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Arc-en-Barrois, vers un équilibre forêt-gibier à très haut niveau

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Arc-en-Barrois, vers un équilibre forêt-gibier à très haut niveau

F. Du Boisrouvray

To cite this version:

F. Du Boisrouvray. Arc-en-Barrois, vers un équilibre forêt-gibier à très haut niveau. Revue forestière

française, AgroParisTech, 1974, 26 (2), pp.99-110. �10.4267/2042/20824�. �hal-03395658�

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ARC - EN - BARROIS

VERS UN ÉQUILIBRE FORÊT - GIBIER A TRÈS HAUT NIVEAU

Class . Oxford 156 .2 (44 - CHAMPAGNE-ARDENNES)

F. DU BOISROUVRAY

L'INVENTAIRE

15 janvier 1971 : I'Etat achète à la princesse Murat et à la duchesse d'Aoste les 10 700 ha de forêt qu'elles possédaient autour d'Arc-en-Barrois, en Haute-Marne.

Assis sur un plateau calcaire du Bathonien plus ou moins fissuré, le nouvel ensemble domanial comprend en réalité deux massifs d'importance très inégale : la forêt d'Arc au sud (2 200 ha), celle de Châteauvillain et d'Arc au nord (8 700 ha) . Entre les deux, la vallée cultivée et habitée de l'Aujon . Tout autour, en alternance, ïa plaine et plus de 4 000 ha de bois communaux ou privés.

Altitude : 238 à 426 m . Température moyenne : 10° . Pluviosité : 1 000 mm par an.

Gelées : 90 jours . Aucun ruisseau ni point d'eau, hormis les souilles creusées par les grands animaux mais souvent sèches en été . Sols : 3 500 ha profonds, 4 500 ha moyens, 2 700 ha superficiels . Peuplements : 52 °/o de chênes souvent sans grande valeur, 21 °/o d'excellents hêtres, 27 °/o de charmes et autres divers dont 170 ha de résineux.

L'ensemble était traité en taillis sous futaie à la rotation de 25 à 30 ans . Mais le rendement insuffisant du taillis en avait fait cesser l'exploitation depuis une dizaine d'années, sauf dans les trouées de régénération et sur les coupes . Devenues très intenses pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, ces dernières portaient de préférence sur les gros bois : gestion de récolte par conséquent sans travaux d'en- tretien ni de conversion en futaie, entraînant un appauvrissement continu du capital.

LES DEGATS

Du même coup, la surface de gagnages ligneux avait décru dans des proportions considérables : de 2 000 à 300 ou 400 ha . Or, pendant ce temps, les cheptels de grands animaux n'avaient cessé d'évoluer en sens contraire en raison de la politique extrêmement prudente de l'Association sportive de chasse d'Arc-en-Barrois . En 1972, les estimations, à vrai dire très subjectives des diverses parties prenantes, se recou- paient aux alentours de 800 têtes avant les naissances pour les cerfs, de 200 pour les

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AU NORD, LE MASSIF DE CHATEAUVILLAIN ET D'ARC - AU SUD, LE MASSIF D'ARC - ENTRE LES DEUX ( D'ARC-EN-BARROIS A GIEY ), LA VALLÉE DE L'AUJON

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Arc-en-Barrois

chevreuils et de 1 000 pour les sangliers . Soit, pour nous en tenir aux premiers, près de 75 aux 1 000 ha . . . Résultat inévitable : le taillis recépé est entièrement dominé par le gibier.

Situation d'autant plus grave qu'elle s'accompagne de dégâts énormes aux cultures riveraines : 646 000 F d'indemnités en 1972 1 Attribués aux sangliers, ces dégâts sont largement le fait des cerfs et des biches : j'ai vu des hardes d'une quinzaine de bêtes viander en plein champ à plus de 2 km des lisières . Elles y cherchaient la nourriture tendre devenue introuvable sous les vieux taillis, même si elle reste assez dense sur les sommières régulièrement entretenues . En revanche, les besoins en aliments coriaces sont assurés bon an mal an par les faines et les glands.

LES REMEDES

D'un point de vue strictement sylvicole et agricole, le problème était donc double : mettre en oeuvre un plan de gestion permettant la conversion en futaie de hêtre de 6 000 ha — seul moyen d'obtenir du massif le revenu qu'on est en droit d'en atten- dre ; et lancer un programme de cultures et d'affouragement susceptible d'empêcher les animaux de mettre à sac les exploitations riveraines . Compte tenu de leur pression sur le sous-étage ligneux et herbacé, cette double entreprise de sauvetage ne pouvait réussir qu'en accordant la priorité aux aménagements cynégétiques : situation devant laquelle des forestiers peu ouverts à ces questions seraient restés impuissants, mais que ceux du centre de gestion de Chaumont et du cantonnement d'Arc-en-Barrois ont su prendre par le bon bout.

Nourriture et tranquillité : viandis en plein jour Photo du BOISROUVRAY

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F . du BOISROUVRAY

Ils ont commencé par concevoir et réaliser des travaux d'assistance au gibier extrê- mement importants :

— 116 ha de prairies et de cultures artificielles, réparties sur les territoires de trois anciennes fermes enclavées (Epillan, Rouville, Champ Corot) et sur des clai- rières défrichées pour la circonstance ; situées en plein bois, certaines y concentrent les animaux ; placées non loin des lisières, d'autres ont pour objet de les dissuader de sortir en plaine ;

— 55 ha de prairies naturelles améliorées par passage du girobroyeur, apport d'engrais, fauchaisons fréquentes ;

— 67 ha de recépages le long de certaines routes et cultures ;

— 150 arbres fruitiers plantés avec protection ;

— 2 gros postes d'affouragement en mais pour la période hivernale ;

— 1 réseau de pierres à sel à proximité des souilles — lesquelles sont appro- visionnées par camion-citerne en période de sécheresse.

Mené à bien en moins de deux ans sur les 8 700 ha du seul massif de Châteauvillain, cet ensemble a soustrait à la sylviculture 2,73 °/o de sa surface . Il doit répondre une fois pour toutes aux besoins en aliments tendres, qu'ils soient céréaliers ou herbacés.

Par contre, ce ne sont pas les 67 ha de recépages qui fourniront la nourriture ligneuse nécessaire puisqu'ils ont été abroutis jusqu'aux souches . Le plan de gestion a donc été conçu en partie pour résoudre ce problème : si plus de 6 000 ha seront convertis en futaie de hêtres — dont 262 dans les années à venir — 2 600 autres continueront d'être traités en taillis sous futaie à la rotation de 20 ans ; soit, en admettant que

Le mirador et le posted'affouragementd'Epillan Photo du BOISROUVRAY

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Un 4 cors à éliminer dans tous les cas (une première tête doit porter 6 ou même 8) Photo d,, BOISROUVRAY

les coupes restent utilisables pour le gibier pendant 5 ans, 655 ha supplémentaires de bons gagnages auxquels s'ajouteront encore les 262 des coupes de régénération.

Enfin, les essences de reboisement seront choisies autant que possible parmi celles qui sont le moins sensibles aux dégâts (hêtres, épicéas), et la protection individuelle par répulsifs préférée à I'engrillagement global.

LES OBJECTIFS

Quoiqu'on fasse, la satisfaction des besoins alimentaires des cervidés ne saurait être obtenue si leur effectif n'était ramené à des chiffres raisonnables . Compte tenu de la grande richesse naturelle et artificielle de la forêt, le plafond peut être fixé à 400 avant les naissances . C'est-à-dire la moitié du nombre actuel.

Précisons sans plus attendre qu'il n'est pas question de soumettre la gestion cyné- gétique à un objectif ligneux prioritaire, mais de faire coexister les deux . La réputation d'Arc-en-Barrois en tant que forêt de chasse a largement débordé nos frontières ; l'Office national des forêts entend la défendre et même l'améliorer encore, ses repré- sentants régionaux et locaux sont à la fois passionnés par ce problème et fort compétents — même s'ils ont dû se former tout seuls . Leur volonté de réduire la densité ne tient donc pas au seul désir d'avoir de beaux hêtres mais aussi (et autant) à celui de produire un maximum de beaux cerfs : c'est loin d'être aujourd'hui le cas.

Il y faut, en effet, plusieurs conditions dont aucune n'était remplie . ..

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F . du BOISROUVRAY

L'EQUILIBRE FORET-GIBIER

D'abord, bien entendu, cette harmonie entre la flore et la faune dont il vient d'être question, afin que chaque animal trouve à manger à sa faim sans hypothéquer l'avenir végétal . Les forestiers ayant fait tout ce qu'ils pouvaient pour augmenter la capacité territoriale d'Arc-en-Barrois, les chasseurs ont accepté de leur côté de réajuster le cheptel . Hypothèses de travail, retenues par approximations successives : 224 naissances annuelles, 130 p ertes sauvages par blessures, maladies, braconnage, accidents de la route et émigration . Soit un excédent de 94 unités qui constituerait le plan de chasse si on voulait rester au niveau actuel . Comme tel n'est pas le cas, ce plan a été fixé à un chiffre supérieur : 100 bracelets en 1972-73 (dont 76 seule- ment ont été utilisés), 120 en 1973-74 (dont 103 ont servi) . Ce qui marque un progrès très net par rapport à la situation antérieure puisque, pendant les dix années qui ont précédé l'achat de la forêt, la moyenne des tableaux ressortissait à 59 animaux par saison.

Il n'en reste pas moins que la réduction globale du cheptel cerfs et biches vient à peine de commencer . Et encore, très timidement . Les difficultés de vision et de tir dans un couvert très fermé fournissent la première explication, l'insuffisante puissance de feu d'une équipe de 18 chasseurs en apporte une seconde . On a donc décidé de la renforcer progressivement jusqu'en 1977.

L'EQUILIBRE DES SEXES

D'ordre à la fois génétique et sociologique, la deuxième condition pour avoir de beaux cerfs est le respect de l'égalité des sexes observée à la naissance . Comme dans la totalité de nos massifs, c'est évidemment le contraire qui a lieu : environ 0,67 pour 1, ou encore 320 mâles pour 480 femelles . Raison : un souci excessif de pro- tection de ces dernières afin qu'elles assurent (croit-on . . .) une production maximale de faons dont les mâles deviendront autant de grands cerfs . Ce qui est faux . A l'intérieur du programme de réduction globale du cheptel d'Arc-en-Barrois, il convient donc d'éclaircir bien davantage les rangs des biches que ceux des cerfs — ce qui permettra en outre de diminuer indirectement mais sûrement la natalité . Jusqu'ici, cette nécessité ne s'est pas traduite au niveau des plans de chasse puisque chacun prévoyait un nombre égal de victimes des deux sexes : 50-50 puis 60-60 . Heureuse-

ment, les faits ont en partie remédié à cette faiblesse : 39 femelles et 32 mâles ont été tués en 1972-73, 58 et 45 en 1973-74 . Cela demeure insuffisant, mais la bonne direction est prise.

L'EQUILIBRE DES AGES

La troisième condition concerne la réalisation, pour chaque sexe, d'une harmonieuse pyramide des âges . De quoi s'agit-il ? De faire en sorte qu'à l'intérieur d'un effectif donné les cerfs et les biches ne « s'entassent « pas presque tous dans les mêmes tranches — qui sont alors nécessairement les plus jeunes . Dans ce cas (constaté lui aussi à Arc-en-Barrois comme presque partout en France) on n'obtient si j'ose dire que

par accident quelques rares cerfs et biches âgés . Or, les uns comme les autres sont indispensables au bon état du cheptel ; les vieilles biches, parce que leur expérience en fait les meneuses de hardes ; les vieux cerfs, parce qu'ils sont les meilleurs géniteurs : ceux qui doivent à tout prix féconder les femelles — d'où la nécessité qu'ils se trouvent en nombre assez grand pour les couvrir toutes dès le début du brame.

On y parvient en mettant en jeu les subtilités du plan de tir — instrument de travail autrement raffiné que le plan de chasse devenu légal en Haute-Marne comme dans de nombreux départements . Sans entrer dans le détail, disons que dans l'hypothèse

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Biche âgée sur le qui-vive Photo du BOISROUVRAY

d'une population équilibrée, il faut que la moitié seulement d'une classe d'accrois- sement atteigne l'âge de 2 ans — devenant donc 2° têtes pour les mâles et biches pour les femelles . Ce qui implique que l'autre moitié soit éliminée à l'état de faons (par chance, leur tir est autorisé à Arc-en-Barrois), de daguets ou de bichettes . Ainsi, la pyramide se rétrécit très vite et les jeunes disparus laissent de la place pour les vieux.

Ceux-ci doivent constituer 20 °/o du plan . Mais qu'est-ce qu'un vieux cerf ? Quel que soit le nombre de ses cors, un animal d'au moins 8 ans : âge auquel se ralentit ou s'achève le développement du squelette et où, par conséquent, tous les aliments minéraux absorbés concourent enfin exclusivement à la croissance des bois.

50 °/o + 20 °/o = 70 °/o : restent 30 °/o à tirer entre la deuxième et la huitième têtes.

A mon avis le plus tôt possible — c'est-à-dire pour la plupart aux stades de la deuxième et de la troisème têtes — ne serait-ce qu'en raison de la moindre difficulté à approcher et souvent à juger les animaux les plus jeunes.

L'équilibre des sexes devant se retrouver à peu près à tous les niveaux, il en va naturellement de même pour les biches.

Je l'ai précisé d'emblée : de tels chiffres n'ont de valeur que si la population ainsi traitée se trouve déjà en équilibre ; ce n'est pas le cas d'Arc-en-Barrois, une épargne presque systématique des jeunes y ayant empêché la production et la conservation de vieux . Dans une telle circonstance, il faut évidemment forcer les chiffres par le bas : où en est-on ?

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F . du BOISROUVRAY

L'analyse du tableau de chasse 73-74 permet de s'en faire une idée :

Arc-en-Barrois Cheptel en équilibre

Faons + daguets 44,5 °Io 50 0/0

w

2a et 3° têtes 29 °/o 20 0/0

m

U 4 0 à 7" têtes 22 10 °/o

8" têtes et plus 4,5 °/0 20 °/o

u, Faons + bichettes 50 0/o 50 0/0

De 2 à 8 ans 38 °/0 30 °/0

co 8 ans et plus 12 °Io 20 0/

Soit — compte tenu de la volonté de laisser vieillir le cheptel qui devrait interdire en fait (sauf exceptions évidentes) le tir des mâles et des femelles adultes — des résultats :

— insuffisants pour les faons mâles et les daguets ;

— bons pour les cerfs de deuxième et troisième têtes ;

— excessifs pour les cerfs de quatrième tête et plus ;

— médiocres pour les faons femelles et les bichettes ;

— corrects pour les biches de 2 à 8 ans ;

— trop forts pour les biches âgées.

Plate-forme de tir à l'orée d'une culture Photo du BOISROUVPAY

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Arc-en-Barrois

L'un dans l'autre, un tel tableau laisse quand même apparaître une progression substantielle par rapport à ceux qui ont précédé le rachat de la forêt par I'Etat — ne serait-ce que parce qu'on ne songeait même pas alors à en établir de semblables . ..

LA SELECTION

La quatrième et dernière condition pour restaurer le cheptel est l'adoption du tir sélectif ; c'est-à-dire — étant donné que pour chaque classe des mâles comme des femelles il faut éliminer tant pour cent d'animaux — le tir préférentiel à l'intérieur de chacune, des individus tarés de naissance, chétifs, blessés, malades ou sur le déclin . Si j'affirme qu'il s'agit là de la dernière condition, c'est parce qu'elle est la moins importante ; point sur lequel on ne saurait assez insister car sa surévaluation est génératrice de fréquents et qraves contresens : bien gérer, c'est moins éliminer les individus déficients qu'en limiter la production ; dans cette optique, l'obtention d'une juste densité globale, de l'égalité des sexes et d'une bonne pyramide des âges apparaît autrement importante que le tir des mauvais cerfs adultes.

Les critères de sélection adoptés à Arc-en-Barrois sont volontairement très simples ; peuvent être tirés :

— les daguets aux perches moins hautes que les oreilles,

— tous les 4 cors,

— les 6 cors, surtout irréguliers,

— les 8 cors irréguliers aux merrains courts (< 45 cm),

— les 10 cors à surandouillers (par opposition aux 10 cors à empaumures même irréguliers).

De tels objectifs supposent une reconnaissance préalable ; mais les chasseurs n'opéraient qu'en battue et l'apprentissage de l'approche n'est pas une mince affaire.

Pendant une phase transitoire qui s'achèvera en 1977 (avec le recours exclusif aux méthodes silencieuses, au moins en ce qui concerne les mâles) on emploie donc simultanément ces deux modes de chasse tout en cherchant à limiter du mieux possi- ble le nombre des erreurs commises en battue . Ce qui n'est pas facile : si une seule fut enregistrée en 1972-73, cette extrême prudence entraîna un déficit de 36 °/o dans l'exécution du plan ; déficit ramené à 25 °/o en 1973-74 (ce qui est encore beaucoup), mais au prix d'une multiplication des fautes de sélection : 5 (soit 22 °/o), dont 4 pour les seuls daguets (40 °/o) . Résultats non moins significatifs à propos des faons : le poids moyen des mâles tirés en battue s'élève à 42 kg contre 24 seulement à l'approche, la différence étant de 10 kg pour les faons femelles.

Autrement dit, l'expérience d'Arc-en-Barrois confirme l'impossibilité de gérer correc- tement un cheptel en le chassant en battue : ou on tire bien et on ne tue pas assez, ou on tue assez mais en tirant mal ; et ceci, même dans le cas relativement très simple des daguets.

Celui des biches et des faons est autrement complexe : on ne peut guère les juger que par comparaison, ce qui suppose l ' observation minutieuse de hardes au repos.

Or, la qualité du tir est plus nécessaire encore pour les femelles que pour les mâles, puisque la sélection naturelle de ces derniers sur les places de brame compense en partie les erreurs de l'homme . Dans l'hypothèse où les chasseurs n'auraient pas l'envie ou la possibilité d'y apporter le soin et d'y consacrer le temps nécessaires, il conviendrait donc que les forestiers et les gardes prennent à leur compte l'essentiel de ce travail.

LA RECOMPENSE

Une telle évolution dans les méthodes, comme dans l'esprit de la chasse, soulève évidemment des tas de difficultés tant psychologiques que techniques . Pour aboutir

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F . du BOISROUVRAY

Trois daguets de première tète . La qualité des tirs est inversement proportionnelle à celle des trophées bonne a

gauche, moyenne au centre, mauvaise à droite Photoa„BOISROUVRAY

à quoi ? A un cheptel en équilibre avec le milieu et dans ses structures internes, ce qui se traduira pour les chasseurs par la possibilité de recueillir les grands trophées dont ils sont actuellement sevrés.

Sur une base de 400 animaux avant les naissances — et compte non tenu des pertes sauvages qu'il convient de réduire au maximum — le calcul montre que 12 cerfs de récolte pourront être tirés chaque année .C'est beaucoup.

Mieux encore, la qualité de ces trophées sera sans doute exceptionnelle . En voici quelques preuves recueillies la dernière saison : la découverte fortuite d'un 18 cors irrégulier d'au moins 205,8 points C .I .C . (c'est-à-dire supérieur au record de France officiel) tiré il y a quelques années en bordure du massif ; le tir par un autre voisin d'un 12 cors irrégulier frôlant les 200 points ; l'observation que j'ai faite au brame d'un 16 cors d'avenir (7/8 ans - 170 points minimum) et d'un daguet fourchu.

Si Arc-en-Barrois est capable de produire de tels cerfs juste au sortir de décennies de sélection à rebours — quand sévissent encore la surpopulation, le déséquilibre des sexes et l'arasement de la pyramide des âges — quels fantastiques animaux la han- teront dans 10 ans ?

F . du BOISROUVRAY

Secrétaire général de "Plaisirs de la chasse"

12, rue Duguay-Trouin 75006 PARIS

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Arc-en-Barrois

ANNEXE I

LE PLAN D'AMÉNAGEMENT

Surface de la forêt : 10 718 ha Surface boisée : 10 373 ha

Durée de l'aménagement : 20 ans (1974-1993) Objectifs :

— production de hêtre de qualité (et de chêne sur certains sols),

— sélection d'un cheptel cerf de qualité en équilibre avec la forêt et produisant un nombre maximum de trophées de classe élevée.

Division en séries

1 . Série de conversion en futaie feuillue : 6138 ha — 474 parcelles.

Parcelles suffisamment riches : conversion en futaie régulière de hêtre et acces- soirement de chêne par la méthode du groupe de régénération strict.

5 groupes : GR = 262 ha GP = 1 673 ha GAI = 1 765 ha GA2 = 1 325 ha GA3 = 1 113 ha

2. Série de taillis cynégétique : 2 627 ha -110 parcelles.

Parcelles de taillis sous futaie sur sols superficiels : recépage à la rotation de 20 ans par 1/4 de parcelle tous les 5 ans, de façon à fournir du gagnage ligneux au gibier sur toute la surface de la série . Coupes sanitaires dans les futaies.

3. Série d'attente : 1 608 ha — 117 parcelles.

Parcelles à hêtre sur coteaux sud ou sur sols superficiels, parcelles à chêne dominant où le hêtre est absent : protection des sols et observation de l'évolution des peuplements pour décision ultérieure de classement . Vieillissement du taillis.

Coupes sanitaires . Eclaircies .

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F. du BOISROUVRAY

ANNEXE II

LA CHASSE ET LES CHASSEURS

L'Association sportive Date de fondation : 1946 Equipe A : 18 chasseurs.

Tire essentiellement les cerfs et biches, accessoirement les chevreuils et les sangliers.

Equipe B : 30 chasseurs.

Tire uniquement les chevreuils et les sangliers.

Armes de chasse : carabines pour l'équipe A, carabines ou fusils pour l'équipe B.

Modes de chasse : battues avec chiens dans des enceintes banderolées.

28 battues par an (112 traques), soit 14 pour chaque équipe.

L'intervention de l'Office

Mode de gestion : licence collective annuelle accordée aux deux équipes en place au moment de l'achat de la forêt.

Equipe A : renforcement progressif jusqu'en 1977.

Equipe B : interdiction de la chevrotine ; interdiction du fusil à partir de 1976.

Modes de chasse : fermeture aux battues de 1 874 ha, suppression des banderoles dans 1 traque sur 4,

introduction de critères de sélection et des méthodes silencieuses.

Equipements cynégétiques :

2 grands miradors d'observation, 30 plateformes (miradors sans toits),

plusieurs dizaines de km de sentiers d'approche.

L'extension de l'expérience

Du 29-9 au 3-10-1973 : 1 exposition de trophées ; stage de formation de 40 agents techniques de l'Office.

Le 9-11-1973, création de l'Association sportive des chasseurs de grand gibier des massifs d'Arc-en-Barrois et de Châteauvillain : groupement d'intérêt cynégétique rassemblant tous les riverains du domaine, dans le but d'étendre à toute la forêt les modes de gestion et les critères de sélection de l'Office.

En 1974, expositions et journées d'information sur le cerf, le chevreuil et le sanglier.

Dès que possible : création d'un musée de la chasse dans une maison désaffectée d'Arc-en-Barrois .

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