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Habitants. Construire sa place ici et ailleurs

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Academic year: 2022

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Appel à communication 4èmes Journées de l’Habiter Amiens, 17 et 18 octobre 2017

« Habitants. Construire sa place ici et ailleurs »

La question de la place des habitants est une problématique centrale pour comprendre les rapports que chacun d’entre nous entretenons et tissons avec les lieux. La croissance des mobilités, qu’elles soient choisies dans le cadre par exemple des déplacements touristiques ou contraintes par les guerres ou la précarité économique, ouvre de nouvelles perspectives pour aborder la façon dont les individus se placent et sont placés.

La place désigne la portion d’espace que chaque habitant occupe et correspond à cet « espace bien délimité auquel l’individu peut avoir droit temporairement et dont la possession est basée sur le principe du tout ou rien » (Goffman, 1973 : 46), par exemple dans les espaces publics, des restaurants aux transports. Plus largement, la notion de place permet d’appréhender les modalités d’occupation des groupes dans leurs lieux de vie, les espaces habités s’organisant selon des logiques de ségrégation et d’entre soi. Michel Lussault souligne que la place « met en relation, pour chaque individu, sa position sociale dans la société, les normes en matière d’affectation et d’usage de l’espace en cours dans un groupe humain quelconque et les emplacements que je nomme les endroits, que cet individu est susceptible d’occuper en raison même de sa position sociale et des normes spatiales » (2009, p. 127).

La place que physiquement nous occupons ne se réduit pas à une simple portion d’espace et renvoie également à ce que nous sommes, ou plus exactement à la façon dont nous nous situons et sommes situé par les autres. La place à table, dans la cuisine familiale ou lors d’un dîner protocolaire, est significative de ce que chacun est, au sein de la cellule familiale ou d’un groupe plus large. Habiter c’est « se placer tout en plaçant les autres » (Hoyaux 2015 : 366), et c’est par l’interaction entre moi et les autres - autrement dit la cohabitation - que les places de chacun se définissent et évoluent.

Les individus mobiles habitent – de façon différente – plusieurs lieux. Etre mobile c’est d’abord se déplacer – or, tout changement de lieu entraîne-t-il un changement de place ? Qu’est-ce-qui change ou ne change pas quand je me déplace ? Le déplacement pour certains habitants signifie devoir reconstruire ailleurs sa place parmi les autres tout en préservant, ou renégociant son identité. Pour d’autres, se déplacer ailleurs ne suppose pas toujours de renégocier sa place.

A travers la question de la place, c’est le rapport que nous entretenons aux lieux et aux autres qui est interrogé. Ici ou ailleurs, nous pouvons nous sentir à notre place ou à l’inverse ne pas trouver notre place. Et il arrive que le pouvoir assigne une place à certains habitants – différents, désirés ou indésirables, ou considérés comme déviants, qui sont circonscrits voire enfermés dans des espaces réservés (quartiers, rues, etc.) ou des lieux spécifiques (camps, hôpitaux ou autres centres d’enfermement).

Comment trouver, pour soi et pour les autres, une place… et si possible une/la bonne place ? Dans le cadre de ces 4èmes Journées de l’Habiter, une attention particulière sera portée à la façon dont les places des individus et de leurs pratiques s’élaborent, se négocient, se composent, se décomposent et se recomposent. Par le grand nombre des disciplines

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(anthropologie, géographie, histoire, linguistique, philosophie, psychologie, sociologie) et des terrains d’étude qui peuvent être concernés, ces journées se veulent largement ouvertes.

Les pistes de réflexion et axes de questionnement proposés sont les suivants : Axe 1 Se placer et être placé

E. Goffman distingue « la personne et le moi » comme étant « deux portraits du même individu, le premier encodé dans les actions des autres, le second dans les actions du sujet lui- même » (1973, p. 318). Nous nous plaçons autant que nous sommes placés, et ces processus sont régulièrement l’objet de renégociations. Cet axe s’intéressera notamment à la place des habitants dans leur quotidien, que ce soit dans le cadre de leurs activités professionnelles ou de leur relations familiales ainsi qu’aux exclus et indésirables placés dans des lieux d’enfermement, de la prison à l’hôpital psychiatrique.

Pour aborder ces thèmes, des regards micro-géographiques, micro-historiques, micro- sociologiques ou micro-linguistiques peuvent être riche d’enseignements.

Axe 2 Déplacement et re-placement

Comment se faire une place dans un nouveau lieu, à l’intérieur de nouveaux espaces et de nouvelles frontières ? Qu’est-ce qu’on déplace quand on se déplace ? Quels sont les effets, tant sociaux que spatiaux de ces déplacements (au sein d’un milieu ou d’un groupe social de départ ou d’installation) ? Qui en se plaçant, déplace les autres ? Quels sont les effets de pouvoir générés par ces translations ? Quels mécanismes d’appropriation ou de mise à distance sont mis en œuvre pour rester en place ?

Cet axe propose de questionner les effets sociaux et spatiaux de ces déplacements et re- placements dans une perspective pluri-disciplinaire.

Références

Goffman E., 1973, La mise en scène de la vie quotidienne, t. 2 Les Relations en public, Éditions de Minuit, coll. « Le Sens Commun », 1973, 368 p.

Hoyaux A.F., 2015, Habiter : se placer plaçant et se penser pensant, Annales de Géographie, n°704, p. 366-384

Lussault M., 2009, De la lutte des classes à la lutte de places, Grasset.

Envoi des propositions de communication

Les propositions de communication (environ 3000 caractères) sont attendues pour le 1er juillet 2017 à l’adresse suivante :

journees.habiter.2017@gmail.com

Une réponse sera apportée à partir du 15 juillet 2017

Comité scientifique

Marie Chabrol, MCF géographie, UPJV Sophie Chevalier, PR anthropologie, UPJV

Anne Gaugue, MCF géographie, Univ. de Clermont-Ferrand II Aline Hémond, PR anthropologie, UPJV

Fanny Martin, Ingénieur de recherche, Sciences du langage, UPJV Christophe Rey, PR sciences du langage, UPJV

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Philippe Reynes, MCF linguistique, UPJV

Références

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