R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
J. M ERAUD
Les tests conjoncturels dans la prévision économique à court terme
Revue de statistique appliquée, tome 10, n
o3 (1962), p. 85-96
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1962__10_3_85_0>
© Société française de statistique, 1962, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
LES TESTS CONJONCTURELS
DANS LA PRÉVISION ÉCONOMIQUE A COURT TERME
J. MERAUD
Institut
National de la Statistique
etdes Études Économiques
Les "tests
conjoncturels" figurent parmi
les méthodes depré-
vision
économique à
court terme en usage en France à 1 linstt tut Na- tional de laStatistique
et des EtudesEcononcigues.
On sait que cetype d’enquêtes statistiques
nepeut
être utilisé sansprécautions.
La
présente
communication voudraitdécrire
lesprocédés
utitiséspour
i n terpré ter
lesrésultats
bruts de cesenquêtes.
I - NATURE DES INFORMATIONS RECHERCHEES -
Les tests
conjoncturels
sont untype particulier d’enquêtes statistiques auprès
desagents économiques,
enparticulier auprès
des chefsd’entreprise .
Leur
caractéristique
essentielle est de ne pas demander - saufexception -
aux personnes
interrogées
desrépons’es précises
etchiffrées,
mais seule-ment des
réponses qualitatives (tendances
ouopinions).
Les informations ainsi recueillies
peuvent
être classées en trois groupes :1/
Dans unpremier
groupe, nous mettrons les données"classiques"
surle
passé récent
desentreprises interrogées : production,
effectifsoccupés ,
durée du
travail, exportations, prix
de vente... Ces données sontdéjà
obte-nues, sous une forme
plus précise
etparfois plus exhaustive,
à l’aide d’en-quêtes statistiques
effectuées par diversorganismes
ou Administrations(syn-
dicats
professionnels
et Ministère del’Industrie,
Ministère duTravail,
Di-rection des
Douanes, etc...). L’avantage
du testconjoncturel
est ici de com-muniquer
ces informationsplus
vite que les sourcesstatistiques classiques ,
et de toucher l’ensemble des branches
industrielles,
même cellesqui
ne four-nissent pas de
statistiques
ou n’en fournissentqu’à
delongs
intervalles detemps.
Son inconvénient est de ne pas toucher toutes lesentreprises
dechaque branche,
mais seulement un échantillon(important, certes, puisque
la
plupart
desgrandes entreprises
ysont,
mais déformépuisque
lespetites entreprises
y sont peureprésentées).
S’il neposait
que desquestions de
cepremier type,
le testconjoncturel
ne seraitqu’un
succédanéd’enquête
sta-tistique,
non sans intérêt d’ailleurs.2/
Mais le testconjoncturel
rassemble aussi des informations moins"classiques",
enparticulier
sur l’évolution des commandesenregistrées (ou
des carnets de
commandes)
et des stocks. En ces domaines lesstatistiques
sont encore relativement rares et en
général
tardivementdisponibles.
Orl’expérience
a montré que,parmi
les"indices précurseurs"
dont le retourne-86
ment annonce et
permet
deprévoir
un retournement futur de laproduction industrielle, figuraient
les commandesenregistrées
et les stocks deproduits fabriqués.
Le testconjoncturel
est l’un de nos meilleurs fournisseurs en"in-
dicesprécurseurs".
Il yajoute
certaines informationsqui jouent également
le rôle
d’"indices précurseurs"
etqui
nepourraient
pas être recueillies sousla forme chiffrée habituelle :
opinions
des industriels sur leurscapacités
deproduction inutilisées,
l’état actuel de leur carnet de commandes(ou
la ten-dance actuelle de la demande de leurs
produits),
et enfin le niveau actuel de leurs stocks. On sait que cesopinions, justifiées
ou non, contribuent à dé- terminer les décisions ultérieures des chefsd’entreprise.
C’est par là que le testconjoncturel
commence à affirmer sonoriginalité
parrapport
aux en-quêtes statistiques appelant
desréponses
chiffrées.3/
Enfin le testconjoncturel
pose desquestions
sur l’avenir des entre-prises interrogées
et de leur environnement :-
prévisions
du chefd’entreprise
concernant certainsaspects
dela
gestion
de safirme, qui dépendent
de décisionsdéjà prises
ou en voie de l’être(production,
durée dutravail,
effectifsoccupés, prix
devente,
inves-tissements, ... )
-
opinions
du chefd’entreprise
concernant d’autresaspects
de lavie de sa
firme, qui dépendent
peu ou nedépendent
pas de ses propres dé- cisions(demande
de sesproduits,
commandes à recevoir del’étranger, ... )
-
opinions
du chefd’entreprise
sur lesperspectives
de l’indus-trie
française
dans son ensemble(production, prix, exportations, ... ).
Cettedernière série de
questions
vise à mieux saisir le climatambiant,
c’est-à-dire
l’atmosphère
danslaquelle
sont formulées lesopinions
etprises
les dé-cisions des chefs
d’entreprise.
Elle est tout à faitparticulière
au test con-joncturel
de l’I . N . S . E . E .C’est dans l’ensemble par ces
questions
sur l’avenir que le test con-joncturel
achève de sedistinguer
desstatistiques courantes, lesquelles
por-tent’ toujours
sur lepassé plus
ou moinsproche.
II - METHODES D’ANALYSE DES REPONSES DES CHEFS D’ENTREPRISE - Le
principe
fondamentalqui préside
àl’analyse
desréponses
des in-dustriels est déduit de la nature même des
questions posées
et des conditions danslesquelles
elles le sont : lesréponses fournies, -
même cellesqui
con-cernent des faits et non des
opinions -
sont en effetqualitatives,
donc par-tiellement
subjectives ;
ellesdépendent
de lapsychologie
des chefs d’entre-prise.
On nepeut
doncprendre
tellequelle
laréponse
à unequestion.
Il fautl’interpréter
par référence auxréponses
faites à la mêmequestion
formuléedans les mêmes
termes,
lors desenquêtes précédentes,
ou, dans certains cas, par référence auxréponses
faites à d’autresquestions posées
dans lamême
enquête.
Cependant l’application
de ceprincipe
variequelque
peu suivant la ques- tion que l’on considère.L’analyse
des résultats des 25enquêtes
réaliséespar
l’I.N.S.E.E.
de 1951 à 1961 apermis
de mettre en lumièrequelques caractéristiques
ducomportement
des chefsd’entreprise lorsqu’ils
formulentdes
prévisions.
C’est àpartir
de cetteanalyse qu’ont
été élaborées les mé- thodesd’interprétation
desréponses
aux différentescatégories
dequestions.
Cette
analyse
a été menée par deux voies différentes :Revue de Statistique Appliquee. 1962 - Vol. X - N’ 3
1/
D’unepart
on a considéré laréponse globale
faite àchaque
ques-tion de
l’enquête.
e Troispossibilités
sont en effet offertes aux personnes in-terrogées :
celles-cipeuvent
faire état d’uneaugmentation,
d’une stabilité oud’une diminution de la
grandeur économique
considérée(de
laproduction,
parexemple,
ou desstocks)
entre deuxépoques
ou deuxpériodes.
Laproportion (en pourcentage)
des personnesayant répondu "augmentation"
étantappelée
x ,et la
proportion
desréponses "stabilité"
et"diminution"
étantappelées
y et z,ona:x+y+z=
100 et l’onpeut représenter
laréponse globale
faiteà une
question
par unpoint dans
untriangle équilatéral,
les distances de cepoint
aux 3côtés
dutriangle
étant x, y et z et la hauteur dutriangle (dont
on sait
qu’elle
estégale
à x + y +z)
étantprise
arbitrairementégale
à 100 .D’une
enquête
àl’autre,
l’évolution de laréponse
faite par les industriels setraduit par des
déplacements
dupoint représentatif
de cetteréponse
dans leplan
dutriangle ;
les"points
deretournement"
de la courbe ainsi décrite sontsignificatifs
des retournements de laconjoncture.
Lasignification
d’unretournement n’est toutefois pas la même suivant
qu’il
a lieu dans lapartie
droite du
graphique (celle
où laproportion
desréponses "augmentation"
l’em-porte
sur laproportion
desréponses "diminution")
ou dans lapartie gauche (celle
où laproportion
desréponses "diminution" l’emporte) :
dans lapartie gauche
un"retournement"
de la courbesignifie
parexemple
pour laproduc-
tion un passage de la récession à la
reprise ;
dans lapartie
droite un re-tournement
peut
nesignifier qu’un
ralentissement durythme
deprogression
de la
production,
à moins que ce retournement ne soit extrêmementmarqué (2ème point
trèséloigné
dupremier
et situéprès
de la moitiégauche
dugraphique.
2/
Une seconde méthoded’analyse
a étéutilisée,
consistant à suivrenon pas la
réponse globale
des chefsd’entreprise
à unequestion,
mais lesréponses individuelles,
firme par firme. On a construit ainsi des tableaux decontingence,
rassemblant parexemple
lesréponses
faites à l’instant t d’unepart
à laquestion
sur l’évolution récente de laproduction (R J
et d’autrepart
à laquestion
sur l’évolution future de laproduction
dans leur proprefirme (P Pt) .
Pour rendre
compte
de la liaison entre les deux ensembles deréponses comparés,
parexemple
ci-dessusRt
et PPt,
on aappliqué
le test deX 2
et calculé des coefficients decontingence
C =~2 N + ~2
, N étant le nombre to-tal des
entreprises ayant répondu
sur cespoints
àl’enquête.
C varie de 0 à0, 81
dans le cas d’un tableau à 9 cases.Quand
C =0, 81
il existe une cor-rélation
parfaite
entre les deux ensemble deréponses
que l’on compare.III - COMPARAISON DES RESULTATS AVEC LES DONNEES
STATISTIQUES -
Pour
juger
de laqualité
des informations fournies par les tests con-joncturels,
lesréponses
auxquestions
sur lepassé
ont étésystématiquement comparées
aux donnéesstatistiques disponibles
pour la mêmepériode - quand
ces données existent - et les
réponses
auxquestions
sur l’avenir ont étécomparées
aux donnéesstatistiques disponibles ultérieurement.
1/
On a constaté ainsi que lapartie
desenquêtes portant
sur lepassé
était en accord très
satisfaisant
avec les informationsstatistiques
obtenuespar d’autres moyens, pourvu toutefois que les résultats bruts
des enquêtes
soient
"redressés"
à l’aide d’unsystème
depondération approprié:
la struc-ture industrielle est en effet très variable d’une branche à
l’autre,
et l’en-88 Tableau
quête peut
toucher sans difficulté laquasi-totalité
d’une branche comme lasidérurgie
et seulement le1/3
d’unebranche,
comme le textile(qui comprend
un nombre
important d’entreprises
moyennes etpetites).
Pour en tirer desconclusions concernant l’industrie dans son
ensemble,
il fautpondérer
les ré- sultats obtenus dans les diversesbranches,
les coefficients depondération
était différents suivant que la
question
considérée concerne laproduction ,
les
exportations,
lamain-d’0153uvre,
lesprix,
etc ...2/
Pour toutes lesquestions portant
sur laconjoncture
àvenir,
l’ex-périence
a montré que des corrections devraient êtreapportées
aux résultatsbruts de
l’enquête.
Ces correctionspeuvent
être effectuéesgrâce
à la com-paraison
ducomportement
des chefsd’entreprise,
obtenue par lesprocédés
décrits ci-dessus. On a constaté en effet que lesindustriels, lorsqu’ils
fontdes
prévisions :
a)
sont enclins àextrapoler
les tendancesqu’ils
viennent de cons-tater ;
b)
ont un certain réflexe deprudence, qui
les pousse à formulerun
pronostic
de stabilitéquand
ilshésitent ;
c)
sont influencés par le climatambiant.
IV - PRINCIPES D’INTERPRETATION DES REPONSES -
A
partir
de cesconstatations,
lesprévisions
des chefsd’entreprise
ontpu être
interprétées (ou corrigées)
de la maière suivante :1/
Certainesquestions -
on l’a noté - sontposées
deux fois danschaque enquête
sous deux formes différentes :prévisions
du chefd’entreprise
con-cernant la
production
de sa propre firme au cours desprochains
mois(pers- pectives
dites"personnelles") ; opinions
du chefd’entreprise
concernant l’évo- lution de laproduction
industriellefrançaise
dans l’ensemble(perspectives
Revue de Statistique Appliquée. 1962 - Vol. X - N’ 3
dites "générales").
Au niveauindividuel,
il n’est pas anormal que les deuxréponses
soient différentes. Maisquand
elles sont totalisées elles devraient différer assez peu, dans la mesure tout au moins où les chefsd’entreprise
seraient
pleinement
lucides etobjectifs.
Or on constate de sérieuses diver- gences, surtout auvoisinage
des"points
deretournement"
de laconjoncture .
C’est ainsi
qu’en
mai 1958 et février 1959 ont été obtenus les résultats sui-vants,
concernant lesperspectives
deproduction :
Perspectives générales...
Perspectives personnelles..
En mai 1958 les
perspectives générales, qui
rendentcompte
du climatambiant,
étaientbeaucoup plus optimistes
que lesperspectives personnelles
des industriels
(elles-mêmes légèrement ascendantes) ;
les réalisations de- vaient se révéler enlégère
baisse. Au contraire en février 1959 le climat était devenu trèspessimiste,
mais lesperspectives personnelles annonçaient
la
stabilité ;
les réalisations allaient se révéler en fortereprise.
Les
perspectives personnelles
des chefsd’entreprise
étant influencées par le climatambiant,
il fautcorriger
cesperspectives
pour en déduire les réalisationsprobables.
Ainsi dansl’exemple
ci-dessus il fallait rendre moinsoptimistes
lesperspectives
de mai 1958(déjà
moinsoptimistes
que le cli-mat)
etplus optimistes
lesperspectives
de février 1959(déjà plus optimistes
que le
climat).
Mais
l’importance
de la correction à faire est différente dans le casd’un climat
optimiste
et dans le cas d’un climatpessimiste.
Comme les chefsd’entreprise
sont enclins - on l’a notéplus
haut - à laprudence,
ils seront moins influencés par un climatoptimiste
que par un climatpessimiste.
Lacorrection à faire en mai 1958 devrait donc être moins forte que celle de février 1959. Sur un
graphique triangulaire
cela veut dire que lepoint
re-présentatif
des réalisations ultérieures doit êtreplus près
desperspectives personnelles
dans le cas d’un climatoptimiste (c’est- à-dire quand
lepoint représentatif
desperspectives "générales"
se situe dans lapartie
de droitedu
graphique)
que dans le cas d’un climatpessimiste.
Trois
questions
sontposées
sous les deux formes"personnelle"
et"gé-
nérale" :
l’une concerne laproduction (exemple ci-dessus),
les deux autres lesexportations
et lesprix.
La correction décrite ci-dessus est à faire dans les deuxpremiers
cas(questions
sur laproduction
et lesexportations).
Dansle 3ème cas
(questions
sur lesprix
devente)
le climat ambiantagit
apos-
tériori sur le
comportement
desindustriels,
et les réalisations se révèlentproches
desperspectives personnelles
etlégèrement
modifiées dans le sens du climat : dans un climatplus
favorable à la hausse desprix
que ne le sonta
priori
les intentions des chefsd’entreprise,
ceux-ci sont enclins à modi- fierlégèrement
par la suite leurs intentionsprimitives,
c’est-à-dire à aug- menter leurs propresprix
un peuplus qu’ils
ne leprévoyaient.
2/ Lorsqu’il
n’est pasposé
dequestion
surl’opinion
des chefs d’entre-90
prise
concernant l’économiefrançaise
dans sonensemble,
il fautprocéder
autrement. C’est le cas par
exemple
pour lesquestions
sur l’évolution future des commandesenregistrées
ou de la main-d’oeuvreoccupée.
Cesquestions
sont
précédées
dequestions analogues
sur l’évolution récente des mêmes don- nées. Et l’oninterprète
lesréponses
concernant l’avenir en lescomparant
aux
réponses
concernant lepassé
récent. Il suffit deporter
lespoints repré-
sentatifs de ces diverses
réponses
sur ungraphique triangulaire
et de serappeler
que les chefsd’entreprise
ont tendance d’unepart
àextrapoler
lesmouvements
récents,
d’autrepart
àprévoir
la stabilité.Supposons
parexemple
que l’on ait obtenu pour les commandes
enregistrées
lesréponses
suivantes :La
propension
àextrapoler
les tendances récentes devrait pousser les personnesinterrogées
àprévoir : augmentation
35%
diminution 20%.
Maisle
penchant
pour lesprévisions
de stabilité devrait normalement transformerune
partie
desréponses "augmentation"
et unepartie (moindre,
à cause du"réflexe
deprudence")
desréponses "diminution"
enréponses "stabilité" .
Donc on devrait observer moins de 35
%
deréponses "augmentation"
et unpeu moins de 20
%
deréponses "diminution" ;
disons pour fixer les idées :augmentation
27%
diminution 17%.
Or nous avons obtenu 20%
seulement deprévisions d’augmentation
et 20%
deprévisions
de diminution. C’estdonc ,
que la
conjoncture
à venir telle que la voient lesindustriels, risque
d’êtrecaractérisée par une
légère prédominance
des tendances à la diminution . C’est en effet cetteanticipation
relativementpessimiste
de laconjoncture qui
nous a valu des
réponses
moinsoptimistes
que ne l’auraient voulu les atti- tudes habituelles des personnesinterrogées
si laconjoncture
à venir avait dû rester la même que laconjoncture
récente.Les
techniques
deprévision
ainsi mises aupoint
sont encore appro-ximatives,
et des travaux sont actuellement en cours pour les affiner.Cepen- dant,
sans accorder aux testsconjoncturels
uneplace exagérée
dans l’arsenaldes instruments de
prévision économique
à courtterme,
ilparaît possible
àla lumière de
l’expérience
des 11 dernièresannées,
de les considérer comme une des armes lesplus
efficaces duconjoncturiste.
Revue de Statistique Appliquée. 1962 - Vol. X - N 3
EVOLUTION DE LA DEMANDE OBSERVEE DANS L’ENSEMBLE DES INDUSTRIES
92
GRAPHIQUE
TRIANGULAIRE-TYPE POUR L’ANALYSE DES TESTS CONJONCTURELSRevue de Statistique Appliquée. 1962 - Vol. X - N’ 3
94 Revue de Statistique Appliquée. 1962 - Vol. X - N’ 3