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La pertinence des cadres théoriques mobilisés dans la recherche en comptabilité verte : Une révisitation

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Academic year: 2022

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Submitted on 27 Feb 2021

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La pertinence des cadres théoriques mobilisés dans la recherche en comptabilité verte : Une révisitation

Jean Christian Ewane Missomba, Alexis Ngantchou

To cite this version:

Jean Christian Ewane Missomba, Alexis Ngantchou. La pertinence des cadres théoriques mobilisés dans la recherche en comptabilité verte : Une révisitation. 40ème congrès annuel de l’Association Francophone de Comptabilité, les 21 et 22 mai 2019 à l’IAE de Paris, France. Thème : Ehique, régulation et comptabilités, Association Francophone de Comptabilité, May 2019, Paris, France. �hal- 03147358�

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La pertinence des cadres théoriques mobilisés dans la recherche en comptabilité verte : Une

révisitation

Jean Christian Ewane Missomba et Alexis Ngantchou

Résumé

L’identification d’un cadre théorique capable d’expliquer le comportement responsable des entreprises en général, et la diffusion d’informations vertes par ces dernières en particulier, est le point le plus controversé dans la recherche en comptabilité verte. Aussi, diverses explications sont données dans la littérature pour expliquer pourquoi les entreprises s’engagent dans la RSE en diffusant des informations sur leurs actions sociales et environnementales. Parmi les nombreuses raisons données, la littérature parle par exemple de recherche de légitimation ; de pression des parties prenantes ; de manipulation des comptes ; de dépendance vis-à-vis des ressources ; ou encore de comportement de mimétisme, et d’influence culturelle.

La question est abordée dans tous les sens, sans qu’aucun socle théorique ne fasse l’unanimité dans l’explication du phénomène. Après avoir discuté de la rivalité entre ces cadres théoriques, il ressort que le choix du cadre théorique suit une certaine évolution au fil du temps. De l’emprunt des théories économiques à l’usage des métathéories, en passant par l’usage des modèles sociaux et des théories socio-politiques, quatre différentes phases de cette guerre des logiques sont identifiées. Cette recherche souligne la nécessité de renoncer à la vérification des théories et modèles existant, et de recourir plutôt à des approches compréhensives de type grounded theory. Une telle perspective serait utile pour conduire des recherches dans des contextes peu explorés, comme celui de l’Afrique subsaharienne.

Mots clés : COMPTABILITE VERTE ; DIFFUSION

D’INFORMATIONS VERTES ; THEORIES

COMPTABLES ; MODELES SOCIAUX ;

METATHEORIES.

Abstract

The choice of a theoretical framework that can explain the responsible behavior of companies in general, and the publication of green information by companies in particular, is the most controversial point in green accounting research. Therefore, various explanations are given in the literature to explain why companies engage in CSR by publishing information about their social and environmental actions. Among the many reasons given, the literature speaks for example of seeking legitimation; pressure from stakeholders;

accounts manipulation; resources dependance; or isomorphism, and cultural influence. The question is approached in all directions, without any theoretical basis is unanimous in the explanation of the phenomenon. After discussing the rivalry between these theoretical frameworks, it appears that the choice of the theoretical framework follows a certain evolution over time. From the borrowing of economic theories to the use of metatheories, through the use of social models and socio-political theories, four different phases of this war of logic are identified. This research highlights the need to abandon the verification of existing theories and models, and instead to resort to comprehensive grounded theory approaches. Such a perspective would be useful for conducting research in under-explored contexts, such as sub-Saharan Africa.

Keywords : GREEN ACCOUNTING ; ACCOUNTING THEORIES ; SOCIAL MODELS ; METATHEORIES ; GROUNDED THEORY.

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Introduction

L’identification d’un cadre théorique capable d’expliquer le comportement responsable des entreprises en général, et la diffusion d’informations vertes par ces dernières en particulier, est le point le plus controversé dans la recherche en comptabilité verte. Gray et al. (1995), précisent même que : « la tâche la plus importante et la plus difficile dans la recherche en comptabilité sociétale est le choix de la théorie qui explique la diffusion d’ISE1 ». De toute évidence, la diffusion d’informations vertes se présente comme un phénomène complexe qui est généralement soumis à des réalités contextuelles (Azizul Islam et Deegan, 2008 ; Belal et Cooper, 2011 ; Haider, 2010 ; Khan et al., 2011).

Conséquemment, la littérature laisse transparaitre dès les premières recherches en comptabilité verte dans les années 1960, des analyses contradictoires entre les chercheurs, qui conduisent généralement à des disparités récursives dans les résultats produits (Ali et Rizwan, 2013 ; Giordano-Spring et Riviere-Giordano, 2007). De fait, identifier un cadre théorique adéquat pour expliquer le comportement social des organisations2 conduit les chercheurs soit à convoquer (ou à emprunter) diverses théories issues de disciplines voisines comme l’économie (Quairel, 2004), soit à défaut, à développer des modèles explicatifs (Ali et Rizwan, 2013 ; Carroll, 1979 ; Wood, 1991).

Ainsi, diverses explications théoriques sont avancées pour expliquer pourquoi les entreprises s’engagent dans la RSE et diffusent des informations sur leurs actions sociales et environnementales. La littérature souligne ainsi pêle-mêle, de recherche de légitimité (Deegan, 2006), les pressions émanant des parties prenantes (Edward, 1984 ; Phillips et al., 2003), la manipulation des comptes (Watts et Zimmerman, 1978 ; Watts et Zimmerman, 1990), la dépendance vis-à-vis des ressources (Davis, 1973 ; Pfeffer et Salancik, 2003 ; Salancik et Pfeffer, 1977) ou encore de comportement de mimétisme, et d’influence culturelle (Abrahamson et Fombrun, 1992 ; Claeyé et Jackson, 2012 ; DiMaggio et Powell, 2000 ; Haider, 2010 ; Jacob et Rouziès, 2014) etc.

Ainsi, aucune unanimité ne se dégage jusqu’ici quant au socle théorique susceptible d’expliquer ou de prédire de façon incontestable le comportement socialement responsable des entreprises.

1 Traduction libre. ISE pour Informations Sociales et Environnementales

2 Au sens large, la diffusion d’ISE fait partie du courant managérial qui étudie le comportement responsable des organisations.

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3 Cette quête de la théorie ou du modèle qui le mieux expliquerait l’implication RSE et la diffusion comptable des informations sociales et environnementales s’apparente de plus en plus à une quasi-guerre : une nouvelle « guerre des paradigmes ». Le début de cette guerre peut être situé dans la seconde moitié des années 1900, lorsqu’on commence à s’intéresser à l’extension de la comptabilité financière3 vers de nouvelles réalités telles que le social, l’environnemental, les immatériels … (Colasse, 2000). Au fil du temps, la recherche du cadre théorique adéquat pour étudier la diffusion d’ISE a connu plusieurs variations qu’il est possible de délimiter en 4 phases : au départ, l’emprunt des théories économiques ; ensuite, le développement de modèles sociaux ; après, l’émergence des théories socio-politiques ; et enfin l’heure des paradigmes (ou des logiques) multiples (Antheaume et Teller, 2001).

Cette communication propose d’interroger et d’analyser la forte tendance dans la recherche comptable notamment, à importer des cadres théoriques dans des disciplines voisines au management. En effet, comme le rappellent Bollecker et Azan (2009), les pratiques d’emprunt théorique d’une communauté de chercheurs conduisent à s’interroger sur la nature des travaux produits par ces derniers. Ces deux auteurs ajoutent qu’il semble légitime de se demander si le management ne serait alors qu’un art pratique, qui n’aurait de scientifique que ce qu’il emprunte à l’économie, à la sociologie, à la psychologie ou aux sciences cognitives (David, 2002). Les intersections avec d’autres disciplines peuvent conduire à considérer la gestion comme une discipline carrefour dépourvue de tout contenu théorique propre. Ne constituerait-elle alors « qu’un champ d’application pour des disciplines scientifiques authentiques » (Bollecker et Azan, 2009) ?

La préoccupation s’inscrit donc dans la lignée des problématiques critiques en comptabilité, qui visent à interroger ce corps de science (Colasse et al., 2001 ; Berland et Pezet, 2009 ; Kamla, 2007 ; Milne, 2002 ; Welford, 2004 ; Souleymanou et Hikkerova, 2018 ; Chiapello, 2017 ; Caron et Turcotte, 2017 ; Deegan, 2017 ; Dillard et Vinnari, 2017 ; Ntsonde et Aggeri, 2017 ; Schaltegger et Burritt, 2017 ; Lehman, 2017).

La présentation s’articule autour de deux parties. Dans la première partie, sont présentés et discutés les principaux modèles et/ou théories servant de cadre théorique dans les recherches en comptabilité verte ; dans la deuxième partie, l’idée d’une « métathéorie » pour la recherche en comptabilité verte est suggérée.

3 Comptabilité classique ou comptabilité traditionnelle.

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1. L’emprunt des cadres théoriques dans les recherches en comptabilité verte

La comptabilité verte est un domaine de recherche en construction qui ne dispose pas encore de cadre théorique consensuel (Gray, 2001 ; Gray et al., 1995). C’est la raison pour laquelle les chercheurs dans ce domaine recourent le plus souvent à l’emprunt des théories et des modèles issues d’autres disciplines de recherche. Or, ces théories et modèles pris isolément, se révèlent souvent insuffisants lorsqu’ils sont transposés dans les recherches en comptabilité verte. Alors, pour résoudre le problème et donner plus de robustesse à leur cadre théorique, les chercheurs n’hésitent pas à combiner plusieurs théories dans la même recherche, ou encore à recourir à des « métathéories ». Les cadres théoriques mobilisés dans les recherches en comptabilité verte sont répartis ici en trois groupes. Le premier groupe est constitué des théories contractuelles et économiques (1.1.), le second est représenté par les modèles sociaux (1.2.), et enfin le troisième groupe répertorie les théories socio-politiques (1.3.).

1.1. L’usage des théories contractuelles et économiques pour étudier la diffusion comptable d’Informations Sociales et Environnementales

Les théories contractuelles et économiques regroupent d’une part des théories issues de l’économie néoclassique comme la théorie positive de la comptabilité, et d’autre part les théories communément connues sous le vocable de nouvelles théories de la firme, notamment la théorie des droits de propriété, la théorie des coûts de transaction et la théorie de l’agence.

1.1.1. La Théorie positive de la comptabilité

Watts et Zimmerman (1978 ; 1990) sont souvent cités comme étant à l’origine de la base théorique associée aux études empiriques sur la diffusion d’ISE (Dumontier et Raffournier, 1999 ; Jeanjean et Ramirez, 2008). Cependant la référence qu’ils font de la diffusion d’ISE dans leurs travaux est obscure. Au mieux, leur référence aux « campagnes de responsabilité sociale dans les médias » se rapporte à une pratique commune aux Etats-Unis à l’époque de la publicité avocate « advocacy advertising » (Gray et Milne, 2002 ; Hackston et Milne, 1996 ; Milne et Gray, 2013). La publicité avocate était une tactique utilisée par de nombreuses entreprises, en particulier Mobil Oil (Inc), pour contrer les informations des médias et influencer les lois publiques et les débats politiques. La théorie de Watts et Zimmerman se rapporte alors à une sorte de management basée sur la maximisation du profit,

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5 où les managers font des bénéfices importants en abusant potentiellement du pouvoir de leur monopole ; l’hypothèse ici c'est d’utiliser une multiplicité d’approches comptables pour instrumentaliser (manipuler) les données. Les ISE de par leur nature, offrent ainsi aux dirigeants une marge de manœuvre encore plus importante, pour « maquiller » les comptes de l’entreprise et « distraire » le public (Milne, 2002 ; Vourvachis, 2008).

La conclusion donnée par Gray et al (1995), est que la théorie d’économie positive a très peu à ajouter à notre compréhension de la diffusion d’informations sociales et environnementales. Sans pour autant rejeter les arguments de Watts et Zimmerman, ces auteurs montrent que les théoriciens de la comptabilité positive ont échoué, en offrant une substantive évidence ou en soutenant la vision selon laquelle les entreprises utilisent les ISE dans l’optique « unique » de manipuler les données contenues dans le Rapport Annuel, et satisfaire ainsi leurs intérêts personnels. De fait, dans la plupart des cas, les études empiriques basées sur la théorie positive de la comptabilité pour expliquer la diffusion d’ISE ont toutes échouées en suivant les arguments de la thèse originelle de Watts et Zimmerman.

1.1.2. La théorie de l’agence et la théorie des coûts de transaction

La théorie de l’agence et la théorie des coûts de transaction étudient les relations (relations d’agence) qui existent entre dirigeants et propriétaires d’une entreprise (Alchian et Demsetz, 1972 ; Coase, 1960 ; Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen et Meckling, 1978). Ces théories très souvent mobilisées en comptabilité positive trouvent également un écho considérable en comptabilité verte (Gillet-Monjarret et Martinez, 2012). D’après elles, les ISE constituent un complément d’information sur les données sociales et environnementales, qui permet au dirigeant de réduire les incertitudes informationnelles et de prendre les meilleures décisions. Les deux agents mis en évidence (dirigeants et actionnaires) peuvent à partir de ces nouvelles données, réduire l’incertitude qui aurait contribué à augmenter les coûts d’agence.

La principale limite de ce raisonnement se situe dans la nature même du phénomène de diffusion d’ISE. Loin de se résumer à une simple relation entre dirigeants et propriétaires, les ISE ont vocation à satisfaire un public beaucoup plus important. Résultant de pressions multiples imposées directement ou indirectement aux organisations, la diffusion d’ISE nait en réalité des limites du capitalisme. Aussi, les entreprises incapables de corriger toutes les externalités négatives résultant de leur fonctionnement (catastrophes environnementales, stress au travail, pollutions, changements climatiques, etc.), sont contraintes de tenir compte de plusieurs facteurs dans le calcul de leur valeur sociale. De manière évidente, la relation

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6 d’agence de type 1 (dirigeants VS propriétaires) ne suffit plus à justifier les informations produites ou communiquées, puisque de nouveaux interlocuteurs de l’entreprise émergent, et lui réclament aussi des comptes. Au regard de cette limite dans l’explication de la diffusion d’ISE, les chercheurs ont essayé de trouver un cadre théorique capable d’intégrer les autres interlocuteurs de l’entreprise qui sont exclus de la relation d’agence de type 1.

L’une des solutions est trouvée dans une vision orientée stakeholder4, dans laquelle la relation d’agence de type 1 est déplacée pour intégrer d’autre agents (Hill et Jones, 1992). La

« stakeholders-agency theory » (théorie de l’agence généralisée) qui en résulte semble mieux adaptée aux études sur la diffusion d’ISE. Dans la relation d’agence étendue à d’autres agents (Etat, collectivité, clients, ONG, etc.), l’entreprise diminue l’asymétrie informationnelle avec ses nouveaux agents et réduit de facto les coûts d’agence en diffusant des ISE. Les nouveaux agents étant différents par nature, et avec des exigences qui ne convergent pas toujours, l’entreprise a toutefois besoin d’adapter sa communication pour rendre des comptes. Le modèle comptable traditionnel qui servait jusque-là de base à la communication financière, est désormais questionné sur sa capacité à rendre des comptes à ce public hétérogène.

Au-delà de la difficulté à rendre des comptes à ses nouveaux interlocuteurs via le reporting financier traditionnel, l’entreprise dans l’approche « stakeholders-agency theory », reste toujours orientée stockholders. Ceci, dans la mesure où la réduction des coûts d’agence vise surtout à maximiser le profit du principal agent, et non celui combiné de tous les agents.

La théorie de l’agence généralisée se retrouve alors confrontée aux mêmes critiques avancées à la théorie de l’agence.

De nombreuses recherches font encore recours aux théories économiques et contractuelles pour expliquer la diffusion « comptable » d’ISE. Ces théories assez éprouvées dans les recherches en comptabilité positive, présentent pourtant beaucoup de limites lorsqu’elles sont convoquées en comptabilité verte. De fait, résumer la diffusion comptable d’ISE au besoin de manipuler les données, ou encore à une relation limitée entre principal et agent semble partiel et réductionniste. Puisque, loin de s’apparenter à une simple relation économique, des études plus récentes montrent que le phénomène de diffusion d’ISE est très complexe, et qu’il faudrait intégrer plusieurs autres éléments dans son explication. Cette limite principale des théories empruntées de l’économie positive, a conduit au développement de modèles sociaux.

4 Stakeholder ou partie prenante ou porteur de part. Voir Freeman (1984).

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7 1.2. L’usage des modèles sociaux pour étudier la diffusion comptable d’Informations Sociales et Environnementales

Les modèles sociaux essaient d’aller au-delà de la simple explication économique.

Ainsi, contrairement aux études basées sur les théories empruntées à la comptabilité positive, les modèles sociaux intègrent des aspects nouveaux dans l’explication du comportement responsable des entreprises. Parmi ces modèles, la pyramide de Carroll se démarque en raison de son originalité. La plupart des autres modèles développés (modèle de Wood par exemple) sont généralement inspirés de celui de Carroll. Ce modèle (de Carroll) alliant les motivations économiques, sociales, éthiques et philanthropiques dans l’explication du comportement responsable des entreprises est présenté à la suite.

1.2.1. La présentation du modèle pyramidal de Carroll

Carroll a proposé en 1979 une définition à quatre niveaux de la RSE5 qui a été formalisée en modèle. Dans ce modèle, Carroll fait la différence entre quatre types de RSE : économique, légale, éthique et discrétionnaire.

La première catégorie identifiée par Carroll (1979) est la responsabilité de nature économique, mettant en exergue : la récupération de l’investissement initial des actionnaires et des investisseurs ; la création d’emploi et le paiement des salaires ; la découverte de nouvelles ressources ; la promotion de l’innovation technologique ; et la création de nouveaux produits et services. Dans cette perspective, le business se rapporte à la fonction primaire de l’entreprise vue comme une unité de production.

La deuxième catégorie est la responsabilité légale qui se rapporte aux obligations légales et juridiques dont doit faire face l’entreprise. Dans cette perspective, la société espère que le business remplisse sa mission économique dans le cadre défini par la loi. La loi circonscrit à cet effet les limites des comportements tolérables mais ne définit ni les règles de l’éthique, ni les règles de moralité (Solomon, 1994b ; Solomon, 1994a).

Dans son essence, la responsabilité éthique pour sa part, pallie les limites de la loi en créant un cadre éthique à l’intérieur duquel peut exercer chaque entreprise. Le business représente ici un processus moral, dans lequel la bonne pratique des affaires est la règle.

Seulement, la responsabilité éthique intègre des activités qui ne sont pas nécessairement

5 Responsabilité Sociale des Entreprises

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8 codifiées par la loi, mais qui sont néanmoins espérées dans le business par les membres de la société, comme le respect des convictions religieuses et les droits de l’homme.

La dernière responsabilité est celle dans laquelle les entreprises ont un champ discrétionnaire de jugement et de choix élargi, sur les activités philanthropiques à mener. La racine de ce type de responsabilité repose dans la croyance selon laquelle le business et la société sont jumelés dans un processus organique. C’est la responsabilité la plus controversée car ses limites sont relatives et ses implications peuvent entrer en conflit avec la responsabilité économique.

Figure 1 :La pyramide de Carroll

Source : Golli et Yahiaoui (2009)

1.2.2. L’implication et les limites du modèle de Carroll dans l’explication de la diffusion comptable d’ISE

Le modèle présenté par Carroll, est une pyramide à quatre échelles d’importance décroissante de la base vers le sommet. La responsabilité économique occupe la base de la pyramide, suivie successivement des responsabilités juridiques, éthiques et philanthropiques.

L’implication de ce modèle en comptabilité sociale et environnementale, c’est la priorité que l’entreprise donne aux ISE à diffuser. Ainsi, conformément à ce modèle, l’entreprise diffusera selon l’ordre des priorités : d’abord les informations économiques (pour les stockholders), ensuite les informations légales (pour le respect des lois et des règlementations), suivi ensuite

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9 des informations éthiques et enfin des informations philanthropiques (pour les autres stakeholders) (Carroll, 1979 ; Carroll, 1991 ; Carroll, 1999).

Malgré que le modèle de Carroll ait été vérifié empiriquement dans de nombreuses études pour la plupart réalisées dans les pays occidentaux, il présente néanmoins des limites contextuelles. La limite la plus importante repose sans doute dans l’ordre des priorités dévolue à chaque responsabilité, qui n’est pas toujours le même en fonction de la localisation des études. Si dans les pays développés, l’ordre des responsabilités est généralement conforme à celui du modèle développé par Carroll (Golli et Yahiaoui, 2009), des études montrent que dans les pays en développement par exemple, les responsabilités suivent les priorités suivantes : économiques, philanthropiques, légales et enfin éthique (Visser, 2006).

Cette limite remet en exergue l’influence du contexte dans l’étude de la diffusion d’ISE. Ce phénomène (diffusion d’ISE) souvent influencé par des réalités culturelles et même religieuses (Kamla, 2007), se prête difficilement aux seules réalités économiques.

L’avantage des modèles sociaux comme celui de Carroll ou encore celui de Wood6, c’est d’intégrer au-delà de l’aspect économique, les aspects sociaux qui représentent aussi une part non négligeable dans l’explication de la diffusion comptable d’ISE. Ce sont principalement les limites contextuelles de ces modèles, qui réduisent leur pouvoir explicatif.

Finalement, les aspects économiques et sociaux ne suffisant pas à l’explication de la diffusion comptable d’ISE, les chercheurs ont eu recours à d’autres cadres théoriques. Dans cet ordre d’idées, les théories socio-politiques ont connu un écho considérable en raison de l’originalité de leur positionnement dans l’explication du phénomène. La section suivante est réservée à leur présentation.

1.3. L’usage des théories socio-politiques pour étudier la diffusion comptable d’Informations Sociales et Environnementales

Après le recours aux théories économiques et le développement des modèles sociaux, les insuffisances toujours perceptibles dans l’explication du comportement social des entreprises ont favorisé l’émergence des théories socio-politiques. Ces théories ont le mérite d’associer des aspects jusque-là ignorés. Parmi les théories sociopolitiques on distingue la théorie de la légitimité, la théorie de la dépendance des ressources, la théorie de la dépendance, la Théorie des Parties Prenantes (TPP) et la théorie institutionnelle pour ne citer

6 Voir Wood (1990)

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10 que celles-là. Chacune de ces théories est présentée dans cette partie, en prenant le soin de préciser ses mérites et ses limites éventuelles.

1.3.1. L’usage de la théorie de la légitimité pour expliquer le comportement social des entreprises

D’après la théorie de la légitimité, il existe un contrat social implicite ou explicite entre l’entreprise et la société (Suchman, 1995). L’entreprise doit tout mettre en œuvre pour éviter que le contrat ne soit rompu. Elle obtient ainsi la légitimité d’exercer et d’utiliser les ressources du milieu dans lequel elle exerce son activité. Ce contrat social s’exprime par les besoins de la société qui évoluent avec le temps (Savage, 1998). C’est une obligation morale envers les parties prenantes de son environnement externe. L’entreprise s’expose à des risques (boycott de ses produis par les consommateurs, compagnes et soulèvements de la population, paiement de taxes élevées, diminution de l’attrait auprès d’investisseurs etc.) (Dart, 2004 ; Deegan, 2002 ; Deegan, 2006 ; Savage, 1998) en cas de rupture de ce contrat, car seules les entreprises ayant la légitimité de la société ont le droit d’exercer, voire d’exister (De Villiers et Van Staden, 2006).

La diffusion d’informations sociales et environnementales (ISE) dans ce cas est un moyen pour l’entreprise de se dédouaner et de maintenir le contrat social. En rendant compte de ses actions en faveur de l’environnement et de son implication dans le développement de la communauté, l’entreprise légitime son mandat. Savage et al., (2000) identifient alors douze stratégies de légitimation classées en deux groupes : le groupe 1 des stratégies substantielles (redéfinition de son rôle ; isomorphisme coercitif ; altération des pratiques socialement instituées), et le groupe 2 des stratégies symboliques (adoption d’objectifs socialement acceptables ; démenti et dissimulation ; identification à des valeurs, des symboles ou des institutions ; offre d’explications ; offre d’excuses ; conformité cérémoniale ; reconnaissance de culpabilité ; divulgation partiale ou partielle ; évitement, trivialisation.) (Savage et al., 2000

; Savage, 1998).

Longtemps utilisée comme cadre théorique de référence dans de nombreuses études en comptabilité verte, la théorie de la légitimité a encore toute sa résonance dans les études récentes. La principale limite de cette théorie repose surtout sur son incapacité à cerner tous les contours du phénomène de diffusion d’ISE. De manière évidente, la diffusion d’ISE ne repose pas uniquement sur la volonté de légitimation de l’entreprise auprès de ses nombreuses

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11 parties prenantes, mais aussi dans d’autres réalités comme la dépendance vis-à-vis des ressources développée ci-après.

1.3.2. La théorie de la dépendance des ressources

Une demi-douzaine de paradigmes parmi les plus solides sur l’étude des organisations, a émergé presque au même moment pendant l’administration de Ford, et pour la plupart à Stanfort (Davis et Cobb, 2010). A l’occasion, on a assisté à l’explosion de théories majeures telles que la théorie des coûts de transaction (Williamson, 1975 ; Williamson, 1983), la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976), la nouvelle théorie institutionnelle (Meyer et Rowan, 1977), l’écologie de la population (Hannan et Freeman, 1977) et la théorie de la dépendance des ressources (Pfeffer et Salancik, 1975 ; Salancik et Pfeffer, 1977). Ces théories et notamment la théorie de la dépendance des ressources, continuent à exercer leur influence aujourd’hui.

La théorie de la dépendance des ressources stipule que l’entreprise se trouve dans un environnement hostile, caractérisé par une rareté de ressources stratégiques. Les entreprises qui détiennent les ressources disposent alors d’un pouvoir (une influence) sur les autres. Dans cette perspective, toutes les actions de l’entreprise visent à obtenir le contrôle de ces ressources. La diffusion d’ISE représente ainsi une stratégie visant à obtenir un mandat auprès des différentes parties prenantes (Etat, Clients, Fournisseurs, collectivités locales, …) et par conséquent, le contrôle des ressources.

Cette théorie est moins utilisée dans l’étude de la diffusion d’ISE que la théorie de la légitimité (Davis et Cobb, 2010 ; Giordano-Spring et Riviere-Giordano, 2007). De fait, il semble à priori irréaliste de rapporter la motivation à diffuser des ISE à la recherche pure et simple du contrôle des ressources, étant donné que l’explication pourrait tout aussi venir des réalités historiques qui conditionnent parfois les pratiques des entreprises. La théorie de la dépendance exposée à la suite illustre un positionnement nouveau dans la recherche.

1.3.3. La théorie de la dépendance : l’apanage des études réalisées en contexte PVD (Pays en Voie de Développement)

La théorie de la dépendance relève le plus souvent des études réalisées dans le contexte des pays émergents et en développement, pour signifier l’impact de la colonisation ou toute autre attitude impérialiste sur le comportement d’une nation ou d’un groupe. Utilisée dans le cadre du reporting sociétal, elle montre comment l’adoption des pratiques de diffusion

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12 d’ISE dans les [anciennes] colonies est fortement influencée par les approches de reporting adoptées dans les [anciennes] métropoles (Kamla, 2007).

A la lumière de cette théorie relativement jeune, et dont les premières utilisations datent des années 1990, Les entreprises des pays colonisés ou dominés diffusent des ISE par mimétisme ou par contrainte, au regard de pratiques adoptées dans les pays dominateurs. La limite de cette théorie est purement contextuelle, c’est pourquoi elle est généralement l’apanage des études réalisées en contexte pays émergent ou en développement (Kamla, 2007).

Seulement, au-delà de l’influence souvent exercée par des réalités historiques, l’entreprise peut tout aussi être confrontée à la pression constante et grandissante de ses porteurs de parts que Freeman (1984) a appelés les « stakeholders », communément connu en langue française sous le vocable « parties prenantes ». C’est ce positionnement original qui meuble le développement qui va suivre.

1.3.4. La Théorie des Parties Prenantes (TPP) pour expliquer la diffusion comptable d’ISE La visée de la TPP est articulée en deux principales questions. Premièrement elle demande quel est le but de la firme ? Et deuxièmement quelle est la responsabilité du manager vis-à-vis des parties prenantes ? (Edward, 1984). La TPP définit ainsi l’entreprise comme étant en permanence sous la pression de plusieurs parties prenantes. Pour Freeman (1984), les Parties Prenantes sont présentées comme « tout groupe ou individu qui peut affecter ou qui peut être affecté par la réalisation des objectifs de l’entreprise ». Le modèle représentatif de la TPP est une roue circulaire, ayant à son centre l’entreprise, et dont les rayons représentent l’ensemble de ses parties prenantes.

Le positionnement original de la TPP, justifie l’engouement que cette théorie a suscité parmi les chercheurs. Elle (la TPP) devient l’objet de nombreux développements et analyses dans la littérature, visant généralement à améliorer son pouvoir explicatif. Parmi ces analyses, La distinction à faire entre Parties Prenantes proches (Stockholders ou actionnaires), et Parties Prenantes diffuses (Stakeholders), est à l’origine de deux approches de la TPP : l’approche instrumentale ou managériale ; et l’approche normative.

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13 Figure 2 :La théorie des parties prenantes

Source : BONNAFOUS-BOUCHER et RENDTORFF (2014). 7

L’approche managériale de la TPP donne la primauté aux parties prenantes proches, principalement les actionnaires et les investisseurs. Les actions de l’entreprise doivent être dirigées en priorité pour satisfaire ce groupe. Dans cette optique, toute communication d’ISE n’est justifiée que si elle améliore la prise de décision des propriétaires ou si elle leur est favorable. La comptabilité sociale et environnementale est utilisée ici comme un outil (ou un instrument) qui aide les stockholders à atteindre leurs objectifs, d’où son nom de vision

« instrumentale » des parties prenantes.

L’approche normative de la TPP est quant à elle plus humaine, puisqu’elle considère

« implicitement » que toutes les parties prenantes ont la même priorité. Dans cette mesure, l’entreprise adopte des comportements dans le but de satisfaire toutes les parties prenantes (directement ou indirectement) concernées par ses activités. La communication d’ISE va évidemment en direction de tous les groupes qui ont un intérêt sur l’entreprise, pour les informer de toutes ses actions. Le problème de cette vision repose essentiellement sur la

7 Bonnafous-Boucher M. et Rendtorff J. (2014). La théorie des parties prenantes. Paris. La Découverte.

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14 difficulté à établir les limites des parties prenantes de l’entreprise, certains auteurs qualifiant même d’ « irréaliste », un tel positionnement (Friedman, 1971).

Dans l’optique de concilier ces deux visions et pallier les insuffisances de l’une comme de l’autre, certains auteurs ont essayés de formaliser un modèle hybride, conciliant les approches instrumentales et normatives de la TPP appelé « théorie convergente des parties prenantes » (Jones et Wicks, 1999). Le principal argument avancé pour justifier cette approche est celui selon lequel, toute théorie exclusivement normative ou exclusivement instrumentale est par essence incomplète. Mais cette formalisation, loin de plaire, a fait l’objet de violentes critiques, notamment au sujet de sa difficulté à être expérimentée8.

Dans l’optique de pallier les limites de la TPP, un autre positionnement assez différent, ramène l’explication de la diffusion comptable d’ISE sur la tendance des organisations à se ressembler, plutôt qu’à se différencier. C’est la vision de la nouvelle théorie institutionnelle.

1.3.5. La théorie néo-institutionnelle : Un espoir pour comprendre le comportement responsable des organisations

La théorie néo-institutionnelle explique les raisons de l’adaptation de certaines pratiques/formes organisationnelles dans un champ organisationnel donné (Ali et Rizwan, 2013 ; Azizul Islam et Deegan, 2008 ; Deegan, 2006). Elle a deux dimensions : l’isomorphisme (isomorphism), et le découplage9 (decoupling).

L’isomorphisme est défini comme un processus de contrainte qui force une unité de la population à imiter d’autres unités qui font face aux mêmes conditions environnementales (DiMaggio, 1995 ; DiMaggio et Powell, 2000). L’isomorphisme se réfère ainsi à l’adoption d’une pratique institutionnelle (comme la diffusion comptable d’ISE) par une organisation (DiMaggio et Powell, 2000). Dans ce cas, la diffusion comptable d’ISE est une pratique organisationnelle, tandis que le moyen par lequel cette pratique est adoptée est un processus d’isomorphisme. Cet isomorphisme est un processus influencé par la pression d’une multiplicité de parties prenantes (pressions institutionnelles et professionnelles par exemple).

8 La théorie convergente des parties prenantes est examinée plus bas, dans la partie 2, qui présente la construction d’un cadre théorique multiple.

9 Le découplage ne fait pas l’objet d’une attention particulière dans la littérature, c’est pourquoi nous choisissons délibérément de ne pas l’aborder.

(16)

15 Il existe trois types d’isomorphisme : l’isomorphisme coercitif, l’isomorphisme mimétique et l’isomorphisme normatif (Ali et Rizwan, 2013 ; Ashworth et al., 2007 ; Claeyé et Jackson, 2012 ; Deegan, 2006 ; DiMaggio et Powell, 2000).

L’isomorphisme coercitif résulte des pressions formelles et informelles exercées sur une organisation par d’autres organisations dont elle est dépendante, et par les croyances culturelles propres à son environnement. Ces pressions peuvent se manifester par la force, la persuasion ou l’invitation à rejoindre une coalition. Dans l’isomorphisme coercitif, le pouvoir des parties prenantes joue un rôle significatif qui force les entreprises à adopter certaines pratiques institutionnelles comme la diffusion d’ISE.

L’isomorphisme mimétique pour sa part est dû à certaines situations dans l’environnement de l’entreprise, où en l’absence de référence ou de ligne directrice, l’entreprise essaie de devenir le modèle pour les autres organisations. D’autres entreprises essaient de copier les meilleures pratiques de reporting, pour ressembler aux entreprises opérant dans le même environnement.

L’isomorphisme normatif quant à lui provient du professionnalisme, qui se réfère aux exigences de la profession d’adopter certains standards ou certaines pratiques institutionnelles (comme la diffusion comptable d’ISE). Les deux principales sources de pression normatives sont les réseaux éducatifs et les réseaux professionnels. Dans ce type d’isomorphisme, la culture et les valeurs éthiques exercent leur influence sur les professionnels pour l’adoption de certaines pratiques institutionnelles (Ali et Rizwan, 2013 ; Deegan, 2006). Le groupe normatif inclus les académiciens, les consultants environnementaux, les associations d’industries, et les organisations gouvernementales et professionnelles qui utilisent les ISE des entreprises.

Subséquemment, la théorie institutionnelle a le mérite d’intégrer dans son explication plusieurs réalités à la fois (culture, religion, normes, règlementation, pression diverses …).

Mullenbach-Servayre et Rmadi Said (2010) voient même en elle un espoir pour comprendre le comportement socialement responsable des organisations (Servayre et Said, 2010).

Le tableau de synthèse suivant récapitule les principales limites des cadres théoriques mobilisés dans les recherches en comptabilité verte.

(17)

16 Tableau 1 : Les limites des cadres théoriques mobilisés dans les recherches en comptabilité verte

CADRES THEORIQUES MOBILISES EN COMPTABILITE

VERTE

USAGES LIMITES REFERENCES

THEORIES CONTRACTUELLES

ET ECONOMIQUES

Théorie positive de la

comptabilité

Les ISE de par leur nature, offrent aux dirigeants une marge de manœuvre encore plus importante,

pour « maquiller » les comptes de l’entreprise et « distraire » le public.

Attitude réductionniste de résumer la diffusion d'ISE à la

manipulation des comptes

Milne (2002) ; Vourvachis (2008) ; Watts et Zimmerman (1978 ; 1990) ; Milne (2001) ; Gray et al

(1995) Les études empiriques utilisant la

thèse originelle de Watts et Zimmerman ont toutes échouées

Théorie de l'agence et théorie des coûts de transaction

les ISE constituent un complément d’information sur les données sociales et environnementales, qui

permet au dirigeant de réduire les incertitudes informationnelles et de

prendre les meilleures décisions.

la relation d'agence de type 1 (dirigeant-propriétaire) est inopérante puisque les ISE ont vocation à satisfaire un public

beaucoup plus important

Jensen et Meckling (1978) ; Coase (1960) ; Alchian et

Demsetz (1966) ;

Théorie de l'agence généralisée

la réduction des coûts d’agence vise surtout à maximiser le profit

du principal agent, et non celui combiné de tous les agents.

Hill et Jones (1992) ; Gillet et Martinez

(2012)

MODELES SOCIAUX

Modèle de CARROLL et

Modèle de WOOD

La diffusion d'ISE obéît à une certaine hiérarchie : d'abord les informations économiques, ensuite

les informations légales, les informations éthiques, et enfin les

informations philanthropiques. la hiérarchie de diffusion d'ISE diffère en fonction des contextes

Carroll (1991) ; Golli et Yahiaoui (2009) ;

Visser (2006) ; Kamla (2007) intègre au-delà de l’aspect

économique, les aspects sociaux qui représentent aussi une part non négligeable dans l’explication de la

diffusion comptable d’ISE

THEORIES SOCIO- POLITIQUES

Théorie de la légitimité

En rendant compte de ses actions en faveur de l’environnement et de son implication dans le développement

de la communauté, l’entreprise légitime son mandat.

la diffusion d’ISE ne repose pas uniquement sur la volonté de

légitimation de l’entreprise auprès de ses nombreuses parties

prenantes.

De Villiers et Van Staden (2006) ; Savage et Cataldo (1999) ; Suchman (1995)

Théorie de la dépendance des

ressources

La diffusion d’ISE est une stratégie visant à obtenir un mandat auprès des différentes parties prenantes (Etat, Clients, Fournisseurs, collectivités locales, …) pour le contrôle des ressources.

il semble à priori irréaliste de rapporter la diffusion des ISE à

la recherche pure et simple du contrôle des ressources.

Aldrich et Pfeffer, (1976) ; Pfeffer et Salancik (1978) ; Giordano et Rivière (2008) ; Mercier (2005) ; Davis et Cobb (2009)

Théorie de la dépendance

l’adoption des pratiques de diffusion d’ISE dans les [anciennes] colonies est fortement influencée par les approches de reporting adoptées dans les [anciennes] métropoles.

des réalités historiques sont insuffisantes pour expliquer la

diffusion comptable d'ISE.

Williams (1999) ; Kamla (2007)

Théorie des parties prenantes

L'entreprise doit rendre compte à toutes les parties prenantes qui ont

une influence sur elle.

le périmètre de responsabilité de l'entreprise est difficile à

identifier.

Freeman (1984) ; Jones et Wicks (1999) ; Bonnafous- Boucher et Rendtorff

(2014) ; Friedman (1973) La vraie responsabilité de

l'entreprise est d'abord économique avant d'être sociale.

(18)

17

Théorie Institutionnelle

Par un processus d'isomorphisme les entreprises sont contraintes d'imiter d’autres unités qui font face aux

mêmes conditions environnementales.

le processus d'isomorphisme ne justifie pas seul, la diffusion

comptable d'ISE.

Di Maggio et Walter (1983) ; Deegan

(2009) ; Ali et Rizwan (2013)

Source : Nos propres soins

Seulement, au-delà de son mérite à intégrer de nombreuses réalités contextuelles dans son explication, la théorie institutionnelle suffit-t-elle à expliquer de manière exhaustive la diffusion comptable d’ISE ? Répondre par la négative à cette question n’est pas incongru, au regard de la tendance actuelle des recherches en comptabilité verte.

2. La construction d’un cadre théorique multiple : L’usage des

« métathéories

10

» pour expliquer la diffusion comptable d’ISE

C’est un exercice vraiment complexe d’essayer d’expliquer la diffusion d’ISE à partir d’une théorie unique. Au regard des insuffisances reprochées aux études mono-théoriques11, la plupart des chercheurs recourent désormais à la convocation de plusieurs théories pour expliquer la diffusion comptable d’ISE. Globalement, trois cas de figure peuvent être observés : dans le premier cas, pour justifier le choix d’une théorie, les chercheurs se lancent dans des démonstrations théoriques profondes, dans l’optique de montrer la supériorité de cette théorie sur les autres théories rivales ; dans un deuxième cas, des théories proches ou complémentaires sont mises ensembles (ou fusionnées) pour créer un cadre théorique jugé plus robuste ; dans un troisième cas enfin, des théories mutuellement exclusives sont convoquées de manière séquencée au cours d’une même recherche pour expliquer chacune, des pans d’une réalité complexe.

Toutefois, loin d’aboutir à un niveau supérieur d’explication, ce regroupement de théories à l’intérieur du même cadre est souvent à l’origine de nombreuses contradictions et incohérences. Certains auteurs critiques, dénoncent non seulement le manque de cohésion entre ces théories combinées, mais aussi la difficulté de ces cadres théoriques multiples à se soumettre à la validation empirique.

10« the metatheoretical question of integrated theory » est une expression utilisée par Treviño et Weaver (1999) pour désigner la question de l’intégration d’une théorie dans un cadre explicatif plus grand.

11 Etudes dont le cadre théorique est basé sur une seule théorie.

(19)

18 Dans cette partie, la recherche est premièrement consacrée à l’illustration des problèmes d’incohérences entre les théories mobilisées, ainsi que des contradictions entre les résultats retrouvés dans les études. Deuxièmement, il est observé que le choix des cadres théoriques par les chercheurs, connait plusieurs variations dans le temps. Ces variations (ou phases) seront à leur tour présentées.

2.1. La recherche d’un cadre théorique pour la comptabilité verte : l’amalgame des constructions théoriques

Trois études sont choisies dans trois contextes bien distincts pour servir d’illustration.

Dans ces trois cas, les auteurs se livrent à des démonstrations (et analyses) théoriques pour montrer la supériorité d’une théorie dans l’explication du comportement social des organisations. Le dénominateur commun de ces trois cas est l’usage de la théorie des parties prenantes (Edward, 1984).

Dans le premier cas (étude présentée au congrès de l’Association Francophone de Comptabilité), la théorie des parties prenantes est décrite comme une sorte de métathéorie située sur un continuum ayant dans un extrême les théories contractuelles, et dans l’autre extrême les théories normatives, en l’occurrence la théorie de la légitimité. La supériorité de la théorie des parties prenantes est mise en exergue à l’issue d’une démonstration théorique plutôt rigoureuse. Le second cas par contre, est extrait d’un débat dans l’Academy of Management Review, portant sur la théorie des parties prenantes, et notamment la proposition d’une « théorie convergente des parties prenantes » qui présenterait le mérite d’être à la fois instrumentale et normative. Le troisième cas enfin, provient de l’International Journal of Asian Social Science. Dans cette dernière étude réalisée en Asie12, c’est la supériorité de la théorie institutionnelle qui est démontrée. La théorie des parties prenantes est présentée ici comme ayant un pouvoir explicatif plus réduit que celui de la théorie institutionnelle. Les trois cas sont présentés et analysés de manière successive.

2.1.1. La « métathéorie » des parties prenantes proposée par Giordano et Rivière

Les recherches en comptabilité verte ont mobilisé plusieurs théories souvent empruntées à la sociologie et aux sciences économiques, pour étudier le phénomène de diffusion d’informations sociales et environnementales. Seulement, ces cadres théoriques

12 L’étude est menée au Bangladesh

(20)

19 copiés, sont le plus souvent mal adaptés. C’est pourquoi Richard (2005) préconise d’utiliser des cadres normatifs comptables éprouvés, pour se démarquer des théories de la RSE qui sont peu stabilisées (Capron et al., 2005 ; Richard, 1999). Il s’agit en clair de prendre comme socle, les cadres normatifs comptables (approche statique et dynamique de la comptabilité).

Sur cette lancée, et dans l’optique des construire un cadre théorique adapté aux études en comptabilité verte, Giordano et Riviere (2007) identifient la théorie des parties prenantes (TPP) comme étant aux deux extrêmes d’un continuum constitué des théories économiques (théorie de l’agence, théorie des coûts de transaction …) et des théories sociopolitiques (théorie de la légitimité en l’occurrence). Ainsi, Giordano et Rivière démontrent dans leur analyse que la théorie des parties prenante à d’abord une vision économique, qu’ils qualifient d’« approche instrumentale de la théorie des parties prenantes ». Cette vision se rapporte aux théories contractuelles et par conséquent, elle intègre le reporting sociétal à la communication financière dans une logique de la valeur. Parallèlement, il y’a aussi la vision sociale de la TPP baptisée « approche normative de la TPP », qui repose sur la théorie de la légitimité (Gray et al., 1995), et préconise au contraire une conception plus égalitaire des stakeholders (logique de la transaction). Cette analyse est synthétisée dans le schéma ci-dessous issu des travaux de ces deux auteurs.

Figure 3 : Continuum des cadres théoriques de la RSE

Source : Giordano et Rivière (2007)

(21)

20 En résumé, la théorie des parties prenantes peut aisément se substituer aux théories contractuelles et à la théorie de la légitimité. Elle constitue donc à elle seule, un cadre explicatif robuste pour expliquer la diffusion comptable d’ISE. Cette conclusion à laquelle arrivent Giordano et Rivière conduit néanmoins à émettre des réserves sur la faisabilité du rapprochement entre la vision instrumentale de la TPP et la vision normative de la TPP. Un houleux débat consacré à la TPP dans une célèbre revue scientifique américaine, met à jour les limites d’une combinaison entre les deux visions identifiées de la TPP. La présentation de ce débat est l’objet du développement qui va suivre.

2.1.2. Le paradoxe de la théorie « convergente » des parties prenantes de Jones et Wicks Donaldson et Preston (1995) distinguent trois théories des parties prenantes :

- La théorie des parties prenantes empirique descriptive, reposant sur l’hypothèse selon laquelle « les managers agissent actuellement avec certaines manières », en tenant compte des intérêts et des revendications des différents acteurs. La limite de cette théorie est qu’elle ne permet pas de faire la connexion entre le management des stakeholders et les objectifs traditionnels de l’entreprise ;

- La théorie des parties prenantes empirique instrumentale, qui étudie les liens entre management des stakeholders et rentabilité. C’est une approche contingente qui utilise les méthodes statistiques conventionnelles. L’hypothèse sous-jacente est que « certains résultats sont plus probables si les organisations et les managers agissent avec certaines manières ». De la sorte, en adoptant les pratiques de RSE, les entreprises sont performantes en termes de profit, de stabilité, de croissance …

- La théorie normative des parties prenantes, qui indique que « les entreprises et les managers doivent agir selon certaines mesures ». C’est une vision interprétative narrative, reposant sur des concepts fondamentaux philosophiques.

Présenté de cette manière, la théorie des parties prenantes offre globalement deux visions d’analyses : la vision instrumentale ou managériale, et la vision normative. Seulement, cette distinction opérée entre vision instrumentale et vision normative de la théorie des Parties prenante est à l’origine de vives controverses.

Dans l’optique de concilier les deux visions à l’intérieur d’un cadre théorique unique, Weaver et Treviño (1994) étudient la relation entre approche normative et empirique de l’éthique des affaires en se basant sur trois critères :

(22)

21 a- Le parallélisme, qui suppose le rejet de toute liaison entre normatif et empirique, pour

des raisons conceptuelles et pratiques ;

b- La symbiose, qui indique que les deux approches surviennent l’une de l’autre mais restent distinctes dans leurs hypothèses et méthodologies ;

c- L’intégration, qui précise que les deux font partie d’un même cadre théorique.

En définitive, toute théorie est incomplète si elle est exclusivement normative ou exclusivement expérimentale (Trevino et Weaver, 1994 ; Treviño et Weaver, 1999 ; Weaver et Trevino, 1994).

Jones et Wicks (1999) proposent dans ce sens une théorie hybride des parties prenantes, qui allie vision normative et vision empirique, puisqu’ils jugent que l’une ne va sans l’autre. Ils nomment cette théorie hybride : la théorie convergente des parties prenantes

« convergent stakeholders theory ». Leur théorie hybride des parties prenantes repose sur trois postulats majeurs :

a- L’organisation opère publiquement dans un marché économique compétitif ; b- Les décisions sont prises par les managers professionnels ;

c- Les comportements sont contingents.

Cette théorie s’intéresse ainsi aux relations entre managers et stakeholders se basant sur des fondements moraux. Elle est simultanément normative et instrumentale. Son fondement normatif est explicitement moral, et les moyens utilisés ne sont que pour des fins morales.

Cependant, les critiques avancées à l’encontre cette théorie sont d’une extrême violence : intégration difficile entre théorie empirique et théorie instrumentale ; manque de clarté ; manque de construit ; absence de variable empirique testable etc. Freeman (1999) propose même en guise de réponse à Jones et Wicks, une ironique théorie divergente des parties prenantes « divergent stakeholders theory ». Dans le même ordre d’idées, Treviño et Weaver (1999) targuent Jones et Wicks d’être des théoriciens divergents qui ont mal compris la question métathéorique de ce qu’est une théorie intégrée.

Sans intention de revenir sur le houleux contenu de ce débat qui a fait l’objet de la publication d’un numéro spécial dans l’academy of management review13, cette recherche

13 Academy of Management Review, 1999, Vol. 24, No. 2.

(23)

22 tente simplement de décrire toute la difficulté qu’il y a à construire un corpus théorique cohérent et adapté à la recherche en comptabilité verte.

Un dernier cas illustratif est issu d’une revue scientifique d’Asie. Il présente cette fois une autre théorie jugée supérieure à la TPP, et mieux adaptée pour servir de cadre théorique aux recherches en comptabilité verte dans les pays en développement.

2.1.3. La métathéorie institutionnelle d’Ali et Rizwan

La théorie institutionnelle a deux branches : l’isomorphisme et le découplage (Ali et Rizwan, 2013 ; Deegan, 2002 ; DiMaggio et Powell, 2000 ; Suchman, 1995). La diffusion d’ISE est une pratique, tandis que le processus par lequel l’entreprise adopte des pratiques similaires à celles des firmes qui opèrent dans le même milieu qu’elle est appelé processus d’isomorphisme.

Pour Ali et Rizwan (2013), L’adoption des pratiques de diffusions d’ISE par les entreprises des pays en développement est influencée par un certain nombre de parties prenantes : Etat, syndicats, associations de consommateurs, acheteurs internationaux, médias, employés, investisseurs, entreprises multinationales, concurrents, réseaux de RSE, ONG, organismes de normalisation et institutions académiques (Ali et Rizwan, 2013).

Contrairement à la TPP qui classifie les Parties Prenantes en deux groupes (en fonction de leur proximité : PP14 proches et PP diffuses), la théorie institutionnelle les classifient respectivement à leur pouvoir en trois groupes : coercitif (Etat, Syndicats, associations de consommateurs, acheteurs internationaux, médias, employés et investisseurs), mimétique (entreprises multinationales, concurrents) et normatif (réseaux de RSE, ONG, organismes de normalisation et institutions académiques.)

L’étude d’Ali et Rizwan (2013) montre que les groupes normatifs exercent une pression normative sur les firmes des pays en développement, pour les inciter à diffuser des ISE. Or, ces groupes normatifs ne peuvent pas économiquement les impacter. Il revient donc à chaque entreprise d’intégrer ou non les recommandations de ses PP. D’un autre côté, les PP telles que l’Etat, les actionnaires, les employés, les clients internationaux et les médias, peuvent exercer une pression coercitive sur les entreprises des pays en développement. Ces PP ont en effet le pouvoir de contraindre économiquement ces entreprises. D’autres PP

14 Parties Prenantes.

(24)

23 comme les multinationales et les entreprises concurrentes, créent plutôt une pression mimétique sur les entreprises des pays en développement (Ali et Rizwan, 2013).

Le modèle théorique issu de cette analyse, démontre la supériorité de l’approche institutionnelle sur les deux autres approches : l’approche selon la théorie de la légitimité et l’approche selon la théorie des parties prenantes respectivement. Il faut remarquer que contrairement à l’analyse faite par Giordano et Rivière (2007), la TPP est reléguée ici à un niveau d’explication inférieure à celui de la théorie de la légitimité, et de la théorie institutionnelle. Le modèle d’Ali et Rizwan (2013) est illustré par le schéma suivant :

Figure 4 : Perspective de la théorie institutionnelle selon Ali et Rizwan (2013)

Source : Traduit d’Ali et Rizwan (2013)

Les trois cas ci-dessus illustrent le mal profond qui mine la recherche en comptabilité verte. La robustesse des différentes études n’est pas remise en question ici, mais c’est plutôt la divergence des résultats qui est problématique. Comme le précise Gray (2002 ; 2005), à certains moments, le programme de recherche en comptabilité verte peut être contradictoire, confus et divergent.

Globalement, un regard panoramique de ces multiples tentatives pour trouver enfin un cadre théorique adapté aux études en comptabilité verte, conduit à constater que cette quête

1 2

3

Diffusion d’Informations

Sociales et Environnementales Etat

Syndicats et associations de consommateurs Clients internationaux

Média Employés

Investisseurs / Institutions Financières PARTIES PRENANTES /

INSTITUTIONS COERCITIVES

PARTIES PRENANTES / INSTITUTIONS

MIMETIQUES

PARTIES PRENANTES / INSTITUTIONS

NORMATIVES

THEORIE DE LA LEGITIMITE

THEORIE DES PARTIES PRENANTES

Entreprises Multinationales Normes industrielles et Concurrents

Caractéristiques de l’entreprise Cadre conceptuel sur la RSE ONG

Labels RSE et Agences de normalisations Institutions Académiques

ISOMORPHISME

PROCESSUS INTENSITE DE LA

PRESSION

Faible Moyenne Elevée

(25)

24 suit une certaine évolution au fil du temps. Après cette présentation des différentes théories mobilisées15 pour expliquer le phénomène de diffusion d’ISE par les entreprises, il sera exposé à présent la démarche par laquelle les recherches actuelles essaient de trouver (ou construire) des cadres théoriques plus robustes, pour expliquer la diffusion comptable d’ISE.

2.2. Les différentes phases de « la guerre des paradigmes » : présentation de l’évolution des cadres théoriques associés aux recherches en comptabilité verte

La recherche en comptabilité verte pose résolument le problème du choix d’un cadre théorique adéquat. Tantôt emprunté à des disciplines voisines, ou tantôt construit sur la base de multiples théories, le cadre théorique utilisé dans les recherches en comptabilité verte varie selon les études. Une analyse menée sur des travaux publiés depuis la seconde moitié du vingtième siècle permet d’observer que le choix du cadre théorique a suivi une certaine évolution au fil du temps. Cette évolution dans le choix des cadres théoriques mobilisés par les chercheurs en comptabilité verte, s’apparente à une véritable guerre d’idées (ou d’écoles de pensées), qui est désignée dans cette recherche comme « la guerre des paradigmes », pour paraphraser l’expression utilisée généralement pour désigner l’opposition traditionnelle entre positivisme et herméneutique.

De l’emprunt des théories économiques à l’usage des métathéories, en passant par l’usage des modèles sociaux et des théories socio-politiques, les différentes étapes de cette guerre des logiques sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2 :Evolution des cadres théoriques en comptabilité verte

Phases Cadre théorique Auteurs de référence Etudes ou travaux de recherche Phase 1 : emprunt des

théories économiques

Théorie positive Théorie positive de la comptabilité (Watts et Zimmerman, 1976)

Labellle et Thibault (1998) ; Cochran et Wood (1984)

Théories contractuelles

Théories de l’agence (Jensen et Meckling ; 1978) ; Théorie des droits de propriété (Coase, 1960) ; Théorie des coûts de transaction (Alchian et Demetz, 1966)

Gillet et Martinez (2012) ;

Phase 2 : développement et usage de modèles sociaux

Modèles sociaux Pyramide de Carroll (Carroll, 1979 ; 1991 ; 1999) ; Modèle de Wood (Wood, 1991)

Jamali et Mirshak (2007)

Phase 3 : arrivée des théories Théories socio- politiques

théorie des parties

prenantes (Freeman, 1984)

Ullman (1985) ; Damak-Ayadi (2006)

15 Les auteurs mobilisent souvent plusieurs théories au cours de la même étude, nous ne présentons dans cette communication que les théories prises individuellement.

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