• Aucun résultat trouvé

Conceptions et représentations des objets célestes : entre fascination, crainte et satire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Conceptions et représentations des objets célestes : entre fascination, crainte et satire"

Copied!
23
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02523045

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02523045

Submitted on 11 May 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Conceptions et représentations des objets célestes : entre fascination, crainte et satire

Quentin Bollaert

To cite this version:

Quentin Bollaert. Conceptions et représentations des objets célestes : entre fascination, crainte et

satire. CERES, 2018, PARIS, France. �hal-02523045�

(2)

École Normale Supérieure – Centre de formation sur l’environnement et la société

Conceptions et représentations des objets célestes : entre fascination, crainte et satire

Quentin Bollaert

02/2018

(3)

Introduction

Martin Sweatman et Dimitrios Tsikiritsis de l’université d’Édimbourg ont publié en 2017 une étude de la Vulture Stone, stèle retrouvée sur le site archéologique de Göbekli Tepe datant du Mésolithique en Turquie. Ils proposent que les formes géométriques de certaines gravures correspondent à des constellations. Cette époque, il y a 13 000 années, correspond au Dryas récent, durant lequel un refroidissement brutal d’un millénaire a été enregistré. L’hypothèse d’un impact étant toujours en lice pour expliquer ce brusque refroidissement (Goudet, 2017), l’étude de Sweatman and Tsikiritsis (2017) associe les dessins de serpent de la colonne 8 de la Figure 2 à une comète traversant l’atmosphère. Ils expliquent que la forme en boucle de ceinture figurerait la boule de feu. Cette idée séduisante reste pour le moins discutée car un impact de cette ampleur aurait marquée les populations pour plusieurs générations et d’autres dessins de comètes auraient été retrouvés.

Le 15 février 2013 s’est produit l’évènement nommé a posteriori « de Tcheliabinsk » . Un astéroïde de 19 mètres a explosé au dessus de la ville de Tcheliabinsk dans l’Oural à 20 kilomètres d’altitude (Demeersman, 2016). Outre l’onde de choc, conséquence de l’explosion ayant blessé plus de 1500 personnes et les 200 études scientifiques cherchant à identifier le météoroïde parent, cet évènement très rare a laissé une trace dans la mémoire collective: l’image de la traînée de l’astéroïde véhiculée par les médias internationaux (cf Figure 3).

Souvent spectaculaires, longtemps incompréhensibles et vénérés, récemment vendus pour des centaines de milliers d’euros, les objets célestes ont toujours suscité des interrogations et l’imagination humaine. Outre les étoiles filantes que l’on peut observer chaque été, il est rare d’assister à une chute de météorites. La rencontre avec un morceau de l’espace étant marquante, ces objets mystérieux qui ont alimenté les fantasmes de générations successives ont été l’objet de nom- breuses représentations. Nombre d’entre elles exagèrent la taille du bolide probablement par l’effet de « sidération » (du latin sideratio : action funeste des astres) qu’il procure chez ceux qui ont la chance de l’observer. Nous nous intéresserons principalement à deux sortes de bolide: les comètes dont le nom signifie en grec « astre chevelu » . Leur observation est spectaculaire par leur queue étincelante dans le ciel lorsque les composants volatils se subliment lorsque la comète pénètre dans le système solaire. Les météorites dont le nom emprunté au grec signifiait « élevé, dans le ciel » désignent un corps rocheux extraterrestre ayant survécu à la traversée de l’atmosphère que l’on retrouve au sol. Certains artistes ont voulu représenter la fascination éprouvée lors d’une rencontre avec une météorite, d’autres ont figuré leur anxiété face à une nouvelle menace incontrôlable.

Depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, les météorites pouvaient servir d’ornement dans des lieux de culte et l’observation de comètes étaient traduits comme des présages (Gounelle, 2017). L’anecdote raconte, qu’en 1456, trois ans après la prise de Constantinople par les turcs, une grande comète (la comète de Halley) apparait dans le ciel. Pour conjurer le mauvais sort imminent et éviter un autre traumatisme pour l’Europe chrétienne, le pape Calix III ordonne de faire sonner les églises à midi et réciter la salutation angélique. Jusqu’au XVIe siècle, la conception Aristotélicienne pré- domine et les comètes sont uniquement considérées comme des manifestations atmosphériques d’où leur nom de l’époque

« aérolithe » (pierre de l’air) ou « uranolithe » (pierre du ciel).

Nous évoquerons dans ce travail l’objet céleste comme un élément insolite surgissant dans environnement bien que

chaque individu puisse en être témoin. Il suffit d’être chanceux pour en observer quelque soit le lieu sur Terre, c’est en ce

sens une figure universelle de l’environnement. Les représentations d’objets célestes explosent dans l’art occidental au XIXe

siècle à partir du moment où leur origine extraterrestre fut évoquée. Pour en parler, il faut comprendre leur étrangeté et

leur éloignement. Une fois le mystère suscité, les objets célestes n’ont cessé d’alimenter l’imaginaire artistique. Aujourd’hui

encore, ils demeurent sources de fantasmes et apparaissent dans les scénarii de films catastrophes. Nous montrerons que

ces objets extraterrestres peuvent être utilisés à des finalités religieuses, politiques, scientifiques à travers leurs différentes

représentations. Dans d’autres cas, l’image typique de la soudaineté dont nous nous faisons sera détournée de manière

satirique.

(4)

Résumé et analyse du corpus d’images

Nous retracerons l’évolution de la conception des objets venus d’ailleurs et de leurs représentations dans des environnements ruraux, désertiques, chaotiques, urbains et célestes via un corpus diversifié de dix-neuf images. Six de ces images datent d’avant le XIXe siècle. Sur l’ensemble de ces images, on compte cinq peintures (Figures 4, 5, 8, 11) dont une peinture murale (Figure 16), quatre dessins (Figures 6, 15, 17) dont une carte (Figure 12), trois sculptures (Figures 2, 19, 18), trois photographies (Figures 3, 14) dont un photomontage (Figure 20) et trois gravures (Figures 9, 13, 7) et une image de film (Figure 10). Quatre de ces illustrations font référence aux comètes, douze aux météorites, une aux astéroïdes et deux à une planète. Onze d’entre elles s’inscrivent dans un environnement céleste, sept dans un environnement tellurique, et une dans l’espace. Cinq des images font référence aux impacts d’objets célestes. Certains impacts viennent juste d’avoir lieu, d’autres sont anciens. Ces images d’impact sont colorées en orange dans le tableau ci-dessous.

Figure 1: Tableau récapitulatif des images utilisées de ce travail, classées du plus ancien au plus récent. Les cases oranges

correspondent aux impacts d’objets célestes. Y sont figurés le type d’iconographie, la nature de l’objet (météorite, comète,

astéroïde, planète), sa forme, sa proportion relative dans l’oeuvre, sa couleur et son inscription dans le paysage.

(5)

1 L’objet céleste: un prodige représenté de manière orientée et symbolique

À travers la trentaine d’images dénichées, la conception symbolique et divinatoire de la comète était la représentation prédominante dans la littérature. Dans cette section, les objets célestes peuvent apparaître sous la forme d’un détail qui annoncera l’histoire d’une guerre ou d’une religion. Ils peuvent aussi être le personnage principal de l’oeuvre venant troubler une scène ordinaire. Certaines de ces figurations semblent être une photo immortalisant l’objet perturbateur et inattendu. D’autres paraissent comme littéralement suspendues dans le temps et l’espace. Toutefois, l’objet céleste a plusieurs vocations dans chacun de ces cas. Nous avons utilisé dans cette première partie des illustrations (peintures, gravure, feuille volante, verso d’un tableau) datant de 1320 à 2017. Durant plusieurs siècles, l’insolite que représente l’atterrissage d’une météorite ou le spectacle d’une comète est une preuve de la grandeur de Dieu qui, par ce biais, délivre un message. L’objet céleste est par nature original, c’est un fragment de roche qui peut être gros et donc dangereux. Il sert de médiation entre le ciel et la Terre. Sa fonction perçue étant principalement annonciatrice, elle est reléguée en tant que prodige jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Dans cette conception symbolique, les objets célestes peuvent apparaître de manière subtile à l’arrière plan d’une peinture biblique. Dans l’oeuvre Madonna di Foligno peinte par Raphaël entre 1513 et 1514, on peut apercevoir ce qui s’apparenterait à une chute d’un bolide lumineux sur la ville située à l’arrière plan (cf Figure 4). Raphaël aurait vu ou entendu parler d’une chute de météorite en septembre 1511 non loin de la ville de Crema en Lombardie (Thomas, 2008). Le cartel disparu aujourd’hui que tenait l’angelot devait probablement accueillir une inscription relative au miracle. Il est probable que la chute de la météorite, phénomène rarissime, soit alors liée au thème du miracle dans cette peinture.

Les bons présages ne sont pas la seule représentation des objets célestes dans les oeuvres religieuses. Ils peuvent être aussi synonymes de mauvais augure comme dans L’arrestation du Chirst, fresque de Lorenzetti datant de 1320 (Biblio- thèque de l’Observatoire de Paris avec le soutien de la Direction de la Communication, 2017). Encore une fois, la comète n’est qu’un détail de la fresque qui apparaît dans un ciel noir étoilé. Le personnage au premier plan de la Figure 5 sur la gauche pointe Jésus du doigt. Un des personnages devant lui semble le tenir de force. On peut remarquer à l’arrière plan sur la droite les apôtres s’éclipser de la scène. Le dramatisme de cette scène est amplifié à l’arrière plan par un paysage rocailleux et presque nu. On y voit une comète dans le ciel et la lune se couchant derrière une roche. Ce paysage, en rupture avec le tumulte de la scène principale, serait une représentation symbolique du malheur qui s’ensuivra. On peut émettre l’hypothèse que l’artiste ait vu la comète de Halley qui a traversée le ciel vers 1301 pour en faire une représentation aussi réaliste. La comète ayant été observée à Limoges, il est possible que le peintre ait pu l’observer depuis l’Italie.

En Allemagne, la chute de la météorite d’Ensisheim en 1492 a fait l’objet d’un dessin et d’un poème sur une feuille volante par Sébastien Brant (Kammerer, 1994). Ce nouveau support possède de nouvelles contraintes. Le dessin au graphisme éloquent et au titre accrocheur de la Figure 6 servent à vendre le « scoop » . Ces feuilles à usage unique, s’adressaient à un public large mais aisé. Dans le poème à la fois en allemand et en latin, Brant, à l’instar de ses contem- porains, ne relie pas le prodige à la colère de Dieu mais lui confère un message politique envoyé du ciel. On voit sur cette illustration une scène paysanne : les paysans labourent leur champs entre la forêt, à droite, et la ville fortifiée à gauche. La météorite surgissant d’une nuée est entourée d’éclairs, illustrant les dénominations de « pierre de tonnerre » ou de « pierre de foudre » . Elle atterrit juste devant Ensisheim, la capitale administrative de l’Autriche des Hasbourg. La météorite étant tombée sur leurs terres, elle s’adresse à l’empereur Maximilien. Pour Brant, les adversaires de l’empereur seront vaincus car la chute est l’annonciation « d’un important évènement futur, qui, j’en prie Dieu, terrassera nos ennemis » . La chute de météorite fait partie de « l’univers mental des hommes de la Renaissance » (Gounelle, 2018). L’histoire raconte que l’empereur échantillonna deux morceaux de roche avant de partir en campagne militaire. Il bat l’armée de France le 17 janvier 1493 et donnera l’occasion à Brant de publier une autre feuille attribuant la victoire à la pierre.

Conrad Lycosthène, vulgarisateur des sciences du XVIe siècle relègue les météorites au même rang que les mirages,

les chutes de croix et les pluies de sang dans son ouvrage intitulé Prodigiorum ac ostentorum chronicon. Contrairement

au message politique que Brant veut faire passer via le prodige, Lycosthène frappe l’imaginaire du lecteur en figurant

des dessins grossiers et naïfs (Figure 7). Ce n’est pas une unique météorite mais une multitude dramatique de gros blocs

(6)

surgissant des nuages qui s’abattent sur la ville. Avec ce même objectif, Laurent Grasso cherche à montrer la fascina- tion qu’éprouvait Lycosthène et ses contemporains envers les prodiges. La peinture (Figure 8) repérée à l’exposition Météorites entre ciel et terre du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris représente deux bourgeois durant la Renaissance dont la promenade est interrompue par l’irruption d’un monolithe flottant dans le ciel. Au premier regard, le spectateur associe cet objet à une météorite. Cependant, cette oeuvre onirique renvoyant à la fois au familier et au surnaturel va à l’encontre de la conception que nous nous faisons d’une météorite. Celle-ci ne s’abat pas violemment sur le sol mais demeure suspendue dans l’espace. Elle est comme en instance de catastrophe : on ne sait pas ce qu’elle lui est advenue et ce qui lui adviendra. De plus, l’objet céleste paraît taillé par une intelligence : cette impression est accentuée par les fondations à gauche du tableau et au bord du ravin plus anguleuses. L’artiste inscrit cette scène dans un cadre rural et escarpé. On aperçoit un village et des collines au loin. Ces éléments que l’on associe à la Terre accentuent le con- traste entre le quotidien et l’exceptionnel renforçant le caractère magique et surnaturel de la scène. Les deux personnages contemplent l’objet, leur attention est absorbée. On peut aussi évoquer l’intemporalité de cette scène : la réaction des deux promeneurs contemplant l’objet serait la même quelque soit l’époque dans laquelle elle aurait lieu. Laurent Grasso réactualise ici l’iconographie des Grandes découvertes pour en exploiter leur potentiel fictionnel à la manière de Lycosthène quelques siècles plus tôt.

Cette oeuvre peut faire visuellement penser à la scène d’introduction de 2001, l’Odyssée de l’espace réalisée par Stan- ley Kubrick en 1968. Dans le film, le monolithe moderne qui fascine les hommes primitifs fait directement référence au progrès et à la technique que l’Humanité acquerra. A contrario, les personnages modernes de la scène de Laurent Grasso contemplent le passé de l’Humanité mais aussi de la formation terrestre à travers la météorite.

L’objet céleste peut aussi être mis en scène comme dans Melancolia I d’Albrecht Dürer, une des références ayant servi à Lars Von Trier pour son film Melancholia. Cette gravure sur cuivre pour le moins énigmatique datée de 1514 a fait l’objet de nombreuses interprétations. Les historiens de l’art s’accordent pour dire qu’il s’agirait d’une allégorie de la mélancolie représentée par les symboles d’une femme ailée, des outils, d’un carré magique, d’une balance, d’une échelle, d’un sablier. . . Le premier plan de l’oeuvre sur la figure 9 est éclairé par un rayonnement noir en arc de cercle qui ne ressemble pas au soleil. Certains auteurs associent cet astre à la notion du « Satellite sombre » à connotation apocalyp- tique qui représenterait le triomphe passager des ténèbres. Cette oeuvre représente le désespoir de Dürer né d’évènements successifs: peut-être les prémices de la malaria dont il mourut 14 ans plus tard, la mort de son parrain l’année précédente ou même les révoltes paysannes allemandes de cette époque (Grilli, 2012).

Aujourd’hui, les historiens de l’art ont trouvé une hypothèse principale: Dürer se serait inspiré de la météorite d’Ensisheim en 1492. Claude Makowski, historien de l’art s’interroge: « Et si, en fait, ce rocher était un météore ?

» qui fait directement référence au polyèdre présent à gauche de la gravure. Dürer âgé de 20 ans étudiait à 20 kilomètres d’Ensisheim en Suisse (Dupuis, 2012). Il écrit dans ses Fragments du journal intime : « J’ai vu une comète dans le ciel

» . Dürer a sans doute été sollicité par le poète Sébastien Brant qui écrit :

En l’an de grâce 1492, le septième jour de novembre aux environs de midi, survint un grand coup de tonnerre accompagné de déflagrations et d’éclairs, puis une pierre de deux cent soixante livres tomba des airs »

1

Le film de Lars Von Trier fait écho à l’oeuvre de Dürer notamment par leur nom. Le marriage du personnage de Justine dans le film Melancholia mène à sa dépression. Alors que sa famille célèbre encore l’évènement dans un luxueux manoir, Justine est au plus sombre de la dépression et on apprend qu’une planète est sur le point d’heurter la Terre. La planète Melancholia s’approchant de la Terre est un catalyseur de la mélancolie Rauger (2011). Ainsi, la gigantesque planète pourrait être l’expression de la mélancolie et de la dépression de Justine, qui n’est d’ailleurs pas vraiment affecté par le désastre imminent. L’objet céleste serait donc une projection mentale du désir d’anéantissement du monde dans lequel elle vit. D’un point de vue esthétique, l’impactant ressemble à une Terre en taille réduite (Figure 10). Elle est bleue avec des nuages blancs. Paradoxalement, elle est imposante sans pour en être menaçante.

1Astéroïdes: la terre en danger (Luminet,2012)

(7)

Bien plus petite et plus colorée que dans le film de Lars von Trier, Dürer offrira un regard sur la chute de la météorite d’Ensisheim correspondant à la description de Brant au verso du Saint Jérôme en pénitence de 1494. Cette peinture (Figure 11) est la figuration du bolide dont le coeur en jaune semble exploser et laisse échapper des flammes oranges et grises dans un paysage rocailleux. Cette peinture semble faire partie d’un autre registre de l’artiste, très peu de détails environnementaux y sont figurés mais paradoxalement, l’explosion du bolide est réaliste. Frappante par son par son réalisme et son esthétisme, cette oeuvre semble dater du XXe ou XXIe siècle. Les couleurs et l’environnement sont apocalyptiques. Aucun élément ne nous raccroche à un environnement terrestre. L’oeuvre correspond à la vision des scientifiques de l’époque : « Les savants eux-mêmes disaient qu’ils ne savaient pas ce dont il s’agissait et qu’une telle pierre tombant du ciel serait quelque chose de surnaturel » . Cette peinture est l’une des rares représentant la chute d’une météorite à la Renaissance. Cette dernière représentation réaliste de la météorite nous fait basculer vers des auteurs ayant fait abstraction du sens métaphorique et annonciateur de l’objet céleste pour tenter de les dépeindre tel quel.

L’interprétation cède sa place au profit de la tentative de l’explication et de l’analyse.

2 La transition vers un objet d’étude: meilleure connaissance, nouvelles représentations

Dans cette deuxième partie, nous comprendrons comment l’objet mystique s’est métamorphosé en objet scientifique. Le changement de paradigme concernant les objets célestes au XIXe siècle soulève de nouveaux questionnements et en- trainent les premières analyses scientifiques. Le développement de la technologie au fil des siècles est à l’origine de ces représentations. Des échantillons météoritiques comptés et analysés font l’objet de cartes, des gravures révèlent la peur du phénomène récemment appréhendé que sont les chutes de pierres. La commercialisation des procédés photographiques permit d’immortaliser le passage d’une comète dès la fin du XIXe siècle. Puis au XXIe siècle, des questions modernes émergent quant au rapport de l’Homme avec les météorites et le temps ainsi que sa domestication de l’espace. Nous évo- querons ici une carte, une gravure de météorite, une photographie dont l’authenticité est contestée, un dessin de cratère, et une oeuvre street art d’un astéroïde. Les oeuvres illustrant ces propos datent de 1804 à 2016.

À la fin du XIXe siècle, l’objet météorite devient scientifique. Des scientifiques comme Lavoisier analysent chimique- ment les roches extraterrestres. Dans la plupart des cas, la croûte de fusion noire de la roche est attribuée à une fulgurite ou « pierre de foudre « » . Les savants considèrent que ces roches proviennent soit des nuages soit des volcans. L’origine cosmique des météorites est attestée par Chladni en 1794. Cette hypothèse commence à être acceptée une dizaine d’années plus tard notamment à la suite des travaux de Jean-Baptiste Biot en 1803 sur la chute de la météorite de l’Aigle. Tout juste nommé à l’Académie des Sciences, il réalise la première étude scientifique d’une météorite. Il arpente le département de l’Orne afin d’échantillonner les quelques 3000 fragments éparpillés au nord de la ville d’Aigle (permanente au Musée de la météorite de l’Aigle, 2015). Il compare la minéralogie de la météorite avec les minéraux typiques de la région et prouve leur singularité. Il part aussi à la rencontre de témoins d’origines sociales diverses dont les récits similaires semblent prouver la véracité des chutes de pierres comme le souligne l’auteur en personne: « Leur récit sur le bruit de l’explosion est le même que par-tout » . Il établit précisément le champ de dispersion des météorites qu’il représente sur une carte (Figure 12). Le champ de dispersion des météorites y est figuré par une ellipse représentant une surface d’environ 11 km

2

. Aux premiers abords, la présence du Nord et d’une échelle nous font considérer cette carte comme scientifique. Elle est à l’opposé des illustrations précédentes par son souci d’objectivité et de sobriété. Les routes, les fleuves comme la rille, des villes et des villages y sont représentés. Les arbres au centre de la carte représente des lieux boisés encore conservés de nos jour après vérification sur images satellitaires. Les proportions et les distances exactes prouvent la volonté de convaincre l’Académie des Sciences de l’origine extraterrestre des météorites.

Sous le Second Empire, la France se développe technologiquement. Le réseau ferré se densifie. Le public s’intéresse progressivement aux sciences. C’est la période du scientisme voulant «organiser scientifiquement le monde » .

2

Le 1er juin 1864, Madame la marquise de Puylaroque écrit:

2Citation de l’écrivain Ernest Renan

(8)

« Au moment où dut avoir lieu la chute des météorites, je me vis tout entourée de feu; l’habitation semblait au milieu d’une fournaise. C’était absolument une bombe qui éclate et jette cà et là des étincelles [...] on entendit un roulement qui ressemblait à celui d’armes à feu qui se répondent sans cesse. Plusieurs pierres noirâtres sont tombées, quelques-unes de la grosseur d’un oeuf. La plus belle est tombée sur la propriété que nous habitons; elle pèse 2 kilogrammes »

3

La stupéfaction est la première réaction quand on assiste à une chute de météorites ce qui concorde avec les représen- tations de la Renaissance et du Moyen-âge mais la dimension de l’effroi apparaît dans ce témoignage de la chute de la météorite d’Orgueil le 14 mai 1864. De plus, il semble naturel pour la marquise de décrire qualitativement et quantita- tivement ces pierres. Elle nous indique leur couleur, leur dimension et même leur poids. Les témoignages se multipliant, l’Académie des sciences est mise au courant le 16 mai qu’une chute d’un bolide a eu lieu à 15 kilomètres au sud de Montauban. Le 23 mai, les échantillons désormais collectés sont aussi analysés. Mi-juillet, le premier article de synthèse de la météorite d’Orgueil paraît. La rapidité de la succession de ces évènements prouve le nouvel engouement que l’on porte pour ces objets venus du ciel. Mais comme la marquise l’a transcrit dans sa lettre, on prend aussi conscience du risque qu’ils pourraient représenter. Mathieu de la Drôme publie un dessin de la chute du bolide d’Orgueil (cf Figure 13) dans l’Almanach accompagnant un article scientifique présentant l’évènement. Cet ouvrage destiné au grand public et aux agriculteurs retrace les évènements majeurs de l’année 1864 et prédit la météo de chaque jour de l’année entière 1865.

On y voit des paysans affolés qui abandonnent une charrette et une pelle. L’un d’entre eux regarde derrière son épaule et attire le regard du spectateur sur l’accident auquel il vient d’échapper. Le trajet de la météorite est représenté par une trainée lumineuse mais on ne voit pas l’objet en tant que tel. De la fumée s’échappe du cratère d’impact. En considérant que ces personnages mesurent 1m50 au moins, le cratère a un diamètre de 3 mètres environ. Il est fort probable que ces dimensions aient été exagérées par l’artiste pour suggérer le danger représenté par les météorites puisqu’aucune roche de cette taille ne fut retrouvée à Orgueil. La chute se déroulant à une dizaine de mètres d’un moulin, et une cinquantaine de mètre d’un corps de ferme, l’auteur semble avoir pris conscience qu’un tel bolide est capable de détruire des bâtiments fonctionnels. Cette image offrant une nouvelle perspective quant à la chute de météores semble exprimer de nouvelles craintes comme l’accident d’une part humain et d’autre part matériel. La société du XIXe siècle qui a nouvellement appris à apprivoiser le territoire a réalisé qu’ils étaient soumis à un phénomène incontrôlable et imprévisible.

C’est à cette même période que la photographie connait des avancées majeures. En 1839, l’invention du daguerréotype, premier procédé photographique commercialisé, permet la naissance de l’astrophotographie. Dès 1840, John William Draper prend un cliché de la lune. 10 années plus tard, l’étoile Véga est photographiée. C’est l’opportunité pour les astronomes et les photographes de montrer les comètes telles qu’elles sont (Boillot, 1864). À l’observatoire de Meudon, Jules Janssen utilisa un réflecteur mesurant 51 cm afin d’obtenir une exposition de 30 minutes de la comète C/1881 K1 le 30 juin qu’il immortalisa. C’est la première photo prise d’un noyau de comète que l’on distingue au bas de figure 14 et de la queue particulièrement visible. L’image est orientée de telle sorte que la comète se dirige vers le bas pour ne pas heurter la conception dominante de l’objet céleste. Au regard de son caractère singulier, on peut donc supposer qu’elle s’est répandue à un public plus large que la communauté scientifique. Contrairement aux représentations précédentes prises depuis la Terre, ce cliché semble avoir été pris depuis l’espace puisque seulement la comète, des étoiles et l’univers sont visibles. La technologie ayant permis de grossir l’objet qui occupe quasiment toute la hauteur de la photographie, ce qui en fait une représentation innovante. Cette image naturaliste est en quelque sorte la représentation réelle et objective d’une comète. Paradoxalement, il est difficile d’identifier sur cette photo la nature de ce que l’on observe. La représentation étant trop proche de l’objet en soi qui nous est inconnu, elle s’éloigne de la conception dont nous nous en faisons. Charles Smyth, astronome à la cour du Royaume d’Écosse remit en cause l’authenticité du cliché. Smyth expliqua que les étoiles étaient trop arrondies et que le noyau de la comète était trop net pour que la photo soit réelle. Il considérait que Janssen avait photographié un dessin esquissé à partir de sa photographiée originale. L’article (Orchiston, 1999) ne confirme ni l’authenticité de la photo ni les propos de Smyth.

Au début du XXème siècle, le géologue Daniel Moreau Barringer se convainc que le Meteor Crater est un cratère d’impact en découvrant des morceaux de fer qu’il attribue à une météorite ferreuse. Les cratères étant longtemps rap-

3à destination de M.Petit dans la commune de Nohic à Beaudanger (Dans le cadre de l’exposition "Nuit",2014)

(9)

portés à des phénomènes volcaniques, son hypothèse est rejeté jusqu’au début de « l’ère spatiale » avec le développement de l’imagerie géologique et satellitaire. Les météorites modifiant la morphologie terrestre, le cratère devient la mémoire de l’impact et de l’objet céleste par extension. C’est cette mémoire extraterrestre que Caroline Corbasson a mis en image Figure 15. Aux premiers abords, les couleurs en noir et blanc et le paysage chaotique renvoient à la Lune ainsi qu’à la plupart des météorites avec leur croûte de fusion noir-grisâtre. Les neuf panneaux du dessin rappelant les images satellitaires illustrent en fait d’après l’artiste le « Meteor Crater » qui s’inscrit dans un paysage monotone et désertique d’Arizona (Corbasson, 2013). Ce dessin au charbon suggère d’une part la lenteur des processus géologiques ayant abouti à la disparition de la météorite et d’autre part à la soudaineté de l’impact et à sa violence ayant boulversé l’architecture du paysage à la manière du sculpteur façonnant sa pierre. Les couleurs en noir et blanc et le peu de détails figurés renvoient à des temps géologiques révolus et à l’univers dans sa globalité puisque ce paysage façonné il y a 50 000 ans pourrait aussi se retrouver sur une autre planète.

De nos jours, la figuration des objets célestes ne nous surprend plus. Nous sommes exposés à travers les photos de la station spatiale internationale, les films catastrophes, les récents exploits de Philae . . . Dans le cadre du festival indien de street art St+Art Festival, un duo d’origine suisse nommé Never Crew a conçu l’illustration d’un astronaute assiégeant un astéroïde en 2016 (Cf Figure 12). Cette oeuvre parvient à nous accrocher le regard car elle est monumentale et colorée. Les couleurs vives et joyeuses en nuances de rose, jaune et bleu sur l’astéroïde nous surprennent et permettent de redonner un caractère insolite à un objet auquel nous nous sommes pourtant habitués. Assis, un astronaute en combinaison semble siéger du haut de son trône. Ce duo d’artistes offre un regard sur la conquête de l’espace et des connaissances spatiales récemment acquises. La société moderne est parvenue à domestiquer une partie de l’espace, représentée ici par l’astéroïde. La fenêtre au centre de l’oeuvre pourrait signifier que ces nouveaux savoirs seraient l’occasion de s’ouvrir à d’autres horizons. Cette oeuvre à la fois pop et optimiste installée dans le quartier gouvernemental de New Delhi ferait écho au développement exponentiel de l’Inde. Elle semble vouloir annoncer aux dirigeants indiens (mais aussi au monde entier) que le développement scientifique est une aubaine pour le futur du pays. Cette dernière image souhaite restituer le caractère insolite des objets célestes. Dans la prochaine section, la représentation des objets célestes basculera vers des thématiques contemporaines recyclant toutefois la symbolique évoquée dans ces deux premières parties.

3 Un objet récemment détourné servant la satire

Dans cette dernière partie, nous évoquerons comment l’objet céleste a été revisité depuis le XXe siècle en utilisant sa fonction mystique évoquée dans la première partie et sa fonction destructrice évoquée dans la partie précédente. Une caricature du XIXe siècle, deux sculptures et un photomontage contemporains serviront d’illustrations pour présenter les thématiques contemporaines abordées utilisant des météorites et des comètes.

En 1857, la rumeur court dans Paris que la comète dite de « Charles Quint » ferait son retour et pourrait frapper la Terre. Entre temps, la société s’est appropriée les notions de catastrophe et d’apocalypse attribuées aux objets célestes.

Jacques Babinet, physicien, astronome membre de l’Académie des Sciences a régulièrement prit la plume du « Journal des débats » et de la Revue des deux Mondes afin de rassurer l’opinion. Il écrivit pour dissiper les rumeurs anxiogènes:

« La Terre en choquant une comète ne serait pas plus ébranlée dans sa stabilité qu’un convoi immense sur un chemin de fer ne l’est de la rencontre d’une mouche » .

4

Le caricaturiste Honoré Daumier s’empara de ce climat d’anxiété pour réaliser la Figure 17. La scène s’inscrit dans un environnement urbain (peut-être le Sacré-Coeur en dessous de la lunette du télescope) lors d’une nuit de ciel clair. Babinet cherche la comète avec son télescope depuis son balcon lorsqu’une femme habillée en domestique, sa portière, l’avertit en pointant du doigt du passage de la trainée scintillante de l’autre côté du dessin. Daumier critique ici la paranoïa collective des parisiens qui ont adhéré à la rumeur représentés ici par la portière incrédule aux affirmations rassurantes des scientifiques. De l’autre côté les scientifiques attendent patiemment en observant ce qu’il adviendra. Mais d’autre part certaines analyses évoquent l’aveuglement du scientifique s’appuyant uniquement sur des calculs mathématiques et éprouvant des difficultés à communiquer avec les non-initiés. La scène est amusante puisqu’elle illustre Jacques Babinet qui est sur le point de manquer un moment important de sa carrière en

4L’année scientifique et industrielle - 1858

(10)

ratant la comète.

Au XXIe siècle, la météorite s’inscrit dans un mouvement de révolte annihilateur en se réappropriant l’imaginaire de Dürer et de sa météorite en fusion s’écrasant sur les rochers ou l’angle catastrophique de la Figure 13 dans lequel les per- sonnages frôlent l’accident. Maurizio Cattelan a littéralement fauché le pape Jean-Paul II avec la météorite probablement la plus scandaleuse de l’histoire de l’art (Nyzam, 2017). La sculpture hyperréaliste Figure 18 représente une météorite ayant traversé une verrière écrasant le chef de l’Église catholique peint avec un soin minutieux: visage, mains, drapés et mocassins. D’après l’artiste, la météorite représente les péchés du monde que Jean-Paul II portait sur ses épaules, de la même façon que le Christ portait le péché du monde. Il reprend ici la dimension religieuse que l’on attribuait aux objets célestes durant la Renaissance. D’une part, l’oeuvre enferme l’autorité pontificale dans une situation grotesque à l’origine du scandale qui s’en est ensuivi mais d’autre part l’artiste a annoncé qu’il ne représentait pas les échecs du pape mais les souffrances de toute l’humanité. Pour rester dans la figuration destructrice, nous pouvons aussi évoquer la sculpture exposée publiquement à Lausanne entre 2013 et 2014 réalisée par Etienne Krähenbühl. Il est facile de remarquer que la météorite écrasant la voiture rouillée n’est pas une représentation commune de cet objet. La pierre ressemblant à certains égards à celle de Laurent Grasso (Figure 8) est lisse, de couleur rouille et semble être taillée. Cette météorite ne viendrait pas du ciel mais de la société justifiant ainsi son exposition publique dans une ville. Finalement, la météorite ne serait que la métaphore du temps qui passe détruisant un déchet typique de notre société de consommation dont la putréfaction aurait déjà été initié. Cette iconographie réutilisant les codes destructifs des objets célestes est une réflexion sur le temps qui passe. La météorite est plus résistante au temps qu’une voiture vouée à la destruction et à la déchetterie.

L’utilisation massive d’internet dans les années 2000 a permis la réplication de vidéos et d’images. C’est le « mème » internet qui se transmet d’un individu à un autre par partage. Les objets célestes ne sont pas épargnés par ce phénomène puisqu’en 2013, le web russe a détourné la photo du superbolide de Tcheliabinsk (Figure 3) en superposant Vladimir Poutine qui, dans la photo d’origine de 2009, chevauchait un cheval. Le photomontage résultant Figure 20 montre le président russe chevauchant une trainée de météorite. Cette image humoristique et absurde tourne en dérision le culte voué à Poutine et sa politique suggérant qu’il serait capable de domestiquer une comète tel un cheval. Cette dernière représentation est novatrice par son message véhiculé et sa nature. Les objets célestes suscitant encore aujourd’hui notre imaginaire, leur représentation semble entrer dans une nouvelle ère avec le développement des médias et la diversification des moyens techniques (hyperréalisme, photomontage...).

Conclusion

Nous avons tout d’abord abordé l’objet extraterrestre d’un point de vue religieux et politique au cours du Moyen-Âge et de la Renaissance qui annonce des malheurs d’ampleur mondiale (le satellite sombre de Dürer Figure 9 ou l’arrestation du Christ de la Figure 5) et des victoires politiques comme celle de l’empereur Maximilien (Figure 6). Les objets extraterrestres sont érigés en prodiges et leurs figurations sont mystérieuses et exceptionnelles comme avec la pierre flottante de Laurent Grasso (Figure 8) ou les couleurs flamboyantes de la météorite d’Ensisheim (Figure 11). Il y a au cours de cette période la tentative de saisir un phénomène de notre environnement encore inconcevable. Puis le développement des sciences et de la technologie en a permis une meilleure compréhension et une représentation plus fidèle de la réalité. Des zones d’impact sont élaborées sur la Figure 12, le danger associé aux chutes de météorites est appréhendé (Figure 13), le souhait de représenter objectivement un objet extraterrestre naît (première photo d’une comète Figure 14), une réflexion sur le souvenir du voyage de ces objets se développe ainsi que sur l’empreinte paysagère représentée par le cratère météoritique (Figure 15).

Les artistes d’aujourd’hui ont su utiliser internet pour se réapproprier ces objets extraterrestres en choquant ou en amusant

les internautes. Le mystère suscité par les objets célestes n’a cessé de se renouveler. Qu’ils soient observables dans un

environnement céleste pour mieux considérer l’infiniment grand ou observables de l’échelle millimétrique à plurimétrique

après atterrissage dans un environnement terrestre, ces morceaux de roches intermédiaires entre l’univers et la Terre sont

une échappée du quotidien. Même si les objets célestes ne font pas toujours partie de notre environnement direct, ils

surgissent dans les images et occupent une grande part de l’imaginaire collectif.

(11)

References

Bibliothèque de l’Observatoire de Paris avec le soutien de la Direction de la Communication (2017). Les comètes dans l’art. www.cometes.obspm.fr/fr/cometes-dans-lart.

Boillot, A. (1864). L’Astronomie du XIXe siècle. Éditions LIGARAN. 25ème Congrès.

Corbasson, C. (2013). Crater. https://carolinecorbasson.com/projects/crater.html.

Dans le cadre de l’exposition "Nuit" (2014). La météorite d’Orgueil: une chute exceptionnelle.

Demeersman, X. (18/02/2016). L’astéroïde destructeur de tcheliabinsk enfin identifié ? https://www.futura- sciences.com/sciences/actualites/astronomie-asteroide-destructeur-tcheliabinsk-enfin-identifie-61682/,.

Dupuis, J. (18/10/2012). Albrech Dürer et l’astéroïde. Technical report, L’express.

Goudet, J.-L. (27/04/2017). Une comète aurait frappé la terre il y a 13 000 ans, indique une stèle retrou- vée. https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/homme-comete-aurait-frappe-terre-il-y-13000-ans-indique- stele-retrouvee-67138/,.

Gounelle, M. (2018). Météorites et prodiges. http://meteorites.grandegaleriedelevolution.fr/fr/dossiers.

Gounelle, M. (5 décembre 2017). L’art des météorites. https://www.youtube.com/watch?v=mXx3pKzZxGct=490sab

𝑐

ℎ𝑎𝑛𝑛𝑒𝑙 = 𝑀 𝑢𝑠𝑢𝑚𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙𝑑

𝐻𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒𝑛𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒𝑙𝑙𝑒.

Grilli, M. (2012). Le poète: génie ou mélancolie ? www.lewebpedagogique.com.

Kammerer, O. (1994). Un prodige en Alsace à la fin du XVe siècle : la météorite d’Ensisheim, pages 293–315. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public. 25ème Congrès.

Luminet, J.-P. (2012). Astéroïdes: la terre en danger. Cherche midi.

Nyzam, P. (20/11/2017). La nona ora. http://www.diptyqueparis-memento.com/fr/la-nona-ora/.

Orchiston, W. (1999). C/1881 k1: A forgotten great comet of the nineteenth century. Irish astronomical journal, 26(1):33–

44.

permanente au Musée de la météorite de l’Aigle, E. (2015). La météorite de l’aigle (61) - orne.

https://www.youtube.com/watch?v=fAM6qLfYHsQ.

Rauger, J.-F. (09/08/2011). « Melancholia » : Justine, mariée absente au coeur de la bile noire.

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/08/09/melancholia-justine-mariee-absente-au-coeur-de-la-bile- noire

1

557696

3

476.ℎ𝑡𝑚𝑙.

Sweatman, M. and Tsikiritsis, D. (2017). Decoding göbekli tepe with archaeastronomy: what does the fox say ? Mediter- ranean Archaeology and archaeometry, 17(1):233–250.

Thomas, P. (15/02/2008). La chute d’une météorite peinte par Raphaël dans la Madonna di Foligno, Musée du Vatican.

www.planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img256-2008-12-15.xml.

(12)

ANNEXES

Figure 2: Image de la Vulture Stone - 13 000 a.v. J.-C. Détail de la colonne 8, les images a et c représenteraient la comète

en train de chuter. L’image b serait un renard interprété comme une constellation (Sweatman and Tsikiritsis, 2017)

(13)

Figure 3: Photographie du superbolide de Tcheliabinsk par Alex Alishevskikh - (2013)

Figure 4: La madone di Foligno peinte par Raphaël - Musée du Vatican (1513-1514)

(14)

Figure 5: L’arrestation du Christ peinte par Pietro Lorenzetti - basilique Saint François d’Assise (1320)

(15)

Figure 6: Feuille volante de Sébastien Brant intitulée: Sur la pierre de tonnerre à Ensisheim tombée en l’an 1492, publiée

chez J.von Olpe de Bâle (sa devise: Nüt on Ursach = nihil sine causa, sous la date: 1492

(16)

Figure 7: Gravure sur bois intitulée Chute d’aérolithe sous le règne de de l’empereur Valens (1557)

(17)

Figure 8: Titre inconnu peint par Laurent Grasso - exposée au Muséum d’histoire naturelle de Paris dans le cadre de

l’exposition

(18)

Figure 9: Melancholia I, gravure sur cuivre d’Albrecht Dürer - (1514)

Figure 10: La planète Melancholia s’approchant de la Terre, Melancholia de Lars Von Trier - (2011)

(19)

Figure 11: Verso du Saint Jérôme pénitant par Dürer - (1494), National Gallery

Figure 12: Carte des lieux sur lesquels a éclaté le météore du 6 Floréal An XI aux environs de l’Aigle par Biot - (1803)

(20)

Figure 13: Gravure de la chute de la météorite d’Orgueil - (1864)

Figure 14: Photographie de C/1881 K1 le 30 juin 1881 à l’observatoire de Meudon par Jules Janssen

(21)

Figure 15: Crater - Dessin au charbon composé de 9 panneaux 75 x 105 cm par Caroline Corbasson - (2013)

Figure 16: Sea through / Sea Beyond - (2016) dans le quartier de Lodhi colony

(22)

Figure 17: Monsieur Babinet prévenu par sa portière de la visite de la comète par Honoré Daumier - Publié dans Le Charivari le 22 septembre 1858

Figure 18: La nona ora - 1999

(23)

Figure 19: Poussière d’étoile - exposée publiquement place de la Riponne à Lausanne (2013)

Figure 20: Mème de Vladimir Poutine apprivoisant la météorite de Tcheliabinsk - (2013)

Références

Documents relatifs

III.A.4 Pour l’équation B 2 = A, appliquer le théorème spectral et montrer que A est diagonalisable à valeurs propres simples. Utiliser la question II.C.3 pour connaître le nombre

• Dans la première partie, on étudie la fonction à intégrer et on effectue un développement en série de l’intégrale.. On s’attache d’abord à sa régu- larité pour

La transformée de Laplace de F se présente comme l’intégrale d’une série ; utiliser le théorème de convergence monotone pour intervertir les signes « somme » et « intégrale

• Dans la seconde partie, les fonctions qui interviennent dans l’équation diffé- rentielle sont supposées périodiques et impaires.. On se sert alors de la théorie de Fourier

II.2 Utiliser le critère de Leibniz et l’optimiser en traitant parfois les premiers termes de la série à part..

Sur beaucoup de points, elle reste proche du cours, en utilisant le théorème de Cauchy pour les équations linéaires (question 1), le wronskien (question 2) et des manipulations

Autrement dit, l’étalement de la « masse » dû à la convolution est plus que compensé par le passage de F n à x 7→ nF n (nx), qui tend à concentrer la masse autour de

• Dans la seconde partie, on définit un endomorphisme sur les suites complexes indexées par Z , puis on s’attaque à la recherche des éléments propres de ce dernier.. Il n’y a