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N° 693 15 MARS 2010

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 693 15 MARS 2010

L’importance du mouvement de grève le 12 mars dans les collèges et les lycées, le nombre et l’ampleur des manifestations confirment l’exas- pération de nos professions. Les analyses portées par le SNES sur la nature des réformes en cours qui aggravent les conditions de travail, dénaturent tous les métiers et font clairement un tri entre les élèves, sont largement partagées par la profession.

S’ajoutent les propos du ministre du Budget et de la Fonction publique, Éric Woerth, qui se déclare prêt à poursuivre les suppressions d’emplois et qui sape petit à petit les fondements du statut de la fonction publique.

Quant à Luc Chatel, non content de vouloir imposer des réformes bâclées et régressives, il multiplie les effets d’annonces en évitant soi- gneusement de traiter le fond des problèmes.

Après la violence, c’est le remplacement qui a fait l’objet de la com- munication ministérielle : pour suppléer les absences, on embauchera désormais pêle-mêle étudiants, retraités...

À qui fera-t-on croire qu’on répondra ainsi à la demande des parents ? À qui fera-t-on croire que c’est la qualité de la formation des jeunes qui guide le ministre à travers de telles propositions ?

Non content de mettre en œuvre avec entêtement des mesures lar- gement contestées, il s’abstient d’engager les promesses tant de fois annoncées, comme la revalorisation des métiers de l’éducation.

La balle est désormais dans le camp du ministre. Ou bien il prend en compte la mobilisation dans le second degré et remet sur le métier ses décisions contestées, ou bien il fait le choix d’un

LE ROI DU DIALOGUE

D ans un pays démocratique, on pense que les règles du dialogue social, même si elles ne sont pas toutes écrites, sont fondées sur une capacité d’écoute de la part de nos dirigeants, que d’ailleurs ils revendiquent. Depuis deux ans, ils en ont même fait une « méthode de gouvernement ».

Nous avons, à l’Éducation nationale, la chance d’avoir pour ministre le porte- parole du gouvernement, « spécialiste en communication ».

Naïvement, sans doute, les responsables nationaux de l’intersyndicale du second degré avaient demandé à le

rencontrer à l’issue de la manifestation de la région parisienne de ce 12 mars. La réponse tarda… puis enfin le ministère annonça que la délégation serait reçue. Effectivement deux

ON CONTINUE

Suite page 2

APRÈS LE 12

ACTUALITÉ 2

ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA SÉCURITÉ

FONCTION PUBLIQUE

CETTE SEMAINE 3

BILAN DU 12 MARS ET SUITE

RENTREE 2010 4-5

MOBILISATION • CIO

STAGIAIRES • REMPLACEMENTS

• VOIE TECHNOLOGIQUE

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

MUTATIONS

ENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES

AGRÉGÉS CPE

SUR LE TERRAIN 7

CARTE SCOLAIRE

VACATAIRES chefs de bureau avaient été réquisitionnés pour entendre une

profession massivement en grève… Le ministre et son cabinet, les directeurs des différentes directions, avaient sans doute d’autres occupations… à moins qu’ils ne refusent de discuter avec des contradicteurs.

Inutile de préciser que la conversation ne fut même pas engagée. Pendant ce temps, les demandes d’aide sociale explosent, la pauvreté des jeunes augmente et nos

gouvernants persistent dans leur credo de la concurrence de chacun contre tous.

Banal ? Non ! Inadmissible plutôt.

Il est plus qu’urgent d’amplifier la mobilisation, partout, dans tous les établissements, de continuer à se battre pour le respect de nos métiers, de nos élèves…

■Roland Hubert,cosecrétaire général

© Thierry Nectoux

(2)

conflit profond et durable. C’est pourquoi le SNES estime nécessaire de poursuivre et d’amplifier l’action dans les semaines qui viennent, à la fois sur les questions spécifiques au second degré et sur les questions plus larges intégrant les mobilisations du secteur public et du secteur privé.

Le SNES appelle les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orien- tation à s’opposer aux DHG, à s’opposer au dispositif ministériel pour la

« formation des stagiaires » à la rentrée 2010 et au blocage des postes qui en résulte pour les mutations, à neutraliser les conseils pédagogiques, à empêcher tout glissement sur les enseignants des missions des conseillers d’orientation-psychologues.

À l’occasion du 23 mars, journée d’action interprofessionnelle sur l’emploi, la précarité, les salaires et pensions, les retraites, le SNES appelle les personnels à se mettre en grève, en créant les conditions d’une bonne lisibilité des conséquences de la politique gouvernementale sur ces dos- siers dans le second degré.

Dans les jours qui viennent, le SNES décidera à partir des expressions des personnels dans les collèges et les lycées des modalités de nouvelles actions nationales dans le second degré.

■ Frédérique Rolet

Suite de la page 1

APRÈS LE 12

ON CONTINUE

C

’est une préoccupation importante pour un nombre croissant de personnels qui consi- dèrent qu’elle est un obstacle à l’exercice de leur mission. Dans de nombreux cas, ils alertent leur hiérarchie sur la situation de violence endémique qu’ils connaissent... souvent sans être entendus.

Les colloques, rapports et plans s’accumulent...

mais les conditions de travail se dégradent, la charge de travail s’alourdit, les inégalités sociales se creusent en dehors de l’école, l’échec scolaire perdure...

La réponse de L. Chatel est double : matraquage finan- cier des personnels du lycée Chérioux de Vitry par des retraits de salaire dont l’im- portance et la rapidité constituent une véritable provocation, et annonce de la tenue d’états généraux de la sécurité des établisse- ments : répression d’un côté, annonce médiatique de

l’autre. Personne n’est dupe, même si la nomi- nation d’E. Debarbieux, directeur de l’Observa- toire européen de la violence scolaire, chercheur reconnu par l’ensemble de la communauté édu- cative, à la présidence du comité scientifique chargé d’organiser ces états généraux, peut lais- ser espérer que ces derniers ne seront pas que la brillante vitrine d’une politique sécuritaire sans imagination et déjà arrêtée(1).

Le service public d’éducation doit bien entendu assurer la sécurité des élèves, premières victimes de la violence scolaire, et des personnels, mais les réponses exclusivement sécuritaires (sanctuari- sation des établissements, mise en place de por-

tiques de sécurité, de caméras vidéo, équipes mobiles de sécurité...) ne traitent pas le pro- blème sur le fond. Les actes de violence sont rarement liés à des intrusions extérieure, les inci- vilités ne font plus l’objet de recensement alors qu’elles minent la vie dans les établissements au quotidien.

Il faut prendre en compte l’ensemble des causes : difficultés scolaires, sociales, ghettoïsation des quartiers les plus déshérités, polarisation sociale des établissements renforcée par l’assouplisse- ment de la carte scolaire, racisme, xénophobie... Il faut renoncer à la politique édu- cative actuelle qui renforce dans l’école les exclusions et les inégalités, génératrices de phénomènes de violence.

Prévenir et lutter contre la violence en milieu scolaire nécessite une démarche édu- cative dans la durée, assurée par des personnels stables, formés et en nombre suffisant (CPE, CO-Psy, infir- mières, assistantes sociales....), qui aient les moyens de travailler en équipe pluriprofession- nelle. Cela suppose de redonner confiance en eux à des milliers de jeunes pour qui l’école et la société n’offrent pas de perspectives.

Avoir l’assurance que l’ensemble de ces questions sera traité est la condition mise par le SNES à sa participation à ces états généraux.

■ Roland Hubert

1. Le ministère vient de publier au BO du 11 mars une nouvelle circulaire intitulée : Plan de sécurisation des éta- blissements scolaires : actions prioritaires, sur laquelle nous reviendrons dans une prochaine US.

FONCTION PUBLIQUE

CONTRE-OFFENSIVE GOUVERNEMENTALE

L

a contre-offensive a donc été menée la semaine der- nière : déplacement surprise du chef de l’État à Laon, occa- sion d’un discours flatteur à l’égard des fonctionnaires et d’une table ronde associant les usagers « représentés » par une chef d’entreprise, remise le lendemain du rap- port Cornut-Gentille au ministre chargé de la Fonc- tion publique, lequel annonce immédiatement son intention d’en mettre en œuvre les pré- conisations essentielles.

Comment démontrer aux usa- gers que l’administration les accueille bien et traite mieux leurs dossiers, malgré les sup- pressions de postes ?

• En renseignant et en publiant régulièrement des indicateurs statistiques choisis.

• En « encourageant la structuration des usagers des SP en véritables fédérations au maillage serré. (...) À terme une fédération nationale de ces structures doterait les usagers d’un repré- sentant ayant une capacité de dialogue recon- nue et puissante face à l’administration. » ; le rapport ne résout pas la question de la repré- sentativité de ces usagers.

• En mettant en place des dispositifs d’intéres- sement collectif dans la fonction publique.

À la remise du rapport, Eric Woerth adresse immédiatement aux fédérations de la fonction publique un protocole d’accord sur l’intéres- sement.

Cette démarche, la FSU la récuse, parce que porteuse d’effets pervers, de démotivation, et génératrice de tensions entre les person- nels. Plusieurs chercheurs soulignent même le caractère contre-productif de telles disposi- tions.

La RGPP passe mal. La population, convaincue que les réformes ont pour objet essentiel la réduction de l’emploi public, estime majoritairement que

les services publics ont plutôt mal évolué au cours des dernières années.

L’actualité récente a remis sur le devant de la scène la question de la violence dans les établissements du second degré.

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LE MINISTRE GAGNE DU TEMPS Dans le même temps, le ministre gagne du temps et prévoit d’annoncer seulement à la fin du mois de mars le calendrier des négociations urgentes sur la résorption de la précarité et les salaires. Il y ajoutera les retraites.

Pour la défense de leurs revendications, les per- sonnels du second degré doivent se préoccuper de construire des convergences avec les usagers et les autres salariés. L’unité d’action est souvent interrogée par nos collègues, déçus par les expériences récentes. Nous savons dans le même temps que toute faille dans cette unité est immédiatement exploitée par le gouverne- ment. Tout en appelant les personnels à se mobiliser massivement le 23 mars, les militants du SNES proposeront à tous un véritable débat citoyen et y défendront les mandats et orien- tations syndicales. Les actions unitaires seront ainsi plus solides. ■ Anne Féray

© Thierry Nectoux

ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA SÉCURITÉ

POUR QUOI FAIRE ?

© Clément Martin

BILLET D’HUMEUR

Remplacements à Créteil :Le remplacement représente depuis longtemps un casus belli majeur dans notre académie. Luc Chatel a décrété sans rire « une mobilisation générale ». On allait voir ce qu’on allait voir. Or, qu’a-t-on vu ? La nomination d’un « interlo- cuteur » au rectorat alors qu’on a déjà toute une DPE sur le pont, l’augmentation d’un « vivier de remplaçants » qui n’augmente jamais, sans parler de « l’appel aux jeunes retraités » une idée

« géniale » de notre précédent recteur qui avait eu le « succès » que l’on sait. On nous propose aussi des « étudiants qualifiés » alors que ce même recteur avait même recruté des étudiants non qualifiés.

Autre solution magique : affecter un remplaçant sur plusieurs aca- démies. Pour illustrer son propos, le ministre nous cite en boucle l’exemple « d’un remplaçant de maths sans travail à Créteil qui pourrait aller à Paris »... sauf que Créteil souffre d’une pénurie dramatique de remplaçants depuis des mois, et pas seulement en maths. Décidément, ce ministre, qui prétend faire dans « l’in- novation » n’en finit plus de nous resservir ses vieilles rengaines.

L’académie de Créteil poursuit donc ses mobilisations pour l’aider

à changer de disque. Valérie Sultan

(3)

Intersyndicale précarité : le ministère doit passer à l’acte

À l’initiative du SNES et de la CGT, une large intersyndicale éducation réunissant la quasi-totalité des organisations syndicales (à l’exception de FO) vient de s’adresser au ministre de l’Éducation nationale pour lui demander de les réunir sans délai pour que la situation des enseignants, CPE et CO-Psy non titulaires soit mise à plat et que des négociations s’ouvrent pour mettre en place un plan de

titularisation, conformément aux engagements du président de la République qui, interpellé par un enseignant non titulaire sur un plateau de télévision, s’est dit « prêt à envisager leur titularisation progressive pour ne pas les laisser dans une situation de précarité ». Le SNES sera partie prenante de toute action nationale contre la précarité.

L’Italie et la Grèce en grève générale

La principale confédération italienne a appelé le 12 mars à une grève générale de quatre heures dans tout le pays. Les principales revendications avancées : la défense de l’emploi, contre le chômage croissant, les licenciements et la précarité, pour une fiscalité plus juste (restitution immédiate à chaque salarié de 500 euros injustement prélevés) et pour une lutte véritable contre l’évasion fiscale. Dans l’éducation, il s’agit de s’opposer aux réductions de 8 milliards, à une nouvelle suppression de 25 000 postes d’enseignants et de 15 000 ATOS.

De son côté, la Grèce est entièrement paralysée, le jeudi 11 mars, par une nouvelle grève générale : l’ensemble des transports aériens, férroviaires et fluviaux sont arrêtés ; les écoles et les administrations sont fermées ; les hôpitaux et les entreprises du secteur public fonctionnent au ralenti ; les radios et les télévisions ont cessé d’émettre. Des

manifestations ont lieu devant le ministère des Finances et les locaux de l’Union Européenne à Athènes.

Lycée Charles-Péguy, Orléans

Par leur détermination, les personnels du lycée Charles-Péguy, à Orléans, ont obtenu le maintien du poste de philosophie que l’administration voulait supprimer (en plus des cinq emplois de stagiaires et du poste de SVT suite à un départ en retraite).

Après avoir mené de nombreuses actions collectives (boycott du CA, avec le soutien des parents d’élèves, pétitions d’enseignants et de lycéens, lettre au recteur, etc.), et face au blocage de l’administration, ils avaient décidé, par un vote majoritaire à bulletin secret, de ne pas organiser le bac blanc.

Ils répondaient en cela à la consigne syndicale du SNES de ne plus accomplir de tâches non statutaires, pour mieux dénoncer une politique gouvernementale de renoncement à faire réussir tous les élèves.

Au cours de cette action, ils ont engagé un dialogue constructif avec les lycéens pour expliquer les raisons de leur mouvement.

Ils ont condamné le recours disproportionné aux forces de l’ordre contre ces jeunes.

Cette première victoire en appelle d’autres.

L’US N° 693 • 15/03/2010 3

C E T T E S E M A I N E

BILAN DU 12 MARS ET PERSPECTIVES DE SUITE

La mobilisation du 12 dans la grève et les mani- festations ont montré la détermination des per- sonnels dans leur refus des réformes Chatel : budget, réformes du second degré, revalorisa- tion, orientation, conditions de travail, trans- formation de nos métiers, formation des maîtres...

Le ministre continue d’ignorer la mobilisation, minimise fortement les taux de grévistes, et accumule les provocations.

Le SNES appelle à poursuivre, généraliser et amplifier la mobilisation dans les établissements.

L’enjeu est de convaincre encore davantage de collègues, d’entraîner l’ensemble de la pro- fession dans l’action et la revendication d’une autre politique éducative. Il est aussi de gagner la bataille de l’opinion publique.

La lutte, quotidienne et inscrite dans la durée, doit prendre les formes les plus variées et déci- dées collectivement dans les établissements :

• voter CONTRE les DGH dans les conseils d’ad- ministration et faire apparaître les besoins réels permettant d 'assurer tous les enseignements et les dédoublements ;

• neutraliser le conseil pédagogique ;

• refus collectif des heures supplémentaires et des tâches bénévoles ;

• s’opposer au dispositif ministériel pour la forma- tion des stagiaires à la ren- trée 2010, annoncer le refus collectif du tutorat des sta- giaires lauréats des concours et des étudiants de masters dans les condi- tions prévues actuellement en rappelant les exigences du SNES en terme de for- mation des enseignants et CPE ;

• ne pas participer à l’orga- nisation des bacs et brevets

blancs, refuser d’assurer les transferts sur les enseignants des missions dévolues aux CO-Psy et agir pour empêcher des

fermetures de CIO ...

• grèves ;

• rencontres avec les parents ;

• interpellation des élus...

Le SNES appelle à la réussite des actions spécifiques déjà programmées : défense et promotion des enseigne- ments technologiques le 24 mars, journée nationale d’ac- tions académiques le 30 mars pour les CPE, journée d’action des enseignants documentalistes le 31 mars…

Le Bureau national du SNES décidera dans les plus brefs délais des modalités de la poursuite nationale de l’ac- tion et de son articulation avec la journée du 23 et des décisions de l’intersyndicale du second degré.

GRÈVE DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Dans le cadre de la journée interprofessionnelle d’action du 23 mars, l’intersyndicale fonction publique (FSU, CGT, CFDT, Solidaires, UNSA) appelle à la grève pour :

L’arrêt immédiat des suppressions d’emplois, et des créations de postes partout où cela s’avère néces- saire.

La résorption de la précarité dans la Fonction publique.

Des augmentations salariales assises sur la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat intervenues depuis plusieurs années.

Une réforme des retraites prenant en compte l’ensemble des questions, tant pour le Code des pen- sions que pour le régime général, et notamment, le niveau des retraites, l’emploi, le financement, la pénibilité, la réduction des inégalités et visant à l’amélioration pour tous.

Des mesures immédiates pour améliorer les conditions de travail et mettre un terme aux situations de souffrances professionnelles.

Des évolutions ayant pour but l’intérêt général et les besoins de toute la population sur l’en- semble du territoire, ce qui implique le retrait de plusieurs dispositifs contraires à ces principes dans les trois versants de la Fonction publique.

Dans ce cadre le SNES appelle les personnels à se mettre en grève et porter au premier plan de la jour- née d’action interprofessionnelle du 23 mars la plate-forme revendicative de l’intersyndicale second degré, le dossier fonction publique, les retraites.

COMMUNIQUÉ COMMUN CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA, LE 15 FÉVRIER 2010 : Lors du sommet social qui s’est tenu aujourd’hui, le président de la République s’est limité à annon- cer une série de rendez-vous. Les organisations syndicales continuent de manifester leur profonde inquiétude sur l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites.

Le gouvernement n’a apporté aucune réponse concrète sur l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions de travail et les politiques publiques. Il renvoie la question des chômeurs en fin de droits à une concertation avec le secrétaire d’État à l’emploi.

Alors que les organisations syndicales ont récemment dénoncé les atteintes au statut général des fonc- tionnaires, le gouvernement ne dit rien non plus sur le malaise dans la Fonction publique. Au nom de la révision générale des politiques publiques, il supprime des emplois au détriment des missions des services publics.

La dégradation des conditions de travail et de l’emploi touche les salariés du privé comme du public.

Concernant les retraites, avec un projet de loi annoncé dès septembre 2010, le calendrier reste très serré. Les organisations syndicales affirment leur volonté d’agir pour que le débat sur les retraites prenne en compte l’ensemble des questions tant au niveau du privé que du public, notamment le niveau des pensions, l’emploi, le financement, la pénibilité, le code des pensions et la réduction des inégalités.

Les rendez-vous fixés par le président de la République et les négociations avec le patronat doivent être l’occasion d’apporter des solutions favorables aux salariés. La situation économique et sociale nécessite l’intervention convergente des salariés du public comme du privé, des retraités, des privés d’emplois, pour porter avec force leurs attentes et défendre leurs intérêts communs.

C’est pourquoi les organisations syndicales décident d’une mobilisation interprofessionnelle unitaire afin de peser sur ces différents rendez-vous. Elles décident ensemble d’une journée qui donne lieu à des grèves et des manifestations dans tout le pays le 23 mars.

Les organisations syndicales réaffirment que la sortie de crise passe par des mesures en faveur de l’em- ploi, des salaires et pensions, une fiscalité plus juste, des politiques publiques en faveur d’une relance économique respectueuse des impératifs écologiques.

JOURNÉE D’ACTION DU 23 MARS

« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir a tendance à en abuser.

Tout homme va jusqu’à ce qu’il trouve des limites »

MONTESQUIEU

INTERSYNDICALE DU SECOND DEGRÉ :

L’intersyndicale du second degré, réunie dès la fin des manifestations, a réaffirmé sa volonté de poursuivre et d’amplifier le mouvement dans l’unité la plus large possible.

Communiqué de presse du 13 mars :

La forte mobilisation des personnels du second degré dans la grève et les manifestations du 12 mars montre leur détermination dans leur rejet des réformes Chatel en cours : réforme du lycée, réforme de la voie professionnelle aggravée par la généralisation du CCF, réforme du statut régissant les établissements (EPLE), politique budgétaire qui dégrade toujours plus les conditions de travail et d’étude et réduit l’offre de formation, conditions d’accueil des sta- giaires à la rentrée 2010, annonces sur la voie technologique.

La seule réponse du ministre reste le mépris et le refus de tout dialogue, et la multiplication d’annonces provocatrices, comme par exemple sur le remplacement.

L’intersyndicale, très largement majoritaire, appelle les personnels à se réunir dans les éta- blissements et à amplifier la mobilisation.

Elle apporte son total soutien aux actions en cours, et aux décisions de grève qui seront prises par les personnels avec leurs organisations syndicales dès la semaine prochaine.

Elle renouvelle son exigence d’être reçue par le ministère.

Les organisations qui la composent restent en contact très étroit et se réuniront de nou- veau pour envisager les suites.

Paris

10 000

manifestants

Lyon

3 000

manifestants

Limoges

1 000

manifestants Rennes

1 500

manifestants Marseille + de

3 000

manifestants

APRÈS LE 12 : ON CONTINUE !

©Daniel Maunoury ©Daniel Maunoury

©Daniel Maunoury

(4)

Lille

Aux lycées Fénelon de Lille et Chatelet de Douai, l’annonce de la DHG pour la rentrée 2010 a fait l’effet d’une bombe : perte jusqu’à 10 % des moyens pour seulement une classe en moins.

Les conséquences en sont catastrophiques : structure ne permettant pas de respecter les vœux d’orientation et augmentant les effectifs par classe, fortes menaces sur les langues vivantes et anciennes ou la musique, disparition à très court terme de l’enseignement de l’arabe au sein du service public laïque d’éducation...

Le coup porté à ces deux lycées est un nouvel exemple des menaces que font peser la réforme du lycée et la RGPP sur la qualité des

enseignements auxquels ont droit les jeunes de notre région.

Face à cette situation, les enseignants ont très majoritairement entamé un mouvement de grève reconductible au lycée Fénelon dès le lundi 8 mars et au moins jusqu’au vendredi 12 mars, le lycée Chatelet appelant à cinq journées entre le 4 et le 12. Toutes ces grèves ont été largement suivies par les personnels (taux supérieurs à 70 % et atteignant même 90 %). Ceux-ci devraient poursuivre leurs actions après le 12.

Jean Moulin résiste

(Tomblaine, 54)

La détermination des parents et des collègues mobilisés a payé : le matin du 4 mars, une cinquantaine de parents et collègues étaient devant les portes du collège, bloquées par des banderoles, contre la DHG en baisse de 15 heures pour un effectif élèves constant.

Une délégation parents, personnels enseignants et vie scolaire a été reçue par l’inspecteur d’académie auquel nous avons fait part de notre colère, de notre ras-le-bol de voir diminuer les moyens alors que notre charge de travail augmente, que les conditions d’apprentissage se dégradent, en particulier par les classes surchargées. Nous avons demandé, a minima, le rétablissement des 15 heures supprimées.

Les parents et les collègues, dont certains faisaient grève pour la première fois, étaient pleinement satisfaits d'avoir pu ainsi s'exprimer collectivement. Nous n'avons pas (encore ?) récupéré les heures perdues mais, à coup sûr, la solidarité entre collègues, entre parents et enseignants a encore fait un grand pas.

P

artout les établissements refusent les condi- tions désastreuses de la rentrée 2010. Les modalités d’action sont multiples : votes contre les DHG et dépôts de motions, occupations, blocages avec les parents, assemblées géné- rales, interpellations des élus, grève...

Les collèges cévenols (Montpellier) sont blo- qués avec le soutien des parents d’élèves (Saint- Etienne Vallée Française, du Collet à Dèze...).

Occupation de la cour du collège Joachim du Bellay à Loudun (Poitiers) face aux remplace- ments non assurés en technologie et docu- mentation, un poste de TZR d’histoire-géogra- phie est sauvé.

À Sotteville-les-Rouen, le collège Émile-Zola se mobilise contre la perte de 50 heures d’ensei- gnements pour une baisse de 30 élèves.

À Montbéliard, le lycée le Grand Chénois refuse la perte de 39 heures et de deux postes alors que les effectifs augmentent dans cet établis-

L

a motivation et la mobilisation des ensei- gnants et des parents n’ont en rien été alté- rées par la période des vacances scolaires.

Les actions ont repris et se sont amplifiées dans les trois départements de l’académie. Un véri- table plan d’urgence pour l’éducation est plus que jamais nécessaire face à l’amplification des inégalités entre les publics scolaires.

Dans les collèges

Jeudi 11 mars, école déserte au collège Jean- Baptiste Clément de Dugny (93), les parents n’ont pas envoyé leurs enfants et aucun cours n’a été assuré ; à Montreuil rassemblement le 12 mars devant la mairie avant de se rendre à la manifestation parisienne ; au collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny (93), la mobilisation a

payé. Après deux semaines de lutte, les ensei- gnants du collège, avec le soutien des parents d’élèves, de la FCPE et du maire, ont obtenu un deuxième poste de CPE et un assistant d’éducation.

Dans les lycées

La réforme des lycées (concentration des pou- voirs des chefs d’établissement, mise en place de nouvelles hiérarchies divisant le personnel), les suppressions de postes et les classes sur- chargées cristallisent les mécontentements.

Dans plusieurs lycées des motions ont été votées aux CA de préparation de rentrée (lycée Romain Rolland d’Ivry-sur-Seine [94]).

Mobilisation au lycée Jacques Brel de La Cour- neuve contre les suppressions de poste. ■

sement qui compte de nombreux boursiers.

Les parents d’élèves participent au blocage du collège Victor-Hugo de Carmaux (Toulouse).

Au collège d’Ussel (Limoges), le CA rejette la DHG, un élu local s’exclame : « Ça suffit, ces coupes sombres !... ».

Le CA du lycée Couffignal (Strasbourg) demande l’abandon de la réforme Chatel du lycée.

À Rennes, le SNES lance une nuit des lycées.

La liste des actions ne cesse de s’allonger. ■

I

mages : IPR ratatinés sur leurs sièges devant une centaine de collègues debout pour une déclaration, ou remontant une haie d’hon- neur en pleine récréation, ou contraints de quitter la salle de réunion faute de public : les demi-journées banalisées sur la réforme des lycées ont soudé les colllègues, redynamisé les sections d’établissement, donné envie d’en découdre.

Chaîne humaine au lycée Artaud, manifesta- tion « des lumières », flambeaux, pétards, fumigènes et fusées le 4 mars au soir en plein mistral, « banquet républicain » au soleil devant le collège Izzo. Bien couvertes par la

presse, des actions variées ont maintenu la dynamique et fait monter la pression pour la grève du 12.

Tracts aux abords des établissements, confé- rences de presse, AG d’établissements et de secteurs, réunions avec les parents, demandes d’audience à l’IA et au rectorat en rafale, non- quorum en CA et DHG refusées.

Et décisions de grèves dans des LP et dans des collèges, majoritaires, contre les DHG décharnées : collèges Manet, Puget, L’Es- taque, Vieux Port...

Les collègues sont présents, créatifs et com- battifs, ils sont prêts. ■

Créteil

Montpellier, Poitiers, Rouen...

Académies : partout des mobilisations

RENTRÉE 2010, RÉFORMES CHATEL, FORMATION DES M

Les effets d’annonce et les déclarations médiatisées du ministre de l’Education nationale ne bernent plus grand monde. Dans les collèges, les lycées, les IUFM et les CIO, les personnels constatent avec colère et amertume les effets dévastateurs des suppressions de postes et des réformes. Désengagement de l’Etat, réduction drastique du nombre de CIO dégradation des conditions d’enseignement et des

©DR

©DR

La rentrée 2010 se prépare en ce moment dans les établis- sements sur fond de réduction de l’emploi public et de renvoi au local au nom d’une autonomie parée de toutes les vertus.

Mais les artifices de la communication ministérielle ne suffi- sent plus à masquer aux yeux de tous les conséquences des réformes engagées, dont chacun voit aujourd’hui la traduc- tion concrète dans les établissements. Ce sont à la fois la qualité de l’enseignement et le sens de nos métiers qui sont remis en cause.

Dotations horaires insuffisantes, taux H/E majoritairement en baisse, notamment en collège où la remontée démographique est ignorée, abandon de la politique de l’éducation prioritaire, nouvelle augmentation du volume des heures supplémentaires, suppres- sions de postes, se conjuguent avec la perspective de mise en œuvre de la réforme du lycée et de démantèlement de la forma- tion des lauréats aux concours.

La réforme des lycéesmontre son vrai visage avec la mise en concurrence des disciplines, des personnels et des établissements, une déréglementation accrue avec la flexibilisation des services et des horaires d’enseignement... Ainsi par exemple, certains rec- teurs n’hésitent pas à dire, au nom d’une gestion « souple » des

volumes horaires, que les deux heures d’aide personnalisée ne s’im- poseraient pas à tous les élèves, les réservant aux seuls élèves en difficulté... et l’implantation des enseignements d’exploration se fait dans la plus grande improvisation au mépris d’une formation équilibrée pour chaque élève et sur le territoire.

En collège, le travail se déroulera encore presque systématique- ment en classe entière, face à des effectifs pléthoriques, y compris en langues vivantes. L’aide aux élèves, d’autant plus difficile dans ce contexte, est marquée par une individualisation forcenée avec les PPRE.

S’agissant de l’année de stage des lauréats aux concours, le ministre laisse toute liberté aux rectorats, voire aux chefs d’éta- blissement, de mettre en place son organisation après en avoir généré la casse par le choix de supprimer la totalité des emplois de stagiaires, d’affecter ces derniers sur les mêmes emplois que les titulaires et de leur donner un service entre 12 et 18 heures.

Les conséquences de ces choix pour les personnels sont nombreuses :

dégradation des mutations ;

dégradation des conditions de service par exemple par la créa- tion de postes en complément de service ;

augmentation du nombre de mesures de carte scolaire ;

augmentation du nombre d’heures supplémentaires.

Dans les établissements, la mise en œuvre des consignes ministérielles, relayées par le SNPDEN, de ne pas soumettre au vote la DHG se traduit par des atteintes à la démocratie et au res- pect du CA, mais les collègues ne s’y trompent pas et inter- viennent pour dénoncer cette situation et exiger d’autres choix.

Dans les académies où les CA ont été réunis, les DHG sont majo- ritairement repoussées, des motions dénonçant la pénurie de moyens, les régressions dans la qualité de l’enseignement, la casse de la formation des maîtres, la mise en concurrence des établissements et l’accompagnement personnalisé « poudre aux yeux », la transformation radicale de la conception de l’orien- tation et des missions des CO-Psy, conséquences de la réforme Chatel, sont adoptées. Le refus des heures supplémentaires est organisé, et la contestation de ces réformes s’organise sous des formes variées : grèves locales, boycotts d’examens blancs, neu- tralisation du conseil pédagogique par boycott ou investissement massif, manifestation de rue, blocage d’établissements, infor- mation de l’opinion publique et notamment des parents d’élèves sur l’ampleur des régressions en cours... ■ Fabienne Bellin

T OUTES LES INFORMATIONS SUR

snes.edu

http://www.snes.edu/- Des-nouvelles-des- etablissements-.html

Aix-Marseille

(5)

Versailles

Collège Bartholdi à Boulogne :coup de tonnerre à la veille des vacances, après le CA, le conseil général notifie un redécoupage de la carte scolaire de la ville, qui fait perdre 28 élèves de Sixième et une division à Landowski, et 18 élèves de Sixième et une division à Bartholdi. Résultat pour ce dernier collège : 6 suppressions de postes et un H/E en baisse sensible ! Les trois associations de parents diffusent un tract. Mardi 9 mars, 100 % des collègues sont en grève : du jamais vu ! Le refus des HSA imposé s’organise.

http://fcpebb.canalblog.com/archive... Le collège est pavoisé.

Collège Van-Gogh à Clichy :en grève reconductible depuis le mardi 9 mars pour obtenir une division de Troisième supplémentaire, les collègues, las qu’on leur dise de multiplier des projets financés par le Conseil Général en plus de leur service, réclament « des heures pour enseigner, pas pour bricoler ! »

Amiens : revalorisation des contractuels

Le SNES a obtenu l’ouverture de négociations académiques sur la

rémunération des contractuels de catégorie 2 dans l’académie d’Amiens. À la suite d’une première session de discussion, des reclassements ont été obtenus pour les contractuels conseillers d’orientation- psychologues, enseignants en CDI et enseignants justifiant de plus de 3 ans de service continu. Cela va conduire à des progressions de salaires de plus de 5 % pour les deux tiers de ces collègues. Une nouvelle session de négociation est d’ores et déjà programmée d’ici septembre prochain.

L’US N° 693 • 15/03/2010 5

C

’est peu de dire que le remplacement des professeurs absents se dégrade. Les 3 000 emplois de remplacement supprimés à la ren- trée 2009, l’insuffisance de recrutement aux différents concours du second degré, l’affecta- tion massive des TZR sur des postes à l’année, sont les véritables causes de cette dégradation.

Face à une situation qu’il a lui-même provo- quée, le ministre en est réduit à des propositions sans le moindre souci pédagogique qui ne sont que des expédients, ne règlent rien au fond et ne peuvent que conduire à une détérioration de la qualité de formation des jeunes.

Ainsi, le ministre envisage de faire appel à des étudiants sans formation professionnelle, sans expérience et lâchés ainsi dans des classes du jour au lendemain, sans aide, sans conseil : un véritable bizutage dont l’étudiant et ses élèves seront les victimes.

L’autre « bonne idée » de notre ministre est de faire appel à des retraités. Alors que La France

compte 2 millions de chômeurs et que le nombre de places au concours est insuffisant pour couvrir les postes restants après les sup- pressions massives de postes, une telle pers- pective est une vraie provocation.

Enfin, stigmatiser les TZR(1)en laissant entendre qu’ils passent une partie importante de leur temps à ne rien faire, ne peut qu’indigner les titulaires remplaçants qui sont utilisés dans des conditions indignes, qui sont mal indemnisés et mal remboursés de leurs frais de déplacements, et qui assurent, entre leurs remplacements, une activité pédagogique à plein temps dans leur établissement de rattachement (soutien, dédou- blements de classe...).

Faire semblant de prendre à bras-le-corps un problème en mettant en place des solutions qui n’en sont pas devient la stratégie constante de ce ministère sur l’ensemble des dossiers.

Daniel Robin 1. TZR : Titulaire d’une zone de remplacement.

Remplacements

Fermetures des CIO

MAÎTRES, ORIENTATION... MOBILISATIONS EN MARS

remplacements, accroissement des inégalités, formation des enseignants sacrifiée : les raisons d’une forte mobilisation s’imposent.

C’est bien l’avenir du service public de l’éducation nationale et la qualité de l’enseignement qui sont en danger.

E

n réponse au transfert par L’État de com- pétences non financées aux collectivités ter- ritoriales, plusieurs conseils généraux se sont lancés dans un bras de fer avec l’État dont les CIO font les frais.

En effet, les départements assurent actuelle- ment les frais d’investissement, de fonctionne- ment, d’hébergement, de documentation et de déplacements de la moitié des CIO.

Cette situation historique provient de l’inachè- vement du processus d’étatisation engagé depuis les années 70, qui fait coexister une moi- tié de CIO d’État et une moitié de CIO départe- mentaux.

Or le conseil général de Saône et Loire a décidé de manière unilatérale de ne plus prendre en charge financièrement cinq CIO sur les sept du département. Au lieu de faire appliquer la loi et d’engager des discussions avec le département, le rectorat en a profité pour annoncer sa déci- sion de fermer purement et simplement ces services.

Parents et élèves devraient désormais se rendre

dans les deux seuls CIO restants, distants de 60 à 100 km. Si le rectorat ne revient pas sur sa décision, 65 collègues (CO-Psy, DCIO, personnels administratifs) vont se trouver contraints à une mobilité forcée au détriment de leur vie per- sonnelle et de leurs conditions d’exercice.

D’autres conseils généraux ont annoncé leur volonté de faire de même (Cher, Seine-Maritime, Bas-Rhin...). La majorité d’entre eux envisagent une réduction des budgets de 20 % à 30 %.

Au moment où le gouvernement se préoccupe de la qualité du service rendu au public, on peut incontestablement imaginer mieux. À moins que l’objectif ne soit de réduire le nombre de CIO de moitié, comme le préconisaient plu- sieurs rapports, et d’imposer des plateformes multiservices, regroupant tous types de struc- tures, publiques et privées, s’occupant de jeunes ou d’adultes pour l’orientation ou l’insertion.

C’est effectivement le schéma prévu dans la loi sur l’orientation et la formation tout au long de la vie.

Les CIO constituent aujourd’hui le seul réseau public implanté dans tous les dis- tricts scolaires, offrant aux élèves et à leur famille une aide dans l’appro- priation de l’information, des conseils sur leur scolarité et leurs projets d’avenir, des garanties de confiden- tialité, d’objectivité et de fiabilité.

Ceux qui vont en pâtir seront incon- testablement les jeunes des familles les plus modestes.

Ceux qui vont s’en réjouir sont les officines privées qui n’at- tendent que l’ouverture de ce marché lucratif.

Signez et faites signer largement la pétition en ligne : www.snes.edu

Catherine Remermier

L

a « rénovation de la voie technologique » et en particulier des séries STI-STL est lancée par le ministère. Pour les séries STI, STL, une profonde réorganisation des structures serait proposée.

La spécialité « Arts appliqués » deviendrait la série STD2A(sciences et technologie du design et des arts appliqués »). La série STTserait orga- nisée autour de quatre spécialités : innovation technologique et éco-conception, système d’in- formation et numérique, énergie et développe- ment durable, architecture et construction.

La série STLaurait deux spécialités : biotechno- logies, sciences physiques et chimiques appli- quées au laboratoire.

Le ministère a prévu un tableau de correspon- dance entre les anciennes spécialités et les nou- velles. L’organisation des enseignements com- prendrait un tronc commun d’enseignement généraux (LV, français/philosophie, histoire géo- graphie, mathématiques, sciences physiques, EPS), et des enseignements technologiques divi- sés en enseignements transversaux à chaque série et enseignements de spécialités.

En Première, les élèves auraient 17 heures d’en- seignements généraux et 13 heures d’enseigne- ments technologiques, en Terminale 15 heures d’enseignements généraux et 15 heures d’en- seignements technologiques, 2 heures d’ac-

compagnement personnalisé seraient imposées aux élèves(1).

Si le volume des enseignements généraux semble conservé, les enseignements technologiques perdraient environ 25 % de leur horaire.

Les conditions de dédoublement seraient livrées à l’initiative des établissements dans le cadre d’un enveloppement d’environ 17 heures.

Rien n’est précisé sur les programmes, le ministère persistant dans son approche mécanique des réformes du second degré.

Cette « rénovation », par la réduction de l’offre de formation, par la « généralisation » des ensei- gnements, en particulier à travers les troncs com- muns, par la diminution des horaires, risque d’ap- pauvrir les possibilités de formation pour les jeunes au lycée et se traduire par de nombreuses suppressions de postes. Le caractère technolo- gique de ces formations risque d’être effacé.

Le SNES appelle l’ensemble des enseignants à des rassemblements devant les rec- torats le mercredi 24 mars (devant le ministère pour la région parisienne) afin d’obtenir les moyens d’une réforme ambi- tieuse pour la voie technologique.

Thierry Reygades 1. Horaires sur www.snes.edu/STI-STL-dernieres-infor- mations-sur.html

Voie technologique

T

elle qu’envisagée par le MEN, la formation des futurs enseignants et CPE aura des consé- quences catastrophiques touchant l’ensemble du système éducatif. Dans les US précédentes, nous avons fait état de la « note de cadrage » qui renvoie finalement à l’autonomie des rec- teurs, voire des chefs d’établissement, le soin de démêler les fils d’une situation inextricable.

L’affectation à temps plein des lauréats sur les mêmes emplois que les titulaires, l’absence de réelle formation initiale, les bricolages prévus pour le remplacement des stagiaires ou des tuteurs concerneront tout le monde.

En premier lieu, les futurs enseignants et CPE seront les premières victimes du sacrifice de leur formation. Placés dans la situation de devoir assumer immédiatement toutes les dimensions du métier, ils devront y répondre dans l’ur- gence, ce qui les conduira à se tourner vers des recettes et des solutions toutes faites dont cha- cun sait qu’elles n’existent pas. La prise de dis- tance nécessaire à l’analyse de situations sou- vent complexes fera les frais de cette urgence.

C’est donc la conception même de nos métiers qui est menacée.

Ensuite, l’ensemble des personnels risque d’être touché par effet domino. L’affectation des sta- giaires sur des emplois de titulaires entraînera le risque de bloquer le mouvement, notam- ment pendant la phase intra. Le volume horaire des supports stagiaires (18 heures) aura lui aussi des conséquences, en particulier un risque de mesures de carte scolaire ou de compléments de service sur d’autres établissements pour

libérer un nombre d’heures suffisant à l’im- plantation de ces supports.

Enfin, les élèves seront eux aussi les victimes de ces choix. Un enseignant non formé en début d’année, un défilé de remplaçants pas toujours qualifiés (le ministre envisage des étudiants), des absences non remplacées dues aux journées de regroupement des stagiaires, toucheront plus d’un million d’élèves. C’est donc tout un pan du système éducatif qui se trouve fragilisé et menacé.

C’est pourquoi le SNES appelle l’ensemble des personnels à tout faire pour bloquer cette contre-réforme. Il appelle les CA à voter la motion* proposée par le SNES, à annoncer aujourd’hui collectivement le refus d’être conseiller pédagogique dans ces conditions, à expliquer aux parents d’élèves et aux étudiants les raisons de notre refus.

Emmanuel Mercier

* Disponible sur www.snes.edu, agir - recrutement.

Stagiaires

snes.edu

Collège Henri-Barbusse, Vaulx-en-Velin (69)

Il y a un an, le collège brûlait, littéralement.

Reconstruit, doté de moyens

supplémentaires, et donc dans un climat plus serein, cet établissement sensible est parvenu, par le travail de ses équipes pédagogiques, au plus près des élèves en difficulté, à passer de 40 % de réussite au brevet à 80 %. Sanction de la réussite par l’IA : 40 heures supprimées l’an prochain, pour trente élèves en plus. Mobilisation des collègues en intersyndicale (SNES, Sud, CNT), grève à 90 % le 9, blocage du collège, surdité de l’IA : ce jeudi 10, professeurs et parents d’élèves occupent l’établissement: il faut sauver les heures pour sauver les élèves.

©Thierry Nectoux ©DR

(6)

M É T I E R S - C A R R I È R E S

« Ce n’est que pour les faibles d’esprit que l’Histoire a toujours raison »

EUGÈNE IONESCO

Groupes de compétences en LV : aucune obligation

Une circulaire parue au BO spécial du 4 février précise :

« Chaque établissement doit s’attacher à améliorer l’organisation des enseignements de LV : en organisant l’enseignement par groupes de compétences... ».

Or, les groupes de compétences ne sont pas obligatoires.

N’hésitez pas à vous appuyer sur l’article D 312-17 du code de l’éducation : « Les enseignements de LVE peuvent être dispensés en groupes de compétences, indépendamment des classes ou divisions. Les principes de constitution de ces groupes sont adoptés... pour les collèges et les lycées, par le conseil d’administration dans le cadre du projet d’établissement ».

Dans certains établissements des motions sont présentées en CA.

Pour plus d’informations

http://www.snes.edu/Analyse-de-la-circulaire-LV-du-BO.html http://www.snes.edu/-Langues-vivantes,2965-.html

TZR: un jugement favorable

Le tribunal administratif de Nantes a été amené à juger une

« série » de requêtes déposées avec l’appui du SNES. Par jugements du 24 février 2010, il a condamné le rectorat de Nantes au rétablissement à titre définitif de l’établissement de rattachement initial, et ce, pour toute la durée de l’affectation en zone de remplacement, et a enjoint le recteur de régulariser rétroactivement les situations administratives concernées. À la clé, des versements d’ISSR ou de frais de déplacements importants. Ce tribunal reprend une jurisprudence constante en la matière et, pour la première fois, il a confirmé que les affectations à l’année hors de la commune de résidence administrative et de celle de résidence privée ouvrent droit à la prise en charge des frais de déplacements temporaires. Nos élus dénoncent régulièrement la véritable raison de cette confusion : la recherche d’économies budgétaires au détriment de la nécessaire compensation financière des difficultés qu’entraînent les modalités d’exercice particulières de ces enseignants, pourtant garants de la continuité d’un service public d’éducation de qualité.

Représentante syndicale

Thérèse-Marie Cardon, professeur d’arts plastiques de la cité scolaire Dupleix-de-Landrecies dans le département du Nord est aussi représentante CGT de l’établissement. Le 18 novembre 2009, lors du conseil de discipline la concernant, les représentants élus des personnels se sont unanimement opposés à la sanction de déplacement d’office de notre collègue, victime d’une injustice flagrante. Depuis cette date, la mobilisation a été importante dans l’établissement (journée de grève et rassemblement) et au-delà. Cela a sans doute permis de transformer la sanction prévue initialement en quinze jours de suspension sans salaire.

La FSU 59 62 dénonce l’acharnement et l’arbitraire que subit notre collègue de la part de l’administration.

Depuis début mars, les élus nationaux du SNES fournissent un lourd travail de vérification sur le projet de mouvement, s’appuyant notamment sur les fiches syndicales de suivi individuel.

E

n continuité avec le travail de vérification des barèmes effectué dans les CAPA, les élus en CAPN sont attentifs à chaque situation indi- viduelle, dans le respect des règles communes et des vœux et barèmes de chacun.

Les FPMN se sont ouvertes le 9 mars. De très nombreuses erreurs sont rectifiées en com- mission : correction de barèmes faux, rétablis- sement de réintégrations oubliées et mutations supplémentaires ou nouvelles... Par la correction de ces situations erronées, les

commissions améliorent le

« projet » de l’administration que le ministère avait décidé de diffuser de façon anticipée et précipitée, dans l’objectif de passer outre l’avis des instances paritaires issues du suffrage uni- versel direct de la profession.

Par leurs propositions de cor- rection et d’amélioration, les élus nationaux rétablissent ainsi le droit de chacun à muta- tion. Au fur et à mesure du déroulement des commissions, et après les vérifications ultimes effectuées à l’issue de chaque FPMN de discipline, chaque syndiqué est informé de son résultat définitif et fiable. Les barres exactes sont publiées.

C’est bien le travail précis et exhaustif des élus qui garantit à chacun que l’égalité de traite- ment est respectée. L’examen contradictoire lors des commis- sions assure la transparence. C’est ce dont voudrait s’exonérer le ministère.

La phase intra-académique du mouvement s’ouvrira le 19 mars (cf. le n° spécial Intra 2010 joint à cette US). À l’échelon académique, le SNES et ses 1 490 élus dans les CAPA sont résolus à continuer d’exercer le contrôle démocratique pour lequel la profession les a man- datés.

Suivez régulièrement l’évolution de l’actualité des mutations sur le site national www.snes.edu, espace « Mutations ».

Christophe Barbillat, emploi@snes.edu

L

a CAPN d’avancement d’échelon s’est réunie du 23 au 25 février. Les élus du SNES ont vérifié toutes les situations pour lesquelles ils avaient des éléments. Seule la fiche syndicale accompagnée des copies nécessaires nous per- met de véritablement contrôler les informa- tions fournies par l’administration pour les faire corriger le cas échéant. Nous poursuivons nos interventions après la CAPN à partir des réac- tions qui nous parviennent. Comme les années précédentes, le ministère effectue un contrôle a posteriori de l’ASA pour tous les promus, y compris ceux qui l’ont été de manière auto- matique et à l’ancienneté début février*.

NOTATION PÉDAGOGIQUE

Notre action collective a conduit le ministère à prendre en compte les recours qui lui ont été adressés. Les inspections de 2008-2009 non considérées initialement et les oublis ou erreurs que nous avions repérés ont ainsi été corrigés.

Par contre, il a continué à refuser de traiter les

retards d’inspections dans le cadre de la note 2009. L’inspection générale s’est cependant engagée à examiner toutes les notes pédago- giques liées à des inspections trop anciennes d’ici la fin de l’année scolaire pour fixer la note de l’année prochaine.

L’étude des notes pédagogiques dans les dis- ciplines qui ont été ajustées a montré qu’au final très peu de collègues sont notés en dehors la grille. C’est à mettre à notre acquis. L’étude menée sur les promouvables des autres disci- plines a révélé parfois un nombre considérable de collègues notés sous la grille, comme en STI jusqu’au huitième échelon. On peut donc s’at- tendre à ce que les notes de ces collègues soient modifiées pour l’année prochaine. Nous res- tons très attentifs sur ce dossier et sur les critères utilisés pour transformer les notes.

Didier Pihoué, agreges@snes.edu

* Des compléments et les barres 2009-2010 à http://www.snes.edu/AGREGES-CAPN-d-avancement- d.html

Le SNES a rencontré la DGESCO et l’inspection générale EVS.

L

e déficit de recrutements, le nouveau concours dont le SNES demande la réécriture, la question du décrochage salarial, la formation et la situation des stagiaires, la dégradation des conditions de travail ont été abordées.

Des réponses très inquiétantes et de grandes impasses traduisent une méconnaissance du métier de la part de la DGESCO. J.-M. Blanquer a consacré quelques minutes à la délégation du SNES et a qualifié la profession de « potentiel sclérosé », bloquée dans son refus d’appartenir à l’équipe de direction. Il a donné rendez-vous pour une discussion prochaine sur ce thème.

Le SNES a contesté cette assimilation à l’équipe de direction, rappelé la spécificité de la place du CPE dans l’établissement et dans la relation à l’élève. Sur les postes et leur implantation, la DGESCO a reconnu avoir une vision peu précise, ce que prouvent les récents propos de L. Cha- tel. L’inquiétude du SNES face à l’absence de cadrage des masters a été rappelée ainsi que le risque d’isolement des stagiaires.

Les IG ont affirmé leur volonté de « fortifier l’identité professionnelle du CPE en le posi- tionnant dans l’espace de l’établissement ». Un protocole d’inspection est en cours d’écriture mais peu d’éléments ont été donnés. Il repo- serait sur quatre capacités principales (*). Le SNES s’est opposé d’emblée à la cinquième qui concernerait les « missions déléguées ». La délé- gation a critiqué l’absence récurrente de réfé- rence au travail des CPE en direction des élèves et avec les équipes pédagogiques. Elle a contesté la réduction de la vie scolaire à un ser- vice. À l’heure où l’évaluation chiffrée n’est plus la norme dans la fonction publique, l’objectif de ce protocole reste à interroger. Le SNES appelle les CPE à la vigilance et à se mobiliser pour réaf- firmer leur identité professionnelle.

Valérie Héraut (*) « Le CPE est capable d’assumer le pilotage du service de vie scolaire ; de conseiller, dans le domaine de la politique éducative, la direction et l’ensemble de la communauté éducative... ; d’assurer, avec les autres personnels, le res- pect des règles de vie et de droit... ; de contribuer à la conti- nuité, à la cohérence et à la pertinence éducatives au sein de l’établissement. »

En collège, les difficultés s’accumulent et les repères changent

L

a liste s’allonge : nouveaux programmes des quatre niveaux entrant en application simul- tanément avec des changements importants parfois déroutants (entrées notionnelles fon- damentales remplacées par des thématiques en arts plastiques ; travail par domaines de com- pétences et arrêt de la pratique instrumentale en éducation musicale) ; items des livrets de com- pétences qui interrogent sur le sens du métier et la formation des élèves ; mise en œuvre de l’histoire des arts et son lot

d’injonctions parfois inap- plicables (50 % des program- mes, articulation avec les programmes d’histoire, sur- croît de travail pour d’éven- tuels projets interdisci- plinaires, absence de concertation dans les ser- vices) ; épreuve au brevet mettant les collègues en situation de tout devoir inventer avec des modalités d’évaluation inacceptables.

En outre, les heures de cho- rales et de coordination des projets se réduisent. En arts plastiques, les ateliers sont de plus en plus rares.

Le clou du spectacle : un ser-

vice à temps plein pour les professeurs sta- giaires l’an prochain, c’est-à-dire dans la plu- part des cas quatre niveaux de classe pour leur première année d’enseignement.

En lycée, l’enseignement d’exploration de 1 h 30, dont les contenus se rapprochent de ceux d’un atelier, ne compensera pas la dispa- rition de l’enseignement de détermination de 3 heures, tant en termes de postes qu’en terme de vivier pour la série L-Arts.

Résultat : devant l’empilement des tâches nou- velles, les injonctions problématiques voire contradictoires et le renvoi constant à l’autonomie assorti d’une diminution de moyens, beaucoup de collègues craquent et ont l’impression de ne plus trouver sens à leur métier.

Il est urgent que la profession refuse l’inacceptable, se fédère, et reprenne la main sur son métier. Les enseignants ont droit au respect de leur profession- nalité. Ces exigences sont au cœur de l’action du SNES et de son appel à se mobiliser contre les réformes Chatel et pour une autre politique éducative.

Sandrine Charrier, Françoise Ordureau ens.artistiques@snes.edu

VERS L’ABANDON ?

CPE

PROFESSION SOUS PRESSION

ARTS PLASTIQUES ET ÉDUCATION MUSICALE

NOTATION ET

AVANCEMENT D’ÉCHELON

AGRÉGÉS

Le 5 mai, colloque à Paris

Les CPE : au cœur de l’action éducative pour la réussite des élèves, suivi d’un rassemblement au ministère

snes.edu snes.edu

MUTATIONS

VOS ÉLUS AU TRAVAIL

© DR © DR

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Courrier à Chatel sur les vacataires à http://www.snes.edu/-Non-titulaire-.html rubrique « actualités »

Collège : livret de compétences du socle commun

La lettre-pétition signifiant au ministre notre refus de nous prêter à la mascarade d’évaluation de nos élèves que représente l’attestation de maîtrise du socle commun en fin de Troisième est signable en ligne (http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=16).

Elle concerne tout le monde, que l’on exerce en collège ou en lycée, que l’administration impose ou non de renseigner l’attestation de maîtrise du socle dès cette année.

Dans de nombreux établissements, cette pétition est actuellement en cours de signature en version papier, ce qui permet d’y mener un débat collectif. N’oubliez pas de nous faire parvenir le document dès que la campagne de signature sera terminée.

(Secteur collège du SNES, 46 avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13)

L’US N° 693 • 15/03/2010 7

S U R L E T E R R A I N

C

e collège d’une capacité de 900 élèves n’en accueille maintenant que 560. Sa population à l’image du quartier est très hétérogène. Les élèves du Ballet national de Marseille, les gym- nastes du pôle France (recrutés dans toute la France et hébergés dans des familles d’accueil), les élèves résidant dans des résidences de stan- ding, et les élèves provenant de cités connais- sant un niveau de pauvreté élevé devraient s’y côtoyer. Pourtant, bien qu’il se construise des résidences de standing, les effectifs du collège baissent.

Malgré nos sections attractives (classe bilingue, euro) nous sommes confrontés à une double concurrence dans un périmètre géographique relativement étroit : deux cités scolaires col- lège/lycée, deux autres collèges publics avec une population scolaire moins défavorisée et deux collèges privés. La concurrence entre éta- blissements est donc très forte. Si avant l’assou- plissement de la carte scolaire, la demande de dérogations pour éviter le collège existait, elle pouvait être endiguée. C’est ce qui se faisait avec l’appui de l’IA. Les élèves, une fois inscrits, se

retrouvaient satisfaits du fait d’un fort investis- sement de l’équipe enseignante qui a su mettre en place des options pédagogiques propres à maintenir une mixité sociale harmonieuse.

Avec l’assouplissement de la carte scolaire cet équilibre fragile a été brutalement rompu. L’IA, contraint d’accepter les demandes de déro- gations, a ouvert les vannes. À la rentrée 2008, nous avons constaté une modification dans la composition sociologique des classes et nous avons été confrontés à des situations de violence alors jamais connues, d’autant que les moyens octroyés étaient insuffisants pour répondre à la situation. À la rentrée 2009, nous avions 80 demandes de dérogations en Sixième pour une population attendue de 150, dont 56 ont été accordées. Au total, sur tous les

niveaux, il manquait 120 élèves à la rentrée.

Sur un document d’analyse des dérogations faisant apparaître un coefficient d’attracti- vité/répulsivité, notre collège avec – 58 %, pré- sente le taux de répulsivité le plus important.

Ainsi la population scolaire d’élèves défavorisés continue à croître (+ 2,4 %) alors que celle d’élèves favorisés diminue (– 2,7 %). Pour autant, l’administration, qui se dit inquiète de la situa- tion du collège, continue à classer celui-ci dans une typologie d’établissements favorisés et donne un H/E(1)de 1,14 pour la rentrée 2010, fer- mant quatre divisions et provoquant la colère des parents et des personnels.

L’équipe enseignante, soudée autour d'une section syndicale dynamique, a construit des actions en direction du conseil général et de l’IA.

Auprès du CG, nous avons obtenu l’engage- ment d’une révision de la sectorisation, des moyens pour sécuriser l’établissement et pour financer des projets pédagogiques. Auprès de l’IA, nous avons réclamé une rallonge de la DGH pour la porter au niveau d’établissements de même composition sociologique.

À ce jour, les réponses sont trop insuffisantes et, avec les parents d’élèves qui nous sou- tiennent, nous poursuivons l’action. Après un pique-nique revendicatif devant le collège, nous organiserons une marche de la colère dans le quartier. ■Michèle Potoudis (1) H/E : heure d’enseignement par élève.

« Le savoir est de beaucoup la portion la plus considérable du bonheur »

SOPHOCLE

QUEL BILAN ?

CARTE SCOLAIRE

CAMPAGNE 2010 : J’ADHÈRE !

Fondée en 1998, ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) est un mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action et une force de proposition. L’association, dont la FSU et le SNES sont membres fondateurs, vise à la reconquête des espaces perdus par la démocratie au profit de la sphère financière avec une méthode, la

construction de convergences entre mouvements sociaux, en particulier au sein du mouvement altermondialiste. Pour renforcer cet outil, adhérez ou renouvelez votre cotisation à ATTAC France sans tarder ! www.france.attac.org

Le SNES revendique une carte scolaire améliorée qui à la fois garantisse à tout élève de pou- voir être inscrit dans l’établisse- ment le plus proche de son domi- cile et, dans un contexte d’aggravation de la polarisation sociale des territoires, assure une véritable mixité sociale.

Depuis la rentrée 2007, le gouvernement a fait le choix d’assouplir la carte scolaire au prétexte de « renforcer l’égalité des chances entre les élèves » et

« la diversité sociale dans les établissements ». Situé aux portes des calanques de Marseille, le collège du Roy-d’Espagne en souffre.

C

omme chaque année, le SNES-FSU est engagé dans la semaine d’éducation contre le racisme, toujours située autour de la date du 21 mars (journée mondiale de lutte contre le racisme).

Le matériel à disposition des collègues et des élèves se compose donc cette année de :

l’affiche des semaines d’éducation contre le racisme ;

un dépliant d’information sur le sens et le contenu de l’initiative ;

un numéro spécial de Courrier international destiné aux 10-14 ans ;

un numéro spécial de Courrier international destiné aux 15-18 ans.

Un stock de ce matériel est disponible au siège du SNES-FSU pour toutes celles et tous ceux qui souhaiteraient l’utiliser avec leur classe.

Vous pouvez en commander en écrivant à droits.libertes

@snes.eduou en téléphonant au 01 40 63 29 11.

Sur le site de la semaine contre le racisme, vous trouverez d’autres documents téléchargeables www.semaines educationcontreleracisme.orgPhilippe Castel

E

n son temps, en réponse au médiateur de la République qui le saisissait sur l’usage dévoyé de la vacation pour en demander la fin, le ministre Darcos s’était contenté de s’engager à verser l’ISOE aux vacataires – droit qui leur était déjà ouvert mais nié jusque-là dans la pra- tique–, et de réaffirmer dans une note que « leur rémunération doit être versée avec ponctualité et diligence ». L’effet devait être immédiat sauf que depuis, rectorats et ministère n’ont cessé de repousser aux calendes grecques cette obliga- tion. Ainsi, la majorité des académies n’ont pas procédé à son paiement l’année dernière et pré- tendent attendre juin 2010 pour examiner les situations de l’année scolaire en cours et passer à l’acte. De plus, une circulaire ministérielle fait tout pour réduire le champ des agents concer- nés en prétendant qu’un total de 200 heures (limite légale) doit être atteint pour une durée minimale d’un trimestre de services. Un vacataire ayant effectué 199 heures serait ainsi écarté ! Le SNES n’est pas dupe de ces manœuvres gros- sières qui n’ont rien de réglementaire : non seu-

lement le décret concernant l’ISOE précise bien que le versement de cette dernière est men- sualisé mais aussi qu’il n’y a pas de durée mini- male de services requise. Ainsi, quelle que soit la quotité de services, ce sont 99,43 euros que devrait percevoir un vacataire exerçant un mois.

Dans un courrier adressé à Luc Chatel, le SNES, le SNEP et le SNUEP ont demandé la régularisa- tion des situations. Ils ont également rappelé au ministre l’usage illégal et dévoyé que constitue le recours à la vacation sur des besoins perma- nents d’éducation, le non-respect de jurispru- dences du Conseil d’État tandis que désormais dans plusieurs académies les vacataires consti- tuent les trois quarts des agents non-titulaires : ces agents devraient au minimum être contrac- tuels. Ils lui ont demandé de contraindre les rec- teurs à cesser l’usage illégal de la vacation dès la rentrée 2010. ■Vincent Lombard

snes.edu

VACATAIRES

PROMESSES NON TENUES

© DR ©Daniel Maunoury

ÉDUCATION CONTRE LE RACISME

CAMPAGNE 2010

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