• Aucun résultat trouvé

BTKC481S dans la maladie de Waldenström et le LDGCB ABC MYD88 muté : réactivation d'ERK1/2 et paracrinie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "BTKC481S dans la maladie de Waldenström et le LDGCB ABC MYD88 muté : réactivation d'ERK1/2 et paracrinie"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. XIII - n° 3 - mai-juin 2018

128

R e v u e d e p r e s s e de l’Association des internes en hématologie

Équipe rédactionnelle :

Mathieu Meunier (Grenoble) Thomas Chalopin (Tours) Nicolas Stocker (Reims) Maya Belhadj (Paris) Jérôme Paillassa (Angers)

Coordination : Cédric Rossi (Toulouse et Dijon)

Ibrutinib et R-ICE : une union qui fait la force

Parmi les patients atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) en rechute ou réfractaire (R/R) après une première ligne de traitement, seuls 40 % répondent à la chimiothérapie de rattrapage. Dans le but d’améliorer ce taux de réponse, cet essai de phase I monocentrique a testé l’association du R-ICE avec l’ibru- tinib, qui a déjà montré son efficacité en monothérapie dans les LDGCB de type ABC dans un autre essai de phase I. Vingt et un patients en R/R après une première ligne de chimiothérapie et éligibles à une autogreffe ont été inclus, dont 4 souffrant d’un lymphome B primitif du médiastin (LBPM) et 5, d’un syndrome de Richter (SR). Le taux de réponse globale est de 90 % dont 55 % de réponses complètes (RC), avec 89 % de RC chez les patients non GC, 100 % de réponse partielle (RP) pour les LBPM, 40 % de RC et 60 % de RP pour les SR. Aucune toxi- cité limitante n’a été rencontrée aux paliers de dose testés (420, 560 et 840 mg). Au total, 95 % des patients ont pré- senté une toxicité hématologique de grade ≥ 3, attendue et résolutive avant le cycle suivant, dont 4 épisodes de neutropénie fébrile. Peu de toxicités non hémato logiques ont été observées avec notamment 1 cas de fibrillation atriale et 2 cas de tachycardie sinusale.

Commentaire. Les résultats de cet essai sont très prometteurs avec, d’une part, des taux de réponse exceptionnels dans cette population au pronostic assez défavorable − on notera la forte proportion de LBPM et de SR − et en particulier pour les LDGCB de type ABC, et, d’autre part, un profil de toxi- cité acceptable, même avec 840 mg d’ibrutinib. Il convient maintenant de réaliser un essai de phase II qui, espérons-le, confirmera ces résultats.

M. Belhadj (Paris)

Sauter CS, Matasar MJ, Schoder H et al. A phase 1 study of ibrutinib in combination with R-ICE in patients with relapsed or primary refractory DLBCL. Blood 2018;131(16):1805-8.

sein de la triade RANK-RANKL-ostéoprotégérine. Cette étude de phase III, internationale, en double aveugle, randomisée 1:1 a inclus 1 718 patients atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué. L’objectif principal était la non-infériorité du dénosumab pour le temps à la survenue du premier événement osseux (SRE) par rapport à l’acide zolédronique. L’end-point a été atteint avec un hazard ratio à 0,98 (IC

95

: 0,85-1,14 ; p = 0,010). Les effets indésirables principaux pour les 2 traitements sont la toxicité hématologique (neutro- pénie, thrombopénie, anémie), l’aplasie fébrile et la survenue de pneumopathies.

Commentaire. Devant l’importance des supportive care dans le myélome multiple, cet essai met en avant une nou- velle arme dans la prévention et le traitement de la maladie osseuse. Plus simple d’utilisation (voie sous- cutanée), d’ef- ficacité similaire et aussi plus maniable en fonction de l’in- suffisance rénale, le dénosumab pourrait s’imposer dans les services de soins si son coût par rapport aux biphosphonates ne freine pas les cliniciens…

T. Chalopin (Tours)

• Raje N, Terpos E, Willenbacher W et al. Denosumab versus zoledronic acid in bone disease treatment of newly diagnosed multiple myeloma:

an international, double-blind, double-dummy, randomised, controlled, phase 3 study. Lancet Oncol 2018;19(3):370-81.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Le dénosumab peut-il détrôner les biphosphonates dans le myélome multiple ?

Soixante-dix pour cent des patients atteints d’un myélome multiple souffrent d’une atteinte osseuse au diagnostic. Cette problématique a connu peu d’avancées significatives ces dernières années. Une immunothérapie s’avère cependant très prometteuse, le dénosumab, un anticorps monoclonal qui cible la protéine RANK-ligand, essentielle dans la maladie osseuse myélomateuse, au

Surcharge martiale et transplantation de CSH ne font pas bon ménage

L’effet de la surcharge martiale dans le contexte de

la greffe de cellules souches hématopoïétiques allo-

géniques (Hematopoietic Stem Cell Transplantation

[HSCT]) est sujet à controverse. Dans l’étude allemande

ALLIVE, observationnelle, prospective et multicentrique,

les auteurs ont étudié la valeur prédictive du fer stocké

(IRM hépatique) et du fer biologiquement actif (fer

plasmatique labile) sur les résultats post-HSCT chez

des patients atteints d’une leucémie aiguë myéloblas-

tique ou d’un syndrome myélodysplasique. Cent douze

patients ont été inclus. Le taux de fer intrahépatique

avant HSCT n’est pas significativement corrélé avec la

concentration de fer plasmatique labile. La concentra-

tion de fer plasmatique labile augmente rapidement

pendant le conditionnement et la plupart des patients

(79 sur 108 [73 %]) ont un taux supérieur à la norme le

jour de la transplantation. Les patients ayant un taux

en fer intrahépatique prétransplantation supérieur ou

égal à 125 μmol/g (7 mg/g) ont une incidence de mor-

talité non liée à la rechute à 100 jours (20 %, IC

95

: 14-26)

supérieure à ceux avec des taux plus faibles (7 % ; IC

95

:

2-12 ; p = 0,039). Les patients qui avaient présenté une

(2)

Revue de presse

Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. XIII - n° 3 - mai-juin 2018

129

concentration de fer plasmatique labile élevée avant conditionnement avaient également une incidence significativement plus élevée de mortalité non liée à la rechute à 100 jours (33 % ; IC

95

: 15-52) que ceux qui avaient une concentration normale (7 % ; IC

95

: 2-13 ; p = 0,00034).

En conclusion, le fer plasmatique labile est détectable chez la plupart des patients avant et pendant le conditionnement pour HSCT, et des niveaux élevés peuvent prédire une augmentation de la mortalité non liée à la rechute surtout due à des infections.

Commentaire. Dans cette étude, les auteurs sug- gèrent un lien entre la surcharge martiale et la mortalité non liée à la rechute au décours de l’HSCT.

Au vu des résultats, il serait intéressant d’organiser un essai prospectif interventionnel avec une stra- tégie de chélation du fer pour approfondir cette hypothèse. Par ailleurs, le protocole MDS ALLO RISK (soutenu par le GFM) propose une chélation pré-allogreffe (NCT02757989). La principale cause de décès était due à des infections. Cette étude renforce l’hypothèse selon laquelle la croissance bactérienne et fongique se fait aux dépens du stock de fer de l’hôte. De plus, de nombreuses études montrent un bénéfice sur l’hématopoïèse de la chélation du fer avec diminution du stress oxydatif responsable de nombreuses atteintes cellulaires.

M. Meunier (Grenoble)

Wermke M, Eckoldt J, Götze KS et al. Enhanced labile plasma iron and outcome in acute myeloid leukaemia and myelodysplastic syndrome after allogeneic haemopoietic cell transplantation (ALLIVE): a prospective, multicentre, observational trial. Lancet Haematol 2018;5(5):e201-e210.

MW et de LDGCB ABC MYD88 muté avec trans- fection lentivirale de BTKC481S, les auteurs ont montré une persistance de l’activation de l’axe BTK-PLCγ2-ERK1/2-p90RSK au cours du trai- tement par ibrutinib auquel ces cellules sont résistantes. L’utilisation d’inhibiteurs d’ERK1/2 conduit à l’apoptose des cellules, de façon synergique avec l’ibrutinib. Les auteurs ont également mis en évidence un relargage de cytokines pro-survie et pro-inflammatoires, en particulier l’IL-6 et l’IL-10, par les cellules trans- fectées BTK

C481S

au cours du traitement par ibrutinib. Ce relargage semble être la consé- quence de l’activation d’ERK1/2, puisqu'il est diminué par les inhibiteurs d’ERK1/2. Des expériences de coculture Transwell montrent que les cellules BTK

C481S

transfectées protègent des effets de l’ibrutinib les cellules BTK

WT

via un mécanisme paracrine. Les anticorps blo- quants anti-IL-6 et/ou anti-IL-10 abolissent cet effet de sauvetage (rescue). De manière intéressante, chez des patients ayant une MW en rechute, traités par ibrutinib et chez qui apparaît la mutation C481S de BTK, les taux sériques d’IL-6 et d’IL-10 sont élevés au cours de la progression de la maladie. Ainsi, la réac- tivation d’ERK1/2 semble jouer un rôle majeur dans la résistance à l’ibrutinib liée à BTK

C481S

dans ces 2 hémopathies MYD88 muté.

Commentaire. Ce travail fournit la première preuve expérimentale d’une activation persis- tante d’ERK1/2 médiant la résistance à l’ibru- tinib liée à BTK

C481S

dans la MW et le LDGCB ABC MYD88 muté. Ce mécanisme a également été constaté dans les cellules B de leucémie lym- phoïde chronique d’un patient avec la muta- tion BTK

C481S

et ayant progressé sous ibrutinib, permettant d’émettre l’hypothèse d’un mode de résistance similaire dans les hémopathies MYD88 non muté. Cette étude permet également d’expli- quer comment une mutation présente dans un sous-clone minoritaire conduit à la progression de la maladie, via un mécanisme paracrine. Pour contourner cette résistance à l’ibrutinib, les options thérapeutiques pourraient être l’utilisation d’in- hibiteurs d’ERK1/2 ou d’anticorps anti-IL-6/IL-10.

J. Paillassa (Angers)

Chen JG, Liu X, Munshi M et al. BTKCys481Ser drives ibru- tinib resistance via ERK1/2 and protects BTKwild-type MYD88-mutated cells by a paracrine mechanism. Blood 2018;131(18):2047-59.

(KRd) sur lénalidomide-dexaméthasone (Rd) en termes de survie sans progression (SSP). Les auteurs de cette étude ont ana- lysé la survie globale (SG) et la tolérance de ces mêmes patients. Entre 2010 et 2012, 396 sujets ont été inclus dans les groupes KRd ou Rd. Avec un suivi médian de 67 mois, la médiane de SG dans le bras KRd est de 48,3 mois contre 40,4 mois dans le bras Rd (HR = 0,79 ; p = 0,0045), soit un gain de SG de 7,9 mois. La médiane d’amélioration de la SG est influencée par le nombre de lignes de traitement antérieurs (gain de 11,4 mois en première rechute et de 6,5 mois au-delà).

En termes de tolérance, les principaux effets indésirables du carfilzomib sont observés sans nouvelle alerte (toxicités rénale, car- diaque, hématologique et neurologique).

Commentaire. Ces données confirment l’intérêt de l’association KRd en traitement du myélome multiple en rechute et le bénéfice en termes de SSP et de SG. Les résultats de l’étude ASPIRE, en sus de ceux de l’étude ENDEAVOR, démontrent l’im- portance du carfilzomib dans ce contexte et nos algorithmes thérapeutiques seront déterminants dans l’amélioration de la survie des patients. Cette association représente désormais un candidat sérieux en situation de première rechute.

N. Stocker (Reims)

Siegel DS, Dimopoulos MA, Ludwig H et al. Improvement in overall survival with carfilzomib, lenalidomide, and dexa- methasone in patients with relapsed or refractory multiple myeloma. J Clin Oncol 2018;36(8):728-34.

Bénéfice du carfilzomib lors de la rechute du myélome multiple

Alors que l’introduction des inhibiteurs du protéasome dans le traitement d’induction du myélome multiple a considérablement amélioré le devenir des patients, le carfil- zomib, nouvel inhibiteur du protéasome, a démontré son efficacité en association avec la dexaméthasone seule (étude ENDEAVOR) ou avec lénalidomide-dexaméthasone (étude ASPIRE) en situation de rechute. L’essai ASPIRE avait révélé une supériorité de l’association carfilzomib-lénalidomide-dexaméthasone

BTK

C481S

dans la maladie

de Waldenström et le LDGCB ABC MYD88 muté : réactivation d’ERK1/2 et paracrinie

L’ibrutinib a montré son efficacité dans le trai-

tement de la maladie de Waldenström (MW)

et le lymphome diffus à grandes cellules B

(LDGCB) ABC avec mutation de MYD88, en

rechute ou réfractaires. Des résistances au

traitement surviennent avec acquisition de

la mutation C481S de BTK. Une récente étude

parue dans Blood s’est intéressée aux voies de

signalisation médiant cette résistance et com-

ment cette mutation, bien que sous-clonale,

participe à la progression de la maladie dans

ces 2 pathologies. En utilisant des lignées de

Références

Documents relatifs

Après entrée dans les follicules, les cellules B naïves migrent au sein du réseau folliculaire où elles vont rencontrer leur antigène spécifique via des cellules

Figure 63 : Expression des cytokines dans les surnageants de culture d’amygdales palatines Les résultats sont exprimés en moyennes des concentrations de cytokines dosées dans

91 Figure 21 : Etude de la prolifération des cellules B tumorales stimulées ou non avec du PMA, de l’ODN ou avec l’Imiquimod R837 dans les différents groupes de patients .... 102

Nous rapportons le premier cas d’une MEC multisystémique, exprimant Anaplastic Lymphoma Kinase ( ALK) chez une patiente suivie pour une leucémie lymphoïde chronique

Nous présentons ici le cas d’un patient âgé de 77 ans atteint d’une LMMC compliquée d’une lymphoprolifération B cutanée induit par le virus Epstein-Barr (EBV)..

Les mutations de MYD88 ont été initialement décrites dans les lymphomes B diffus à grandes cellules (LDGCB), principalement dans environ 30 % des LDGCB de type ABC

Il s’avère que les patients ayant un temps de doublement lymphocytaire < 12 mois présentent une progression rapide de la pathologie qui va nécessiter une entrée

(LMMC) est une hémopathie myéloïde rare du sujet âgé. Les caractéristiques cliniques, génétiques et moléculaires de la maladie sont bien connues. L’expression