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Holmium-YAG dans la prise en charge des lithiases urinaires chez le patient obèse : résultats d’une cohorte monocentrique

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ARTICLE ORIGINAL

Urétérorénoscopie souple avec laser

Holmium-YAG dans la prise en charge des lithiases urinaires chez le patient obèse : résultats d’une cohorte monocentrique

Flexible ureterorenoscopy in obese patients: Results from a large monocenter cohort

F. Laclergerie

a

, B. Jacquemet

a

, G. Guichard

a

, S. Bernardini

a

, E. Chabannes

a

, L. Martin

a,b

, J. Pastori

a

, V. Bailly

a

, H. Bittard

a,b

,

F. Kleinclauss

a,b,c,∗

aDépartementd’urologieetdetransplantationrénale,CHUJean-Minjoz,universitéde Franche-Comté,25030Besanc¸on,France

bUniversitédeFranche-Comté,25000Besanc¸on,France

cUnitéInsermUMR1098,25000Besanc¸on,France

Rec¸ule30janvier2014;acceptéle26mars2014 DisponiblesurInternetle20mai2014

MOTSCLÉS Urétéroscopie; Calculrénal; Lithiaseurinaire; Obésité;

Morbidité

Résumé

Objectif.—Analyserlesrésultatsetlamorbiditédel’urétérorénoscopiesouple(URSs)chezles patientsayantunindexdemassecorporelle(IMC)>30kg/m2etlescomparer avecunelarge cohortedepatientsnonobèses.

Matérielsetméthodes.—Nousavonsconduituneétuderétrospectivemonocentriqueincluant touteslesURSsréaliséespourlithiaseurinairedansnotrecentredejanvier2004àdécembre 2010.Au coursdel’étude,497URSsontétéeffectuées.Vingt-trois ontétéexcluespourun manquededonnéesenparticulierconcernantl’IMC.Autotal,474interventionsontétéinclues dansl’analyse, 93chezdespatients obèses(PO)et381chezdespatientsnonobèses(PNO).

Lescaractéristiquesdespatients,descalculsetdesURSsontétéanalysées.Lesuccèsétait définiparl’absence complète d’image lithiasique entomodensitométrie et/ou enéchogra- phieassociéeàunclichéstandardd’abdomensanspréparation.Lamorbiditédel’URSsdans

Auteurcorrespondant.Serviced’urologieettransplantationrénale,CHRBesanc¸on,3,boulevardA.-Fleming,25030Besanc¸on,France.

Adressee-mail:francois.kleinclauss@univ-fcomte.fr(F.Kleinclauss).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.03.005 1166-7087/©2014Publi´eparElsevierMassonSAS.

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lesdifférentsgroupesaétéclasséeselonlaclassificationdeClavien-Dindodescomplications postopératoires.

Résultats.—L’IMCmoyenétaitde33,5±0,3chez lePOcontre23,9±0,1kg/m2chez lePNO (p<0,0001).Iln’yavaitpasdedifférencesignificativeentreles2groupesconcernantlescarac- téristiques des calculs(taille,localisation, composition) etlesmodalitéstechniques (durée d’intervention,dilatationurétérale,gained’accès,extractionmonobloc).Lestauxdesuccès postopératoireimmédiat(63,5%POcontre66,1%PNO,p=0,62)etaucoursdusuivi(65,1%PO contre71%PNO,p=0,26)n’étaientpassignificativementdifférentsentreles2groupes.Pour lescalculs<1cm,letauxdesuccèsatteignait77%POcontre83%PNO(p=0,28).Letauxde complicationsmineures(ClavienII)étaitcomparablechezlePO(7,5%)etlePNO(12%).Iln’y apaseudecomplicationsmajeures(ClavienIIIouIV).

Conclusion.—L’URSsestuneméthodesûreetefficacedanslapriseenchargedelalithiase urinairechezlepatientobèse.

Niveaudepreuve.—5.

©2014Publi´eparElsevierMassonSAS.

KEYWORDS Ureteroscopy;

Kidneycalculi;

Urolithiasis;

Obesity;

Morbidity

Summary

Objective.—Toanalyzeresultsandmorbidityafterflexibleureterorenoscopy(fURS)inpatients withabodymassindex(BMI)>30kg/m2andtocomparewithresultsobtainedinalargecohort ofnon-obesepatients.

Methods.—WeconductedaretrospectivemonocenterstudyincludingallfURSforurinarylithia- sisperformedinourinstitutionbetweenJanuary2004andDecember2010.Duringthestudy period,497procedureswereperformed.Twenty-threehadtobeexcludedbecauseofmissing dataonBMI.Thus,atotalof474procedureswereincludedinthefinalanalysis,93forobese patients(OP)and381fornon-obesepatients(NOP).Characteristicsofthepatients,stonesand procedureswereanalyzed.Successwas definedasclearimaging (completelystone-free)on renaltomographyandultrasonography.

Results.—MeanBMIwas33.5±0.3inOPvs23.9±0.1kg/m2inNOP(P<0.0001).Meanstone size, location,and composition were not significantly different between groups. Technical aspects (operativetime,ureteraldilatation,access sheath,monobloc extraction)were also similarinOPandNOP.Theimmediate(63.5%forOPvs66.1%inNOP,P=0.62)andfollow-up (65.1%forOPvs71%inNOP,P=0.26)stone-freeratewerenotsignificantlydifferentbetween thegroups.Forstonesize<1cm,SFRraisedto77%inOPvs83%inNOP(P=0.28).Therateof minorcomplicationsClavienIIwassimilarinOP(7.5%)andNOP(12%).Nomajorcomplication (ClavienIIIorIV)wasobserved.

Conclusion.—fURSisasafeandefficientoptionforthemanagementofurinarylithiasisinobese patients.

©2014PublishedbyElsevierMassonSAS.

Introduction

L’obésitéestdevenueunproblèmemajeurdesantépublique dans le monde et représente une maladie chronique multifactorielle(génétique,environnement,métabolisme, causes psychosociales et culturelles, variations physio- logiques). Les patients obèses (PO) ont un risque plus importantdedévelopperdescomplicationspostopératoires tellesquelathromboseveineuseprofondeetl’emboliepul- monaire[1].

La méthode la plus commune permettant de définir l’obésité est la mesure de l’indice de masse corporelle (IMC) qui calcule le rapport du poids (en kilogrammes) sur la taille (en mètre) au carré. L’Organisation mon- diale de la santé (OMS) définit l’obésité par la présence d’un IMC≥30kg/m2et l’obésité morbide par un IMC≥ 40kg/m2.

Àcejour,laprévalencedelalithiaseurinaireenFrance estde10%.L’obésitétouchequasiment7millionsd’adultes en France, soit 2fois plus qu’il y a 15ans. Au cours de 15dernièresannées,18,9%dessujetslithiasiques femmes étaientobèsescontre11,4%deshommes,cequilaissesup- poser que les femmes sont beaucoup plus sensibles aux conséquenceslithogènesdel’obésité[2].

En effet, plusieurs facteurs favorisant la lithogenèse commeune résistance àl’insuline, des apports élevésen sodium,unehypercalciurieainsiqu’unehyperoxaluriesont fréquemment retrouvés sur un terrain d’obésité et aug- mententlerisquedeformationdecalculs.Ilademêmeété démontréqueprésenterunsyndromemétaboliqueaugmen- taitlerisquedelithiaseurinaire[3].Uneétudeaconstaté que98%des POavaientau moinsunfacteurderisquede lithogenèsesur un échantillon d’urinedes 24heures alors que80%enpossédaient troisouplus [4].Deplus,unlien

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sembleexisterentretailleducalculetimportancedel’IMC [5].

Dans la prise en charge des lithiases urinaires, un traitement médical exclusif n’est parfois pas suffisant et l’urologue doit intervenir afin d’assurer la fragmentation etl’extractiondescalculs.Àcejour,troistechniquessont àla disposition de l’urologue dans la prise encharge des calculs: la lithotritie extracorporelle (LEC), la néphroli- thotomiepercutanée (NLPC) etl’urétérorénoscopie (URS) [6]. Cependant, la présence d’une obésité peut entraî- ner des difficultés à la réalisation de ces techniques, avec pour conséquence une diminution d’efficacité et descomplicationspériopératoiresplusimportantes.Paral- lèlement aux difficultés techniques rencontrées lors de la prise en charge chirurgicale, il existe un risque de complications anesthésiques chez ces patients présentant souvent de multiples facteurs de risque cardiovasculaire commel’hypertension,ladyslipidémieoulediabète.

Letraitementendoscopiquedescalculsàl’aided’unuré- térorénoscopesoupleassociéàl’utilisationd’unefibrelaser àl’Holmium:yttrium-aluminium-garnet(YAG)estunetech- nique peuinvasive quiprésente detrès bonsrésultats en termesd’efficacité(fragmentation-extractioncomplète)et demorbiditédanslapriseenchargedeslithiasesurinaires.

LesystèmelaserHolmium-YAGestàcejourlegoldstandard dansletraitementparlaserdescalculs,quellequesoitleur compositionouleurlocalisation[7].

Plusieursétudes avecunfaibleeffectifdepatientsont mis en évidence un taux de succès élevé associé à une morbiditémoindreaprèsréalisationd’URSspourfragmenta- tionlithiasiquechezl’obèse[8].Notreéquipearécemment démontréquel’URSsétaituneméthodesûreetefficacedans lapriseenchargelithiasiquechezl’obèse[9].Cependant, etànotreconnaissance,iln’existeàcejouraucunesérie comparantlesdonnéesobtenueschezlepatientobèseàune aussiimportantecohortedepatientsnonobèses.

Lebutdenotreétudeétaitd’analyserlesrésultatsence quiconcerneletauxdesuccèsd’extractionlithiasiqueainsi quelescomplicationschezdespatientsobèses(PO)prisen chargeparURSsouple(URSs)avecfragmentationlaserpar Holmium-YAGpourlithiasesrénalesouurétérales,etdeles compareraveclesdonnéesobtenueschezuneimportante cohortedepatientsnonobèses(PNO).

Matériels et méthodes

Nousavonsréaliséuneétuderétrospectivemonocentrique incluanttouteslesURSsréaliséesdanslecadredelaprise enchargede lithiasesurinairesdansnotre centre dejan- vier2004à décembre2010.Au coursdel’étude,497URSs ontété effectuées. Vingt-troisont étéexclues suite à un manquededonnéespermettantlecalculdel’IMC.Autotal, 474interventions ont été inclues dans l’analyse, 93chez le patientobèse(PO) et 381chez lenon obèse (PNO).Le recueildesdonnéescomprenaitlescaractéristiquesépidé- miologiquesdespatients(âge,IMC,traitementsantérieurs), descalculs(localisation,taille,composition),desmodalités techniques chirurgicales (durée d’intervention, dilatation urétérale,gained’accès,extractionmonobloc)ainsiquedes complicationschirurgicalesouanesthésiquesenaccordavec laclassificationdeClavien-Dindo[10].

En accord avec l’Organisation mondiale de la santé, un patient était considéré comme obèse si son IMC était supérieurouégalà30kg/m2.Lesuividespatientscompor- tait une surveillance radiologique simple (abdomen sans préparation de face,couché) associée à une échographie réno-vésicale et des voies urinaires et/ou une tomo- densitométrieabdominopelviennesansinjectiondeproduit de contraste entre 1et 6mois après le geste opératoire.

Lesuccèsdel’opérationétaitdéfinilorsqu’aucunfragment lithiasique résiduel n’était mis en évidence au cours du bilan d’imagerie réalisé. La présence d’un fragment rési- duel (FR)au 6emois étaitconsidéréecommeunéchec de la techniqueopératoire, etcequelle quesoit lataille du fragment.

LesURSontétéeffectuéesparplusieursopérateurstous formésetentraînésàcettetechniquesuivantunprotocole standardiséprécédemmentdécrit[9].

Lesdonnées étaientanalysées de fac¸on rétrospective.

L’analyse statistiqueaété effectuéeàl’aidedes logiciels Prism(GraphPad,SanDiego,CA)etXLstat(Addinsoft,Brook- lyn,NY).Lasignificativitéétaitdéfinieenanalyseunivariée parp<0,05.L’analyse desvariablescontinues étaiteffec- tuéeàl’aidedutestdeStudent,tandisqueletestduChi2ou letestdeFisherétaientutiliséspourlesvariablesdisconti- nues.

Résultats

Quatre-vingt-treize URSs ont été effectuées chez des patientsobèses(groupePO,n=93)et381chezdespatients nonobèses(groupePNO,n=381).Lescaractéristiquesdes patients etdescalculssont présentéesdans leTableau 1.

L’IMC moyen était significativement plus élevé dans le groupe PO en comparaison avec le groupe PNO (res- pectivement33,5±0,3vs 23,9±0,1kg/m2, p<0,0001).La populationobèseétaitplusâgée(54,3±1vs50,4±0,8ans, p=0,029) et présentait plus d’antécédents lithiasiques (52,7%vs39,5%chezle PNO,p=0,02).Deplus,onnotait unediscrètetendanceàlaprédominancefémininedansla populationobèse(48,3%vs37,3%chezlePNO,p=0,051).

Lacompositionchimiquedescalculsétaitcomparabledans les2groupes.Concernantlescaractéristiquesdes calculs, aucunedifférencesignificativen’estmiseenévidence,que cesoitennombre,entailleouenlocalisation.Ànoterque lataillemoyennedescalculsétaitde9,1±0,6mmdansle groupePOvs9,6±0,29mmdansle groupePNO(p=0,42).

Par ailleurs, 60,2% des POavaient uncalcul demoins de 1cmvs56,7%desPNO(p=0,64).

LesmodalitéstechniquessontdécritesdansleTableau2.

La durée opératoire moyenne était de 96,9±2,4vs 100,2±4,3minutes (p=0,53) respectivement dans les groupesPOetPNO. Une dilatationurétérale aété néces- sairedans10,7%danslegroupePOvs11,6%descasdans le groupe PNO(p=0,81).Une gaine d’accèsaétéutilisée dans82,8%desPOvs75%desPNO(p=0,11).Une extrac- tionmonoblocducalculaétéréaliséedans20,4%vs20,5% des cas (p=0,97) respectivement dans les groupes PO et PNO.Afind’optimiserlapriseenchargeperopératoiredes calculscalicielsinférieurs,cesderniersontétéreposition- nésensituationplusfavorableàlafragmentationlaserdans 33,3% descasdansle groupePOvs23,6%descasdans le

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Tableau1 Caractéristiquesdespatientsetdescalculs.

Patientsobèses (93interventions)

Patientsnonobèses (381interventions)

p

Caractéristiquesdémographiques

Âge(année) 54,3±1 50,4±0,8 p=0,03

Sexe(femme,%) 48,3(n=45) 37,4(n=142) p=0,05

IMC(kg/m2) 33,5±0,1 23,9±0,1 p<0,0001

Antécédentlithiasique(%) 52,7(n=48) 39,5(n=150) p=0,02

Caractéristiquesdescalculs

Nombremoyen 1,6±0,09 1,5±0,04 p=0,32

Taille(mm) 9,1±0,6 9,6±0,29 p=0,42

Localisationurétérale(%) 20(n=19) 27(n=102) p=0,2

Calcul<1cm(%) 60,2(n=56) 56,7(n=216) p=0,64

Compositionducalcul(%) n=80 n=310

Oxalatedecalcium 55,9(n=52) 55,7(n=212) p=0,96

PAM 5,5(n=5) 8,2(n=31) p=0,47

Acideurique 9,6(n=9) 5,4(n=21) p=0,15

Phosphatedecalcium 15(n=14) 12(n=46) p=0,52

groupePNO(p=0,05).UnesondeJJaétémiseenplaceau coursdel’interventionaprèsfragmentationlithiasiquechez 60,2%desPOvs63,8%desPNO(p=0,51).

Les 2groupes étaient comparables au regard du taux de sans fragment résiduel (SFR) postopératoire immédiat (63,4% dans le groupe PO vs 66,1% dans le groupe PNO, p=0,62)etaucoursdusuivi(65,1%POvs71%PNO,p=0,26).

Demême,l’analyseensous-groupedescalculs<1cmretrou- vaituntauxdeSFRatteignant77%danslegroupePOcontre 83%danslegroupePNO(p=0,28).

Laduréemoyenned’hospitalisationétaitde2,9±0,12vs 3,3±0,1joursrespectivementdans lesgroupesPOetPNO (p=0,07).Pourcequiestdutauxglobaldecomplicationset leursévérité, les2groupesétaientcomparables.Eneffet, descomplicationstellesquedesdouleurslombairespersis- tantes,une hématurie,ouunsepsisont étérépertoriées: 7,5%desPOcontre12,3%desPNO(p=0,18).Nousn’avons pasétéconfrontésàdescomplicationsplusgravesquecelles degrade Iou II de la classificationde Clavien-Dindo. Par ailleurs, aucun des 2groupes n’a subi des complications

Tableau2 Caractéristiquestechniquesetrésultatsdel’urétérorénoscopiechezlespatientsnonobèsesetobèses.

Patientsobèses (93interventions)

Patientsnonobèses (381interventions)

p

Caractéristiquestechniques

Duréeopératoire(minutes) 100,2±4 96,9±2 p=0,53

Dilatationurétérale(%) 10,7(n=10) 11,6(n=44) p=0,82

Gained’accès(%) 82,8(n=77) 75(n=286) p=0,11

Extractionmonobloc(%) 20,4(n=19) 20,6(n=78) p=0,97

Repositionnementducalcul(%) 33,3(n=31) 23,6(n=90) p=0,05

Dérivationpostopératoire(%) 60,2(n=56) 63,8(n=243) p=0,51

Duréemoyenned’hospitalisation(jours) 2,9±0,12 3,3±0,10 p=0,07

Résultats

SFRimmédiat(%) 63,4(n=59) 66(n=251) p=0,62

SFRsuivi(%) 65(n=60) 71,3(n=272) p=0,26

SFRcalculs<1cm(%) 76,9(n=72) 83,4(n=317) p=0,27

Complications(%)

Globales 7(n=7) 12,3(n=47) p=0,19

Douleurslombaires 2,1(n=2) 3,9(n=15) p=0,41

Hyperthermie 5,3(n=5) 8,6(n=33) p=0,29

GravitéselonClavien

ClavienI 2%(n=2) 3,6%(n=14) p=0,46

ClavienII 5,4%(n=5) 8,1%(n=81) p=0,39

ClavienIII,IV,V 0 0 /

Anesthésique 0 0 /

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anesthésiquesperopératoiresoudans les2jourssuivantla procédure.

Discussion

Notre étude a permis de confirmer sur la plus impor- tante cohorte publiée que l’URSs avecfragmentation par laserHolmium-YAGdescalculsrénauxeturétérauxestune méthode sûre et efficace dans la prise en charge de la lithiaseurinairechezlepatientobèse.

Deux spécificités sont à prendre en compte lors du traitementdescalculschezl’obèse.Toutd’abord,lamaî- trisedurisquecardiovasculaire,respiratoire,ainsiquedes désordresmétaboliquesquiaugmententlamorbiditépério- pératoire. Dans notre série, aucune complication d’ordre anesthésique n’a été retrouvée et la morbidité périopé- ratoire était identique chez les patients obèses et non obèses. Ensuite,la prise en charge des lithiases urinaires chezl’obèserelèved’unchallengetechnique.Lechoixdes modalitésthérapeutiquesestessentiellementguidéparla tailleetlalocalisationducalcul[6].

La LEC est une technique non invasive permettant d’obtenirunforttauxdesuccèspourlescalculsrénauxet urétérauxde petite taille. Ainsi, plus de 90% des calculs sontaccessiblesàuntraitement parLEC[11].L’efficacité du traitement par lithotritie, et donc le taux de ré- intervention,dépendentdeplusieursfacteursliésaucalcul (taille,localisation,composition,densité),aupatient(IMC, distance peau—calcul) [12,13],ainsi qu’aux performances de l’appareil de lithotritie. Dans la population générale, ellerestel’optionthérapeutiquedechoixpourlescalculs rénauxdemoinsde20mm,qu’ilssoientpyéliquesoucali- cielsmoyenetsupérieur,ainsiquepourlescalculsurétéraux proximauxoudistauxdemoinsde10mm[6].

Chez l’obèse, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Toutd’abord, l’équipement doitêtre adapté: la tabled’opérationdoitpouvoirsupporterlepoidsdupatient.

Également, la profondeur qui existe entre la peau et le reinou l’uretère rend la localisation du calcul plus diffi- cileque chezle sujetnonobèseenradiographiestandard ouenéchographie,cecientraînantunediminutiondepré- cisiondelatechnique.Demême,ladistancepeau—calcul, liéeàl’épaisseurdutissugraisseuxsous-cutané,estrespon- sabled’uneatténuationdesondesetdoncd’unediminution d’efficacitéde laLEC. Tousces facteurs contribuent à un tauxdesuccèsplusfaiblechezlepatientobèsequechezle restedelapopulation[14].Takaharaetal.ontrécemment suggéréquel’IMCetlapositionducalculétaientdeuxfac- teursprédictifslimitant lafragmentation lithiasique[15].

Uneautreétuderétrospectivefranc¸aiserécenteaanalysé lesrésultatsobtenuschez98patientsobèsestraitésparLEC eta ainsiretrouvéuntauxglobal desuccèsdeseulement 56,7% pour une moyenne de 1,67procédures par patient [16].

LaNLPC présenteuntaux desuccèsélevéchez lenon obèseencequiconcernelapriseenchargeleslithiasesuri- nairesrénales>2cm.Seitzetal. ontmis enévidencedes suitesnormales(Clavien0)aprèsNLPCdans76,7%descas [17].Danslalittérature,lesavisdivergentsurunéventuel lienentreefficacité,complications,duréed’hospitalisation etIMC [18,19]. Le choix decette technique chez l’obèse

nécessited’avoirentêtelesrisquesliésàl’installationdu patient,ainsiquel’utilisationd’outilsspécifiquesadaptés.

La NLPC peut être effectuée en position ventrale ou en décubitus dorsal, or l’installation des patients obèses en décubitus ventralest associéeà unrisquede troubleres- piratoire ouventilatoire [20]. À ce jour, peu d’études se sont intéressées à la comparaison entreles deux modali- tés d’installation chez le patient obèse. Mazzucchi et al.

ontmontréuntauxglobaldesuccèssimilairedanslesdeux positionschezl’obèse,sansdifférencesignificativeencequi concerneletauxdecomplications;letempsopératoireetla duréed’hospitalisationétaientcependantsignificativement plusélevésdanslegroupedécubitusdorsal[21].

Aucoursdeces 20dernièresannées,ledéveloppement de l’URS a radicalement changé la prise en charge des lithiasesurinaires. Eneffet,de nombreuses améliorations techniquesontétéapportéesencequiconcernelesendo- scopes (miniaturisation, flexibilité, qualité de l’optique) et les instruments (puissance des fibres lasers, facilité d’introductiondesgainesd’accès,résistanceetmaniabilité despaniers).Touscesprogrèstechniquesfontdel’URSune techniqueenpleinessor.

On retrouve dans la littérature un taux de succès de l’URSs compris entre 70% et 91% chez le patient obèse, quecesoitaprèsuneseuleouplusieurstentatives[9].Nous avonsobservé untaux de SFRde 65,1% chezles patients obèsessansdifférencesignificativeaveclapopulationnon obèse (SFR 70%). Ces résultats sont un peu inférieurs à ceux publiés dans la littérature. Cependant, dans notre étude,lesuccès(tauxdesansfragmentrésiduel)étaitdéfini par l’absencecomplète d’imagelithiasique au 6emois du suivi postopératoire. Ceci n’était pas le cas dans la plu- partdesséries,quiconsidéraientlesuccèsdelaprocédure lorsqu’aucunfragmentrésidueldeplusde4mmn’étaitmis enévidence.Parailleurs,l’analyseensous-groupedescal- culs<1cm retrouvait d’excellents résultats avec un taux de SFR d’environ 80% chez les patients obèses, résultats comparablesàceuxobservésdanslalittérature.

Unesérierécenteincluant131patientsobèsesapermis de retrouver des résultats globalement similaires à notre étudeavecuntauxdesuccèsaprèstraitementcompletde 87,5%associéàuntauxglobaldecomplicationsde11,4%.

Parailleurs,laduréeopératoireétaitcomparableàlanôtre avecunemoyennede97,1minutesparintervention[8].

L’URSschezlepatientobèsesembleêtreunetechnique efficace avecunfaible taux demorbidité chezle patient obèse.Nousavonsretrouvédesrésultatscomparablesàceux observésdanslalittératureavecuntauxglobaldecompli- cationavoisinantles7%,toutesétantdegradeIouIIselon la classificationde Clavien-Dindo.La principale complica- tion chez le patient obèse était l’apparition d’une fièvre enpostopératoire nécessitant l’emploid’antibiotiques sur unecourtedurée(Clavien-DindogradeII).Aveccetteétude, nous confirmons,commeilestmentionnédanslesrecom- mandations [7],quel’URSspeut êtreutilisée enpremière intentiondanslapriseenchargedescalculsdutractusuri- nairechezlepatientobèse.

Conclusion

Enaccordaveclesrecommandationsactuelles,notreétude confirme que l’URS souple avec fragmentation laser par

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Holmium-YAG est une méthode sûre et efficace dans la prise en charge des lithiases urinaires rénales chez le patientobèseavecuntauxdesuccèsetuntaux globalde complicationscomparablesauxrésultatsobtenusdans une populationnonobèse.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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