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Recension « Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, réunies et présentées par M. Possamaï-Perez, Paris, Champion, 2009 »

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Recension “ Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, réunies et présentées par M. Possamaï-Perez, Paris,

Champion, 2009 ”

Estelle Doudet

To cite this version:

Estelle Doudet. Recension “ Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, réunies et présentées par M.

Possamaï-Perez, Paris, Champion, 2009 ”. Cahiers de recherches médiévales (XIIIe-XVe siècles), Cen-

tre d’études médiévales (Orléans) ; diffusion Honoré Champion (1996-2009), 2009. �hal-02314293�

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Journal of medieval and humanistic studies 2009

Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé , éd. Marylène Possamaï-Perez

Estelle Doudet

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/crm/11615 ISSN : 2273-0893

Éditeur

Classiques Garnier

Référence électronique

Estelle Doudet, « Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, éd. Marylène Possamaï-Perez », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 2009, mis en ligne le 24 août 2009, consulté le 21 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/crm/11615

Ce document a été généré automatiquement le 21 avril 2019.

© Cahiers de recherches médiévales et humanistes

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Nouvelles études sur l’Ovide

Moralisé, éd. Marylène Possamaï-Perez

Estelle Doudet

RÉFÉRENCE

Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, éd. Marylène Possamaï-Perez, Paris, Champion (EMA 42), 2009, 272p.

ISBN 978-2-7453-1904-3.

1 Ce recueil, issu de deux journées d’étude sous la direction de M. Possamaï-Perez et faisant suite à son livre L’Ovide Moralisé. Essai d’interprétation (Paris, Champion, 2006), rassemble dix contributions sur cet ouvrage fondamental du 14e siècle, qui attend encore une réédition critique moderne. Les articles ont en commun une réflexion sur les notions de mutacion et de metamorphose, qui ne deviennent concurrentes qu’à la fin du 15e siècle et dont les acceptions antérieures sont fluctuantes. Les dix contributions proposent une contextualisation appréciable de l’entreprise intellectuelle que fut l’Ovide Moralisé ; elles éclairent également les relations entre fable antique et récriture chrétienne, et plus précisément entre métamorphose, analogie et allégorie, grâce à une alternance d’analyses d’extraits du texte et de réflexions d’ensemble.

2 Il faut saluer tout d’abord l’organisation rigoureuse de l’ouvrage qu’a articulé M.

Possamaï-Perez. Suivis de quatre index utiles (personnages, auteurs médiévaux, auteurs modernes, notions), les articles sont présentés en cinq ensembles thématiques, précédés chacun d’une introduction de leurs problématiques et de quelques indications bibliographiques d’ensemble. On aurait certes pu préférer une bibliographie finale des références proposées par les auteurs. Les cinq parties portent successivement sur les enjeux idéologiques de l’œuvre, sur les liens entre métamorphose et péché, sur la cohérence de l’écriture quasi-encyclopédique qui est celle de l’Ovide Moralisé, sur la réflexivité de l’écriture littéraire, enfin sur l’allégorie.

Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, éd. Marylène Possamaï-Perez

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2009 | 2009

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3 Les trois contributions d’A. Pairet, W. Azzam et S. Douchet permettent d’éclairer efficacement le contexte intellectuel dans lequel fut élaboré l’Ovide Moralisé. S. Douchet étaie l’hypothèse d’un auteur franciscain en montrant les points de contact qui existent dans l’œuvre avec la pensée de Saint Bonaventure. A. Pairet nuance l’idée d’une théorie de la métamorphose dans l’Ovide Moralisé, en soulignant que l’auteur opère un glissement de la source ovidienne (elle-même complexe, la métamorphose y étant rarement totale et souvent liée à des tropes de translatio, comme la métaphore) et une « vérité chrétienne » qui ne peut en accepter le fonctionnement. Prenant la suite, non sans polémique, du travail d’Arnoul d’Orléans, commentateur d’Ovide au 12e siècle, l’auteur de l’Ovide Moralisé remplace la mutacion par l’analogie,déplaçant la fable des corps en mouvement vers l’analyse des mouvements de l’âme. Cette remise en perspective chrétienne est connue ; cependant W. Azzam démontre que la lecture doit être nuancée : l’important discours de Pythagore mis en scène au livre XV de l’Ovide Moralisé serait la preuve que la pensée de l’auteur, toute chrétienne qu’elle soit, demeure proche de celle du philosophe antique.

4 Le second ensemble, à travers les deux articles de S. Cerrito et C. Noacco, explore le lien entre métamorphose et péché, à travers l’analyse de divers personnages féminins. La femme, femina mobile, figure du désir conduisant à la destruction, est naturellement au centre des fables moralisées. Il est intéressant de se pencher sur le traitement du féminin dans l’Ovide Moralisé, texte conçu à une époque où le discours pontifical sur la place des femmes dans la communauté chrétienne se restructure ; cette remarque de S. Cerrito mériterait, à notre avis, une étude plus approfondie. Deux péchés sont incarnés préférentiellement par les femmes, la luxure et l’orgueil. Les deux critiques notent cependant que la peinture de la femme est souvent ambiguë, pouvant déclencher, comme la fable de Myrrha, des analogies positives avec Madeleine ou Marie.

5 L’une des difficultés de l’Ovide Moralisé était d’organiser, dans le foisonnement des fables- sources, une cohérence, à la fois dans le détail du texte et dans l’ensemble d’un ouvrage assez monumental. Cette idée guide les deux études de C. Ferlampin-Acher et G.

Châtelain. C. Ferlampin-Acher parcourt l’œuvre à travers un champ métaphorique essentiel dans les mutacions ovidiennes : la typologie du végétal, de la verticalité positive de l’arbre à la fragilité funeste des fleurs. G. Châtelain offre une explication précise du mythe de Phaéton, en s’attachant à souligner dans le détail le travail de moralisation de la source proposé par l’auteur. Les relations ainsi esquissées entre analogie, métamorphose et moralisation sont centrales ; on peut regretter que la plupart des contributions, mise à part l’article final de V. Minet-Mahy, abordent ce point sans l’approfondir dans sa complexité.

6 L’Ovide Moralisé s’inscrit également dans un autre contexte : celui d’une valorisation réflexive des notions d’auteur et d’écriture, dont J. Cerquiglini-Toulet a montré l’importance au 14e siècle. M. Gally, s’attardant sur la fable très suggestive des Piérides concurrentes des Muses, met en lumière l’importance d’une poésie de clerc, morale et philosophique. Elle s’inscrit dans la valorisation de la clergie que connaissent les poètes en moyen français. Deux articles particulièrement intéressants closent le recueil. L’étude de R. Wolf-Bonvin sur le mythe d’Arachné offre des perspectives stimulantes sur les idées de soutillité et de tissage dans l’Ovide Moralisé. Subtile elle aussi, cette analyse élégante oppose le textum ordonnateur de Pallas au désordre du travail d’Arachné. Le travail de V. Minet- Mahy sur le fonctionnement de l’allégorisation est enfin d’une envergure remarquable. Il montre comment s’articulent les discours moraux, médicaux et littéraires de l’Ovide Moralisé dans la dynamique d’interprétation qui est celle de l’allégorie. Dans la

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métamorphose antique, l’essence de l’être et le sens de la fable pouvaient se disperser ; l’allégorisation morale et moderne lui insuffle au contraire une nouvelle cohérence, faisant passer, selon une formule à retenir, « du cercle vicieux de la métamorphose à la ligne ascensionnelle de la translatio. »

Nouvelles études sur l’Ovide Moralisé, éd. Marylène Possamaï-Perez

Cahiers de recherches médiévales et humanistes , 2009 | 2009

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