Quelques pistes pour un système alimentaire durable

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Quelques pistes pour un système alimentaire durable

Bénédicte Oberti, Martine Padilla

To cite this version:

Bénédicte Oberti, Martine Padilla. Quelques pistes pour un système alimentaire durable. Université d’été de nutrition, Institut National de Recherche Agronomique (INRA). UMR Unité de Nutrition Humaine (1019)., Sep 2008, Clermont-Ferrand, France. 37 diapositives. �hal-02818493�

Clermont-Ferrand

18 septembre 2008

Quelques pistes pour un système alimentaire

durable

Bénédicte Oberti - Martine Padilla IAM - Montpellier

Le système alimentaire mondial

...durable?

Face à la mondialisation, il n'est plus possible de « réfléchir

à » et de « s'interroger sur » le devenir de l'agriculture, de

l'industrie, de la distribution et de la consommation

alimentaires françaises, européennes

Analyse prospective planétaire globale

Essentiel d'anticiper l'évolution de la

mondialisation agroalimentaire et son impact les

comportements, les positions et la dynamique de tous

les acteurs et sur leur environnement

Mise en perspective historique de la

consommation alimentaire

Origine des aliments

Déterminants collectifs Etape

La configuration du système alimentaire au stade

agro-tertiaire (1)

Agrochimie

Génétique

Agriculture IAA Distribution

C o n s o m m a te u rs

Pouvoirs publics : concurrence, normes et connaissances

Équipementiers

Logistique et services

Source: Combs et al., 1996

La configuration du système alimentaire au

niveau mondial (2)

Population à 9 milliards en 2050

de + en + urbaine

La concentration urbaine

La concentration urbaine

A ce rythme,

Population urbaine dans le monde

X 2 en 38 ans

X 2 en 38 ans

1,8% Taux de croissance dans zones

urbaines

1% Taux de croissance totale dans le

1. New York 12,3

Davantage

de grandes villes

de grandes villes

1950

1975

2000

2015

D’ici 2015, 23 villes auront

une population

>

19 de ces 23 villes seront des villes de pays en développement

Modèle de production toujours + intensif

Rendements à l’ha très élevés (PdT : France, 43 t - Monde, 17 t en 2002-2004)_‏

Forte productivité du travail (industrie des corps gras : 800 K€/salarié en 2003)_‏

Productivité du capital industriel très importante (18 yaourts/seconde)_‏

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Modèle de production de + en + concentré

1/4 des agriculteurs = 2/3 de la production

3/4 du chiffre d’affaires des IAA par moins de 10% des entreprises

90% du commerce de détail en Libre Service par 6 groupes de la Grande Distribution

Le poids de l’eau

Réserves d’eau de 6800 m3/personne en 2000 (dont 3 mds d’habitants au seuil critique : 1700 m3/personne) à 4800 en 2025
L’eau « virtuelle » : – 1kg de boeuf = 13500 litres – 1 kg de volaille = 4500 litres – 1 kg de blé = 1100 litres

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Globalisation des marchés

Croissance du commerce international >

croissance de la production

Production Agro-Alimentaire = 852 mds $ en 2005

(+ 50 % / 2000), 9% commerce mondial de

marchandises

En moyenne, 15% de la production d’aliments est

exportée

Forte progression des GD et des IAA

808 millions de touristes en 2005

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Une biodiversité qui s’amenuise

30 000 végétaux comestibles >

120 cultivés > 9 produits = 75 % alimentation

mondiale

Fragmentation et spécialisation de l’IAA

Elargissement des bassins d’approvisionnement

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Bilan du système alimentaire

mondial contemporain

Sécurité alimentaire quantitative globale en progrès (productivité, prix), …mais toujours la faim

et de nouvelles menaces (pandémies de maladies chroniques non transmissibles liées à l’alimentation, risques sanitaires) => 50% de malnutris

Croissance économique, …mais coûts sociaux
Innovations, …mais limites environnementales

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Face à ces constats

L’ Alimentation durable...

Le monde est hétérogène et peu apte aux changements radicaux =>

Pour inverser le processus :

– Implications pour les politiques publiques (de

l’agricole à l’alimentaire avec priorité santé publique, développement local et modes de vie - infrastructure)

– Implications stratégiques pour les entreprises au

niveau de l’alimentaire et de ses 3 marchés (de masse, de niche et innovant) _‏

La notion de durabilité

dans l’alimentation en France

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_{L’agriculture et l’industrie alimentaire française,}

comme leurs homologues européens, s’engagent

dans le développement durable

Charte de mai 2003 : ANIA s’engage sur «santé»,

«nutrition» et «préservation de l’environnement»

AFNOR : s’intéresse à la création d’un référentiel sur

l’alimentation durable

Ministère de l’écologie et du développement durable

a créé une association loi 1901 en 2004 dénommée

Consodurable

1 – Les différentes approches de

l’Alimentation durable?

Sustainable Food?

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Associée à la définition du DD : Adéquation

aux besoins sans compromettre la capacité

des générations futures à satisfaire leurs

besoins

Tout produit ou service doit répondre à des

enjeux liés à l’environnement, à la société, à

l’économie et à la place de l’Homme dans la

Nature

Dernièrement, on rajoute à

toutes ces

notions l’éthique et la nutrition

Approche Ecologique

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Consommation d’énergie primaire selon différents régimes alimentaires (Pimentel, 1979)

Emissions de gaz à effet de serre : 30% des émissions liées à l’alimentation (Kok, 1993)

Mode de production alimentaire + déterminant que produit (Wallen et al, 2004; Kramer et Moll, 1995); Organisation du SAA est + déterminant que lieu de production: produit local pas forcément plus avantageux (Schlich et al, 2005)

Eau utilisée : eau virtuelle (Allan, 1996; Renault, 2003)

Résidus organiques et résidus des emballages (Maxime, 2006)

Approche Nutritionnelle

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Impact de la globalisation du commerce sur

la Santé Publique (

Impact environnemental des choix de diètes

alimentaires

Implication nutritionnelle, économique

et

environnementale de diètes alternatives en

Europe : MCA méditerranéen

plébiscité

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Lien entre Biodiversité et nutriments (

Approche Sociale

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Amélioration de l’efficacité environnementale passe par des innovations sociales dans les styles de vie et la culture. (Green, 2002; Corbière-Nicollier, 2003)

Le concept occidental selon lequel l’alimentation doit être bon marché doit laisser place au nouveau paradigme de la qualité de vie (protection des communautés rurales, comportements éthiques, paiement de l’alimentation à son coût réel...) (Hodges, 2005)

Lien entre 4 champs : caractères sociétales, comportements individuels et collectifs, durabilité et perception des consommateurs (Corbières-Nicollier, 2003)

Approche Comportementale

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Encouragement de comportements alimentaires citoyens limitant les externalités négatives (Peters, 2006; Seyfang, 2006)

Consommation durable = Consommation verte

Attitudes positives envers protection de l’environnement, commerce équitable, produits locaux, amélioration des connaissances.

Négativement associée à la fréquentation des supermarchés (Tanner, 2003)

Gap entre attitudes favorables et intentions d’achat : explique la faiblesse des intentions par la faible disponibilité perçue de produits “soutenables” (Veirmeir, Verbeke, 2006)

Première ébauche de définition...

Mise en garde d’assimiler local, alternatif, spécialité,

et “sustainable” (Ilbery, 2005)

L’alimentation durable inclut :

- la préservation de l’environnement

- la santé (garantie des qualités

nutritionnelles et sanitaires des produits)

- la satisfaction des attentes des

consommateurs

- le soutien au développement

socio-économique local

- meilleure accessibilité des produits au

2 - Santé

et Alimentation

durable

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Un respect de la nature humaine

Adaptation aux conditions naturelles par le

respect des saisons

Équilibre nécessaire entre les différentes

natures de produits selon les saisons, l’état de

la nature et l’état de santé des individus

Influence

hippocratique

des aliments et des

comportements alimentaires: propriétés

chaudes, froides, humides ou sèches

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Une certaine protection face à de nombreuses

maladies chroniques non transmissibles comme le cancer, le diabète, les maladies

cardio-vasculaires, le vieillissement cognitif, l’ostéoporose,…

De nombreux éléments convaincants dans les nutriments essentiels à préserver

Vin Vitamines B Céréales (complètes) Légumineuses Fruits et légumes Herbes aromatiques Herbes sauvages Huile d’olive Poissons Fibres Lignanes Isoflavones Minéraux Caroténoïdes, vitamine C Composés phénoliques Folates, Glucosinolates Allylles Isothiocyanates Indoles, Terpènes

Acides gras monoinsaturés

Acides gras ωωωω 3

3- Production

et Alimentation

durable

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Un paysage diversifié

- Diversité de l’alimentation = diversité des cultures et donc des paysages façonnés par les pratiques de

l’agriculture et de l’élevage

- Le paysage contribue au bien-être et à l’environnement

Exemple en Méditerranée, céréaliculture, arboriculture, oliveraies, vignes, horticulture, maraîchage, peuvent se côtoyer sur de petits périmètres avec des élevage extensif sur des terres vagues ou en friches ou sur les vastes parcours semi-désertiques

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Une grande diversité génétique et

des variétés locales à valoriser

La valeur économique de la perte de diversité

biologique néglige le rôle crucial qu’elle joue dans la

sécurité alimentaire et la médecine

Exemple : en zone méditerranéenne = 10% des richesses génétiques végétales sur 1,7% du territoire

Ignorance de nos besoins génétiques futurs ?

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4 . Des aliments ancrés

dans la culture

Correspond aux attentes du consommateur

(recherche des racines, qualité, naturel…)

Respecte la nature humaine : saisonnalité

Permet une grande diversité génétique et

une valorisation de variétés locales

Change la nature de l’agriculture (agriculture

de plaisir, interlocutrice de la fantaisie

populaire)

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5 – Préoccupations

majeures et

Alimentation durable

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Aggravation de la consommation de lipides et surtout de graisses saturées (viandes, produits laitiers et produits industrialisés)

Très forte aggravation des sucres simples (produits transformés : sodas, biscuits, desserts,…)

Carences en micronutriments : faim cachée

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Mode de vie qui s'urbanise

Féminisation de la vie économique, familles moins nombreuses et

décohabitation des membres du foyer

Changement des habitudes alimentaires: Abandon

des variétés locales, dévalorisation culturelle des produits

spécifiques 0 30 60 90 120 150 180 1920 1940 1960 1980 2000 2020 Temps de préparation à la maison (en mn) 2.5 h 1934 0.5 h 1974 15 mn 1994 8 mn 2010 1 h 1954 Cuisine traditionnelle Robot Ménager Aliments préparés

Aliments frais et surgelés Aliments

prêts à emporter

Source: 5th Report on the World Nutrition Situation , SCN 2004 0 10 20 30 40 50 60 70 Égypte France Grèce Italie Malte Maroc Portugal Espagne Tunisie Turquie %

Obésité IMC > 30 _{Surpoids 25-29,9}

L'obésité et le surpoids,

miroir des comportements alimentaires

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Défi pour tous les acteurs : industriels,

pouvoirs publics sans oublier la grande

distribution (80%)

Protection

environnement

:

nouvelle

donne

désormais indissociable des réflexions sur la

production humaine

Prise de conscience : enjeux liés à l’alimentation se

posent non seulement en termes de sécurité à court

terme,

mais

aussi

en

terme

de

sécurité

environnemental à long terme

Tout le système agro-alimentaire concerné : depuis

l’éleveur, jusqu’au distributeur en passant par les

industries de transformation et de conditionnement

Un système alimentaire respectueux de la santé

Qualité nutritionnelle des aliments à surveiller

Un marché des produits traditionnels à construire

Une durabilité de l'alimentation à créer

Economie performante (viabilité)‏

Environnement (biodiversité, écobilans)‏

Equité Sociale (emploi, partage de la valeur)

Une politique agricole et alimentaire pensée pour

la sécurité alimentaire

(Gouvernance : transparence, contrôle)

6 – Enjeux 





 Défis

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Favoriser la production des variétés nutritionnellement denses, plutôt que des variétés à haut rendement

économique

Préserver la diversité génétique et les variétés locales Faire des choix raisonnés qui préservent les ressources naturelles (eau vituelle consommée, ressources

aquatiques, denrées limitant l'énergie primaire)

Adapter les technologies alimentaires, instaurer une éthique industrielle orientée sur la nutrition

Penser une nouvelle forme de distribution qui puiserait dans la modernité les éléments positifs et resterait

adaptée aux conditions humaines et culturelles locales

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Envisager les modes de distribution économes en énergie et en pertes de produits (transports,

chaînes de froid, longueur des circuits…) Repenser un mode de production et une organisation des marchés qui replacent les populations au coeur des systèmes

Préserver la marque culturelle de l’alimentation (patrimonialisation des produits)

Des recommandations assorties d’un guide dans les choix alimentaires (saisonnalité, proximité…) ?

Instaurer des politiques de prévention,

d’informations, de promotion, des mesures ciblées sur les produits s’inscrivant dans la sécurité

alimentaire soutenable

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