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DICI. Entretien : «Le Rapport final du Synode N 324. est un mauvais document»

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DICI

E ntretien : « Le Rapport final du Synode est un mauvais document »

Sommaire détaillé p. 2

Roberto de Mattei, professeur à l'Univer- sité européenne de Rome et historien du concile Vatican II, a bien voulu répondre aux questions de DICI, au terme de la 2

e

session du Synode sur la famille.

On connaît l’affirmation altière de Léon Bloy : « Quand je veux savoir les dernières nouvelles, je lis saint Paul ». Aujourd’hui à tous ceux qui, sur Internet, surfent fébrilement, cliquent frénétiquement et twittent compulsivement, on aimerait conseiller de lire le P. Calmel dont deux ouvrages viennent d’être réédités aux Nouvelles Editions Latines : Si ton œil est simple et Selon l’Evangile.

A ceux que le Rapport final du Synode sur la famille inquiète à juste titre, à ceux que désole cette pastorale prétendument miséricordieuse qui maquille le péché pour mieux anesthésier le pécheur, il sera bénéfique de lire le chapitre de Si ton œil est simple sur la prudence de la chair et la prudence de l’esprit :

« ‘S’il est prudent qu’il nous commande’ déclarent, paraît-il, les cardinaux qui vont élire un nou- veau pape. Qu’est-ce à dire ? Qu’il ait le sens des concessions et qu’il y condescende ? Sans doute. Mais c’est tout naturel et c’est peu. En vérité, la prudence dont il est question suppose que le nouvel élu ne saura faire des concessions qu’en les subordonnant à l’amour suprême, avec ce degré de pureté qui s’appelle la folie de la croix. Alors, seulement, les concessions ne sont pas des trahisons ; les atermoiements, des capi- tulations ; les arrangements, des complicités. La prudence chrétienne est crucifiée et rayonnante comme la vocation à la charité parfaite par rapport à laquelle elle se définit. Cette sagesse est la folie de la croix. On peut en voir un symbole dans les arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre superbe qui unit inséparablement l’intrépidité et l’équilibre. »

Telle est la hauteur de vue du P. Calmel. A cette altitude l’air du monde se raréfie, ses miasmes se dissipent. L’âme respire.

Abbé Alain Lorans

Quelles sont les dernières nouvelles ?

D

ocumentation

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nformation

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atholiques

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nternationales

le numéro

Dans ce numéro :

« L a d é c l a r a t i o n Nostra Aetate est tou- jours actuelle » pour le pape François - p. 2

Lire la suite p. 10

France : Clairvaux cé- lèbre 900 ans d’histoire - p. 6

Déclaration de Mgr Fellay à propos du Rap- port final du Synode sur la famille - p. 8

(2)

l e J o u r n a l

De rome

L a déclaration Nostra Aetate est toujours actuelle » pour le pape François

Le 28 octobre 2015, mal- gré le mauvais temps et après avoir salué les malades dans la Salle Paul VI, le pape François a tenu l’audience générale du mer- credi sur la place Saint-Pierre, soulignant d'emblée qu'elle re- vêtait un caractère spécial, inter- religieux. Pour célébrer le cin- quantenaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate sur les relations entre l'Eglise catholique et les religions non chrétiennes, étaient présents des représentants de différentes religions qui parti- cipaient au Congrès international organisé par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, en collaboration avec la Commis- sion pour les relations religieuses avec le Judaïsme et avec l'Uni- versité pontificale grégorienne.

Après une brève prière pour les malades, dès avant la catéchèse proprement dite et la lecture en diverses langues d'un passage de Nostra Aetate, ont pris la parole le

cardinal Jean-Louis Tauran, pré- sident du Conseil pour le dialo- gue interreligieux, puis le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l'unité.

« Le message de la Décla- ration Nostra Aetate est toujours actuel », a soutenu le pape devant 30.000 fidèles : « la flamme allu- mée à Assise » lors de la rencontre interreligieuse promue par Jean- Paul II le 27 octobre 1986 « s’est propagée dans le monde entier et constitue un signe permanent d’espérance ». « Le monde nous regarde, nous les croyants, et il nous exhorte à collaborer entre nous et avec les hommes et les femmes de bonne volonté qui ne professent aucune religion », a-t-il poursuivi, assurant que cette col- laboration devait porter sur : la paix, la faim, la pauvreté, la crise environnementale, la violence  en particulier celle commise au nom de la religion –, la corrup- tion, le délabrement moral, les

crises de la famille, de l’économie, de la finance et surtout de l’espé- rance. Même si « aucune religion n’est à l’abri du risque de dévia- tions fondamentalistes ou extré- mistes chez des individus ou des groupes », François a demandé de regarder les valeurs positives de chacune en y voyant des sources d’espérance. « La première chose que nous devons faire pour l’ave- nir du dialogue interreligieux est de prier les uns pour les autres, nous sommes frères, sans le Sei- gneur rien n’est possible, et avec lui tout le devient », a-t-il précisé, salué par des applaudissements nourris.

« Je vous invite tous à renouveler votre prière et votre engagement pour l’établissement d’un dialogue fraternel et fruc- tueux avec les personnes apparte- nant à d’autres religions, afin de construire, avec la grâce de Dieu, un monde de justice et de paix », a demandé le souverain pontife

«

SOMMAIRE

DE ROME

« La déclaration Nostra Aetate est toujours actuelle » pour le pape François . . . . 2 L'EGLISE DANS LE MONDE

France : Clairvaux célèbre 900 ans d’histoire . . . . 3 Syrie : L’église Saint-François d’Alep frappée en pleine messe . . . . 5 Suisse : Mgr Vitus Huonder a encore le droit de citer la Bible . . . . 6 NOUVELLES DE LA TRADITION

Parution de Nouvelles de Chrétienté . . . . 7 France : Enfants de Fatima, à l’école de Lucie, Jacinthe et François . . . . 7 France : Jubilé du Puy, 9 et 10 avril 2016 . . . . 8 SPECIAL SYNODE

Déclaration de Mgr Fellay à propos du Rapport final du Synode sur la famille . . . 8 Entretien avec Roberto de Mattei : « Le Rapport final du Synode est un mauvais document » . . . 10

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aux pèlerins francophones. Puis, debout, le pape François a invité les fidèles et les responsables reli- gieux présents à prier en silence et chacun selon sa propre tradi- tion religieuse : « Demandons au Seigneur qu’il nous fasse devenir plus frères entre nous, et plus ser- viteurs de nos frères qui sont par- ticulièrement dans le besoin ».

A l’issue de cette au- dience générale interreligieuse, huit représentants du boudd- hisme, de l’islam, du judaïsme, de l’hindouisme, du jaïnisme et du sikhisme, ont témoigné de leur enthousiasme. Lors d’une conférence de presse, ils ont una- nimement salué le document conciliaire promulgué le 28 oc- tobre 1965 par Paul VI comme un grand pas dans l’histoire du dialogue interreligieux. Ce texte, a rappelé le rabbin David Rosen, a ouvert la voie à une nouvelle ère entre les catholiques et les juifs.

Plusieurs des intervenants ont fait part de leur admiration pour le pape François dont le langage

n’est pas seulement fait de pa- roles mais aussi de gestes, a fait observer le juif argentin Claudio Epelman. Le secrétaire général du Centre islamique culturel d’Italie Abdellah Redouane a salué la proximité du pontife envers les musulmans. L'évêque de Rome n’est pas seulement un chef pour les catholiques, a estimé l’Iranien Rasoul Rasoulipour, il est chef pour tous les croyants. Son gou- vernement est une révolution.

Samani Pratibha Pragya, repré- sentante du jaïnisme, a confié avoir été très touchée par l’humi- lité du pape argentin qui lui avait demandé : « Ma sœur, priez pour moi ».

Commentaire :

Sur le rapport de cause à effet entre l’œcuménisme et le dialogue interreligieux pro- mus par le concile Vatican II et l’« apostasie silencieuse » dénon- cée par Jean-Paul II dans l’Ex- hortation apostolique Ecclesia in Europa (28 juin 2003), il est tou-

jours utile de lire l’étude adressée par Mgr Bernard Fellay à tous les cardinaux de l’Eglise catholique, le 6 janvier 2004, et restée jusqu’à ce jour sans réponse de la part de ses destinataires.

Dans cette étude on peut lire, au chapitre III, « l’œcumé- nisme engendre le relativisme de la foi ». Pie XI dans Mortalium animos, en 1928, déclarait que cet œcuménisme « disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique ». Et Mgr Fellay, dans sa préface, écrivait :

« cet œcuménisme a comme dé- truit les plus beaux trésors de l’Eglise parce que, au lieu d’ac- cepter l’Unité fondée sur la vérité entière, il a voulu construire une unité adaptée à une vérité mariée d’erreur ». – De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse. Publication Lettre à nos frères prêtres - 11 rue Cluseret - F-92280 Suresnes cedex.

(Sources : vis/apic/imedia/FSSPX – DICI n°324 du 06/11/15)

l'eGlise Dans le monDe

En 1098, Robert de Molesmes fonde l’abbaye de Cîteaux, un nouveau monas- tère qui se propose de suivre la Règle de saint Benoît « avec plus de rigueur et de perfection

» et d’y vivre « en intimité avec Dieu avec plus de profit et de paix »1. Son successeur, Etienne Harding, essaime le 18 mai 1113 à La Ferté, puis l’année suivante à Pontigny. En 1115, il confie au jeune Bernard, fils du seigneur de Fontaine, près de Dijon, la charge de fonder la troi- sième « fille » de l’ordre naissant.

Agé de 24 ans, Bernard est accompagné de « Gaudry de Touillon, son oncle, et de quatre de ses frères : Guy, Gérard, An-

dré et Barthélémy, auxquels se sont joints ses cousins Geoffroy de la Roche-Vanneau et Robert de Châtillon, et quatre autres moines : Geoffroy d’Aignay, El- band, Renier et Gaucher, qui sera prieur »2.

Après avoir parcouru en-

viron 120 km, saint Bernard et ses compagnons s’établis- sent non loin de Bar-sur- Aube, à l’extrême sud de la Champagne, dans un val sau- vage et boisé, où il plante la croix le 25 juin 1115. L’ab- baye de Clairvaux est née.

De là, la réforme cister- cienne va connaître une pro- digieuse expansion. A la mort de saint Bernard, moins de 40 ans plus tard, le 20 août 1153, Clairvaux sera devenu un haut lieu de l’Occident médiéval en fondant 67 abbayes, desquelles dépendent 98 filiales. Un siècle plus tard, en 1250, l’abbaye de Clairvaux regroupe un ensemble de 339 abbayes filles.3

France : Clairvaux célèbre 900 ans d’histoire

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E n bref...

Singapour : 32 millions d’euros détournés par une secte protestante

Le fondateur d’une des plus impor- tantes églises évangéliques de Sin- gapour, la City Harvest Church, et cinq de ses collaborateurs, ont été reconnus coupables le 21 octobre 2015 d’abus de confiance et de fal- sification de comptes. Au total, 32 millions d’euros ont été détournés afin de financer la carrière musi- cale et le train de vie de l’épouse du fondateur.

Fondée en 1989 autour d’une communauté d’une vingtaine de membres, la City Harvest Church est devenue, en quelques an- nées, l’une des plus importantes églises évangéliques de la cité- Etat. L’agence des missions étran- gères Eglise d’Asie (EDA) publiait le 27 octobre que le « révérend » Kong Hee, jeune diplômé en in- formatique devenu pasteur cha- rismatique, avait la prétention d’

« annoncer l’Evangile au monde moderne » par des cérémonies géantes dignes des concerts des vedettes du rock. La secte a comp- té plus de 30.000 membres à son apogée au début des années 2000.

A la suite du dépôt de plainte de fidèles, les autorités locales ont ou- vert une enquête en 2010. Le scan- dale a éclaté deux ans plus tard avec l'arrestation des principaux responsables du mouvement. Les six accusés encourent une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de pri- son.

(Sources : apic/eda – DICI n°324 du 06/11/15)

Etats-Unis : Les évêques dénoncent la légalisation de l’euthanasie en Califor- nie

Aux Etats-Unis, dans l’Etat de Ca- lifornie, les évêques ont exprimé leur réprobation après la signature,

Au bas Moyen-Age, Clair- vaux connaît une période de déclin, favorisée par la guerre de Cent ans, le grand schisme de l’Eglise (1378- 1417) et les épidémies de peste. Les guerres de religion et la guerre de Trente ans apportent leur lot de mi- sères aux XVIe et XVIIe siècles.

A la veille de la Révolu- tion française, une quarantaine de moines y vivent encore. Chassés par le nouveau régime, ces derniers doivent abandonner l’abbaye qui est vendue comme bien national en 1792. L’église est transformée en carrière de pierres et les bâtiments serviront à des usages industriels et commerciaux (papeterie et verre- rie). En 1808, l’Etat napoléonien rachète l’ensemble et y installe un vaste pénitencier, qui sera long- temps la plus grande prison de France.

Les transformations opé- rées dans l’abbaye pour en faire une prison sont, pour certaines, définitives et irréparables. Ainsi, l’église médiévale est-elle totale- ment détruite entre 1809 et 1812.

Le vieux monastère est rasé pour céder la place aux logements des surveillants. L’hôtellerie accueillera le dépôt de mendicité, tandis que les autres bâtiments abriteront l’univers carcéral proprement dit  : cachots, ateliers et cellules de dé- tention occupent le grand cloître ; une prison pour femmes est instal- lée dans le bâtiment des convers en 1820. Aujourd’hui, la maison cen- trale inaugurée en 1971 est bâtie sur les fondations de l’église médiévale.

Cette maison d’arrêt mo- derne a cependant permis de libé- rer le grand cloître et le magnifique bâtiment des convers, ainsi que les parties construites au XVIIIe siècle.

Remis en l’état et patiemment res- tauré, l’ensemble est aujourd’hui ouvert au public pour des visites et manifestations culturelles.

Cette année 2015 marque l’anniversaire des 900 ans de la fon- dation de l’abbaye de Clairvaux.

Depuis le mois de juin, l’ancien réfectoire des moines, entièrement restauré, est ouvert au public.

Construit en 1774 par l’architecte Aubert, il avait été transformé en chapelle pour les prisonniers en 1813. Par ailleurs, une grande expo- sition a été montée à l’Hôtel-Dieu- le-Comte, à Troyes, où sont conser- vées les archives et la bibliothèque de l’abbaye. Intitulée « Clairvaux, l’aventure cistercienne », elle pré- sente des œuvres uniques, notam- ment de précieux manuscrits.

L’exposition retrace la pé- riode des origines de l’abbaye – créa- tion de l’Ordre cistercien, fondation de Clairvaux et figure de saint Ber- nard – puis l’essor qui suivit la mort de son fondateur jusqu’à la guerre de Cent ans, et enfin les temps de crises et de réformes jusqu’à la vente de l’abbaye par l’Etat républicain.

L’exposition rassemble plus de 150 pièces d’archives dispersées à la Révolution dans toute l’Eu- rope. Des manuscrits des XIIe et XIIIe siècles sont présentés, dont la fameuse Bible d’Etienne Harding qui a dû être retirée au mois d’août parce que trop fragile, ainsi que 35 autres pièces, remplacées par d’autres inédites. Plusieurs folios de la grande Bible de Clairvaux sont dévoilés.

Parmi les œuvres exposées, le public peut ainsi admirer de nombreux manuscrits enluminés, des actes chirographes – dont l’un scellé par saint Bernard – et des tré- sors d’orfèvrerie, comme une croix reliquaire de la Vraie Croix (vers 1215) et la crosse en argent doré de Robert de Molesme.

Exposition Clairvaux. L’aventure cistercienne

Du 5 juin au 15 novembre 2015 à l’Hôtel-Dieu-le-Comte (Troyes). Du mardi au dimanche de 9 h 30 à 19 h.

Visite gratuite.

1 Hugues de DIE, archevêque de Lyon et légat pontifical, lettre de décembre 1097.

2 Pierre AUBE, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, 2003, p. 86.

3 Marie-Laure CASTELNAU, « Les cinq vies de Clairvaux » in Le Figaro Histoire, n°22, oc- tobre-novembre 2015, p. 128.

(Sources : Aubé/Figaro-Histoire/clair- vaux-2015/archives-aube – DICI n°324 du 06/11/15)

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le 5 octobre 2015, par le gouver- neur Jerry Brown, d’une mesure légalisant le « suicide médicale- ment assisté » dans l’Etat. Les pré- lats soulignent, dans un commu- niqué repris par l’agence Catholic News Service (CNS) le 6 octobre 2015, que les 48 hôpitaux catho- liques de Californie fournissent

« d'excellents services de soins palliatifs, ce que toutes les autres institutions médicales de l'Etat de- vraient également faire. »

Les évêques catholiques de Cali- fornie (California Catholic Confe- rence) rejoignent sur cette ques- tion « les groupes de défense des droits des personnes handicapées, des médecins et professionnels de santé ainsi que les défenseurs des personnes âgées ». Ces « op- posants » relèvent que « la loi fait peser un lourd danger sur les per- sonnes âgées et handicapées ». En effet, « la tentation de leur offrir à faible coût des médicaments mor- tels à la place de soins médicaux appropriés risque de l'emporter rapidement. » – Aux Etats-Unis, l'Oregon, Washington, le Montana et le Vermont autorisent déjà le

« suicide médicalement assisté ».

(Sources : apic/cns/californiacatholic- conference – DICI n°324 du 06/11/15) Suisse : L’abbaye de Saint- Maurice fête avec succès ses 1500 ans

Dans son communiqué de presse publié le 8 octobre dernier, l’ab- baye de Saint-Maurice (Valais) an- nonce des résultats au-delà des espérances avec le nouveau « par- cours de visite » de l’abbaye, mis en place pour célébrer les 1500 ans de sa fondation. En l’espace d’un an, près de 42.000 personnes sont venues visiter le plus ancien monastère chrétien encore en activité, soit 20% de plus que les prévisions initiales. Et d’ici à la fin décembre 2015 cela fera très cer- tainement un total de 50.000 visi- teurs, escomptent les moines, soit 7 fois plus que la fréquentation du Trésor de l’abbaye avant sa mise

Dimanche 25 octobre, du- rant la messe dominicale, un tir de mortier a frappé l’église latine Saint- François d’Alep, dans le quartier d’Aziziyeh : « il était 17h50 et dans l’église étaient présents environ 400 fidèles. La liturgie en était ar- rivée à la communion », indiquait à l’Agence Fides Mgr Georges Abou Khazen OFM, vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin.

« C'était une attaque ci- blée contre les chrétiens », a déclaré le 27 octobre à l’Aide à l'Eglise en Détresse (AED) le père Ibrahim Alsabagh, franciscain de la Custo- die de Terre Sainte, curé de l’église Saint-François d’Alep. « C’était justement au moment où je m’ap- prêtais à donner la communion aux fidèles. Soudain, tout a commencé à trembler et à l’intérieur de l’église, de nombreux débris sont tombés. Il y avait tellement de poussière que nous ne réussissions plus à nous voir entre nous ». Par bonheur, le projectile n’a pas explosé au mo- ment du choc avec la coupole, mais quelques secondes plus tard, en glissant sur le toit. « Si cela avait eu lieu dans l’église, cela aurait pu provoquer une tragédie, souligne le religieux. Mais comme je l’ai dit aux fidèles, le manteau de la Vierge nous a protégés ». Après le moment de panique qui a suivi l’explosion, le père Ibrahim a réussi à rétablir le calme. S'assurant qu’il n’y avait pas de blessés graves, il a invité ses paroissiens à se rendre dans le jar- din de l’église, où il leur a donné la communion. « Certains ont été sur- pris par ma réaction. Mais c’est dans le Seigneur que je trouve ma force, dans l’union avec Lui, à travers la prière. La force d’aller de l’avant, et même avec une plus grande éner- gie, maintenant que nous devons réparer notre église ».

Six personnes ont été légè- rement blessées, mais les dégâts ma- tériels sont importants. « Ce n’est

pas un hasard que l’attaque ait eu lieu pendant la messe du dimanche soir, quand l’église était pleine, avec 400 fidèles », ajoute le P. Ibrahim, rappelant que « ce n’est pas la pre- mière fois qu’ils cherchent à dé- truire notre église, mais jusqu’ici ils n’ont jamais réussi. Notre église est la seule du quartier à être encore ouverte. Beaucoup viennent ici pour prier et sans doute est-ce pour cela qu’ils cherchent à la détruire ».

Au lendemain de l'attaque, le 26 octobre au matin, les fidèles sont revenus pour la messe mati- nale. « Ils étaient nombreux, et avec joie nous avons écouté de nouveau le son de notre clocher. Nous espé- rons que tout ce chaos finisse et que nous réussissions à parler bientôt de tout cela comme des faits liés au passé. Sans la peur que des attaques similaires puissent se répéter à tout moment... »

Dans un entretien diffusé par la radio catholique italienne Radio in blu le 21 octobre dernier, le père Ibrahim Alsabagh précisait que depuis le commencement de l'intervention de l'aviation russe en Syrie, la situation s'est notable- ment améliorée à Alep, avec l'arri- vée plus régulière de l'eau potable et du courant électrique. Sa pa- roisse voyait l'intervention russe positivement, « parce qu'elle a aidé l'armée régulière à défendre la po- pulation », en chassant les hommes de Daech. « Plus de 85% de la po- pulation syrienne considèrent cette intervention bénéfique », affirmait le père Ibrahim. Le prêtre francis- cain ajoutait que quelques groupes djihadistes continuent depuis cer- tains endroits à lancer des missiles sur les habitations, mais de manière moins fréquente. Enfin la popu- lation, dans son quartier, vit cette intervention avec un certain soula- gement.

(Sources : apic/fides/ aed/radioinblu/ime- dia – DICI n°324 du 06/11/15)

S yrie : L’église Saint-François d’Alep

frappée en pleine messe

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en valeur. « Les responsables tra- vaillent déjà à la mise sur pied d’un programme culturel 2016-2018 riche en événements » fait part le communiqué.

L'abbaye de Saint-Maurice doit son origine au sanctuaire élevé sur le tombeau de saint Maurice et de ses compagnons martyrs, soldats thé- bains (venus de Thèbes en Haute- Egypte) morts par fidélité à leur foi chrétienne au défilé d’Agaune sous le règne de Dioclétien et Maximien (285-291). Fondée en 515, dans la vallée du Rhône, par le prince burgonde Sigismond, converti de l’arianisme au catholicisme par saint Avit, évêque de Vienne, elle a été solennellement inaugurée le 22 septembre 515.

(Sources : apic/abbayestmaurice – DICI n°324 du 06/11/15)

Chine : Pression accrue du gouvernement sur l’Eglise Le Parti communiste chinois veut intensifier son contrôle de l'Eglise catholique à travers l’annonce d’un prochain « sommet sur les re- ligions », inédit depuis que le pré- sident chinois Xi Jinping est arrivé au pouvoir, il y a trois ans.

Le journal officiel du Parti com- muniste, Zhongguo Mingzu Bao, dans un article du 8 octobre 2015 repris par l’agence d’information catholique Ucanews le même jour, n'évoque aucune religion en particulier, mais parle d' « église », de « clergé » et de « diocèses » à contrôler plus étroitement. En ef- fet, le président Xi Jinping cherche à « réduire l'influence étrangère sur les institutions religieuses en Chine » et souhaite que les cultes soient « gérés par des organisa- tions se trouvant dans le pays ». Se référant à un discours officiel du chef de l’Etat chinois prononcé en mai dernier, l'article du Zhongguo Mingzu Bao réaffirme que « toutes les religions doivent s'adapter à la politique socialiste ».

(Sources : apic/ucanews – DICI n°324 du 06/11/15)

Le procureur du canton des Grisons a classé sans suite les plaintes déposées contre Mgr Vitus Huonder après ses « décla- rations sur les homosexuels ». Il a estimé qu'en citant deux passages de la Bible, l'évêque de Coire ne pouvait pas devoir répondre d'in- citation à la violence ou à la haine.

Le 31 juillet 2015, au

cours d’une conférence sur le thème du mariage chrétien à Ful- da, en Allemagne, le prélat suisse avait cité deux passages du livre du Lévitique : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination » (Lv 18,22) et le verset : « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux » (Lv 20,13).

L’association LGBT de Suisse, Pink Cross, avait alors im- médiatement réagi en qualifiant Mgr Huonder, d’après La Croix du 10 août dernier, d’« agitateur » et de « délinquant » tout en exi- geant « des excuses publiques ». En réponse à la polémique qui enflait dans les médias suisses, l’intéressé avait publié un communiqué sur le site de son diocèse. Il y regret- tait un « déplorable malentendu »

et affirmait qu’il n’avait «  en au- cune façon voulu rabaisser les per- sonnes homosexuelles », tout en rappelant sa fidélité au catéchisme de l’Eglise catholique sur ce sujet.

Le président de la Confé- rence des évêques suisses (CES), Mgr Marcus Bücher, évêque de Saint-Gall, avait publié sur le site Internet de son diocèse une lettre, dont des ex- traits ont été repris par La Croix ; il y affirmait que «  dans une rela- tion, avoir une sexualité responsable est plus im- portant que l ’ i n c l i n a - tion homo – ou hété- rosexuelle  ».

Quant au verset du Lévitique cité par Mgr Huonder, il s’expliquait, selon lui, par le fait qu’« à l’époque de la Bible, on ne savait pas que l’homosexualité pouvait être une orientation non choisie ».

D’après le site catholique suisse cath.ch, le 10 octobre 2015, l'évêché de Coire a fait part de sa satisfaction après l'annonce du classement des plaintes. Guiseppe Gracia, porte-parole du diocèse, a déclaré cum grano salis : « Ces plaintes étaient une tentative de pénaliser la liberté de croyance et d'opinion de personnes qui pen- sent autrement ». Et de conclure ad hominem (si l’on peut dire) :

« C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui prennent au sérieux la tolérance mutuelle. »

(Sources : apic/lacroix/cath.ch – DICI n°324 du 06/11/15)

S uisse : Mgr Vitus Huonder a encore le droit de citer la Bible

Mgr Vitus Huonder.

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A l’approche du centenaire des apparitions de Notre Dame à Fatima (1917 – 2017), le site En- fants de Fatima – enfantsdefatima.

org – invite les enfants et les adultes à « façonner leurs âmes à l’image des pastoureaux », comme eux, « ils adorent leur Dieu, ils consolent le Cœur Immaculé de Marie, ils répa- rent les péchés des hommes ».

Enfants de Fatima propose un bul- letin dont le but est triple :

- Favoriser la récitation du chapelet et la pratique des sacrifices.

- Se mettre pendant deux années, à

l'école de la Sainte Vierge pour écouter ses enseignements.

- Aider les âmes : à pratiquer les cinq premiers samedis du mois, à se consacrer au Cœur Immaculé de

Marie, à avoir l’esprit de sacrifice dans les diverses circonstances pro- videntielles de la vie et à être fidèle au devoir d’état.

On peut s’inscrire direc- tement sur le site http://www.

enfantsdefatima.org/inscription/

inscriptionform ou en écrivant à Enfants de Fatima - 14 rue des Ar- tistes - F-31200 Toulouse.

Le prix de l’inscription est de 10 € par enfant entre 6 et 12 ans, et de 30 € pour les plus grands.

(Source : enfantsdefatima.org – DICI n°324 du 06/11/15)

F rance : Enfants de Fatima, à l’école de Lucie, Jacinthe et François

nouVelles De la traDition

Le dernier numéro de Nou- velles de Chrétienté (n°155 de sep- tembre-octobre 2015) vient de pa- raître avec un retard dû à l’actualité du Synode sur la famille qui a ac- caparé nos rédacteurs ; nous prions nos lecteurs de bien vouloir nous en excuser. En décembre, le prochain numéro retrouvera le calendrier normal de parution.

On trouvera en p.12 le sommaire détaillé et le bon de com- mande de ce n°155. Voici un extrait de l’éditorial intitulé « Sous l’amnis- tie, l’amnésie du cardinal Kasper » :

« (…) Derrière les offres pastoralement miséricordieuses du cardinal Walter Kasper en faveur de l’accès à la communion des di- vorcés civilement remariés, il y a une amnistie prétendument géné- reuse pour les parents infidèles à leur engagement devant l’autel, et une amnésie réellement coupable sur le sort des enfants victimes du divorce.

« Comme le rappelle Mgr Bernard Fellay dans sa Supplique

au pape François du 15 septembre 2015 : ‘C’est la gloire de l’Eglise ca- tholique, tout au long des siècles, d’avoir défendu contre vents et marées, malgré les sollicitations, les menaces et les tentations, la réalité humaine et divine du mariage.’ Ver- rons-nous aujourd’hui la doctrine catholique du mariage servilement alignée sur les idéologies modernes, individualistes et hédonistes ?

« Le romancier protestant André Gide lançait dans Les Nour- ritures terrestres : ‘Familles, je vous hais !’, avant de faire dans Les Faux-

monnayeurs l’éloge de la bâtardise.

Dans cette perspective, pour être

‘authentique’ il faut dénoncer sa filiation, secouer le carcan familial, rejeter le poids d’un patrimoine imposé. Alors l’enfant sans père ni mère peut être sinon l’auteur de ses jours, du moins le créateur de ses valeurs. Mais tout cela n’est que lit- térature…

« On aimerait que le car- dinal Kasper et tous les évêques progressistes voient la vraie vie en face : le malheur des enfants écar- telés entre des parents qui se dis- putent jalousement leur affection, qui confisquent leur amour de fa- çon exclusive. Une pastorale amné- sique au point d’oublier cette réa- lité, n’est pas miséricordieuse. Elle est en phase avec le monde. Or ‘le monde passe, et sa concupiscence aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement’.

(1Jn 2,17) »

(Source : FSSPX/MG – DICI n°324 du 06/11/15)

P arution de Nouvelles de Chrétienté

Cardinal Walter Kasper.

(8)

Le prieuré Saint François- Régis d’Unieux (Haute-Loire) organise le Jubilé du Grand Par- don, à Notre-Dame du Puy, les 9 et 10 avril 2016. Ce jubilé n’a lieu que deux ou trois fois par siècle, lorsque le Vendredi Saint coïncide avec la fête de l’Annon- ciation. Sur le site Internet http://

jubiledupuy2016-fsspx.fr spéciale- ment créé à cette occasion, l’abbé Christian Bouchacourt, Supé- rieur du district de France, invite chaleureusement les pèlerins : « Ve- nez nombreux au Puy ! N’attendez pas la prochaine occasion qui n’au- ra lieu qu’en 2157 ! Dieu n’attend

que nos prières et notre venue au sanctuaire du Puy pour déverser ses grâces sur l’Eglise, la France et les âmes. La statue de Notre Dame de France qui domine le sanctuaire du Puy rappelle toutes les grâces privées et publiques données à notre pays au cours des siècles.

Alors acquiesçons à la volonté de Dieu en sa Providence, soyons gé- néreux et venons nous consacrer à Jésus par la Vierge Marie. »

Le samedi 9 avril la messe sera dite, à 17h30, par l’abbé Bouchacourt à la Halle Saint-Pau- lien. Le lendemain dimanche, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général

de la Fraternité Saint-Pie X, cé- lèbrera une messe pontificale à 9 h, au même endroit. Puis, les dévo- tions jubilaires se feront dans la ca- thédrale du Puy toutes les heures, entre 12h30 et 18h30.

Renseignements et inscriptions : http://jubiledupuy2016-fsspx.fr/

inscriptions/ ; par courriel : fsspxgrandpardondupuy2016@

orange.fr , par téléphone : 04.77.31.25.92 ou 06.89.98.21.36 (Source : jubiledupuy2016 – DICI n°324 du 06/11/15)

F rance : Jubilé du Puy, 9 et 10 avril 2016

sPecial sYnoDe

Le Rapport final de la seconde session du Synode sur la famille, publié le 24 octobre 2015, loin de manifester un consensus des pères synodaux, est l’expression d’un compromis entre des positions pro- fondément divergentes. On peut y lire certes des rappels doctrinaux sur le mariage et la famille catho- lique, mais on note aussi des ambi- güités et omissions regrettables, et surtout des brèches ouvertes dans la discipline au nom d’une misé- ricorde pastorale relativiste. L’im- pression générale qui se dégage de ce texte est celle d’une confusion qui ne manquera pas d’être exploi- tée dans un sens contraire à l’ensei- gnement constant de l’Eglise.

C’est pourquoi il nous paraît né- cessaire de réaffirmer la vérité re- çue du Christ sur la fonction du pape et des évêques (1) et sur la famille et le mariage (2). Nous le faisons dans le même esprit qui nous a conduit à adresser au pape

François une supplique avant la se- conde session de ce Synode.

1 – La fonction du pape et des évêques

[1]

Fils de l’Eglise catholique, nous croyons que l’évêque de Rome, successeur de saint Pierre, est le Vicaire du Christ, en même temps qu’il est le chef de toute l’Eglise.

Son pouvoir est au sens propre une juridiction, et à son égard les pas- teurs comme les fidèles des Eglises particulières, chacun isolément, ou tous réunis, y compris en concile, en synode ou en conférences épis- copales, sont tenus par un devoir de subordination hiérarchique et de véritable obéissance.

Dieu a disposé les choses ainsi pour que, en gardant avec l’évêque de Rome l’unité de la communion et de la profession d’une même foi, l’Eglise du Christ ne soit qu’un seul troupeau sous un seul pasteur.

La sainte Eglise de Dieu est divine- ment constituée comme une socié- té hiérarchique, où l’autorité qui gouverne les fidèles vient de Dieu, à travers le pape et les évêques qui lui sont soumis.[2]

Lorsque le Magistère pontifical suprême a donné l’expression au- thentique de la vérité révélée, en matière dogmatique aussi bien qu’en matière disciplinaire, il n’appartient pas aux organismes ecclésiastiques pourvus d’une au- torité de rang inférieur – comme les conférences épiscopales – d’y introduire des modifications.

Le sens des dogmes sacrés qui doit être conservé à perpétuité est celui que le magistère du pape et des évêques a enseigné une fois pour toutes et jamais il n’est loisible de s’en écarter. Dès lors la pastorale de l’Eglise, lorsqu’elle exerce la mi- séricorde, doit commencer par re- médier à la misère de l’ignorance,

D éclaration de Mgr Fellay à propos du Rapport final du

Synode sur la famille

(9)

en donnant aux âmes l’expression de la vérité qui les sauve.

Dans la hiérarchie ainsi instituée par Dieu, en matière de foi et de magistère, les vérités révélées ont été confiées comme un dépôt di- vin aux apôtres et à leurs succes- seurs, le pape et les évêques, pour qu’ils le gardent fidèlement et l’enseignent avec autorité. Ce dé- pôt est contenu comme dans ses sources dans les livres de la sainte Ecriture et dans les traditions non écrites qui, reçues par les apôtres de la bouche du Christ lui-même ou transmises comme de main en main par les apôtres sous la dictée de l’Esprit Saint, sont parvenues jusqu’à nous.

Lorsque l’Eglise enseignante dé- clare le sens de ces vérités conte- nues dans l’Ecriture et la Tradi- tion, elle l’impose avec autorité aux fidèles, pour qu’ils le croient comme révélé par Dieu. Et il est faux de dire qu’il appartient au pape et aux évêques de seulement ratifier ce que leur suggère le sensus fidei ou l’expérience commune du Peuple de Dieu.

Comme nous l’écrivions déjà dans notre Supplique au Saint-Père :

« Notre inquiétude vient de ce que saint Pie X a condamné, dans l’en- cyclique Pascendi, un alignement du dogme sur de prétendues exi- gences contemporaines. Pie X et vous, Très Saint Père, avez reçu la plénitude du pouvoir d’enseigner, de sanctifier et de gouverner dans l’obéissance au Christ qui est le chef et le pasteur du troupeau en tout temps et en tout lieu, et dont le pape doit être le fidèle vicaire sur cette terre. L’objet d’une condam- nation dogmatique ne saurait de- venir, avec le temps, une pratique pastorale autorisée. »

C’est ce qui fit écrire à Mgr Marcel Lefebvre dans sa Déclaration du 21 novembre 1974 : « Aucune autori- té, même la plus élevée dans la hié- rarchie, ne peut nous contraindre

à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement expri- mée et professée par le magistère de l’Eglise depuis dix-neuf siècles.

‘S’il arrivait, dit saint Paul, que nous-même ou un Ange venu du ciel vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit ana- thème.’[3] »

2 – Le mariage et la famille catholique

Au sujet du mariage, Dieu a pour- vu à l’accroissement du genre hu- main en instituant le mariage, qui est l’union stable et perpétuelle d’un homme et d’une femme[4]. Le mariage des baptisés est un sacre- ment, puisque le Christ l’a élevé à cette dignité ; le mariage et la famille sont donc d’institution di- vine et naturelle.

La fin première du mariage est la procréation et l’éducation des en- fants, qu’aucune volonté humaine ne saurait exclure en accomplis- sant des actes qui lui sont opposés.

La fin secondaire du mariage est l’aide mutuelle que se portent les conjoints ainsi que le remède à la concupiscence.

Le Christ a établi que l’unité du mariage serait définitive, aussi bien pour les chrétiens que pour tous les hommes. Cette unité jouit d’une

indissolubilité telle qu’il ne peut jamais être rompu ni par la volonté des deux parties, ni par une auto- rité humaine : « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».[5]

Dans le cas du mariage sacramen- tel des baptisés, l’unité et l’indisso- lubilité s’expliquent, en outre, du fait qu’il est le signe de l’union du Christ avec son épouse.

Tout ce que les hommes peuvent édicter ou faire contre l’unité ou l’indissolubilité du mariage ne cor- respond ni à ce qu’exige la nature ni au bien de la société humaine.

De plus, les fidèles catholiques ont le grave devoir de ne pas s’unir par le seul et unique lien d’un mariage civil, sans tenir compte du mariage religieux prescrit par l’Eglise.

La réception de l’eucharistie (ou communion sacramentelle) re- quiert l’état de grâce sanctifiante et l’union au Christ par la chari- té ; elle augmente cette charité et signifie en même temps l’amour du Christ pour l’Eglise, qui lui est unie comme son unique Epouse.

Par conséquent, ceux qui, de pro- pos délibéré, vivent ensemble dans une union concubinaire ou même adultère, à l’encontre des lois de Dieu et de l’Eglise, parce qu’ils donnent le mauvais exemple d’un manque de justice et de charité, ne peuvent être admis à la commu-

(10)

nion eucharistique et sont considé- rés comme pécheurs publics : « Ce- lui qui épouse une femme renvoyée, commet un adultère. »[6]

Pour recevoir l’absolution de ses pé- chés dans le cadre du sacrement de pénitence, il est nécessaire d’avoir le ferme propos de ne plus pécher et par conséquent ceux qui refusent de mettre un terme à leur situation irrégulière ne peuvent recevoir une absolution valide.[7]

Conformément à la loi naturelle, l’homme n’a le droit d’user de sa sexualité, que dans le mariage lé- gitime, et en respectant les limites fixées par la morale. C’est pour- quoi, l’homosexualité contredit le droit divin naturel. Les unions accomplies en dehors du mariage, concubinaires, adultères ou même homosexuelles, sont un désordre contraire aux exigences de la loi di- vine naturelle et constituent donc un péché ; on ne saurait y recon- naître une quelconque part de bon- té morale, même amoindrie.

Face aux erreurs actuelles et aux lé- gislations civiles contre la sainteté du mariage et la pureté des mœurs, la loi naturelle ne souffre pas d’ex- ceptions, car Dieu, dans sa sagesse infinie, en donnant sa loi a prévu tous les cas, toutes les circonstances, à la différence des législateurs hu- mains. Aussi on ne peut pas ad- mettre une morale dite de situa-

tion, où l’on se propose d’adapter les règles de conduite dictées par la loi naturelle aux circonstances variables des différentes cultures.

La solution des problèmes d’ordre moral ne doit pas être soumise à la seule conscience des époux ou des pasteurs, et la loi naturelle s’impose à la conscience comme une règle d’agir.

La sollicitude du Bon Samaritain à l’égard du pécheur se manifeste par une miséricorde qui ne pactise pas avec son péché, tout comme le mé- decin qui veut aider efficacement un malade à recouvrer la santé ne pactise pas avec sa maladie, mais l’aide à s’en débarrasser. On ne peut s’affranchir de l’enseignement évangélique au nom d’une pasto- rale subjectiviste qui – tout en le rappelant universellement – l’abo- lirait au cas par cas. On ne saurait accorder aux évêques la faculté de suspendre la loi de l’indissolubilité du mariage ad casum, sans s’exposer à un affadissement de la doctrine de l’Evangile et à un morcellement de l’autorité de l’Eglise. Car, dans cette perspective erronée, ce qui est af- firmé doctrinalement, pourrait être nié pastoralement, et ce qui est in- terdit de jure, pourrait être autorisé de facto.

Dans cette confusion extrême, il appartient désormais au pape –  conformément à sa charge, et dans les limites que lui a fixées le

Christ  – de redire avec clarté et fermeté la vérité catholique quod semper, quod ubique, quod ab omni- bus[8], et d’empêcher que cette véri- té universelle ne soit pratiquement et localement contredite.

Suivant le conseil du Christ : vi- gilate et orate, nous prions pour le pape : oremus pro pontifice nostro Francisco, et nous demeurons vigi- lants : non tradat eum in manus ini- micorum ejus[9], pour que Dieu ne le livre pas au pouvoir de ses ennemis.

Nous supplions Marie, Mère de l’Eglise, de lui obtenir les grâces qui lui permettront d’être l’intendant fidèle des trésors de son divin Fils.

Menzingen, le 27 octobre 2015 + Bernard FELLAY Supérieur général de la Fraternité

Sacerdotale Saint-Pie X

[1] Concile de Trente, 4e session ; concile Vatican I, constitution Dei Filius ; décret Lamentabili, n° 6.

[2] Mt 16, 18-19 ; Jn, 21, 15-17 ; constitu- tion Pastor aeternus du concile Vatican I.

[3] Gal. 1, 8.

[4] Gn 2, 18-25.

[5] Mt 19, 6.

[6] Mt 19, 9.

[7] Léon XIII, Arcanum divinae sapientiae ; Pie XI, Casti connubii.

[8] « Ce qui (a été cru) toujours, partout et par tous »; saint Vincent de Lérins, Com- monitorium.

[9] Oraison pro summo Pontifice.

(Source : FSSPX/MG – DICI n°324 du 06/11/15)

Le Professeur Roberto de Mattei, auteur de Vatican II, une histoire à écrire (Muller éd.) et de Apologie de la Tradition (Chiré éd.) a bien voulu répondre aux questions de DICI, après le Synode sur la fa- mille.

DICI : Au terme de la 2e session du Synode sur la famille, quel est votre jugement sur la Relatio fina-

lis et sur la déclaration conclusive du pape François ?

Pr de Mattei : Il faut dire tout d’abord que la Relatio finalis du Synode sur la famille est un do- cument strictement consultatif, sans aucune valeur magistérielle.

Il s’agit d’un mauvais document, tant dans le langage employé que sur le fond, qui non seulement

entrouvre la porte aux divorcés remariés, mais, de façon plus gé- nérale, conduit à nier le caractère objectif et absolu de la morale catholique. De nombreux conser- vateurs ont exprimé un jugement positif sur ce document parce qu’il y avait le risque qu’un docu- ment plus mauvais puisse passer, mais le moindre mal reste un mal, et nous ne pouvons faire autre-

E ntretien : « Le Rapport final du Synode est un mauvais

document »

(11)

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ment que d’exprimer sur ce document un jugement négatif.

Les progressistes de leur côté chantent victoire parce qu’ils disent que la Relatio finalis, bien qu’insuf- fisante, est pour eux un “pas en avant” par rapport au Rapport d’ouverture du cardi- nal Erdö. Mais l’ob- jectif des novateurs était la version présen- tée au Synode le jeudi 22 octobre au soir et refusée par les pères Syno-

daux le 23 octobre matin. A mon avis, les progressistes comme les conservateurs sortent également vaincus de ce Synode. Et même le pape François ne peut être consi- déré comme “vainqueur”. Le dis- cours de clôture du 24 octobre le montre très insatisfait quant à l’issue du Synode.

DICI : En tant qu’historien de Vatican II, quel parallèle établis- sez-vous entre le mode de fonction- nement de ce Synode et celui du Concile ?

Pr de Mattei : La “synodalité”

est la tentative de transformer la constitution monarchique et hiérarchique de l’Eglise en une structure démocratique et parle- mentaire. Sous cet aspect, le fonc- tionnement du Synode rappelle la dynamique des assemblées révo- lutionnaires décrites par Augustin Cochin dans son étude fonda-

mentale sur Les sociétés de pensée et la démocratie moderne : sous une apparence de démocratie, c’est en fait un groupe restreint d’orga- nisateurs qui pilote et manipule l’assemblée. C’est ce qui est arrivé tant au concile Vatican II qu’au cours du XIVe Synode ordinaire sur la famille.

Le Synode me semble également un échec pour ses promoteurs en ce que la contradiction y est ma- nifeste : il a été réuni au nom de la démocratie dans l’Eglise, mais on n’a tenu compte dans son fonc- tionnement ni de la transparence, ni de la volonté de la majorité.

En réalité la Vérité de l’Evangile ne peut être soumise à la décision ni d’une majorité ni d’une mino- rité. Elle a été annoncée une fois pour toutes par Notre Seigneur et on ne doit que la transmettre, la défendre et la diffuser.

DICI : Mgr Fellay a fait paraître, avant et après le Synode, une Supplique au Saint- Père et une Déclara- tion sur le Rapport final, quel regard por- tez-vous sur ces docu- ments ?

Pr de Mattei : La déclaration sur la Re- latio finalis de Mgr Fellay s’est inscrite dans le cadre de nom- breuses suppliques et appels adressés au Saint-Père avant, pendant et après le Sy- node. Elle m’a semblé opportune et j’en partage le contenu et les termes, fermes mais respectueux, qui conviennent à des catholiques préoccupés par la situation tou- jours plus grave dans laquelle se trouve l’Eglise aujourd’hui.

Désormais du monde entier monte vers le Saint-Père cette demande de réaffirmer de façon claire et solennelle la vérité, di- vine et naturelle, sur le mariage, la famille et sur ces vérités de foi et de morale qui se voient mises en discussion même par les plus hautes autorités ecclésiastiques.

La Supplique et la Déclaration de Mgr Fellay, tout comme cette autre “Supplique filiale” présen- tée au Pape par 200 prélats et 850.000 fidèles du monde entier, expriment bien ce vibrant appel.

(Source : FSSPX/MG – DICI n°324 du 06/11/15)

Professeur Roberto de Mattei.

(12)

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DICI n°324 – 6 novembre 2015

Au sommaire de Nouvelles de Chrétienté n° 155

Synode : Que PenSeR de LA ''tHéoLogie du CoRPS'' ?

- Aux etats-unis, une église au milieu du désert

Après deux ans de travaux, l’église Notre-Dame des Sept Douleurs s’élève à Phoenix, au milieu du désert de l’Arizona, au sud-ouest des Etats-Unis.

- Synode sur la famille : Que penser de la ''théologie du corps'' ?

A l’occasion du second Synode sur la famille, l'abbé Jean-Michel Gleize analyse avec précision cette doctrine nouvelle.

- L’apologétique envers les musulmans entretien avec l’abbé guillaume gaud

Entretien avec l’abbé Guillaume Gaud sur les catholiques face à l’islam.

- La cérémonie de la bénédiction des cloches

Mgr Bernard Tissier de Mallerais a béni les dernières cloches du séminaire de la Reja (Argentine).

Références

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