A NNALES DE L ’I. H. P.
A NDRÉ R ÉGNIER
Introduction à l’étude dynamique des processus de diffusion
Annales de l’I. H. P., tome 16, n
o2 (1959), p. 47-110
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1959__16_2_47_0>
© Gauthier-Villars, 1959, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P. » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
Introduction à l’étude dynamique
des processus de diffusion
par
André RÉGNIER.
SOMMAIRE.
Considérant des mouvemements aléatoires d’un point matériel qui généralisent
le mouvement brownien, nous nous sommes proposé de les étudier au
point
devue de l’inertie. Plus précisément, appelant processus de diffusion ceux dont la
probabilité de passage vérifie les conditions
classiques
de Feller, renforcées par des conditions de convergence bornée, nous avons supposé que, l’inertie étantune propriété locale de tout
déplacement
de matière, on pouvait associer à touttransfert aléatoire de masse des
champs
qui en expriment lespropriétés inertiques
moyennes.
Nous avons donc entrepris de déterminer, pour les processus de diffusion, des champs de vecteurs qui aient le sens de l’impulsion, du moment
cinétique
et deleurs dérivées par rapport au temps. Mais les trajectoires de ces processus n’ont pas de tangente, la notion de vitesse n’a pas de sens pour un mouvement indi- viduel. Nous avons alors pris pour principe de considérer
uniquement
desensembles de mouvements, définis de façon naturelle et suffisamment riches pour que les notions
classiques
de résultantecinétique,
de momentcinétique
résultantet de leurs dérivées, aient un sens
mathématique acceptable.
Comme ensemble de mouvements, nous avons choisi ceux qui passent, en un instant donné, dansune partie donnée de
l’espace.
Pour que notre idée initiale soit réalisée, il fallaitque la grandeur des valeurs mécaniques, ainsi attachées en un instant donné a
une partie
quelconque
de l’espace, nedépende
que de ce qui se passe dans unvoisinage arbitraire de celle-ci. C’est bien ce qui arrive dans les processus que
nous considérons, ce fait étant en relation avec la continuité des trajectoires.
Toute la cinétique dépend de la comparaison des positions du mobile en deux temps successifs, donc ici de la probabilité de passage
simple.
Il n’en estplus
demême pour la
dynamique,
et au point de vue de celle-ci, le cas markovien paraîtdonc bien particulier. Il le parait encore plus si l’on songe à l’énoncé même du
principe d’inertie. Nous montrons qu’il existe des processus de diffusion non mar-
ko viens, comme les processus marginaux de certains processus markoviens de diffusion. Nous n’excluons pas la possibilité de coefficients de diffusion identi-
SOMMAIRE.
Considérant des mouvemements aléatoires d’un point matériel qui généralisent
le mouvement brownien, nous nous sommes proposé de les étudier au
point
devue de l’inertie. Plus précisément, appelant processus de diffusion ceux dont la
probabilité de passage vérifie les conditions
classiques
de Feller, renforcées par des conditions de convergence bornée, nous avons supposé que, l’inertie étantune propriété locale de tout
déplacement
de matière, on pouvait associer à touttransfert aléatoire de masse des
champs
qui en expriment lespropriétés inertiques
moyennes.
Nous avons donc entrepris de déterminer, pour les processus de diffusion, des champs de vecteurs qui aient le sens de l’impulsion, du moment
cinétique
et deleurs dérivées par rapport au temps. Mais les trajectoires de ces processus n’ont pas de tangente, la notion de vitesse n’a pas de sens pour un mouvement indi- viduel. Nous avons alors pris pour principe de considérer
uniquement
desensembles de mouvements, définis de façon naturelle et suffisamment riches pour que les notions
classiques
de résultantecinétique,
de momentcinétique
résultantet de leurs dérivées, aient un sens
mathématique acceptable.
Comme ensemble de mouvements, nous avons choisi ceux qui passent, en un instant donné, dansune partie donnée de
l’espace.
Pour que notre idée initiale soit réalisée, il fallaitque la grandeur des valeurs mécaniques, ainsi attachées en un instant donné a
une partie
quelconque
de l’espace, nedépende
que de ce qui se passe dans unvoisinage arbitraire de celle-ci. C’est bien ce qui arrive dans les processus que
nous considérons, ce fait étant en relation avec la continuité des trajectoires.
Toute la cinétique dépend de la comparaison des positions du mobile en deux temps successifs, donc ici de la probabilité de passage
simple.
Il n’en estplus
demême pour la
dynamique,
et au point de vue de celle-ci, le cas markovien paraîtdonc bien particulier. Il le parait encore plus si l’on songe à l’énoncé même du
principe d’inertie. Nous montrons qu’il existe des processus de diffusion non mar-
ko viens, comme les processus marginaux de certains processus markoviens de diffusion. Nous n’excluons pas la possibilité de coefficients de diffusion identi-
48
quement nuls. Dans le cas non markovien, cela fournit une classe très vaste de
processus, dégénérés ou non.
Comme
application
du cas markovien, nous donnons la diffusion brownienne, en présence d’un champ de forces,lorsque
la viscosité équilibre ce dernier.Comme
application
du cas non markovien, nous donnonsl’équation
de Schro- dinger. En interprétant la phase de la fonction d’onde d’une certaine manière,nous obtenons, comme conséquence de nos résultats généraux, des indications
sur la structure de l’équation. La relation de Heisenberg entre le temps et l’énergie apparaît comme un cas particulier d’un phénomène qui a lieu dans des processus de diffusion très généraux. Dans notre introduction, nous discutons la
question
del’emploi
des fonctions aléatoires en physique quantique.INTRODUCTION.
t. Place de la Mécanique aléatoire dans l’ensemble de la Mécanique. - La
Dynamique
est l’étudethéorique
des effets d’inertie. Elle fut fondée par Galilée et Newton. Au début de cesiècle,
elle futprofondément modifiée, lorsque
les travaux de A. Einstein introduisirent l’idée que l’inertie était le propre, non seulement de la masse, mais del’énergie
en
général.
A. Einstein découvrit aussi que les effetsinertiques
durayonnement
lumineux étaient localisés et nonrépandus
avec lui. Larelativité
généralisée,
due encore à A.Einstein,
nousenseigna
ensuiteque, en
présence
de masse, oud’énergie,
la formulation duprincipe
deGalilée devait être
modifiée,
letransport parallèle
del’impulsion
nedépendant plus
alors d’une connexion euclidienne.Au nombre des
progrès
de laDynamique,
il fautcompter
aussil’appa-
rition de la
Mécanique quantique.
Celle-cis’occupe d’échanges d’impul-
sion d’une forme
nouvelle,
encore maldéfinie, qui
seproduisent
surdes parcours très
petits,
et dans des temps très courts. Cette nouvelledynamique prit,
sansqu’on
l’eutvoulu,
unaspect
essentiellement pro- babiliste. Néanmoins elle resta à l’écart de laMécanique aléatoire,
autre branche nouvelle de la
Dynamique qui, elle,
n’étudie pas une nou- velle forme de l’inertie maisl’inertie,
engénéral,
d’unpoint
de vuenouveau, celui des fonctions aléatoires.
Sont du domaine de la
Mécanique
aléatoire lessystèmes mécaniques
dont les
paramètres présentent
un caractère d’instabilité tel que la des-cription
déterministe de leur évolution manque designification
concrète.C’est le cas
lorsque
lesperturbations
accidentellesauxquelles
le sys-quement nuls. Dans le cas non markovien, cela fournit une classe très vaste de
processus, dégénérés ou non.
Comme
application
du cas markovien, nous donnons la diffusion brownienne, en présence d’un champ de forces,lorsque
la viscosité équilibre ce dernier.Comme
application
du cas non markovien, nous donnonsl’équation
de Schro- dinger. En interprétant la phase de la fonction d’onde d’une certaine manière,nous obtenons, comme conséquence de nos résultats généraux, des indications
sur la structure de l’équation. La relation de Heisenberg entre le temps et l’énergie apparaît comme un cas particulier d’un phénomène qui a lieu dans des processus de diffusion très généraux. Dans notre introduction, nous discutons la
question
del’emploi
des fonctions aléatoires en physique quantique.INTRODUCTION.
t. Place de la Mécanique aléatoire dans l’ensemble de la Mécanique. - La
Dynamique
est l’étudethéorique
des effets d’inertie. Elle fut fondée par Galilée et Newton. Au début de cesiècle,
elle futprofondément modifiée, lorsque
les travaux de A. Einstein introduisirent l’idée que l’inertie était le propre, non seulement de la masse, mais del’énergie
en
général.
A. Einstein découvrit aussi que les effetsinertiques
durayonnement
lumineux étaient localisés et nonrépandus
avec lui. Larelativité
généralisée,
due encore à A.Einstein,
nousenseigna
ensuiteque, en
présence
de masse, oud’énergie,
la formulation duprincipe
deGalilée devait être
modifiée,
letransport parallèle
del’impulsion
nedépendant plus
alors d’une connexion euclidienne.Au nombre des
progrès
de laDynamique,
il fautcompter
aussil’appa-
rition de la
Mécanique quantique.
Celle-cis’occupe d’échanges d’impul-
sion d’une forme
nouvelle,
encore maldéfinie, qui
seproduisent
surdes parcours très
petits,
et dans des temps très courts. Cette nouvelledynamique prit,
sansqu’on
l’eutvoulu,
unaspect
essentiellement pro- babiliste. Néanmoins elle resta à l’écart de laMécanique aléatoire,
autre branche nouvelle de la
Dynamique qui, elle,
n’étudie pas une nou- velle forme de l’inertie maisl’inertie,
engénéral,
d’unpoint
de vuenouveau, celui des fonctions aléatoires.
Sont du domaine de la
Mécanique
aléatoire lessystèmes mécaniques
dont les
paramètres présentent
un caractère d’instabilité tel que la des-cription
déterministe de leur évolution manque designification
concrète.C’est le cas
lorsque
lesperturbations
accidentellesauxquelles
le sys-49 tème est
soumis,
par variation tant de sa constitution propre que de soncontexte
physique,
ont un effet du même ordre degrandeur
que leschangements
du mêmesystème,
s’il était stable et isolé.C’est le cas
lorsque
lacomplication
dusystème
est telle que ceux deses
paramètres qui
sontsignificatifs
dupoint
de vue concret sont extré- mement fluctuants.C’est aussi le cas
lorsqu’une
ouplusieurs
desparties
dusystème,
ouencore le
système lui-même,
donnent aux actionsqui
leur sontappli-
quées
uneréponse
d’un ordre degrandeur
biensupérieur,
les notions différentielles de ladynamique
newtonienneperdant
ainsi leur sens.En
général,
c’est le caslorsque
cesse d’êtrenégligeable
cequi
devraitle rester pour que le déterminisme de la
Mécanique classique
ait unsens concret.
Alors,
laMécanique
aléatoire substitue à ce schéma déter- ministe le processusstochastique,
où le hasard intervient àchaque
ins-tant, rendant toute donnée actuelle ou
passée impuissante
à fixer l’avenirexactement.
2.
Mécanique
aléatoire et déterminisme. - En passant dupoint
devue de la
Mécanique classique
aupoint
de vue de laMécanique aléatoire,
on se
jette ainsi
d’un extrême dans l’autre. Ce n’est pas parcequ’on change
demétaphysique,
mais pour des raisons de nécessairesimplicité.
En
effet, soit,
parexemple,
unpoint
matériel M en interactionavec (n - I)
autrespoints.
Selon laMécanique classique,
il faut 6 nparamètres
pour fixer l’état dusystème
et latrajectoire
de M. Il fautdonc au moins les
positions
de 1~1 en 2 ntemps
successifs pour déter- miner son évolution ultérieure. Si n est trèsgrand,
sans que l’influence dechaque point
cesse d’êtreappréciable,
on aura tout intérêt àrepré-
senter l’évolution de M cornme une fonction aléatoire non
dégénérée,
au sens de M. Paul
Lévy [1 ~.
Defaçon analogue, Boussinesq
disait que si l’on a une courbe en dents descie,
il y a peu de chances de lacomprendre simplement
en lareprésentant
par une fonction à dérivée continue.Traiter l’évolution d’un
système
selon laMécanique
aléatoire ne sup- pose pasqu’on
renonce pourtoujours
à la traiter suivant un schémadéterministe ;
cela veut direqu’on préfère
à ce schéma une fonctionaléatoire non
dégénérée.
Cettepréférence correspond
à despropriétés
réelles du
système étudié, propriétés
que nous avonsindiquées plus
haut.tème est
soumis,
par variation tant de sa constitution propre que de soncontexte
physique,
ont un effet du même ordre degrandeur
que leschangements
du mêmesystème,
s’il était stable et isolé.C’est le cas
lorsque
lacomplication
dusystème
est telle que ceux deses
paramètres qui
sontsignificatifs
dupoint
de vue concret sont extré- mement fluctuants.C’est aussi le cas
lorsqu’une
ouplusieurs
desparties
dusystème,
ouencore le
système lui-même,
donnent aux actionsqui
leur sontappli-
quées
uneréponse
d’un ordre degrandeur
biensupérieur,
les notions différentielles de ladynamique
newtonienneperdant
ainsi leur sens.En
général,
c’est le caslorsque
cesse d’êtrenégligeable
cequi
devraitle rester pour que le déterminisme de la
Mécanique classique
ait unsens concret.
Alors,
laMécanique
aléatoire substitue à ce schéma déter- ministe le processusstochastique,
où le hasard intervient àchaque
ins-tant, rendant toute donnée actuelle ou
passée impuissante
à fixer l’avenirexactement.
2.
Mécanique
aléatoire et déterminisme. - En passant dupoint
devue de la
Mécanique classique
aupoint
de vue de laMécanique aléatoire,
on se
jette ainsi
d’un extrême dans l’autre. Ce n’est pas parcequ’on change
demétaphysique,
mais pour des raisons de nécessairesimplicité.
En
effet, soit,
parexemple,
unpoint
matériel M en interactionavec (n - I)
autrespoints.
Selon laMécanique classique,
il faut 6 nparamètres
pour fixer l’état dusystème
et latrajectoire
de M. Il fautdonc au moins les
positions
de 1~1 en 2 ntemps
successifs pour déter- miner son évolution ultérieure. Si n est trèsgrand,
sans que l’influence dechaque point
cesse d’êtreappréciable,
on aura tout intérêt àrepré-
senter l’évolution de M cornme une fonction aléatoire non
dégénérée,
au sens de M. Paul
Lévy [1 ~.
Defaçon analogue, Boussinesq
disait que si l’on a une courbe en dents descie,
il y a peu de chances de lacomprendre simplement
en lareprésentant
par une fonction à dérivée continue.Traiter l’évolution d’un
système
selon laMécanique
aléatoire ne sup- pose pasqu’on
renonce pourtoujours
à la traiter suivant un schémadéterministe ;
cela veut direqu’on préfère
à ce schéma une fonctionaléatoire non
dégénérée.
Cettepréférence correspond
à despropriétés
réelles du
système étudié, propriétés
que nous avonsindiquées plus
haut.Faire une théorie
déterministe,
dans le sens leplus large,
d’un sys-téme
physique,
revient àreprésenter
son évolution par une fonction aléatoiredégénérée.
Pour que ce soitpossible,
il est nécessaire que, parune sorte d’effacement d’un
grand
nombre de détails devant des traitsgénéraux,
la structureréelle, .a priori
infinimentcomplexe,
de ce sys- téme et de cequi l’entoure, apparaisse
sous forme de termessimples, impliqués
dans desrapports simples.
Sinon le hasard est l’idéesimplificatrice.
L’enchaînement réel des
phénomènes
secomporte
tantôt commedéterminisme,
tantôt comme hasard. Il n’estjamais
tout à faitl’un
nitout à fait
l’autre,
car la réalité n’estjamais identique
à une abstraction.Ces deux
aspects s’engendrent
d’ailleurs mutuellement : la loi desgrands
nombres crée des constantes et un déterminisme trop
aigu engendre
lehasard. Un déterminisme
apparaît lorsque l’inépuisable complexité
dela nature
s’organise
enaspects
décisifs et enaspects négligeables.
Lehasard
reparaît chaque
fois que dunégligeable
cesse del’être ;
les troisaspects
duhasard,
selon HenriPoincaré,
sontsignificatifs
à cetégard.
Aussi,
nul déterminisme n’estéternel,
car il n’est sipetite
forcequi
nepuisse
avoir degrands
effetslorsqu’elle
intervient dans des situationstendues,
dans deséquilibres
instables.Et,
selon nous, hasard et déter-minisme sont
présents
simultanément enchaque instant,
dans tous lesobjets
de la nature comme le sont laquantité
et laqualité.
Peut-êtremême,
comme cesdernières,
sesupposent-ils
l’un l’autre.Nous n’étudions
jamais qu’une partie
de l’univers et, si même nous considérions l’universentier,
nous ne le ferions que selon un schématrès
simplifié. Donc,
nous n’avonsjamais
à fairequ’à
des processusmarginaux
et tout le hasard que nous constatonspeut
êtrecompris,
comme
dans l’exemple ci-dessus,
dupoint
matériel en interaction avecun
grand
nombre d’autres. Iln’y
a pas contradiction entre cette notionet le
principe
de raison suffisante. Et enconsidérant,
dans leprésent travail,
laMécanique quantique
comme unemécanique
aléatoireparti-
culière,
nousn,’apportons
pas un argument à « l’indéterminisme ».3. Point de vue adopté dans le présent travail. - La
Mécanique statistique
suppose un schéma demécanique rationnelle,
sur lesconstantes
d’intégration duquel
elle distribue desprobabililtés.
La Méca-nique aléatoire,
aucontraire, applique
lesprincipes
de lamécanique
Faire une théorie
déterministe,
dans le sens leplus large,
d’un sys-téme
physique,
revient àreprésenter
son évolution par une fonction aléatoiredégénérée.
Pour que ce soitpossible,
il est nécessaire que, parune sorte d’effacement d’un
grand
nombre de détails devant des traitsgénéraux,
la structureréelle, .a priori
infinimentcomplexe,
de ce sys- téme et de cequi l’entoure, apparaisse
sous forme de termessimples, impliqués
dans desrapports simples.
Sinon le hasard est l’idéesimplificatrice.
L’enchaînement réel des
phénomènes
secomporte
tantôt commedéterminisme,
tantôt comme hasard. Il n’estjamais
tout à faitl’un
nitout à fait
l’autre,
car la réalité n’estjamais identique
à une abstraction.Ces deux
aspects s’engendrent
d’ailleurs mutuellement : la loi desgrands
nombres crée des constantes et un déterminisme trop
aigu engendre
lehasard. Un déterminisme
apparaît lorsque l’inépuisable complexité
dela nature
s’organise
enaspects
décisifs et enaspects négligeables.
Lehasard
reparaît chaque
fois que dunégligeable
cesse del’être ;
les troisaspects
duhasard,
selon HenriPoincaré,
sontsignificatifs
à cetégard.
Aussi,
nul déterminisme n’estéternel,
car il n’est sipetite
forcequi
nepuisse
avoir degrands
effetslorsqu’elle
intervient dans des situationstendues,
dans deséquilibres
instables.Et,
selon nous, hasard et déter-minisme sont
présents
simultanément enchaque instant,
dans tous lesobjets
de la nature comme le sont laquantité
et laqualité.
Peut-êtremême,
comme cesdernières,
sesupposent-ils
l’un l’autre.Nous n’étudions
jamais qu’une partie
de l’univers et, si même nous considérions l’universentier,
nous ne le ferions que selon un schématrès
simplifié. Donc,
nous n’avonsjamais
à fairequ’à
des processusmarginaux
et tout le hasard que nous constatonspeut
êtrecompris,
comme
dans l’exemple ci-dessus,
dupoint
matériel en interaction avecun
grand
nombre d’autres. Iln’y
a pas contradiction entre cette notionet le
principe
de raison suffisante. Et enconsidérant,
dans leprésent travail,
laMécanique quantique
comme unemécanique
aléatoireparti-
culière,
nousn,’apportons
pas un argument à « l’indéterminisme ».3. Point de vue adopté dans le présent travail. - La
Mécanique statistique
suppose un schéma demécanique rationnelle,
sur lesconstantes
d’intégration duquel
elle distribue desprobabililtés.
La Méca-nique aléatoire,
aucontraire, applique
lesprincipes
de lamécanique
rationnelle à des
grandeurs aléatoires, spécialement
à des moyennes conditionnelles. Leprésent
travail est destiné àpréparer
F extension decette méthode aux processus de diffusion dans
l’espace
deconfiguration.
Nous ne traitons que la
question
de la définition desgrandeurs dyna- miques,
et dans le seul cas dupoint
matériel.A
priori,
l’énoncé duprincipe
d’inertie rend difficile à concevoirune
mécanique
aléatoire markovienne enconfiguration.
Avec la défini- tion que nous prenons des processus dediffusion,
il en existe de nonmarkoviens. Par
ailleurs,
le cas que nousappelons dégénéré,
où lescoefficients de diffusion sont
identiquement
nuls ne comporte, dans le cadre des processus deMarkov,
que des fonctionsaléatoires dégénérées
au.sens de M. Paul
Lévy.
Par contre, dans le cas nonmarkovien,
cen’est
plus
vrai : il suffit de considérer laposition
d’un électron en inter- action avec unchamp électromagnétique,
dupoint
de vue de l’électro-dynamisme classique,
et deprendre
des données initiales aléatoires.Nous
considérons, malgré l’objection
deprincipe
mentionnéeplus
hautdes processus de
Markov,
dans un cas que nousappelons dynamique-
ment
stationnaire,
où leséchanges d’impulsion
sont nuls en moyenne.4. Mécanique aléatoire et Mécanique quantique. - NI.
Fenyes [2]
aémis
l’hypothèse
d’un processus de diffusionsous-jacent
àl’équation
de
Schrôdinger. Ici,
nous reprenons cettehypothèse
en lagénérali-
sant et nous montrons que la constante de diffusion
peut prendre n’importe quelle
valeurpositive
ou nulle.Nous montrons
également
quel’équation
deSchrôdinger,
ainsicomprise, exprime
des relationsdynamiques compréhensibles.
En par-ticulier,
nous sommes en mesure dejustifier
dans le terrne dit «poten-
tielquantique )),
sonexistence,
sadépendance
àl’égard
de laprobabilité
de
présence
et deux de sespropriétés :
la forcequ’il
donne est demoyenne
nulle,
leproduit
dechaque composante
de cette force par la densité deprobabilité
deprésence
est unedivergence.
Ceci est obtenu sans autre
hypothèse
que celle de ladiffusion, qui
revient à
interpréter
d’une certainefaçon
laphase
de la fonction d’onde.Nous n’abordons ici aucune des
questions
relatives auxopérateurs d’impulsion,
de momentcinétique, d’énergie,
nonplus
que la ques- tion de lasignification
des états stationnaires on de l’uniformité de la fonction d’onde. Eneffet,
cesquestions changent beaucoup d’aspect,
rationnelle à des
grandeurs aléatoires, spécialement
à des moyennes conditionnelles. Leprésent
travail est destiné àpréparer
F extension decette méthode aux processus de diffusion dans
l’espace
deconfiguration.
Nous ne traitons que la
question
de la définition desgrandeurs dyna- miques,
et dans le seul cas dupoint
matériel.A
priori,
l’énoncé duprincipe
d’inertie rend difficile à concevoirune
mécanique
aléatoire markovienne enconfiguration.
Avec la défini- tion que nous prenons des processus dediffusion,
il en existe de nonmarkoviens. Par
ailleurs,
le cas que nousappelons dégénéré,
où lescoefficients de diffusion sont
identiquement
nuls ne comporte, dans le cadre des processus deMarkov,
que des fonctionsaléatoires dégénérées
au.sens de M. Paul
Lévy.
Par contre, dans le cas nonmarkovien,
cen’est
plus
vrai : il suffit de considérer laposition
d’un électron en inter- action avec unchamp électromagnétique,
dupoint
de vue de l’électro-dynamisme classique,
et deprendre
des données initiales aléatoires.Nous
considérons, malgré l’objection
deprincipe
mentionnéeplus
hautdes processus de
Markov,
dans un cas que nousappelons dynamique-
ment
stationnaire,
où leséchanges d’impulsion
sont nuls en moyenne.4. Mécanique aléatoire et Mécanique quantique. - NI.
Fenyes [2]
aémis
l’hypothèse
d’un processus de diffusionsous-jacent
àl’équation
de
Schrôdinger. Ici,
nous reprenons cettehypothèse
en lagénérali-
sant et nous montrons que la constante de diffusion
peut prendre n’importe quelle
valeurpositive
ou nulle.Nous montrons
également
quel’équation
deSchrôdinger,
ainsicomprise, exprime
des relationsdynamiques compréhensibles.
En par-ticulier,
nous sommes en mesure dejustifier
dans le terrne dit «poten-
tielquantique )),
sonexistence,
sadépendance
àl’égard
de laprobabilité
de
présence
et deux de sespropriétés :
la forcequ’il
donne est demoyenne
nulle,
leproduit
dechaque composante
de cette force par la densité deprobabilité
deprésence
est unedivergence.
Ceci est obtenu sans autre
hypothèse
que celle de ladiffusion, qui
revient à
interpréter
d’une certainefaçon
laphase
de la fonction d’onde.Nous n’abordons ici aucune des
questions
relatives auxopérateurs
d’impulsion,
de momentcinétique, d’énergie,
nonplus
que la ques- tion de lasignification
des états stationnaires on de l’uniformité de la fonction d’onde. Eneffet,
cesquestions changent beaucoup d’aspect,
suivant que la constante de diffusion est nulle ou non.
Or,
lepoint
devue de la diffusion conduit à fixer de
façon
assezprécise
les conditionsaux limites à
imposer
à la fonctiond’onde,
et dans cette fixation lavaleur
assignée
à la constante de diffusionjoue
un rôle depremier plan.
La valeur de la constante doit donc
pouvoir
être tranchée parl’expé-
rience et ce résultat devrait être connu avant
qu’on
aborde les pro- blèmes ci-dessus.5. L’argument contre
l’emploi
des fonctions aléatoires en Mécanique quantique.[3].
- Lapossibilité
depréciser
les conditions aux limitessur la fonction
d’onde,
conditions connues très vaguementaujourd’hui,
crée une situation curieuse relativement aux
idées, généralement adop-
tées, de MM.
Bohr,
Pauli etHeisenberg.
L’interprétation
que ceux-ci ont donnée del’équation
deShrôdinger
attribue un rôle fondamental au fait que toute observation
perturbe
lesystème
observé. De cefait,
il résulte que, si uneprobabilité a priori, prévue
par lathéorie, peut
être confrontée directement avecl’expérience,
il n’en est
plus
de même pour uneprobabilité
de passage : lepremier pointage perturbe
lesystème
et le second se trouve ainsi être relatif àune autre
statistique
que lepremier.
Enconséquence,
la loitemporelle
est
inatteignable
parl’expérience,
et certains en ont conclu quel’emploi
des fonctions aléatoires doit être radicalement exclu de la
Mécanique quantique.
Ainsi
donc,
si l’onadopte
cepoint
de vue,l’équation
deSchrôdinger
ne
pouvant
être alors considérée comme relative à une fonctionaléatoire,
la
possibilité
depréciser
les conditions aux limites sur la fonction d’ondé àpartir
des idées de la diffusion doit être apriori
tenue pour un leurre.Il nous faut donc discuter ce
point
de vue. Ilcomporte
deux thèses deportée
très différente. Lapremière
est que toute observationperturbe
le
système
observé. Elle énonce un fait concret que personne ne conteste.La seconde est
qu’il
ne faut pas fairefigurer
dans les théories cequi
n’est pas directement accessible à
l’expérience.
Ils’agit
là d’uneposition philosophique.
Examinons ces deux thèses tour à tour.6. Question des observations qui
perturbent
le système observé. - Onpeut postuler,
pour des raisonsphilosophiques,
que demain on suivant que la constante de diffusion est nulle ou non.Or,
lepoint
devue de la diffusion conduit à fixer de
façon
assezprécise
les conditionsaux limites à
imposer
à la fonctiond’onde,
et dans cette fixation lavaleur
assignée
à la constante de diffusionjoue
un rôle depremier plan.
La valeur de la constante doit donc
pouvoir
être tranchée parl’expé-
rience et ce résultat devrait être connu avant
qu’on
aborde les pro- blèmes ci-dessus.5. L’argument contre
l’emploi
des fonctions aléatoires en Mécanique quantique.[3].
- Lapossibilité
depréciser
les conditions aux limitessur la fonction
d’onde,
conditions connues très vaguementaujourd’hui,
crée une situation curieuse relativement aux
idées, généralement adop-
tées, de MM.
Bohr,
Pauli etHeisenberg.
L’interprétation
que ceux-ci ont donnée del’équation
deShrôdinger
attribue un rôle fondamental au fait que toute observation
perturbe
lesystème
observé. De cefait,
il résulte que, si uneprobabilité a priori, prévue
par lathéorie, peut
être confrontée directement avecl’expérience,
il n’en est
plus
de même pour uneprobabilité
de passage : lepremier pointage perturbe
lesystème
et le second se trouve ainsi être relatif àune autre
statistique
que lepremier.
Enconséquence,
la loitemporelle
est
inatteignable
parl’expérience,
et certains en ont conclu quel’emploi
des fonctions aléatoires doit être radicalement exclu de la
Mécanique quantique.
Ainsi
donc,
si l’onadopte
cepoint
de vue,l’équation
deSchrôdinger
ne
pouvant
être alors considérée comme relative à une fonctionaléatoire,
la
possibilité
depréciser
les conditions aux limites sur la fonction d’ondé àpartir
des idées de la diffusion doit être apriori
tenue pour un leurre.Il nous faut donc discuter ce
point
de vue. Ilcomporte
deux thèses deportée
très différente. Lapremière
est que toute observationperturbe
le
système
observé. Elle énonce un fait concret que personne ne conteste.La seconde est
qu’il
ne faut pas fairefigurer
dans les théories cequi
n’est pas directement accessible à
l’expérience.
Ils’agit
là d’uneposition philosophique.
Examinons ces deux thèses tour à tour.6. Question des observations qui