A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ARCELLE S ÉGUI -C ROS
Contribution à l’étude des entraînements par le Tellure
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 25 (1961), p. 165-208
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1961_4_25__165_0>
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Contribution à l’étude
des entraînements par le Tellure*
par Mme Marcelle SÉGUI-CROS.
INTRODUCTION
Le but de notre travail fut
primitivement
la déterminationquantitative
de traces d’éléments. Nous nous
proposions
d’associer à la méthode spec-trographique,
des concentrations sélectivespréalables,
effectuéesgrâce
àdes
phénomènes
d’entraînement. Les références sontnombreuses, qui témoignent
del’augmentation
de sensibilité et despécificité,
introduitepar de tels
procédés [1, 2, 3].
Réalisé dans ce
but,
un entraînement doit être total. Or lescopréci- pitations, qui
ne sont souventsignalées
quefortuitement,
à la suite desperturbations qu’elles apportent
dansl’analyse chimique,
ont uneimpor-
tance variable avec les conditions
d’expérience.
Et l’on
doit,
comme lesuggère
FEIGL[4],
se livrer à uneinvestigation systématique,
en fonction des conditionsqui peuvent changer
totalementl’aspect
desphénomènes.
Cette étude détaillée nous a amené à rechercher les mécanismesresponsables
descoprécipitations envisagées,
même lors-qu’elles
nepeuvent
être utilisées à des finsanalytiques.
GORDON
[5] ]
accorde auxphénomènes
suivants laresponsabilité
descoprécipitations :
- formation de cristaux mixtes
isomorphes,
- - formation de cristaux mixtes anormaux,
-
adsorption,
- occlusion et inclusion.
Remarquons
que ces divers processus necorrespondent qu’à
des conta-minations
cristallographiques
oumécaniques,
à l’exclusion de toute interventionchimique
secondaire.C’est FEIGL
[6] qui
semble avoir considéré dans leur sens leplus large
lesphénomènes
decopré.cititation.
Pourlui, «
les forces devalence,
de mêmequ’elles prédominent
dans lescomposés
decoordination, jouent probablement
un rôle essentiel dansbeaucoup
deprécipitations
induites. » (*) Résumé de thèse d’Ingénieur-Docteur, soutenue le 24 janvier 1961, devant la Faculté des Sciences de Toulouse, et analysée dans le Bulletin Signalétique du C.N.R.S.sous la rubrique 23, 7, n° 1, 1481. Laboratoire de Chimie Analytique et Spectrographie de la Faculté des Sciences de Toulouse, 38, rue des 36-Ponts. Professeur : H, Triché,
166
Et il
ajoute
auxpossibilités précédemment envisagées :
- la formation d’un
composé
de valenceprincipale,
- la formation d’un
complexe
définist0153chiométriquement.
Ainsi que le
souligne FEIGL,
il est souvent difficile dedistinguer parmi
ces
éventualités;
car ellespeuvent
intervenir ensemble ou successivement.L’objet
de notre étude a été lacoprécipitation
de certains élémentsavec le tellure.
BRAUNER
[7] ]
est lepremier, semble-t-il, qui
aitsignalé
fortuitement des «coprécipitations »
avec le tellure. Notonsqu’il
cherchait à déter- miner lepoids atomique
dutellure,
dont on saitqu’il présente,
aveccelui de
l’iode,
une inversionmarquée.
Avantqu’AsToN [8]
ait pu mettreen évidence le
mélange
desisotopes 126,
128 et130,
avec fortes propor- tions des deuxderniers,
bien deshypothèses plus
ou moins vraisem-blables furent émises.
BRAUNER
procédait
à uneprécipitation
du tellure parl’anhydride
sul-fureux,
en milieu acide faible. Constatant laprésence
de certains métauxlourds,
tels que le mercure, lecuivre,
leplomb,
ilpensait
leur attribuerles résultats excessifs obtenus par
gravimétrie.
Devant renoncer à cetteinterprétation,
il étudia par la suite[ 9 ]
l’entraînement du cuivre par letellure,
etsuggéra
commeprobable
la formation d’un tellurure de cuivre.KUEHNEL-HAGEN
[10],
dans le but de concentrer des traces,reprend
les entraînements
imputables
au tellureprécipité
àpartir
du telluritede
sodium,
au moyen del’anhydride
sulfureux. Une étudesystématique
en fonction des conditions de
réaction,
l’amène àpréconiser
un milieuchlorhydrique
2 N. Il observe alors que seuls leplatine, l’or,
lesélénium,
le mercure et le
molybdène
sontcoprécipités
enquantités
décelables.Il entraîne ainsi
totalement,
depetites quantités
deplatine,
et lesdose
colorimétriquement
au moyen de l’iodure depotassium.
Notons
qu’il suggère
que certains métaux de la mine duplatine,
lepalladium,
enparticulier, puissent
êtreégalement coprécipités.
Observés
fortuitement,
ou utilisés à des finsanalytiques,
ces entraî-nements par le tellure n’ont pas été
complètement
étudiés.FEIGL
qui
lesmentionne,
émetplusieurs hypothèses
concernant leur mécanisme.« Il est
probable,
dit-il[11],
que les traces deplatine métallique qui,
par
elles-mêmes,
ne sont pasvisibles,
servent de noyaux pour le tellureprécipité,
et soient alors entraînées avec lui. »De
façon plus générale,
ilsuggère [12] :
: « La formation d’uncomposé
de valence
principale
est trèsprobablement
la raison de l’action collectrice exercée par le tellurequand
le chlorure stanneux(ou
un autre réducteurénergique)
estajouté
à une solution contenant del’or,
duplatine,
dupalladium,
etc..., en mêmetemps qu’un
tellurite. »Se basant sur cette dernière
suggestion,
PINO PEREz et BURRIEL MARTi[13] ] qui
constatent effectivement lacoprécipitation
dupalladium
avec le
tellure,
cherchent à déterminer s’il existe unrapport pondéral
constant entre les éléments
coprécipités.
Ilsopèrent
l’entraînement par réduction au moyen du sulfated’hydrazine
en milieuchlorhydrique 0,6
N.De nombreuses
analyses,
effectuées en faisant varier lesproportions
d’élé-ments dans les solutions
initiales,
ne leurpermettent
pas de conclure à la formation d’un tellurure.BODE
[14],
dans un travailrécent,
étudiel’importance quantitative
des entraînements dus au
tellure,
en fonction des conditionsd’expérience.
Il
décèle,
dans le casparticulier
des selsmercuriques,
la formation d’uncomposé :
le chlorotellurure de mercure.Il nous a paru intéressant de
poursuivre
l’étude des entraînements observés au cours de la réduction du tellure.La réduction est en effet un
procédé classique
deséparation
en chimieanalytique.
Lesphénomènes
decoprécipitation
constituent donc une sourced’erreur
plus
ou moinsimportante qu’il
est bon depouvoir
estimer.On été
envisagées successivement,
lescoprécipitations
avec le tellure :- du mercure,
- de
l’or,
- du
platine,
- du
palladium.
Nous avions d’abord étudié ces entraînements du
point
de vue quan-titatif,
pour les déterminationsspectrographiques
de traces. Mais lapublication
d’un travail d’ensemble[15] ]
effectué dans le cadre del’Énergie Atomique
aux U.S.A.[16],
etjusqu’alors
maintenusecret,
nous aappris
que nous avions été devancés en ce
qui
concerne ledosage
de l’or et duplatine.
Les
phénomènes responsables
des entraînements ontlonguement
étérecherchés. Pour
cela,
nous avons, commme lepréconise FEIGL,
fait varier tous les facteurs ayant une influence sur les résultats d’entraînements :-
proportions
de tellure et d’élémentsentraînés,
- acidité des milieux de
coprécipitation,
- réducteurs utilisés. ’
Enfin, une
comparaison rapide
entre les entraînements dus au tellure et ceux dus au sélénium a été ébauchée. Eneffet,
descoprécipitations
ont été
signalées [lî, 18],
utilisant le s.élénium comme entraîneur.TECHNIQUES
EMPLOYÉES
1 ) )
Spectrogmphie
d’émission.Nous avons
envisagé
deréaliser,
par cette méthode sensible etspéci-
fique,
des déterminationsquantitatives
de traces. Cette voie nous aégale-
ment
permis
deprocéder,
au cours de notretravail,
à demultiples contrôles; séparations,
caractérisations.Nous avons eu à notre
disposition
legrand spectrographe Hilger, type
Littrow.La source utilisée est l’arc intermittent en courant
alternatif,
excitépar une étincelle de Tesla. On
dispose
ainsi, en mêmetemps
que de lagrande
sensibilité del’arc,
d’une stabilitécomparable
à celle de l’étincelle.Nous avons, d’autre
part,
été conduits àemployer
l’arc en courantcontinu,
pour étudier l’influence de laquantité
de matière introduite dans la source, sur lespectre
d’un élément.L’enregistrement
desspectres
a été fait sur filmpanchromatique
Gevaert 30° ou 33°. Nous avons, au
préalable,
calibré ces émulsions par la méthode de DICKE et CROSSWHITE[19].
La mesure des densités
optiques
est réalisée avec unmicrophotomètre Bouty, couplé
avec unenregistreur électronique
Meci.2 ) Diffraction des rayons X.
Cette méthode s’est
avérée,
au cours de notretravail, particulièrement
fructueuse.
Cependant,
elle a une faiblesensibilité,
et ne fournit aucun résultatlorsque
lesproduits
ne sont pas cristallisés.Les
expériences
de diffractionont,
engrande partie,
été réalisées par le Laboratoire deMinéralogie
de la Faculté des Sciences de Toulouse.Les
diagrammes correspondants
y sont obtenus avecmonochromateur,
et sur anticathode de
cuivre, puis enregistrés
aumicro.photomètre.
Lesdistances réticulaires sont déterminées à l’aide d’une échelle réalisée à à
partir
d’échantillons définis.Les
expériences
de diffraction que nous avons effectuées au laboratoire sont réalisées au moyen duDictyobloc CGR, qui
a été mis à notredispo-
sition par le Centre National de la Recherche
Scientifique.
Les
diagrammes
sont obtenus sansmonochromateur,
avec anticathode de cuivre. La chambreDebye-Scherrer
DS 3 estéquipée
d’unporte
filmde diamètre 76 mm.
ÉTUDE DE L’ENTRAINEMENT DU MERCURE.
-APPLICATION
1. -
COPRRÉCIPITATION
DU MERCURE AVEC LE T’ELLUREBRAUNER
[7] ] signale
que laprécipitation,
parl’anhydride sulfureux,
du tellure enprésence
de métaux lourds ensolution,
ne constitue pasune bonne méthode de
séparation;
le mercure, enparticulier,
est «copré- cipité
».KUEHNEL-HAGEN
[10] ]
note que l’entraînement est encore observé avec ce mêmeréducteur,
en milieuchlorhydrique
2 N.En
réalité,
laprécipitation
des sels de mercure n’est vraiment induite par letellure,
que dans certaines conditions. On connaît en effet les réactionsclassiques suivantes,
del’anhydride
sulfureux- - sur les sels mercureux, en milieu non ou peu
chlorhydrique [20] :
- sur les sels mercureux, en milieu
chlorhydrique
de 2 à 8 N[21] :
- sur le chlorure
mercurique
à l’ébullition[22] :
:Nous avons
envisagé
successivement l’entraînement des sels mercu- reux,puis
celui des selsmercuriques.
A)
Coprécipitation
du mercure àpartir
des sels mercureux.1. Par réduction au m~o~yen de
l’anhydride sulfureux
en milieu nonchlorhydrique.
Rappelons
que dans cesconditions,
en l’absence detellure,
le mercure seraitprécipité.
La
coprécipitation
est réalisée àpartir
de solutions de tellurite de sodium et de nitrate mercureux. Lesproportions
d’éléments en solution varient de 20 à 50%,
en atomes de mercure.La diffraction des rayons X
(cliché 1,
tableau1)
révèle laformation,
dès latempérature ordinaire,
du tellurure de mercure :HgTe.
Cecomposé
est
déjà
connu comme constituant un minerai : la coloradoïte. Il adéjà
été
préparé
par union deséléments,
soit à froid partrituration,
soit à chaud.TABLEAU I.
Nous avons
interprété
sa formation au cours de lacoprécipitation
’
comme
provenant
d’unesimple
réduction du tellurite mercureux. Celui-ciprécipite
eneffet,
en milieu nonchlorhydrique,
lors dumélange
initialdu tellurite de sodium et du nitrate mercureux
[24].
Par le
jeu
de cettecoprécipitation,
nous obtenons un entraînement total des traces de mercurequi, seules,
nepourraient
êtrerecueillies,
mêmeaprès
réduction. Nous avons mis ce fait àprofit
pour la détermi- nationspectrographique
de traces de mercure.2. Par réduction au moyen de
l’anhyà’ride suulfureux
en milieu chlo-rhydrique 2
N.Dans ces mêmes
conditions,
en l’absence detellure,
le calomel est normalement solubilisé à l’état de chloruremercuri,que.
Les
diagrammes
X descoprécipités révèlent,
outre la formation d’un excès detellure,
un groupe d’anneaux de faible intensité(cliché 2).
L’excès de tellure est facilement éliminé par dissolution dans l’acidenitrique
5 N.Le nouveau
diagramme (cliché 3)
a pu être identifié à celui du chloro- tellurure de mercure : 2HgTe, HgCI2.
En
effet,
BODE[14]
a récemment caractérisé cecomposé
paranalyse,
au cours de la
coprécipitation
des selsmercuriques
en milieuchlorhy- drique
et à froid. Son résultat confirme noushypothèses :
au cou’rs de nosessais de
caractérisation,
nousreproduisons
en effet le m.êmediagramme
par réaction du tellurure
HgTe
sur une solution de chloruremercurique.
L’analogie
avec lescomposés correspondants
dusoufre,
nous conduisaitdonc à penser au chlorotellurure de mercure.
Des
expériences exposées
dans lechapitre
5 nousont,
d’autrepart, permis d’interpréter
la formation de cecomposé
au cours de lacopréci- pitation
des sels mercureux.Nous avons en effet montré que la réaction du calomel sur les solutions
chlorhydriques
detellure,
donne naissance au chlorotellurure de mercure.Nous
suggérons
donc que, au cours de lacoprécipitation
des sels mer-cureux avec le
tellure,
le calomelpréexistant
en milieuchlorhydrique
réagisse
sur les solutions detellure,
avant que celles-ci ne soient totale- ment réduites parl’anhydride
sulfureux.Le mercure,
qui
devait être solubilisé à l’état de chloruremercurique,
est
ainsi,
enpartie,
retenu dans leprécipité
sous forme de chlorotellurure de mercure.B)
CoprédtMtatîon
du mercure avec le tellure àpartir
des selsmercuriques.
En milieu non
chlorhydrique,
et àtempérature ordinaire,
nous avonsrelevé la formation de tellurure
HgTe.
Ilpourrait provenir
de laréduction,
par
l’anhydride sulfureux,
du telluritemercurique
formé initialement par doubledécomposition
des sels de tellure et de mercure[24].
En milieu
chlorhydrique, rappelons
que BODE[ 14] J
caractérisait récem- ment le chlorotellurure de mercure.Pour
expliquer
saformation,
nous supposons que le calomel se formetransitoirement,
suivant le processus normal de réduction des sels mercu-riques
parl’anhydride
sulfureux. La réduction des sels de tellure serait donc enpartie
devancée par la formation ducalomel,
et par sa réactionsur les solutions de teliurites.
II. -
COPRÉC!P!TAT!ON
DU MERC’URE AVEC LES~É~LÉNIUM
Une étude de BODE
[ 18 ] ,
concernant lacoprécipitation
des sels mercu-riques
avec lesélénium, signale
la formation du chloroséléniure de mercure, en milieuchlorhydrique
et àtempérature
ordinaire.L’analogie
avec le cas du tellure nous aengagés
àpoursuivre
l’étudede BODE.
A) En milieu non
chlorhydrique.
A
partir
des sels mercureux oumercuriques,
etquelles
que soient les conditions detempérature,
nousobservons,
pardiffraction,
lediagramme
du séléniure
HgSe (cliché 4) (tableau II).
Les réactions mises en
jeu
sontprobablement analogues
à cellesqui président
à la formation du tellurureHgTe.
TABLEAU II.
B) j En milieu
chlot1hydriqule
2 N.BODE
n’envisageait
pas lacoprécipitation
des sels mercureux.Nous
observons,
pour notrepart,
le mêmediagramme
X que dans lecas des sels
mercuriques,
attribuable donc au chloroséléniure.Comme dans le cas du
tellure,
la formation de cecomposé peut s’expli-
quer par réaction du calomel
préexistant
sur la solution desélénium,
avant la réduction de ce dernier par
l’anhydride
sulfureux(voir chapitre 5).
En
conclusion,
nous avons montré que lacoprécipitation
en milieunon
chlorhydrique,
des sels de mercure avec letellure,
s’effectue avecformation du tellurure
HgTe.
Celui-ci sembleprovenir
d’une réductiondes tellurites de mercure,
qui prennent
naissance par doubledécomposition.
Nous avons, d’autre
part, interprété
la formation du chlorotellurure de mercure, récemment mis en évidence par BODE au cours de lacopré- cipitation
en milieuchlorhydrique.
lll. - APPUCAHON A LA
DÉTERMINATION
QUANTITATIVE DE TRACES DE MERCURESeule,
nous l’avons vu, lacoprécipitation
des sels mercureux, en milieunon
chlorhydrique,
donne lieu à un entraînement,quantitatif.
Nous avons cherché à mettre au
point
ledosage spectrographique
destraces de mercure ainsi concentrées.
A) Préconcentration des traces de mercure par
copréopitatîon
avec le tellureen m! Heu non
chtorhydnque.
La
coprécipitation
est réalisée par réduction au moyen del’anhydride sulfureux,
en milieu nonchlorhydrique,
d’unmélange
de :10 ml de la solution à doser
et 10 ml d’une solution de tellurite de sodium
M/100.
Ces
proportions
de tellure conviennent à un entraînement total des traces de mercure, sans que celles-ci soienttrop
diluées dans lecoprécipité.
Il est nécessaire de maintenir
pendant
10minutes,
unetempérature proche
del’ébullition,
pour atteindre lafloculation,
difficile en milieu nonchlorhydrique.
On introduit d’autrepart,
au cours de lacoprécipitation,
10 mg de
poudre
decarbone, qui permettent
de rassemblerplus
commodé-ment le
précipité.
B )
Dopage spectrographîqve.
1. Détermin,ation du
temps
de pose.Le mercure étant extrêmement
volatil,
onenregistre
ladécharge
dansl’arc dès le début de l’émission. Le
temps
de pose est déterminé defaçon
àobtenir la
vaporisation complète
à la fois du mercure et du tellure.En
présence
de lapoudre
decarbone,
40 secondes suffisent. On s’as.sure ainsi d’une meilleurereproductibilité
desrésultats,
en diminuant la dis- tillation fractionnée.On
procède
à 5remplissages
successifs ducratère,
cequi
a pour effetd’accroître la sensibilité. Notons
qu’il
estindispensable
d’attendre le refroidissement desélectrodes,
avant un nouveauremplissage,
en raison dela volatilité du mercure.
2. Choix de l’étalon interne et des raies utilisées.
Le
tellure, employé
pour l’entraînement étant introduit enquantités constantes,
et en excès par rapport au mercure àdoser, peut également
servir d’étalon interne.
La raie 2536
A
du mercure estcomparée
à la raie2530,7 A
du tellure.Cette dernière étant facilement
surexposée
dans les conditionsprécitées,
nous l’affaiblissons au moyen d’un filtre de
quartz platiné.
Disposé
devant la fente d’entrée duspectrographe,
ildétermine,
sur la demi-hauteur dechaque spectre,
un affaiblissement constant pour unelongueur
d’onde donnée. Lesspectres
sontenregistrés
sur filmpanchro-
matique
Gevaert 30°.3.
Établissement
.de la courbeL’étalonnage
est réaliséaprès coprécipitation
de solutions étalons de nitrate mercureux.La courbe obtenue
(fig. 6)
est utilisabledepuis 0,2 jusqu’à 0,005
mg demercure; soit de 2.10-s à 5.10-7
g/ml
de solution. Laprécision
est de 7 %.La dilution limite
peut
êtrereportée
à 10-7g/ml,
paraugmentation
dela
prise
d’essai à 50 ml. la floculation devientdifficile,
cequi
pro-voquerait
un mauvais entraînement.4. Limites de cette méthode.
Ce
dosage
nepeut
être réaliséqu’à partir
des sels mercureux.Il n’est pas utilisable en milieu
chlorhydrique.
La
poudre
de carboneajoutée
est enpartie responsable
de l’entraîne- ment du mercure. Elle ne provoque l’introduction simultanée que d’é,Ié- ments tels quel’or,
leplatine,
lepalladium, qui
sontégalement coprécipités
avec le tellure.
Même s’il n’est pas seul
responsable
del’entraînement,
le tellureconserve son intérêt en tant
qu’étalon
interne.IV. - INFLUENCE SUR
L’ÉMISSION,
DE LA POUDRE DECARBONE,
ET PLUS
GÉNÉRALEMENT,
DE LA
QUANTITÉ
DEMATIÈRE
PRENANT PART A LAD,ÉCHARGE
Au cours du
dosage précédent,
la distillation fractionnéeimportante
du mercure
risquait
decompromettre
lareproductibilité
des résultats. Nousavons constaté que l’addition de
poudre
decarbone,
en mêmetemps qu’elle permettait
de réduire letemps
de pose,augmentait
laprécision
de laméthode.
L’addition de
poudre
de carbone à la substance à déterminer est unprocédé
trèslargement
utilisé dansl’analyse spectrographique.
Il estplus généralement
connu commeaugmentant
la sensibilité de détermination des éléments. Eneffet,
il provoque un renforcement de l’intensité des raies d’arc.Son
action,
à cesujet,
a étéinterprétée
par HASLER[26] J qui
l’attribueà une
augmentation
de concentrationatomique
dans l’arc : la formation d’un courant gazeux(oxydes
decarbone) provoquant
un accroissement de la vitesse de volatilisation de lacharge.
Cet entraînement
mécanique peut,
dans le cas ducar,bone,
interféreravec d’autres facteurs : des transformations
chimiques,
réductions par le carbone parexemple, peuvent
modifier les conditions d’excitation.Nous avons cherché à mettre
plus
distinctement enévidence, l’influence,
sur les conditions
d’excitation,
de laquantité
de matière prenantpart
à ladécharge.
Étude
del’in f luence
sur lespectre
d’unélément,
de laquantité
dematière
prenant part
à ladécharge.
Au cours de toute
décharge,
dans l’arccontinu,
onpeut
penser que lamasse d’échantillon contenue dans le cratère diminue
progressivement.
Si l’on
parvient
à éliminer tous les accidents tels que :- distillation
fractionnée,
-
projections,
la
quantité
de matièreprenant part
à ladécharge
doit diminuerégalement
avec le
temps.
Si les conditions de
décharge
sont maintenuesconstantes,
on doit observer un renforcementprogressif
des raies d’étincelle. C’est ce que nousavons cherché à contrôler. Nous avons pour cela réalisé
l’expérience
suivante :
Une
charge
depalladium (de
l’ordre de 10mg)
a étévaporisée
dansl’arc. L’émission
correspondante
a étéenregistrée
en fonction dutemps.
Avec un métal pur, on élimine les
phénomènes
de distillation frac- tionnée. D’autrepart,
lepalladium
ne subit pas de modificationschimiques auxquelles pourraient correspondre
deschangements
dans la volatilisation.Il fond dans l’arc sans
projections
initiales.Et,
dans les conditions décritesci-dessous,
onparvient
à unevaporisation
lente etprogressive,
sanséjection
de la boule de
métal, laquelle
amènerait uneaugmentation
subite de concentration.Dispositif
utilisé.On utilise un arc continu à faible intensité
(2
à 3amp).
L’électrode inférieure engraphite
estnégative;
elle estplate
etlarge (diamètre
10mm).
L’électrode
supérieure,
engraphite également,
est meulée à son extr,é-mité en un
cylindre
de faible diamètre(2 mm).
Disposée juste
au-dessus de lacharge,
cette électrode permet à l’arc de passerrigoureusement
sur la boulede
palladium
fendu(fig. 7).
.La
projection
de l’arc sur un écran à fortgrossis-
sement
permet
de s’assurer d’une distance constante entre l’électrodesupérieure
et la boule.Cette
distance,
assez courte(1
à 2mm),
ainsi quel’exige l’arc,
à faibleinstensité,
doit être maintenueavec
précision.
On évite ainsi une modification del’intensité,
donc des conditions dedécharge.
On
constate,
parprojection,
une diminution lente du diamètre duglobule
depalladium
fondu. Nous en-registrons
ladécharge correspondante,
sansinterrup-
tion,
et par posesfragmentées.
Résultats obtenus :
L’évolution des intensités
permet
de mettre en évidence un renforcement durapport
des intensités 1Étincelle /
1Arc,
en fonction dutemps.
C’est ainsi que la raie Pd II
2854,6
A se renforce parrapport
aux raies d’arc2922,4 A, 3009,7 A ( f ig. 8).
.Nous notons le comportement de la raie
2763,09 A :
classée raie d’arc par BRODE dans « ChemicalSpectroscopy » [27],
elle estportée
raied’étincelle dans «
Wawelength
Tables » de HARRISON[28].
Nousconstatons,
pour notre
part,
que cette raie ne se différencieguère
des raies d’arcpré- citées,
par soncomportement
au cours de l’émission(fg. 9).
FIG. 8. - Renforcement, en fonction du temps, de la raie Pd II 2 854,6 À.
En abscisse, temps en secondes; en ordonnée, log (L’.t.’
turc).
FIG. 9. - Comportement, en fonction du temps, de la raie Pd II? 2 763,0 À.
En abscisse, temps en secondes, en ordonnée, log
( lét,/Iarc ).
Interprétation
des résultats.Ces résultats semblent done en accord avec la formule
indiquée
par H. TRICHE[ 2~9 ] ,
dans le cas d’un métal pur :- P étant la
puissance
de la source que l’on a cherché à maintenirconstante,
- n le nombre d’atomes dans
l’arc,
- 1 et
l’,
les intensités des raies À etÀ’,
2014 /?
et{3’
sont desexposants caractéristiques
dechaque raie, plus grands
pour les raies d’étincelle que pour les raies d’arc.
On relie ainsi
directement,
la variation durapport
des intensitésÉtin- celle/Arc,
donc de latemp.érature
dansl’arc,
avec le nombre d’atomesprenant part
à ladécharge.
Conséquences générales.
Dans le cas
plus général
d’unmélange complexe,
la formule reliant l’intensité de deux raies d’éléments différents est la suivante[29] :
:nu n2 ... sont les nombres
respectifs
d’atomesAi, AZ
...mu n12 ... les valeurs moyennes des
énergies
absorbées par les différentsatomes,
dans une même source.Au cours d’une détermination
quantitative,
il est rare que les raieschoisies pour le
dosage
soient exactementhomologues,
on a donc :Î ~J 1 -~- T 1-$ (’~
iI,e rapport
I2/I1
est modifié par la variation des nombres d’atomes nu it2 ...Il ne suffit donc pas que les conditons de
décharge (intensité, tension,
distance entre
électrodes)
restent constantes pour que les résultats soientreproductibles.
En
conclusion,
Cette
étude,
en mettant en évidence l’influence des variations de masse surl’émission, souligne
le doubleaspect
de l’influence ducarbone,
au cours d’une déterminationquantitative :
- - d’une
part,
la volatilisationglobale importante, qu’il
provoque dès le début de ladécharge,
entraîne uneaugmentation
de lasensibilité,
ainsiqu’il
est bien connu.- - d’autre
part,
la diminution de la distillationfractionnée,
en réduisant la variation desrapports
de masse d’éléments dansl’arc,
conduit à une meilleurereproductibilité.
C’est ce que nousobservons,
avecl’augmen-
tation de
précision
dudosage précédemment proposé.
CHAPITRE II.
ENTRAINEMENT DE L’OR PAR LE TELLURE
KuEHisEL-HAGEN
[10] ] signale
lacoprécipitation
de l’or avec letellure,
lors de la réduction parl’anhydride sulfureux,
en milieuchlorhydrique
2 N.L’examen des
potentiels d’oxydo-réduction (tableau III), indique
que l’on serait en droit d’attendre une réduction simultanée normale des deux métaux.Nous avons
cependant
vérifié que l’onpouvait parler
d’un entraînement de l’or par le tellure.Contrôle
spectrographique
de la réduction de l’orlorsqu’il
est seul.La réduction de l’or seul a été effectuée dans les conditions de réduction
proposées
par KUEHNEL-HAGEN.Un contrôle
spectrographique
nous a révélé que laprécipitation
de l’orn’est pas
complète.
Des essaisquantitatifs
ont pour cela été réalisés par voiespectrographique.
Des
quantités
constantes de tellure réduit(15 mg)
sontajoutées
auxfiltrats en cours
d’évaporation, permettant
ainsi de recueillir les résidus et servant d’étalon interne.On observe
qu’une
solution à 1 mg d’or dans 20 ml contient encore,après réduction, 1/10
à1/100
de mg de ce métal.Mise en évidence de l’entraînement de l’.or par le tellure.
Par
contre,
la réduction del’or,
effectuée simultanément à celle dutellure,
s’avère bienquantitative.
Nous avons montré à cesujet
que lesquantités
de tellure nécessaires à un entraînement total sont très faibles : de l’ordre de1/100
pour lerapport
enpoids Te/Au
dans les solutions decoprécipitation.
Ces
expériences
nous ont conduit à admettre que l’entraînement de l’or par le tellureporte
vraisemblablement sur les traces de métalqui
neseraient pas
précipitées
au cours de la réduction de l’or seul.Esslais
d’interprétation
de l’entraînement de l’or p~ar le tellure.Une
première suggestion
consisterait àenvisager
que le tellure naissantréagisse
sur les solutions d’orincomplètement
réduites.Dès
1828,
eneffet,
FISCHER[30] signalait
l’action réductrice du tellure vis-à-vis des solutionsd’or,
deplatine, d’argent
et depalladium.
HALL et LENHER
[31 ] ,
reprenant l’étude de la réaction dans le cas del’or,
constataient une réduction de l’or à l’étatmétallique, qui,
sedéposant
sur le
tellure, gênerait
lapoursuite
de la réaction.On
comprend
que lacoprécipitation, puisse
favoriser cetteréaction,
enraison de l’état divisé des
particules
de tellure.Cependant,
on ne sauraitattribuer avec certitude au
tellure,
laprécipitation
d’ions(AuCI4)-
restanten solution. L’examen des
potentiels d’oxydo-ré’duction correspondants (tableau III) indique,
eneffet,
que lepouvoir
réducteur del’anhydride
sulfureux estsupérieur
à celui du tellure.TABLEAU III.
Selon une seconde
hypothèse,
le tellurepourrait
favoriser lafloculation
de l’or
préalablement
réduit parl’anhydride
sulfureux.La floculation entre colloïdes de
signes
contraires ne semble pas devoir être retenue. Eneffet,
si nos essaisd’électrophorèse
n’ont paspermis
de déterminer lesigne
du tellure(la
floculation seproduisant trop rapidement
en milieu
chlorhydrique 2 N),
du moins dans les milieux de réductiondifférents,
diverses références[32, 33] ] indiquent
pour letellure,
commepour
l’or,
unecharge négative.
Des résultats dus à DUCLAUX
[34] suggèrent
une autreexplication
avecla méthode dite « des germes ».
« La réduction des sols d’or à l’état
d’hydrosol est,
engrande partie,
une réaction
autocatalytique...
Dans certainesconditions,
la réduction par le formol est lente. Si l’onajoute,
aumélange
enévolution,
unhydrosol déjà
formé àgrains fins,
enquantité
insuffisante pour donner une colo- rationnette,
cemélange
devient presque immédiatement rouge. L’or s’estdéposé rapidement
sur les germesdéjà
existants... Leplatine pourrait éga-
lement servir d’amorce pour l’or. »
Nous avons
reproduit
cetteexpérience,
en modifiantlégèrement
lesconditions : une solution
chlorhydrique
2N,
contenant 1 mg d’or dans 20ml,
est réduite parl’anhydride
sulfureux. Au cours de lafloculation,
on
ajoute
unhydrosol
d’or àgrains fins,
obtenu par réduction en milieu nonchlorhydrique.
On
constate,
comme le mentionneDucLAux,
une coloration immédiate de la solutionqui
flocule ensuite.Cependant,
le contrôlespectrographique
des filtrats révèle encore des traces d’or.
Nous avons modifié au cours d’essais
successifs,
le volume et la concen-tration en or de
l’hydrosol ajouté : depuis
2gouttes jusqu’à
10 ml de solu-tion colloïdale contenant de 5 mg à
5 g
d’or par litre.Aucune de ces
expériences
nepermet
deparvenir
à l’entraînementquantitatif
de l’or par cette méthode.Néanmoins,
les traces d’or restant dans les filtrats sont considérablement diminuées. Même s’il n’est pasquantitatif,
il seproduit donc, certainement,
un entraînement de l’or par lui-même.Des
expériences analogues
ont été effectuées enremplaçant
les germes d’or prr une solution colloïdale de tellure obtenue en milieuchlorhydrique
et
ajoutée
au sol d’oren
cours de floculation. On constate alors que l’entraî- nement des traces d’or est total. Comme au cours de lacoprécipitation,
un
rapport
très faibleTe/Au,
de l’ordre de1/50
enpoids,
est suffisant.Il ne
paraît
donc pasimpossible
que le tellure intervienne en facilitant la floculation de l’or parapport
de germes.Examen des
coprécipités
par diffraction des rayons X.Les
diagrammes correspondant
à desproportions
diverses d’or(de
3 à50
%
enatomes)
révèlenttoujours
unmélange
d’or et de tellure. Dans certains cascependant, quelques
raies de diffraction nouvellesapparaissent.
Elles ne se renforcent pas nécessairement avec la teneur en or des solutions
(cliché 10).
Afin d’enaugmenter
lasensibilité,
nous avons cherché à éliminer le tellure àpartir
descoprécipités,
sans détruire leproduit
àidentifier.
L’élimination a été obtenue par action de l’iodure de
méthyle,
suivantla réaction décrite par
DEMARÇAY [35]
et VERNON[36] :
: à 80° C en tubescellé
pendant
2 heures.Le biiodure d’a
diméthyl-telluronium
estséparé
par extractionsrépétées
au chloroforme.
Après
deux réactionssuccessives,
ne subsistent que desquantités
minimes de tel.llure.Dans ces
conditions,
la sensibilité est suffisante pourrepérer
les dis-tances réticulaires
(cliché 11).
On
constate,
enréalité, qu’il s’agit
d’unmélange
de deuxcomposés
intervenant sur les
diagrammes
enproportions
variables.L’un des
composés,
avec les distances réticulaires suivantes :3,40 A (2) 2,99 - (1) 1,87 - (3)
a pu être identifié à
l’oxyde Te02,
indice d’une réductionincomplète
dutellure en
présence
d’or.Le second n’a pu être identifié :
3,70 A (2) 2,71 - (1) 1,92 - (3)
Nous avons émis
l’hypothèse
d’uncomposé
du tellure dans un étatd’oxy-
dation
analogue
àTe02,
parexemple l’oxychlorure TeûC12,
décrit par DITTE[3?],
maisplusieurs
fois contesté par la suite[38, 39].
Nous avons contrôlé
qu’il
nes’agit
pas du tellurured’or,
par ailleursconnu
[40, 41 ] ,
dont FEIGLsuggérait
la formation au cours de lacopré- cipitation.
En
conclusion,
on ne peutpréciser
avec certitude le rôle exercé par letellure,
lors de l’entraînement. Il estpossible
toutefois que le tellure pro- cède à la fois par réduction et par floculation des traces d’orqui échappe-
raient à la
précipitation
parl’anhydride
sulfureux.APPLICATION DE L’ENTRAINEMENT A LA
DÉTERMINATION
QUANTITATIVE DE TRACES D’ORL’une de nos
premières préoccupations,
ausujet
de lacoprécipitation
de l’or avec le
tellure,
étaitd’adapter
cet entraînement à une déterminationquantitative
des tracesd’or,
par voiespectrographique.
La
coprécipitation
était effectuée en milieuchlorhydrique
2N,
àpartir
de solutions
contenant,
outre les traces de chlorured’or,
20 mg de tellure à l’état de tellurite de sodium.La sensibilité de la méthode était ainsi de 10-3 mg d’or. Nos résultats concordent, en
cela,
avec les donnéespubliées
dans «Analytica.l Chemistry
of Manhattan
Project » [15].
EBERI,E
[16],
par la méthode que nousenvisagions,
dose en effet de10-1 mg à 10-3 mg d’or contenus dans des échantillons d’uranium.
CHAPITRE III.
ENTRAINEMENT DU PLATINE PAR LE TELLURE
C’est KUEHNEL-HAGEN
[10] ] qui,
lepremier, signale
lacoprécipitation
du
platine
avec letellure,
dans des conditionsqui sembleraient,
aucontraire,
être la base d’uneséparation
des deux éléments.Lorsqu’il
estseul en
solution,
leplatine, probablement complexé,
nepeut
en effet être réduit parl’anhydride
sulfureux en milieuchlorhydrique.
Nous avons vu que FEIGL
[11, 12]
.émetplusieurs hypothèses
ausujet
de cette
coprécipitation :
entraînement par le tellure servant de noyau,ou formation de tellurure de
platine.
Cette dernièresuggestion
n’a pu être confirmée par PINO PEREZ et BURRIEL MARTI[ 13 ] qui opèrent
paranalyses.
Comme
dans le cas del’or,
nous avonsenvisagé
la réaction mentionnée par FISCHER[30] ]
et que nous soupçonnons d’être la base de laprécipitation
induite du
platine.
Action du te!!ure sur les so!ut!ons de
platinne.
FISCHER
signalait,
eneffet,
l’action réductrice du tellure parrapport
à certaines solutionsmétalliques (or, argent, palladium, platine).
Dans lecas du
platine
et dupalladium,
ilsuggérait
la formation d’uncomposé
entre le tellure et le métal réduit.
L’étude de cette réaction ne semble pas avoir été
reprise.
Nous avons effectué la réaction sur des solutions d’acide
.platichlorhy- drique,
au moyen de tellurepréalablement
réduit. La concentration en acidechlorhydrique
varie de 0 à 2N,
lesproportions respectives
des élémentsdepuis
12jusqu’à
65%
deplatine (en atomes).
La diffraction X révèle :
- - en milieu peu ou pas
chlorhydrique,
la formation deplatine
métalli-que
(cliché 12).
- - en milieu
plus acide,
l’obtention d’un nouveaudiagramme
diffus que l’on pensecependant pouvoir
attribuer au tellurure deplatine PtTe2 (cliché 13,
tableauIV).
TABLEAU IV.
Notons que l’obtention de
platine métalli,que
est facilementinterprétable
comme le fait d’une réduction des sels de
platine
par letellure,
suivant uneréaction
analogue
à celle del’or,
L’apparition
du tellururePtTe2,
si elle confirme lessuggestions
deFISCHER,
est néanmoinsplus
difficile àexpliquer,
au cours d’unesimple
réduction.Nous
envisageons
ensuite l’étude de lacoprécipitation
duplatine
avecle tellure.
Coprécipitation
duplatilne
avec lIe te!!ure.Les
coprécipités
sont réalisés àpartir
de solutions mixtes de tellurite de sodium et d’acideplatichlorhydrique.
On observe par diffraction :
- en milieu peu ou pas
acide,
lediagramme toujours diffus,
attribuéau tellurure
PtTe~ (cliché 14).
- en milieu
chlorhydrique
2N,
lediagramme
n’estplus perceptible,
en même
temps
que lescoprécipités
deviennent extrêmement fins et diffi- ciles à filtrer. L’état de division de cescoprécipités
nous a conduit à envi- sager leur étude pardiffraction éle~ctronique.
Les
expériences
ont été réalisées au laboratoired’Optique Électronique
de Toulouse.
Seuls les bords des amas des
coprécipités
donnent undiagramme
de diffraction. Cediagramme reproductible
se déduit de celui duplatine
par contraction de1,12 (tableau V).
La dilatation
correspondante
du réseau est unargument
en faveur de la formation d’une solution solide de tellure dans leplatine.
Nous ne pouvonscependant
conclure aveccertitude, n’ayant
pu mettre en évidence uneévolution
progressive
desdiagrammes
avec lesproportions
deplatine
utilisées.
Nous ne