HOMMAGE
/'a,.
G
ëf*'. <fV,
.(
"iér''-
Rendu par
levicomte de Mirabeau
^mem-^
hre de rassemblée nationale
^d
lamé-
moire du comte de Rulfy
^colonel du régiment du Maine
,son ami
>assassiné
par
lepeuple de Bastia,
leavril
iyc)0^Exoriare ali(iuls nostris ex ossibus ultoi>
I
A PARIS,
Chez G A T T E Y,
Libraire ,au
Palais-Royal^1790-
TH£N£W£OL&$' lîBRARYy^
Mendu par
le vicomté de Miraùeaii ,membre
deT
assêmhlee nationale , à la me'môïré'du
comte deRullÿ
, colonel
du
régimentdu Maine
, son,ami
, assassinépar
le. peuple de Bastia ] lé„ av/il ijc^Qà ,
J.
L
estIm
di'eit yengéiir , il üflddence
dont la justice''distributive frâppêra quel-*que
jour les auteurs de cet assassinat,horrible;respectant ses décrets
,j’eiTrprumeraila
comparai'
son sdblimé dain de nos plusgonds
asrateurs,(z')'ÿcomme
il détevidu fond
des vallh^sx, des -va>^peurs grossières , dont
f^forme
la foudre qui tombe sur lesmontagnes
il sortdu
cccur du.peuple dés iniquités dbnt là pfovidèitéé
déchcùge
lés châtirnens sur la'tête de cèùx'qPt-td'gQuv'ê'd
'fiént
ou
qui le défendent mais èlle'-ek^-jûste etnous devons
tout esp'éreré' ^ i*' i.jt ; L.:il!nct
,
‘ .. i-i-.-ffU'rn ,>h ^ v.> y
À i
(
4
)Le
frèrede mon ami
(i)me
sollicite de ré-pandre
quelques fleurs sur satombe
j je rempli-rai le devoir pénible qu’il
m’impose
; iln
a ;al-culé, sans doute
,
que ma
sensibilité ; l’éloquencedu
sentimentliû appartient exclusivement ; c est la seule à la hauteur de laquelle j oseme
fiaiterd’atteindre , et c’eét aussi la seule digne
d
etre"eonsacfée à l’éloge de
mon
ami.-Le comtè^de
Rully a péri victimede son
devoir , il s’est présenté à la
mort avec
le sang-froid d’un héros, il est assez de gens qui sa- vent combattre et sacrifier leur vie en la défen- dant; mais il est rare
de
trouver deshommes
.é|ui sachenî
mourir
.pour épargner le sangde
leurs
subordonnés
, et celui-même'de
leurs as- :sassinstrompés
; le co-up qui a frappé le géné-reux
citoyenque
nous regrettons, laempeche
.d’achever cette phrase sublime. Suis-je le. seul
-objet de ^,otre fureur^ • Fvcippe^* j
r\ \ ^ ^ .JJ.J ^ ^
A-W- * • • • * ''' * '
•
.t.ti) reçu,, -le.
V
mal une, lettré '"du xkevalier de Rully, député.suppléant àrassembléenationale , frère^dp comte , p^r,laquelle ,ilme
prie de rectifier les erreursqueles journalistes pourroient acèréditerj.sur révénement qui
j>Va privé du meilleur des frères-, pour lequel
U
conuois-'-eit toute la siucetité deluon attachement, - ;
Un
simple récit des faits ,honorera
davantage samémoire que mes
réflexions. J’ai sous lesyeux
trois relations , dont l’une
m’a
été adressée par son frère ; elles différentpeu
entr’ellcs, et toutes se réunissent
pour
la gloirede
l’infortuné,que
dis-je, de l’heureux mortel qui a scellé
dé
la der- nière gouttede
son san^ , sonamour pour
sz patrie,pour
son roi etpour
ses devoirs.Amis du
roi , amis de la patrie, amis
de
lavraie liberté ;
ennemis du
désordre , de l’anar- chie et desGompiots
odieux qui en sont l’effet, lisez, et frémissez, carvous
né tremblez jamais.Un
narré simplede
la carrière militaire qu’a'parcouru M.
lecomte
de Rully, etun
courtexposé
des faits qui ontprécédé
etaccompa- gné
son assassinat sont,comme
je i’ai dit, l’é-loge le plus
prononcé
qu’on puisse faire de lui.Le comte
de Rully, après avoircommencé
sa carrière dans, les
armes,
par servir* dans plusieurs corps,où
il a mérité etobtéhu
1«suffrage le plus
unanime
de ses camarades^ etde
ses chefs
, fut
nommé
en1778
colonel ensecond du
régiment de Foix. L’envie de servir, d’unemanière
active , le détermina à solliciter fa^place de'M. leMarquis
deSourcheî
, colonel ensecond
d’Austrasie,. qurétoit
mort
en rejoignant son régiment dans l’Inde; IF l’obtintj et partit
pont
A
3^/
(
5
)*,ervlrsa patrie ù six iiiille lieues
de
sa faipille^de
ses affaires et de ses habitudes.Après
l’affaire deQoudelour,
il coiiipiapda jusqu’à la paix l’arméecomposée de
quatorzebataillons ; il revint à travers mille daugers paç
Ja voie des caravanes.
A
^on reipur epFrance, on
lui c^opna le cpnirpnandement,
du
régimentdu Maine, où
il n’a cessé de mériter l’estime et l’arpitié des officiers^et l’amopr
du
soldat; il a été généraleipent estimé, et chéri ; et les paeillpurs officiers généraux luiont
rendu
la justiced^
mettre aurrombre
dies colonels les plus ^élés et des plps actifs
de
l’arpiée. Il n’a pas calculé l’année dernière le temsde
service exigé ; il ;a resté à soucorps
tant qu’il
y
a cru sa présence nécessaire; il n’estrevenu
de sa nouvelle expatriation (r) qu’aumoment
oùjinculpé parla municipalité de Bastia,dénoncé
à l’assemblée patioiiale, pvarun
des,députés. Corses , il a dû se présenter et
prou- Ver,
qu’il avoit servi, dans l’occasiop qni étoitla base des reproches qu’on,lui fajsoit , sa patrie et
son
roi-,.avec,lemême
,zèle qui avoff toujours, caractérisé sa conduite; je.;renverrai le ieçteu|A
^ r^-r
—
^^
(ï)
Le
régiriiept jdw étpit en Cp-tsg IprsqueM,
de Rully en a été nommé’colonel»'?7r
au mémoire
publié parMM. de
Ruîly etde
Tessoiiet àcetteépoque
(i) :mémoire
par lequelil est
démontré
,
que
des instigations étrangères ,que
l’audace deceux
qui agissoient ,combinés avec
la foiblesse de ceuj^ qui dévoientempêcher,
ont placé le régimentdu Maine
etson com- mandant
dansune
de ces circonstances, dont lecourage
et laprudence
ontpu
seuls les. fairesortir
avec
gloire (2).—
Je passe au récit de ce qui a eu lieu
au second voyage de M. de
Riilly enCorse;
etpour
remplir cet objet, je croisne pouvoir mieux
faire,
que de
mettre sous lesyeux du
public le récit,avoué du corps,
et signé,eu
son nom,
par lepremier
capitaine.Exposé de^
o^ciersdu
régimentdu
NLainç y engarnison, à Bastia en Corse , de ce qui s'esBpassé^en
cette ville^ les i8 et iq avril17^0»
Sa
Majesté ayant jugé àpropos dé
faire ren-trer en f’rg.nce le régiment
du Maine,
sans leitBT-' ' --- —i - - . ..
( I ) Mémoire pour
MM.
ect, ect.(z) M. de Tessanet, commandant ensecond la com-»
^agnie des chasseurs , reçut [soixante-qufh'ze blessures de chevrotine , en empêchant ses soldats de faire feu, et le
comte de Rully évita alors Fassasslnat par la bravoure dç.
ses soldats'
l SO
remplacerJ cetfe disposition avoit excité'
une
férmentation générale.Eu conséquence, M.
levicomte de
Barrin , qui partageoit l’inquiétudeque pouvoir
occasionner l’absencede
la forcemilitaire,
prononça
la suspension des ordresdu
roi
, jusqu’à ce qu’il eût
rendu compte
à lacour
de ses motifs etde
ses craintes, d’après la de-mande
qui luien
fut faite par la nouvellemu-
nicipalité.
Le
régimentdu Maine,
toujours fidèle à ses devoirs , seconforma aux
ordresdu gé-
néral,
Ce
dernier avoitpermis
qu’en attendantla
réponse du
rninistre,on
fitembarquer
l’ar-^mement
et les équipages, des sémestriersdu
ré-giment
, ainsique
quelquesfemmes
et quelquesvalétudinaires : cet
arrangement
déplutaux
offi- ciers,municipaux
,qui arrêtèrent, dansune
délibé- ration qui a'; étécommuniquée
,que
le généralseroit prié de faire
débarquer
les effets appar- îenansau
régiment , et ils ordonnèrent a^ubu-
reau de santé de ne délivrerde
passe-ports àaucune personne
attachéeau
régiment, etde
retirer les patentes au capitaine
du
batiment , abprd
duquel ctoient les équipages , jusqu’àc&
qu’il les eût débarqués..
M,
lecomte de
laTour-
du-Pin
avoitdonné
ordre au coloneldu
régimentde
fréter les bâtimens nécessairespour
passer en.France P
ce qui a été effectué,M,
lecomte de
(95
Rully,
animé du
zèle le plus vif poilr ’sôhcorps, se décida à venir sur les bâtimens qu’il avoir haulisé. Il
débarqua
le dix-huit à Saint Flo- rens, et arriva à Bastia à cinq heures et demié-du
soir.Sa
présence excitasubitementhn mou- vement
général.Tous
ses officiers se rendirentà
la citadelle
pour
le voir.Après
quelques instansde
repos , ilproposa
de faireune
visitede
corps ÿau
général,
pour
luicommuniquer
l’arrivée des’bâtimens
^ et raisonner
du
départde
sonrégb ment. M.
lévicomte de
Barrin ht appèllerM.
lécomte
de Rully dans son cabinet , et ily
restaüne demi-heure
énviron.En
quittant le géné-ral, il dit
aux
officiers déremonter
à la cita- delle,où
il leurcommuniquerbit
la Goùversationqu’il avoit
eu^â
sept heuresun
quàrt,nous avons
traversé toute la ville, qui paroissoit tranquille't
nous
sonirnes arrivés à la citadelle qui en fait partie , dont la porte est gardée parun
postéde
troupes réglées etun
autre de troupes ci- toyennes.On
avoit blességrièvement
d’uncoup de
stilet, la sentinelle de tro'apes réglées,pour
avoir fait résistance èt n’avoir pas voulu se laisser
désarmer.
Gn enferma
la garde dans son corps-'*de-garde.
Le
poste entier fut obligé de se re-tirer
peu dé temps
après, par ordre du^ihajôr
jile la placé.
Nous avqns appercu
devant la porté(
lO
îde la citadelle , trois cens
hommes ou
environ,armés de
fusils, quinous
ontcouché
èn joueà bout
portant. Ily
avoit sur les toits etaux
fenêtres
un grand nombre de
personnes : oitnous
a crié en français et en italien,de nous
retirer. Ignorant les motifs
de
cette insurrection,nous
enavons demandé
la cause;on nous
aréitéré l’ordre
de nous
retirer, eton nous
a,chargés aussitôt de
coups de
bourades,de
crossede
fusils, etde
pierres de dessus les toits et des fenêtres, qui ont blessé quelques-uns
de nous
:nous
étions environ ving-sept, sans autresarmes que
nos épées; et quelques-unsde hous
n’en avoient pas , tantnous
étions dans la pluspar-
faite sécurité. Assaillis
inopinément par
cette multitudearmée
,nous avons
été forcésde nous
retirer , et
nous nous sommes
dispersés dans les différentesrues, recevant des
coups
de fusilsdans
ïes endroits
où nous avons
passé.M.
lecomte
de
Rully,en
se rendant à lacompagnie des
grenadiers, a été blessé à la lèvre supérieure d’un quartierde
balle, qui s’est amortie sur ses dents.Un
jeunehomme
qui rejoignoitpour
lapre- mière
fois , a reçuune
balle qui lui a casséela
mâchoire
inférieureV et est entrée dans l’épaule.Les
uns ontgagné
lescompagnies
logées à, l’extérieurde
la citadelle, les autres ont été
accueillis géilérëusemeni
par
quelques habltaiîs qui ont mis leurs joursen
sûreté. D’autres ont été garantis d’une^mort
certainepar
quelquesofficiers
de
la garde nationale.Au moment de
la fusillade,
on
asonné
le tocsin. L’insurrection estdevenue
générale , et les officiersdu
régi-ment du Maine,
étoient les victimesque
le cripublic désignoit.
Les
officiersmunicipaux
s’é-toient assemblés avant notre arrivée à la ci- tadelle;
nous
devions tout espérerde
leur in- fluence , etque
l’ordre renaîtroit.V
ers lesneuf
heures , le
major de
la place , escortépar
quelqueshommes de
la garde nationale, a passé dans les différentes casernespour
défendre à latroupe J
au nom de
la municipalité etdu gé-
néral,
deme
faireaucun mouvemênt
sous quel-que
prétexteque
ce fut; et quelques ordresqu’ils pussent recevoir, sans la réquisition des;
officiers
municipaux
, qui sont les garans de la tranquillité publique.
Toute h
nuit s’est passéedans la plus grande agitation.
Tout
lepeuple
s’est réuni dans ses -différentes
compagnies
, qui
se sont réparties dans les différents quartiers
de
la ville,
avec
leurs officiers à leur tête. Ivresde
fureur ,on demande U
coloneldu
régimentdu Maine; on
lecherche
dans quelquesmaisons
de la ville ;on apprend
qu’il est dans la caserne/
X 12
5âes ’^reftadîerS îi|deux
compagnies de
làgardé
nationaleJ prennent poste dans cet endroit, et investissent la maison. Il est essentiel de fairepart
de
la positionde
cette caserne. Elle est situéeau
milieu de la ville, etdominée dé
toutes parts.
On
croyoitque
lecalme
renaî- troitavec
le jour.Au
pointdu jour, une
l^usgrande
quantitéde
citoyensarmés
s’estportée aux
environs delà caserne.Les
cris ont redoublés, eton
acommencé
à faire feu contreîa caserne des grenadiers
, qui avoient été res- pectés jusques-là.
Les
portes etles fenêtresont étépresque
toutes brisées par les balles.M.
lecomte de
Rully j décidé àne
pas faire couler le sang des citoyens ,n
a cessede
défendreauxgrena»
iiîers
de
tirer,
pour
éviterdé
• plus grandsmalheurs, quoique deux
officiers etdeux
grc- aiadiers eussent été blessés dans lachambre où
âl se trouvoit.
Comptant
sur 'la générosité desassaillans , et espérant les toucher
par
. l’aspectde son corps
couvertde
sang yM.
lecomté de
Rully se décida a ouvrir la porte , et à se montrer. Aussi-tôt qu’on l’appérçoit , il est atteintdun coup
de fusil qui lui traverse lapoitrine, et le renverse mort.
Les
plus achar- nés n’ayant point encore assouvis leur rage,•Ht défilé sur
son
cadavre , et l’ont cribléd«
.
'( 13 )
balles
en
criant : e viva il tolennello ?è
morta.Le calme
a succédé à ces affrei^xévénemens.
Les
citoyensarmés
se sont dissipés d’euxuiiêmes3et tout est rentré dans l’ordre.
Le
conseil général de lacommune
s’estenfindéterminé à faire
proclamer
la loi martiale, etn’a requis d’autres troupes
que
ledétachement du
régiment provincial corse , qui s’est porté sur la placede
la citadelleoù
il est reste.Le
drapeau rouge
aparu
;mais il n’étoit plustems Les
soldatsdu
régimentdu Maine
, instruitsdu malheur
qui les afflige a si juste titre , se seroient livrés à tout l’excès de leur indignation s’ils n’avoient^été retenus par les efforts réfléchis desofficiers qui avoient
pu
les rejoindre.La mu-
nicipalité a fait publier ensuite à son de
trompe
, qu’on eut à respecter les officiers , et à regar- der les troupes françoisescomme
frères.La
confiance s’est rétablie, et
chacun
apu vaquer
paisiblement à ses affaires,
Nous
n’ajouterons aucunes réflexions à ce récit;nous nous bornons
à présenter à l’assem- blée nationale la vérité des faits.Unis
par lafraternité ,
nous
faisons part à l’armée de notreX
î
14 J
conduite et de noire tloyleur, I^ouiS e^jpéronS' qu’elle la partagera,
,
'Paie à Bastia
, cfi 20 a^vril
PUMÉNIL, premier
eapitainepour
tout le corps,
ISfota. Il
y
a eusept oSiciers blessés dangéreu-?cernent,
Tel
est le narré simple de ce qui s’est passé,-Ù Bastia les
iS
etip
avril. J’imiteraile silence des officiers du régimentdu Maine,
il est res- pectable sans doute; ils espèrentque
l’armée partagera leur douleur^ ils
pe
l’ont pas espérés çnvain.Je
me
contenterai derépondre
à quelques as^sériions extraordinaires,
que
j’ai entendu soute--îiir ici depuis
que
la nouvelle de ce cruel évè-»nement
s’y estrépandue
; et( ce qui a
dû me
suiprendre davantage
) par des personnes dont
je prise assurément les vertus
^ l’opinion et 1^
suffrages ' -
'(
IS
5Oïl a fait plusieurs
reproches àM. deRullyi
'^ans le'
moment
actuel ilme
parois^ent tous déplacés ; ils ne pourroient tendre qu’à atténuer|e forfait tnoiu dpnt il a ete la viciinie ?
ou
a di-sminuer
l’intérêt qu’il doit inspirer à toptboq
citoyen, à toute
ame
sensibje ; mais jene me
contenterai pas de les repousser paç ce
moyen
jquelque victorieux
que
je lesuppose,
je le^analyserai, ç| je crois
pQuyoir
lescombattre ayec
avantage.On
lui reproclie denp
s’ctre pasrendu aux
p.vis qui lui ont été adressés et qui lui
annon-
çoient sa proscription : sur cet article , j’ai droi^plus que.
personne
5 derépondre
g.veç la fran^chise qqj na’a toujours caractérisé,
-Si l:t crainte 4’nne proscription püiivoit em'*
pêcher l’homme
ferine ,l’homme
quine
con^npit de loi
que
cellede
l’honneur etdu
devoir,de
jugeque
sa conscience , et qui est porteur d’un ordre légal, de le faire exeeuter ^ à coin"bien plus juste titre des citoyens qui lisent leur
nom
depuisune année
entière dans toutes lesIistes>.de proscription
, qui
voyent chaque
jour des libeliistes incendiaires , exciter contreeux
le peuple tropipé
, qui sont certains qu’à
chaque
nioineni j ils ^pnt environnés d’assassins paiespour
le crimeJ et c^ui par état et par devoir§pm
( )
©bligcs de présenter tous les jours leur tête â eliacun
de
ces dangers,ne
deyroiennlspas
être
blâmés de ne
pas rester cachés ,de ne
pas Se soustraire à la fureur des scélérats qui lespoursuivent; ils doivent bravei et ils bravent de pareilles terreurs ; ek peut-être tout ce
qu’on
desireroit d'eux , seroh-il qu’ils en fussent
atteints. ^
Eh
bien, qu’on" daigne
comparer
laposh
îion de
M.
de Ruilyavec
cellede
ces citoyens esclaves de leurs devoirs î il est porteur d’un ordredu
roi ;on
luimande
qu’il est procrit , ilcompte
et il doitcompter
sur la fidélitéde
ses soldats; il sait
que
le métier qu’il aembrassé
est celui despérils, et qu’il
ne
suffit pas de savoir braver les dangers d’une bataillepour
êtreun
officier
recommandable;
ilva
au-devant d’un dan- gernon moins grand
il est vrai, mais qu’il ne doit pas rédouter davantage; il périt au lit
d’hon-
neur, il mérite' nos regrets et notre éloge ; mais , des reproches lon
n’en peutmême
pas craindre de la part de ses ennemis.Par un
sentiment, contraire sans doute,on
âreproché
àM,
de Ruily de n’avoir pas re-poussé
au derniermoment
la force parla force;j’avoue
que
cereproche m’a paru
plus spécieuxque
le précédent, et je suisconvaincu
qu’après-<
I?
)avoir épuisé toutes les ressources de la persua- sion et de la
modération;
il auroit peut-êtredû
user de ce derniermoyen
, sur-tout dansun pays
qui n’â Yeritablcment jamais été français^ dontles députés ont osé dire à l’assemblée natio- nale qu’ils ne se croyoient tels
que
depuis saconvocation ou
laconquête
de sa liberté ;chez un peuple
qui arépandu
plus desang
français
que
sa possessionne vaudra
jamais à l’empire ( si tant estque
le sang puisse sepayer
par descompensations purement
politi-ques ) qui l’a
répandu
par des assassinatsprémé-
dités
, qui renouvellera tôt
ou
tard l’exemple,que nous
a inutilementdonné
la Sicile , etdont nous pouvons
tirerune
grande et éclatanteven- geance
,en
le livrant à ses divisions intéstines et à sespropres
fureurs; mais tout ce 'que j,epense
à cét égardne
peut qu’augnlenter'^mbiî admirationpour
la conduite deM.
de Rully,
et
pour
sondévouement;
d’autantque
je suisconvaincu que
son régiment l’eûtau moins
fa-cilement
vengé
s’il ne l’eût tirédu
péril ; car jd sais ceque
peutune poignée
de braves gens contreune
multitude d’assassins./'
Pleurez , français î
vous
avez per_duun ami de
lamonarchie
etdu
meilleur des rois; fut-ÿr -, >
^ tîÈ)
yii
moinént
ôii Foii dut regretter davantageuné
perte de celte naturef
Braves
soldats dontM. dè
Riilly fut le dé-^fenseiir , lé soutien , l’ami , le chef ; vèrse^ ' quelques pleürS sür sa
tombe
i il a éiéavare
de
Voire Sang ; mais il aprodigue
îé sien ^ tiiit qü’il
vous
acommandé
, il a étévotre âppüi; en
mourant
il votis a sèrvidè
Bouclier , et le sacrifice de sa vie a railiené lécalme, qui poüvOit seul devenir votre saüve^
gardéi .
-
Voiis,
mon
roi,vous
si digne d^unhoiiimage universelvous
,
pour
qui l’égide des vertus éî desbonnes
intentions a été sipeu
utile,honorez
Be
quelques larmes celui, qui, fidèle àvos
ordres, a su faire lé sacrifice de son éxistencèplütpt,
que^uiui
de son obéissance : c’estuné
vraie consolationpour
votre aitie sensible, etelle en a Besoin;
Et
toi peuple (ï) , presque toujours égarépaf
des factieux qui n’ont cèsséde
tetourmenter
depuis plusieurssiècles des agitatioils de cettepré- tendue liberté, quin’estautrechose
qü’ui'îe licence effrénée;
peuple
, dontmalheureusement nous
( Z
) Peuple Corsei
1
(
i$
Jsoliimés
devenus
depuis quelquesmois
lés Insef!- scs imitateurs; peuple barbare, instrumentd’intri*^
gués que
tü ignores, peuple quicours àun
précis*pice d’autant plUs Certain qu’on lé
couvre dé
Heurspour
t’y plonger plus sureriaent ;songe que
le vêrtueüx citoyenque
tu asimmolé
à tafureur,
pouvoir
d’un seulmot ordonner
et obte-nir le niassacré de tes
femmes
,de
tes enfans ^le tien
même
, (et c’éstla seule considérationqué
je prétende t’offrir
; car je doute
que
celui qui assassineun homme désarmé
, soit capable d’é-prouver
lesdouces
sensations qui attachent l’humanité aux devoirs etaux
liens sidoux de
la paternité ; )
songe
, qu’au
moment où
tu l’assassinois , sônamour pour
sa patrie,
pouf
son devoir et
pour son
roi, étoient les dieux quilui ordonnoient,
comme àGusrnan,
deteplaindreet cTe te pardonner.
Son
dernier geste défendit à les grenadiers lavengeance
; tesremords
sontla seule à laquelle les amis de sa méUioire puissent prétendre ; et elle seroit bien complette
«i tu en étois susceptible^
Quant
àmoi,
je senscombien
il est affreuxde
pleurerun
ami,quand on
est dans i’impuis- sance de ie_ vençrer.Heureux
K,u!iy 1 tu asconsommé un
sacridcèdont
chique moment peut nous imposer
la loi;lu ne seras pas le
témoin du prolongement
desmaux de
ta patrie ,du
désordre etde
l’anarchie^ auxquels elle est
,
èn
proie ; tu ne gémiras pas"âe
raffreuseimpuissance
dene pouvoir y
re-' inedier ; tes amis et les
bons
français sont^
les seuls
malheureux.
Le'yicoîfi^DE''MiRA!jBE AÜ*
X
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Av-*
ÿ
( - i : \ Tv :. È A i. «J'
. , v..i) -.''T
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