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L'Hospice du Grand-Saint-Bernard à [Messieurs les Députés du Canton de Berne au Conseil National]

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(1)

P C

1529

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Médiathèque Valais Sion

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L’HOSPICE

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A jf e J J u u s iJ

Lorsqu’une société voit approcher l ’heu re de son a n éan tissem en t, loin (^aban­ donner toute espérance, elle tourne naturellement ses regards- vers ce u x qui l ’ont s o u te n u e , p rotégé e, défendue pendant les s iè c l e s , et q ui l ’ont regardée co m m e un ornem ent de leur p a tr ie , et un des plus b e a u x m onum ents élevés en faveur de l ’hum anité. La Congrégation de l ’IIospice du Grand-S'-Bernard, par suite des événem ents qui sont survenus, se trouve en face de la position la plus critique q u ’elle ait jamais subie. Dans cette angoisse elle se doit à elle-m êm e, elle le doit à ses bienfaiteurs de venir vou s e x p o s e r , > son état et vous dem ander une nouvelle preuve de cet intérêt q u ’elle n ’a jamais in v o q u é en vain. Permetlez-nous de regarder vos faveurs p a s s é e s , nombreuse s et sign alées, co m m e

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a n gage de ce que nous avons à espérer de votre haute bien veillan ce en ce m o ­ m e n t suprême. Aujourd’h u i la m en a ce d’extinction est suspendue sur VHospice ; u n decret porté par le V allais, avant la connaissan ce m êm e des frais occasio nnés par la g u e r r e , exigeait d’abord un à com pte de francs de France 115,942. Plus tard u ne som m e de p lus de fr. fr. 4 5 4 ,7 8 2 c es 6 0 , que Mgr d ’IIe se b o n , délégué du S '-S iége, proposa sans la participation et sans le consentem ent des R e li g ie u x , ne fut pas m êm e ju g é e suffisante par le G ou ver ne m e nt, q u o iq u ’elle aurait mis l ’Hospice dans l ’im puissance de continuer l ’exercice de l ’hospitalité. En ce m om ent, le Courrier du Vallais, N u m .0 5, 17 janvier 1849, qu’on pourrait regarder com m e semi-officiel, laisse entendre q ue l ’on serait in te n tion n é à ne s’arrêter qu’à francs de France 5 7 9 ,7 1 0 c es 10. Vous connaîtrez, , par un précis exact et fidèle de la situation ancienne et m oderne de notre H o s p i c e , l ’im possi­ b ilité de con cilier l ’acquittem ent de ces contributions avec l ’accom plissem ent des devoirs q u e la Maison du S'-Bernard a contractés envers l ’Europe.

L ’H osp ic e du Grand-S'-Bernard, fondé sur la fin du d ixièm e siècle par Bernard de Menthon descendant des Comtes de G e n è v e , a , com m e tous les établissements de b ie n f a i s a n c e , co m m en cé sous les auspices de la charité chrétienne. Après y a voir consacré les revenus de sa p réb en d e, com m e Archidiacre d’Aoste, il y joignit p lus tard son patrim oine. L e passage du S'-Bernard, en vironné de dangers et de difficultés et n éan m oin s presque le se u l f r é q u e n t é , mérita par l ’entreprise du fon ­ dateur l ’approbation et la reconnaissance des peuples ; c’est à la piété des pèlerins q ue sont dus u n e grande partie des biens affectés à l’hospitalité qui s’est sou tenu e ju sq u ’à n os jours. Nous voyons dans u ne b u lle d’Adrien IV q u ’il y est fait m en tion d e plus de quatre-vingts dépendances ou bénéfices situés en divers p a y s , co m m e la F r a n c e , l ’I t a l i e , l ’Allem agn e et l ’Angleterre.

Parm i les bienfaiteurs sign alés n ous aim ons à m en tion n er la famille des Ducs de S a v o ie , à la q u e lle fut accordée par le Pape Nicolas F i a n omin ation des S u ­ périeurs sous le nom de P r é v ô t, en tém oig nage des largesses et prérogatives dont e lle avait doté l ’Hospice. Les Ducs de S a v o i e , en suite les Rois de Sardaigne n om

-VUÒ

mèrent les Prévôts ju sq u ’en 1 7 5 4 , q u oiq u e depuis 1575 le Vallais eut passé de la domination des Ducs à celle des Dixains du Haut-Vallais. Le désir des R e li g ie u x , naturel à toute corporation, de pouvoir élire eux-mêmes le ur Supérieur, les disposa à tous les sacrifices et le u r fit accepter la m édiation de la France et de la Suisse, q u i , par des vues de p o lit iq u e , les poussèrent et les encouragèrent dans l ’entre­ prise de revendiquer cette prérogative. Il s ’éleva u ne contestation sur ce droit de n omin ation ; elle fut soumise au j u g e m e n t arbitral du S'-Siége. Benoît X IV , après de longues n é g o c ia tio n s , rendit en 1752 aux R elig ieu x le droit d’élire leur P ré v ô t,

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mais en m ôme temps les priva de tous les biens que l ’IIospice possédait sur le territoire s a r d e , non pour les réunir au dom ain e de l ’E ta t, mais sous la condition expresse d ’en former d eu x com m anderies religieuses en faveur de la Sacrée R eli­ gion des Ordres militaires et hospitaliers des SS. Maurice et Lazare. .Ce m oyen était extrêm e et aurait détruit la Maison du Grand-S'-Bernard, cependant les R e­ li g ie u x l ’acceptèrent com m e u n moindre m a l , à cause de la garantie que la France et la Suisse leur donnèrent de conserver l ’E tab lisse m e n t, en le u r fournissant les m oyen s d’y entretenir l ’hospitalité.

Cette décision pontificale en leva au S'-Bernard u n e rente de 22 4 0 ducats d ’or ; ses propriétés furent réduites ù trois vign es dans le pays de V a u d , à la ferme dite Abbaye de R o c h e , et à la m oitié à pein e des biens q u ’il possède actuellem ent en Vallais: l ’autre m oitié a été successivem ent acquise depuis cette époque. S ’il a con servé ses vig nes dans le pays de V a u d , il le doit au h aut e t puissant Canton de Berne q ui s ’opposa a u x prétentions que quelques administrateurs de la Sacrée R eligion élevaie nt sur ces p ossessio ns, voulant les considérer com m e dépendances de M e ille r ie , ferme que l ’H ospice venait de perdre en Savoie.

Les sentim ents d’h o n n e u r , de bienfaisance et de justice portèrent bientôt le Roi de France à ne pas méconnaître l'état où les R elig ieu x du S ‘-Bernard furent réduits par la part que la France avait prise a u x causes de ce c h a n g e m e n t, et à venir an nu ellem en t à le ur secours par u n subside de 6000 livres tournois. Ce subside qui n ’a subi d’interruption que pendant la révolu tion, recom m ença avec la restau­ r a t io n , fixé à 2400 francs, et dura ju sq u e sur la fin de 1847, où il fut suspendu crainte q u ’il ne parvînt pas à sa destination.

L ’utilité de l’H ospice ne tarda pas à faire oublier à S. M. Sarde les dém êlés qui avaient eu l i e u , et à faire accorder aux R e l i g i e u x , dès la fin du d ix-huitièm e s i è c l e , un subside annuel en riz et m aïs d e la valeur de 1000 fr.

Dès la décision de 1752 ju sq u ’en 1 8 1 5 , l ’H ospice n ’eut d ’autres ressources que celles su sénoncées et les quêtes en Suisse. Ce n ’était qu’avec p e i n e , q u ’avec une sévère éc on om ie et u n e in telligen te administration j o in te à beaucoup de priva­ tions (*), que les R elig ieu x pouvaient su b v e n ir a u x b esoin s de la plus modeste hospitalité.

En 1800 l’armée de réserve traversa l e S l-Bernard avec son G énéral, et épuisa les provisions de l ’Hosp ice. E n d éd om m agem en t Napoléon l u i alloua la som m e de 3 0 ,0 0 0 fr. L’année suivante, le Premier Consul fonda et dota l ’H ospice du Simplon.

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En 1811 , la République du Valla is étant réunie à l ’E m p ire , S. M. Im péria le dérogea aux lois de l ’Etat en décrétant la conservation de notre Congrégation pour perpétuer l'œuvre dont il avait reconnu l ’utilité à son passage sur les Alpes P en - n ines. E lle voulut favoriser le S ‘-Bernard et lui épargner les quêtes en lu i réun is­ sant l ’Abbaye de S ‘-M aurice, mais les revenus de celle-ci n ’étaient pas au-dessus des besoin s de sa C om m u n au té, en sorte que les R elig ieu x du S'-Bernard durent encore continuer de frapper à la porte de leurs protecteurs et amis de la Suisse.

Depuis la restauration, les com munications étant devenues plus faciles, de n om

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b reu x voyageurs affluèrent en s u it e - d e diverses parties de l ’E u r o p e , le produit des quêtes s ’en ressentit c o n sid ér a b lem en t, nos am is a u g m e n t è r e n t , nous vîmes des visiteurs de toutes les parties du m o n d e , surtout d’Angleterre, lesquels furent pour le S'-Bcrnard presque autant de bienfaiteurs.

En 1 8 2 0 , M. Parrolt, français et professeur à Dorpalli en Livonie et con seiller a u liq u e , après avoir fait une quête parmi ses élèves, ouvrit une souscription pour assainir l ’Hosp ice du S'-Bernard. Cet appel fut entendu à Jfambourg et dans une grande partie de l ’Europe. M. le professeur Pictet de G e n è v e , s ’adjoignant ses n om b reux amis de la S u i s s e , s ’associa à ce g én éreu x fran çais, et saisit cette oc­ casion pour donner essor à son constant d évoûm ent pour le S ‘-Bernard. Le produit de la souscription fut d’environ 4 0 ,0 0 0 fr. S. M. S a r d e , outre le subside annuel de 1000 fr. et l’exem ptio n de tout droit de d o u a n e , figure dans la liste des so u ­ scripteurs pour 2400 f r . , et quelques familles de Turin pour 4000 fr. Nous devons à ce secours inattendu d’avoir pu élever l ’IIospice d ’un é t a g e , de créer ainsi des appartements qui nous m anq uaient pour recevoir plus conven ab lem en t les v o y a g e u r s , et établir un calorifère pour quelques chambres.

Les R eligieu x au raient été des p e r f id e s, s’ils se fussent relâchés du système d ’ordre et d’économ ie dont ils avaient forcément usé jusq ue l à , et s ’ils n ’eu ssent pas placé les épargnes que les circonstances leur permettaient de faire après avoir rempli les devoirs de l ’hospitalité. L es subsides de France et du P i é m o n t , les q u ê t e s , les le gs et d o n s , le rachat de dîmes et fie fs , une sage économ ie nous fournirent les moyens de faire des placements en im m eub les et c r é a n c e s , q u i , avec ce que nous a v io n s, constituent la fortune totale de l ’Hospice du Grand- S'-Bernard.

Nous nous faisons un d e v o ir , , de vous faire connaître

consc ien cieu sem en t et séparément l ’état de nos deux Hosp ices du Grand-S'-Bernard et du S im p lo n , afin que vous puissiez rectifier ce juge m e n t que vous auriez pu former d ’après les bruits v a g u e s , répandus par les J o u r n a u x , d’une fortune i m ­ m ense excédant nos besoins.

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de la fortun e totale de l'Hospice du Grand-St-Bernard.

Fr. de Fr. Ces Fr. Suiss. i l . C r é a n c e s ...

Im meubles acquis depuis 1816 en P ié m o n t , donnant

rente . . . . . . . . ;

Im m e ub le s pour pâturages pour les ch evau x . • . Im meubles existants dans les Cantons du Vallais et de

Vaud . < . * . w 515,556 4 8 5 ,4 1 5 1 7 ,0 0 0 4 9 0 ,0 0 0 » » » » Total 1 . 1,505,951 » 9 0 1 ,1 0 6 19 Re c e t t e a n n u e l l e e n a r g e n t.

Intérêts des capitaux au 4 p. % . .

Produit des fermes du Piém on t concédées à m o itié fruit O P é °lo • • - - ». ‘ • » . . Produit des vign es daAs le Canton de Vaud

V ign es et prés loués rière Sion et Conthey Montagne et prés loués dans l’Entrem ont . . Produit annuel du tronc des au m ôn es depuis 1816 à

■1847 in clusiv em ent . . . . . . . .

Produit annuel des quêtes depuis 1816 à 1844 in clu ­

s i v e m e n t . - t . . . .

Pen sion annuelle de France . . . .

Rétribution de m esses acquittées par les R elig ieu x .

12,621 1 4,502 5,000 580 516 2 ,4 2 0 1 0 ,5 0 0 2 ,4 0 0 900 44 45 » » » » » » »

Total de la recette annu elle jusq u ’en 1844. 4 6 ,8 5 9 89 52,519 50

La dépense annu elle est de . . . .

Pendant que l ’on faisait Jes quêtes il y avait un e x ­ cédant de ... 5 8,956 7 ,9 0 5 » 89 26,865 84

Déduire le produit des quêtes cessées en 1844 .

4 6,859 1 0,500

89 » L a recette annuelle ne s ’élève q u ’à . . . .

La dépense étant a n nu ellem en t de fr. 58,956.

Nous avons un déficit an n u el de . « ^

5 6,559 2 ,5 9 6 89 11 2 5,212 1,655 52 52 5 8 ,9 5 6 » 26,865 84

Les dOOO fr. donnés par le Roi de Sardaigne n ’ont figuré n i dans les entrées n i dans les e x tr a its, parce que ce don se faisait en riz et m aïs q ui étaient con ­ sum és à l ’Hospice.

Nous recevons de la piété des fidèles des offrandes en nature qui sont aussi consumées à l'Hospice ; ces offrandes vont ch aq ue année

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décroissant-Quelle que soit l ’estimation capitale des fonds situés en Vallais et de la ferme de Roche dans le Canton de V a u d , n o u s n ’avons jamais porté leurs produits en lign e de com p te, parce qu’ils étaient ch aq ue année consu més en n atu re , et poni­ le m ôme m o tif nous n e portions pas le u r estimation au passif.

Nous avons con tinu é les quêtes j u sq u ’en 18-14 ; des circonstances particulières les ont interrompues. Depuis lors nous fûmes réduits a u x ressources s u sm e n tio n ­ nées , et il appert par le compte q u e , m ôm e en les conse rvant en e n tie r , nous ne pourrons pas continuer l ’exercice de l ’hospitalité sa ns être obligés de frapper à de n ouvelles portes.

Cependant, en exécu tion du décret du 29 janvier 1 8 4 8 , le Gouvernement du Vallais s’est emparé de nos vig nes du Canton de Vaud. Nous venio ns de payer au Gouvernement V audois la som m e de 9420 fr. pour l ’im pôt nouvellem ent dé­ crété sous le n om de main m ortaU e, quand l’Etat du Vallais nous prit ces vignes avec la ferme de R o c h e , et par ce seul acte il nous m et dans l ’im possibilité d’entretenir le s ch ev a u x nécessair es au transport des .bois et autres approvision­ nem ents.

L e Gouvernement du Vallais nous prit en outre :

1° Une m aison et u n e grange à Sion avec d eu x prés et trois vig nes dans le district de Conthey ;

2° Toutes le s vign es que nous possédions à Fully, d’où nous tirions en m oyen ne 500 sétiers de vin ;

ô° A Martigny, d eu x vign es produisant environ 45 sétiers ;

4 e Tous les prés dont le produit suffisait à l ’entretien de 20 vaches ; tous les champs ; et il ne nous a laissé que les b â t im e n t s , le jardin de ICO toises de six p ied s, un verger de 2500 toises suffisant à p ein e à l’entretien d’une v a c h e , une v ig n e de 700 to is e s , un grand pré-marais sans cesse m enacé de submersion et qui n’échappera pas à une grande d étérioration , faute d’engrais. Il nous a laissé e n ­ core dans le m êm e district u n e métairie à E c o n n a z, q u ’on ne trouverait pas à affermer 600 fr.

Il nous laisse dans le district d ’Entremont un pré à Bagnes lo u é fr. 144 ; deux autres au Bourg de S l-P ie r r e , dont le produit est con su m é par les ch evau x de transport et s ix génisses ; une alpe lou ée fr. 1 2 6 , et une autre tenue à la main pour le beurre et le from age nécessaires à l ’approvisionnement de l ’Hospice. Cette denrée est chèrem ent a c h e t é e , puisque nous som m es en ce m om ent obligés djg louer des vaches étrangères pour exploiter cette m ontagne. Enfin le Gouvernement nous la is s e , dans la vallée de F e r r e x , un pré ch étif servant de pâturage à nos chevaux de transport en juin et juillet. Martigny est le lieu de retraite de nos

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R elig ieu x infirmes et â g é s , la résidence du P ré vôt; mais les b iens que le Gou­ v ernem en t nous y laisse, n e suffisent pas à l ’entretien d’un R eligieu x.

L ’Hospice possédait huit bénéfices paroissiaux dans l e Vallais ; ils étaient autant d’asiles pour les R elig ieu x à q ui l ’âge avancé ou la faiblesse du tempérament ne permettaient plus d’habiter le S'-Bernard. En desservant dans l e M inistère, ces R eligieu x déchargeaient l ’Hosp ice de le u r entretien. Quelques-uns de ces bénéfices étaient la propriété de l ’H o sp ic e : ils ont tous été augmentés par les R e li g ie u x , et tous devaient un subside an nu el à la Maison hospitalière et la réception de ses membres à leur passage. Les épargnes que les Bénéficiers y p ouvaient fa ir e , étaient exclu sivement recueillies par le S'-Bernard. Par la sécularisation de ces b én éfices, le Gouvernement porte un préjudice irrémédiable à notre In stitution. Après c e la , où donner asile a u x vieillards et à bon nombre d’infirmes qui ont ru in é leur santé et sacrifié le ur vie à sauver celle des autres? N ’est-il pas juste qu’après tant de dangers et de p e in e s , ils puissent goûter un p eu de repos sur la fin de leurs jours? Mais où reposeront-ils leur t ê t e , étant privés de tous leurs b i e n s , de toutes leurs ressources et m ôme de le u r dernière o b o le? C’est là n éan ­ m oins la condition faite au R e lig ie u x du Grand-S'-Bernard. La preuve en est que, par arrêté du G décembre 1 8 4 8 , le Gouvernement du V a lla is , sous la m enace d ’étre passible de toute la rigueur des l o i s , ordonne à tout dépositaire ou débi­ teur de titres, m e u b le s , denrées ou objets q uelconques appartenant à la Maison du S'-Bernard, d e ' l e s consigner au P réfet, et leur défend de se libérer envers l ’Hospice. Nous le demandons en core, après c e la , q ui aura assez de courage pour se dévouer à tant de sacrifices, s ’il se voit condamné à finir si m isérablem en t?

Dans cet ex posé vous a v e z , > u n e n ° le exacte des avoirs de l ’accroissement et de l ’état actuel de l ’Hospice du Grand-S‘-Bernard. Vous pouvez par là vous convaincre de l ’im possibilité où nous serion s de continuer l ’hospita­ l i t é , si le Gouvernement du Vallais ne nous rend pas les biens dont il s’est mis en tenet, ou s ’il persiste à en exiger l ’équivalent. S i , en ce m o m e n t , le Grand- S'-Bernard est encore ouvert a u x voyageurs com m e par le passé, c ’est q u e , pour les approvisionnements, nous avons vendu presque tous nos ch evau x et abattu u ne grande partie de notre b éta il; c ’est que nous y fondons m êm e des capitaux, com m e le compte le p r o u v e , et que nous nous im posons les plus dures priva­ t io n s , dans l ’espérance que la justice fera lu ire sur notre H osp ice de m eilleurs

J o u r s .

Ce com p te que le Gouvernement du Vallais e x i g e a it , dans le s graves circon­ stances où nous nous trou vons, nous le devons et le rendons à l ’Europe entière; puisqu’il ne s ’agit pas ici d’un établissement ordinaire et p r i v é , m ais d’un

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éta-X -8»

Glissement e x c e p t io n n e l, eu ropéen. En effet le Grand-S'-Bernard n ’est pas l’hospice d ’une nation se u le m e n t , m ais il est en môme temps l ’hospice de tous les peu ples et de tous les Etats. Tous le s p euples et tous les Etats ont fourni leur pierre pour élever ce m o n u m e n t de b ie n fa isa n c e , parce que chacun avait à en profiter. N éan ­ m oins le Vallais vient en saper les fondem ents par ses décrets sans respect pour les droits des nations (*)•

L ’origin e récente de plus de la m o itié de la fortune actuelle de cette Maison h ospitalière supplée à tout commentaire.

F r . d e Fr. Ces Fr. Suiss. R. D ep u is 1760 à 1788 la France donnait un subside an­

nuel de 6000 livres tournois.— S ommaire des 28 ans. Depuis 1816 à 1847 elle a donné annu ellem en t fr. 2-400.

— S om m aire de 51 ans . . . . . .

Produit de la souscription dont il a été parlé plus haut. Somm aire du subside an nu el de S. M. Sarde pendant

50 a n s ...•• .

E xem p tion des droits de douane pendant 55 a n s , 400 francs a n n u e l l e m e n t . ... Sommaire du produit des quêtes depuis 1816 à 1844

sur la m oyen ne de 10500 fr. an n u ellem en t— 28 ans. Produit du tronc des aumônes pendant 51 ans, à 2420 fr. Legs testamentaire d ’un am i hollandais, en 1855 Legs testamentaire, ou fondation d ’une Messe, de M. le

Marquis Barol, (le Turin, en 1857 . . . .

R é t r i b u t i o n des Messes a c q u itt é e s p a r les R eligieux p e n d a n t 50 a n s , à 900 fr. a n n u e l l e m e n t .

Total

La S u iss e , par le s quêtes annuelles dans les cantons de B e rn e, F r ib o u r g , Ge­ n è v e , Neuchâtel et V a u d , dans les villes de Bàie et Soleure chaque trois a n s , dans les chefs-lieux des autres cantons chaque six ans, Tessin excepté, entre avec- distinction dans le produit des quêtes dont il est m en tion dans ce tableau. Le Vallais et une partie du Faucigny faisaient leurs offrandes en denrées.

Nous aurions encore à signaler leurs AA. II. RR. le Grand-Duc de T o s ca n e, l ’Archiduc de M o d è n e , e t c . , leurs AA. fils d’Ibrahim-Pacha et tant d’autres b ie n ­ faiteurs que nous aimerions pouvoir n o m m e r , ayant tous laissé des souvenirs

dignes d’eu x.

Les plus précieux objets de notre église , une partie notable de la b ib lioth èq u e , la galerie des gravures, les instruments de m u siq u e, de m étéorolo gie, de p h y siq u e ,

162,518 75

. I

7 4,400

1

I

40,000

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50,000 D 15,000 » 288,400

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75,200 »

1

8,000 ))

8

6 ,000 » 2 7,000 » OO S a i

l-

75 4 9 9 ,7 7 9 90

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la p elile collection de médailles m odern es, e i e . , soni des dons fails par les voya­ geurs pour procurer un ulile délassem ent a u x R e lig ie u x , leur abréger leurs longs h i v e r s , et le ur laisser un touchant so u ven ir de le ur visite.

Nous ne devons pas passer sous silence que la société helv étiqu e des sciences naturelles, qui nous fit l ’honneur de siéger au Grand-S1-Bernard en 1829, proposa un prix de quelques cents francs pour celu i qui trouverait le moyen d’utiliser une m in e d ’anthracite qui se trouve à u n e lieu e de l ’Hospice. A cette occasion nous dirons q u e , dans ce b u t , il nous fut expédié d ’Amérique un poêle en fer c o u l é , accom pagné d’un exprès envoyé par le donateur pour nous en seigner la m anière de s’en servir.

Ajoutons enfin q u e , de tout te m p s , le Grand-S'-Bernard a été l’objet de la gé­ nérosité et de la protection des Souverains Pontifes et des Princes temporels. Outre le s Princes modernes dont nous avons reçu les tém oig nages d’une b ien veillance que nous n ’oublierons j a m a is , remontant dans les âges passés nous rappellerons les noms de Henri VI Empereur, d’Eléonore Reine d’Angleterre, de Charles V, de Marie- Tbérèse affiliée à l ’Hospice, de plusieurs Rois de France, presque de tous les Ducs de S a v o ie , depuis le Prince Thom as q u i , en 1,192, assura à FHospice le droit d ’af­ fouage dans les forêts de la vallée de F e r r e s et autres adjacentes de la Commune d ’Orsières.

Ce tableau et cet exp osé montrent l'orig ine de la majeure partie de la fortune du S ‘-Bernard; ils prouvent en m ôme temps et sans contredit que plus de la m oitié (fe ses avoirs vient de la m unificence de quelques M o n a rq u es, du concours g én é­ reux de la bienfaisance et de la p iété.

Qui pourrait, avec j u s t ic e , reprocher aux R e lig ie u x d ’avoir constamment refusé de souscrire aux exigen ce s du Gouvernement du Vallais? Pouvaient-ils lu i donner l ’aumône consacrée et nécessaire à l ’hospitalité ? Et l ’E t a t , en l’exigean t et la pre­ nant de force, respecte-t-il le droit des n ation s? Ne commet-il p a s, au contraire, un acte de lèse-hu m anité? Ne frustre-t-il pas les intentions des fondateurs, des donateurs? Tient-il compte des droits du voyageur et du pauvre? Ne blesse-t-il pas la morale? El qui pourrait croire que q u e lq u ’un d’entre nous se fût soumis à de pénibles quêtes pour tout autre but que celu i de l ’hospitalité?

Qu’on nous permette de demander au Gouvernement du Vallais sur quel prin ­ cipe il se fonde pour détourner ainsi le patrimoine du m alheureux. Serait-ce parce que lu i-m ôm e l’aurait fondé et doté? N o n , son état de pauvreté ne lui a jam ais permis d’avoir une place m arquée parmi les bienfaiteurs. Nous devons toutefois rem ercier la population du Canton d’y avoir contribué se lon ses moyens. Serait-ce parce que l ’Hospice est situé sur le sol v a lla is a n ? Dans ce c a s , le Gouvernement

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devrait nous traiter com m e les autres ressortissants du Canton. Si la dette p u b liq ue était répartie entre toutes les f o rtu n es, l e pouvoir ne trouverait point d'opposition dans la Corporation du S'-Bernard, vu que sa cote à payer, basée sur la j u s t ic e , ne porterait pas un coup mortel à l ’hospitalité. Serait-ce que nos bienfaiteurs des d eu x mondes ont établi l ’Etat propriétaire, dispensateur et administrateur des dons déposés entre nos m a in s ? Etait-ce le ur in tention de le s mettre so us sa haute sur-

veillance et son contrôle? Il est difficile de le croire. Car nous pouvons assurer que

les cœurs g én éreu x s ’intéressaient d’autant plus à nous q u ’ils savaient que leurs offrandes étaient laissées à notre seule ad m in istration , sans aucune participation

g ou vern em entale. é u - ^ c c j j e f e '

Notre fondateur a été tellem en t persuadé d e -fe ttitité-d 'u n h ospic e sur cette âpre m o n t a g n e , de celle de lu i assurer la st a b ilit é , de le faire desservir avec d ésin té­ re sse m e n t, que ses vu es se portèrent naturellement sur des h om m es qui fnssent astreints, autant par charité que par d e v o ir , à sacrifier j u sq u ’à leur vie pour p r o ­ téger et soulager les passants. L’intérêt et la. spéculation arriveront-ils jam ais à un tel dévoûment? N o n , car l ’en gagem ent r e ligieu x seul en assure la p erp étu ité , et personne ne peut douter que ce ne soit à cela que notre Hospice doit sa lon gu e existence. Nous avons juré de conserver cet asile sacré ouvert à tous les voyageurs, de veiller à ses intérêts, de ne rien épargner pour sauvegarder et au gm enter môme se s re v e n u s , de les appliquer à leur d estin a tio n , et d'étendre sur la m ontagne les œuvres de charité en proportion de n os ressources. Aucun pouvoir h um ain ne peut nous libérer de nos en gagem e n ts. N ous avons lié noire parole envers Die'u et envers tous les bienfaiteurs de l ’H o s p ic e , le Vallais n'est pas compétent pour nous en délier.

Napoléon appréciateur éclairé de tout établissement utile et de ce que peut le dévoûment r e lig i e u x , pour en assurer la p erpétuité, fonda en itsOl un H osp ice sur le S im p lo n , à l ’instar de celu i du Grand-Sl-B ernard , cl nous en confia l'ad­ m inistration, tout en regrettant que nous ne pussions nous charger de celu i du Mont-Cenis.

A la ch ute de l ’Empire l ’H ospice du Sim plon était encore in a c h e v é , cependant l'entrepreneur Mosca avait fait des travaux pour 15000 fr. dont le Gouvernement Impérial lu i était encore redevable. Le Vallais devenant propriétaire de cet édifice devait acquitter cette som m e. Par suite de lo n gues négociations entre le Gouver­ n em en t d u Vallais e t les lte lig ie u x du Grand-S'-Bernard, en 1 8 2 5 , il f u t c o n v e n u et contracté que ceux-ci se chargeaient d'achever l'Hospice du S im p lon , de payer les 15000 fr. à Mosca, à Condition q u ’à lout événem ent cet Hosp ice n e serait j a ­ m a i s reversible à l ’Etat, mais serait la propriété des R eligieux et exem pt de toute

(15)

( H )

t e d d itio n de com p tes, com m e l’a toujours été la Maison hospitalière du Grand-; S'-Bernard. Un article de la conventio n porte égalem en t que l ’IIospice du Sim plon serait exem pt de payer tout droit d’entrée.

V e n ir , après c e la , ex ig er reddition de co m p te s, com m e l ’a décrété le V a lla i s , n ’est-ce pas violer la foi des traités et méconnaître le lendem ain ce que l ’on a fait la veille? Les Gouvernements d ’Autriche et de Sard aigne, sur le territoire desquels les biens de l ’IIospice du Simplon sont s it u é s , se reposant pleinem ent sur notre religieuse fid é lité, ne nous ont jamais inquiétés là-dessus.

L'Hospice du Sim plo n a p our dotation deux métairies en L o m b a rd ie, dont le produit net est de 15000 f r . , une autre dans les Etats Sardes, dont le revenu est en m oyen ne de 1600 fr. Total 16600 fr. Il a de plus une petite alpe dans ses environs pour l'entretien d'une d ixain e de vaches pendant l ’é t é , et de deux en hiver.

Il est facile de voir que cette dotation m odique devrait être plus que d oublée si cet Ilospiee avait autant de dépenses à faire que celu i du S'-Bernard. Celui-ci est chargé du noviciat, de l ’instruction des R e li g ie u x , de l ’entretien des vieillards et des infirm es. Ajoutez à cela que le grand é loign em en t des provisions q u ’il faut transporter à grands frais, par de m auvais c h e m in s , à dos de m ulets, surtout les bois d ’affou age, q u ’un plus grand nombre de voyageurs, e t c ., etc. nécessitent une dépense b ien plus considérable.

!,

,

la

P a r d o n n ez -n o u s, , la lon gueur de cet exposé. Il nous a paru nécessaire d’entrer dans ces détails pour vous faire b ien comprendre la s i­ tuation de nos Hospices. Vous vous persuad erez, nous aim ons à le c r o ir e , que nous n ’avons pas failli à notre m ission . Les n om breux et universels témoignages d’approbation écrits et exprimés de vive v o i x , assurément m êm e par quelques- uns d’entre v o u s , nous exem pten t d’en dire davantage et de dem ander quel est notre crime pour être rejetés i g n o m i n ie u s e m e n t , remplacés ou réduits à voir le besoin en face sans pouvoir le soulager. N o n , il est im p o s sib le , après tant de preuves de dévoûm ent que plusieurs d’entre vous nous ont d o n n é e s, que vous n’ayez pas hérité de vos ancêtres leurs sentim ents de b ien fa isa n c e, et que vous alliez san ction ner, m êm e par le sil e n c e , la destruction de ce que vous et e u x avez p uissamm ent contribué à édifier.

C'est dans cette ferme confia nce, , que nous mettons les

Hospices du Grand-S'-Bernard et du Sim plon sous votre p rotection , sous celle de tous nos a m i s , b ien faite u r s, p rotec te u r s, de quelque pays qu’ils s o ie n t , et que

(16)

nous vo u s prions d ’agréer l ’expression de la plus s in c è r e , de la plus viv e grati­ tude et du profond respect avec le q u el nous avons l ’h onn eu r d’ê tr e,

Au nom de tous les R elig ieu x du S'-Bernard et du S im p lo n ,

A o s t e , l<- • / | j<

fP ro v-o â

;

fili fiRASD S'-liERMUD ET DU SIMPLOX

-Z-a? f <Z«-Az f ï l l <<<_ ) ( / / -C

C C ^ f

(17)

£ e (j, vauò Gowóexì^n (Salitoti du^affaid,

Sur la proposition du G o u v e rn em e n t p r o v is d ir e ,

E n exécu tion du d écr et du n janvier 1 8 4 8 , qui

D É C R È T E E N P R I N C I P E

L a réunion au d om aine de l'Etat d es b ien s m eub les e t i m m e u b l è s . .. . ,

les Couvents et Corporations religieuses existant dans le C a n t o n , à

ch a rg e , par l’E t a t , de rétrib uer co n v en a b le m en t les m e m b res du Clergé

ci-dessus d é s i g n é s , de su p p o rte r les charges du c u lte qui p èsen t actuelle­

m e n t sur e u x , e t d e p ourvoir à l ’hospitalité du S ‘-Bernard et du Sim plon.

L ’e x c éd a n t de c e s b iens sera a p p liq u é à l ’a m o r tissem e n t de la d ette

p u b liqu e ;

V u l'u r g e n c e de d o n n e r au p rin c ip e c i- d e s s u s d é c r é t é tou t le d é v e ­

l o p p e m e n t q u ’u n e aussi im p ortan te m atière c o m p o r te ;

V u p areillem en t la n éce ssité d e régler c e q u i a trait aux b é n é f i c e s

paroissiaux dont la collature ou la repou rvu e appartenait ci-devant aux

Couvents de S ‘-M aurice e t d e S '-B e r n a r d j

D É C R È T E :

Ar t.

1. L e R é v é r e n d issim e E v ê q u e de Sion pourvoit aux b é n é f i c e s

d o n t la collature ou la r e p o u rv u e a appartenu jusqu'à c e jour à la

Maison du S '-B ern ard ...., sur u n e quadruple présentation faite par le

P ou voir e x é c u tif e t l’Autorité M unicipale de la C o m m u n e , dans laquelle

c e t t e Paroisse est com p rise.

Si T Evêque n’a ccep te pas le droit de collature ou repou rvu e ci-dessus

m e n t i o n n é , dans le term e d'un m o i s , d ès la co m m u n ica tio n qui lu i

sera f a i t e , il e s t dévolu à l ’Etat.

A r t . 9.

L e s E tab lissem en ts hospitaliers du S l-B ernard , du S im p l o n

e t l’Ordre religieux q u i les d e s s e r t , s o n t m a in te n u s sur le p ied a c t u e l.

T o u t e fo is les adm inistrations de ce s Maisons so n t te n u e s d ’exh iber

l’état d étaillé de leur fo r tu n e e t de la g e st io n d es dix d ern ièr es a n n é e s ,

a v ec litres originaux à l ’appui. L ’e x c é d a n t du re v en u sera d ’abord e m ­

p lo y é au p a ie m e n t de la d ette p u b l i q u e , e t en su ite à l’amélioration d e

l’instructiou p u b liq u e.

A r t .

10. L e s adm inistrations d e c e s Maisons d e v r o n t re nd re

(18)

lem e n t â l ’Etat c o m p t e de leur gestion q u i , à ce d é f a u t , pourra leur

être retirée.

A r t .

i l . L e s valeurs q ue ce s Maisons p o ssè d e n t à l’E tr a n g e r , s e r o n t ,

au tan t q ue p o s s i b l e , p lac ée s e n V a l l a i s , dès q u ’un systèm e h y p o t h é ­

caire y aura été établi.

A r t . 1 3 .

Si les administrations du S‘-Bernard et du S im plon ne se

so u m e tt e n t pas aux p rescriptions des articles g e t 1 0 , l’E tat avisera

aux m oyens de faire e x e r c e r l’hospitalité par d ’autres R e lig ie u x , en r e m ­

p la c e m e n t de ce u x à qui elle est a c t u e lle m e n t c o n fiée .

Dans ce c a s , les avoirs de ces Maisons se r o n t soum is à u ne a d m i­

nistration spéciale et p a r t ic u l iè r e , pour ch acu n e d ’e l l e s , c h a r g é e de

veiller à leur c o n s e r v a t io n , p our garantir à p erp étu ité l ’exe rcic e de

l ’hospitalité.

Cette m esure toutefois ne s’exécutera que huit jours après la p r o ­

mulgation du p r é s e n t , s i , dans l’in te r v a lle , les Maisons du S '-B ern ard

e t du S im p lo n ne se so n t con form ées à l’article g.

A r t . i

3

.

S i , dans les

h u i t

jours qui su ivron t la promulgation du

p rése n t d é c r e t , la Maison du G r a n d - S ‘-B er n a r d n e s ’est c o n fo r m ée à

l ’article g et n ’a c o n s é q u e m m e n t p ro cu ré au G o u v e r n e m e n t les m o y e n s

de con n aître l ’e x c é d a n t de la fortune de cette M a iso n , sur leq uel il peut

être p r é le v é pour aider l ’E ta t dans l ’a c q u it t e m e n t de la d ette p u b l i ­

q u e , ce t ex c é d a n t est p r é s u m é , et le P o u v o ir e x é c u t if utilisera tous

les avoirs q u e c e tte Maison p ossèd e au Canton de V a u d , et une part

égale sur ceux q u ’elle p ossè d e en V a lla is , sans p r é j u d ic e aux d is p o s i ­

tio n s d es articles qui p r é c è d e n t.

A r t . 2 8.

La fortune m o b iliè re

e t

im m ob ilière formant les b é n é fic e s

p a r o is s ia u x , d ont la collatu re ou la repourvue a apparten u ju squ ’à ce

jour à la Maison du S '-B e ru ard , est d éclarée et r e c o n n u e p r o p r ié té d es

C o m m u n e s dans lesquelles ces P aroisses s o n t com prises.

A r t . 3 3 .

T o u s les b ie n s du Clergé

s o n t

p lacés sous la haute su r­

v eilla n c e de l ’E t a t , e t , au b e s o i n , régis pat- lui.

A r t . 3 7.

L a n é c e ss ité d ’une stricte et rigoureuse e x é c u tio n de tou tes

les dispositions du p résen t d é c r e t , qui 11’o n t trait q u ’à la question m a ­

té rielle de la d ette p u b liq u e avec l’e x c éd a n t du b ien du C l e r g é , e s t

laissée à l’ap p r ob ation du Pouvoir e x é c u l if , si le vénérable Clergé p r o ­

p o s a i t , p o u r l ’a m o r tissem e n t de la dette p u b l i q u e , d es m o y e n s p lu s

propres q u e ceux

p r é v u s a u p r é s e n t . ,

(19)

P ou r se b én éficier de c e lte disposition , le vén érable Clergé devra

d é c la r e r , dans i

5

jours dès la prom ulgation du p r é s e n t , q u e lle s s o n t

l e s p rop osition s qu’il aurait à faire ; s ’il s’a b s ti e n t, ou s ’il fait des" p r o ­

p o sitio n s ju g ée s inacceptab les par le P o u v o ir e x é c u t i f , il ne sera plus

admis à en faire.

Ainsi d écr été en grand C o n s e il , à S io n , le

2 9

jan vier 1848.

L E P R É S I D E N T D U G R A N D C O N S E IL

P, T O R R E N T .

LES SE C R É T A IR E S

B I B O R D Y , A L L E T .

£/e (SouéeiH

S t a t u i i C a n t o n

V u le d é c r e t du

2 9

janvier 1 8 4 8 ;

Atten du que la Maison du S'-Bern ard n ’e s t plus au b é n é fic e de l’ar­

ticle 87 de ce d écr et ;

E n con form ité du d écr et du

2 2

d éce m b re 1 8 4 7 ,

A R R Ê T E :

A r t . I .

L e s d ébiteurs ^ à litre q u e lc o n q u e , d e la Maison du S '-B e r ­

nard sont tenu s de c o n s ig n e r leu r dû. au P r é fe t du District de leu r

d o m i c i l e , dans les huit jours qui s u iv r o n t la p u b lica tio n du p r é s e n t

arrêté.

A r t . 2.

T o u t dépositaire ou débiteu r de t it r e s , m e u b l e s , d en rée s ou

objets q u e lc o n q u e s p roven an t de ladite M a i s o n , est pareillem ent te n u

d ’e n faire la déclaration au P r é f e t , dans le m ê m e te rm e .

(20)

la M aison du S‘-B ernard, à s e s a g en s ou tel autre se disant fo n d é de

p o u v o ir , ou s u b r o g é à ses d r o it s , est n u l à l’égard de l ’E t a t .

A r t . 4 - L e s

c o n tr a v e n tio n s aux dispositifs du p r é s e n t arrêté se r o n t

p u n ies c o n fo r m é m e n t au d é c r e t du 2 2 d é c e m b r e 1 8 4 7 , e t les N otair es

et fo n ctio n n a ir es p u b lics qui y p a r t i c i p e r a ie n t , se r o n t passibles de la

rigu eu r d es lois.

D o n n é au C onseil d’E t a t , à S ion , le 6 d é c e m b r e 1 8 4 8 , p our ê tre

p u b lié et affiché.

L E P R É S I D E N T D U C O N S E IL IT É T A T

M. BARMAN.

(21)
(22)

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Références

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