HAL Id: jpa-00245663
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Submitted on 1 Jan 1987
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Détermination de la distribution des contraintes dans un matériau oxydé par une méthode de la courbure
J.G. Zhao, A.M. Huntz
To cite this version:
J.G. Zhao, A.M. Huntz. Détermination de la distribution des contraintes dans un matériau oxydé par
une méthode de la courbure. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP,
1987, 22 (10), pp.1145-1157. �10.1051/rphysap:0198700220100114500�. �jpa-00245663�
Détermination de la distribution des contraintes dans
unmatériau oxydé
par
uneméthode de la courbure
J. G. Zhao et A. M. Huntz
Laboratoire de Métallurgie Structurale, ISMA CNRS LIA 1107, Université Paris Sud, 91405 Orsay Cedex,
France
(Reçu
le 6 janvier 1987, révisé le 7juillet
1987, accepté le 9juillet 1987)
Résumé. 2014 Pour déterminer les contraintes dues à
l’oxydation
d’un matériau, une nouvelle méthode decourbure a été mise au
point.
Elle consiste à mesurer l’évolution de la courbure d’un échantillon mincepréalablement oxydé
au cours d’abrasions successives de l’une de sesgrandes
faces.Appliquée
au systèmeNiCr-Cr2O3,
elle apermis
de tracer les courbes de distribution des contraintes dans la coucheoxydée
et dans lesubstrat.
Abstract. 2014 A new curvature method was developed for
determining
the stress distribution in an oxidized material. Thistechnique
consists inmeasuring
the evolution of the curvature of apreviously
oxidized thinsample
during
successivesputterings
of one of itslarge
faces. It wasapplied
to theNiCr-Cr2O3
system and allowed to plot the stress distribution curves in both the oxide scale and the substrate.Classification
Physics
Abstracts06.60 - 07.90 - 62.20F - 68.90 - 81.40 - 81.60
Introduction.
Des travaux
antérieurs,
effectués sur lesystème Ni66Cru-Cr203
en vue de déterminer les contraintes résiduelles dues àl’oxydation
du substratmétallique,
ont montré que
l’analyse
des contraintes par diffrac- tion des rayons X auxgrands angles
est trèscomplexe [1, 2].
Eneffet,
il est difficile de faire la part entre les variations des distances interréticulai-res dues aux contraintes et celles
dues,
parexemple,
à des
gradients
de concentrationchimique.
C’estpourquoi
une nouvelle méthode dite de la « cour-bure » a été mise au
point.
Par la mesure de l’évolution de la courbure d’un échantillon
oxydé
en fonction de sonépaisseur résiduelle,
la méthode de courburepermet
de déter-miner la distribution des contraintes internes dans
l’épaisseur
del’échantillon,
c’est-à-dire dans la cou-che
d’oxyde
et dans le substratmétallique.
Cette méthode a été
appliquée,
pour lapremière fois,
ausystème Ni66Cr34-Cr2O3.
1. Présentation de la méthode de la courbure.
Cette méthode a été
développée
àpartir
de laméthode de la
flèche,
mise aupoint
par Flavenot[3]
et utilisée pour déterminer la distribution de contraintes internes dans des
éprouvettes ayant
subiune
opération
degrenaillage.
Leprincipe
de cetteméthode est
rappelé
dans la suite et schématisé dans lafigure
1.1.1 MÉTHODE DE LA FLÈCHE
(Cf. Fig. 1).
-L’éprouvette précontrainte présente
une flèche f.Par un
polissage quelconque,
on enlèveprogressive-
ment les couches
superficielles
contenant lescontraintes résiduelles.
L’éprouvette
se déformepour conserver son
équilibre,
et la flècheprésentée
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198700220100114500
Fig. 1. - Schéma et résultats
d’analyse
de contraintes suréprouvettes
grenaillées,
par la méthode de la « Flèche », d’après J. F. Flavenot[3].
[Schematization
and results of stress analysis on shot peenedsamples by
the arrow method of J. F. Flavenot[3].] ]
par
l’éprouvette
varie donc. Cette variation de la flèche est reliée à la distribution des contraintes résiduelles dansl’épaisseur
de l’échantillon par la formule :où 1 est la distance entre les deux
points d’appui
pourmesurer la
flèche ;
les autres notations sont rassem- blées dans le tableau I.Mais il existe deux difficultés
principales
pour que cette méthode soit utilisée directement dans le casdes contraintes résiduelles
d’oxydation :
1) L’éprouvette précontrainte
paroxydation
neprésente
pas de flèche en raison de lasymétrie
dusystème (la
couched’oxyde
s’est formée sur toutesles surfaces de
l’échantillon) ;
2) L’épaisseur
de la couched’oxyde
est trèsfaible,
de l’ordre dequelques
03BCm engénéral ;
l’enlèvement
progressif
de couchesd’oxyde
est diffi-cile en raison de la
précision
des mesuresexpérimen-
tales.
Malgré
les difficultés d’utilisation de la méthode de la flèche pour caractériser les contraintes internesd’oxydation,
leprincipe
de cette méthode estappli-
ble
après quelques
modifications des formules etconduit à la méthode de la courbure.
1.2 PRINCIPE DE LA MÉTHODE DE LA COUR- BURE. - Par rapport à la méthode de la « flèche », la méthode de la « courbure »
présente
trois différen-ces essentielles :
1) L’épaisseur
del’éprouvette
estprogressivement
réduite par abrasion
mécanique
en conservant tou-jours
une couched’oxyde
sur l’une desgrandes
facesde l’échantillon. Celle-ci
joue
le rôle de source de contraintes.Tableau I. - Notation utilisée dans la méthode de la Courbure.
o- (h)
: Contrainte interne dans la fibre de coteh,
u(x) :
:(0 , h , ho ), x
ou e,après oxydation,
o- (e)
: calculée par le modèle de poutresimple.
Uh (h) :
Contrainte résiduelle existant à la surface del’éprouvette
usinée.U e (e )
: Contrainte résiduelle existant à la surface del’éprouvette
usinéequand
h = e.Cr f : Contrainte normale due à un effort de flexion.
03C3n : Contrainte normale due à une force nor-
male.
Ao- : Modification du niveau de contrainte interne sur la fibre
superficielle
considéréedue à l’abrasion
préliminaire.
01 p (x)
: Contrainte résiduelle due à l’effet depolis-
sage
mécanique.
8 : Profondeur des couches influencées par les contraintes internes de
polissage.
Tp .
8 : Moment de flexion dû aux contraintes depolissage.
ho
:Epaisseur
initiale del’éprouvette.
h :
Epaisseur
résiduelle del’éprouvette.
x :
Repère
deDescartes ;
sert aussi commecote des fibres de l’échantillon
quand
il estplan.
e : Variable de
l’épaisseur
del’éprouvette.
eo : Fibre neutre.
b :
Largeur
del’éprouvette.
e..
:Epaisseur
de la couched’oxyde.
p : Profondeur des couches influencées par les contraintes internes
d’oxydation.
Im
: Moment d’inertie de la section droite du substrat del’éprouvette.
IoX
: Moment d’inertie de la section droite de la couched’oxyde.
p : Force normale au
système.
M : Moment de flexion du
système.
F : Courbure de
l’éprouvette.
Fo
: Courbure del’éprouvette
avantusinage.
Fp
: Courbure de l’échantillon étalon nonoxydé,
due aux contraintes depolissage.
Em
: Module deYoung
du matériau.Eox
: Module deYoung
del’oxyde.
2)
Le rayon de courbure de l’échantillon est mesuré par un micro-contrôleurélectronique (1).
3)
Lesystème
est, enréalité,
un matériau compo- site(oxyde-substrat) ;
l’échantillon étant mince(ho -- 0,5 mm),
desapproximations
faites dans la formule de Flavenot doivent être éliminées.z
(1) Dispositif
Microcontrôle comprenant deux tables àmicrodéplacements perpendiculaires,
reliées à un transla-teur affichant, et un microscope
équipé
d’une caméra vidéo et d’un éclairage annulaire par fibresoptiques,
reliéà un moniteur + écran.
1.2.1 Considérations liées à la
forme
droite del’éprouvette après oxydation
et à la distributionsymétrique
des contraintes internes. - Nous considé-rons que la couche
d’oxyde développée
sur lessurfaces de l’échantillon
joue
un rôle de source decontraintes et la distribution des contraintes internes peut être écrite sous la forme
générale (Fig. 2) :
et
Fig.
2. - Schématisation de la distributionsymétrique
des contraintes internes
d’oxydation
etsignification
dessymboles
03BEox, p,ho.
[Scheme
of thesymmetrical
distribution of the oxidation intemal stresses and illustration of the gox’ p,ho symbols.]
En considérant que le
système oxyde-substrat
secomporte comme une poutre
simple,
c’est-à-dire que la poutre se déforme sous un moment de flexion M constant, nous avons[4] :
En
supposant
que la distribution des contraintes internes estsymétrique,
nous vérifions que lemoment de flexion M est nul et que F =
0, quel
que soit le niveau des contraintes internes.L’éprouvette
se tient sous forme
plane :
c’est le cas del’éprouvette juste après oxydation.
1.2.2
Apparition
de la courbure. - Enrevanche,
sion enlève une couche
d’oxyde
de l’une des deuxsurfaces,
lasymétrie
ne se maintientplus, l’éprou-
vette va se déformer. Plus
l’épaisseur
résiduelle estmince, plus
la courbure de l’échantillon estmarquée.
Si on suit la variation de la courbure F en
diminuant
progressivement l’épaisseur
de l’échantil-lon,
onpeut
atteindre la distribution des contraintes internes par deux méthodes que nous allons mainte- nantprésenter.
2.Relations entre la courbure F et la distribution des contraintes.
2.1 LE MATÉRIAU EST CONSIDÉRÉ COMME HOMO-
GÈNE. - Ce
qui impose Eox ~ Em,
eo =h/2 et 03BEox h,
le calcul est effectué dansl’hypothèse
d’unepoutre en
flexion,
enrespectant
les définitions conventionnelles dessignes
des sollicitations mécani- ques[4] :
puisque
Supposons
maintenant que,lorsque l’épaisseur
résiduelle de l’échantillon est
h,
on enlève unecouche mince
d’épaisseur
dh(dh > 0 )
dans le côtéconcave ; cette couche
subissait,
avant d’être enle-vée,
une contraintesuperficielle 03C3h(h),
donc uneforce normale dP =
Uh (h) . b . dh, et un
momentdM = 03C3h(A)·b·dh·h 2.
Or
soit,
Mais cette valeur n’est pas la contrainte résiduelle
après oxydation.
Eneffet,
l’enlèvement des couchesprécédentes
adéjà
modifié la distribution des contraintes. Pour déterminer les contraintes internesqui
existaient dansl’éprouvette
avantabrasion,
lasomme des modifications des contraintes internes Ao-, dans, cette fibre
considérée,
doit êtreprise
encompte. Nous allons calculer Au.
Plaçons-nous
dans le cas oùl’épaisseur
de l’échan-tillon est e
(h
eho );
une couche de matériaud’épaisseur
de(de > o ), qui
subissait une contraintesuperficielle ue(e),
adéjà
été abrasée. Cette abra-sion a induit un moment de flexion : dM =
U e (e) . b . 2 . de
et une force normale dP =U e (e) . b .
de. La modification des contraintes rési- duelles dans la fibre de côte(e - h )
est(Fig. 3) :
Fig. 3. - Schéma représentant la variation de la distribu- tion des contraintes internes due à l’enlèvement de matière par abrasions successives.
[Scheme showing
the variation of the intemal stress distribution due to the successivesputterings.]
du n
étant une modificationhomogène
des contrain- tes dansl’épaisseur
de l’échantillon :et’
du f,
une modification de distribution linéaire des contraintes due auchangement
de courbure :avec la formule
(6)
on peut écrire :soit
d’où
Donc,
la somme des modifications des contraintes internes à u =J/t d03C3, dans la fibre h,
est d’après
(6)
et(7) :
Pour déterminer les contraintes résiduelles avant
l’opération d’abrasion,
il faut soustraire de la contraintesuperficielle a-h(h)
cette modification 039403C3(cf. Fig. 3).
et comme
F(ho)
= 0 etnous avons finalement :
c’est-à-dire que la contrainte interne dans la fibre
(ho - h), après oxydation,
est déterminée parla . pente
de la courbe F =f (e )
et la surfacehachurée
dans la
figure
4.2.2 MATÉRIAU CONSIDÉRÉ COMME COMPOSITE
(eux =1= Em ).
- Apartir
deséquations
de base(1-3),
nous avons :
Si l’on note G
(h)
=h
h o-(e) . (e - eo) .
b de etQ(h) = F(Em.Im + EoX .1oX ), G (h )
etQ (h )
étantdeux fonctions continues de
h, égales
pour toute valeur de la variableh,
il s’ensuit :Fig.
4. - Schéma montrant les grandeurs à calculer sur lacourbe de variation de la courbure pour déterminer la contrainte en un
point
h avec la formule(9) (matériau homogène
= poutre enflexion).
[Scheme showing
on a curvature variation curve the parameters which have to be calculated fordetermining
the stress at a
depth
husing
the formula(9) (homogeneous material).] ]
Comme
et
nous obtenons
avec
Introduisons la variable réduite :
Les moments d’inertie des sections droites du subs- trat et de
l’oxyde
valent :d’où
avec
C’est-à-dire que la contrainte
résiduelle,
dans ùne fibre de côteh,
est déterminée par la vitesse de variation deF,
la valeur de F en cepoint
et ladistribution
générale
des contraintes internes.Dans ces deux
façons
de considérer lesystème,
nous avons
supposé
que la courbure de l’échantillon est constante(forme circulaire)
et que la contrainteinterne n’est
qu’une
fonction de la cote e des fibres : les forces normales n’interviennent pas sur la défor- mation de l’échantillon. Enréalité,
notresystème
n’est pas exactement dans ce cas :
(dans
le cas d’une poutresimple,
S =0)
et nouseffectuons la correction :
Après
cettecorrection,
on vérifie facilement que les contraintes ainsi calculées obéissent bien aux lois del’équilibre mécanique
relatives aux formes norma-les et au moment de flexion.
2.3 COMPARAISON DES DEUX FORMULATIONS
(Rel.
(9)
et(11)).
- Les deux formulations sont issues d’une mêmebase,
lamécanique
de flexion d’unepoutre
simple ;
mais il y a des différences sensiblesentre celles-ci :
(1)
La formule(9)
tient compte de la déformation àchaque instant ;
lamécanique
est utilisée tout aulong
de ladémonstration ;
tandis que la formule(11)
ne fait
appel qu’à
unepropriété mathématique
desfonctions G et
Q.
(2)
La formule(9) implique
une variation mono-tone de la courbure F ; cette variation
correspond
àcelle
imposée
par unpolissage électrolytique ;
aucontraire,
la formule(11) implique
que la distribu-tion o- (e)
est invariantequelle
que soitl’épaisseur
résiduelle. Basée sur la loi de
superposition
duchamp
decontraintes,
cette formule demande que l’échantillon se déforme defaçon parfaitement
élasti-que. Elle est donc bien
adaptée
aupolissage
mécani-que
puisque,
dans ce cas, àchaque
nouvelle abra-sion,
onimpose
à l’échantillon d’êtreplan (Fig. 5).
Fig.
5. - Schéma montrant l’effet depolissage
divers : sion enlève une couche
superficielle
de matière par unpolissage électrolytique,
la courbure de l’échantillon varie de façon continue ; par unpolissage mécanique,
la cour-bure de l’échantillon varie de façon discontinue.
[Scheme
of the effects of variouspolishings : by
elec-trochemical
polishing
of asuperficial layer,
thesample
curvature
continuously
varies, whereas itdiscontinuously
varies by mechanical
polishing.]
3. Problèmes
posés
parl’application
de cetteméthode.
3.1 PROBLÈMES RÉSOLUS GRÂCE À L’HYPOTHÈSE
DE LA DISTRIBUTION SYMÉTRIQUE. - Selon
l’équa-
tion
(10), quand
h tend verszéro,1
tend vers zéro etcla courbure de l’échantillon F ne sera
plus
mesurablecar elle devient trop élevée. Avec le microcontrôleur
électronique,
nous arrivons seulement à mesurer la courbure d’échantillonsd’épaisseur supérieure
à60 jjLm
(cette
valeurdépend
aussi de la nature dumatériau).
Ceciimplique qu’on
nepeut
déterminer, la distribution des contraintes dans toute
l’épaisseur
de l’échantillon. De
plus, lorsque l’éprouvette
esttrès
mince,
onrisque
de ladéformer ;
or, ni la formule(9),
ni la formule(11)
ne peuvent être utilisées s’il y a déformationplastique
del’éprou-
vette.
Mais,
avec une distributionsymétrique,
nousavons
expliqué pourquoi l’échantillon, après oxyda- tion,
reste sous formeplane malgré
laprésence
decontraintes internes. Cette
hypothèse
est encoreutile pour déterminer la distribution des contraintes dans toute
l’épaisseur
de l’échantillon. Eneffet,
aveccette
hypothèse,
nous avons besoin seulementd’analyser
la moitié de lacourbe,
et l’autrepartie
sera déterminée par la
relation u (x)
=u (ho - x).
En
réalité,
l’échantillon n’est pas exactementplan après oxydation.
Le microcontrôleuranalyse
laperturbation
deprofil
du contour de l’échantilloncomme une courbure. C’est
pourquoi
nous avonstrouvé
expérimentalement
queF(ho) # 0 (Fig. 6).
En tenant
compte
del’hypothèse
de la distributionsymétrique,
nous avons doncutilisé,
comme valeurde la
courbure,
une valeurcorrigée : F (h) = F (h ) - F (ho),
et la formule(11)
s’écrit alors :Fig.
6. - Courbeexpérimentale
de la variation de la courbure en fonction del’épaisseur
résiduelle de l’échantil- lon.[Experimental
curve of the curvature variation vs. thesample
residualthickness.]
Cette
équation
a été résolue par la méthode dite« self-consistent »,
qui
nous donne une solutionnumérique.
Lapremière
valeur de Q a étéprise égale
à 0 et la
précision
du calcul est d’un MPa.L’organi-
gramme de calcul pour les formules
(9)
et(13)
estprésenté
dans le tableau II et les résultatsd’expé-
rience dans la
figure
7.Tableau II. - Tableau
représentant
le processus de détermination des contraintes internes par la méthode de courbure.3.2 DÉTERMINATION DE LA CONTRAINTE INTERNE DANS LA COUCHE D’OXYDE. - Les résultats de la méthode de la courbure
(Fig. 7)
montrent unedistribution continue des contraintes internes dans toute
l’épaisseur
del’éprouvette.
Enplus,
cettedistribution continue donne
l’impression
que les contraintes à l’interface externea (0 )
sontsupérieu-
res aux contraintes a
(03BEox) à
l’interface interne M-0.Ceci est difficile à concevoir. Nous considérons que
ce résultat
provient,
d’unepart
dulissage
descourbes
expérimentales
de courbure par une fonctioncontinue,
d’autrepart,
du fait quel’épaisseur
de lapremière
couche enlevée estsupérieure
àl’épaisseur
de la couche
d’oxyde (cf. Fig. 6). (Rappelons
que03BEox
est faible dans le cas desalliages Ni66Cr34.) Compte
tenu de cette difficultéactuelle,
nous propo-sons un
paramètre
if oxqui
est la moyenne du niveaudes contraintes dans la couche
d’oxyde,
déterminéepar la relation :
comme le montre la
figure
8.3.3 INFLUENCE DES CONTRAINTES DE POLIS- SAGE. - Dans les
paragraphes
et les relationsprécé- dentes,
nous n’avons pas considéré l’influence des contraintes depolissage. Or,
il est évident que, dans le cas dupolissage mécanique
dumoins, les
contrain-tes de
polissage
peuvent modifier les résultats.Le niveau de contraintes créées par le
polissage dépend
debeaucoup
deparamètres :
legrade
depapier
SiCutilisé,
la vitessed’abrasion,
le sens depolissage,
laprofondeur
abrasée àchaque
fois[5].
La
figure
9 montre, parexemple,
l’influence du sensde
polissage
sur la variation de la courbure de l’échantillon. Nous constatons que les contraintes depolissage
se manifestent defaçon plus importante quand
le sens depolissage
est transversal quelorsqu’il
estlongitudinal.
Si lepolissage
transversalest suivi par un
polissage longitudinal,
la valeur de Fest peu
diminuée ;
dans le cas inverse(longitudinal
+
transversal),
nous observons une forteaugmenta-
tion de F.Ainsi,
la méthode de la courbureexige
deséchantillons
polis
dans le même sens,longitudinal,
toutes conditions
identiques
par ailleurs. En compa- rant lafigure
6 et lafigure 10,
nous constatons que le rôle des contraintes depolissage (polissage longitudi- nal)
n’est pas trèsimportant. Cependant,
ce n’estpas le cas pour les échantillons avec de
faible
contraintes internes
d’oxydation ;
une correction est alorsindispensable.
La méthode que nous avons utilisée consiste à
; prendre
un échantillon étalon : recuit sousvide,
sansoxydation (e.. = 0),
toutes conditionsidentiques
par ailleurs à celles utilisées pour les échantillons
oxydés.
Nous considérons que laprofondeur
influen-cée par les contraintes de
polissage (8) (
1003BCm)
est inférieure à
l’épaisseur
enlevéechaque
fois(àh) (=
1003BCm).
Dans ce cas, l’état de contraintes depolissage
esttoujours
le même au cours des abrasionssuccessives et la courbure de l’échantillon étalon
augmente
seulement du fait de la diminution del’épaisseur
de l’échantillon(Fig. 10).
Nous consta-tons que l’échantillon étalon se déforme sous l’effet de la source de contraintes de
polissage qui
crée descompressions,
selon la relation :comme 03B4
h /2,
nous avons :Fig.
7. - Distribution des contraintes dansl’épaisseur
d’un échantillonNi66Cr34
oxydé 48 h à 900 *C. Lapremière figure,
en haut à gauche,correspond
au résultat obtenu avec la formule(9) (matériau homogène
= poutre enflexion).
Les autres
figures correspondent
aux calculs issus de la formule(13) (matériau hétérogène),
avec diverses valeurs du rapport des modulesd’Young,
r =Eox/Em,
choisies arbitrairement égales à 1, 2, 5, 0,2, ou 0,5 et portées en haut à droite desfigures.
Les différentes courbes danschaque
figurecorrespondent
aux diverses courbes delissage
tracées sur lacourbe F =
f (h ) (cf. Fig. 6).
[Stress
distribution curves in aNi66Crm sample
oxidized for 48 h at 900 "C. The firstfigure,
whereEox ~
E., was obtainedwith the formule
(9) (homogeneous material),
whereas all the otherscorrespond
to the results obtained with equation(13) (heterogeneous material),
with various values of theYoung
modulus ratioEox/Em (value
noted on eachfigure).
Foreach
figure
the different curves are due to the varioussmoothing
curves plotted for the F variation(cf. Fig. 6).]
d’où:
Par la méthode des moindres carrés, la valeur
03C3p.
8 est déterminée sur l’échantillon et une valeursupplémentaire égale
àFp
doit êtreajoutée
àchaque
mesure
expérimentale
de F effectuée sur les échantil-lons
oxydés puis
abrasés sur une face(voir
unexemple
de résultats en annexeI).
Les résultatsFig.
8. - Schéma représentant la méthode de détermina- tion de la contrainte interne moyenne dans la couched’oxyde.
[Scheme showing
how the average stress in the oxide scale isdetermined. 1
Fig.
9. - Schématisation du rôle dupolissage
en fonctiondu sens dans
lequel
il est effectué.[Schematization
of thepolishing
effect according to the samplepolishing direction.]
Fig.
10. - Variation de la courbure en fonction del’épais-
seur résiduelle pour un échantillon étalon, non
oxydé (recuit
48 h à 900 °C sousvide).
[Curvature
variation vs. the residual thickness of a stan- dard unoxidizedsample.]
Fig.
11. - Variation del’épaisseur
de la couche d’oxydeCr203 développée
surl’alliage Ni66Cr34 oxydé
26 h ou 48 h, à 900 °C, en fonction de lapression d’oxygène.
[Variation
of the thickness of theCr203
scaledeveloped
onNi,mCr34
samples oxidized for 26 or 48 h at 900 °C with various oxygenpressure.]
présentés
dans lesfigures 7, 12
et 13 tiennentcompte
de cette correction.
3.4 INCERTITUDE DES MESURES. - Les incertitudes les
plus importantes
sont dues à :-
L’hétérogénéité
del’épaisseur
de l’échantil- lon : dans les meilleures conditions depolissage,
lesdifférences moyennes de mesures de h sont de l’ordre de 10 à 20 03BCm, ce
qui
conduit à uneincertitude de 30 % sur F.
- La courbure de l’échantillon ne suit pas
rigou-
reusement un
cercle ;
les différences moyennes demesure sont de l’ordre de
10-1 m-1,
soit 10 %environ. Cette incertitude vient
probablement
ausside
l’hétérogénéité d’épaisseur
de l’échantillon.- Comme la barre d’erreur sur F est assez
importante,
il est difficile de décider de l’allure exacte de la courbe delissage.
Les résultatsexpéri-
mentaux montrent que différentes courbes de
lissage
conduisent à des valeurs de contraintes
différentes,
surtout à la surface des échantillons
(cf. Figs.
6 et7).
Finalement,
l’incertitude de mesure totale est estimée du même ordre degrandeur
que ladisper-
sion des résultats dans les courbes de variation de cr
en fonction de h
(cf. Figs. 7) ;
elle est de 20 %environ en valeur relative.
4. Résultats
expérimentaux.
Nous avons étudié l’évolution de la distribution des contraintes internes
d’oxydation
par la méthode de courbure pour des échantillonsNi66Cr34 (40
x 9 x0,15 mm) oxydés
à 900°C,
soitpendant
26h,
soitpendant
48 h[6].
Les résultatsd’oxydation
sontprésentés
sur lafigure
11 et certaines des courbes deFig.
12. - Distribution des contraintes dansl’épaisseur
d’un échantillonNi66Cr34 oxydé
26 h à 900 °C. La présentationest
identique
à celle de lafigure
7.[Stress
distribution in aNi66Cr34 sample
oxidized for 26 h at 900 °C. Presentation similar tofigure 7.]
Fig. 13. - Distribution des contraintes internes au
voisinage
de la surface externe et de l’interfaceM-oxyde.
Lanotation du rapport des modules
d’Young
estanalogue
à celle utilisée dans lafigure
7.a) NimCr34 oxydé
48 h à 900 °C sousP02
= 3,5 atm;b) oxydation
de 48 h à 900 °C sousPo2variable et
décroissante ; ’c)
oxydation à 900 °C de 48 h sousPo2
= 1,4 atm et de 26 h sousPo2
= 2,5 atm, de façon à obtenir uneépaisseur d’oxyde
voisine.[Stress
distribution near the oxidizedsample
outer surface. Notation similar to figure 7.a) Ni66Cr34
oxidized for 48 h at 900 °C withPo2
= 3.5 atm;b) Ni66Cr34
oxidized for 48 h at 900 °C with various decreasingPo2;
c) Ni66Cr34
oxidized at 900 °C for 48 h withPo2
= 1.4 atm, or 26 h withPo2
= 2.5 atm, so that the oxide scale thickness hasfairly
the samevalue.]
distribution des contraintes sont
portées sur
lesfigures
7 et12 ;
sur cesfigures,
les conditionsd’oxydation
etl’épaisseur
de la couched’oxyde
sontindiquées
en haut à droite. Pour lapremière figure (en
haut àgauche),
où il estindiqué Eox ~ Em, la
distribution des contraintes a été calculée par la formule
(9).
Pour les autresfigures a (h)
a étécalculée par la formule
(13)
et la valeur choisie pour le rapport r =Eox/ Em
y estindiquée. Chaque figure
contient au moins trois courbes de distribution des
contraintes ;
ellescorrespondent
aux résultats obte-nus avec les diverses courbes de
lissage (cf. Fig. 6) ;
c’est la valeur moyenne
qui
a un senssignificatif.
Nous constatons
qu’il
y a peu de différences entre les deux formulations utilisées.Par
ailleurs,
le substratmétallique
des échantillons est encompression
pour les couchessuperficielles
etlégèrement
en traction dans le coeur du substrat. La contrainte interne varie très viteprès
de la surface. Iln’existe pas de discontinuité
près
de l’interface M-0.Les couches
d’oxyde
sont soumises à des contraintes decompression
de niveau assez élevé.Ces mêmes résultats sont
représentés
dans lesfigures
13après
une dilatation de l’abscisse :l’épais-
seur
correspondant
à la couched’oxyde
estindiquée
par les zones hachurées.
Ces courbes nous
permettent
de déterminer la contrainte moyenne dansl’oxyde if ox
et laprofon- deur p
de substrat soumis à des contraintes decompression.
Nous pouvons ainsi comparer l’évolu- tion de la distribution des contraintes internesd’oxydation
en fonction del’épaisseur
de la couched’oxyde ( g ox)’
La relation entreiJ’ ox et eox
estprésentée
dans lafigure
14 pourquatre
valeurs du rapport r( = Eox/ Em) et
celle entre p etgox
dans lafigure
15.Fig.
14. - Variation de la contrainte interne moyenne dans la couched’oxyde
en fonction de sonépaisseur
pour quatre valeurs der(Eox/Em).
[Variation
of the oxide scale average stress vs. the scale thickness, for various values ofr(Eox/Em).]
Fig.
15. - Variation de laprofondeur p
de substrat soumis à des contraintes decompression,
en fonction del’épaisseur
de la couched’oxyde.
[Variation
of the substrate depth(p)
submitted to compres- sive stresses vs. the oxide scalethickness.]
Nous constatons
qu’il
existe une relation linéaireentre le niveau de contraintes résiduelles dans
l’oxyde
etl’épaisseur
de la couched’oxyde (Fig. 14) : ü ox augmente
avece..,.
Parailleurs,
le niveau de contraintes Ü oxaugmente,
mais faible- ment, avec le rapport des modulesd’Young (r
=Eox/Em):
Ü ox augmente seulement de 10 %lorsque r
passe de0,2
à 5. Quant à la valeur de p, elle varie peu avec les valeurs de r(Fig. 15) ; l’épaisseur 03BEox
n’a pas nonplus
d’influence notablesur la valeur de p
qui
se situe aux alentours de50 f-tm.
Il
apparaît
aussi que pour un tempsd’oxydation donné,
parexemple
48 h à 900°C,
sous desP O2
variables,
les contraintes decompression
dansl’oxyde
et dans le substrat sont d’autantplus impor-
tantes que la couche
d’oxyde
estépaisse (Fig. 13b).
Enfin,
pour une mêmeépaisseur
de couched’oxyde, plus
le traitementd’oxydation
estrapide, plus
lescontraintes de
compression
dans le substrat sont élevées(Fig. 13c).
Ce résultat est en accord avec ceux obtenus paranalyse
des contraintes par diffrac- tion des RX[7],
etindique
que lespossibilités
derelaxation du substrat
jouent
un rôleimportant
surles contraintes résiduelles.
L’ensemble de ces résultats
expérimentaux
montredonc que la couche
d’oxyde
est vraiment soumise à des contraintes decompression
de niveauélevé,
que le coeur du substrat est soumis à de faibles contraintes de traction tandis que, vers l’interfaceM-0,
lesubstrat est soumis à des contraintes de
compression.
Ils confirment donc les résultats obtenus antérieure- ment par diffraction X et montrent tout l’intérêt de l’utilisation d’une telle
technique. Néanmoins,
il serait nécessaire depréciser
cesphénomènes
enopérant
avec des abrasionsbeaucoup plus faibles ;
,
en
effet,
dans le travailactuel,
lapremière
coucheenlevée par abrasion
mécanique
estimportante
et nepermet pas de déceler Une discontinuité dans la
. distribution des contraintes internes
d’oxydation
àl’interface
M-0,
discontinuité due à la différence des modules deYoung
du film et du substrat[8].
5. Conclusions.
Il est
possible
de déterminer la distribution des contraintes dans unsystème duplex
constitué d’un substratmétallique
et de sa couched’oxyde
par la méthode de la courbure.Cette méthode consiste à mesurer l’évolution de la courbure d’un échantillon mince
préalablement oxydé
au cours d’abrasions successives de l’une deses
grandes
faces. La distribution des contraintes estétablie en mesurant avec
précision l’épaisseur
rési-duelle et la courbure de l’échantillon au cours des abrasions successives. La
technique
est relativement facile à mettre en oeuvre mais l’obtention de résultatsreproductibles
nécessitebeaucoup
de soin.Appliquée
à l’étude des contraintes dans le sys- tèmeNiCr-Cr203,
elle apermis
de confirmer des résultats obtenus par diffraction des RX auxgrands angles,
dont certainspouvaient prêter
à controverse.En
particulier,
nous avons confirmé que le filmd’oxyde
est bien soumis à descompressions,
et nousavons montré que le substrat est
également
soumis àdes
compressions,
du moins sur une certaineépais-
seur au
voisinage
de l’interface.Ainsi, malgré
lagrande
incertitude de mesure(~
20%)
sur le niveau exact de contraintesinternes,
la méthode de la courbure s’avère satisfaisante dans le cadre de l’étude des relations entre les contraintes internes
d’oxydation
et le niveaud’oxydation.
Il està noter,
néanmoins,
que cettetechnique permet
seulement de déterminer les contraintes résiduelles
après refroidissement,
c’est-à-dire la somme des contraintes dues àl’oxydation
et de celles dues à ladifférence des coefficients
d’expansion
del’oxyde
etdu
substrat,
différencequi
provoque la création de contraintespendant
le refroidissement.Annexe.
EXEMPLE DE CORRECTIONS LIÉES AUX CONTRAIN- TES DE POLISSAGE. - Dans le cas de
l’alliage Ni66Cr34,
recuit 48 h sous videpuis poli
avec dupapier
au SiC(grade 1200),
dans le senslongitudinal, ÔF p.
8 = - 734MPa.03BCm ;
avecEm
= 207 500Pa,
nous avons donc :
Dans les mesures
expérimentales,
nous avonsobtenu :
Bibliographie
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