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Les Mutuelles d assurances à la conquête du marché

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Texte intégral

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N°5 / de Janvier à Avril 2014 - Revue éditée par le Conseil National des Assurances

L A SSURANCE

Les

Mutuelles d’assurances à la conquête

du marché

Focus sur les métiers d’Agents généraux

et de Courtiers

d’assurances 13 compagnies signent l’acte de constitution

Naissance de la SPA Bureau

Unifié Automobile Algérien La microassurance dans le monde

Percée remarquable malgré les défis

Automobile

Risques industriels Assurances

agricoles

Prévoyance collective

Complémentaire

santé MRH

Responsabilité

civile

La Finance Islamique et les perspectives de son développement en Algérie

(2)

2 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

(3)

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 3

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

Secrétariat Permanent CNA : 01, Rue Aïssa Azzi Dély-Ibrahim, 16302 Alger, Algérie.

Tél: (213) 21 91 90 30 / Fax: (213) 21 91 91 51 E-mail: contact@cna.dz / Site Web: www.cna.dz

Directeur de la Publication Abdelhakim Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de

la Rédaction Mohand Redaoui Directrice Marketing Djazira Sadi Ahmed

Infographie Zakaria Rekab Rédaction, Conception, Impression et Diffusion

APEC communication Cité des Annassers II, Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger.

Téléfax: (213) 21 29 39 20 E-mail : info@apec-dz.com Ont collaboré à ce numéro

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Tel.: 213 (0)21 23 64 89 / (0)21 23 83 24 Fax : (0)21 23 64 90

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et ne peuvent faire l’objet de réclamation.

Dépôt légal : Avril 2014 - ISSN : 2253-0096

L’assurance pour tous

Par Abdelhakim Benbouabdellah *

L

a « Touiza », bien de chez-nous - autre- ment, et ailleurs, la solidarité, quel que soit le rang social-, l’entraide, la mutualité, le mutualisme, la microassurance, l’assu- rance classique… sont autant de concepts qui ont un dénominateur commun : toutes et tous se dressent contre les risques et les aléas. Les be- soins sont donc réels et énormes, et il y a lieu de toujours diversifier les offres et les améliorer en restant à cheval sur la nécessaire innovation dans tous ces domaines susmentionnés.

Les pouvoirs publics, conscients de toute l’impor- tance que revêt le développement de l’assurance - et, donc, plus globalement de la croissance éco- nomique fiable -, ont procédé à une série de réformes tout au long des dernières années. C’est le cas de la filialisation qui permettra, sans l’ombre d’un doute, de booster, crescendo, les « assurances de personnes » (AP) et permettront une meil- leure ventilation et qualité de service et de prestation des « assurances de dom- mages » (AD). Les mutuelles ne sont pas en reste puisqu’elles sont trois à activer sur le marché national, deux dans les AD et une autre dans les AP.

L’assurance ne doit laisser personne en rade ou en marge de la société et de l’éco- nomie sociale. Protection est ainsi offerte via la microassurance aux populations à faibles revenus face à certains risques. En Algérie, la société mutuelle chargée de l’assurance du secteur agricole depuis des dizaines d’années n’a pas omis par exemple les petits agriculteurs et éleveurs. De la sorte, le secteur agricole artisanal se trouve lui aussi protégé contre la multitude d’aléas qui guettent surtout les plus pauvres et les plus vulnérables parmi les agriculteurs.

Plus largement, le microcrédit représente une opportunité pour le développement de la microassurance dans notre pays, comme cela est le cas dans d’autres ré- gions du Globe. Car, en définitive, il n’y a pas que les produits santé et de la pré- voyance qui constituent cette niche favorable à l’assurance destinée aux plus vul- nérables parmi les couches sociales. Du couple hybride traditions et modernismes, l’innovation aura à s’adosser, comme c’est le cas dans plusieurs pays - y compris ceux pauvres des continents africain et asiatique notamment-, sur des outils de plus en plus à la portée de tous comme c’est le cas de la téléphonie mobile et de ce qu’elle véhicule comme technologies à même de permettre une faisabilité in- soupçonnée aujourd’hui mais qui s’avèrera, au fil du temps, n’être que de simples gadgets à la portée du plus grand nombre d’Etres humains. En somme, de l’assu- rance pour tous.

* Secrétaire du CNA

Editorial

A.Hadj Mahammed Ali Mebarki Ayoub Bouaraba Med El Amine Barkat Hamida Benmoumene

Sarah Boughazi

Nadia Ait Larbi Malik Moudir Kahina Hiba Messaadi

Mohand Redaoui Zakia Aïnouche

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4 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

SOMMAIRE

L’Évènement Publi-reportage

Focus : Les Intermédiaires d’assurances

Débat

Conjoncture

- Les Mutuelles d’assurances à la conquête du marché...6

- La différence entre les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales...8

- Les chiffres des mutuelles d’assurances dans le monde...9

- La MAATEC compte revenir sur le devant de la scène………...……...………10

- Entretien avec M. Mohamed Yahiaoui, DG de la MAATEC...12

- L’agriculteur est impliqué dans la gestion de la CNMA...15

- Entretien avec M. Chérif Benhabiles, DG de la CNMA ...16

- Le Mutualiste étoffe son réseau…...….18

- Entretien avec M. Mohamed Rafik Benelmouffok, DG du Mutualiste...20

- Entretien avec M. Ahmed Halfaoui, Consultant au CENEAP...22

- Le Mutualiste innove et propose aux travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire un nouveau produit d’assurance Prévoyance collective et complémentaire santé ...24

- Le Système « CagexRating » est né : Un outil d’aide à la décision conforme aux normes et standards internationaux………...…...…………25

- Colloque international sur la Finance islamique à l’université de Sétif...26

- CASH Assurances organise un séminaire de formation aux assurances au profit des PME-PMI....28

- 13 compagnies d’assurances créent la SPA Bureau Unifié Automobile Algérien (BUA)...30

- Entretien avec M. Abdelhakim Lazhari, président du Conseil d’administration de la SPA BUA ...32

- Journée d’études du CNA dédiée à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences...34

- Les Agents généraux d’assurances décidés à «se battre» dans un cadre légal...38

- Entretien avec M. Belkadi Mahmoud, président de l’ANAGA...40

- Le Courtier d’assurance, un métier méconnu !...42

- Entretien avec M. Boudraâ Abdelaziz, président de l’Association Nationale des Courtiers d’Assurances ...44

- Présentation du rapport annuel 2013 de l’OIT sur la Microassurance...46

- Entretien avec M. Mahrez Ait Belkacem, consultant...48

- Sinistralité des sociétés d’assurance de dommages...50

- Répartition régionale de la production du secteur des assurances...51

- Le marché des assurances de personnes...53

- CNA - Note de conjoncture : Près de 114 milliards de DA de chiffre d’affaires en 2013...56

- La Finance Islamique et les perspectives de son développement en Algérie...59

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

International : La Microassurance Analyse

Débat

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 5

(6)

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

6 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

B

ien qu’elles soient de petite taille, les trois mutuelles d’assurance actives sur le marché national ont un énorme potentiel pour devenir grandes. Elles comptent bien ex- ploiter toutes les opportunités pour propo- ser à leurs sociétaires des couvertures qui protègent leurs personnes, leurs familles et leurs biens.

En effet, les mutuelles d’assu- rance, au nombre de trois, ne génèrent qu’un chiffre d’affaires modeste en comparaison avec les autres sociétés publiques et privées mais, leurs sociétaires potentiels peuvent se compter en millions, que ce soit dans les secteurs de l’agriculture ou de l’éducation et de la culture.

C’est le cas pour la Mutuelle algérienne des travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC), de la Caisse natio- nale de mutualité agricole (CNMA) qui proposent les as-

surances dommages. Quant au volet assu- rances des personnes, on y trouve Le Mutualiste, filiale de la CNMA.

Autre particularité, ces mutuelles ne cherchent pas le gain financier, elles sont à but non lucratif. Elles redistribuent même des ristournes à leurs sociétaires, en fin

d’exercice.

Ces (spécificités) avantages font que les mutuelles sont prêtes à lancer des offen- sives pour proposer des couvertures assu- rantielles diverses afin de mieux protéger les biens des sociétaires, ainsi que leurs personnes et leurs familles. Aussi, elles comptent bien revenir sur le devant de la

scène pour conquérir de nouveaux socié- taires.

Pour le cas de la MAATEC, des milliers de travailleurs dans le secteur de l’éducation -et de la culture- peuvent solliciter des cou- vertures sans compter les millions d’élèves pouvant être couverts.

Dans le secteur de l’agriculture, le besoin d’assurance contre les divers risques concerne aussi bien les agriculteurs et les éleveurs, que les récoltes, le bétail, les biens immobiliers et les équipements. Les mutuelles sont très proches de leurs socié- taires et connaissent bien leurs besoins.

Ce sont elles qui sont susceptibles d’étu- dier le type de contrat et le tarif qui va avec.

D’ailleurs, ce dernier est souvent le plus bas du marché ce qui n’enlève rien à la qualité de l’accompagnement proposé.

Malgré ces avantages, les mutuelles d’as- surance restent toutefois handicapées, en matière de distribution, par la législation qui ne leur permet pas de bénéficier de toutes les possibilités d’intermédiation offertes par le marché, comme le recours aux services des agents généraux, des courtiers et de signer des conventions de bancassurance avec les banques.

Les mutuelles doivent aussi patienter avant d’obtenir des visas pour lancer leurs nou- veaux produits. Mais, pour les couvertures existantes, les mutuelles rivalisent d’ingé- niosité pour expliquer aux sociétaires l’inté- rêt d’y souscrire. Des campagnes d’expli- cation et des regroupements sont souvent menés à travers de nombreuses wilayas du pays. Et les responsables sont toujours à l’écoute des sociétaires.

Elles ont des atouts considérables

Les Mutuelles d’assurances à la conquête du marché

Le contexte dans lequel activent les mutuelles d’assurances est favorable à leur redéploiement. Si le marché des assurances est constitué de sociétés étatiques à but lucratif et de compagnies privées, les mutuelles, elles, font l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif.

Par Ali Mebarki

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 7

L’autre atout des sociétés à caractère mutuel est leur réseau étendu dans les localités les plus reculées et qui ne cesse d’être étoffé afin d’atteindre les agriculteurs et les travailleurs de l’édu- cation à travers tout le territoire national.

Si l’on se réfère à certains secteurs dans lesquels opèrent les mutuelles, on constate qu’ils ont réalisé de bons résul- tats en 2013, augurant d’un bon avenir.

Ainsi, la branche Risques agricoles a réalisé une hausse de 24% grâce, no- tamment, à la performance de l’assu- rance animale et végétale avec +28%

ainsi que de l’assurance des engins et matériel agricoles (+28%), selon une récente note de conjoncture établie par le Conseil national des assurances (CNA).

Pour les véhicules et en dépit de la baisse des importations en 2013 (-3,5%

en valeur et -8,4% en nombre), la branche assurance automobile a pro- gressé de 16,6% par rapport à 2012.

Cette branche représente 58% des as- surances dommages avec une produc- tion de 61,3 milliards DA, selon le CNA.

Les mutuelles ont bien contribué à l’évolution du chiffre d’affaires de ces secteurs.

Le chiffre d’affaires réalisé par les socié- tés d’assurance de personnes (AP) au 31 décembre 2013 est, quant à lui, esti- mé à 8 milliards DA contre 6,5 milliards DA en 2012, soit une hausse de 22%, indique le CNA. Du côté des AP, les mutuelles sont représentées, présente- ment, uniquement par Le Mutualiste.

Dans un marché constitué de sociétés étatiques à but lucratif et de compa- gnies privées, les mutuelles peuvent très bien faire l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif et elles sont prêtes pour relever le défi au vu des plans de modernisations qui sont lan- cés y compris dans le domaine de la communication.

A.M.

Les sociétés mutuelles algériennes en quelques chiffres

Part des sociétés mutuelles

par rapport au chiffre d’affaires du marché (2012/2013)

Part des sociétés mutuelles

dans le réseau de distribution (2012)

Part

CNMA 339 15%

MAATEC 30 1%

LE MUTUALISTE commercialise ses produits via le réseau de la société mère (CNMA) Total réseau

(2012) 2 281

Part de la ressource humaine (2012)

Effectif

2012 Part dans l’effectif total des compagnies

CNMA

2 291 16,5%

MAATEC

164 1,2%

LE MUTUALISTE

12 0,1%

TOTAL 13 870

CNMA MAATEC LE MUTUALISTE

2012 8% 0,20% 0,60%

2013 8,70% 0,30% 0,50%

(8)

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

8 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M

ême si elles partagent des va- leurs communes, il y a entre les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales des diffé- rences de taille.

Les mutuelles d’assurances sont des entre- prises à but non lucratif, régies par le Code des assurances. Il y a deux types de mu- tuelles d’assurances : les mutuelles d’assu- rance dommages et les mutuelles d’assu- rance de personnes. Les premières assurent les biens mobiliers et immobiliers (machines, voiture, maison, etc.). Les secondes pro- tègent les personnes contre les aléas de la vie (santé, retraite complémentaire, assu- rance voyage, etc.).

Le marché national des assurances compte trois mutuelles (la CNMA, le MUTUALISTE et la MAATEC) sur un total de 23 sociétés d’assurance et de réassurance agréées.

L’agrément des mutuelles d’assurances re- lève du ministère des Finances, sur avis du Conseil national des assurances (CNA). Et pour qu’une mutuelle d’assurance soit agréée, elle doit réunir un minimum de 5000 sociétaires-assurés et disposer d’un Fonds d’établissement minimum de 600 millions de dinars pour une mutuelle d’assurance de dommages et de 300 millions de dinars pour une mutuelle d’assurance de personnes.

Quant aux mutuelles sociales, elles sont un complément à la sécurité sociale. Elles prennent notamment en charge la partie du prix du médicament non remboursable (20%) par la sécurité sociale. Seuls les travailleurs salariés et affiliés à la sécurité sociale peuvent adhérer aux mutuelles sociales.

Les mutuelles sociales offrent, également, à leurs adhérents et à leurs ayants droit une ou plusieurs prestations individuelles et/ou col- lectives à caractère social (des prestations en nature et des indemnités journalières de l’assurance maladie, des majorations de rentes d’accidents de travail ou de maladie professionnelle, des prestations sous forme d’aides, de secours ou de prêts, etc.).

Les mutuelles sociales peuvent également proposer à leurs adhérents des prestations à caractère facultatif (des aides en cas de ma- ladie, accident de travail ou décès, ainsi que des aides au tourisme, au logement, aux re- traités, etc.), en contrepartie de cotisations spécifiques.

Les mutuelles sociales sont des associations mutuelles à but non lucratif, régies par les lois relatives aux associations et aux mu- tuelles sociales. Elles sont au nombre de 30, mais seulement 28 d’entre-elles sont réelle- ment actives sur le terrain, selon des chiffres officiels fournis en janvier 2013 par le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, M. Mo- hamed Benmeradi.

Pour être reconnue, une mutuelle sociale doit réunir un minimum de 3000 adhérents.

L’agrément est délivré par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales.

Les ressources de la mutuelle sociale sont constituées des cotisations de ses membres, des dons et legs, des produits provenant des prestations et des produits des fonds placés ou investis.

Entre autres mutuelles sociales actives, on peut citer la Mutuelle nationale des travail- leurs de l’éducation et de la culture (MUNA- TEC), la Mutuelle générale de l’industrie du pétrole (MGIP), la Mutuelle générale des postes et télécommunications (MGPTT) et la Mutuelle générale des communaux (MGC).

Considéré comme un 2ème pilier du sys- tème public de sécurité sociale, les mutuelles sociales assurent la couverture sociale com- plémentaire à un peu plus d’un million d’ad- hérents, soit 10% de la population active glo- bale. Un bilan considéré très insuffisant.

Z.A.

Mutuelles d’assurances et Mutuelles sociales

Valeurs communes et différences de taille

En Algérie, les mutuelles se déclinent sous deux formes statutaires : les mutuelles d’assurances et les mutuelles sociales. Les premières sont des sociétés, les secondes des associations. Mais les deux sont issues du même mouvement historique (le mouvement mutualiste) et partagent les mêmes principes fondateurs de non-lucrativité, de solidarité et d’égalité. Des principes qui sont, au demeurant, des valeurs très ancrées dans notre société. En témoigne la pratique de la Touiza, une tradition ancestrale des Algériens et des Maghrébins en général.

Par Zakia Ainouche

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 9

L

e rapport de l’International Coope- rative and Mutual Insurance Fede- ration (ICMIF), qui se base sur l’analyse de données recueillies dans 70 pays, dont tous les pays euro- péens, soit 99,2 % du marché mondial des assurances, et des informations trans- mises par près de 2 750 assureurs mutua- listes et coopératifs, soit 99,5 % de l’en- semble du secteur mutualiste à travers le monde, nous apprend que ce type d’entre- prises à but non lucratif représente 24% de part du marché mondial de l’assurance, 21,9% de part de marché en assurance vie, 26,9 % de part de marché en assu- rance non vie et 1 002 milliards de dollars de primes totales, en augmentation de 3,3

% par rapport à 2007.

En Europe, premier marché de l’assurance au monde Avec 33 % des cotisations de- vant l’Amérique du Nord (30 %) et l’Asie (29 %), selon un rapport du Parlement eu- ropéen sur la valeur ajoutée du statut de mutuelle européenne, sorti en janvier 2013, les mutuelles occupe 25 % du marché et 70 % du nombre total de compagnies d’as- surances. Le même rapport révèle que les mutuelles fournissent des services sani- taires et sociaux à 230 millions de citoyens européens et représentent quelque 180 milliards d’euros en primes d’assurance et emploient 350 000 personnes.

Le vieux continent est tellement convaincu de la valeur ajouté sociale et économique des mutuelles, qu’il a décidé de les doter

d’un statut juridique à l’échelle européenne, pour leur permettre d’évoluer et de croitre au-delà des marchés nationaux.

Les mutuelles, dans le monde, n’ont pas un seul et même statut. En Europe, 40 types de mutuelles sont recensées, mais 95% d’entre-elles partagent les mêmes principes fondateurs et communs à toutes les mutuelles dans le monde : elles sont des organismes privés, regroupent des personnes physiques ou morales, leur gouvernance est démocratique (une per- sonne, une voix), toutes partagent un prin- cipe de solidarité et leurs excédents sont utilisés au bénéfice des membres, qui sont assurés et sociétaires à la fois.

Doter, donc, les mutuelles en Europe d’un statut unique et commun européen, un pro- jet qui date de 20 ans, servira à éliminer les disparités statutaires et permettrait, ainsi, de créer « des conditions égales de concurrence pour les mutuelles qui leur of- friraient dans une même mesure la possibi- lité d’ajouter une dimension européenne à leur organisation et à leurs activités ». Le statut européen fournirait, également, à ces mutuelles « les instruments juridiques appropriés pour faciliter leurs activités transfrontalières et transnationales ainsi qu’un moyen de se regrouper et de déve- lopper leur organisation et leurs activités au sein du marché intérieur », est-il écrit dans le rapport du Parlement européen sur la valeur ajoutée du statut de mutuelle euro- péenne.

Appréhendé à l’échelle pays, le poids des mutuelles/coopératives d’assurance repré- sente 30 % du marché des assurances aux Etats-Unis, premier marché au monde avec 29 % des primes d’assurance mon- diales.

Dans les autres marchés nationaux ma- jeurs du marché mondial de l’assurance, que sont le Japon (2e), la France (4e), l’Al- lemagne (5e) et les Pays-Bas (8e), la part des mutuelles et des coopératives d’assu- rance dépasse la barre des 30 %.

Sur les autres marchés d’Amérique latine et d’Afrique, les mutuelles et les coopéra- tives d’assurances, sont en plein essor.

Les crises économiques et les menaces qui pèsent sur l’environnement ont fait naître chez les populations un fort besoin d’avoir des opérateurs économiques socia- lement responsables. Les mutuelles d’as- surances, de par leur organisation et leur fonctionnement et les buts qu’elles pour- suivent répondent parfaitement à ce senti- ment, que les institutions politiques déci- sionnaires ne peuvent ignorer.

M.R.

Les Mutuelles d’assurances dans le monde

Elles représentent près d’1/4 du marché mondial de l’assurance

Les mutuelles d’assurance sont d’un poids considérable dans le monde.

Elles représentent, selon le rapport 2008 de la Fédération internationale des coopératives et des mutuelles d’assurance, près d’un quart (1/4) du marché mondial de l’assurance.

Par Mohand Redaoui

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

10 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

P

our ce faire, la MAATEC est en train de se moderniser à travers plusieurs actions dont la mise en place de nouvelles procédures de gestion technique et financière « pour une meilleure gestion et une meilleure gouvernance » d’entreprise, ce à quoi s’ajoute l’impératif de clarté, met en avant son Directeur général, M. Yahiaoui Moha- med, qui rappelle, aussi, le contexte dans lequel activent les mutuelles d’assu- rances. Selon lui, le marché des assu- rances est constitué de compagnies étatiques à but lucratif et de compagnies privées, alors que les mutuelles font l’équilibre à travers leur statut à but non lucratif. Il précise que c’est, là, le prin- cipe d’assurance lui-même, car il s’agit de la mutualité entre les assurés à tra- vers les tarifs réduits. Cette approche orientée vers le sociétaire est le fruit d’une longue histoire puisque la MAA-

TEC est l’émanation de MAIF Assurance.

Ensuite, la MAATEC a été nationalisée en 1964 pour devenir MAATEC Assurance et s’implanter sur le marché depuis cinquante ans.

Cette société a déjà à son actif un réseau d’environ 70 agences à travers territoire national, contre une quinzaine seulement en 2001.

Elle compte revenir sur le devant de la scène

La MAATEC a un

énorme potentiel de croissance à

développer

MAATEC

La Mutuelle d’assurance algérienne des travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC) compte bien revenir sur le devant de la scène pour conquérir de nouveaux sociétaires mais, aussi, proposer des assurances couvrant des millions d’élèves grâce à la « RC élève ».

Il s’agit, là, d’un des objectifs que se fixe son Directeur général, M. Yahiaoui Mohamed.

Par Ali Mebarki

10 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 11

En ce qui concerne le personnel, il s’éta- blissait à une vingtaine d’employés en 2001. Il atteint le chiffre de 200 personnes actuellement dont 95% sont des universi- taires et ingénieurs ou ayant obtenu un master en sciences financières. Pour mieux servir ses sociétaires et opérer une présence sur le marché, la compagnie « a pris conscience qu’il faut un personnel qualifié et de formation universitaire pour moderniser l’activité d’assurance », ajoute le Directeur général.

Il affirme que la MAATEC a lancé une for- mation de grande envergure. Il s’agit d’une formation en force de vente pour 70 direc- teurs d’agence avec l’Institut algérien des hautes études financières (IAHEF).

« Pour avoir un réseau professionnel, il faut aller vers la formation d’une force de vente dont une partie a déjà franchi cette étape », relève M. Yahiaoui.

Une deuxième formation est lancée en mars 2014 et touche plus de 200 per- sonnes qui vont bénéficier d’une formation purement pratique en assurances multi- risques habitation, Cat-Nat et en assu- rance automobile, ainsi qu’en assurance Responsabilité civile (RC) professionnelle, et autres…

Ce programme de formation fixé par la compagnie et l’IAHEF, pour une formation à la carte, prévoit, aussi, dans son troi- sième volet, la formation des cadres de la MAATEC en Master Assurance. Elle for- mera, aussi, quatre cadres en Master As- surance et un en Master Finance et Comp- tabilité, ainsi que deux autres en Master Audit et Contrôle de Gestion.

La formation des cadres est faite pour suivre la MAATEC dans son changement radical du point de vue du réseau et du per- sonnel, précise ce responsable. La compa- gnie opte aussi pour la formation des for- mateurs qui vont se charger de transmettre leur savoir au personnel qui va être recruté, tout en réalisant l’objectif d’arriver à une formation pratique sur les nouveautés du marché assurantiel et à la mise à niveau des techniques d’assurance les plus ré- centes.

A cette quête de formation, s’ajoute le volet de la mise en place d’un système d’infor- mation interne gérant l’activité technique.

Le système est installé au niveau des agences locales et des quatre Directions régionales (Centre, Centre-Est, Ouest et Est ) avec un objectif de créer des direc- tions régionales au centre-ouest et au Sud.

Toute cette stratégie est complétée par la prévision d’arriver à 120 agences « dans l’avenir proche à raison d’une vingtaine d’agences par Direction Régionale », conclut M. Yahiaoui, pour qui l’extension du réseau est une tâche mesurée et que les agences qui seront ouvertes le seront après des études pour répondre à la de- mande et saisir les opportunités pour une meilleure attractivité.

A.M.

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 11

«Toute cette stratégie est complétée par la prévision d’arriver à 120 agences dans l’avenir proche à raison d’une vingtaine d’agence

par Direction Régionale », conclut le DG de la MAATEC, M. Yahiaoui

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

12 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Yahiaoui Mohamed, DG de la Mutuelle d’assurance algérienne des travailleurs de l’éducation et de la culture (MAATEC)

« Notre potentiel

est de 13 millions

de sociétaires»

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Le Directeur général de la MAATEC, M. Yahiaoui Mohamed explique, dans cet entretien, que la société qu’il dirige peut très bien se situer en bonne position sur le marché et proposer des produits et des tarifs attrayants. Il pense également que les mutuelles d’assurance, de par leurs statuts de compagnies à but non lucratif, peuvent faire la différence avec les sociétés d’assurance privées et publiques.

La revue de L’ASSURANCE : Peut-on connaître le nombre et l’évolution de vos sociétaires ?

M. Yahiaoui Mohamed : Le nombre des sociétaires a connu une évolution remar- quable passant de 8 000 sociétaires en 2011 à 17 000 sociétaires en 2012, et à plus de 43 000 en 2013. Il s’agit d’une croissance de 437 % sur trois ans. L’objec- tif, à court et à moyen termes, est de dou- bler ce chiffre et arriver à avoir 100 000 sociétaires. Le potentiel dans le secteur de l’éducation est de 180 000 sociétaires (en- seignants), sans compter les autres em- ployés. La MAATEC veut avoir 100 000 parmi les enseignants et les autres corps, soit 40 % du potentiel pour l’avenir proche, soit à fin 2014 ou 2015.

Cette attractivité est mesurée par les pres- tations de service offertes par la MAATEC : réduction qui avoisine 80 % par rapport aux autres compagnies d’assurance. Il y a aussi la rapidité en matière d’indemnisation et la création de quatre centres d’expertise (deux à Alger, le troisième à l’Ouest du pays et le quatrième à l’Est).

(13)

Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 13

Quels sont les secteurs qui vous offrent le plus de potentiel ?

On un potentiel dans les secteurs de l’Edu- cation, la Formation professionnelle, l’En- seignement supérieur, la Culture et les Sport, l’Information et la Communication.

Le potentiel dépasse 500 000 sociétaires.

Si on compte la Responsabilité civile (RC) écolier, le potentiel est de 13 millions de sociétaires. La MATEC demande l’aide nécessaire au ministère des Finances pour un agrément avec plusieurs branches d’as- surance. Parmi nos autres prévisions, la MATEC a un projet pour s’aligner sur la grille des salaires et le régime indemnitaire en vigueur dans le secteur des assurances.

Que pouvez-vous nous dire sur l’évolu- tion des agrégats de la compagnie ? Sur le plan de la rentabilité, la compagnie a réalisé un chiffre d’affaire remarquable en

automobile passant de 80 millions DA en 2011 à 156 millions DA en 2012, et on pas- sera à 397 millions en 2013. Il s’agit d’un taux moyen de croissance avoisinant 348% avec des prestations de service meilleures par rapport aux années précé- dentes en matière d’indemnisation. Nos prévisions, en 2014 et pour la seule branche automobile, sont de 700 à 750 mil- lions DA, soit une croissance annuelle de 89%.

Et pour les autres branches ?

Des prévisions sont arrêtées pour les an- nées à venir concernant les autres branches d’assurance, en l’occurrence la Responsabilité civile (RC) écolier dont le chiffre d’affaires prévisionnel dépasse 2 milliards DA, sans compter la RC profes- sionnelle dont les prévisions avoisinent 1 milliard DA. Dès que la MAATEC est dé-

tentrice de l’agrément du ministère des Fi- nances lui permettant de commercialiser ces deux produits, on aura une mutuelle d’assurance plus solvable.

Avec cela, nous avons l’objectif de ré- pondre aux demandes des sociétaires de la mutuelle. Le ministère de l’Education Nationale ne cesse de réclamer la couver- ture de la RC écolier à la MAATEC. Il s’agit d’une couverture nécessaire aux écoliers et au secteur de l’éducation, et seule la MAATEC, au vu de son statut, est habilitée à offrir une prestation pareille.

Pour les objectifs de la mutuelle concer- nant la branche automobile, on a un projet en cours pour augmenter le capital assuré en passant de 1,3 million DA à 2,5 millions toujours dans l’intérêt des sociétaires et pour une meilleure couverture.

Comment l’implémentation du nouveau système d’information a-t-elle renforcé les critères de gestion ?

Avec le système d’information, plusieurs améliorations ont été opérées avec l’édi- teur du système, ne serait-ce que pour mettre à niveau le volet production, chose qui a été faite, et ce volet a été définitive- ment réglé. Le volet sinistre est également réglé, définitivement. Reste un troisième volet qui va être entamé. C’est la migration des données techniques vers le module comptable afin d’avoir une génération au- tomatique des actes techniques permet- tant d’avoir des situations et un bilan au jour le jour et une clarté en matière de gou- vernance et de gestion. La remontée de l’information est journalière vers le siège.

C’est une remontée pyramidale pour avoir un contrôle rigoureux technique et finan- cier. La DR (direction régionale) intervient dans ses agences pour une remontée fiable à la direction générale qui veille jour- nalièrement à l’application des procédures et des méthodes de remontée de l’informa- tion et du contrôle des situations à travers un tableau de bord qui renferme le volet technique et le volet financier pour une meilleure clarté et une meilleure visibilité.

A.M.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

14 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

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L

es agriculteurs ont commencé à s’organiser sous forme de coopé- rative afin de promouvoir les prin- cipes de solidarité à travers la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) créée dès 1907, soit depuis plus d’un siècle.

La CNMA a pour mission d’accompagner le monde agricole dans le champ social et économique. Elle est restée sur les mêmes principes fondateurs de son action « et nous voulons continuer à œuvrer de la sorte en offrant les meilleurs services pour que l’agriculteur trouve ce qu’il souhaite comme protection », déclare son directeur général, M. Benhabiles Chérif, qui regrette les changements qui ont perturbé la marche de la CNMA depuis qu’on lui a soustrait l’activité de sécurité sociale et de retraite. « Dans notre projet, nous souhai- tons reprendre cette activité pour complé- ter nos services financiers », espère-t-il en expliquant qu’un éleveur protège ses vaches et ses étables mais pas sa per- sonne et ses enfants. « Rien ne nous em- pêche de faire l’activité sociale » qui est rattachée au ministère du Travail et de la Sécurité Sociale pour ce qui est du régime social, au même titre que les autres activi- tés, fait remarquer M. Benhabiles.

Le premier responsable de la Caisse ex- plique que le secteur agricole a des parti-

cularités et nécessite, par conséquent, un travail particulier que la CNMA est en me- sure de faire en offrant des services proté- geant et sécurisant le revenu et impliquant une meilleure contribution dans la politique agricole à travers l’outil assuranciel, qui est aussi un outil de développement. C’est, justement, ce qui a motivé la CNMA à créer en 2011, le MUTUALISTE, sa filiale d’assu- rance de personnes (vie) dans le but de développer des produits adaptés aux be- soins du monde agricole et rural. Une po- pulation vulnérable mais qui doit être proté- gée par une gamme entière d’assurance dédiée à cette frange « que nous connais- sons bien », affirme le Directeur général de la CNMA. Il explique que la société qu’il di- rige essaie d’aller vers une nouvelle ap- proche de gestion des risques et de pré- vention. Ces agriculteurs vivent et travaillent dans une situation difficile sur- tout s’il y a un aléa, ce qui conduit à une spirale d’endettement préjudiciable. Si la compagnie conçoit un système de préven- tion des risques, c’est qu’elle vise une ap- proche plus qu’assurancielle.

Cette innovation fait que l’agriculteur ren- force sa croyance dans la protection des institutions qui doivent lui donner le bon produit qui prend en charge les calamités agricoles et les maladies, résume à ce pro- pos M. Benhabiles.

Si à peine 20% des protections peuvent servir l’agriculteur, il y a lieu d’aller vers 80

% car c’est à cette condition que l’investis- sement peut être rentable.

Grâce à son dynamisme dans le secteur, la CNMA a réalisé, en 2013, un chiffre d’af- faires de près de 10 milliards DA contre 2,8 milliard en 2008. Elle a indemnisé 15 mil- liards DA de sinistres depuis les cinq der- nières années, tout en essayant de rem- bourser ses clients dans un délai n’excédant pas les 8 à 10 jours.

La compagnie investit aussi dans un sys- tème d’information innovant en partenariat avec Algérie Télécom pour accéder à l’in- formation rapidement. D’autres projets sont en cours. Avec ses 180 000 socié- taires, la compagnie n’a pas atteint une très grande partie des agriculteurs et elle veut porter le chiffre à 400 000 dans les deux ans à venir. Avec tout ceci, la compa- gnie reste très souple dans ses démarches à travers le conseil d’administration dans les caisses régionales où siègent des agri- culteurs ce qui donne une symbiose per- mettant un épanouissement de l’institution.

Ainsi, le propriétaire est aussi un agricul- teur qui est impliqué dans la gestion de la Caisse.

A.M.

Cela fait un siècle que ça dure

L’agriculteur est impliqué dans la gestion de la

CNMA

Par Ali Mebarki

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

16 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Benhabiles Chérif, DG de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA)

« Nous visons 400 000

sociétaires en deux ans »

Entretien réalisé par Ali Mebarki

La revue de L’ASSURANCE : Pourriez- vous expliquer aux lecteurs le principe qui préside à la création de la CNMA ? M. Benhabiles Chérif : La CNMA a plus d’un siècle d’existence. Il y a un temps ou la CNMA exerçait une multiactivité d’assu- reur et de banquier, un mariage parfait pour la plus performante prestation de service, présentée dans le monde agricole et rural.

La CNMA est passée par différentes étapes de développement et de change-

ment de statut pour arriver à ce qu’elle est aujourd’hui. Les dispositions du décret exécutif n°95-97 ont fixé les statuts-type de la Caisse nationale de mutualité agricole et des caisses régionales qui lui sont affiliées.

Aussi, les liens juridiques et organiques entre elles définissent celles-ci comme

«des sociétés civiles de personnes à ca- ractère mutualiste et à capital variable» et

« elles ne poursuivent pas de but lucratif. » Il est à rappeler que le développement du système mutualiste moderne est l’une des sept mesures énoncées par le Président de la république le 28 Février 2009 à Biskra au profit de la politique du renouveau agri- cole et rural. De part, donc, son rôle de mutualiste, la CNMA se doit d’assurer en faveur du monde rural la création et la ges- tion de tous services sociaux et d’institu- tions professionnelles susceptibles d’aider les populations rurales agricoles à amélio- rer leurs conditions de vie en apportant un appui financier ainsi qu’une assistance technique, facteurs de réussite pour une adhésion libre et volontaire des agricul- teurs au principe de la mutualité agricole, seul garante d’une augmentation de son capital sociétarial.

Quels sont les produits et les solutions que vous proposez aux agriculteurs ? Parmi les solutions qu’on peut retenir pour une meilleure prise en charge des assu-

rances agricoles, je citerai la protection du revenu agricole contre les risques clima- tiques qui s’affirme comme un élément à part entière de la politique agricole. Elle requiert un engagement clair de la profes- sion et des pouvoirs publics.

Le développement de l’assurance des cultures contre les risques climatiques au- près de l’ensemble des agriculteurs appa- raît possible au regard des risques d’ores et déjà assurables du type grêle (toutes cultures) ou gel (sur vigne) en développant significativement les surfaces assurées, des nouvelles garanties à mettre en œuvre telles qu’une assurance « multirisques cli- matiques » pour les grandes cultures.

Le secteur de l’élevage se trouve dans une situation particulière au regard des consé- quences des accidents climatiques.

Avez-vous en projet le lancement de nouveaux produits d’assurance ? La CNMA va commercialiser incessam- ment de nouveaux produits de l’assurance agricole qui couvrent le revenu et protègent les parties assurées contre les consé- quences des rendements bas, des prix faibles ou une combinaison des deux.

C’est essentiellement une couverture ba- sée sur la mesure du rendement des ré- coltes et leurs prix.

Société centenaire, la CNMA a pour mission d’accompagner le monde agricole aux niveaux économique et social.

Son Directeur général, M. Benhabiles Chérif, explique dans cet entretien son plan pour motiver un grand nombre d’agriculteurs à adhérer à cette Caisse de mutualité agricole.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 17

C’est une approche nouvelle qui s’éloigne des produits plus traditionnels où l’intérêt assurable était la taille de la récolte. On donne, ainsi, autant au producteur qu’au financier, la certitude que les revenus esti- més sur lesquels sont basés les prêts se- ront en grande partie réalisés.

Il est à souligner que l’assurance agricole, dans cette nouvelle approche de la CNMA, est un composant important de la gestion des risques dans l’agriculture, mais elle ne remplace pas les bonnes techniques de gestion des risques, les méthodes de pro- duction saines et l’investissement en tech- nologie de pointe.

Simultanément à ces facteurs, l’assurance perte de rendement augmente le bien-être de la communauté rurale ainsi que la sécu- rité de la production.

Parlez-nous de votre plan stratégique ? Notre démarche de développement est pragmatique et repose sur la diffusion de l’assurance auprès du plus grand nombre possible d’agriculteurs. Avec ses 180 000 sociétaires, la compagnie n’a pas atteint une très grande partie des agriculteurs et elle veut porter le chiffre à 400 000 dans les deux ans à venir. Les pouvoirs publics ac-

compagnent ce développement par des interventions appropriées qui ont pour ob- jectif d’aider à l’assurabilité de risques qui, sans cela, resteraient exclus du domaine de l’assurance (réassurance publique, pré- vention), et de rendre accessibles les coûts d’assurance récolte pour les agriculteurs (prise en charge partielle des cotisations différenciées pour encourager la souscrip- tion en groupe).

L’accompagnement des pouvoirs publics est différencié selon que les garanties sont reconnues «viables» ou «expérimentales».

La distinction entre garantie «viable» et garantie «expérimentale» devrait être fon- dée sur le besoin du dispositif en réassu- rance publique (partage de risque entre les assureurs et l’Etat) pour garantir sa péren- nité.

Il va sans dire que le recours à l’assurance ne doit pas être facteur de déresponsabili- sation de l’exploitant qui, en conséquence, supportera des franchises adaptées.

Avez-vous d’autres activités ?

A l’heure actuelle et conformément à son statut, la CNMA n’exerce que dans le do- maine des assurances pour lequel elle est agréée.

Y a-t-il des inconvénients engendrés par vos statuts ?

Malheureusement, un des inconvénients est que nous ne pouvons accéder à la ban- cassurance. En effet, on ne peut pas utili- ser la distribution de nos produits d’assu- rance par les guichets de banque (bancassurance) et cela nous empêche de toucher un maximum d’agriculteurs. On essaie de voir comment pallier à cette in- suffisance. L’intermédiation n’est pas tolé- rée dans les mutuelles et il y a une part de marché qui nous échappe. Sur la partie agricole, on veut bénéficier de ce type de distribution car nous avons les meilleurs produits d’assurance agricoles sur le mar- ché.Parmi les garanties exigées par le ban- quier pour délivrer un crédit, il y a le contrat d’assurance. Nous sommes approchés par des banques mais on est pénalisé par la loi qui ne nous permet pas de signer une convention avec elles. Avec cette dé- marche, on aurait fait un meilleur chiffre d’affaires. Avec nos contrats, nous voulons offrir des garanties pour que la banque s’implique dans le financement de l’agricul- ture.

A.M.

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L

e Mutualiste est une société d’as- surance de personnes qui a com- mencé ses premières années d’activité avec quelques succès.

Ainsi, son Directeur général, M. Benel- mouffok Mohamed Rafik a souligné que le chiffre d’affaires est situé à 609 millions DA pour l’année 2013, en évolution de 6% par rapport à l’année 2012 (577 millions DA).

M. Benelmouffok explique cette progres- sion, d’abord, par la politique de dévelop- pement des produits au sein de la société Le Mutualiste, en ajoutant que même les assurés sont de plus en plus conscients qu’ils doivent souscrire des contrats d’as- surance pour des couvertures contre les aléas de la vie privée ou professionnelle.

Pour commercialiser ces produits, il y a un réseau de commercialisation sur lequel s’est appuyé Le Mutualiste. Il s’agit du ré- seau de la CNMA. Néanmoins, la filiale naissante de la CNMA a l’intention d’ouvrir des agences centrales propres.

C’est de la sorte que Le Mutualiste peut contribuer à la couverture du monde agri- cole qui est son objectif et son cœur de métier. « On a fait beaucoup de campagnes de sensibilisation en direction des agricul- teurs avec les Directions des services agri- coles (DSA), le mouvement associatif, l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et les Chambres agricoles des wi- layas », souligne M. Benelmouffok qui a des relais dans les Caisses régionales de mutualité agricole qui totalisent 150.000 sociétaires. Ces campagnes se sont dé- roulées pratiquement à travers les 65 Caisses dans l’Est l’Ouest, le Nord et le Sud.

Les agriculteurs ont des centres d’intérêt focalisés sur l’assurance individuelle acci- dent et « ils aimeraient aussi disposer de la retraite supplémentaire », dit-il.

Le message délivré est celui de faire connaître Le Mutualiste et de le présenter pour manifester son existence.

A noter que les équipes de la compagnie

se rapprochent aussi des agriculteurs en écoutant leurs suggestions et doléances.

A ce sujet, ces derniers réclament la re- traite et une couverture pour les jeunes agriculteurs. Mais la compagnie s’interdit d’empiéter sur les prérogatives de la CNAS et de la CASNOS, avec lesquelles elle entend entretenir un partenariat mutuelle- ment bénéfique.

Le Mutualiste étoffe son réseau

Avec 400 bureaux locaux de la CNMA sollicités

Par Ali Mebarki

18 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

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C

’est Mme Bouchakour Amel, directrice des opéra- tions chargée de toutes les activités en matière d’as- surance, souscription, règlement des sinistres et système d’information, qui prend en charge la pré- sentation de l’entreprise. Elle indique que Le Mutualiste est une filiale à 100% de la Caisse nationale de la mutualité agri- cole (CNMA). La compagnie est créée en janvier 2012 suite à l’obtention de l’agrément de la société à forme mutualiste avec un fonds d’établissement de 600 millions DA. En décembre 2013, ce dernier a atteint 800 millions DA.

Le Mutualiste a hérité de la CNMA les produits qu’elle com- mercialise à savoir, l’assurance individuelle accident et la complémentaire santé. « On a développé ce produit en ajou- tant des prestations sociales liées à la santé », explique Amel Bouchakour.

Pour l’Individuelle accident, « on l’a commercialisé sous di- verses formes pour les agriculteurs et marins pêcheurs. C’est un produit phare qui permet de réaliser le montant le plus im- portant en matière de chiffre d’affaires », indique-t-elle.

« Nous avons aussi développé d’autres produits durant les deux années de lancement en misant sur la diversification pour satisfaire la clientèle », précise-t-elle, en ajoutant que les produits développés sont l’assurance voyage, depuis août 2012, l’assurance Hadj et Omra, et l’assurance rembourse- ment de crédit collectif en signant des conventions avec les banques. Les produits en cours de réalisation sont la pré- voyance individuelle, l’assurance voyage destinée aux sta- giaires qui vont à l’étranger pour plus de trois mois et moins d’un an.

Il y a aussi l’assurance de remboursement de crédit individuel et la retraite supplémentaire. Ces produits sont destinés à tout le personnel du monde agricole, agriculteurs, vétérinaires et personnel dans l’agroalimentaire, souligne Amel Bouchakour.

A.M.

Son fonds d’établissement atteint 800 millions DA

Le Mutualiste est une société créée en janvier 2012

Le fonds d’établissement (capital social) est passé de 600 millions DA en 2012 à 800 millions DA en juin 2013 et Le Mutua- liste prévoit de le faire passer à 1 milliard de dinars en juin 2014.

Déjà 53 sur 65 Caisses régionales sont sociétaires du Mutualiste et la totalité des Caisses vont « nous rejoindre » pour parachever la mise en place organique du Mutualiste, indique M. Benelmouf- fok qui ambitionne de disposer d’un nouveau siège. Actuelle- ment, la société qu’il dirige fonctionne avec 24 employés qui se- ront portés à 30 en 2014, selon le programme tracé.

En 2014, « on aura 3 agences propres », annonce le Directeur général de la société Le Mutualiste qui précise qu’en plus de celle d’Alger il y aura deux autres agences directes à l’Est et à l’Ouest et peut être une quatrième au Sud.

Le Mutualiste distribue ses produits à travers le réseau de la CNMA, constitué de 65 Caisses régionales de mutualité agricole (CRMA), réparties sur l’ensemble du territoire national et plus de 400 bureaux locaux de la CNMA.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

20 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Benelmouffok Mohamed Rafik, DG Le Mutualiste

«On veut vendre un contrat d’assurance à chaque

sociétaire »

Entretien réalisé par Ali Mebarki

La revue de L’ASSURANCE : Quels sont les avantages offerts par la forme mu- tualiste d’une compagnie d’assurance?

M. Benelmouffok Mohamed Rafik : Le premier avantage est que l’agriculteur est

directement impliqué dans la gestion. Ainsi, le président du Conseil d’administration est un agriculteur. Le deuxième avantage est que nous pratiquons des tarifs étudiés et nous n’avons pas pour objectif de faire des bénéfices. Ce sont des tarifs techniques.

On cherche à faire des produits adaptés aux besoins et au contexte de l’agriculteur.

Ce sont aussi les agriculteurs qui gèrent les caisses régionales et Le Mutualiste est à même de répondre à leurs sollicitations.

Quand ils vont aux Caisses régionales, ils sont chez eux et ils évoluent dans un contexte où ils sont bien accueillis. C’est primordial avant toute autre chose.

Quel est nombre de contrats souscrits pour l’année 2013 ?

Pour l’individuel accident, on a vendu envi- ron 263.000 contrats. Pour l’assurance santé, on vise principalement l’agroalimen- taire et l’agro-industrie publique et privée. Il y a déjà environ 50 entreprises couvertes.

Notre objectif est de devenir le leader en assurance santé dans le domaine de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie.

Qu’en est-il de la force de vente ? Pour l’assurance santé, nous allons vers les entreprises de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie. Pour les autres produits, ce sont des campagnes de sensibilisation qu’on organise pour ramener la clientèle.

Vous n’allez pas arrêter les campagnes de sensibilisation ?

On va, au contraire, les intensifier dès le mois d’avril. Pour ce qui est des moyens de communication, je vais animer au niveau des Caisses régionales des réunions pu- bliques et on va distribuer des dépliants et on mènera une campagne d’affichage au niveau de toutes les Chambres de wilaya et aux endroits où se trouvent les agricul- teurs.

Mon slogan, pour faire rire, est de dire aux agriculteurs que « c’est bizarre que vous assuriez très bien les vaches et pas votre personne !».

Vous ambitionnez de gagner combien d’adhérents ou de souscripteurs ? On veut faire 20 % de clients en plus et at- teindre 280.000 contrats en 2014.

Société mutuelle d’assurances de personnes, LE MUTUALISTE est une filiale de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Son Directeur général, M. Benelmouffok Mohamed Rafik, nourrit de grandes ambitions. Il vise la position de leader en assurance santé dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 21

Et pour ce qui est de l’évolution du chiffre d’affaires en 2014 ?

On prévoit une progression de 34% par rapport à 2013 pour atteindre 792 millions de dinars en 2014.

Quelles sont les professions qui de- mandent le plus l’assurance ?

Les céréaliculteurs et les maraîchers ainsi que les arboriculteurs sont les trois profes- sionnels qui demandent beaucoup les as- surances car ce sont aussi ceux qui dis- posent de plus de main-d’œuvre.

Le taux de pénétration reste-t-il toujours faible dans le monde agricole ?

Pour les assurances des personnes, il y a une demande très forte. La Chambre natio- nale d’agriculture affiche presque un mil- lion de cartes d’adhérents. Au Mutualiste, il y a des efforts à faire. Le terrain est vierge.

Notre première population sont les 150.000 sociétaires et on veut vendre un contrat d’assurance à chaque sociétaire en offrant une assurance à cette catégorie précise. Il faut compter deux à trois ans pour réaliser cet objectif.

Comment a évolué le Mutualiste jusqu’à présent ?

Les trois premières années sont consa- crées à la mise en place des produits.

Nous avons une gamme complète en as- surance des personnes, ce qui est un pre- mier pas important et on peut moduler les contrats en fonction de la demande des clients. Il y a très peu de résistance à l’as- surance dans le milieu rural. Au contraire,

la couverture pour les jeunes et les retrai- tés sont très demandées. Les résistances ne sont que des cas isolés.

Vous ne faites pas que l’assurance pour les agriculteurs…

On vise les agriculteurs, les professions li- bérales et les travailleurs et intervenants dans le monde de l’agriculture. L’avantage est que notre stratégie est claire car nous voulons nous implanter dans le monde agricole et rural.

Quel est le comportement des agricul- teurs vis-à-vis de l’assurance ?

L’agriculteur a toujours été proche de la Mutualité agricole et notre objectif est de nous rapprocher encore plus de lui.

Quel est l’enjeu social et économique de l’assurance dans le monde agricole et rural?

L’assurance est un moyen de couverture de l’assuré et de sa famille et en même temps c’est un moyen de créer et de main- tenir un lien avec le milieu social. On milite pour un espace intégré pour l’agriculteur qui ne soit pas éloigné des services. Ce serait sous forme de guichet unique.

A.M.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

22 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

M. Ahmed Halfaoui, Consultant au CENEAP, Chroniqueur de presse et spécialiste des questions sociales et de développement

« Le cadre mutualiste peut être séducteur à plus

d’un titre »

Entretien réalisé par Mohand Redaoui

Dans cet entretien, M. Halfaoui Ahmed, Consultant au Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CENEAP), chroniqueur de presse et spécialiste des questions sociales et de développement, nous livre son analyse du modèle économique des mutuelles d’assurance.

La revue de L’ASSURANCE : Que pen- sez-vous du modèle économique des mutuelles d’assurance ?

M. Ahmed Halfaoui : En matière d’assu- rances économiques, en principe, le cadre mutualiste peut être séducteur à plus d’un

titre. Le pouvoir de contrôle qu’il offre à ses assurés-sociétaires de peser directement sur le mode de gestion et le fonctionne- ment de leur mutuelle est un avantage cer- tain, ce faisant, de pouvoir garantir autant que faire se peut que leurs préoccupations en matière d’assurances soient prises en charge. En clair, disposer de la possibilité d’adapter la Mutuelle aux besoins des as- surés-sociétaires, peut-être considérée, à juste titre, comme une opportunité inesti- mable par rapport au fait de subir les ser- vices sans autre possibilité que celle de se conformer à l’offre commerciale des socié- tés de capitaux qui répond, le plus souvent, beaucoup plus au souci de rentabilité de l’assureur plutôt qu’aux attentes de l’assu- ré.

Ces mutuelles peuvent-elles rivaliser avec les sociétés d’assurance de capi- taux ?

En matière d’assurance économique, la préoccupation des pouvoirs est au plus fort depuis la mise en œuvre du plan d’ajuste- ment structurel, c’est-à-dire le train de ré- formes qui a accompagné le retrait de l’Etat de la sphère économique et le processus

de libéralisation de l’économie. Etant don- né la petite taille de l’essentiel des entre- prises, la formule mutualiste pourrait, à l’image de ce qui a pu se réaliser dans l’agriculture, constituer une solution pour les pousser à s’assurer. Car la question se situe d’abord pour le passage à l’acte. En- suite viendra celle de savoir si les mutuelles peuvent ou non rivaliser avec les sociétés d’assurances à capitaux. Se posera alors l’avantage comparatif entre les deux formes d’opérateurs. Là, comme il est dit plus haut, ce sera évidemment plus avan- tageux de participer à la gouvernance de sa propre assurance, même si d’autres facteurs déterminants, eux-aussi, peuvent intervenir, telle la rentabilité financière. Et ce sera à la mutuelle de se mettre au ni- veau des performances requises pour as- sumer, au moins, l’équilibre entre les coûts de son fonctionnement et de ses presta- tions et ceux de ses inputs financiers, le tout en regard du prix de ses produits ver- sus ceux de la concurrence. Là, pourra se mesurer la capacité à rivaliser sur le mar- ché.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014 23

Le statut (but) non lucratif des mutuelles d’assurance peut-il constituer un avan- tage, un argument de vente ?

Il est évident que le statut non lucratif peut constituer, en soi, un argument de vente.

Mais il ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de limite à ce statut. En premier lieu, la capacité de répondre à l’exigence du mé- tier par la satisfaction entière des assurés.

En second lieu, vient la qualité de l’offre par rapport aux contraintes du marché, c’est-à- dire la part de commercialité que contient l’offre, comparativement à celle des autres opérateurs.

Les méthodes de manage- ment moderne sont-elles compatibles avec le statut non lucratif des mutuelles d’assurance ?

Les méthodes de management sont universelles, si nous enten- dons par là les modes d’organi- sation, de gestion et les straté- gies adoptées à l’égard de l’environnement, de façon à as- surer, au-delà de la survie, le développement et l’adaptation permanente de la mutuelle d’as- surance aux défis multiformes qu’elle doit affronter. Et ce, que ce soit en termes d’optimisation des performances internes ou en termes d’utilisation des moyens ou de réponses effi- caces à donner à la demande.

Vue sous cet angle, la compati- bilité du statut des mutuelles d’assurance ne relève pas tant du caractère non lucratif de leur statut que de la culture managé- riale de l’assemblée des socié- taires.

Est-ce que les mutuelles d’as- surance en particulier, et l’économie sociale, en géné- ral, ont un avenir en Algérie ? Avant de considérer l’avenir des mutuelles d’assurance, il y a lieu de considérer l’état du secteur dans son ensemble. Si nous nous référons à la densité d’as-

surance du pays, le montant des primes d’assurance par habitant est évalué à 2322 dinars en 2010. Un montant très bas si nous le rapportons à celui des pays voisin, la Tunisie 5000 DA et le Maroc 4500 dinars.

Et encore ! Sans l’assurance automobile obligatoire, l’assurance des personnes (essentiellement des assurances de groupes) et l’assurance exigée pour l’ob- tention d’un crédit bancaire, le secteur se- rait bien en peine d’afficher le montant indi- qué. Il faut trouver l’explication de la frilosité de recourir à l’assurance dans plusieurs paramètres. Le premier qui vient à l’esprit est celui de la difficulté des traditions à se

mettre en place en termes de perception des risques économiques. Le faible déve- loppement de l’entreprise privée y est pour beaucoup, mais le fait est aggravé par une culture fataliste, voire hostile à la notion de prévoir le risque. Une attitude qui ne pourra s’inverser qu’avec une évolution de l’entre- preneuriat vers des formes en phase avec les exigences imposées par la nécessité de préserver la pérennité des capitaux in- vestis. L’avenir des mutuelles d’assurance et l’économie sociale pourra alors être dis- cuté.

M.R.

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Dossier : Les Mutuelles d’assurances

24 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

L

e nouveau produit d’as- surance Prévoyance collective et Complé- mentaire santé a été lancé récemment par Le Mutua- liste à destination du collectif des travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire.

Ce produit, souscrit par les en- treprises et les personnes mo- rales, offre une sécurité finan-

cière aux salariés en les couvrant ainsi que leurs familles contre les aléas pouvant sur- venir aussi bien dans la vie professionnelle que dans la vie privée.

Cette assurance est une protection globale qui comprend une multitude de garanties qui s’articulent autour de deux couvertures principales : Prévoyance collective et Com- plémentaire santé.

Garantie de base de ce produit, la Pré- voyance collective prévoit la couverture des salariés contre les risques de décès, d’invalidité définitive ou d’incapacité per- manente, partielle ou totale.

Ainsi, l’assureur s’engage à verser un capi- tal forfaitaire aux ayants-droit du salarié en cas de décès de celui-ci, et ce, en plus de ce est qui versé par la sécurité sociale. De même le salarié bénéficiera d’un capital en cas d’invalidité ou d’incapacité.

Seconde principale garantie, la Complé- mentaire santé prend en charge au réel les

frais médicaux et pharmaceutiques dé- boursés par le salarié à la suite d’une mala- die ou d’un accident l’affectant ou affectant les personnes dont il a la charge.

La prise en charge se base sur les frais réellement déboursés par le salarié et ce en complément du remboursement de la sécurité sociale.

Véritable levier de motivation et de fidélisa- tion du personnel des entreprises, le pro- duit Prévoyance collective est destiné aux travailleurs du secteur agricole, de l’agroa- limentaire, de l’agroindustrie et de la pêche, qu’ils soient en activité ou à la re- traite. Le Mutualiste prévoit de couvrir plus de 10.000 adhérents pour l’exercice 2014.

Le produit, proposé à une tarification très avantageuse, est disponible sur tout le ter- ritoire national grâce au réseau de distribu- tion de la CNMA qui couvre l’ensemble des wilayas du pays.

Le Mutualiste ambitionne d’innover sur ce produit en greffant des prestations de type

assistance médicale et la mise en place du réseau tiers payant, allégeant ainsi les avances de trésorerie qui pourraient être engagées par le salarié, notamment en cas d’hospitalisation dans un établissement privé.

L’objectif stratégique est de fédérer l’en- semble des travailleurs du monde agricole et de l’agroalimentaire autour d’un projet plus ambitieux dont la prévoyance n’est que le soubassement.

En effet, le Mutualiste envisage d’étendre les couvertures aux produits d’épargne (retraites complémentaires) permettant aux travailleurs assurés d’améliorer leurs revenus financiers à la suite de leur départ à la retraite.

Les travailleurs assurés bénéficieront éga- lement dans le cadre de ce projet d’avan- tages sociaux dans les domaines du tou- risme, des loisirs et de la détente (centre de repos et de vacances).

Le Mutualiste innove et propose aux travailleurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire

Un nouveau produit

d’assurance prévoyance

collective et complémentaire

santé

Publi-reportage

24 Revue de L’ASSURANCE N°5 - Avril 2014

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