contraires qui représentent les facteurs de l’environnement qui pourraient ralentir le projet ou le changement. Des post-it peuvent être utilisés et collés sur le schéma.

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Extrait du speedboat réalisé dans le cadre du colloque RHAPORC le 08/10/2020

Proposition 2 : (rapide et facile à prendre en main)

Proposez aux apprenants de noter les freins qu’ils identifient au développement d’une bonne Relation Homme-Animal sur des petits morceaux de papier. Ramasser et redistribuez ces petits bouts de papier. Proposez alors aux apprenants de trouver des solutions au(x) frein(s) qui leur auront été distribués. Ce travail peut être fait en petits groupes d’apprenants.

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7 Exemple d’un speed boat. A la question « Comment puis-je mieux travailler avec les animaux ? » ?, précisez la finalité que vous souhaitez

atteindre, les bénéficiaires que vous y voyez, les accélérateurs et freins qui selon vous permettent de l’atteindre plus ou moins facilement.

Finalité = Être calme dans les moments de travail avec les porcs.

Les bénéficiaires : - Moi (éleveur).

- Mes porcs.

- Ma salariée

Les freins potentiels :

- Le temps dont je dispose.

- Les remarques de mon associé/mes

parents/mon maitre de stage sur mon travail.

Les accélérateurs : - Mon envie.

- Le plaisir que je peux trouver à travailler dans des conditions calmes.

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La Relation Homme-Animal

Les apprentissages autour de la Relation Homme-Animal sont apportés dans cette séquence sous la forme d’une vidéo en 4 chapitres. L’objectif de cette partie est d’apporter les connaissances autour de la Relation Homme-Animal et de faire prendre conscience aux apprenants de ses enjeux. Un cinquième chapitre sera proposé sous la forme de plusieurs vidéos permettant de faire témoigner des éleveurs.

Pour chaque chapitre, quelques questions sont proposées dans le livret de l’apprenant afin de retenir son attention sur les éléments importants et pour qu’il puisse repartir avec une trace écrite.

Chapitre 1 : Définition de la Relation Homme-Animal Chapitre 2 : Enjeux de la Relation Homme-Animal

Chapitre 3 : Construction de la Relation Homme-Animal

Chapitre 4 : Comportement de l’éleveur et pratiques relationnelles

Vous trouverez ci-dessous, pour chaque chapitre, le script de la vidéo ainsi qu’un

complément d’information par rapport aux éléments apportés dans celle-ci. Des références complémentaires sont disponibles dans le recueil « la méthode RHAPORC »

Objectif pédagogique 2 :

Prendre conscience des enjeux d’une bonne RHA (bien-être animal, sécurité au travail, production, reconnaissance personnelle, temps de travail).

Objectif pédagogique 3 :

Savoir comment se construit la RHA.

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Script du chapitre 1 : Définition de la Relation Homme-Animal

Eléments complémentaires :

Estep et Hetts (1992) définissent la Relation Homme-Animal comme le degré de proximité ou de distance entre l’animal et l’Homme, c’est-à-dire la perception mutuelle qui se développe et s’exprime dans leur comportement mutuel.

Boivin et al., 2000 définissent la Relation Homme-Animal comme une relation de réciprocité. Il utilise le terme de « double miroir » pour l’illustrer.

La Relation Homme-Animal peut être définie comme le lien émergeant d’une série d’interactions. Les expériences passées conditionnent la relation actuelle et auront une influence sur les réponses futures (Pombourcq, 2007).

La Relation Homme-Animal peut être définie comme le résultat d’une série d’interactions entre l’homme et l’animal (Estep et Hetts, 1992). La Relation Homme-Animal est donc un processus dynamique, c’est-à-dire que les interactions passées forment la base de la relation à un moment donné et conditionnent la perception des interactions présentes et futures (Pombourcq E., 2007). Ces interactions se construisent via des signaux sensoriels (Waiblinger et al., 2006). Ces signaux peuvent être visuels, auditifs, tactiles ou olfactifs (Estep et Hetts, 1992).

Ces interactions peuvent être mesurées en quantité. Elles varient de rares à fréquentes.

Elles sont également définies en qualité. Elles peuvent être positives, neutres ou négatives (Waiblinger et al., 2006).

La relation entre l’éleveur et ses porcs se construit à travers l’ensemble des interactions qui ont lieu entre eux tout au long de la journée.

Ces interactions varient par leur fréquence. Elles sont également définies en qualité. Elles sont perçues par l’animal comme positives, neutres ou négatives.

Ces interactions se construisent via des signaux sensoriels. Ces signaux peuvent être visuels, auditifs, tactiles ou olfactifs.

Cette relation n’est pas fixe. Elle peut s’améliorer, se renforcer ou se dégrader à chaque nouvelle interaction. Ainsi, chaque contact avec l’animal est important pour la qualité de la relation à venir.

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Script du chapitre 2 : Enjeux de la Relation Homme-Animal

Eléments complémentaires :

Enjeux de la RHA en lien avec l’élevage porcin

La qualité de la Relation Homme-Animal influe, de manière positive ou négative, sur différents paramètres comme la productivité des animaux, les conditions de travail de l’éleveur, sa qualité de vie et sa santé ainsi que sa sécurité au moment des manipulations.

Bien-être animal et santé

Le bien-être animal peut être résumé selon le principe des 5 libertés, définies par le Farm Animal Welfare Council :

1- Absence de faim, de soif et de malnutrition 2- Absence d’inconfort physique

3- Absence de douleur, de blessure ou de maladie

4- Possibilité d’exprimer les comportements normaux de l’espèce 5- Absence de peur et de détresse

Le bien-être animal est en lien avec la question de la RHA puisqu’une bonne Relation Homme-Animal permet notamment de diminuer la peur de l’homme (5ème liberté).

La Relation Homme-Animal trouve son importance au sein de l’élevage puisqu’elle impacte différents facteurs.

Elle a une influence sur la productivité des animaux. Les performances de croissance et de reproduction sont diminuées chez les animaux ayant reçu des contacts négatifs.

La Relation Homme-Animal joue sur la peur que les animaux ont de l’Homme et cette peut est directement en lien avec la santé et le bien-être des animaux.

De plus, la Relation Homme-Animal a une influence sur les conditions de travail de l’éleveur et sur sa sécurité lorsqu’il manipule les animaux. Améliorer la Relation Homme-Animal permet donc d’améliorer la qualité de vie de l’éleveur.

Il est donc important de chercher à travailler les moments de contact et d’interaction avec les animaux.

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11 De nombreux travaux ont été conduits sur la question du bien-être animal en élevage.

Ces travaux ont vu le jour pour répondre aux attentes sociétales en termes de protection des animaux de rente. Ils traitent très majoritairement du point de vue et des interrogations de l’animal ainsi que du regard de la société. Peu de travaux en revanche, intègrent le point de vue de l’éleveur sur ces questions, alors qu’il est un acteur majeur du bien-être animal en élevage. Parler de « Relation Homme-Animal » permet de faire intervenir la double considération de bien-être, celle de l’animal mais aussi celle de l’éleveur (Dockès et Kling- Eveillard, 2007).

Sécurité et temps de travail

La sécurité de l’éleveur et de ses animaux est l’un des enjeux d’une bonne RHA (Dockès et Kling-Eveillard, 2005). Les manipulations des animaux constituent la première cause d’accident en élevage (Hemsworth et Coleman, 2011b). En effet, les réactions de peur des animaux peuvent prendre la forme d’une fuite ou d’une agression, ce que met la sécurité de l’éleveur en danger. L’établissement d’une bonne RHA entre l’éleveur et ses porcs permet de diminuer la peur que les porcs ont de l’homme et donc les réactions qui le mettent en danger.

L’impact d’une mauvaise RHA sur le temps de travail de l’éleveur a été démontré dans le cas de la production laitière. Les vaches manipulées de manière aversive mettent deux fois plus de temps à entrer dans la salle de traite et défèquent plus fréquemment, ce qui pour conséquence d’augmenter le temps de travail de l’éleveur (Seabrook, 1994 cité par Pombourcq, 2007). D’autre part, les génisses ayant reçues des contacts positifs au moment de leur premier vêlage décrochent moins les manchons trayeurs lorsqu’elles sont en salle de traite (Hemsworth et al., 1987a).

Production

Plusieurs études ont démontré un impact négatif d’une mauvaise RHA sur la reproduction des porcs. En effet, selon l’étude de Bouissou, 1992, l’âge des premières chaleurs est augmenté chez les truies ayant reçus des manipulations aversives et le taux de gestation diminue (jusqu’à 62 %). De plus, l’étude de Hemsworth et al., 1986 suppose que le stress engendré par des contacts aversifs de l’homme envers l’animal puisse être à l’origine d’une perturbation du développement des testicules et du comportement sexuel du verrat.

Courboulay et al. (2020), ont trouvé un nombre de porcelets nés et sevrés plus élevé chez les truies confiantes vis-à-vis de l’homme. Ces observations rejoignent les travaux de Leneveu et al. (2003) qui montrent que les troupeaux de truies les plus confiants ont une meilleure productivité numérique que les autres.

La croissance des animaux est elle aussi sous l’influence de la RHA. Par exemple, le taux de croissance des jeunes cochettes est moins important chez celles qui reçoivent des contacts aversifs que chez celle qui n’en reçoivent pas entre la cinquième et la dixième semaine de vie (Hersworth et Barnett, 1991).

Il a été mis en évidence chez les poules pondeuses, qu’une diminution de la peur de l’Homme entraine une amélioration leur productivité (Barnett et al., 1994). Parallèlement,

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12 l’étude de Lensink et al., 2001 a mis en évidence que cette diminution de la peur de l’homme est corrélée avec une meilleure qualité de la viande chez le veau.

Reconnaissance personnelle

Les conséquences positives pour l’éleveur d’une bonne RHA ont été appuyées par plusieurs publications. Cela concerne par exemple son confort (Hemsworth, 2003) et sa satisfaction personnelle dans son travail et dans le contact entretenu avec ses animaux (Cournut, 2009). La synthèse des enquêtes réalisées par Depoudent et al., 2013 a permis de montrer le travail avec les animaux est l’élément préféré du travail des salariés en élevage pour 17 % des femmes et 29 % des hommes. La satisfaction d’un éleveur dans son travail est directement reliée à son attitude avec ses animaux (Hemsworth, 2003). Cela est à nuancer par le fait que certains éleveurs sont très entrepreneurs et n’ont pas beaucoup de contacts avec les animaux (Depoudent et al., 2013).

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Script du chapitre 3 : Construction de la Relation Homme-Animal

Eléments complémentaires :

Les facteurs influençant le comportement de l’animal

La Relation Homme-Animal se construit dans le temps. Elle est donc directement influencée par les expériences passées du porc avec les hommes. En effet, les porcs ayant reçu des contacts aversifs comme des chocs électriques présentent majoritairement des comportements d’évitement des humains tandis que la peur est réduite chez les porcs ayant reçus des contacts positifs comme des caresses (Bouissou, 1992).

Le porc possède un instinct grégaire. Les porcs sont des animaux capables d’apprendre les uns des autres, notamment dans leurs comportements envers l’Homme (Brajon, 2015). De plus, les porcs sont capables de différencier les congénères avec qui ils sont familiers de ceux avec qui ils ne le sont pas. De plus, ils sont capables de différencier les Hommes avec qui ils ont des interactions de ceux qu’ils ne connaissent pas (Nawroth et al., 2019).

De plus, le porc connait des périodes dites « périodes sensibles » au cours de sa vie qui correspondent à des périodes de changement de l’environnement de l’animal et donc des périodes particulièrement stressantes pour lui (Bateson P., 1979). La nature des contacts de l’éleveur avec les porcs au cours de ces périodes sensibles est d’autant plus marquante dans la perception que l’animal aura de l’Homme et donc dans l’établissement d’une Relation Homme-Animal.

La Relation Homme-Animal se construit à travers le comportement de l’éleveur face à ses animaux et des réactions des animaux face à l’éleveur. Cependant, tous les humains et les animaux ne réagissent pas de la même manière.

Les réactions des porcs dépendent directement du comportement de l’éleveur. Le porc possède une bonne mémoire. Ainsi, la peur que peuvent ressentir les porcs envers l’éleveur sera moins importante s’ils ont reçu des contacts positifs.

L’environnement joue également un rôle important. Le porc est un animal curieux.

Par exemple, si des objets sont laissés dans un couloir, cela va rendre les déplacements des animaux plus compliqués.

La manière de faire de l’éleveur dépend de sa personnalité et son état d’esprit. La personnalité de l’éleveur, de manière générale, est surtout déterminée par le rapport qu’il a aux animaux. De plus, le comportement de l’éleveur avec ses animaux peut être influencé par son état d’esprit. En effet, l’éleveur peut être fatigué, pressé par le temps ou stressé par d’autres éléments. Ainsi, sa personnalité et son état d’esprit vont impacter directement son rapport à l’animal.

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14 Pour comprendre la manière dont réagissent les animaux à la présence de l’Homme, il faut aussi s’intéresser à la perception qu’ont les porcs de l’homme. Les travaux d’Estep et Hetts ont permis d’établir une classification des réponses comportementales des porcs face à l’Homme. Lorsqu’une réaction de fuite ou d’évitement a lieu, cela signifie que l’Homme est perçu comme un danger par l’animal. Lorsque la présence de l’Homme n’entraine pas de réaction particulière, cela signifie que l’homme est perçu comme un élément neutre de l’environnement de l’animal. L’Homme est perçu comme une source d’eau et de nourriture lorsque sa présence entraine l’approche des animaux dans le but de satisfaire leur faim ou leur soif. Enfin, l’Homme est perçu comme un partenaire social lorsqu’il provoque l’approche des animaux et la mise en place de comportements sociaux entre lui et ses animaux, tandis qu’il provoque l’agitation des animaux à son départ (Estep et Hetts, 1992).

Les facteurs influençant le comportement de l’Homme

La psychologie de l’éleveur se reflète à travers ses attitudes. L’attitude peut être définie comme « une disposition à répondre favorablement à un objet, à un être vivant ou à un événement et se traduit par un ensemble de croyances, d’expériences émotionnelles et d’intention comportementales » (Brajon, 2015). Les attitudes conditionnent quant à elle le comportement, qui correspond aux réactions objectivement observables d’un individu. Plus concrètement, un éleveur ayant des croyances et des expériences positives envers un animal aura des comportements positifs envers lui. À l’inverse, un éleveur qui a une appréhension envers un animal (par exemple, un animal jugé comme difficile à déplacer) aura tendance à avoir un comportement aversif envers cet animal (Waiblinger, 2006).

D’autres caractéristiques psychologiques de l’éleveur interviennent dans son comportement. Il s’agit par exemple de son tempérament, de son humeur (Boivin et al., 2003a) et également de sa personnalité et de ses croyances, notamment dans la filière porcine. La personnalité peut être définie comme un ensemble de traits d’un individu qui affecte sa façon d’interagir avec l’environnement. La personnalité (agressivité, confiance en soi, etc.) conditionne le comportement de l’éleveur envers ses animaux. Son influence n’est pas négligeable. Un lien entre la personnalité de l’éleveur et le comportement des taureaux d’insémination a, par exemple, été mis en évidence par Boivin et al. (2003a).

La psychologie de l’éleveur n’est pas le seul élément à impacter les attitudes et donc les comportements de l’éleveur. Les connaissances que l’éleveur a de ses animaux ainsi que son rapport au travail sont aussi des éléments impactant ses comportements.

Les connaissances que l’éleveur possède sur l’animal, par des apprentissages et par l’expérience, conditionnent directement le comportement qu’il a avec ses animaux (Pedersen et Jeppesen, 1990).

Le comportement de l’éleveur face à ses animaux est aussi influencé par la satisfaction qu’il trouve dans son travail, sa motivation ainsi que par le comportement de ses collègues (Waiblinger, 2006).

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15 La perception de l’animal par l’homme

Une classification des profils d’éleveurs en quatre catégories a été proposée par Dockès A. et Kling-Eveillard F. (2007)

L’éleveur pour l’animal : L’éleveur entretien une relation affective avec ses animaux. Il fait preuve d’empathie à l’égard de ses animaux et en connait quelques- uns individuellement. Cela concerne certaines truies reproductrices dans l’élevage porcin.

L’éleveur avec l’animal : L’éleveur considère l’animal comme un être sensible. Il s’attache particulièrement aux tâches d’observation et de surveillance de ses animaux. Une communication existe entre l’animal et l’éleveur. L’éleveur aime son métier mais n’accorde pas un attachement individuel à chacun de ses animaux.

L’éleveur malgré l’animal : L’animal est considéré comme une contrainte nécessaire au métier, comme une nécessité technique. La communication entre l’éleveur et l’animal est instrumentalisée.

L’éleveur pour la technique : L’éleveur est passionné par l’aspect technique de son métier. Ses interactions avec ses animaux passent surtout par de l’observation, qui est réalisée dans le but d’améliorer ses résultats et non pas d’entretenir un lien avec l’animal.

Dans une étude ciblée sur le porc, Pol et al. (2020) identifient trois profils d’éleveurs selon la relation qu’ils entretiennent avec leurs animaux :

Profil 1 : la RHA est secondaire pour le travail avec l’animal. Ces éleveurs considèrent moins souvent que les autres profils que les contacts qu’ils ont avec les animaux sont agréables. Ils n’aiment pas les caresser et ne mettent pas en place de pratiques spécifiques comme l’apprivoisement des cochettes. Ils ne considèrent pas que les porcs ont des capacités cognitives développées et ne pensent pas que la RHA puisse avoir un impact sur l’animal, par exemple sur sa santé.

Profil 2 : la RHA est utile pour le travail avec l’animal. Ce profil est caractérisé par une vision opérationnelle de la RHA, perçue comme utile pour le travail avec les animaux. Les éleveurs de ce profil pensent qu’un bon éleveur doit avoir des compétences essentiellement techniques. Ils considèrent leurs animaux comme des animaux de rente et n’expriment pas d’attachement envers eux. Ils pensent que le comportement de l’homme peut influer le comportement de l’animal et notamment être source de tension.

Profil 3 : la RHA est centrale dans le travail avec l’animal. Ces éleveurs sont convaincus de l’importance de la RHA et mettant en œuvre des pratiques spécifiques pour l’améliorer, comme l’apprivoisement des cochettes ou les contacts

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16 quotidiens avec les truies. Ces éleveurs aiment toutes les facettes de leur métier, y compris celles qui ne sont pas en relation avec les animaux, comme les travaux des champs. Ils aiment également toutes les formes de contact avec les animaux (toucher, caresser, parler), aiment les déplacer. Ils considèrent que truies et porcs charcutiers ont des capacités cognitives et sensorielles développées. La majorité d’entre eux expriment de l’attachement pour certaines truies. Ils sont convaincus que la RHA a un impact sur la santé des animaux.

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Script du chapitre 4 : Comportement de l’éleveur et pratiques relationnelles

Eléments complémentaires :

Le terme « pratiques relationnelles » a été défini par Boivin X. (2012) comme étant les pratiques qui contribuent à construire et à améliorer la RHA.

L’observation constitue le premier niveau des pratiques relationnelles. En effet, l’observation augmente de manière générale le temps d’interaction entre l’éleveur et ses animaux (Procoli, 2004).

L’observation peut se faire de manière immobile ou en mouvement. Elle peut être effectuée dans les cases des porcs ou dans les couloirs. Cela dépend souvent du système

L’éleveur peut interagir avec ses animaux à différents moments de la journée.

Par exemple, l’éleveur interagit avec ses porcs cours de l’observation. Ce sont des interactions visuelles. Elles peuvent être renforcées par des interactions auditives comme la voix de l’éleveur. L’éleveur peut aussi caresser ou simplement poser sa main sur l’animal. Ce sont des interactions tactiles. Enfin, l’éleveur peut présenter sa main au groin des animaux qui s’approchent de lui, ce qui constitue une interaction olfactive.

Les autres moments d’interaction sont par exemple les moments de déplacement, de distribution de la nourriture, et les moments de domestication des cochettes.

Les interactions avec l’éleveur sont perçues par les porcs comme positives, neutres ou négatives. En effet, certaines interventions peuvent être perçues négativement par l’animal, soit parce qu’il est contraint, soit parce qu’elles génèrent de la douleur. Il s’agit par exemple, des interventions douloureuses sur les porcelets. Il est donc important pour l’éleveur, de chercher à renforcer les interactions positives lorsqu’il se trouve avec ses porcs, pour contrebalancer ces interactions négatives.

Certaines interactions négatives sont inévitables car liées à la conduite d’élevage.

D’autres peuvent au contraire être évitées. Crier, frapper avec un objet ou avec les mains, tirer la queue ou les oreilles sont des pratiques à éviter car elles vont diminuer la confiance des porcs. Cela rendra les moments d’interaction avec l’animal plus compliqués et plus dangereux pour la suite.

L’éleveur doit donc mettre en place des pratiques relationnelles, c’est-à-dire des pratiques permettant d’améliorer la Relation Homme-Animal, dès qu’il intervient sur les animaux. Le temps réservé à la mise en place de ces pratiques sera du temps gagné par la suite.

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18 d’élevage et de la confiance qui est accordée par l’éleveur à ses animaux. De plus, l’observation peut être renforcée par une interaction auditive ou un contact tactile de la part de l’éleveur.

Les interactions positives comme les déplacements lents, les caresses et le brossage permettent de diminuer la peur de l’homme (Boivin et al., 2003b).

Certains éleveurs utilisent un renforcement alimentaire, notamment dans le cas de l’apprivoisement des cochettes. L’apprivoisement des cochettes est une étape importante puisqu’elle va conditionner la suite des interactions avec ces animaux qui deviendront des truies reproductrices en impactant divers objets, notamment la facilité de déplacement.

La fréquence des interactions entre l’éleveur et ses porcs est tout aussi importante que le fait d’aborder des bonnes pratiques relationnelles. En effet, l’augmentation de la fréquence des pratiques va jouer sur le processus de familiarisation des animaux, lui-même à l’origine de l’amélioration de la RHA (Talling et al., 1996). Ce processus d’habituation participe, au cours du temps à la réduction de la peur des animaux.

Les porcs possèdent un instinct grégaire. Cela signifie qu’ils vivent en groupe. Il est donc plus aisé pour l’éleveur de déplacer des groupes d’animaux, qu’un animal seul. De plus, il existe au sein d’un groupe des animaux démonstrateurs, c’est-à-dire des animaux dont le comportement va être copié par les autres individus. L’éleveur a donc intérêt à repérer ces animaux. Ils lui permettront de prévoir le comportement du groupe par l’observation d’un seul individu. De plus, la peur de l’homme peut être diminuée chez les porcs qui observent leurs congénères se faire manipuler par l’homme (Jones, 1993).

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Livret de l’apprenant

Chapitre 1 : La relation Homme-animal, définition

1/ A partir de quoi se construit la relation Homme-animal ? Des interactions entre l’Homme et l’animal.

2/ Quels sont les sens qui interviennent dans la relation Homme-animal ? La vue, le toucher, l’odorat et l’ouïe.

3/ Comment les animaux perçoivent les signaux émis par l’éleveur ? Positif, neutre ou négatif.

Chapitre 2 : Les enjeux de la relation Homme-animal

4/ Sur quoi la relation Homme-animal va-t-elle avoir un impact ? Bien-être animal, sécurité au travail, productivité des animaux, qualité de vie au

travail et temps de travail.

Chapitre 3 : Construction de la relation Homme-animal

5/ Comment peut-on diminuer la peur que ressentent les porcs ? Par plusieurs interactions positives.

6/ De quoi dépendent les réactions de l’animal ?

De son expérience des contacts avec l’éleveur et de l’environnement.

7/ De quoi dépendent les réactions de l’Homme ?

Sa personnalité, son état d’esprit et de ses expériences passées avec les animaux.

Chapitre 4 : Les pratiques d’élevage participant à la relation Homme- animal

8/ Quelles sont les trois manières selon lesquelles les porcs peuvent percevoir les interactions ?

Positive, neutre, négative.

9/ Donnez un exemple :

a. D’interaction visuelle : observation b. D’interaction auditive : voix de l’éleveur

c. D’interaction tactile : caresse

d. D’interaction olfactive : main de l’éleveur – groin

10/ Quel autre paramètre hormis la qualité des interactions est à prendre en compte ?

Leur fréquence.

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Témoignages d’éleveurs

Cette étape de la formation permet aux apprenants de recevoir des partages d’expériences de leurs pairs, ainsi que des recommandations en termes de « bonnes pratiques d’élevage ».

Les témoignages d’éleveurs sont des vidéos courtes (entre 3 et 4 minutes) permettant aux apprenants de bénéficier des conseils d’un pair. Ils sont disponibles sur :

https://rhaporc.ifip.asso.fr

Les témoignages disponibles sont :

 Elevage 1

L’éleveur témoignage de ses astuces pour améliorer son confort au travail et en conséquence son travail avec les animaux. Il parle de ses pratiques en lien avec les cochettes, de l’importance de la familiarisation et de l’organisation de son travail.

Objectif pédagogique 2 :

Prendre conscience des enjeux d’une bonne RHA (bien-être animal, sécurité au travail, production, reconnaissance personnelle, temps de travail).

Objectif pédagogique 3 :

Savoir comment se construit la RHA.

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21

 Elevage 2

Les éleveurs parlent de leur travail au quotidien avec les animaux. Ils entretiennent un lien fort avec leurs truies et sont satisfaits de leur relation avec elles. Ils dédient un temps particulier à la familiarisation via des interactions tactiles et sonores.

 Elevage 3

L’éleveur insiste sur l’importance de prendre le temps d’apprivoiser les cochettes et donne l’exemple de l’utilisation du jus de pomme. Il parle du respect qu’il a envers ses animaux. Il rappelle aussi qu’il ne faut pas oublier que les porcs ne sont pas des animaux de compagnie et que des animaux trop sociables peuvent présenter un danger pour l’éleveur (bousculade).

Il rappelle également qu’il ne faut pas crier à mauvais escient.

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 Elevage 4

L’éleveuse insiste sur le fait que c’est le comportement de l’éleveur qui conditionne celui des animaux. Elle évoque l’importance de chercher à avoir une bonne Relation Homme-Animal, notamment parce qu’elles sont deux femmes dans l’atelier porc et aussi parce que les déplacements d’animaux seront beaucoup plus faciles. En ce qui concerne les cochettes, elle essaie de se rendre tous les jours 30 secondes dans chaque case en quarantaine.

(23)

23

Observation de vidéos de situations d’élevage

Cette partie de mise en pratique doit permettre aux apprenants d’observer le comportement humain et animal lorsque l’homme et le porc sont en interaction.

Plusieurs vidéos ont été réalisées en élevage porcin représentant chacune une situation d’élevage. Elles sont disponibles pour les formateurs en s’inscrivant via le site : https://rhaporc.ifip.asso.fr

En fonction du temps que vous souhaitez consacrer à cette partie, vous pouvez faire visionner plus ou moins de vidéos à vos apprenants. Vous pouvez aussi choisir les séquences à visionner en fonction des spécialisations des apprenants dans certaines tâches.

Les différentes situations d’élevage disponibles sont :

- L’entrée des truies en maternité, et leur sortie - La vaccination des truies

- L’observation des porcs charcutiers ou des porcelets - L’apprivoisement des cochettes

- Le transfert des porcelets vers le post-sevrage ou l’engraissement - Le transfert des porcs charcutiers vers le quai

- Le paillage et le curage

Trois questions servant à guider l’observation des apprenants sont disponibles dans le livret de l’apprenant (voir page suivante).

Eleveurs Lycée agricole – expert Lycée agricole – débutant

Réflexion en petits groupes Réflexion en classe entière

Objectif pédagogique 4 :

Être capable d’observer le comportement de l’Homme et celui de l’animal lorsqu’ils interagissent ensemble.

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Livret de l’apprenant

Que vois-je ?

Décrivez ce que vous voyez

………

………

………

………

………

………

………

………

Quelle en est la cause ?

D’après vous, pourquoi ça se passe comme ça ?

……….…..

………

………

………..

………

………

………

………

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Selon vous, la situation est-elle bonne, mauvaise ou sans influence ? L’éleveur aurait-il dû procéder autrement ? Ou en quoi le comportement de l’éleveur est bon dans cette séquence ?

………

………

………

………

………

………

………

………

………

………

………

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25

Retour sur ses propres pratiques

Ce temps de conclusion doit permettre aux apprenants de résumer les enseignements de la journée par eux-mêmes puis de les avoir en tête pour pouvoir les appliquer en élevage à la suite de la formation.

1. Le temps d’échange collectif

Ce temps d’échange collectif doit permettre aux apprenants de faire une synthèse des enseignements de la journée autour de la relation homme-animal.

Proposition : organisation d’un

World Coffee

Le

World Coffee

, qu’est-ce que c’est ?

Le world coffee est une méthode de discussion intégrant tous les apprenants. Elle permet de faire émerger des idées émanant de l’intelligence collective et partagées par tous.

Le

World Coffee

, comment ça marche ?

2 à 4 questions sont définies et sont inscrites sur des feuilles de tableau papier. Le groupe est divisé en sous-groupes équitables et le nombre de sous-groupes est égal au nombre de questions. Une personne de chaque sous-groupe est désignée comme le rapporteur.

Il est chargé de noter les idées du groupe sur la feuille. Chaque sous-groupe réfléchit pendant une dizaine de minutes à la question qui lui a été attribuée. A la fin des 10 minutes, toutes les personnes, à l’exception des rapporteurs, changent de table. Les rapporteurs commencent à expliquer au nouveau groupe ce qui a déjà été dit sur la question par le(s) groupe(s) précédant(s). Le nouveau groupe a ensuite 10 minutes pour amener ses idées. Et ainsi de suite. A la fin, les rapporteurs et le formateur font un résumé des idées qui se dégagent pour chaque question.

Eleveurs Lycée agricole – expert Lycée agricole – débutant

Temps d’échange collectif Réflexion personnelle

Objectif pédagogique 5 :

Identifier les forces et les faiblesses de ses pratiques personnelles et être en capacité de mobiliser des solutions.

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26 Vos apprenants commencent à fatiguer ? N’hésitez pas à organiser la salle de manière chaleureuse en petites tables et à sortir café, thé et petits gâteaux ! Ce n’est pas pour rien que le world coffee s’appelle ainsi …

Autre proposition : Temps d’échange et de discussion

Si le temps restant ne permet pas d’organiser un world coffee, vous pouvez organiser un temps d’échange simple avec l’intégralité du groupe.

Voici quelques propositions de questions pouvant être utilisées dans le

World Coffee

ou dans la discussion simple :

- Est-il important d’entretenir une bonne relation avec ses porcs et pourquoi ? - Quelles sont les pratiques à adopter ?

- Quelles sont les pratiques à exclure ?

- Comment se construit la relation homme-animal ?

2. La réflexion personnelle et engagement

Ce temps de réflexion personnelle, à la suite de la synthèse collective, doit permettre aux apprenants de réfléchir à leurs propres pratiques en élevage, à ce qu’ils pensent garder et à ce qu’ils souhaitent changer dans leurs pratiques.

Laissez aux apprenants le temps de réfléchir sur leurs pratiques d’élevage. Cette réflexion peut consister en le simple fait de remplir un tableau à trois colonnes :

- Qu’est-ce que je dois éviter dans mon comportement ?

- Quelles sont les bonnes pratiques que j’applique déjà et que je dois renforcer ? - Qu’est-ce que je pourrais faire évoluer ?

Proposition : L’atelier

carte postale

Cette activité peut se faire sous la forme

carte postale

, c’est-à-dire que les apprenants réalisent leur travail de réflexion personnelle à l’écrit puis, leur écrit leur est renvoyée un mois après la formation, par courrier. La relation homme-animal se construisant sur le long terme, l’objectif de cette action est de rappeler à l’apprenant les enseignements de cette journée et de lui donner la possibilité de faire un bilan sur ce qu’il a réussi à appliquer en élevage.

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27

PISTES POUR L’UTILISATION DE LA MALLETTE PEDAGOGIQUE

Lycée agricole – débutant : Sont considérés comme « débutant » les élèves qui ne travaillent pas régulièrement au contact des porcs.

Lycée agricole – expert : Sont considérés comme « expert » les élèves habitués à travailler au contact des porcs.

Heure Lycée agricole- débutant Lycée agricole- expert Eleveurs

8h30 INTRODUCTION INTRODUCTION INTRODUCTION

8h45 9h 9h15 9h30

9h45 PAUSE

10h

10h15 PAUSE PAUSE

10h30 10h45 11h 11h15 11h30

11h45 Témoignage d'éleveur Témoignage d'éleveur 12h

12h15 12h30 12h45 13h 13h15 13h30 13h45 14h 14h15 14h30 14h45

15h PAUSE PAUSE PAUSE

15h15 15h30 15h45 16h 16h15 16h30

16h45 CONCLUSION CONCLUSION CONCLUSION

Observation de situations d'élevage

Retour sur ses propres pratiques

PAUSE PAUSE

PAUSE

Retour sur ses propres pratiques Retour sur ses propres pratiques Observation de situations d'élevage

Retour sur ses propres pratiques

Observation de situations d'élevage

Retour sur ses propres pratiques Vidéo RHA

Chapitres 1 et 2

Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui

Vidéo RHA Chapitres 3 et 4 Mieux se connaître pour mieux

travailler avec les porcs

Témoignage d'éleveur Mieux se connaître pour mieux

travailler avec les porcs Vidéo RHA Chapitres 1 et 2

Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui

Vidéo RHA Chapitres 3 et 4

Mieux se connaître pour mieux travailler avec les porcs

Vidéo RHA

Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui

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28 Partie « Connaissances » (matin)

Les publics lycée agricole-débutant et lycée agricole-expert suivent la même trame.

Dans le cas de ces deux publics, la journée de formation aura un caractère obligatoire dans le cadre de leur cursus de formation. Il apparaît donc nécessaire de susciter l’intérêt des apprenants en début de formation avant de pouvoir apporter des éléments de réponse. Ainsi, le scénario pédagogique prévoit de faire commencer ces publics par les chapitres 1 et 2 de la vidéo Relation Homme-Animal qui permettent d’apporter une définition et de donner les enjeux de la RHA. Cela permet de poser le cadre de la journée. Après avoir créé un besoin, des éléments de réponse sont apportés avec la séquence du diaporama « mieux connaître le porc pour mieux l’apprivoiser » et les chapitres 3 et 4 de la vidéo Relation Homme-Animal, qui concernent la construction de la RHA et les pratiques relationnelles. La matinée se termine par des activités ludiques pour les apprenants, notamment avec le jeu « mieux se connaître pour mieux travailler avec les porcs » et une vidéo de témoignage d’éleveur.

En ce qui concerne le public éleveur, c’est un public qui a fait le choix de se rendre à la formation. Se sont souvent les éleveurs déjà bons du point de vue du bien-être animal qui se rendent à ces formations. C’est donc un public qui possède des bases de connaissances sur les thèmes du bien-être animal. Ainsi, il a été prévu dans le scénario pédagogique de commencer par l’activité « mieux se connaître pour mieux travailler avec les porcs ». Cette activité permettra d’engager les apprenants dans la formation par un jeu pédagogique autours des freins humains, partie souvent moins traitées lorsqu’on parle de bien-être animal. Seront ensuite traités les parties sur la Relation Homme-Animal et sur les connaissances sur le porc.

C’est un public qui possède de solides connaissances sur le porc donc le temps passé sur le diaporama « mieux connaitre le porc pour mieux l’apprivoiser » sera moins important que pour les deux publics de formation initiale. Enfin, la matinée se terminera sur du témoignage d’éleveurs afin d’appuyer les propos de connaissance apportés dans la vidéo Relation Homme- Animal.

Partie « Mise en pratique » (après-midi)

Les publics lycée agricole-expert et éleveurs suivent le même déroulé pour la partie

« mise en pratique ». La partie « retour sur ses propres pratiques » occupe une grande partie de l’après-midi puisse qu’elle est composée d’un temps d’échange collectif et d’un temps de réflexion personnelle.

Le public lycée agricole-débutantpassera plus de temps sur la partie analyse des vidéos de situations d’élevage et moins de temps sur la partie « retour sur ses propres pratiques ».

En effet, il a été considéré que les apprenants novices du porc auront besoin de plus de temps pour analyser les vidéos dans la mesure où ils ne connaissent pas forcément ces situations d’élevage porcin. De plus, lors de la partie « retour sur ses propres pratiques », le public lycée agricole-débutant n’effectue que le temps d’échange collectif et pas la réflexion personnelle.

L’activité « retour sur ses propres pratiques » nécessite donc moins de temps.

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29

Bibliographie

 « Mieux connaître le porc pour mieux travailler avec lui »

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