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Une raison supplémentaire de lire la collection Turquoise.

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Academic year: 2022

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« Je préfère les héroïnes de la collection Turquoise parce que ce sont des jeunes femmes modernes. Elles travaillent et savent s'imposer. Elles ont du caractère sans être agres- sives. »

Madame Pascale G... Clermont-Ferrand.

« Ce sont des femmes comme nous. Elles ont choisi la liberté. Celle de rêver et d'aimer. Ce qui ne veut pas dire qu'elles se posent en victimes ni qu'elles désirent se sou- mettre. »

Mademoiselle Christine F... Marseille.

« Les héroïnes de Turquoise souffrent, se révoltent, se livrent totalement à leur passion. Comme on voudrait le faire. »

Mademoiselle Catherine B... Paris.

« Leur psychologie reflète les mille et une facettes du cœur féminin, celui qui renaît chaque jour malgré les agressions et la grisaille de la vie moderne. »

Madame Anne-Marie R... Lorient.

Une raison supplémentaire de lire la collection Turquoise.

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Déjà parus dans la collection « Turquoise » 21. TU ES MON SEUL AMOUR. Nelly 22. LE RENDEZ-VOUS DU BONHEUR. B. Watson 24. LE TOURBILLON DES PASSIONS. C. Pasquier 25. CYCLONE A TAHITI. C. Valérie 26. LA COURSE ÉPERDUE. J. Fontange 28. UNE VALSE DANS LA NUIT. C. Beauregard 29. PASSION MAYA. A. Pergame 30. LE SERMENT DE MINUIT. K. Neyrac 32. LE CŒUR VAGABOND. B. Watson 36. L'INACCESSIBLE AMOUR. C. Beauregard 37. SECRETS RAVAGES. R. Olivier

40. BATTEMENTS DE CŒUR A BEATTONSFIELD. N. Saint-Leu 41. LES SORTILÈGES DE L'AMOUR. O. Granville 44. LE SCEAU DE LA PASSION. Nelly 45. A L'OMBRE D'ESTHER. C. Valérie 50. L'AUBE ENSANGLANTÉE. O. Deschamps 56. LE SAFARI DE L'AMOUR. H. Mesurat 62. EN DANGER DE CŒUR. N. Saint-Leu 68. L'ÉTENDARD DE FLAMMES. A. Liversac 74. LA VIOLENCE DU DESTIN. J. Fontange 80. MÉLISSA AU PAYS DU DRAGON. E. Saint-Benoît 81. ÉNIGME EN AMAZONIE. E. Deher 86. LA SIRÈNE DE L'ORFEO. S. Lambert 87. LE BAISER DE L'EVEREST. G. Hardy 92. LA FÉE DU LAC. L. Thibault

93. POUR TOUT L'OR DE BAGDAD. C. Pasquier 98. LA PERFIDE ACCUSATION. J. Fontange 99. LA VILLE INTERDITE. E. Geoffroy 104. AIMEZ-VOUS LA JOCONDE ? G. Hardy 105. LES FEUX DE LA SAVANE. F. Damien Princesse Turquoise 23. ALBANE AUX ILES. E. Deher

27. LA MADONE AUX VIOLETTES. E. Saint-Benoît 31. L'INCONNU DE L 'ILE BOURBON. O. Deschamps 33. FLORA. P. Vincent

34. LE BAL DE L'EMPEREUR. Nelly 35. PARC AUX CERFS. J. Nivelles 38. Sous LES MOUSQUETS DU ROY. E. Deher 39. LEs AMANTS DE SAINT-DOMINGUE. E. Geoffroy 42. LA NUIT DES INSURGÉS. M. Bergerac 43. BELLE-AURORE. G. Hardy

46. L'AMOUR SECRET DE NAPOLÉON. E. Saint-Benoît

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47. LE CHEVALIER DE PONTBRIAND. D. Saint-Michel 51. TOURNOI POUR UN AMOUR. E. Deher 57. LE PORTRAIT DU DESTIN. C. Le Rogan 63. LA RAISON DE LA PASSION. E. Saint-Benoît 69. LA COURSE AU BONHEUR. H. Mesurat

Turquoise Médaillon 48. L'INCROYABLE VÉRITÉ. C. Pasquier 53. LE CARNAVAL DU MYSTÈRE. C. Valérie 60. LE MESSAGER DU DÉSERT. A. Pergame 61. A CŒUR PERDU. S. Ardant 64. LE DERNIER CONCERTO. E. Geoffroy 65. LES ORAGES DU DÉSIR. O. Granville 67. UNE AFFAIRE DE CŒUR. C. Valérie 73. LE MAÎTRE DE BROCÉLIANDE. A. Tuai 76. LES SAPHIRS DE THAÏLANDE. C. Montlaur 77. CRUELLE MÉPRISE. B. Watson 78. LA DÉESSE BLEUE. O. Deschamps 79. A L'AUTRE BOUT DU MONDE. S. Ardant 82. ANGE OU DÉMON ? G. Hardy 83. AMOUR DANS LA BROUSSE. C. Valérie 84. PRISONNIÈRE DU PASSÉ. L. Thibault 85. UN AMOUR SANS OBSTACLE. H. Mesurat 88. DÈS L 'AUBE. P. Vincent

89. LA VALLÉE DU SEÑOR RUIZ. L. Thibault 90. LA NUIT DU VAUDOU. O. Granville 91. RENCONTRE A MEXICO. S. Ardant 95. L'ORCHIDÉE DE SINGAPOUR. S. Ardant 101. QUAND L'AMOUR TREMBLE. E. Deher 106. RÊVE INTERDIT. L. Thibault

Turquoise Sortilèges 96. Sous LE REGARD DE KALI. E. Deher 97. NEFERTA, PRINCESSE DU NIL. Y. Rampling 102. LE MASQUE DU SORCIER. E. Saint-Benoît 103. L'ÉTRANGE PRÉDICTION. G. Clémence 108. L'ÉTANG AUX MALÉFICES. O. Granville 109. LA MONTAGNE ENVOÛTÉE. E. Geoffroy

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STEPHANE ARDANT

URGENCES

Turquoise Médaillon

PRESSES DE LA CITÉ

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La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, toute représentation ou reproduction inté- grale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinéa 1 de l'article 40).

Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© Presses de la Cité 1981 ISBN 2-258-00877-8

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PREMIÈRE PARTIE L'ÉNIGME

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H d'arriver enfin chez elle, Ingrid d'Abanville sonna deux coups à la porte de son appartement. Quelques secondes passèrent sans qu'aucun bruit trahisse l'arrivée de la vieille gouver- nante qui s'occupait de la maison. « Cette pauvre Louise devient complètement sourde, plaisanta Ingrid. Il est vrai qu'elle vient de fêter son quatre-vingtième anniversaire... »

La jeune fille sonna une nouvelle fois. Là encore, seul le silence lui répondit. « Elle est sans doute enfermée dans sa cuisine, en train d'écoutèr la radio et de me préparer un dîner de roi. Il va donc falloir employer les grands moyens ! »

Ingrid entreprit alors de fouiller dans le vaste sac qui lui servait à ranger — dans un désordre dont elle seule connaissait le secret — tout un fouillis qu'elle pensait indispensable. Elle finit par découvrir son trousseau de clefs dans le fond du sac entre une enveloppe qui attendait depuis des mois d'être postée et un paquet de mouchoirs en papier.

Elle ouvrit la porte et, d'un pas joyeux, se dirigea vers la cuisine. Mais Louise ne s'y trouvait pas.

« Elle aura oublié un paquet de farine et sera descendue chez l'épicier pour en acheter », se dit la jeune fille.

Mais cette explication, pour rassurante qu'elle fût,

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ne la satisfaisait pas. Ingrid connaissait Louise depuis trop longtemps — la vieille femme, au service des d'Abanville depuis plus de soixante ans, avait été sa nourrice et la confidente de ses premières années — pour croire que sa gouvernante avait pu oublier le moindre ingrédient. Les armoires à provi- sions de la maison étaient toujours pleines à craquer et jamais rien ne venait à manquer. Ingrid passa dans sa chambre, puis dans la salle de bains. La journée avait été rude. Elle avait dû se lever de très bonne heure pour réaliser une interview du ministre des Transports, puis taper rapidement son papier, prendre connaissance des informations de la journée afin d'être prête à présenter les journaux de l'après-midi sur la chaîne de radio qui l'employait. De quatorze à dix-huit heures, elle résumait, toutes les heures, pour les auditeurs de R.T.L., les faits marquants de l'actualité. Entre-temps, dans la vaste salle de rédaction, elle s'acharnait au télé- phone à obtenir des rendez-vous importants pour passer durant ses journaux du lendemain les enregis- trements des interviews exclusives de la matinée.

En proie à l'inquiétude, elle quitta sa chambre en criant à travers l'appartement le nom de la gouver- nante. Personne dans la cuisine ni dans la salle à manger attenante. Personne non plus dans la cham- bre qu'occupait la vieille femme, pas plus qu'au salon. Restait la bibliothèque. Ingrid s'y précipita. Dans la grande pièce en rotonde, unique source de lumière, un projecteur éclairait un superbe tableau de Pierre-Marie Brisson qui occupait tout un mur. Sur le canapé de cuir, au-dessous du tableau, était étendue la gouvernante. Ingrid accourut vers elle. La respiration de la vieille femme était à peine perceptible. Ses pau- pières closes, son souffle trop faible et ses mains presque froides attestaient de la gravité de son cas.

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Immédiatement, la jeune fille se rua sur le télé- phone et composa, après l'avoir vérifié, le numéro d'appel du médecin de famille qui habitait à proxi- mité. Deux sonneries, puis la voix du médecin se fit entendre, légèrement déformée :

— Bonjour, vous êtes branché sur un répondeur téléphonique. Je suis absent jusqu'au...

Ingrid raccrocha vivement, étouffant un juron de dépit devant ce coup du sort. Elle feuilleta un moment l'annuaire des abonnés avant de tomber sur le numéro qu'elle cherchait.

— Médecins d'Urgences ! fit une voix féminine. Je vous écoute.

— Bonsoir, balbutia la jeune fille. Voilà, je viens de rentrer et j'ai trouvé ma gouvernante inanimée dans un canapé. C'est une très vieille dame, elle a quatre-vingts ans... — Comment respire-t-elle ? — Très faiblement. Ses mains sont toutes froides...

— Etendez-la confortablement, couvrez-la en attendant le médecin. Quelle est votre adresse ?

— 12, boulevard Beauséjour. Ingrid d'Abanville.

— Très bien, prenez patience, je vous envoie quelqu'un immédiatement.

— Ce sera long ?

— Je ne peux pas vous dire. Sans doute pas...

Ingrid raccrocha, un peu rassurée par la voix apaisante de la standardiste et l'assurance que

« quelqu'un arriverait ». Elle fit ce que lui avait recommandé la voix et plaça un oreiller sous la tête de Louise, avant d'aller chercher dans sa chambre une couverture de laine qu'elle étendit sur les jambes de la vieille femme.

La respiration de la gouvernante devenait de minute en minute plus sifflante et plus faible. Ingrid chercha son pouls mais, à travers la peau décharnée du poignet, elle ne sentit rien.

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« Il est vrai que ce n'est pas mon métier, songea- t-elle pour se rassurer. Je tâtonne... »

Elle caressa longuement le front de la vieille gouvernante, qui se couvrait d'une sueur froide.

Louise... Louise qui était tant de choses pour elle, maintenant ! Son seul lien avec le passé. Le souvenir vivant des années de bonheur entre ses parents, dans la propriété familiale, à Nice... Puis il y avait eu le naufrage, cette nuit de tempête sur la Méditerranée, durant laquelle tant de bateaux avaient sombré. Et, parmi eux, celui des d'Abanville. Ingrid s'était retrouvée orpheline dans un monde où le plus faible est immanquablement dévoré par les autres. Elle avait dû se battre, lutter, aidée par Louise qui avait refusé de l'abandonner.

Aujourd'hui, à vingt-cinq ans, elle était parvenue à réaliser une partie de ses ambitions. On la considé- rait comme une journaliste d'avenir. La télévision lui ouvrait peu à peu ses portes. Dans l'univers de la radio-télévision, dont l'importance croissait de jour en jour, elle faisait lentement sa place, devenait une célébrité. Mais que d'instants de défaitisme avait-il fallu combattre, que de ténacité avait été nécessaire ! Louise, en ces moments, avait constitué un appui, la conseillère sur qui Ingrid pouvait compter.

Un quart d'heure environ s'était écoulé depuis son appel à Médecins d'Urgences. Ingrid s'impatientait.

Elle se dirigea un moment vers la fenêtre de la bibliothèque et écarta le lourd rideau de velours beige. Une pluie fine tombait sur Paris. Trois étages plus bas, sur le boulevard Beauséjour, d'ordinaire si calme, une file ininterrompue de voitures se pres- sait. Des coups de klaxon rageurs se faisaient entendre : les embouteillages du soir battaient leur plein. « Il n'arrivera jamais, ce médecin ! Il doit être coincé quelque part, au Trocadéro ou à l'Etoile,

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dans des encombrements inextricables... Et moi qui ne peux rien faire pour ma pauvre Louise ! »

Le docteur Cyrille Thomas actionna une nouvelle fois la sirène de sa voiture. Sur le toit, la lumière bleue clignotait désespérément. Mais cela n'amélio- rait pas le sort du jeune médecin, bloqué entre deux autobus sur la place du Trocadéro. Depuis plus de cinq minutes, il n'avait pas progressé d'un centimè- tre et la pluie redoublait, aggravant encore la situation.

La standardiste qui centralisait les appels télépho- niques l'avait surpris au moment où il remontait dans sa voiture, une R5 de couleur bleu-vert dont la silhouette était maintenant connue de tous, popula- risée par un feuilleton télévisé.

Cyrille venait de visiter une jeune femme, inquiète d'une faible fièvre de son enfant. Le médecin avait diagnostiqué une angine et prescrit les médicaments qui s'imposaient. Cette visite avait été la quatorzième de la journée et il espérait bien avoir droit à quelques minutes de pause pour avaler un sandwich et un café. Mais une voix avait crépité dans la radio de bord :

— Cyrille, une urgence boulevard Beauséjour, au numéro 12. Ingrid d'Abanville. Il s'agit d'une vieille femme de quatre-vingts ans. On l'a trouvée inani- mée ; elle respire mal et ses extrémités sont froides.

— Le cœur, murmura le jeune homme. Personne ne peut y aller à ma place ? J'ai plutôt envie d'une pause-café, je n'ai pas arrêté depuis ce matin !

— Non, tu es le plus près. Ensuite, j'essaierai de te ménager quelques minutes de repos...

— Tu es trop bonne, ironisa Cyrille.

Il était donc parti pour cette nouvelle mission, imaginant déjà la scène qu'il trouverait.

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« Tous ces cas se ressemblent : une dame trop vieille qui vit seule ou presque, et, un triste jour, on la trouve évanouie dans son lit. Panique ! On appelle le médecin qui doit faire des miracles, alors qu'une surveillance continue de la patiente aurait permis d'éviter un tel ennui ! Je vais être accueilli par la famille en pleurs. Ils seront tous là, le père, la mère et les enfants, veillant sur l'aïeule malade. Boule- vard Beauséjour, en plus, en plein cœur du seizième arrondissement : il y aura les domestiques pour compléter ce touchant tableau de famille ! »

Comme presque tous les jeunes médecins, Cyrille cachait sous un cynisme outrancier sa trop grande sensibilité. Dans ce métier où chaque jour apportait sa dose d'horreur et de sordide, il fallait avoir le cœur bien accroché pour survivre sans problème.

L'humour noir et l'ironie constituaient un masque sous lequel il parvenait à dissimuler sa profonde humanité.

Fulminant, le conducteur de la voiture qui précé- dait celle de Cyrille baissa sa vitre et hurla à l'adresse du jeune médecin :

— Vous ne pourriez pas couper votre sirène, elle écorche les oreilles !

L'interpellé sourit. Il était habitué aux crises de nerfs des automobilistes coincés dans les embouteil- lages et avait appris à garder son calme en toutes circonstances.

— C'est mon seul moyen pour tenter de déblo- quer la situation. Sinon, nous sommes là jusqu'à dix heures du soir et ma malade aura mille fois le temps de mourir.

Quelques minutes passèrent encore avant qu'une voiture ne parvienne à avancer de quelques centimè- tres; une autre recula, libérant le passage à une troisième, bientôt suivie du flot des véhicules venant de l'avenue Kléber.

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« Enfin ! soupira Cyrille. Cela doit aller mieux, maintenant... »

Avenue Paul-Doumer, une queue continue de voitures s'étendait jusqu'au feu situé au croisement de la rue de la Tour. Délibérément, Cyrille se plaça sur la file de gauche et remonta rapidement l'ave- nue, parvenant sans encombre à la Muette. Le boulevard Beauséjour n'était plus qu'à une centaine de mètres.

« Numéro 12, c'est au début du boulevard. Tant mieux, l'histoire du Trocadéro allait recom- mencer! »

Pour la dixième fois, Ingrid se dirigea vers la fenêtre de la bibliothèque et écarta le rideau de velours. Elle avait cru entendre... Mais, cette fois, elle ne s'était pas trompée : une sirène de voiture retentissait, tandis que le boulevard était illuminé de manière intermittente par la lueur bleue clignotante d'un gyroscope. — Enfin, le voilà, murmura-t-elle.

Puis, en une prière silencieuse, elle ajouta :

« Pourvu qu'il ne soit pas trop tard ! »

Quelques instants plus tard, on sonnait à la porte et la jeune fille se précipita pour ouvrir. — Je suis le docteur Cyrille Thomas, annonça l'élégant jeune homme qui fit irruption à l'intérieur de l'appartement.

Ingrid le dévisagea un moment. Jeune, une tren- taine d'années tout au plus, il portait avec distinction une veste de sport en tweed et un pantalon de velours. Dans sa main droite, une petite sacoche contenait vraisemblablement son matériel d'ur- gence. Assez grand, les cheveux châtains, son visage trahissait un caractère énergique et décidé. Lui également, de son côté, observait la jeune fille qui venait de lui ouvrir la porte. Exceptionnelle- ment, ses déductions se révélaient fausses, mais il

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gagnait au change. En lieu et place du couple de bourgeois effrayés qu'il s'attendait à découvrir, il se trouvait en face d'une superbe femme blonde de vingt-cinq ans environ dont les yeux verts le fixaient avec une lueur d'espoir.

Ils demeurèrent ainsi quelques secondes à peine, à se regarder en silence. Enfin Cyrille réagit : — Où est la malade ?

— Suivez-moi...

Par un long couloir, elle le conduisit jusqu'à la bibliothèque. En entrant dans la pièce, Ingrid alluma les lumières du plafond. Déjà le docteur Thomas se précipitait au chevet de Louise.

Vivement, le praticien chercha le pouls de la vieille femme, mais, comme Ingrid quelques minutes auparavant, il fit une moue dépitée : l'artère cubi- tale battait si faiblement qu'il avait du mal à la percevoir.

Il sortit son stéthoscope de sa trousse et en appliqua l'extrémité contre la poitrine de la patiente.

Un bruit caractéristique se faisait entendre et il interrompit son examen, certain désormais de son diagnostic.

— Depuis combien de temps est-elle incons- ciente? demanda-t-il à Ingrid, qui guettait avec impatience sa réaction.

— Je ne sais pas. Je l'ai trouvée ainsi voilà une vingtaine de minutes, le temps que vous arriviez jusqu'ici...

— Les embouteillages, grommela-t-il comme pour se faire pardonner.

— Mais avant, repit Ingrid, je ne peux rien vous dire. Je suis partie ce matin très tôt, elle paraissait en excellente forme.

— Ça ne prévient pas, vous savez, ironisa Cyrille.

C'est le cœur, un infarctus... Un petit infarctus, à mon avis, mais à son âge... Je vais lui faire un

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