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Recension "Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle Bohler, Paris, Éditions du Léopard d’or (« Cahiers du Léopard d’or », 11), 2006"

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02314276

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02314276

Submitted on 12 Oct 2019

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Recension ”Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle Bohler, Paris, Éditions du Léopard d’or (“ Cahiers du Léopard d’or ”, 11), 2006”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension ”Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle

Bohler, Paris, Éditions du Léopard d’or (“ Cahiers du Léopard d’or ”, 11), 2006”. Cahiers de recherches

médiévales (XIIIe-XVe siècles), Centre d’études médiévales (Orléans) ; diffusion Honoré Champion

(1996-2009), 2008. �hal-02314276�

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Cahiers de recherches médiévales et humanistes

Journal of medieval and humanistic studies 2006

Danielle Bohler (dir.), Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge

Estelle Doudet

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/crm/2734 ISSN : 2273-0893

Éditeur

Classiques Garnier

Référence électronique

Estelle Doudet, « Danielle Bohler (dir.), Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2006, mis en ligne le 15 septembre 2008, consulté le 22 avril 2019.

URL : http://journals.openedition.org/crm/2734

Ce document a été généré automatiquement le 22 avril 2019.

© Cahiers de recherches médiévales et humanistes

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Danielle Bohler (dir.), Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge

Estelle Doudet

RÉFÉRENCE

Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle Bohler, Paris, Éditions du Léopard d’or (« Cahiers du Léopard d’or », 11), 2006, 328 p.

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La lecture n’est pas une pratique sociale comme les autres : elle repose sur l’imaginaire et interagit avec son objet. La difficulté de saisir le goût des lecteurs pour les périodes anciennes est patente et le Moyen Âge demeure une période relativement peu balisée de ce point de vue. Cependant des études de plus en plus nombreuses sont consacrées, ces dernières années, aux XIV

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et XV

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siècles, à une époque où le geste de lire, mieux documenté, intervient de plus en plus dans les textes eux-mêmes et où les auteurs se revendiquent aussi comme des lecteurs.

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Le mérite de ce numéro des Cahiers du Léopard d’or est triple. D’abord son orientation interdisciplinaire : il ne s’agit pas ici d’un vain mot, mais d’une approche bien menée, entre littérature, histoire et histoire de l’art. Ensuite, la géographie étendue de cette enquête : si les études portent avant tout sur l’espace franco-bourguignon, elles se nuancent de plusieurs ouvertures intéressantes sur le royaume de Castille et le monde occitan. Enfin, le recueil rassemble des études d’une qualité homogène et remarquable, toutes également agréables à lire et passionnantes dans la présentation qu’elles font de l’objet qu’elles choisissent. On ne peut donc que conseiller la lecture de ce recueil, promis à servir de référence en la matière. Un index et une bibliographie générale à la fin du volume lui aurait, de ce point de vue, donné une facilité de maniement dont il manque un peu.

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Les dix-neuf études sont classées en cinq parties bien organisées, la dernière s’ouvrant à la Renaissance. Cependant nous préférons indiquer de façon informelle ce qui nous paraît être les questions importantes soulevées par ce recueil.

Danielle Bohler (dir.), Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2006

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Qui étaient les lecteurs de la fin du Moyen Âge ? Il faut saluer ici l’ensemble des articles qui interprètent avec finesse la constitution de bibliothèques célèbres : celle de Louis de la Grutuyse (D. Quéruel), des Laval (H. Kogen) ; la définition de milieux de réception en changement : la Cour d’Isabelle de Castille (M. Garcia Berjemo Giner et M. Garcia), le monde occitan (M.-F. Notz), le milieu intellectuel de la cour de Charles V, dont J. Ducos donne une étude magistrale. Cette pénétration de la lecture dans certaines classes sociales est également soulignée par l’enquête de M. Pastoureau sur la vogue des prénoms arthuriens au XIII

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siècle parmi la petite noblesse et la bourgeoisie montante.

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Qu’est-ce que lire ? Le lecteur ne se contente pas de déchiffrer en cette fin du Moyen Âge, il discute l’ouvrage, le fait dialoguer avec d’autres. Cela expliquerait à la fois la contextualisation romanesque de la lecture lyrique, dans laquelle F. Wolfzettel voit un trait typiquement français, et la multiplication des querelles de lecteurs, comme celle de la Belle Dame sans mercy (D. Hult), querelles parfois orchestrées par l’écrivain lui-même.

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Comment un lecteur devient-il alors auteur ? Telle semble l’une des questions fondamentales de ces périodes où de nouvelles figures d’auctoritas naissent au chevet du texte : imprimeurs et créateurs d’anthologie, comme le montre J. Taylor au sujet du Jardin de Plaisance ; scribes lecteurs (M. Abramowicz) ; et surtout remanieurs ou metteurs en prose. Ce sont ces nouveaux « écrivants » qui font de la lecture un moteur de l’œuvre. La mise en prose du Roman de la Violette (M. Demaules), de l’ Erec (M. Colombo Timelli), l’action de Pierre Durand au XVI

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siècle (A.-F. Garrus) montrent combien écrire à la fin du Moyen Âge, c’est avoir lu.

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De ce fait, la lecture n’est plus seulement un but de l’œuvre mais l’un de ses constituants internes. Les scènes de lecture, explorées par J. Cerquiglini et F. Bouchet, deviennent des moments-clefs de l’interprétation, alors que les prologues, où s’inscrivait traditionnellement l’intentio auctoris, sont les lieux d’un dialogue parfois biaisé avec l’

intentio lectoris (D. Bohler), ouvrant la voie aux stratégies éditoriales de la Renaissance (I. Diu). Figurée dans l’écrit, la lecture s’image dans le livre, en abyme : il faut lire enfin le très bel article que C. Rabel consacre à l’iconographie des bibliothèques dans les manuscrits.

Danielle Bohler (dir.), Le Goût du lecteur à la fin du Moyen Âge

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2006

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