HAL Id: tel-00011907
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Peter Gruter
To cite this version:
Peter Gruter. Contribution à la Théorie des Gaz Dilués-Dégénérés. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Paris Sud - Paris XI, 1996. Français. �tel-00011907�
24,
Rue Lhomond - 75231 PARIS CEDEX 05Tél. (33-1) 47 07 54 13
UNIVERSITÉ
DEPARIS
SUD
U.F.R.
SCIENTIFIQUE
D’ORSAY
DÉPARTEMENT
DEPHYSIQUE
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
présentée
pour obtenir
le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES
de
l’UNIVERSITÉ
PARIS XI ORSAYpar
Peter
Grüter
Intitulé:
Contribution à
la
Théorie
des
Gaz
Dilués-Dégénérés
Soutenue le 11 Juillet 1996 devant la Commission d’examen :
M. Roger BALIAN
M. Bernard JANCOVICI
M. Franck
LALOË,
Directeur de Thèse M.Maciej
LEWENSTEIN,
Rapporteur
M.Jacques
MAGNEN,
Rapporteur
U.F.R.
SCIENTIFIQUE
D’ORSAY
DÉPARTEMENT
DEPHYSIQUE
DEL’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
présentée
pour obtenir
le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES
de
l’UNIVERSITÉ
PARIS XI ORSAYpar
Peter
Grüter
Intitulé:
Contribution à
la
Théorie
des
Gaz
Dilués-Dégénérés
Soutenue le 11 Juillet 1996 devant la Commission d’examen :
M. Roger BALIAN
M. Bernard JANCOVICI
M. Franck
LALOË,
Directeur de Thèse M.Maciej
LEWENSTEIN,
Rapporteur
Ich lasse dich im
Überfluß
Von Wonne und von Freuden.
[...]
J’ai été chaleureusement accueilli au Laboratoire Kastler
Brossel,
ce dontje
tiens àremercier ses directeurs
successifs,
Jacques
Dupont-Roc
et Michèle Leduc.Je voudrais
témoigner
de maplus
grande
reconnaissance envers Franck Laloëqui
m’aguidé pendant
toute la durée de ma thèse par sonenthousiasme,
sapatience,
sapréci-sion et son intuition
physique
queje
n’aijamais
cessé d’admirer.Des discussions avec
Roger
Balian,
YvanCastin,
DavidCeperley,
Jacques
Dupont-Roc,
WernerKrauth,
AlexanderMeyerovich,
WilliamMullin,
Pierre-JeanNacher,
Phi-lippe
Nozières et Géneviève Tastevin ont été d’unegrande
aide et ont fourni des idées stimulantes. Je souhaite leurexprimer
toute magratitude.
Tous les membres du laboratoire ont contribué aux travaux
présentés
ici en créant uneambiance amicale et
encouragante,
si nécessaire pour le bon avancement de ce genrede
projet.
Enparticulier,
je
souhaite en remercier Maxime BenDahan,
PierreDes-biolles,
BenoîtDemolder,
SimoneKulin,
EricStolz,
Pippa Storey,
PascalSzriftgiser
et
Bérengère
Villard.L’équipe
informatique
dudépartment, Thierry Besançon,
CécileCombier,
et ZaïreDissi,
a joué
un rôleimportant
pour l’avancement de mes travaux. Je voudrais ici leurexprimer
ma reconnaissance. Je voudrais envoyer un merciparticulier
à Zaïre et leséquipes techniques
dudépartement qui
ont contribué au maintien de mon vélo en étatde marche - afin de
permettre
le bon avancement des travauxprésentés
ici - avec denombreux
conseils,
des astucespratiques
et une pompe.Mes remerciements vont à toutes les personnes
qui
ontaccepté
de fairepartie
de monjury,
enparticulier Maciej
Lewenstein etJacques Magnen qui
ont non seulementac-cepté
le rôle derapporteur,
mais m’ont aussi fait bénéficier de nombreuses remarques. Enfin mais surtout,je
veux remercier Sandrine et mafamille,
de leurpatience
et leur soutien.i
1 Les
systèmes
quantiques
dilués 11.1 Situation
expérimentale ...
11.2
Approches
théoriques ...
31.2.1
Approches inspirées
de la matière condensée ... 31.2.2
Pseudopotentiel...
41.2.3 Les
développements
enagrégats
... 61.2.4 Motivation de notre travail ... 8
1.3 Les bases de notre
description
théorique
... 91.3.1 Généralisation de la formule de Beth-Uhlenbeck ... 9
1.3.2
Propriétés
à courte distance ... 101.3.3
Propriétés thermodynamiques
... 102 La méthode des
opérateurs
d’Ursell 13 Introduction auchapitre ...
13Article 1
(en
anglais)
2.1 Introduction ... 17 2.2Opérateurs
d’Ursell ... 18 2.3Diagrammes ...
21 2.3.1 Définition etcomptage
... 21 2.3.2 Deux sommations ... 24 2.4Systèmes dilués dégénérés ...
27 2.4.1 Gazparfait
... 27 2.4.2 Première correction ... 292.4.3 Correction d’ordre suivant ... 34
2.A
Règles
de construction desdiagrammes
... 402.B Deux
exemples
... 42Fin de l’article 2.6 Condensation de
paires, triplets, ...
432.6.1 Les classes de la formation de
paires
... 432.6.2 Discussion ... 48
2.6.3 Autres canaux de condensation ... 48
3 Les
opérateurs
densité réduits 51 Introduction auchapitre ...
51Article 2
(en
anglais)
3.1 Introduction ... 533.2 Calcul des
opérateurs
réduits ... 543.2.1
Opérateur
densité à uneparticule ...
553.2.2
Opérateur
densité à deuxparticules
... 563.3
Application
augaz dilué ...
573.3.1 Gaz
parfait
... 573.3.2 Première correction ... 59
3.3.3 Deuxième ordre en
U
2
... 643.3.4 Premier ordre en
U
3
... 663.4
Répulsion
forte à courteportée
... 673.4.1 Ordre
zéro en U
2
... 683.4.2 Premier ordre en
U
2
... 693.4.3 Termes suivants ... 73
3.4.4 Résumé ... 77
3.5 Discussion ... 78
3.A Variation du
potentiel
d’interaction ... 79Fin de l’article 3.6 Le cas de formation de
paires ...
824 Grandeurs
thermodynamiques
etlongueur
d’Ursell 85Introduction au
chapitre ...
85Article 3
(en
anglais)
4.1 Introduction ... 874.2 Le
potentiel
de l’ensemblegrand-canonique
... 894.2.1 Notation ... 89
4.2.2
Approximations
pour lepotentiel
thermodynamique
... 904.2.3 Particules
sans spin ...
914.2.4
Spins
... 934.2.5 Etats liés ... 93
4.3 Particules
à spin
1/2
... 954.3.1 Densité de
particules,
énergie,
aimantation ... 964.3.2 Discussion ... 98 4.4 Eléments de matrice de
U
2
... 99 4.4.1Longueur d’Ursell
... 100 4.4.2 Potentiel en marches ... 102 4.4.3Sphères
dures ...
103 4.5Discussion ...
108 Fin de l’article 4.6U
2
poursphères
dures ...
1094.6.1
Les fonctions d’onde ...
1114.6.2
[U
2
]
rel
enreprésentation
position
... 1224.6.3
U
2
enreprésentation
impulsion
... 1225 Calcul
numérique
detempérature critique
d’un gaz de bosons 127 5.1Les intégrales de chemin ... 128
5.1.1
L’opérateur densité ... 129
5.1.2
Symétrisation ... 134
5.2
Repérage de la transition ... 134
5.2.2
Energie
libre de torsion ... 140 5.3 Résultats ... 141 5.3.1 Le calculnumérique ... 142
5.3.2 Discussion ... 143 Conclusion 145Appendices
A Lien avec la théorie de Hartree-Fock 147 BApproche
de théorie dechamps (Beliaev)
151 B.1 Fonctions de Green pour des bosons ... 151B.2
Règles
deFeynman
et fonctions de Green ... 154B.3 Potentiel effectif ... 158
B.4 Potentiel de
sphères
dures ... 162C Notations 167
Bibliographie
171Index 176
1
LES
SYSTÈMES
QUANTIQUESDÉGÉNÉRÉS
MAISDILUÉS
sontprincipalement
caractérisés
par deuxpropriétés.
Enpremier
lieu,
ils sont lesiège
des effetsquan-tiques
collectifs,
liés à lasymétrisation
des états desparticules
et au recouvrement de leurspaquets
d’onde;
en secondlieu,
les interactions neperturbent
lesystème
quefai-blement en ce sens que les collisions entre
particules
sont rares, mêmesi,
pendant
unecollision,
lesparticules
concernéespeuvent
sentir unpotentiel
d’interaction très fort.Ces
systèmes physiques
seprêtent
bien à une étudethéorique
et il est naturel que leslivres d’introduction à la
physique statistique
en citent desapproches
théoriques
di-verses. Ce n’est toutefois quedepuis
peu detemps
que lesexpérimentateurs
ont réussi à enpréparer
des échantillons.Les travaux
présentés
dans cette thèse ont pourobjectif
d’élaborer des outilsthéo-riques adaptés spécifiquement
à l’étude de cetype
desystème,
et ainsi de contribuer àune
compréhension plus profonde
desphénomènes
physiques
seproduisant
dans undomaine
qui
se trouve à la croisée de la matière condensée et de laphysique atomique.
1.1 Situation
expérimentale
Un des domaines d’intérêt de la
physique atomique
est,depuis
un certaintemps,
lere-froidissement et le
piégeage
d’atomes au moyen de faisceaux laser. L’un des butsprin-cipaux
est d’atteindre des densités et destempératures
dans un échantillon d’atomesbosoniques
conduisant à la condensation de Bose-Einstein([ 1];
pour une revue récente( 1993)
des recherches sur ce domaine voir[2]).
Cettephase
condensée est caractérisée par l’accumulation d’un nombremacroscopique
departicules
dans l’état deplus
basseénergie.
Dans lesliquides quantiques
elle se manifeste par l’effet desuperfluidité
(cas
de
4
He)
ou desupraconductivité
(paires
deCooper
formées par les électronsconduc-teurs des
métaux).
Mais la densité élevée de telssystèmes
rend difficile laséparation
des effetsquantiques
etd’interaction,
cequi
explique
l’intérêtporté
vers lessystèmes
dilués ou ce
problème
est moins ardu.Pour refroidir des atomes, on a recours
(le
cas échéant seulementpendant
unephase
de
préparation)
à une utilisationadéquate
des interactions entre atomes et lumière. Le transfertd’impulsion
de la lumière vers des atomes a été mise en évidence pour lapremière
fois en 1933([3])
dans uneexpérience
qui
apermis
d’obtenir une déviationd’un
jet atomique.
Leprincipe
des méthodes de ralentissement par effetDoppler
estle suivant:
quand
un atome dans son état fondamental est éclairé par un laser sepro-pageant en sens
opposé,
d’unefréquence légèrement
plus
faiblequ’une
fréquence
de transition de l’atome vers un étatexcité,
l’atomepeut
absorber unphoton
(dont
lafré-quence
apparente
estaugmentée
par l’effetDoppler).
La transmission del’impulsion
duphoton
à l’atome freine ce dernier. Lors de la désexcitationqui
suit,
lephoton
estémis dans une direction
arbitraire; donc,
en moyenne, ce processus d’émissionspon-tanée ne
change
pas lavitesse,
et le résultatglobal
est que les atomes sont ralentis. Pour des atomes neutres, lerefroidissement,
c’est à dire la diminution du mouvementthermique
autour d’une vitesse moyenne, par ce processus a étéproposé ([4])
en1975,
mais il a fallu attendre les années 80 pour la
première
réalisationexpérimentale
([5]).
Depuis,
les travaux sur le refroidissementlaser,
en matièreexpérimentale
etthéorique,
ayant
pour but l’obtention des densités deplus
enplus
élevées,
n’ont pas cessé. Au cours des années 1987-88 il est apparu que lestempératures
obtenues par lesexpé-riences sur le refroidissement
Doppler
étaient bien au-dessous de la limitethéorique
attendue,
latempérature
minimale observée étantplutôt
donnée parl’énergie
de recul dû à l’émissionspontanée
d’un seulphoton.
En1989,
uneexplication
en a été donnée en termes d’un effet nouveau,l’effet Sisyphe ([6]).
Lapremière
mise en évidence durefroidissement des atomes en dessous de cette
température
de recul a été obtenue parla méthode du
Piégeage
Cohérent dePopulation Sélectif
en Vitesse([7])
en 1988. Lerefroidissement
pareffet
Raman,
une autre méthodepermettant
de s’affranchir de la limite de latempérature
derecul,
a vu lejour
en 1992([8]).
Pour
pouvoir
atteindre unrégime
dégénéré
et pour détecter les atomes, il est utile de les confiner dans unerégion
del’espace
à l’aide d’unpiège atomique.
Lepremier
piège
(magnétostatique)
pour des atomes neutres a été construit en 1985 par uneéquipe
de chercheurs américains([9]).
Laprofondeur
enénergie
dupiège
étant trèsfaible,
ilsn’obtenaient
cependant qu’une
basse densité desparticules préalablement
refroidies par laser. Apartir
de 1987([10])
l’utilisation dupiège
magnéto-optique
apermis
d’at-teindre des densités
beaucoup plus
élévées en utilisant deschamps magnétiques
qui
rendent la force de radiation de la lumière
dépendante
de laposition
spatiale.
Il est
depuis
apparu que les méthodes depiégeage
et de refroidissement laser n’étaient pas suffisantes pour obtenir la condensation de Bose-Einstein dans un gaz dilué. Lesexpérimentateurs
se sont alors tournés vers unetechnique supplémentaire,
issue destravaux sur
l’hydrogène
polarisé:
lerefroidissement évaporatif.
Incidemment,
c’estentre autres par ce mécanisme que les substances se refroidissent dans la vie courante:
la
température
du thé dans une tasse baisse au cours dutemps
par laperte
desmolé-cules les
plus
chaudesqui
sontemportées
par le courant d’air au-dessus de la tasse.Sous l’effet des
interactions,
la distributiond’énergie
des molécules restantess’ajuste
au fur et à mesure, de sorte
qu’il
y atoujours
desparticules
prêtes
à êtreévaporées
dans la queue de haute
énergie
de la distribution de Maxwell-Boltzmann.L’équipe
de refroidissementd’Hydrogène polarisé
au MIT a été lapremière
de proposerl’ap-plication
de ceprincipe
aux atomespiégés
([11,12]).
En raison des difficultés de cesexpériences (préparation
duH~,
détectionetc.),
c’estcependant
avec des atomes al-calins que cettetechnique
a étécomplètement
couronnée de succès et la condensation de Bose-Einstein observée pour lapremière
fois defaçon
directe.
1
1. Cette transition de phase a été observée dans un système analogue, constitué d’un gaz d’excitons, des
composés binaires de porteurs de charge
positive
et négative à l’intérieur des semi-conducteurs excités par une forte radiation laser ([13] (paires d’excitons) et [14]). Cependant, la durée de vie très courte deces paires empêche des mesures précises sur les effets collectifs dans un état d’équilibre thermodyna-mique qui ne peut être que métastable.
Pendant le refroidissement
évaporatif,
la hauteur dupotentiel
qui
sépare
l’échantillon d’atomespiégés
de l’extérieur est continûment réduite. Enpratique,
une variante dela méthode utilise un
champ
deradiofréquence
selon unetechnique
proposée
parPrit-chard que nous ne décrivons pas ici. Les atomes
qui
se trouvent en haut de ladistri-bution
thermique
peuvent
alors franchir la barrière depotentiel
et s’enfuir amenantavec eux
plus
quel’énergie
thermique
moyenne parparticule.
Au cours dutemps
leniveau de la barrière est abaissé
(de
manière assez lente pourpermettre
aux atomes dese
rethermaliser,
mais aussi assezrapide
à cause despertes
dupiège)
de sorte que latempérature
diminue.Pour le moment ce sont les groupes travaillant sur le Rubidium
([15])
et le Sodium([16])
qui
ont atteint lerégime
de condensation de Bose-Einstein. Un certain douterègne
encore concernant lesexpériences
avec du Lithium([17]),
laquestion
étant desavoir si la transition a été vraiment atteinte. En
revanche,
ce cas du lithiumprésente
actuellement un intérêt
particulier,
du fait que lalongueur
de diffusion estnégative.
Ceci pose un
problème théorique
intéressant de stabilité de l’état condensé(voir
parexemple
[18]
ou[19]).
1.2
Approches
théoriques
Nous
présentons
dans ce mémoire une contribution au traitementthéorique
des gazquantiques.
Les méthodes habituelles dans ce domaine sont pour laplupart
originaires
de la
physique
de la matièrecondensée,
où elles ont étéemployés
avec succès pour ladescription
desliquides quantiques
comme3
He
ou
4
He.
Elles sont, biensûr,
également
très utiles pour décrire les gaz
quantiques;
cependant
il estpossible
d’aller au-delà etde
développer
unecomprehension plus microscopique
enexploitant
le fait que cessystèmes
sont dilués.1.2.1
Approches
inspirées
de la matière condenséeLa théorie de Landau
([20:
§§1-4,6,25])
fournit unedescription macroscopique
despropriétés
desliquides quantiques proche
de latempérature
nulle. Elle introduit leconcept
desquasi-particules, qui
sontporteuses
des excitations élémentaires dusys-tème. Ces
quasi-particules
obéissent à unestatistique
quantique imposée
par lespro-priétés physiques
dusystème.
L’énergie
ou toute autregrandeur
calculée est donnée par une fonctionnelle de la fonction de distribution desquasi-particules
faisant interve-nir des constantes d’interaction(les
« constantes deLandau »).
Pour un gazdilué,
cesconstantes
peuvent
être déterminéesjusqu’ à
un certainordre,
àpartir
de lalongueur
dudiffusion,
et cela même pour despotentiels divergents
à courte distance(quelquefois
appelé
« ansatz de renormalisation » de Landau :après
avoir fait un calcul habituelde
perturbation
enpotentiel
onremplace
lesexpressions - divergentes
le cas échéant- en fonction du
potentiel
par desexpressions
en fonction des éléments de la matricede collision T et obtient un résultat
fini).
Beliaev et Galitskii
([21-23]) transposent
les méthodes de la théoriequantique
deschamps
(électrodynamique
quantique)
auxproblèmes
à N corps àtempérature
nulle. Pour traiter despotentiels
dutype
desphères
dures,
ils resomment toute une classe dediagrammes
deFeynman,
dutype
échelle,
incluant de cettefaçon
des termesjusqu’à
l’ordre infini en
puissances
depotentiel.
Ainsi,
ils arrivent à obtenir undéveloppement
en termes d’unpotentiel
effectif,
lui-mêmefini,
qui
représente
uneamplitude
dediffu-sion
généralisée
tenant encompte
laprésence
des autresparticules.
Cepotentiel
effec-tif s’obtient par la solution d’uneéquation intégrale
faisant intervenir lesamplitudes
de diffusion à deux corps(on-
etoff-shell),
finies même pour despotentiels
fortementrépulsifs
(voir
l’annexe B pourplus
dedétails).
Des
système
dilués de bosons àtempérature
nulle se décrivent avec une assez bonneapproximation
par un Hamiltonien modèlequi
se laissediagonaliser
par unetrans-formation
deBogoliubov, qui remplace
lesopérateurs
création/annihilationagissant
sur le condensat par un nombre
complexe.
On utiliseégalement
l’équation de
Gross-Pitaevskii,
uneéquation
deSchrödinger
non-linéaire pour la fonction d’onde d’uncon-ensat de Bose-Einstein non-uniforme dans
l’espace
(la
première
application
en a étéla
description
des vortex dans le4
He
superfluide
([24,25])).
Dans les
approches
dechamp
moyenchaque
particule
sedéplace
dans unpotentiel
effectif à un corps créé par l’interaction
moyennée
avec les autres atomes. Cetteap-proximation
en termes departicules
indépendantes,
souvent utilisée parexemple
enphysique
atomique
ou nucléaire dans le cadre del’approximation
deHartree-Fock,
donne des résultats en bon accord avec les observations pour de nombreux
systèmes
physiques
différents. Dans lapratique,
il s’avère difficile de résoudre leséquations
couplées
pour déterminer les fonctions d’onde et lechamp
moyen de manière auto-cohérente(voir [26],
section10,
et àtempérature
finie: sections27-29).
En ce
qui
concerne les méthodesnumériques,
lechamp
est tellement vaste que nous necitons que
quelques
exemples,
développés
notamment pourcomprendre
lasuperflui-dité de
4
He.
McMillan a déterminé desénergies
et fractions condensées par uneap-proche
variationelle([27]).
Kalos,
Levesque
et Verlet ont utilisé une méthode MonteCarlo pour des fonctions de Green afin d’évaluer des
énergies
exactes([28,29]).
Nousprésentons l’approche
desintégrales
de chemin déterminées par une méthode deMonte
Carlo,
mise en oeuvre parCeperley,
enplus
de détail dans la section5,
danslaquelle
nous calculons latempérature critique
des gaz de bosons.Toutes les manières d’aborder le
problème
à N corpsprésentées jusqu’ici
ont été éla-borées avec un butprincipal
d’application
auxliquides.
Bienqu’il
soit bien sûrpos-sible de les utiliser aussi pour des
systèmes
gazeux, deux méthodes existentqui
sontconçues pour ces cas en
particulier
etqui
tirentprofit
de la faiblesse de l’interaction faible dès le début dudéveloppement.
Nous les décrivonsplus
en détail dans lessec-tions
qui
suivent.1.2.2
Pseudopotentiel
Dans une série d’articles
([30-34]),
Huang,
Lee etYang
reformulent leproblème
de Nparticules
en interaction faible à l’aide de la notion de« pseudopotentiel
»,qui
nefait intervenir que les
déphasages
de collision~
l
(k).
L’idée est deremplacer
lepoten-tiel d’interaction par une condition aux limites sur la fonction
d’onde,
qui
par ailleurs secomporte
comme celle departicules
libres. Provenant initialement de laphysique
nucléaire
([35, 36]),
ces méthodes se limitaient alors auproblème
à deux corps et autraitement des collisions dans
l’approximation
deBorn,
restrictions queHuang,
Leeet
Yang
ont ensuite surmontées.Ces auteurs donnent
l’expression
suivante pour lepseudopotentiel
(non-hermitien
2
)
associé à un
potentiel
d’interaction dutype
desphères
dures de diamètrea:
3
Pour que cette théorie reste
valable,
il faut que laperturbation
dupotentiel (réel)
surla fonction d’onde reste suffisamment limitée dans
l’espace;
l’étendue de cettepertur-bation pourra être assimilée à la
largeur
infinitésimale d’unpic
delta à condition que l’extensionspatiale
dupotentiel
soitnégligeable
parrapport
à unpaquet
d’onde dontla taille est
comparable
à lalongueur
de deBroglie,
cequi implique:
(la longueur
d’ondethermique
03BB
T
est definie pour desparticules
de masse m àtem-pérature
T par :où
k
B
est la constante deBoltzmann)
Appliquant
la condition aux limites(1.1)
auproblème
à Nparticules (tronquée
aupre-mier ordre en
a),
ces auteurs calculentl’énergie
de l’état fondamental d’un gaz debo-sons
jusqu’à
l’ordre 3 ena;
4
pour
un gaz de fermions ils trouvent la correction à la fonction d’état en ordre 2 et la fonction de corrélation(aux
distances entreparticules
comparables
à laportée
dupotentiel
et aux distances trèsgrandes).
Malgré
cesrésultats,
qui
sont obtenus d’unefaçon
assezdirecte,
cette théorieprésente
cependant
des limitations inhérentesqui
rendent son extension aux ordres suivantsdif-ficile. En
premier
lieu,
même sil’expression
formelle(1.1)
est donnée pour toutes les valeurs del,
enpratique
le calcul des contributions des ondespartielles
d’ordressupé-rieurs n’est pas
effectué,
cequi
se traduit dans la condition suivante pour les momentsrelatifs k:
2. L’opérateur
(~/~r)r
n’est pas hermitique, c’est à dire qu’il existent des fonctions d’onde<r|~>
et<r|03B8>
telles que <~ | (~/~r)r
| 03B8> ~ <03B8 | (~/~r)r |
~>. Même si la façon par laquelle l’opérateur du
pseu-dopotentiel a été obtenu assure que ses valeurs propres sont réelles, son caractère non-hermitien interdit
l’utilisation de techniques variationelles afin de déterminer ces valeurs propres ([30]).
3. m est la masse d’une particule, k correspond au vecteur d’onde.
4. Pour des intéraction de sphères dures, on peut développer:
1/
(k)]
0
[-k cot ~
= a +1 3 (ka)
2
a
+ ... Dans l’état fondamental non-perturbé, toutes les particules ont un momentcinétique
nul de sorte quela contribution en k2 n’intervient pas. Des collisions dans l’onde l = 1 sont interdites par la symmetrie
En
second,
la méthode n’inclut que des collisions à deux corps; il n’est pas évident de voir comment il seraitpossible
d’enélargir
lechamp
d’application.
Enfin,
la distorsion de la fonction d’onde à « l’intérieur dupotentiel
d’ interaction » estignorée.
5
Il
est doncpossible
que des effetsphysiques
soientnégligés
par leconcept
même de la théorie dupseudopotentiel.
En
fait,
c’est cette méthode sous la forme laplus simple,
enremplaçant
lepotentiel
d’interaction par le
potentiel
effectifsuivant
6
:
qui
est habituellement à la base des travauxthéoriques
sur la condensation deBose-Einstein dans les gaz
atomiques
(voir
parexemple
[18,37,38]).
1.2.3 Lesdéveloppements
enagrégats
Dans la suite nous
présentons
les méthodes dites dedéveloppement
enagrégats
(ou
« clusters
»).
Elles constituent lepoint
dedépart
des travaux de cette thèse et sontconstruites pour fournir directement des
développements
en densité.Nous nous intéressons aux gaz
dilués,
c’est à dire auxsystèmes
pourlesquels
laportée
du
potentiel
estbeaucoup
plus petite
que la distance moyenne entreparticules:
en introduisant la densité de
particules n
=N/V
et lalongueur
b caractérisant la por-tée dupotentiel
d’interactionV
int
(|r
1
-
|),
2
r
i.e. une distance entreparticules
àpartir
delaquelle
lepotentiel
peut
êtrenégligé
devant les autresénergies
duproblème.
Leproduit
n
1/3
b
estsupposé petit,
cas pourlequel
ilparaît
naturel de construire undéve-loppement
desgrandeurs
thermodynamiques
enpuissances
de ceparamètre.
Ursell a
présenté
en 1927([39:
§5])
une méthode de calcul de la fonction departition
pour un gaz
classique qui
est basée exactement sur cette idée. Ildéveloppe
la fonction departition
à l’aide des fonctionsu
(n)
qui
sont non-nulles seulement si nparticules
sont
proches
l’une del’autre,
autrementdit,
si elles forment unagrégat.
Dans un gazdilué
pourtant
les collisions àplus
de deux corps sont extrêmement rares et parconsé-quent
ledéveloppement
peut
être arrêtéaprès
quelques
termes seulement.Mayer
etMayer
ont rendul’approche
plus
systématique
([40])
et fourni unereprésentation
gra-phique
des termes dudéveloppement.
La
première généralisation
auxsystèmes
quantiques
a été faite par Uhlenbeck et Bethen 1936
([41,42]).
Ils se limitent aupremier
ordre(seulement
des collisions à deux5. Bien sûr, cette distorsion est invisible pour des sphères dures, le type de potentiel que Huang, Lee et
Yang ont étudié, puisque, dans ce cas, la fonction d’onde est totalement exclue du potentiel.
6. L’ omission de l’opérateur
(~/~r)r
ne change pas l’effet du pseudopotentiel si celui-ciagit
sur desfonc-tions d’onde qui se comportent regulièrement à l’origme (Contre-exemple: une fonction d’onde qui devient proportionnelle à a +
b/r
au voisinage de l’origine)corps
interviennent)
et aux gaz faiblementdégénérés,
pourlesquels
lalongueur
d’ondethermique
03BB
T
estbeaucoup plus
petite
que la distance moyenne entreparticules:
En
effet,
le caractèrequantique
n’intervient que par le fait que lesopérateurs
associés àl’énergie
cinétique
et àl’énergie
potentielle
ne commutent pas, ainsi que parl’uti-lisation des fonctions d’onde
symétrisées
pour le calcul des fonctions u(2). La corré-lationquantique
des deuxparticules
subissant la collision avec toutes les autres estcomplètement négligée.
Ils calculent le deuxième coefficient du virielB(T),
la pre-mière correction à lapression
après
la contribution du gazparfait
pour dessystèmes
dilués:Dans cette
première
correction,
deux contributionsd’origines
différentespeuvent
êtredistinguées:
Le
premier
terme est de naturepurement
statistique;
il est designe
opposé
pour des bosons et pour des fermions. Le deuxième terme tientcompte
des effets dupotentiel
d’interaction. Son calcul fait intervenir la différence entre la densité d’états dusystème
(à
deuxcorps)
en interaction et celle dusystème
sansinteraction ;
cette différences’ex-prime
en fonction desdéphasages
de collision~
l
(k).
Beth et Uhlenbeck obtiennent alors le résultat suivant :(La
somme surl porte
sur les nombrespairs
pour des bosons et sur les nombresimpairs
pour des
fermions;
B
lié
(T)
donne la contribution des états liés le caséchéant)
Ce résultat est
remarquable
en ce sensqu’il exprime
defaçon
exacte unegrandeur
macroscopique uniquement
en fonction desparamètres
microscopiques.
Pour des par-ticulesbosoniques,
à bassetempérature,
seules les collisions en onde s sontimpor-tantes, la somme sur l se réduit alors à un seul terme.
L’intégration
sur k faitdisparaître
une
puissance
de03BB
T
et introduit - comme/dk
0
d~
varie peucomparé
àe
-03BB2
T
k2/203C0 -un nouveauparamètre
dupotentiel,
lalongueur
a =d~
0
/dk
(dans
le cas d’unpo-tentiel de
sphères
dures,
acorrespond
au diamètre dessphères).
Parconséquent,
leterme
int
n03BB
3
T
B
estapproximativement proportionnel
à.
na03BB
T
2
Leproduit
a03BB
2
T
corres-pond
donc auparamètre
dudéveloppement
en interaction.Kahn et Uhlenbeck ont
poursuivi
ce travail et donné unapproche
plus
méthodique
incluant les ordres suivants
([43]).
Ils ontégalement essayé
d’appliquer
ledéveloppe-ment aux gaz
parfaits
enrégime
de condensation Bose-Einstein et démontréqu’effec-tivement le
développement
mène à une condensation des bosons dans l’état à momentcinétique
nul: lapression
reste constante pour des densités au-dessus d’un certain seuilcritique.
La méthode de collisions binaires de Lee et
Yang
est la continuation de ces études([44-46]
et[47:
section9.7]).
Comme nous, ces auteurs cherchent àdistinguer
deuxétapes
dans leur étude en introduisant unsystème
auxiliaire departicules
discernables.Mais ils effectuent un calcul en termes d’éléments de
matrice,
et ne font pas le mêmeusage que nous des
cycles d’échange.
Aussi leur méthode est elle relativementcom-pliquée,
enparticulier
lorsqu’ils
tiennentapproximativement
compte
d’effets à troiscorps et
plus
(qui
sont traités par desintégrations
sur latempérature
inverse03B2).
Se-lon leurs termes, « lespropriétés
de convergence de leursdéveloppements
ne sont pasbien
comprises » .
Cependant,
et comme nous le verrons, ils obtiennent certainsre-sultats
qui
sontidentiques
aux nôtres(la
formule de Beth Uhlenbeckgénéralisée),
cedont nous nous sommes d’ailleurs rendu
compte
après
les avoir obtenusindependam-ment. En
revanche,
dans bien d’autres cas, leurs calculs sonttrop
compliqués
et nepermettent
pas d’aboutir à un resultatqui
soitcomparable
aux nôtres.1.2.4 Motivation de notre travail
Le vaste
champ
de théoriespermettant
de traiter lessystèmes quantiques
dilués,
dontnous avons seulement pu discuter les
plus
marquantes,
nous fournit des outilsthéo-riques
parfaitement
satisfaisants,
bien queparfois
difficiles à mettre en oeuvre.Quelles
sont alors les motivations de ce travail? Nous limitons cette étude aux gaz
quantiques
dilués,
cequi
est évidemment unesimplification
parcomparaison
avec un traitementincluant les
liquides. Exploitant
cettesimplification
dès le commencement, nouscher-chons à construire une
description plus
cohérente dusystème
physique,
contenant à la fois sespropriétés
thermodynamiques macroscopiques (grand potentiel
parexemple)
et ses
propriétés microscopiques (opérateurs
densitéreduits,
à un ou à deuxcorps).
Enparticulier,
les corrélations entreparticules
sontprises
encompte
defaçon
detaillée,
même lors
qu’elles
sont fortes à courte distance sous l’effet derepulsions
dutype
coeurdur. Ce dernier
point
necessite evidemment un traitementnon-perturbatif
dupoten-tiel d’interaction. Nous verrons
qu’une
telledescription
est effectivementpossible
entermes
d’opérateurs
d’Ursell,
inspirés
des fonctions d’Ursell habituelles enmécanique
statistique quantiques,
mais mieuxadaptés
à un cas où ledegré
dedégénérescence
dugaz n’est pas nécessairement faible. Ainsi obtiendrons nous des
expressions
systéma-tiques
dugrand
potentiel
et desopérateurs
densitéreduits,
au sein d’un même cadrethéorique.
Ces resultats sont néanmoins limités à un gaz restant au dessus du
point
deconden-sation de Bose-Einstein
(ou
d’appariement
BCS pour desfermions). Cependant,
nous avonségalement
abordé l’étude de cesphénomènes
decondensation;
enparticulier
nous montrons comment le formalisme desopérateurs
d’Ursellpermet
trèsdirecte-ment de mettre en évidence le
phénomène
de condensationBCS,
par unegénérali-sation toute naturelle de la condensation de bosons. De même d’autres « canaux de
Nous nous sommes aussi intéressé au
problème
de condensationsuperfluide
dans ungaz de bosons. Guidés par le formalisme des
opérateurs
d’Ursell,
nous avons obtenucertains resultats
numériques
concernant latempérature critique. Cependant,
faute detemps,
l’étude des gaz condensés n’a pas étécomplétée
defaçon
aussisystématique
et nos resultats n’ont pas encore le même caractère
méthodique
qu’au
dessus dupoint
de condensation.
L’ensemble de notre travail est décrit dans la suite de ce mémoire.
1.3 Les bases de notre
description
théorique
Notre but est donc de pousser l’idée du
développpement
enagrégats
plus
loin que dansles traitement
classiques (fonction
d’Ursell).
Ceux-cirequièrent
deux conditions devalidité, (1.6)
et(1.7),
alors que nous désirons nous affranchir de la seconde.1.3.1 Généralisation de la formule de Beth-Uhlenbeck
La formule de
Beth-Uhlenbeck,
qui
donne le deuxième coefficient du viriel d’un gaznon-dégénéré,
peut
êtregénéralisée
à desdégrées
dedégénérescence plus
élévés. L’élaboration et ladescription
de ceformalisme,
que nous avonsbaptisée
« Méthodedes
opérateurs
d’Ursell », faitl’objet
duchapitre
2.La méthode se base sur des
opérateurs
agissant
sur unsystème
auxiliaire departicules
discernables,
que nousappelons
les «opérateurs
d’Ursell », etqui
permettent
dedé-velopper
la fonction departition
en une série où leparamètre
dedévelopppement
fait intervenir laportée
dupotentiel,
mais pas son intensité(il
resteconvergent
même pour despotentiels
fortementrépulsifs).
Lepremier opérateur
d’Ursellagit
sur uneparti-cule,
et tientcompte
del’énergie cinétique
ainsi que, le caséchéant,
d’unpotentiel
extérieur;
ledeuxième,
opérant
sur deuxparticules,
contient tous les effets dupoten-tiel
pendant
une collisionbinaire,
le troisième ceux des collisions à troisparticules
etainsi de suite.
Les
opérateurs
tenant encompte
les interactions(les
opérateurs
d’ordresupérieur
à1)
font intervenir non seulement les effetsasymptotiques
des collisions sur les fonc-tions d’onde(déphasages),
mais aussi leurcomportement
à courte distancequi joue
un rôle dans les corrélations entre
particules.
En utilisant lesopérateurs
d’Ursell,
nousclassons les effets du
potentiel
selon le nombre departicules
mises enjeu
dans lescollisions,
cequi
nouspermet
de trouver desapproximations
propices
à l’étude dessystèmes
dilués.Ce traitement des interactions est suivi d’une deuxième
opération indépendante
-qui
tientcompte
de lasymétrisation
quantique.
Nousexprimons
lesopérateurs
symé-triseur/antisymétriseur
encycles
d’échange. Après
unregroupement
des termes nousparvenons à resommer sur ces
cycles
d’unefaçon
exacte, cequi
nouspermet
detrai-ter des
systèmes
dedégénérescence
élevée. Afin desystématiser
les sommations etapproximations
àeffectuer,
nous introduisons unereprésentation graphique.
gaz
parfait
sont obtenues de cette manière. Il estpossible
de choisirl’approximation
àemployer
en fonction duproblème
à étudier de sortequ’on
peut
se concentrer sur leseffets
importants.
Lapremière
correction est valable pour un gaz dilué etgénéralise
la formule de Beth-Uhlenbeck en introduisant des facteursd’occupation
del’espace
desimpulsions.
D’autrescorrections,
parexemple
d’ordreplus
élévé enportée
dupoten-tiel,
ou des sommationspermettant
dereproduire
l’appariement
despaires
deCooper,
sont calculées.
1.3.2
Propriétés
à courte distanceLes éléments de matrice
diagonaux
desopérateurs
de densité réduits à un(ou
deuxcorps)
donnent laprobabilité
pourqu’une
(respectivement
deux) parmi
ungrand
nom-bre de
particules
d’un ensemblethermodynamique
se trouvent dans des étatsquan-tiques
spécifiés.
Ilspermettent
ainsi de sonder lesystème
à une échellemicroscopique.
Dans le cadre de notre formalisme nous obtenons les
opérateurs
densité enimposant
une variation auxopérateurs
d’Ursell à un corps del’expression
de la fonction depar-tition. De cette
façon,
nous obtenons cesopérateurs
dans lesapproximations
succes-sives,
partant
à l’ordre leplus
bas del’expression
valable pour le gazparfait
(voir
cha-pitre
3).
La
première
corrections’applique
aux gaz dilués. Pour lacalculer,
nous prenons commepoint
dedépart
la formule de la fonction departition
dupremier
ordre enpor-tée du
potentiel.
Nous obtenons uneexpression
pourl’opérateur
à un corpsqui
faitintervenir la trace sur une deuxième
particule
liés avec lepremier
par unopérateur
d’Ursell à deux corps, et
qui
ressemble donc à un résultat des méthodes dechamp
moyen. Dans le terme correctif de
l’opérateur
à deuxparticules,
deuxparties
sont àdistinguer:
lapremière
contientégalement
une trace sur uneparticule
auxiliairequi
introduit une contribution d’interaction
moyennée;
dans laseconde,
enrevanche,
lesdeux
particules
ressentent directement l’interaction par unopérateur
d’Ursell à deuxcorps. Cette
partie
contient toutes les corrélationsqui
sontimportantes
à courte dis-tance,lorsque
lechamp
moyen créé par lesparticules
autour cesse d’êtreprédominant.
Comme une
première application
nous déterminons la fonction de corrélation à deuxcorps pour un gaz de
sphères
dures. En tenonscompte
desdiagrammes jusqu’à
l’ordre deux enportée
dupotentiel,
nous vérifionsqu’en
effet laprobabilité
de trouver deuxparticules
à une distance inférieure au diamètre dessphères
dures s’annule. C’est ànotre connaissance la
première
foisqu’une
expression
générale
de cettepropriété
non-perturbative
est obtenue. 1.3.3Propriétés
thermodynamiques
Le
chapitre
4 décrit les résultats que nous avons obtenus pour les différentesgrandeurs
thermodynamiques
utilisant lepremier
terme de notredéveloppement.
Les traces sontexplicitées
enintégrales
sur les états d’ondelibre,
plus
une somme des contributions dues aux états liés.Quelques grandeurs,
comme parexemple
lapression,
la densité oula
susceptibilité magnétique,
sontexplicitées
en fonctiond’opérateurs
d’Ursell à deuxLes
expressions
obtenues ressemblent à celles évaluées aupremier
ordre des méthodeshabituelles de
perturbation
enpotentiel,
la différenceprincipale
étant que, dans toutesles
expressions,
les éléments de matrice dupotentiel
d’interaction sontremplacés
parun
opérateur
d’Ursell à deuxparticules (qui
lui-même contient tous les ordres enpo-tentiel).
Il est alorsimportant
d’étudier lecomportement
de cetopérateur.
A titred’exemple
nous comparons les éléments de matrice de cetopérateur
pour un gaz desphères
dures avec desprédictions
de la théorie despseudopotentiels (dans
l’approxi-mation de
(1.5)).
Il se trouve que pour desbosons,
dans le domaine de validité despseudopotentiels
(1.2)
et(1.4),
on n’observe pas de différenceappréciable
entre les deuxrésultats,
tandisqu’un
phénomène
étonnant seproduit
pour lesfermions,
du faitde l’existence de la
sphère
de Fermiqui
introduit une nouvelle échelled’énergie:
pourdes moments
cinétiques k
de l’ordre du moment de Fermik
F
,
l’élément de matrice del’opérateur
d’Ursellchange
designe,
tout comme si les interactionspourraient
devenir attractives àtempérature
suffisamment basse.Les
expressions
sont exactes aupremier
ordre dans le «paramètre
de dilution »n
1/3
b
pourvu que le
degré
dedégénérescence,
fixé par leproduit
n
1/3
03BB
T
,
ne soit pastrop
élevé;
elles cessent d’être valable si lesparticules
commencent à atteindre lerégime
de condensation de Bose-Einstein ou depaires
de fermions. Eneffet,
quand
on serap-proche
de latempérature
critique,
les termes de notredéveloppement
commencent àdiverger
et cela d’autantplus rapidement
que les termes sont d’ordre élevé.Au
chapitre
5 nous exposons les resultats d’une étude de la condensation de13 Introduction au
chapitre
LA
FONCTION DE PARTITION est une fonctiongénératrice
qui
contient toutel’in-formation
d’un ensemblethermodynamique
([48: 7.1,3]).
Dans cechapitre
nousmontrons comment on
peut
calculer cette fonction pour unsystème
dilué à l’aide duformalisme des
opérateurs
d’Ursell. La fonction departition
Z
gc
de l’ensemblegrand-canonique
est donnée par :Dans cette
formule,
la trace s’effectue sur le nombre departicules
N et les états desparticules
discernables,
03B2
désigne
la« température
inverse» (k
B
T)
-1
,
z lafugacité
e
03B203BC
où 03BC
est lepotentiel chimique,
etN
N
l’hamiltonien pour Nparticules interagissant
par unpotentiel
V
int
:
Le
symétriseur
S
N
s’applique
pour desparticules bosoniques,
l’antisymétriseur A
N
pour des fermions.Comme nous l’avons
déja
dit,
nous calculonsZ
gc
en deuxétapes.
Dans unpremier
temps,
les interactions sont traitées pour unsystème
auxiliaire departicules
discer-nables en se servant d’un
développement
enagrégats inspirée
des méthodes citéesdans la section
1.2.3,
puis
lastatistique
entre enjeu
et lessymétriseurs/antisymétri-seurs sont
développés
encycles
d’échange
C
l
.
Cette démarche est à opposer auxcal-culs
antérieurs,
où les effets d’interaction et destatistique
sontincorporés
dans un seultraitement,
cequi
rendplus
difficile laprise
encompte
d’un taux dedégénérescence
élevépuisqu’elle
demanderait la resommation d’un trèsgrand
nombre de coefficientsdu viriel.
L’élaboration et la
description précise
de cette démarche faitl’objet
d’un article pu-blié([49])
que nousreproduisons
dans la suite.Ici,
nous ne donnonsqu’un
résumésimplifié.
on définit une hiérarchie
d’opérateurs
d’« Ursell» U
q
,
dont lespremiers
membress’écrivent:
Pour un
potentiel qui
tend suffisamment vite vers zéroquand
la distance entreparti-cules
croit,
cesopérateurs
transposent
dans le domainequantique
lapropriété
del’«
agrégativité »
(«
clustering »
enanglais)
des fonctions d’Ursellclassiques :
leursélements de matrice s’annulent en
représentation
positions lorsque
lesparticules
sontéloignées
l’une de l’autre. En termes desU
q
l’opérateur
K
N
s’exprime
par :Chaque
terme de la somme est unproduit
dem’
1
opérateurs
U
1
,
dem’
2
opérateurs
U
2
,
... , et ainsi de suite. La
sommation,
schématisée par03A3
{U}
,
consiste en une sommesur toutes les différents ensembles
{m’
1
,
m’
2
, ... ,
m’
N
}
conformes
avec la condition :et toutes les
possibilités non-équivalentes
de distribuer les Nparticules
dans lesargu-ments des
U
q
.
On remarque que, même pour des
potentiels
divergents (potentiels atomiques
à courtedistance entre
particules
parexemple),
aucun des termes de(2.5)
neprésente
uncom-portement
singulier,
cequi
est à opposer auxdéveloppements
habituels enpuissances
du
potentiel.
De
façon
analogue
lesymétriseur/antisymétriseur
de(2.1)
estdéveloppé
encycles
d’échange :
Pour le
symétriseur S
N
(bosons)
lefacteur ~
vaut+1,
pourl’antisymétriseur
A
N
(fer-mions), ~ prend
la valeur 20141. La sommesymbolique
sur{C}
porte
également
sur lesconfigurations possibles,
à conditiond’adapter
la notion denon-équivalence
de deuxdistributions.
1
1. Les cycles d’échange sont invariant uniquement par rotation cyclique des arguments, alors que toutes