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8 Quand le Syndic de Fribourg fait son bilan

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PRO FRIBOURG Tuin 1976 INFOR M AT IONS Trimestriel No 29

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SOMMAIRE

4 Année européenne du patrimoine architectural En Suisse, quel bilan ?

6 Morat sur le pavois.

8 Quand le Syndic de Fribourg fait son bilan.

10 Des faits, des faits, des faits...

20 Voir les choses de plus près.

22 Pro Fribourg : une assemblée et un débat.

23 En bref.

24 Franz Weber lance un appel : Fribourg aide Freiburg.

PRO FRIBOURG Secrétariat: Stalden 14, 1700 Fribourg Cotisation :

(donnant droit à renvoi du bulletin)

Ordinaire, 15 fr.; de soutien, 30 fr.

Etudiants, habitants des quartiers anciens (Auge - NeuveviUe - Bourg): 50% de réduction.

C.C.P. 17-6883 1700 Fribourg

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Tirage 3200 ex. Imprimerie St-Paul, Fribourg Photo p. 11: René Bersier, Fribourg

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3

1975

Année européenne

du patrimoine architectural

En Suisse,

un programme officiel

qui consacre les poncifs

d'une image traditiorinelle

déréalisante.

Pourquoi ?

(4)

Année européenne du patrimoine architectural

EN SUISSE, QUEL BILAN?

On aurait préféré pavoiser et se mêler le coeur content aux fes¬

tivités de l'année, subir avec sé¬

rénité le ron-ron des discours officiels, en retrouvant la can¬

deur des fêtes du 1er Août de no¬

tre enfance, ce coude-à-coude fra¬

ternel autour d'un bon feu de joie.

On pouvait admettre à la limite une concession au perfectionnisme helvétique et accepter qu'on fasse joujou avec quelques exemples bien choisis tirés d'une Suisse en mi¬

niature, sorte de Disneyland pour les "Herr Professor".

Mais de là a escamoter les vrais problèmes ? A faire silence sur le vandalisme au coeur de nos villes livrées à la spéculation et à la rage de tout démolir pour recons¬

truire plus rentable qu'avant ? C'est trop nous demander !

Car le véritable bilan de 11 an¬

née, fait dans les règles : avec l'actif et le passif et le compte final, qui oserait l'entreprendre?

Si, pourtant. Dans la très sé¬

rieuse et respectable revue de la Société d'Histoire de l'Art en

Suisse *) un inventaire des démo¬

litions et des transformations- destructions a été courageusement dressé à Genève par Erica Deuber:

les 40 objets recensés, qui vont du petit immeuble au secteur ou quartier entier, démontrent que la balance n'est pas égale entre, d'une part, tous ces pans de no¬

tre histoire architecturale, de notre cadre de vie transmis, qui s'écroulent et disparaissent, et, d'autre part, les quelques rares édifices qui ont eu la chance d'être choyés et "bichonnés" en

1'honneur de 11 Année européenne.

Et pour peu qu'on se soucie de ce qui se passe dans nos campagnes, il faut la vigueur du film de Bernhard Luginbtlhl sur sa région de l'Emmenthal (présenté lors du congrès de Civitas Nostra à Fri- bourg) pour mesurer l'ampleur du raz-de-marée dévastateur qui fait place nette à l'industrialisation d'un monde paysan en perte d'iden¬

tité. Phénomène général, si l'on en croit le récent dossier consa¬

cré par la revue "Der Spiegel"

(Nr. l6, April 76) à la situation

(5)

5

en Allemagne où les ruraux, ayant perdu toute attache traditionnelle, n'ont plus du monde que la vision qui leur en est donnée par les écrans de TV : celle d'un univers voué au mercantilisme et nivellé par la bêtise.

L'année européenne du patrimoine architectural était pourtant partie des meilleures intentions : sensi¬

biliser l'opinion de toute l'Europe à l'importance d'un patrimoine me¬

nacé et aux moyens de le sauver.

Hélas, pourquoi a-t'il fallu que le programme officiel suisse soit quasiment calqué sur la propagande de l'Office National du Tourisme et se réduise à une Suisse de car¬

tes postales ? Serait-ce par peur des idées, refus de la réflexion, crainte de remettre en cause les bases du système ? ou simplement, expression d'un conformisme gou¬

vernemental et bureaucratique ? Déjà lors de la préparation du programme de l'Année, cette opti¬

que officielle.s'est imposée d'en haut, sans que ceux qui travail¬

lent à la base, sur le terrain, soient consultés. Un mini-program¬

me perfectionniste une fois éta¬

bli avec les réalisations "exem¬

plaires" de Morat, du chantier de fouilles d'Octodure et des villa¬

ges d'Ardez et de Corippo, aucune impulsion ne pouvait venir d'un comité national encombré d'offi¬

ciels et de notables. Il allait prudemment rester en retrait des initiatives prises au niveau eu¬

ropéen .

Une "Confrontation" organisée à Bologne par le Conseil de l'Europe allait vraiment mettre en présen¬

ce les idées et expériences en ma¬

tière de restauration. Thème et lieu étaient en concordance s "Le coût social de la conservation.in¬

tégrée des centres historiques"

dans une ville pilote où la recher¬

che, en pleine pSte humaine, d'une politique nouvelle au service des habitants s'appuie sur la volonté de briser le carcan de la spécula¬

tion et de la croissance économi¬

que à tout prix.

Certains pays s'étaient mis au diapason, telle la Hollande qui, plutôt que de monter en épingle quelques moulins à vent bien pit¬

toresques, exposait en pleine lu¬

mière une situation difficile, celle d'un quartier populeux et populaire d'Amsterdam, le Jordaan.

La Suisse envoya une délégation à la mesure de son mini-programme, de représentants des réalisations

"exemplaires". Donc personne à s'être occupé de problèmes en re¬

lation avec le thème de Bologne.

Etonnez—vous de ne pas trouver trace d'intervention au colloque de ces braves gens.

Comme le faisait remarquer juste¬

ment le Professeur Lucius Burckhardt dans le rapport annuel du Heimat¬

schutz bâlois :

"La menace qui pèse sur notre en¬

vironnement visuel est devenue si grande, que les principes philoso¬

phiques de la protection des monu¬

ments ne sont plus en mesure de fai¬

re face au danger, ni même de lui opposer une stratégie. Plutôt que de se lancer dans une activité fé¬

brile, la protection des monuments aurait dQ utiliser l'année 75 pour une pause de réflexion, de manière à réviser ses conceptions théoriques et les accorder avec les tâches ac¬

tuelles. Il est clair qu'une telle théorie comprend également des as¬

pects politiques dans une société qui impose si ouvertement ses struc¬

tures dominantes dans le mépris des valeurs de notre environnement."

On connaît les difficultés et le sous-équipement des services fédé¬

raux des monuments s des centaines de dossiers sont en souffrance et les subventions mettent des années à être versées.

Pendant ce temps, on finance en priorité de grands travaux pour sou¬

tenir une industrie de la construc¬

tion surdimensionnée, favorisant ainsi le gaspillage de l'habitat existant.

(6)

L'année commémorâtive du 500e anniversaire de la bataille de Morat suivant celle de l'Année européenne du patrimoine, un ef¬

fort exceptionnel aura été con¬

senti pour la mise en valeur de cet ensemble historique. C'est une véritable aubaine pour la coquette petite cité.

Le seul ennui est que l'exemple choisi de Morat n'est en rien exemplaire des problèmes de nos centres urbains historiques. A Morat, la fonction commerciale et

touristique a éclipsé toutes les autres. Le point de saturation est largement atteint dans la Grand'Rue, à constater la concen¬

tration excessive de toutes les succursales bancaires avec la su¬

renchère de monotonie et cette ambiance aseptisée, glacée et im¬

personnelle sans laquelle une banque suisse ne serait plus une banque.

Il est symptomatique de l'opti¬

que officielle suisse de l'année européenne que la seule analyse de cette situation à Morat ait été publiée par des "outsiders", les architectes Hans Althaus et Pierre Gurtner dans la revue

"Bauen + Wohnen" (Nr. 10 - 75) sous le titre "Pas seulement les façades" : ils.constatent qu'à Morat "on vit du cadre mais pas

dans le cadre", que tout y est sa¬

crifié au tourisme et cela sou¬

vent au détriment des relations sociales entre les habitants.

Alors que le centre historique de Morat, avec ses venelles et ses petites places, offre une structure favorable aux contacts humains, c'est l'aspect financier qui prime, celui.d'un "shopping center" ouvert aux.voitures.

Morat sur le pavois

Tout effort de mise en valeur d'un centre historique doit être précédé d'études sérieuses, dont l'indispensable inventaire. Ce travail a débuté pour l'Année européenne mais reste encore non publié, le devant de la scène ayant été accaparé par des publi¬

cations plus commerçables. Ainsi le "Morat" de Florens Deuchler, dont l'abondance de citations et de références n'empêche pas de présenter un survol par trop su¬

perficiel du problème. L'analyse, pur exercice de style, du cas du bâtiment postal construit en 1928, aurait pu s'appliquer avec plus de profit aux méthodes actuelles de restaurations. Mais, prudent, l'auteur se réfugie derrière des phrases empruntées du type s (le projet de réalisation exemplaire) a pour but d'illustrer, à travers des expériences pratiques d'amé¬

nagement, les nouvelles doctrines de conservation intégrée". (!)

Le lecteur désireux d'aller un peu plus au fond des choses de¬

vra se rabattre sur la petite mo¬

nographie officielle pour l'année européenne (la seule des quatre qui retienne l'intérêt), oeuvre de Hermann Schöpfer et Etienne Chatton. Mais le format modeste de cette publication le laissera sur sa faim.

Les festivités passées, il faut souhaiter qu'il en résulte pour les Moratois.un intérêt renouvelé pour leur ville, non pas historico- patriotique, mais motivé par la prise de conscience des qualités urbanistiques d'un ensemble qui doit retrouver son rôle au service de la collectivité et pas seule¬

ment d'une seule fonction privi¬

légiée.

(7)

A Fribourg,

Triennale Internationale de la Photo : Coup de projecteur

sur la Vieille-Ville.

Un an après,

que reste-t'il de tout cela ?

Le Syndic fait son bilan, nous aussi*

(8)

Quand le syndic fait son bilan...

Lucien Nussbaumer a marqué les dix ans de sa syndicature par une conférence de presse, véritable

"one man show", qui lui a permis, avec toutes les précautions d'u¬

sage, de se tresser une couronne de lauriers. Judicieusement peut- être. On est jamais mieux servi que par soi-même.

De fait, sa syndicature avait commencé par un coup d'éclat : avoir «lis fin, en apparence tout au moins, à un siècle de pouvoir conservateur en ville de Fribourg.

La suite des événements devait démontrer que ce n'était pas là un bien profond bouleversement de la politique locale, tout au plus une redistribution des cartes.

Preuve en fut la continuité sans faille dans la gestion des finan¬

ces communales.

Notre système archaique fait du syndic un homme orchestre accumu¬

lant fonctions et pouvoirs. Le Conseil Communal n'a en face de lui qu'un parlement-croupion, le Conseil général.

Notre actuel Syndic, en vieux routier de la politique et du droit, a tiré parti à fond de cette situation, au risque de se

trouver dans la droite ligne de ses devanciers et d'apparaître comme un homme du passé, symbo¬

lisant un système suranné.

Aussi quand Lucien Nussbaumer dresse son bilan, son optimisme tient-il de la méthode Coué : La politique communale se fonde selon lui sur la confiance et l'esprit d'équipe du Conseil Communal, sur d'excellentes rela¬

tions avec le Conseil général, sur la transparence, sur l'effi¬

cacité sociale, sur une situa¬

tion financière saine et sur une politique ouverte de relations avec les communes voisines.

Une large place doit être lais¬

sée à l'initiative privée, car il faut, selon Lucien Nussbaumer,

"choisir entre des réalisations rapides par le secteur privé ou le renvoi à des temps meilleurs et lointains de certains projets"

Ces principes seront maintenus, conclut*-il, "parce qu'ils corres¬

pondent aussi bien à 1'intérêt de la ville qu'au désir profond des habitants". Pourtant la baisse de popularité du Syndic (du premier rang aux avants-dernières élec¬

tions, il a passé au cinquième

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9

lors des dernières...) ne vient pas étayer une telle affirmation!

C'est assurément le péché mi¬

gnon de la plupart des maires de s'attribuer le mérite personnel de réalisations faites avec l'ar¬

gent des contribuables. Aussi faut-il bien distinguer ce qui est dtt aux contraintes extérieu¬

res (par ex. l'épuration des eaux) et ce qui revient à la per¬

sonnalité propre, à la volonté d'un magistrat.

Nous sommes bien placés, au sein de Pro Fribourg, pour affir¬

mer qu'avec Lucien Nussbaumer la Vieille Ville a commencé à faire partie des préoccupations de la Commune.

C'est dire que les débuts de sa syndicature nous donnèrent de grands espoirs. Ainsi l'enquête- participation du quartier de l'¬

Auge fut-elle prise au sérieux et le quartier doté d'une ligne de transports publics. La somnolente Association pour l'amélioration du logement populaire reçut une injection de fonds et d'idées qui permit d'ouvrir quelques chantiers de restaurations. Mieux encore, notre Syndic obtint de la Confédé¬

ration que des immeubles anciens soient restaurés au bénéfice de subventions HLM, grâce à une astu¬

ce de bon juriste déclarant précé¬

demment ces immeubles insalubres.

Ces mesures limitées n'étaient cependant pas encore à l'échelle du problème et, par contraste, faisaient ressortir cruellement le laisser aller qui avait jus¬

qu'alors prévalu. Elles ne donnè¬

rent pas de grand bénéfice poli¬

tique mais firent naître de nou¬

velles revendications.

Mais surtout la Vieille Ville né pouvait être traitée comme un cas à part et sauvée par quelques opérations de chirurgie esthéti¬

que ou quelques transformations à but social.

c'est l'image globale de la ville, le cadre de vie de tous les habi¬

tants. Nous ne pouvons dès lors nous contenter d'une protection illusoire de la Vieille Ville et assister impuissants au saccage du Centre Ville dans l'anarchie d'un urbanisme au coup par coup à l'initiative des promoteurs.

Nous ne pouvons donc souscrire à l'exercice de justification de dix ans de conduite des affaires communales fait par notre Syndic.

Car, selon lui, "si l'on excepte les questions de l'achat d'autobus et de la présentation des plans de circulation, comme aussi du plan du quartier d'Alt, il n'y a jamais eu divergence réelle entre autori¬

té communale et citoyens". (!) C'est là le langage type d'hom¬

mes habitués à faire les demandes et les réponses et est caractéris¬

tique d'une époque bientôt révolue.

Car si les citoyens de Fribourg n'ont, en dehors des élections tous les quatre ans, guère leur mot à dire, en l'absence de droit d'initiative et de referendum au plan communal, ce bon vieux temps est désormais compté. Fribourg aura un jour un plan d'aménagement et un vrai parlement communal.

Alors seulement un bilan pourra être dressé : ne laissera-t'il pas apparaître que le règne des nota¬

bles aura fait la partie trop belle aux intérêts privés ? Et que si la Commune a eu une gestion plus que prudente des deniers publics, elle aura fait l'économie d'une politi¬

que à long terme en bradant trop facilement les espaces publics au Centre Ville (voir les terrains cédés de l'Eurotel, de la place de la Gare et des J ardins de 1'ancien Hôpital des Bourgeois...).

Un bilan qu'il faudra peut-être nuancer, tant il est vrai que le regret que l'on éprouve de quel¬

qu'un est souvent fonction de ce¬

lui qui le remplace...

Ce qui est réellement en jeu,

(10)

10

Jusqu'à présent

Fribourg avait gardé son visage

dominé

par la silhouette trapue de sa Cathédrale

et de son Hôtel de Ville

symboles

de la vie collective

de la Cité.

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Maintenant

s'élève la masse de l'EUROTEL (quatre fois le volume

de la tour de la Cathédrale...)

Symbole

de la main-mise sur le Centre-Ville par les puissances de l'argent.

A ces financiers anonymes, la Commune a donné une partie

du domaine public des Grand'PIaces contre... l'Aigle Noir !

Autant dire qu'elle a échangé un boeuf contre un oeuf...

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... et encore, un oeuf pourri ! Cet Hôtel de l'Aigle Noir

voyez ce que les promoteurs de l'EUROTEL en avaient fait :

plafonds crevés, planchers effondrés, une masure inhabitable !

Un projet avait pourtant pris corps :

celui d'en faire une Maison pour les vieux.

Le projet est à l'eau :

car la Commune demande pour cette ruine un prix exorbitant.

Assurément elle ne peut faire de cadeaux à la fois aux financiers de l'EUROTEL et aux vieux de Fribourg.».

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(16)

Les vieux..•

ils n'ont bientôt plus leur place en ville on les arrache de leur cadre traditionnel pour les loger où ?

En ville, il n'y a de place

que pour le monde des affaires...

Quant aux jeunes visiteurs,

ils trouveront place dans des abris souterrains ! Car seuls les riches investisseurs et touristes de l'EUROTEL contempleront Fribourg de haut.

La ville est-elle encore un bien commun ?

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19

En Vieille Ville,

on a embelli pour la Triennale.

Mais ensuite ?

Le Plätzli, un exemple TIP : ce qu'on était prêt à faire

pour les touristes ou le prestige,

le fera-t'on encore pour les habitants ?

Et ces immeubles vides

n'est-ce pas un gaspillage ? N'a-t'on d'argent que pour les "grands" travaux ?

(20)

vous pensez peut-être que nous exagérons?

alors voyons les choses de plus près...

L'EUROTEL

Nous affirmons que la Commune a fait un cadeau aux promoteurs.

En effet, M. Théodore Gschwend, fabricant de meubles à Thoune et principal responsable d'EUROTEL en Suisse prend contact à fin 69 avec le Conseil Communal pour qu'il lui cède une partie des Grand-Places pour la construction d'un hôtel.

Le terrain vaut au centre-ville au moins 2 à 3'000 Frs le m2 (voir par exemple le.message de la Bour¬

geoisie de juillet 72 estimant les terrains de l1Hôpital des Bour¬

geois au "prix minimum de 2000 Fr.

ou encore 1'Indépendant radical du 15 avril 76 estimant au sujet du projet "avenue de la Gare Sud" que

"le m2 coûte dans la région quel¬

ques milliers de francs").

Aussi quand la Commune échange en janvier 70, 2300 m2 aux Grand- Places contre les 470 m2 de l'Ai¬

gle Noir, on peut estimer quelles premiers valent au bas mot cinq millions alors que l'Aigle Noir n'en vaut pas le dixième.

C'est donc un cadeau de plus de quatre millions que reçoit M.

Théodore Gschwend et consorts.

Il est vrai que la Commune dans son message au Conseil Général affirmait sans sourciller s "ce terrain des Grand'Places n'a.pas en soi de valeur vénale puisqu'il n'aurait jamais été cédé s'il ne s'agissait pas précisément d'y implanter un hôtel". Un hôtel surélevé d'appartements et de bureaux...

Mais encore...

Nous objections alors que la Commune aurait très bien pu gar¬

der ces terrains et n'accorder qu'un droit de superficie ou une autre formule de façon à ce que la propriété revienne un jour à la collectivité.

Seulement cela ne faisait pas l'affaire de l'EUROTEL qui tenait à posséder le sol pour vendre ses unités-chambres (de 115*000 à 248*000 Fr.). A qui, à propos ?

C'est un article dans "Touring"

du 23«12.71 qui donnait des ren¬

seignements s les investisseurs venaient pour 35 % d'Allemagne, 35 % d'Italie et .. 7 % de Suisse.

L'EUROTEL ne manquait pas de souligner que la formule était anonyme et présentait des avanta¬

ges fiscaux et laissait entendre que la loi von Moos pouvait être tournée...

Et pour finir : pas encore cons¬

truit et déjà en d'autres mains ? Migras ins Its meüMw ef fhôtetlerie

ZURICH (G. TM W «on «ei ra&Ml(Dem«nt< putofaè)*mn« mon», 1« Migros a le déàt* î» «"tnttoauire dan; le commerce du nubble et dans la branche Mtelière. Le grand de ta brauch« alimentaire suissevoudrait «à -«Met ratätiär tortttettW«»'G»efa*'«ßd ainsi que la chaîne Eùtotel QUI ap¬

partient <4 la même holding. <

Interrogé. M. Meire Atttold »dé¬

menti que l'achat an été féèttsé Mut a confirmé que l'affaire a été tro- qué et que le« pourparler? — ac¬

tuellement top secrets — ont dé¬

passé les simples contact».

M. Théodore Gschwend dè Steffis¬

burg a l'intention de prendre sa re¬

traite. D'entreprise, San» être vrai¬

ment dans les chiffres rouges connaît d'évidentes difficultés. Le géant Pf ister, avec un chiffre d'affaires annuel'de 420 mOllöns de franc* aug¬

mente sa puissance d'année en année.

Il reste peu de plaie poqr la concur- ("La Suisse" 6.6.7") Qui peut affirmer (sans rire) que la Commune est.encore maître de la situation ?

(21)

21

Précisions de la Migros i

La Liberté du 23 juin posait à son tour la question "Moléson- Village et la chaîne Eurotel se¬

ront-ils rachetés.par Migros ?"

et rapportait les propos de son directeur, M. Arnold :

"M. Gschwend a un contrat de gé¬

rance, de management, pour la chaîne Eurotel qui compte 13 éta¬

blissements en Suisse et à l'é¬

tranger, vendus en propriété.par étage. Mis en présence de certai¬

nes difficultés, M. Gschwend a essayé d'abord la solution, qui a échoué, de remettre les hôtels à leur personnel. Par la suite, il s'est approché d'une maison dotée d'une certaine surface et d'une certaine morale."

"Le dossier, assure M. Arnold, posé de nombreux problèmes et oblige à bien y regarder. Tou¬

jours est-il que la Migros n'en¬

visage pas d'acheter la chaîne Eurotel et que la formule d'ar¬

rangement qui est à 1'étude est plutôt celle d'une sorte de remi¬

se ou de viager."

Le lendemain tombait la nou¬

velle du décès de M. Gschwend, ce qui rend encore plus incertain le sort futur de 1'EUROTEL.

LrAIGLE NOIR : POUR LE 3e AGE ? Tout cela né devrait pas faire oublier qu'il y a à Fribourg mê¬

me des personnes du 3e âge qui.

ne se verront jamais offrir de viager et dont les conditions de vie sont difficiles.

C'est pour répondre à ces be¬

soins que la Fédération fribour- geoise immobilière avait conçu le projet de restaurer des immeu¬

bles pour mettre à disposition de personnes âgées des studios et des appartements à des prix accep¬

tables en plein centre-ville.

L'occasion semblait toute trou¬

vée, avec la mise en vente par la ville à fin 73 des anciens immeu¬

bles de l'Aigle Noir. Un projet de reconstruction, nécessité par

l'état déplorable de bâtiments laissés des années durant à l'a¬

bandon, fut établi, remanié pour avoir l'accord des monuments his¬

toriques, revu de fond en combles en raison d'une brusque décision de la Commune de vendre trois im¬

meubles au lieu de deux. Pour fi¬

nalement, après avoir investi 10'000 Fr. en études, recevoir le 24 décembre 75 l'avis que "la Com¬

mission des Finances de la Ville de Fribourg a examiné vos proposi¬

tions, mais ne peut, malheureuse¬

ment, pas y donner suite favorable"

.. Le cadeau de Noël de la Commune aux vieux de Fribourg, en quelque sorte !

Quelques questions sans réponse ; Le prix demandé pari la Commune pour les immeubles 56 et 58-60 de la rue des Alpes était de 650'000 Fr. "pour de véritables taudis qui sont-une honte pour la ville" de¬

vait dire M. Macheret, le prési¬

dent de la Fédération immobilière.

A mettre en rapport avec le compte-rendu d'une assemblée bour- geoisiale paru dans la Liberté du 21 décembre 1966 :

Le problème de 1a rue des Alpes M. 'Nussbaumer, syndic, oriente l'assemblée sur l'état des pourparlers concernant la flec¬

tion des immeubles No 54 et 56 de la rue des Alpes. La Bourgeoisie a essayé d'acquérir l'im¬

meuble de l'Aigle Noir S.A. mais les prix exor¬

bitants demandés par cette société n'ont pas | permis d'entrer en matière.

Cela pour ensuite aboutir à l'é¬

change que l'on sait aux conditions que l'on sait...

En conclusion s 1'EUROTEL est en question, le projet place de la Ga¬

re est en déconfiture et la centra¬

le des chèques postaux s'est dégon¬

flée.

Que faut-il penser de la politi¬

que financière de la Commune qui a misé sur l'initiative de quelques gros intérêts privés, sacrifié des biens qui devraient rester inalié¬

nables, pour la satisfaction de présenter des comptes annuels équi¬

librés, quand cela donne de tels résultats ? Un pareil fiasco ?

(22)

PRO FRIBOURG Une assemblée

Pro Fribourg a tenu son Assem¬

blée générale le 22 juin.

1975 a été une année aux hori¬

zons élargis par l'action collec¬

tive au sein de Civitas Nostra débouchant sur le congrès inter¬

national de Fribourg "Démocrati¬

ser l'urbanisme des centres-villes"

A la suite de ce colloque, un groupe de travail pour le centre- ville s'est constitué, auquel notre mouvement participe.

L'aide à l'initiative contre les gravières au fil de l'eau est également sortie du cadre habituel dé notre activité, reléguant les problèmes locaux pour un temps au second plan, à l'exception de quel¬

ques escarmouches du genre couver¬

ture de la patinoire des Augustins.

Aux dernières nouvelles le HC Fri¬

bourg propose d'enterrer momentané¬

ment les querelles pour "oeuvrer ensemble au déménagement de la patinoire" Fort bien, pour autant qu'il ne s'agisse pas de caution¬

ner l'illégalité et les procédés douteux.

1976 voit maintenant le lance¬

ment de la revue PRO FRIBOURG nou¬

velle formule : l'édition trimes¬

trielle en français et l'édition semestrielle en langue allemande.

Le numéro 1 de PRO FREIBURG vient de paraître et reçoit bon accueil.

Un groupe de travail alémanique se constitue et sera intégré au comi¬

té qui se trouve déjà renforcé par l'entrée de Mme Agnès Schmidlin et de MM. Christophe de Reyff et Riccardo Lucchini.

Le prochain cahier à 1'automne sera consacré à l'évolution du centre ville de Fribourg et au mé¬

canisme de la rente foncière, de l'augmentation du prix des ter¬

rains, par lequel nos villes sont amenées à se détruire elles-mêmes.

et un débat

L'assemblée était suivie d'une présentation audio-visuelle sur la participation des habitants d'Yver- don à l'urbanisme. D'ailleurs excel¬

lemment introduite par Françoise Othenin-Girard et Gérard Chevalier de l'Institut de recherche sur l'en¬

vironnement construit (IREC) dépen¬

dant de l'Ecole Polytechnique Fédé¬

rale de Lausanne.

L'évolution du centre ville d' Yverdon (20'000 h.) suit le schéma habituel de la rupture de l'ancien équilibre à la ségrégation des fonctions (habitants chassés à la périphérie et concentration des commerces et des services au cen¬

tre) . La notion de qualité de la vie est fort bien analysée tant dans les blocs de la banlieue que les maisons du centre historique.

Mais 1'étude de 1'IREC ne se borne pas à un travail technocrati¬

que, le terrain étant très favora¬

ble à Yverdon à la participation des habitants car la Municipalité a compris que la qualité de l'urba¬

nisme dépend moins de la qualité des techniciens que de celui du débat démocratique. Un climat de confiance s'est instauré et on en arrive à une entente entre proprié¬

taires, locataires et autorités pour la rénovation minima des im¬

meubles sans transfert de popula¬

tion .

Le débat fit ressortir combien nous étions loin à Fribourg d'un tel dialogue ouvert entre autori¬

tés et citoyens. La mise en sommeil, aussitôt que créée, de la Commission du plan d'aménagement en est un ex¬

emple s 11 information parcimonieuse donnée, après coup, par la Commune répond avant tout à un besoin de justification. De débat, on ne veut tout simplement pas.

.. Ce qui renforce le rôle d'infor¬

mation de Pro Fribourg.

(23)

23

En bref

PAUL MOREL SE RETIRE !

Paul Morel, qui a su si bien mettre en valeur son quartier de l'Auge, est un sage. Après une dizaine d'années à la présidence de l'association des intérêts du quartier, il a décidé de passer la main. Son indépendance d'es¬

prit, son franc parler alliés à une bonhomie sans faille auront contribué à faire connaître et aimer un quartier auquel il s'est pleinement identifié. Il a été pour nous le conseiller et l'ami, sans lequel l'action de Pro Fri- bourg n'aurait pu coller à la réalité, à la vie des habitants.

Paul Morel a fait de son associa¬

tion un modèle en étant au servi¬

ce de tous sans compromissions.

Il a été l'Sme d'un Carnaval re¬

nouvelé et.frondeur. Heureusement, on ne peut envisager une retraite complète pour Paul Morel s le quartier ne se prête guère à la vie d'ermite !

Souhaitons bonne chance à son successeur : Nino Cesa.

COLLECTIONNEURS; ANNONCEZ-VOUS 1 Des chercheurs ont besoin de vo¬

tre aide : Mlle Julia Hassemer, Steinigenweg, 1712 Tafers, prepa¬

re une étude sur les peintures sous verre du début du siècle dernier. M. Hafis Bertschinger, Galerie Mara, rue d'Or 25, établit

le catalogue des oeuvres du pein¬

tre Ernest Riesemey. En prenant contact avec eux, vous contribue¬

rez à mettre en valeur les oeu¬

vres dont vous êtes dépositaires.

MESALLIANCE FRANÇAISE ? Assurant le secrétariat de CIVITAS NOSTRA et étant en rela¬

tions amicales avec une quarantai¬

ne d'associations de villes fran¬

çaises, nous devrions applaudir à la formation à Fribourg d'une section de l'Alliance Française.

Mais nous devons tenir compte

d'une expérience cuisante : ayant réalisé (et malheureusement im¬

primé à Fribourg...) la publica¬

tion collective "Dix ans de res¬

taurations" à l'occasion de l'an¬

née européenne du patrimoine ar¬

chitectural, nous avons eu la surprise de voir sa diffusion en¬

travée en France par une adminis¬

tration tatillonne et vétilleuse, et, bien sûr, complètement igno¬

rante des conventions internatio¬

nales assurant la libre circula¬

tion des publications culturelles.

Tout se passe comme si les doua¬

nes françaises considéraient le domaine francophone en tant qu' aire d'expansion privilégiée, culturelle et commerciale. Alors, autant garder ses distances.

ART POPULAIRE, ART DE VIVRE...

Cet art, reflet des travaux et des joies d'une société rurale, mérite d'être réhabilité, parce que trop longtemps méconnu. Seul ce qui était représentatif de l'église, du patriciat et de la bourgeoisie semblait digne de faire partie du patrimoine ancien.

Le Dr Dubas, en amateur (au sens premier d'aimer) fait revivre les témoignages de la vie du plus grand nombre. "L'Art populaire fribourgeois" est en souscription au prix de 46 Fr.(Fragnière Ed.) SYNDIC : PROMESSE TENUE !

En des temps meilleurs, notre Syndic préfaçait l'un de nos ca¬

hiers s celui qui illustrait le règlement de protection de la Vieille Ville sous le titre

"N'abîmons plus Fribourg". C'était en mars 1971. Dans cette préface, le Syndic proposait de rendre en¬

fin accessible aux visiteurs la tour de Saint-Nicolas. Ce sera chose faite le 15 juillet !

..Une occasion de contempler un prestigieux paysage de toits, et de les surveiller (voir Gd'Rue 8!)

(24)

FRANZ WEBER LANCE UN APPEL:

Fribourg aide Freiburg I

Entre les combats tous azimuts livrés par Franz Weber et la lutte que nous menons sur le plan local, il y a plus que des points communs : l'expression d'une communauté d'esprit et d'une solidarité active. A son appel, nous apportons notre soutien au lancement d'un

"PRO FREIBURG" à Fribourg en Brisgau. La commune origine de nos deux villes ne doit pas se traduire seulement par l'échange de délégations et de fanfares lors de fêtes folklori¬

ques. Elle peut être l'occasion de liens et de stimulants entre les groupes qui défendent l'image de la ville et le cadre de vie des habitants face à des appétits fort semblables.

La parution bisannuelle d'une édition en langue allemande de notre revue contribuera à maintenir le dialogue. Nous rappelons enfin que des exemplaires signés de l'ouvrage de Franz Weber "Des montagnes à soulever" peuvent être obtenus auprès de notre secrétariat au prix de 32 Frs.

Franz Weber nous dit :

"Au nom du Tout Puissant" était le préambule de tous les actes solennels de l'homme. Ainsi vou¬

lons nous reconstruire, dans la joie de renouer avec nos attaches profondes et selon les règles saintes, notre propre domaine de valeurs spirituelles". Franz Schneller écrivit ces lignes en 1947 à la vue du champ de ruines de Fribourg en Brisgau. L'incom¬

parable Vieille Ville avait été détruite à 80 % par le raid aé¬

rien du 27 novembre 1944» "Il ne sert à rien de pleurer sur les ruines comme le poète Chamisso.

Notre ville, nous pouvons la fai¬

re renaître. Ce ne sera pas de¬

main ni après-demain, mais le jour viendra."

Le jour vint, le jour où le coeur de la ville, reconstruit avec un soin infini d'après les plans anciens, se remit à battre, par l'amour, la joie et le res¬

pect de ses habitants. Mais le travail exemplaire des édiles de 1'après guerre devait bientôt s'effacer devant des "accents nouveaux".

Un groupe d'urbanistes "moder¬

nes", plein de mépris à l'égard de toute tradition, a fait main basse sur Fribourg, avec le but avoué de "libérer les Fribourgeois de la nostalgie du passé". Ils se sont mis à recouvrir de béton la

Vieille Ville reconstruite.

Une architecte fribourgeoise au désespoir, Madame Elfriede Jutzler, m'écrivit au printemps 1975 •

"Cette précieuse cité ancienne, à la trame historique bien lisible et environnée d'un magnifique pay¬

sage, comme bien peu de villes an¬

ciennes peuvent encore s'en enor¬

gueillir, est, après s'être relevée de ses cendres, dangereusement me¬

nacée par 1'urbanisme modernisant à courte vue d'architectes parachutés.

Lesquels ont l'appui des autorités et sont propulsés par la soif de profit de promoteurs et d'affairis¬

tes qu'aucune considération histo¬

rique, artistique ou humaine n'ar¬

rêtera."

Madame Jutzler joignait à sa let¬

tre des documents impressionnants sur les méfaits déjà commis. Une fois sur place, je constate l'éten¬

due des destructions et m'informe sur les horreurs à venir. J'arrive par force à la conclusion que ceux qui luttent pour un Fribourg viva- ble doivent être aidés.

"Malheureusement, m'écrit Madame Jutzler, il n'y a aucune raison d'espérer que nos édiles admettent que leurs conceptions entraînent

la destruction du Vieux Fribourg.

Ils ont admis une construction en béton lourde et insensée au voisi¬

nage immédiat de la Cathédrale ; ils n'ont pas empêché la construc¬

tion du Supermarché Schneider (voir illustration) à la masse surdimen-

(25)

25

sionnée de béton grisâtre, qui parade sur la rue Kaiser-Joseph, écrase le Basler Hof et gâche complètement la place de la Cathé¬

drale par des formes architectu¬

rales qui n'ont pas leur place en un tel lieu ; ils ont assisté sans mot dire à la démolition de l'Hôtel Geist ; ils ont autorisé la surélévation à coup de béton de la Schlossbergstrasse, à 150 m de la Cathédrale. Ainsi le cito¬

yen soucieux de 1'image de sa ville ne peut plus se fier aux organes officiels aux mains de technocrates venus du dehors, où ne règne plus le moindre souci de continuité historique. Il doit dès lors exiger que les projets qui bouleversent 1'image de sa ville soient présentés à temps au public et qu'une discussion ouver¬

te soit possible."

Afin de sauver ce qui reste en¬

core à sauver et d'empêcher qu'une municipalité aux vues bornées par la recherche du profit immédiat dans le mépris d'une véritable qualité de la vie ne transforme Fribourg en Profitopolis, je m'a¬

dresse à l'opinion internationale.

L'occasion s'en offre d'elle même:

Civitas Nostra m'invite à Fribourg en Suisse à un congrès. Le prési¬

dent de cette fédération interna¬

tionale, Gérard Bourgarel, me don¬

ne la parole. Dans un appel vi¬

brant, je conjure les délégués de 90 villes de condamner ouvertement la rage de détruire des technocra¬

tes de Fribourg en Brisgau et d'en informer le monde entier. Mais aux Fribourgeois de Suisse, je demande plus instamment de voler au se¬

cours de leurs voisins allemands : Que Fribourg aide Freiburg ! vous êtes des villes soeurs. Ce qu'on casse à Fribourg en Brisgau vous touche également ici même à Fri¬

bourg. Unissez vous aux résistants allemands au massacre de leur ville !"

De fait une collaboration par delà les frontières s'est amorcée.

Cette collaboration doit se ren¬

forcer. N'est-ce pas là une tête de pont unique pour les contacts et la collaboration européens ? L'exemple fribourgeois peut, doit ouvrir la voie, peut, doit, créer pour cela une prise de conscience, que l'héritage culturel de l'Eu¬

rope appartient à tous et à chacun, que nous sommes tous responsables, que chacun peut et doit lutter pour sa survie.

Répondant à mon appel, Civitas Nostra vote avec enthousiasme par applaudissements la résolution suivante :

"Réunie à Fribourg en Suisse à l'occasion de l'Année européenne du patrimoine architectural, la Fédération Civitas Nostra, regrou¬

pant une cinquantaine d'associa¬

tions de centres historiques en provenance de neuf pays, alertée par Franz Weber, est scandalisée par les projets portant atteinte d'une manière irréversible au site historique de Fribourg en Brisgau par des destructions et des trans¬

formations radicales :

Construction d'un grand magasin en béton sur la place de la Cathé¬

drale, destruction pure et simple de rues entières au coeur même de la ville, pénétration de voies à grande circulation dans le centre historique, atteintes systématiques aux espaces verts (projet d'une énorme construction en pleine fo¬

rêt protégée).

Civitas Nostra proteste contre de telles destructions, elle pro¬

teste contre des projets qui alié¬

neraient gravement ce qui reste encore intact de la ville histori¬

que et du site naturel de Fribourg en Brisgau.

Face à des initiatives économi¬

ques à très courte vue, uniquement motivées par le profit, qui s'ap- puyent sur des arguments tels que

"Los von der Natur" (Foin de la nature), "Abschied von der Nostal¬

gie" (Finie la nostalgie), "Akzen¬

te setzen" (Donner à la ville

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l'accent ».du béton), Civitas Nostra en appelle aux responsa¬

bles politiques allemands et à l'opinion publique pour que ce vandalisme cesse enfin dans une ville qui fait partie du patri¬

moine européen.

Civitas Nostra est fermement décidée à aider toute initiative propre à sauvegarder Fribourg en Brisgau, ses valeurs humaines et historiques, valeurs que nous avons le devoir de transmettre aux générations futures.

Fribourg, le 29 juin 1975«

En août 1975, 38 personnalités fribourgeoises allemandes (artis¬

tes, médecins, professeurs d'uni¬

versité, écrivains, éditeurs,etc) ont envoyé cette résolution à Walter Scheel avec la lettre d'ac¬

compagnement suivante : Monsieur le Président ! De nombreux Fribourgeois qui aiment leur ville, mais également des étrangers qui, après une lon¬

gue absence, reviennent à Fribourg, constatent avec une inquiétude croissante, que le visage de la cité s'est transformé en quelques années à son désavantage.

Des constructions nouvelles, comme le "Karlklotz" sur la Karl- platz anciennement ombragée de beaux marronniers ou le supermar¬

ché Schneider sur la place de la Cathédrale et la rue Kaiser Jo¬

seph rompent par leur masse l'har¬

monie et le rythme des anciennes constructions. De la même façon, les zones vertes et la forêt qui enserre la ville et qui étaient jusqu'alors soigneusement proté¬

gées, sont maintenant menacées par la construction d'énormes ensembles immobiliers, tels par exemple au Schlossberg dominant la Vieille Ville après qu'on ait détruit d'anciennes maisons bour¬

geoises, ou encore au Sternwald- eck en pleine zone protégée.

Les protestations de citoyens et d'une association de défense (Bürgerinitiative) qui s'éle¬

vaient contre cette urbanisation aveugle n'ont pas reçu l'atten¬

tion de l'administration commu¬

nale et du Conseil Communal.

En cette année pour la protec¬

tion du patrimoine architectural, quelques Fribourgeois, au nom de bon nombre de leurs concitoyens, ont fait appel, par le journalis¬

te suisse Franz Weber, à l'orga¬

nisation Civitas Nostra en Suisse, laquelle est parvenue efficace¬

ment à regrouper les efforts de sauvegarde dans les pays voisins.

Franz Weber s'est adressé au con¬

grès de Civitas Nostra à Fribourg en Suisse et, sous le slogan, Fribourg aide Freiburg" a présen¬

té la situation dans notre ville et les menaces de prochaines des¬

tructions. Civitas Nöstra a alors adopté la résolution que nous por¬

tons à votre connaissance et que nous vous demandons d'appuyer."

L'urgence d'une intervention à Fribourg en Brisgau est soulignée par la conception dominante des milieux officiels de la ville :

"Les techniciens sont tous d'avis que la partie ancienne de la ville ne peut plus être sauvée et que terrains précieux du centre-ville ne doivent pas rester inutilisés."

Une conception aussi primitive fait redouter le pire. Afin d'y faire obstacle, une communauté d'action des deux Fribourg s'est formée : un citoyen de Fribourg en Brisgau fera partie de l'équi¬

pe de Fribourg en Suisse et un mouvement "PRO FREIBURG" s'est constitué en Allemagne. Chacun peut apporter son soutien et Civitas Nostra participe à cette

action.

Ce qui est en jeu, c'est la défense de valeurs culturelles européennes irremplaçables.

Franz Weber

(27)

FRIBOURG-EN-BRISGAU :

BLOC DE BETON AU PIED DE LA CATHEDRALE !

Le Supermarché Schneider est un exemple de l'agression que subit la Vieille Ville. Une fa¬

çade décrite par des spécialis¬

tes (!) comme une "trouvaille particulièrement originale".

Ce grand magasin est le type même de l'irruption d'une fonc¬

tion hors d'échelle, envahissan¬

te et nécessairement destructri¬

ce du quartier ancien.

Unmittelbar zu Füßen des Freiburger Munsters liegt das neue Kaufhaus Schneider. Auch von der Münsterstraße her gibt es einen Eingang.

Die Fassade des Kaufhauses Schneider ist jetzt, nachdem das Gerüst abgebaut wurde, besser sichtbar. Und prompt beginnen auch die Dis¬

kussionen über die Wirkung der mainkieselgepreßten Fassadenteile... Bild: Richter

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