SUR LES APPLICATIONS GÉOMÉTRIQUES
DE
LA FORMULE DE STOKES,
PAR M. A. BUHL.
INTRODUCTION.
Le
premier objet
de ce Mémoire a d’abord été d’évaluer des volumes à l’aided’intégrales
deligne.
Si l’on considère une cloison Sjetée
sur un contour fermé ~ etdifférents solides
ayant
S pour facette commune, maiscomplètement
différents par ailleurs(par exemple
des cônesayant
tous S pour basegauche,
mais dont les sommetsseraient
différents),
il est aisé de montrer(n° i)
que la connaissance du volume d’un seul de ces solides entraîne la détermination du volume d’unquelconque
des autresau moyen d’une
simple intégrale
deligne
attachée au contour E. Cela nedépend
que
d’applications
trèssimples
de la formule de Stokes. A ce propos,je
tiens àsignaler
tout leparti
quej’ai
tiré del’élégant
Mémoire de M. G.K0153nigs:
la déter-mination
générale
du volumeengendré
par un contourfermé gauche
ouplan
dans unmouvement
quelconque (Journal
deMathématiques
pures etappliquées, 188g).
J’aiemprunté
avecavantage
un certain nombre de notionsemployées
par cet excellentgéomètre,
notamment la notion d’axe aréolaire d’un contour fermé.Mais,
outre que les résultatsqu’on
trouve dans cequi
suit sont différents de ceuxdonnés par M.
K0153nigs, je
croispouvoir
faire remarquerqu’il
y a aussiquelque
diffé-rence de
principe
dans nos recherchesrespectives.
Le Mémoire de M.K0153nigs
relèveà coup sûr de la
Cinématique;
le mien ne relève que de la Géométrie.Parmi les résultats
géométriques
obtenus,je puis signaler
lesélégantes propriétés
de non-transcendance d’une infinité de volumes attachés à la courbe
sphérique
deViviani,
les relations entre les aires définies par des contoursquelconques
sur la34
sphère
ou sur lescylindres
circulaires et les volumes attachés à cesportions
de sur-faces,
lesanalogies
entre les volumes et les momentsd’inertie, analogies
fondées surun ancien Mémoire et une récente remarque de M.
Darboux,
etc...Ces
sujets
constituent les deuxpremières parties
de mon travail.Dans une troisième
partie j’étudie
de curieuses transformationsqui engendrent
des volumes
équivalents.
Tout au début de l’étude d’un tel
sujet j’ai
été amené à considérer la formule de Stokes comme résultantsimplement
d’unchangement
de variables dans la formulede Riemann :
Que
l’on pose, en effet,ce
qui
conduit à un cas trèsparticulier
duproblème
de Pfaff, et l’on définira ainsi la transformation enquestion.
Iln’y
alà, d’ailleurs,
rien de nouveau ; la transfor- mation queje
fais remonter àPfaff
remonte de même à Jacobi etClebsch, qui
remar-quèrent qu’un
tourbillon nedépendait
que de la donnée de deux fonctions(alors qu’il
en faut trois pour définir un vecteur absolumentquelconque)
et bâtirentprécisément
sur cette remarque leurs recherches relatives aux mouvements tour- billonnaires.Et
même,
dans un Mémoire Sur la.foiunule
de Stokes dansl’hyperespace
que leprésent
Recueilpubliera après celui-ci,
nous verronsqu’on peut
relier, par des chan-gements
devariables,
la formule de Stokes et lasimple
identitéPlus
simplement
encore, et d’une manière tout à faitintuitive, imaginons
surune surface une formule
quelconque
en x, y, z; à l’aide de coordonnéescurvilignes X,
Y,prises
sur cette surface, on pourra en faire une formule à deux variables.Et si la
première
formule est celle de Stokes, quepeut
être laseconde,
sinon celle de Rieniann ? Cette remarque intuitive estremplacée
par une démonstration au n°37.
Il y a
peut-être
làl’explication
d’unecontradiction, qui
m’atoujours
fortétonné,
entre
l’importance
immense ettoujours grandissante
de la formule de Stokes enPhysique (l)
et le peu d’attraitqu’elle
semble offrir auxgéomètres
sur le terrainpurement mathématique.
Sans doute, lesgéomètres n’y
ont pas senti une formule(1)
NI. H. BouAssE, dans son Cours dePhysique (t.
III, p.26),
ditqu’on
doit « mettre lethéorème de Stokes au nombre des notions
primordiales
de laPhysique qui
ne se contente pasde
phrases
creuses etd’analogies
vaines». Il est àpeine
utile de dire queje
suis entièrement de l’avis de mon éminentcollègue.
franchement
nouvelle, exprimant quelque
chose deplus qu’une
formule connued’autre
part, qui
était celle de Riemann ou même lasimple
identité de tout à l’heure.Et,
à strictementparler,
ils ont eu raison.Mais combien cette raison stricte
paraît
grosse de torts, ne serait-cequ’au point
de vue
pédagogique !
Au lieu de démontrer la formule de Stokes enrenvoyant
sesapplications
àplus tard,
enhydro
ou enélectrodynamique,
combien il seraitfacile,
parexemple,
del’employer
à passer du volumeclassique
aux volumes
analogues Ux
etDy,
définis à l’aide deprojetantes cylindriques paral-
lèles à Ox et à
Oy,
cequi
donne les formules éminemmentsimples
applicables elles-mêmes,
de la manière laplus élégante
et avec des calculs insi-gnifiants,
à de certaines courbes telles que la fenêtresphérique
de Viviani.Pour ma
part, je
n’ai pas hésité à introduire de telles choses dans le Cours deMathématiques générales
queje professe
à la Faculté des Sciences de Toulouse.Toulouse,
31 mars I9II.CHAPITRE PREMIER.
Volumes cylindriques.
[1]
Il est aisé de montrer intuitivement comment un certain volume,exprimé
par une
intégrale double, peut
nedépendre
que d’un certain contour et, dans cesconditions,
devenirexprimable
à l’aide d’uneintégrale simple.
Soit un certain contour fermé £ sur
lequel
nousjetterons
une cloison S défor-mable,
maistoujours
nettement limitée par S. Soient maintenant deux solides limités tous deux par la même cloison S et par ailleurs de manières différentes et absolumentquelconques.
Ladifférence
entre les volumes de ces solides est un volumequi
nedépend
que du contour ~ et nullement de laforme
de la cloison S. Eneffet,
déformer S c’estajouter
un certainonglet
à chacun des volumes enquestion
et,comme cet
onglet
est le même pour les deuxvolumes,
il n’influe en rien sur leur différence.La formule de Stokes servira d’abord à
présenter
avecplus
derigueur analytique
ce raisonnement intuitif. De
plus,
elleconduira,
dans les cas que nous allons exa- .miner,
à des formules et à des résultats d’unegrande élégance.
Expliquons-nous
d’abord une fois pour toutes sur les notations lesplus
couram-ment
employées
dans la suite.La cloison S est une surface à
laquelle
nous supposerons, depréférence, l’équation explicite
Au
point M(x,
y,z)
de cette surface l’élément d’aire est ds.Par définition,
on doitse
représenter
cet élément comme unquadrilatère curviligne
seprojetant
sur leplan Oxy
suivant lerectangle dxdy.
Ceci conduit àprendre,
pour cosinus directeurs de la normale en M, lesexpressions
et à écrire =
dxdy. D’ailleurs,
enprojetant
d? sur les autresplans coordonnés,
on aplus symétriquement
les trois relationsen
posant
suivantl’usage :
La formule de Stokes est commode à retenir sous la forme
symbolique
le second membre
n’étant,
bienentendu, qu’une
manière d’aider la mémoire pourécrire .
Si l’on fait usage des relations
(2),
ce second membre se transforme enCette dernière forme du second membre sera souvent
employée
dans ceMémoire ; je rappelle
enfinqu’une expression
où
F,
G, H sont des fonctions données de x, y, zpeut
se mettre sous la forme(4)
en
posant :
si F,
G,
H satisfont à la relationD’ailleurs, bien
qu’il
nes’agisse
ici que degéométrie,
nousabrégerons
biensouvent en
employant
les termesphysiques.
C’est ainsi que les fonctions P,Q,
R,
peuvent
être considérées comme définissant un vecteur issu deM(.r,
y,z)
et lesfonctions
F,
G , lI comme définissant un autre vecteurqui
est le tourbillon dupremier.
Lorsqu’on
donneF,
G, H, le calcul des fonctionsP, Q,
R satisfaisant aux rela- tions(5)
est unproblème classique résolu,
parexemple,
dans le Traité deMécanique
de 1M.
P. Appell (t.
III,chap. xxvin)
et dans le Traitéd’Analyse
de E. Picard(t. I, chap. iv).
Enfin, quant
au senspositif
danslequel
il fautparcourir
le contour E, pour évaluerl’intégrale simple qui figure
dans(3),
c’est le sens habituel danslequel
unobservateur
placé
debout en 0 verrait circuler unpoint pris
sur lapartie positive
de
0x,
si l’on faisait tourner cettepartie
d’unangle
droit pour la rabattre sur lapartie positive
deOy.
Sur lafigure
i, c’est le sens A B C A. Tout ceci est encore d’ac- cord avec les indications du Traité de ill.Appell (loc. cit.,
p.g).
[2]
Volunzescylindriques principaux (~).
- Soit le contour i parlequel
passe la surface Sd’équation (1).
De tous lespoints
de E et de laportion
de surface S contenue dans ce contour nous pouvons abaisser desperpendiculaires
surOxy.
Nous formeronsainsi le volume
cylindrique classique
limité latéralement par lecylindre qui
a E pour(1) ) Comples
rendus( 20
février gII).
directrice et dont toutes les
génératrices
sontparallèles
à Oz. La base de cecylindre,
dans le
plan Oxy,
est limitée par un contour Cprojection
de X.Le volume
cylindrique
que nous venons de définir seradésigné
parUz.
Si l’on avait
projeté
lespoints
de S et de E non pas dans la direction de0z,
mais dans les directions Ox ouOy,
on aurait obtenu des volumes de même naturequi
seront
désignés respectivement
parUx
etUy.
On a manifestement :
les troisièmes membres de ces
égalités
étant déduits des seconds au moyen des for- mules(2). Or, d’après
la remarque fondamentale du début(n° 1),
les différences deces trois volumes U
pris
deux à deux doivent êtreexprimables
par unesimple
inté-grale
deligne
attachée au contour ~. Etudions parexemple :
Cette
intégrale
double est transformable par la formule de Stokes. Elle est eneffet
identique
à(4)
si l’on pose : .Or,
c’est là unsystème auquel
on satisfait enposant
ce
qui
transforme(8)
enPar des raisonnements
analogues
ou,plus simplement,
parpermutations
circu-laires,
on établirait le groupe des trois formules :Celles-ci ne sont pas distinctes. Il
faudra,
en effet, supposer que x, y, z n’ont engénéral qu’une
seule détermination sur le contour ~. Alors l’addition des trois for- mules(g)
donne l’identité 0=0,l’intégrale
obtenue dans l’additionportant
sur une différentielle exacted(xyz).
V
[3] Application
àl’hippopède (1).
- Soit la courbesphérique
bien connue sous lenom
d’hippopède
ou defenêtre
de Viviani. Elle est l’intersection d’unesphère
derayon R et de centre 0 avec un
cylindre
circulaireayant
pour diamètre de base le rayon OA de laditesphère ( fig. ~).
Unpoint
1-Z de cette courbe seprojetant
en P surOxy,
et 0désignant l’angle AOP,
on a pour coordonnées de M :Les
intégrales
des formules(9)
se forment alors avec une extrême facilité. On devra remarquer en outre que lapartie
de cesintégrales qui correspond
auquart
decercle AB est
nulle,
le contour L étant formé ici par cequart
de cercle et par laportion
de courbe BCA. On a .
Conformément à la remarque
qui
termine le numéroprécédent,
on vérifie immé- diatement que la somme de ces troisexpressions
est nulle.On sait que
(1)
Le motd’hippopède
estemployé
ici à cause de sabrièveté, qui
le rend fort commode, bienqu’on appelle généralement
ainsi l’intersectiond’un cylindre
circulaire avec unesphère
tangentequelconque.
Mais ici aucune confusion n’est à craindre.et, dans ces
conditions,
on a immédiatement :Retranchons ces volumes du huitième de
sphère
danslequel
ils sont situés et nousobtenons des différences
qui
sontrespectivement
Le dernier de ces
résultats,
dont la rationalité fut autrefois siremarquée,
ne vapas, on le
voit,
sans deux autresqui, quoique
moinsclassiques,
sont tout aussi inté-ressants. Pour l’heure actuelle, il n’est
guère possible
de leur attacher del’impor-
tance en tant que
résultats ; mais,
si l’on aégard
à la méthodequi précède,
on y voitune
application
de la formule de Stokes d’uneélégance
bienremarquable.
[4j Surfaces remarquables.
-Reprenons
la différence de volumescylindriques exprimée
par la formule(8).
On aura continuellementC’est là une
équation
aux dérivéespartielles
dontl’intégration
est immédiate etdonne
q étant une fonction arbitraire. Ces surfaces
(10)
sontengendrées
par unehyperbole équilatère
dont leplan
esttoujours parallèle à Oxy, cependant
que le centre décrit0z,
les
asymptotes
de la courbe étanttoujours
dans lesplans
Ozx etOyz,
et cette courbevariant
homothétiquement
ens’appuyant toujours
sur une courbe directrice donnée.1
Un contour
fermé, simplement
connexe, tracé sur de tellessurfaces,
donnetoujours
des volumes
Ux
etUy égaux.
La surface
qui appartient
à la fois aux troistypes
donne, pour les contours
qu’on
y trace, des volumesLTx, Uy, LL qui
sontégaux.
Ces résultats sont bien connus et nous
n’y
insisterons pasdavantage, Remarquons cependant qu’on
serait arrivé aux mêmes conclusions en étudiant lapremière
desformules
(g) ; l’intégrale simple
du second membre est nulle si xy est fonction finie et bien déterminée de z lelong
de S.’
[5]
Volumescylindriques généraux.
- Soit unplan
IIpassant toujours
par l’ori-gine
0 et que nousdirigerons
en considérant le vecteur OPtoujours
normal auditplan
et pour cosinus directeurs( fig. 2).
De tous lespoints
du contour ~et de la cloison S
d’équation (1 ),abaissons
desperpendiculaires
sur leplan II ;
nousdéfinirons ainsi un certain volume
cylindrique
Uqui
variera avec l’orientation duplan
II. Ce sont les variations de U que nous nous proposons d’étudier maintenant.FIG. 2.
Au
point
M de la cloison S considérons l’élément d’aire dcr et la normale MN de cosinus directeurs a,p,
y.L’angle
de MN et de OP a pour cosinusl’élément da a pour
projection
sur II un élément d’aireauquel correspond
l’élément du volume UOn modifie cette dernière
expression
en tenantcompte
des formules(2)
et il vientfinalement :
Une différence telle que
doit être transformable en une
intégrale simple
pour la formule de Stokes.Nous avons en effet :
et l’on satisfait facilement aux relations
(5)
enprenant
Alors
(11)
devientSi l’on
remplace
P etQ
par les valeursci-dessus,
on a une combinaison linéaired’intégrales simples qui
ont toutes unesignification remarquable,
Posons :toutes ces
intégrales
étant étendues au contour ~. Si ce contour est telqu’il
donnepour
projections
sur lesplans coordonnés
des contoursplans simples n’ayant
niboucles ni
points multiples,
les notations des tableaux(13)
et( i 4) signifient que 03A3
apour
projection :
sur
Oyz
un contour d’aireAx
et de centre degravité Gx( 0,
~~x,~x),
- Ozx - -
Ay
- - o,~~)
,-
Oxy
- -A,
- -G’r~ (~~ ~ rx ~ p ) .
Et même si lesdites
projections
de 03A3avaient
des boucles distinctes ou se recou- vrantpartiellement,
onpourrait
encore conserver lelangage précédent
à condition deprendre
la notion de centre degravité
un peu moins à l’étroit que dans lastatique pratique.
Ainsi
Ax’ A A~
sont des airesqui,
pour des courbes àboucles, peuvent
se com- poser departies
designes
divers. Il en est de même desexpressions (i4)
où l’onpeut toujours parler
de centres degravité
si certains éléments d’aires sont traités commeayant
des massesnégatives.
Observons aussi que lespremiers
membres deséga-
lités
(i/t) peuvent parfaitement
être différents de zéro même pour une aire A nulle ; cela revient à sereprésenter
une ouplusieurs
des coordonnées~, r , ~
comme étantinfinies,
mais c’est uneconséquence
toute naturelle des conventionsgénéralisées qui précèdent (1).
Ces
explications,
utiles pour éviter desconfusions,
étantdonnées,
revenons à l’étude del’égalité (12).
Utilisant les formules(g)
et(14),
le second membre de(12)
s’écrit maintenant
et l’on a finalement la formule très
symétrique
On doit
pouvoir
y arriver en étudiant les différences ouU - Uy
aussibien que la différence
(II),
cequi
a étévérifié;
lareproduction
de ces vérifications serait toutefois sans intérêt nouveau.[6]
La formule(15)
est d’une trèsgrande importance
pour la suite. Pourabréger,
nous
appelons
termes carnés les troispremiers
termes du secondmembre, lesquels
contiennent
i,~, u,~, v~;
les trois derniers termes en ~,v, vÀ,~y.
serontappelés
termesrectangles.
Si,
le contour ~ étanttoujours rigoureusement invariable,
onmodifie
la cloison Spassant
par ce contour, les termes carrésvarient,
engénéral,
mais les termesrectangles
restent invariables.
En
effet,
lechangement
de la cloison Smodifie,
engénéral,
les volumesU x’ Uy, U~,
mais les termes
rectangles
nedépendent
que d’aires et de coordonnées de centres degravité
relatives auxprojections
du contour 1] sur lesplans
coordonnés. Ceci est même évident à la seuleinspection
de la formule(i5),
mais il était utile de bienmettre en évidence le théorème
souligné
à cause des conclusions que nous allons entirer.
(i)
C’est le cas de vecteursparallèles
se réduisant à uncouple;
le centre de ces vecteurs est alorsrejeté
à l’infini.Si le contour ~ a des
projections
sur lesplans coordonnés qui
sont situées entiè- rement dans lespremiers quadrants
de cesplans,
sansjamais
êtrecoupés
par aucun des axescoordonnés,
les termesrectangles
de(15)
ont uneinterprétation géométrique
fort
simple.
En vertu de l’un des théorèmes deGuldin,
ces aires tournant autour desaxes coordonnés
engendrent
des volumeségaux respectivement
à[7]
de la formule(i5)
2014 Lequadrant d’hip-
Application de la formule (15) au quadrant d’hippopède.
- Le quadrant d’hip- popède
ABCA ( fig. ~ )
est précisément
dans le cas auquel
nous venons de faire allusion.
Ses
projections
sur lesplans
coordonnés sont des airesqui peuvent
êtrelimitées,
mais noncoupées
par les axes.Le contour ABCA se
projette
surOzy
suivant une aireAx comprise
entre l’arc decercle AB et un arc de
parabole
dont AO est axe et A sommet. A l’aide des for- mules(14)
ou d’un des théorèmes deGuldin,
on trouve sanspeine :
Comme
projection
sur leplan Oxz, l’hippopède
donne une lemniscate de Gerono et la encore on trouve sanspeine :
.Enfin,
par définitionmême,
laprojection
surOxy
est un demi-cercle pourlequel
ona:
La
comparaison
de ces résultats donne incidemment d’intéressantespropriétés
del’hippopède.
Les aires
Ax
etA~
tournant autour de0 y
donnent des volumeségaux.
Utilisant les valeurs de
Ux, Uy, U00FF
obtenues au n° 3, la formule(15)
devientOn en tire :
On
voit
que la différence entre un huitième desphère
et le volume U n’est pas rationnelle engénéral,
c’est-à-direquelle
que soit l’orientation duplan
H, mais cettedifférence, lorsque
l’on a N, = o ou v = o, ne contient pas d’autres irrationnalitésnumériques
que celles offertes par les cosinus directeurs A, 11., v.’
Pour 11.
= o leplan
II tourne autour deOy,
pour v = o il tourne autour de 0z.[8] Remarque
sur les contours ~. - Dansl’exemple qui précède,
la cloison S,jetée
sur le contour E, a, en tous sespoints,
une normale, faisanttoujours
desangles
au
plus égaux
à un droit avec les axes coordonnés. Il est bien facile de s’affranchir de cettehypothèse.
Une cloison Squi
ne serait pas dans les conditionsindiquées pourrait toujours
être divisée enrégions
telles que danschaque région
les cosinus directeurs de la normale aient unsigne
invariable. On établirait ensuite autant de formules(15) qu’il
y a derégions
et on lesajouterait
pour obtenir le volume U relatif à la cloison considérée. L’addition des termes carrés serait une addition de volumespouvant
avoir dessignes différents,
mais cessignes
s’établiraientd’après
les conventionsgéné-
rales
auxquelles
iln’y
a rien àajouter
ici.Quant
aux termesrectangles, qui
nedépendent
que du contour ~, établis pour certainesportions
du contour etajoutés,
ilsdonnent des termes de même forme relatifs au contour
complet,
cecid’après
les con-sidérations les
plus
élémentaires relatives aux centres degravité.
[9] Application
de laform.ule (15)
à la boucled’hippopède.
- l’renons la boucle .d’hippopède qui
serait formée sur lafigure
i par l’arc BCA et par sonsymétrique
relativement au
plan Oyz.
Nous avons alors :
On a ensuite :
ce
qui
suffit à fairedisparaître
les deux derniers termesrectangles
de(15).
On a enfinet
( i 5)
devient :Si l’on retranche ce volume de celui du
quart
desphère,
on a une différencequant
à la rationnalité delaquelle
onpeut
faire des remarquesanalogues
à cellesqui
ter-minent le n° 7.
[ZO]
Translation des coordonnées parrapport
à un contour. -Supposons
que, dans unefigure analogue
à lafigure
2, leplan
II passe par unpoint
fixe 0’ de coor-données a,
b,
c. ,Alors on voit immédiatement comment on doit modifier la formule
(15).
Levolume U relatif au
plan
II a pourexpression :
Ceci montre immédiatement
que, si
l’on détermine ab,
c par leséquations
la nouvelle valeur de U n’a
plus
que des termes carrés. Ceséquations
donnent :On voit
qu’elles
détermineronta, b,
c engénéral.
àlais ces formules de résolutionne
s’appliquent plus
si l’une des airesAx, Ay, A~
est nulle. La discussion se fait d’une manièreparticulièrement simple
etélégante
sous la formegéométrique.
Soit d le
point
de coordonnées a,b,
c défini par leséquations (16) ;
si l’on considèrea, b, c comme des coordonnées courantes, ces
équations représentent
troisplans qui,
en
général,
n’ont en communqu’un
seulpoint
~. Si l’aireAx
estnulle,
leséqua-
tions
(16)
se réduisent àLes deux derniers
plans
deviennentparallèles (parallèles
d’ailleurs à celui desplans
coordonnésqui
contient l’aire Anulle)
et lepoint d
s’en va à l’infini. Ceci arrive notamment si le contour S esttracé,
de manière à êtresimplement
connexe,sur un
cylindre
degénératrices parallèles
à 0x.Supposons
maintenant que l’on aitAlors les deux
plans parallèles précédents
sont confondus et nos troisplans
ontune droite commune
parallèle
auplan
coordonnéqui
contient l’aire A nulle. Ceci arrive enparticulier
si le contourcylindrique
etsimplement
connexe dont nousvenons de
parler possède
unplan
desymétrie parallèle
àOyz.
Un tel contour se pro-jetant
en raccourcicomplet
surOyz,
lesintégrales (i4)
donnentidentiquement
zéropour
Ax03B6x
etAx~x;
et l’existence duplan
desymétrie
entraîne03BEy = 03BEz
dans les deux dernièreséquations (18) qui
se réduisent ainsi à une seule.La boucle
d’hippopède
est dans ce cas. Les deux dernièreséquations (18)
se rédui-sent à a = o et la
première
àCette droite passe par A
(fig. 1)
et par unpoint
de 0z d’ordonnée303C0 8
R; cepoint
est donc situé au-dessus de B et la droite traverse la cloison
sphérique.
Tous lespoints
de cette droite sont despoints ~
par où l’onpeut
faire passer desplans n,
de cosinus directeurs~, ~,, v,
tels que les volumesU,
attachés à la boucle et à laportion
de surface
sphérique qu’elle contient,
aient pourexpression :
Si nous considérons le
point
A, pourlequel
c = o, la différence entre le volume duquart
desphère
et ce volume U necontient, quelle
que soit l’orientation duplan II,
d’autre irrationnalité que lesirrationnalités quadratiques
contenues dans~
, !~ v. .[11] ]
Considérons encore le cas où deux aires-Ax’ A~, Ax,
parexemple Ax
etA,,
seraient nulles. Alors les
équations (16)
se réduisent àDes trois
plans qu’elles représentent,
le second estcomplètement rejeté
àl’infini ;
il en est donc de même du
point
d. Mais si la seconde deséquations (20)
a lieuidentiquement,
le lieu despoints y
est une droiteparallèle
auxplans
coordonnésqui portent
les aires A nulles. Ceci aurait lieu enparticulier
pour un contour Eplan
et
parallèle
à l’un desplans
coordonnés 0xz. Dans ce cas,d’ailleurs,
leséquations (20)
se réduiraient à
Ce sont là les
équations
d’une droiteperpendiculaire
auplan
du contour ~ etpassant
par son centre degravité.
Ainsi soit un contourplan E perpendiculaire
àOy;
pour
plus
desimplicité,
nous supposeronsprécisément
que son centre degravité
Gsoit sur
Oy ( fig. 3).
Enfin,
par le contour ~, faisons passer une cloisonquelconque,
cequi ajoutera
un
onglet
de volume M au volume ducylindre
droitcompris
entre leplan
de 03A3 et Oxz.Considérons maintenant le
plan
IIpassant
parl’origine
etperpendiculaire
auvecteur
v).
Le contour E donne sur II uneprojection ~’,
cequi, d’après
les conventions
générales,
définit le volume :le
point d (a, b, c),
autourduquel
IIpeut
tourner en ne donnant dans U que des termescarrés,
étant icil’origine. Or,
dans le casparticulier
que nousétudions,
on a :Il y a là dedans le théorème
d’après lequel
le volume d’uncylindre
à basesplanes
non
parallèles
estégal
auproduit
de l’aire d’une section droite par la distance des centres degravité
des bases. Et d’ailleurs la valeur de U se trouve sur lafigure
3 parun raisonnement immédiat. Mais il
importait précisément
de retrouver un résultatà vérification directe
simple,
comme casparticulier
des théoriesgénérales exposées
dans les
paragraphes précédents.
-[12] Cônes remarquables engendrés par le vecteur OP. - Reprenons
la formule( 15),
le contour S étant
toujours
bien déterminé etrigoureusement
fixe parrapport
auxaxes coordonnés. Alors U n’est fonction que de
À,
p.. v. Il est clair que l’onpeut imposer
certaines conditions au volume U et chercher àquelles
conditions corres-pondantes
est alors astreint le vecteur OP. Ainsi onpourrait
chercher pourquelles positions
deOP,
ou duplan IL
le volume U estmaximum, minimum,
constant, nul.Pour obtenir des volumes U nuls, il faut que OP soit
génératrice
du cône :Par
suite,
leplan
IIenveloppe
aussi un cône de sommet 0.Tous
lespoints
del’espace
sont des sommets de cônes de même nature.Le cône
précédent peut
être réel ouimaginaire.
Il estimaginaire quand
lesvolumes U nuls sont
impossibles
àobtenir,
cequi
serait le cas, parexemple,
avec lecontour
plan E
de lafigure
3(n° 11)
sil’onglet w
étaitpositif.
[13] Quadriques
lieux depoints
P. -Jusqu’ici,
le vecteur OP n’ajoué
de rôle que par sa direction. Onpeut
fairejouer
un rôle à salongueur
et, pour lareprésentation
des volumes
U,
on a alors unereprésentation analogue
à cellequi,
enMécanique,
donne l’ellipsoïde
d’inertie. Le vecteur OPcorrespondant
à un volumeU,
détermi-nons sa
longueur
par la conditionSi alors
X, Y,
Z sont les coordonnées de P, on a :et
l’équation (15) donne,
pour lieu de P, unequadrique
dontl’équation
se déduit decelle du cône du
paragraphe précédent
en yremplaçant
le membre o par 1. Cettequadrique (P)
a doncl’origine
pour centre et le côneprécédent
pour côneasymptote..
Ce dernier
pouvant
être réel ouimaginaire,
laquadrique (P)
estplus quelconque qu’un ellipsoïde
d’inertie, mais onpeut
se proposer, à sonsujet,
desquestions
à peuprès analogues.
Ainsi
(P)
admet l’axe OX pour axeprincipal
sic’est-à-dire si
En
particulier,
ceséquations
sont satisfaites sicp et
’f
étant des fonctions uniformes sur le contour E,n’ayant
aucunesingularité
nisur ce contour ni sur l’une des cloisons S ;
ainsi ,
et’f pourraient
être despolynômes.
Il est facile de voir que c’est ce
qui
arrive pour la boucled’hippopède. D’après
leséquations
de cette courbe données au n°3,
on a :Ceci est
parfaitement
d’accord avecl’expression
du volume U trouvée au n° ().[14~
Sur l’axe aréolair~e de M. - Dans son Mémoire du Journal deMathématiques pures et appliquées (188g),
M. G.K0153nigs
introduit la notion d’axe aréolaire d’un contour fermé ; il en tire unparti
très intéressant et elle vaégalement
être fort utile ici. L’axe aréolaire du contour ~ est la droite
portant
le vecteur non localisé dont lesprojections
sur les axes sont mesurées par les airesplanes Ax, Ay, A~.
Alors
l’expression
est l’aire
plane
contenue dans laprojection
de 03A3 sur leplan
II, cette aireplane
pou- vant être aussi mesurée par un vecteurprojection
du vecteur aréolaire sur une nor-male à 03A0.
Quand
on ac’est que le
plan
II contient un des axes aréolaires de ~.Pour un contour
plan
touteperpendiculaire
auplan
du contour est axe aréolaire.Ceci
posé,
reprenonsl’expression générale
du volume U donnée au début dun° 10; ce volume
qui correspond
auplan Il, passant
par lepoint (a, b, c)
et dont lanormale a
)~,
N,, v pour cosinus directeurs, seradésigné
maintenant, pourplus
deprécision,
par la notationOr,
il est facile de vérifier que l’onpeut
écrire :On
peut
donner à cette formule unesignification géométrique évidente,
carla différence des deux volumes du
premier
membre doit être le volume d’uncylindre
droit à bases
parallèles,
la surface d’une des bases de cecylindre
étant l’aire contenuedans ~,’
( f g. 2)
et la hauteur étant la distance desplans parallèles
considérés : c’estprécisément
cequ’exprime
le second membre. Mais l’aire contenue dans ~’s’exprime
aussi bien en
projetant
le vecteur aréolaire de 03A3 sur une normale auxplans
consi-dérés. On
peut
donc direque la différence
des volumescylindriques relatifs
à deuxplans parallèles
estégale
auproduit
de la distance de cesplans
par laprojection
duvecteur aréolair~e sur la distance en
question.
Encore unefois,
cecipeut
être considérécomme
évident,
mais il était nécessaire de formuler nettement cetteproposition qui,
dans la
suite,
devra êtrecomparée
avec despropositions analogues,
mais moins évi-dentes,
relatives à des volumesconiques
et conoïdaux.Remarquons
que, si leplan
II contient un axe aréolaire du contour S, le volume U estindépendant
de l’axe aréolairechoisi,
mais ildépend,
bienentendu,
de l’orien- tation duplan.
CHAPITRE II.
Volumes coniques, cylindro-coniques
etconoïdaux.
[15]
Considéronstoujours
le contour S, une cloison Sjetée
sur ce contour et, deplus,
unpoint A (a, b, c) qui
sera sommet d’un côneayant
pour directrice.Soit
VA
le volumeconique
ainsi enfermé. Ce volume est uneintégrale
de surface attachée àS, intégrale
facile à former. L’élément da de la cloison S et le sommet A déterminent un volumeconique
élémentaireégal
àsi AP est la distance de A au
plan tangent
à S dans dcr( fig. 4).
Maisd’autre
part,
del’équation
duplan tangent
à Son déduit d’où
Tout ceci
permet
de transformer le volumeconique
élémentaire et d’écrire fina- lement :Si le
point
A vient àl’origine
descoordonnées,
on a un autre volumeconique :
La différence
doit être une
intégrale
double transformable par la formule deStokes, d’après
lesgénéralités
du n° i. Enfait,
on satisfait immédiatement auxéquations
en
prenant
et, par
suite,
Avec les notations du n°
5,
il vient finalement :On voit que le lieu des
points A,
pourlesquels
le volume.conique
est constant,est un
plan perpendiculaire
au vecteur aréolaire du contour ~. Enparticulier,
siVA
doit être continuellementégal
à lepoint
A décrit leplan
Observons encore que les formules ci-dessus
peuvent
facilement être mises en relation avec celles duchapitre précédent.
Ainsi(2)
s’écrit immédiatement :Enfin, on
peut
donner du second membre de(4)
uneinterprétation qui
nous serautile
plus
loin. Soit el’angle
dusegment
OA avec l’axe aréolaire du contour E. On a :Donc