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LA VOUIVRE - LA FIN DU MONDE

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Academic year: 2022

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LA VOUIVRE - LA FIN DU MONDE

Numéro 8 Année : 1998

Qu'il s'agisse de confronter effondrements cosmique et individuel, de s'interroger sur des attentes et vécus apocalyptiques ou encore de réflechir à la mort, la perte, la souffrance, la renaissance et la transformation, les auteurs, tous intéressés à un titre ou à un autre par la pensée de C.G. Jung, nous livrent des réflexions dont la richesse est à la mesure de la diversité de leurs approches.

Ici, l'analyste côtoie le physicien, le théologien, le philologue, l'historien ou encore le mathématicien: entre eux, des dialogues s'amorcent, des divergences surgissent, des contrastes apparaissent qui témoignent d'une pensée vivante et invitent le lecteur à une réflexion personnelle.

Christine Maillard

La fin des mondes divins, de Schiller à Jung James Hillman

Futurologie Clairette Karakash

Prédictions de catastrophe et fin des temps Reinhard Klesse

Du Big Bang au Big Crunch

Justin Favrod et Jean-Daniel Morerod

Les Terreurs de l'an mil: une angoisse d'intellectuels devenue mythe historique Claire Colliard

Contribution à une clinique de la fin du monde

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Alain Lenoir

Un loup-garou chez le psychanalyste: la fin du monde Bernard Sartorius

Mythes de transformation François Badoud

Amplification: faim des fins?

168 pages, illustré

ÉDITORIAL

Il est des lieux dont la modeste apparence ne doit pas faire sousestimer l’importance. Ainsi le mundus sis au centre de Rome, qui

n’est guère qu’une fosse carrée à deux niveaux, recouverte de terre.

Les parties inférieure et supérieure de cet antique lieu de culte creusé par Romulus lui-même reliaient les enfers aux cieux et à notre monde. Emmenés par Romulus qui y avait déposé les fruits du sol, les premiers habitants de Rome y jetèrent chacun une poignée de leur terre d’origine. Selon Plutarque et Festus, on procédait trois fois l’an à la réouverture cérémonielle de la fosse.

Ces trois jours étaient néfastes, car dans la mesure où les morts revenaient des enfers, le chaos s’installait sur terre. Mais ils

permettaient également de reprendre contact avec la fécondité et la fertilité de la terre, ce dont témoigne l’autre nom du mundus: puits de Cérès.

Cette cérémonie évoquant simultanément la crainte de la fin du monde et l’espoir ou la conviction de son possible renouvellement par la répétition des actes fondateurs faisait partie du matériel préparatoire retenu par Ernesto De Martino en vue de la rédaction d’un vaste ouvrage. La mort interrompit l’oeuvre de l’historien des religions italien, mais ses notes de travail, réunies par sa

collaboratrice Clara Gallini, ont été publiées en 1977

1

: Le volume compte plus de sept cent pages et s’intitule, de manière évocatrice,

«La fin du monde». Le thème du rituel, qui interrompt le cours linéaire et implacable du temps de l’histoire et qui exprime

symboliquement, condense et dépasse le chaos en faisant éprouver

aux participants leur inscription dans un temps mythique, était cher

à De Martino. Il considérait que la participation à de tels rituels

permettait de rassurer nombre d’individus voués à une existence

précaire et aléatoire. En offrant un moment de retrouvailles avec le

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©http://www.la-­‐vouivre.ch/index.php?id=numeros&number=3     3   temps mythique, le rituel compense la précarité de notre existence à

la merci de l’imprévisible histoire. Il permet de sentir que le chaos contient en lui la fécondité du renouveau.

Bien qu’à l’état d’ébauche, ce recueil est d’une grande richesse et il a contribué à notre décision de consacrer ce numéro de la Vouivre à un thème qui, – changement de millénaire oblige – ne manquera pas de susciter moult réflexions – et publications.

1

De Martino, E. La fine del mondo (a cura di Clara Gallini), Einaudi, Torino, 1977. Pour le Rituel du

mundus, voir pages 212-217.

La Vouivre vol. 8/1998

De Martino voulait traiter de «la question des apocalypses culturelles et (de) leur différenciation des apocalypses

psychopathologiques». Notre désir est de rappeler l’importance du thème de la fin du monde dans le questionnement plus général de l’homme sur le sens de son existence.

Comme le lecteur le constatera, les auteurs, qu’ils soient analystes ou spécialistes invités, ont abordé le sujet selon leurs tempéraments, leurs formations et leurs intérêts.

Il en résulte que le «monde» dont ils traitent est, tout à tour,

l’univers, le microcosme humain, une disposition momentanée du moi, un certain ordre culturel, un monde de valeurs fondatrices, etc.

Les angles d’attaque du thème sont également divers: la

comparaison différentielle des représentations de la fin du monde avoisine la réflexion sur la nature absolue ou relative de la fin et sur la nature illusoire ou réelle d’une éventuelle renaissance; la mise en rapport des effondrements cosmique et individuel côtoie des

interrogations sur l’existence d’une continuité entre ce qui meurt et ce qui renaît, sur les modalités d’une transformation fructueuse ou catastrophique, sur les rapport entre temps «historiques» et

«mythiques», etc.

Les résultats de ces réflexions sont également divers, allant de la découverte de nouvelles questions à la ferme défense d’hypothèses, en passant par l’étude quasi phénoménologique et l’amplification stimulante.

Cependant, cette hétérogénéité apparente ne devrait pas désorienter le lecteur. Plusieurs auteurs évoquent explicitement la «fin» comme

«telos», finalité, rappelant ainsi que la question du sens constitue le fil rouge parcourant l’ensemble de ce premier numéro de la Vouivre nouvelle formule.

F. Badoud

La Vouivre vol. 8/1998

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