1
REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS)
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE (GBH)
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OPTION : ANALYSES BIOMEDICALES
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RAPPORT DE STAGE DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE LICENCE PROFESSIONNELLE
REDIGE ET SOUTENU PAR : Laurencia DOKOUNDE
SOUS LA DIRECTION DE :
dr
EVALUATION IN VITRO DE L’EFFICACITE ANTIBACTERIENNE DES SOLUTIONS HYDROALCOOLIQUES
Tuteur :
Dr Dodji Ange Dossou Médecin Biologiste
Superviseur :
Dr. Victorien DOUGNON, PhD
Enseignant-Chercheur en Microbiologie à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi.
Année académique 2015-2016 9ème Promotion de Licence Professionnelle
2 MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE
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DIRECTEUR : Professeur Mohamed SOUMANOU
DIRECTEUR ADJOINT : Professeur Clément AHOUANNOU
CHEF DE DEPARTEMENT : Docteur Pascal ATCHADE
i
Option : Analyses biomédicales
Années Académiques : 2013-2016
N° Noms et Prénoms Matières enseignées
01 ABLEY Sylvestre Déontologie Médicale
02 AHOYO Théodora Angèle Microbiologie / Santé publique et
Hygiène hospitalière
03 AKOGBETO Martin Entomologie Médicale
04 AKPOVI D. Casimir Biologie Cellulaire/Physiologie
Humaine/ Biochimie métabolique
05 ALITONOU Alain Guy Chimie Générale/ Chimie
Organique
06 ANAGO Eugénie Biochimie Structurale/ Biochimie
Clinique/ Biologie Moléculaire
07 ANAGONOU Sylvère Education Physique et Sportive
08 ATCHADE Pascal Parasitologie/ Mycologie
09 BANKOLE Honoré Bactériologie/ Virologie
10 DARBOUX Raphael Histologie Appliquée
11 DESSOUASSI Noël Biophysique
12 DOSSEVI Lordson Techniques Instrumentales
13 DOSSOU Cyarique Techniques d’Expression et
Méthodes de Communication
14 DOUGNON T. Victorien Microbiologie/ Méthodologie de la
Recherche
15 HOUNNON Hyppolite Mathématiques
16 HOUNSOSSOU Hubert Biostatistique et Epidémiologie
17 LALLY Armel Législation et Droit du Travail
18 LOKO Frédéric Biochimie Clinique
19 LOKOSSOU Gatien Immunologie/ Immuno- Pathologie
LISTE DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE (GBH)
ii
20 LOZES Evelyne Immunologie/ Immuno- Pathologie/
Equipements Biomédicaux
21 MASSOULOKONON Vincent Histologie Générale
22 OGOUDIKPE Nicarette Informatique médicale
23 SECLONDE Hospice Immuno-hématologie
24 SEGBO Julien Biochimie/ Biologie Moléculaire
25 SENOU Maximin Histologie Appliquée
26 TOPANOU Adolphe Hématologie/ Hémostase et
pharmacologie
27 SOEDE Casimir Anglais
28 YOVO K.S. Paulin Pharmacologie/ Toxicologie
29 TOHOYESSOU ZOE Soins infirmiers
iii A tous ces scientifiques qui œuvrent sans cesse pour le bien-être de la population mondiale !
DEDICACE
iv
A mon père Blaise DOKOUNDE,
Sans toi, je n’aurais pas pu atteindre mes objectifs académiques. Reçois ce travail comme une récompense pour tous les efforts et sacrifices consentis.
A ma mère Hortense DOVONOU,
Pour moi tu es une femme forte, battante et courageuse.
A mes frères Préféré, Laurenda et Paoléta,
Votre soutien et vos prières ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Recevez-ici mes sincères remerciements.
A mon superviseur Dr Tamègnon Victorien DOUGNON,
Malgré vos multiples occupations, vous avez accepté la supervision de ce travail. Je vous prie de recevoir ici le témoignage de ma profonde gratitude. Puisse Dieu vous bénir davantage ainsi que votre famille.
A mon tuteur, Dr Ange Dodji DOSSOU, Médecin biologiste,
Merci de m’avoir accepté comme stagiaire dans votre centre. Je vous exprime ma reconnaissance.
A Mme Mirabelle GBEDEVI, Responsable du laboratoire du Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli d’Allada,
Vous m’avez accueillie dans votre service et avez mis à ma disposition le matériel et tous les réactifs nécessaires à la réalisation de ce travail. Merci pour vos conseils et votre disponibilité
REMERCIEMENTS
v
Au personnel du laboratoire du Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli d’Allada,
J’ai été accueilli au sein d’une formidable équipe qui m’a encouragée par sa participation et sa bonne humeur
A mon ami Boris ZINSOU,
Tu as toujours été là pour moi dans les bons et mauvais moments. Ce travail est le fruit de temps d’efforts. Je te dis merci. Que Dieu te bénisse.
A ma cousine Carine TCHIAKPE Pour l’hospitalité et l’accueil. Merci infiniment
.
A tous ceux qui m’ont aidée de loin ou de près dans la réalisation de ce travail, Merci pour tout.
A tous mes camarades de promotion,
C’est le moment, pour moi, de vous témoigner ma profonde gratitude pour tous ces moments.
Sincères remerciements.
vi
A son Excellence, Monsieur le Président du Jury,
Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant de présider le présent jury de soutenance. Vos observations amélioreront la qualité de ce travail. Je vous prie, Monsieur le Président, de croire en l’expression de nos hommages respectueux.
Aux Honorables Membres de Jury,
Nous sommes honorées de votre présence au sein du jury de soutenance. Soyez- assurés que vos remarques et vos conseils seront intégrés pour la perfection du travail.
Profondes gratitudes.
HOMMAGES
vii ATCC : American Type Culture Collection
CTLIN : Comité Technique de lutte contre les Infections Nosocomiales E.coli : Escherichia coli
FHA : Friction Hydro Alcoolique
MH : Müeller Hinton
OMS : Organisation Mondiale de la Santé PHA : Produit Hydro Alcoolique
V / V : Volume par Volume S .aureus : Staphylococcus aureus
P. aeruginosa : Pseudomonas aeruginosa
LISTE DES ABREVIATIONS
viii Tableau I : Composition des solutions hydroalcoolique testées………... 11
Tableau II : Comparaison des zones d’inhibition entre les souches sur les 30
jours………. 14
Tableau III : Comparaison des zones d’inhibition avec la dose de 50µl et la dose de 100µl de différentes souches………... 14
LISTE DES TABLEAUX
ix
a
Figure 1 : Technique de lavage des mains à l’eau et au savon…………... 4 Figure 2 : Technique de friction des mains avec la solution
hydroalcoolique……… 5
Figure 3 : Technique de désinfection chirurgicale par friction... 7 Figure 4 : Technique de trou dans la gélose …… ……..………...………..…. 13 Figure 5 : Effet des volumes de 50µl et 100µl des deux solutions sur les
différentes souches testées………..… 15
Figure 6 : Evolution du potentiel de réduction antimicrobienne des solutions hydroalcooliques pour une dose de 50µl sur les souches de référence
durant 30 jours……… 16
Figure 7 : Evolution du potentiel de réduction antimicrobienne des solutions hydroalcooliques pour une dose de 100µl sur les souches de
référence durant 30 jours……… 17
LISTE DES FIGURES
x
Titre Pages
Introduction……….……….. 1
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique ………. 3
Chapitre 2 : Matériel et Méthodes ……… 10
Chapitre 3 : Résultats et commentaire………... 14
Conclusion et suggestions...……….. 20
SOMMAIRES
xi L’observance médiocre de l’hygiène des mains par le personnel soignant a suscité la production massive de solutions hydroalcooliques habituellement conservée dans des flacons ou dispensateurs. Selon leur fréquence d’utilisation, ces solutions peuvent séjourner un long moment dans ces flacons. Il s’agit alors d’un facteur pouvant influencer leur efficacité. Ceci impose donc d’évaluer l’efficacité antimicrobienne sur la durée de conservation de ces solutions. C’est ce à quoi a servi notre étude. Pour ce faire, deux solutions hydroalcooliques, l’une commerciale et l’autre préparée dans le centre, ont été testés sur trois souches de référence : Staphylococcus aureus ATCC 43300, Escherichia coli ATCC 27853 et Pseudomonas aeroginosa ATCC 35218. L’efficacité de chaque solution hydroalcoolique a été ensuite monitorée sur une période de 30 jours.
Au terme de l’étude, seule la solution commerciale s’est révélée active contre les trois souches de référence testées avec des diamètres d’inhibition respectifs de 53,5mm pour Staphylococcus aureus 28mm pour Escherichia coli et 21mm pour Pseudomonas aeroginosa.
La dose efficace était de 50 µl. Pour une dose de 100µl, des zones d’inhibions respectives de 71 ; 49 et 41mm ont été obtenues. L’efficacité dans le temps pour chaque gel révèle qu’après 30 jours, quelque soit la dose utilisée, l’efficacité de la solution commerciale demeure constante. L’ensemble de ces résultats montrent que toutes les solutions hydroalcooliques utilisées dans nos centres de santé ne sont pas systématiquement efficaces.
Il urge donc que des actions évaluatrices des performances antibactériennes de ces produits soient menées par les autorités avant leur mise sur le marché. Cela garantirait la protection sanitaire des populations.
Mots-Clés : Solution hydroalcoolique - Bactéries - Hygiène
RESUME
xii The poor observance of hand hygiene by nursing staff prompted the mass production of hydroalcoholic solution usually preserved in dispenser bottles or dispensers. Depending on their frequency of use, these solutions may remain in these bottles for a long time. This makes it necessary to evaluate the antimicrobial efficacy over the shelf life of these solutions. This is what our study. To do this, two hydroalcoholic solutions, one commercial and the other prepared in the center, were tested on three reference strains: Staphylococcus aureus ATCC 43300, Escherichia coli ATCC 27853, and Pseudomonas aeroginosa ATCC 35218. The effectiveness of each hydro- alcoholic solution was subsequently followed by monitoring over a period of 30 days.
At the end of the study, only the commercial solution was found to be active against the three reference strains tested with the respective inhibition diameters of 53.5mm for Staphylococcus aureus 28mm for Escherichia coli and 21mm for Pseudomonas aeroginosa.
The effective dose was 50 µl. For a dose of 100µl, respective inhibition zones of 71; 49 and 41mm were obtained. The effectiveness over time for each gel reveals that after 30 days and whatever the dose used, the effectiveness of the commercial solution remains constant. All these results show that not all the alcoholic solutions used in our health centers are systematically effective.
It is therefore urgent that measures assessing the antibacterial performance of these products should be carried out by the authorities before they are placed on the market. This would guarantee the health protection of the populations.
Keywords: hydroalcoholic solution – Bacteria – Hygiene
ABSTRACT
1
Une infection est l’envahissement d’un organisme par un agent étranger capable de s’y multiplier. Elle résume aussi l’ensemble des conséquences pathologiques qui peuvent en résulter. Parmi les différents types d’infections on distingue en général les infections nosocomiales et les infections communautaires. Les infections communautaires sont acquises partout sauf dans des établissements de soins. Elles sont contractées dans les écoles, les salles de sport ou tout endroit où les personnes sont en contact avec d’autres et/ou des surfaces contaminées. Par contre, les infections nosocomiales sont retrouvées chez des patients hospitalisés chez qui elles n’étaient ni présentes, ni en incubation au moment de leur admission (Dougnon et al., 2015).
La transmission croisée des agents pathogènes par les mains du personnel soignant est la cause principale des infections liées aux soins (Pittet 2009). De plus, de nombreux auteurs ont prouvé qu’une large proportion d’infections nosocomiales était d’origine manuportée. Les travaux de Semmelweis en 1847 ont montré que le lavage des mains était une mesure efficace de prévention de ces infections. L’hygiène des mains que ce soit par le lavage simple, par le lavage hygiénique, ou par le traitement hygiénique des mains obtenu par friction avec une solution hydroalcoolique se retrouve donc au premier plan dans les mesures destinées à prévenir contre les infections nosocomiales ( Eggimann et Pittet 2003).
Malheureusement, l’observance de l’hygiène manuelle par les soignants est très faible vu le manque d’équipement, le manque de temps et la mauvaise tolérance cutanée qui correspond la plupart du temps à une mauvaise application de la technique, ce qui limite son utilisation (Coignard et al., 1998).
L’hygiène des mains par friction avec un produit hydroalcoolique est actuellement recommandée comme méthode de substitution au lavage traditionnel. Cette technique, très simple consiste à appliquer directement sur les mains sèches un produit contenant en général et principalement de l’alcool et un émollient. Elle dure environ 30 secondes et ne nécessite aucun point d’eau, rendant facile son utilisation au chevet du malade. Ces solutions
INTRODUCTION
2 hydroalcooliques sont beaucoup plus efficaces, plus rapides à appliquer avec une meilleure tolérance que les anciennes méthodes de lavage.
En général, elles sont conditionnées dans de petits flacons ou les dispensateurs. Leur fréquence d’utilisation, quand elle est relativement faible, peut engendrer un long séjour dans le flacon ou le dispensateur. Cette durée d’utilisation pose du coup la question de stabilité.
Malheureusement la recherche documentaire sur la stabilité reste pauvre. En vue de permettre l’utilisation des solutions hydroalcooliques efficaces, l’effet de la durée de conservation sur l’efficacité antimicrobienne de ces solutions a été évalué dans le temps.
Spécifiquement, il s’est agi de :
Révéler l’effet du temps d’utilisation sur l’efficacité du gel hydroalcoolique ;
Comparer les effets protecteurs de deux solutions hydroalcooliques
La présente étude a été rédigée en trois chapitres essentiels en dehors de l’introduction et de la conclusion. Le premier chapitre a permis d’aborder la synthèse bibliographique sur l’hygiène des mains, les solutions hydroalcooliques et leur composition. Le matériel et la méthodologie adoptée ont été décrits dans le deuxième chapitre. Les résultats suivis du commentaire ont fait l’ossature du dernier chapitre.
3 1.1. HYGIENE DES MAINS
1.1.1. Définition et historique
L’hygiène des mains est un terme générique désignant toute action visant à réduire ou inhiber la présence et la croissance de la flore microbienne sur les mains. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’hygiène des mains reste la base de la prévention de la transmission croisée d’agents infectieux. Elle permet de protéger le professionnel de santé et son environnement de travail. Elle ne peut être efficace que si certains impératifs sont respectés (Société Française d’Hygiène Hospitalière, 2002 ; Eggimann et Pittet, 2003). Elle demeure la première mesure essentielle de prévention des infections nosocomiales (Organisation Mondiale de la Santé, 2005) et son importance dans la prévention des infections est établie depuis plus d’un siècle (Bengaly, 2011).
1.1.2. Différents types d’hygiène des mains
Il existe deux types d’hygiène des mains. Il s’agit du lavage des mains et de la friction hydroalcooliques des mains.
1.1.2.1. Lavage des mains
Ce type de lavage est préconisé pour l’hygiène des mains lorsque les mains sont visiblement souillées. Selon l’utilisation, il existe deux techniques de lavage des mains. La première est le lavage simple des mains réalisé avec un savon doux. Elle est utilisée pour les gestes de la vie courante, avant la prise du travail, après manipulation de tubes ou flacons et après enregistrement informatique des analyses. La deuxième technique est le lavage hygiénique ou antiseptique des mains. Il se réalise à l’aide d’une solution moussante antiseptique (Chabot-Daval, 2010).
La figure 1 montre les différentes étapes de réalisation d’un bon lavage des mains
.
1. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4 Figure 1. Technique de lavage des mains à l’eau et au savon (Organisation Mondiale de la
Santé, 2010)
5 1.1.2.2 Friction hydroalcoolique
Il est prouvé que la friction hydroalcoolique est la méthode la plus efficace en termes d’élimination de la flore manuportée. Les principes actifs de ces produits hydroalcooliques ont une excellente activité in vitro sur les bactéries, les champignons et les virus (Agence de la Santé Publique du Canada, 2012). Il faut signaler une amélioration constante des produits et une augmentation du nombre de produits virucides sur l’ensemble des virus nus et enveloppés.
La réduction de la contamination des mains, quel que soit le produit testé est toujours supérieure à celle d’un lavage des mains fait avec un savon antiseptique ou un savon doux (Malso, 2002) à temps de contact égal. Elle se réalise comme le présente la figure 2.
Figure 2. Technique de friction des mains avec une solution hydroalcoolique (Organisation Mondiale de la Santé, 2010)
6 1.2. SOLUTIONS HYDROALCOOLIQUES
1.2.1. Définition
Les solutions hydroalcooliques sont des solutions antiseptiques permettant des gestes d’hygiène des mains sans eau (Agence de la santé publique du Canada, 2012). Pour être efficaces, ces produits doivent être utilisés dans de bonnes conditions et en respectant une technique d’application éprouvée. C’est pourquoi lorsque les solutions hydroalcooliques sont mises en place dans un établissement de soins, le personnel mais aussi les patients et leurs visiteurs doivent être formés à leur utilisation. Cela permettrait de réduire le taux d’infections nosocomiales (Pittet et al., 2000 ; Chabot-Daval, 2010 ; Agence de la Santé Publique du Canada, 2012).
1.2.2. Composition des solutions hydroalcooliques 1.2.2.1. Principe actif
Le principe actif des solutions hydroalcooliques est un alcool comme l’indique son nom. Trois alcools peuvent entrer dans leur composition: l’éthanol, le propanol et l’isopropanol. Habituellement, une solution hydroalcoolique contient un ou deux types d’alcool (Chabot-Daval, 2010). Certains comportent également un autre antiseptique de façon à obtenir une synergie d’action et un effet rémanent plus important (Chabot-Daval, 2010;
Agence de la Santé Publique du Canada, 2012).
1.2.2.2. Emollients
La présence d’émollients dans les solutions hydroalcooliques permet de contrer l’effet desséchant de l’alcool sur la peau. Cela améliore ainsi la tolérance cutanée de ces produits.
L’émollient le plus fréquemment retrouvé est le glycérol (Agence de la Santé Publique du Canada, 2012).
1.2.2.3. Eau
L’action de l’alcool est d’autant plus grande lorsqu’il est en présence d’eau (Chabot- Daval, 2010). En effet, il a été prouvé dès le début du XXème siècle que les préparations contenant 50 à 70°C d’alcool étaient plus efficaces que celles contenant 95°C d’alcool (Malso, 2002). Ceci est lié au fait que la dénaturation des protéines est très difficile en l’absence d’eau (Agence de la Santé Publique du Canada, 2012).
7 1.2.3. Mode d’action des solutions hydroalcooliques
Les premières études sur l’activité germicide de l’alcool datent des années 1880. Elle a été mise en évidence in vitro par Koch (Malso, 2002). Les alcools n’ont pas d’action détergente. Leur action antiseptique est liée à l’action dénaturante des protéines (Malso, 2002 ; Chabot-Daval 2010; Agence de la santé publique du Canada, 2012).
Le spectre antimicrobien des alcools est large puisqu’ils sont actifs sur l’ensemble des bactéries non sporulées et les champignons. Leur activité sporicide et contre les parasites est nulle. Leur activité virucide est quant à elle inégale. Les solutions hydroalcooliques sont plus actifs sur les virus enveloppés que sur les virus nus (Chabot-Daval 2010 ; Agence de la Santé Publique du Canada, 2012). L’alcool possédant la meilleure activité virucide est l’éthanol (Malso, 2002).
1.2.4. Présentation des solutions hydroalcooliques
Le type de présentation des solutions hydroalcooliques semble modifier l’efficacité des produits. Au début des années 2000, des études ont mis en évidence le fait que les liquides étaient plus efficaces que les gels (Agence de la Santé Publique du Canada, 2012). Depuis, de nouvelles générations de gels ont été commercialisées. Elles posséderaient une activité antimicrobienne plus importante que les anciens gels mais ces résultats demandent à être confirmés (Société Française d’Hygiène Hospitalière, 2002).
8 2.1 CADRE
2.1.1 Cadre institutionnel
L’école polytechnique d’Abomey Calavi (EPAC) est une institution universitaire publique de formation professionnelle. Notre formation s’y est déroulée en trois années dans le Département de Génie de biologie Humaine (GBH). Ce département est l’un des premiers départements de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC). Il forme des techniciens de laboratoire en Analyses Biomédicales. Il est animé à ce jour par dix enseignants chercheurs. Quatre enseignants de rang magistral à raison d’un Professeur Titulaire et trois Maîtres de Conférences assurant la gestion quotidienne des activités pédagogiques et de recherche aux côtés de cinq Maîtres Assistants et d’un Assistant.
2.1.2 Cadre technique
Nos stages de fin de formation se sont déroulés au Centre de Traitement et de Dépistage d’Ulcère de Buruli d’Allada qui est à la fois un centre de prise en charge médical et un centre de recherche. Plus précisément au laboratoire dans la section de bactériologie.
2.2 MATERIEL
2.2.1 Matériel biologique : Souches bactériennes
Le travail a porté sur 3 souches bactériennes de référence à savoir Staphylococcus aureus ATCC 43300, Escherichia coli ATCC35218 et Pseudomonas aeruginosa ATCC27853. Elles ont été acquises au Centre de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli.
2.2.2 Milieux de Culture et Réactifs
Au cours de cette étude, la gélose Mueller Hinton II (HIMEDIA) a été utilisée. Deux solutions hydroalcooliques, celle utilisée au CDTUB (GHA) et celle achetée en pharmacie (HISHIELD) ont servi à réaliser le travail. Une solution McFarland 0,5 de référence a été également utile.
2. MATERIEL ET MEDTHODES D’ETUDE
9 Tableau.I Composition des solutions hydroalcooliques testées
Produit Composition Principe actif
Solution pharmaceutique
(HISHIELD)
Chlorhexidine gluconate (20%) I.P. 2,5% (p / v)
Alcool éthylique I.P.70%(v/v) Isopropyl à 5% (v / v)
Propylène glycol 0,5% (p /v) Glycérine 1% (p / v) PEG-75 Lanolin 0,5% (p / v)
Crimson rouge Parfum
Eau désionisée 100% (v / v)
Solution Cdtub Alcool, eau, Isopropanol Isopropyl Alcool
(GHA) Alcohol, glycerine aloe,
barbadensis, acrilates/
C10C30 alkylacrylate, tri-ethanolamine.
Condition de conservation
Les deux solutions ont été conservées chacune dans leur boîte au laboratoire dans un placard fermé. Elles sont retirées chaque matin avant manipulation et déposé après manipulation.
1.1. Equipements et consommables
Des équipements comme des réfrigérateurs, des microscopes, des autoclaves, des burettes graduées, des balances de précision, des étuves à 37°C et des portoirs ont été utilisés. Des consommables ont également servi à réaliser la présente étude.
10 2.3 METHODES
2.3.1 Evaluation in vitro de l’efficacité antibactérienne des solutions hydroalcooliques On a évalué les propriétés antibactériennes de ces solutions grâce à trois souches. Ces souches ont été ensemencées sur des géloses Mueller Hinton.
Préparation de l’inoculum
Une jeune colonie isolée de la souche de référence a été mise en suspension dans 2ml d’eau distillé stérile. Le mélange a été homogénéisé puis ajusté à l’opacité de la solution Mc Farland 0,5 de référence. Pour chaque souche de référence, la dilution de l’inoculum ayant la même opacité visuelle qu’une solution 0,5 McFarland de référence a été retenue pour la suite de l’étude. Il s’est agi des dilutions au 1/100 pour les trois souches bactériennes.
Ensemencement
Chaque souche a été ensemencée sur des plaques de gélose. Pour ce faire la suspension bactérienne a été homogénéisée. A l’aide d’une micropipette, 50µl de l’inoculum a été déposés sur la plaque de gélose Mueller Hinton.
Des stries serrées ont été réalisées par écouvillonnage, conformément à la méthodologie décrite par (Oké et al., 2013). Pour chaque espèce bactérienne et pour chaque type de solution hydroalcoolique à tester, 03 trous ont été réalisé dans la gélose à l’aide d’un punch biopsique stérile de 6 mm. Deux trous ont été remplis de solution hydroalcoolique à des quantités différentes soit 100 µL et 50 µL et le troisième d’eau distillé stérile à 50 µL, comme témoin négatif.( figure 4)
11
Figure 4. Technique de trou dans la gélose
Les géloses ont été incubées à 37°C pendant 24h. Chaque opération a été réalisée en double et la moyenne a été calculée.
L’opération a été répétée tous les jours sur une durée de 30 jours avec les différentes souches et la zone d’inhibition a été mesurée à l’aide d’une règle graduée. Les résultats ont été consignés dans un tableau. La comparaison des différents résultats a permis d’évaluer l’efficacité du gel dans le temps
.
50 µl de SHA
Témoin négatif
100 µl de SHA
12 1. RESULTATS
1.1. Propriétés antibactériennes in vitro des solutions hydroalcooliques
La solution hydroalcoolique du Cdtub n’a pas montré d’efficacité (aucune zone d’inhibition) sur les trois souches testées. La solution commerciale a révélée une zone d’inhibition sur toutes les trois souches indépendamment de la dose utilisée. Cependant la dose de 50µL s’est révélée insuffisante pour effectuer une efficacité inhibitrice sur Pseudomonas aeruginosa.
(Figure 5)
RESULTATS ET COMMENTAIRE
13 Figure 5 : Effet des volumes de 50µL et 100µL des deux solutions sur les différentes souches
testées
S. aureus
E. coli
P. aeruginosa
DOSE 100µL de la sha commerciale hishield DOSE 100µL de la sha du Cdtub
DOSE 50µL de la sha du Cdtub DOSE 50µL de la sha commerciale hishield
DOSE 100µL de la sha du Cdtub DOSE 100µL de la sha commerciale hishield
DOSE 50µL de la sha du Cdtub DOSE 50µL de la sha commerciale hishield
DOSE 100µL de la sha du Cdtub DOSE 100µL de la sha commerciale hishield
DOSE 50µL de la sha du Cdtub DOSE 100µL de la sha commerciale hishield
14 1.2. Evaluation de l’efficacité de la solution commerciale sur les différentes
souches testées
Tableau.II : Comparaison des zones d’inhibition entre les souches sur les 30 jours
S. aureus E. coli P.aeruginosa P. value Moyenne ±
Equartype (Dose de 50µl)
38,08 ± 4,33 24,2 ± 1,63 18,91 ± 0,98 P < 0,000
Moyenne ± Equartype (Dose 100µl)
57,83 ± 3,77 43,23 ± 2,18 35,75 ± 1,62 P < 0,000
D’ après les résultats du tableau il existe une différence significative entre les zones d’inhibition des trois souches de référence avec P < 0,000. Autrement dis la zone d’inhibition de S. aureus est significativement plus élevée que celle de E. coli qui est significativement plus élevée que celle de P. aeruginosa
1.3. Evaluation de la dose de 50µl et 100µL sur les différentes souches
Tableau.III : Comparaison des zones d’inhibition avec la dose de 50µl et la dose de 100µl de différentes souches
Moyenne ±
Equartype (Dose de 50µl)
Moyenne ±
Equartype (Dose 100µl)
P. value
S. aureus 38,08 ± 4,33 57,83 ± 3,77 P < 0,000
E. coli 24,2 ± 1,63 43,23 ± 2,18 P < 0,000
P.aeruginosa 18,91 ± 0,98 35,75 ± 1,62 P < 0,000
15 D’après ce tableau on constate que pour les trois souches testées la dose de 100 µL est beaucoup plus efficace que la dose de 50 µl. De plus sur Staphylococcus aureus, quelle que soit la dose utilisée la solution commerciale s’est révélée très efficace.
1.4.Efficacité dans le temps des solutions hydroalcooliques
A une dose de 50µl une efficacité décroissante a été observée du premier au onzième jour.
L’inhibition est demeurée constante jusqu’à la fin des 30 jours pour Staphylococcus aureus et Escherichia coli tandis que pour Pseudomonas aeruginosa l’efficacité demeure constante.
(Figure 6)
Figure 6: Evolution du potentiel de réduction antibactérienne des solutions hydroalcooliques pour une dose de 50µl sur les souches de référence.
0 10 20 30 40 50 60
J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8 J9 J10 J11 J12 J13 J14 J15 J16 J17 J18 J19 J20 J21 J22 J23 J24 J25 J26 J27 J28 J29 J30
ZONE D'INHIBITION
DUREE
S. aureus E. coli P. aeruginosa
16 Lorsque la dose de 100 µl a été testée, les remarques suivantes ont été faites :
Pour la souche de Staphylococcus. aureus de J1 a J5, il y a eu une efficacité qui varie entre 70 et 55mm. Elle reste constante a 55 mm jusqu'au 17ème jour et montre des légères variations ;
Pour la souche d’Escherichia coli au bout de la première semaine l’efficacité a décru et une constance de 45mm s’est opérée à partir du 7ème jour jusqu'à la fin des 30 jours;
La variation au niveau de la souche de Pseudomonas aeruginosa est infirme mais semble montrer la même tendance (figure 7)
Figure 7: Evolution du potentiel de réduction antimicrobienne des solutions hydroalcooliques pour une dose de 100 µl sur les souches de référence durant 30 jours
0 10 20 30 40 50 60 70 80
J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8 J9 J10 J11 J12 J13 J14 J15 J16 J17 J18 J19 J20 J21 J22 J23 J24 J25 J26 J27 J28 J29 J30
ZONE D'INHIBITION
DUREE
S. aureus E. coli P. aeruginosa
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2. COMMENTAIRE
Le but de cette étude était d’évaluer l’impact de la durée d’utilisation des solutions hydroalcooliques sur leur efficacité.
L’inefficacité révélée par la solution hydroalcoolique du Cdtub malgré la présence d’alcool pose du coup le problème de contrôle de qualité des solutions hydroalcooliques commercialisées sur le marché Béninois et utilisées dans nos centres de santé ( Dougnon et al., 2015). Cette inefficacité sur les bactéries testées peut s’expliquer aussi par les conditions de stockage pauvres ou très longues de ces produits. En effet, une augmentation de la température conduit à une dénaturation des principes actifs (Oké et al., 2013).
Si les solutions hydroalcooliques qui devraient substituer au lavage simple des mains dans des circonstances de soin se révèlent inefficaces, cela pourrait engendrer un risque infectieux pour le personnel soignant. D’après Pittet (1999), au cours des actes de soins et par patient, 14 opportunités par heure de lavage simple des mains avec des extrêmes allant jusqu'à 31 opportunités par heure se présentent au personnel soignant. Ceci explique donc le risque d’infection auquel sont exposés les patients et le personnel soignant en une hygiène inefficace des mains.
L’efficacité obtenue avec la solution commerciale qui a révélée une activité contre toutes les souches de référence est dû à la présence d’alcool (éthanol) à 70% volume pour volume.
L’alcool à 70°C a une action désinfectante sur les bactéries. L’alcool provoque la dénaturation des protéines, la rupture des membranes tissulaires et la dissolution de plusieurs lipides (Oké et al., 2013). Il faut noter que cette solution possède un effet significatif et constant dans le temps sur les différentes souches bactériennes testées. Sur Staphylococcus aureus, quelle que soit la dose, elle s’est montrée très efficace. Par contre, au niveau d’Escherichia coli et de Pseudomonas aeruginosa, l’action de la solution était proportionnelle à la dose. Il s’est avéré que la chlorexidine, qui est l’un de ses composants, est un antiseptique à large spectre d’action, plus actif contre les bactéries à Gram positif comme Staphylococcus aureus que sur les bactéries Gram négatif comme Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa. C’est donc ce qui explique cette différence d’activité selon la bactérie utilisée.
18 Cette meilleure activité antibactérienne peut être attribuable à la forme liquide de ce produit alors que la solution utilisée par le Cdtub est sous forme de gel. Ce résultat est conforme aux conclusions de l’Organisation Mondiale de la Santé (2009) qui stipulaient que la forme liquide est plus efficace que le gel.
19 L’hygiène des mains est primordiale dans nos centres de santé vu la prédominance des infections nosocomiales et la libre circulation des microbes manuportés. Pour réduire le risque infectieux au sein du personnel soignant et au sein de nos centres de santé les solutions hydroalcooliques sont de plus en plus utilisées. Ces solutions sont conservées dans des flacons ou dans des dispensateurs ou elles sont utilisées jusqu'à épuisement. La présente étude a donc évalué l’impact de la durée d’utilisation sur les propriétés antiseptiques de deux solutions hydroalcooliques couramment utilisées au Benin. De ces résultats, il ressort d’opter pour des solutions hydroalcooliques liquides et de veiller à leur contrôle de qualité avant leur mise sur le marché et leur utilisation dans les centres de santé.
CONCLUSION
20 SUGGESTIONS
Nos recommandations sont adressées :
Au ministère de la santé afin qu’il assure le contrôle de qualité des solutions hydroalcooliques commercialisées sur le marché Béninois et utilisées dans nos hôpitaux ;
Au personnel soignant, nous suggérons de veiller au remplacement des solutions hydroalcooliques stockées dans les dispensateurs après une utilisation d’au plus un mois. En effet, comme approches de solutions aux problèmes relevés par cette étude, il convient :
- pour les SHA, le ministère devrait avoir une agence ou un laboratoire de contrôle de qualité de ses solutions,
- Eliminer les SHA de mauvaise qualité du marché béninois, - Contrôler régulièrement la qualité des SHA mises sur le marché,
- Faire des campagnes de sensibilisation visant à promouvoir l’utilisation des SHA partout et plus précisément dans les laboratoires.
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SUGGESTIONS
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Agence de la santé publique du Canada. 2012. Pratiques en Matière d’Hygiène des mains dans les milieux de soins, prévention et contrôle des maladies infectieuse.
Document technique, 104p.
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Oké M.A., Bello A.B., Odebisi M.B., Ahmed El-Imam A.M., Kazeem M.O. 2013.
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