Au Prieuré de Saint-Côme-en-l'Isle
Ces pierres usées vous raconteront la vie du Prince des poètes :
- la (( nopce gentille » où, en compagnie de son ami Baïf, Ronsard était venu pour la première fois à Saint-Côme-en-l'Isle retrouver la cousine de la mariée, sa belle amie Marie, de Bourgueil.
((C'était en la saison que l'amoureuse Flore :=aisail pour son ami les fleurettes éclore, Par les prés bigarrés d'autant d'émail de fleurs Que le grand arc du ciel s'émaille de couleurs, Lorsque les papillons et les blondes oveltes Les uns chargés au bec, les autres aux cuisseltes, Errent par les jardins, et les petits oiseaux,
Voletant par les bois de rameaux en rameaux, Amassent la becquée el, parmi la verdure, Ont souci, comme nous, de leur race future >>
- les journées du Prieur Ronsard ajoutent aux prières et aux offices un programme moins sévère.
((J'aime fort les jardins qui sentent le sauvage, J'aime le flot de l'eau qui gazouille au rivage, Là, devisant sur l'herbe avec un mien ami, Je me suis, par les fleurs, bien souvent endormi A l'ombrage d'un saule ... >>
- Les lentes promenades dans les allées bordées de buis parmi ses fleurs préférées :
<<Le lis sauvage, et la rose, et l'œillet, Le roux souci, l'odorant serpolet, Le beau glaïeul, les hautes gantelées, La pâquerette aux feuilles piolées, La giroflée et le passe velours
Et le narcis qui ne vit que deux jours. >>
- Son amour du jardinage :
<< L' artichot et la salade L'asperge el la pastenade Et les pépons tourangeaux Me sont herbes plus friandes Que les royales viandes
Qui se servent à monceaux.
»
<<Et bref, j'aime trop mieux cette vie champêtre Semer, entrer, planter franc d'usure et d'émoi, Que me vendre moi-même au servic_e d'un roi.
»
Et, devant le lierre qui grimpe aux murs, près de son tom- beau, vous redirez tout bas :
<< De moi puisse la terre Engendrer un lierre
M'embrassant en maint tour Tout à l'entour.