Éditorial
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23 mars 2016
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La chirurgie de l’obésité : une prise en charge inter- disciplinaire pour répondre
à de multiples défis
FRANÇOIS P. PRALONG et ALAIN GOLAY La chirurgie de l’obésité a réellement connu
son essor après la première conférence de con
sensus organisée par le NIH (National Insti
tutes of Health) américain en 1991,1 confé
rence qui avait conclu à la sécurité des ap
proches modernes telles que le courtcircuit gastrique sur anse en Y selon Roux,
ou l’anneau gastrique. L’augmen
tation très importante de l’utili
sation de cette approche dans le traitement de l’obésité au cours des 25 années qui ont suivi fait que nous disposons aujourd’hui de données d’efficacité à court et moyen termes qui devraient nous permettent de réévaluer aussi bien les indications que les modalités
de prise en charge des patients éligibles pour une chirurgie bariatrique.
Certains des enjeux de ce type d’approche sont abordés dans quatre des six articles de ce numéro, et notamment la question de l’évo
lution pondérale à moyen et long termes. En effet, si la plupart des patients reprennent un peu de poids après l’intervention, cette reprise sera très importante pour un petit groupe d’entre eux (entre 10 et 25 % selon les études et la durée du suivi). Or, le risque de reprise pondérale excessive reste aujourd’hui encore essentiellement imprévisible. Dans ce con
texte, l’article de Pataky et coll. rappelle qu’une prise en charge multidisciplinaire des patients permet probablement de minimiser ce ris que.
Toutefois, la recherche de facteurs prédictifs du succès à long terme de la chirurgie baria
trique reste une question primordiale qui est abordée par Vionnet et coll. dans leur des
cription des buts de la Cohorte obésité de Lausanne. Parmi les facteurs incriminés dans une reprise de poids, les troubles du compor
tement alimentaire sont souvent mentionnés.
Carrard et coll. nous proposent un outil pra
tique pour évaluer les comportements ali men
taires. Dans la même direction, Locatelli et coll. revoient quels sont les meilleurs moyens pour accompagner un patient obèse dans un changement de comportement alimentaire à long terme.
L’un des bénéfices les plus importants de la chirurgie bariatrique est l’amélioration, sou
vent spectaculaire, des comorbidités méta
boliques.2 Cet effet est particulièrement bien documenté après courtcircuit gastrique sur anse en Y selon Roux, mais malgré un très bon niveau d’évidence, la présen
ce de comorbidités métaboliques ne fait pas formellement partie des critères d’indication à une telle chirurgie. Le profil exact des patients diabétiques ou présen
tant un syndrome métabolique et qui pourraient bénéficier le plus d’une approche chirurgicale reste à déterminer. Si on tend intuiti
vement à proposer l’intervention à des patients obèses dont le diabète est dif
ficile à contrôler, ne devraiton pas plutôt l’offrir en priorité aux patients avec une ma
ladie moins avancée qui ont une plus grande probabilité de rémission de leur diabète après intervention ? De fait, ces patients auraient ainsi le plus grand gain potentiel du traite
ment.
Finalement, Ferrario et coll. attirent notre attention sur le risque de dépendance des pa
tients après chirurgie bariatrique, et notam
ment de dépendance à l’alcool. Ce risque est de mieux en mieux reconnu, et devrait être formellement évalué lors de la procédure de préparation à la chirurgie. Là encore, une prise en charge multidisciplinaire intégrant des pro
fessionnels bien formés à la problématique de l’addiction est indispensable afin de gérer au mieux ce risque, aussi bien durant la période de préparation que pendant le suivi après chirurgie.
En conclusion, on rappellera que la chirurgie bariatrique présente un excellent rapport entre coût et efficacité.3 Malgré les incertitu
des relevées cidessus, il semble justifié de repenser les critères d’éligibilité de la chirur
gie bariatrique, et impératif de conduire des études sur le long terme et rapportant scru
puleusement les effets indésirables ainsi que l’évolution des comorbidités métaboliques et vasculaires.
Articles publiés sous la direction des professeurs
FRANÇOIS P.
PRALONG Médecin-chef Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme CHUV, Lausanne
ALAIN GOLAY Médecin-chef
Service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques HUG, Genève
Le RISque de RePRISe PONdéRALe exceSSIve ReSte
AujOuRd’huI eNcORe eSSeNtIeLLemeNt
ImPRévISIbLe
bibliographie 1
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2
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Picot JJ, Jones JL, Colquitt E, et al. The clinical effectiveness and cost-effectiveness of bariatric (weight loss) surgery for obesity : A systematic review and economic evaluation.
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