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Techniques de médecine nucléaire pour l'imagerie et le traitement des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques

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HAL Id: inserm-02913623

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Techniques de médecine nucléaire pour l’imagerie et le

traitement des tumeurs neuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques

C. Ansquer, F. Kraeber-Bodere

To cite this version:

C. Ansquer, F. Kraeber-Bodere.

Techniques de médecine nucléaire pour l’imagerie et le

traite-ment des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques. Emc- Radiologie, Elsevier, 2016,

�10.1016/S1879-8527(16)67020-X�. �inserm-02913623�

(2)

Techniques

de

médecine

nucléaire

pour

l’imagerie

et

le

traitement

des

tumeurs

neuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques

C.

Ansquer, F.

Kraeber-Bodéré

Ce

travail

a

bénéficié

d’une

aide

de

l’État

gérée

par

l’Agence

nationale

de

la

recherche

au

titre

du

programme

«

Investissements

d’Avenir

»

portant

la

référence

ANR-LABX-0018-01.

La

médecine

nucléaire

apporte

des

outils

performants

pour

l’imagerie

et

la

thérapie

des

tumeurs

neu-roendocrines

gastro-entéro-pancréatiques,

caractérisées

par

l’expression

de

biomarqueurs

spécifiques.

La

scintigraphie

des

récepteurs

de

la

somatostatine

(OctreoScan

®

)

a

été

considérée

comme

l’examen

d’imagerie

fonctionnelle

de

référence

jusqu’à

récemment,

complémentaire

de

la

tomodensitométrie

et

de

l’imagerie

par

résonance

magnétique

(IRM)

et

permettant

de

sélectionner

les

patients

pour

des

thérapies

ciblées

par

analogues

de

la

somatostatine

froids

ou

radiomarqués

dans

une

approche

théranostique.

Aujourd’hui

la

tomographie

par

émission

de

positons

avec

des

analogues

de

la

somatostatine

marqués

au

gallium

68

est

développée

dans

des

études

cliniques,

avec

d’excellentes

performances

diagnostiques

par

rapport

à

l’OctreoScan

®

et

aux

examens

d’imagerie

morphologique.

Disponible

en

routine,

la

tomo-graphie

par

émission

de

positons

à

la

6-fluoro-(18F)-L-3,4-dihydroxyphénylalanine

présente

une

très

bonne

sensibilité

pour

la

détection

des

tumeurs

sérotoninergiques

et

la

tomographie

par

émission

de

positons

au

fluorodésoxyglucose

pour

les

formes

peu

différenciées.

La

captation

du

fluorodésoxyglucose

est

considérée

comme

un

marqueur

de

mauvais

pronostic

dans

les

tumeurs

neuroendocrines

digestives.

Les

analogues

de

la

somatostatine

marqués

au

lutétium

177

et

à

l’yttrium

90,

radionucléides

émetteurs

de

particule

bêta-,

sont

également

développés

pour

la

radiothérapie

interne

vectorisée

de

ces

tumeurs,

avec

une

efficacité

démontrée,

dépendant

de

l’intensité

de

la

captation

tumorale

évaluée

par

une

ima-gerie

préthérapeutique

des

récepteurs

de

la

somatostatine,

de

l’envahissement

hépatique

qui

doit

être

limité

et

de

l’état

général

du

patient

qui

doit

être

conservé.

La

toxicité,

essentiellement

hématologique

et

rénale,

peut

être

en

partie

réduite

par

une

bonne

sélection

des

patients.

©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

Mots-clés :Tumeurneuroendocrinegastro-entéro-pancréatique;Scintigraphie; Analoguedelasomatostatine;18FDG;18FDOPA;PRRT

Plan

Problématiquedestumeursneuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques(TNE-GEP) 2

Outilsdemédecinenucléairepourlapriseencharge

destumeursneuroendocrines 2

Imageriefonctionnelledestumeursneuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques 2

Tomographieparémissiondepositonau18-fluorodésoxyglucose,

imageriepronostique 2

Tomographieparémissiondepositon

àla18F-L-3,4-dihydroxyphénylalanine 4 Imageriedesrécepteursdelasomatostatine 5

Radiothérapieinternevectorisée(RIV)destumeurs

neuroendocrines 7

Généralités 7

Analoguesdelasomatostatineutiliséspourlaradiothérapie

internevectorisée 8

Résultatsetperspectivesdelaradiothérapieinternevectorisée parlesanaloguesdelasomatostatine 8

Effetssecondaires 8

Indications 8

Apportdelamédecinenucléairepourl’évaluation

thérapeutique 9

Conclusion 9

EMC-Radiologieetimageriemédicale-abdominale-digestive

1

(3)



Problématique

des

tumeurs

neuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques

(TNE-GEP)

Les TNE-GEP constituent un groupe hétérogène de tumeurs présentant néanmoins des caractéristiques fonctionnelles communes,tellesquelasynthèsedenombreuxpeptideset neu-rotransmetteurs et l’expression membranaire de biomarqueurs spécifiques, récepteurs ou transporteurs. Ce sont des tumeurs rares(1%del’ensembledestumeurs),dontl’incidenceaugmente, notammentdufaitdesprogrèsdiagnostiques[1].Lestumeurs

pri-mitivespeuventsiégerauniveaudedifférentsorganes,maissont plusfréquentesauniveaudel’intestingrêle,auniveaucolorectal, del’appendice,del’estomacetdupancréas.OndistinguelesTNE fonctionnelles, souvent détectéesà un stade précoce, des TNE non fonctionnelles, diagnostiquées fortuitement à l’imagerie ouàunstadelocalementévoluéoumétastatique.LesTNE-GEP fonctionnelleslesplusfréquentessécrètentlasérotonine(primitif engénéralauniveaudel’intestingrêle),l’insulineoulagastrine (primitifduodénopancréatique).Lesautressécrétions(glucagon,

vasointestinal peptide [VIP], somatostatine, etc.) sont beaucoup

plusrares.

LesTNE-GEPsontle plussouventsporadiques maispeuvent aussis’inscrire dansuncontexte familialde néoplasie endocri-niennemultipledetype1,demaladiedevonHippel-Lindauou deneurofibromatosedetype1.Ladétectiondestumeurs primi-tivesestsouventunchallengeenraisondeleurpetitetaille(même austademétastatique)etdelafréquencedesatteintesmultiples pourleslocalisationsintestinales.

Le pronostic très variable des TNE dépend notamment du typede sécrétion,dela localisationde la tumeurprimitive, de l’extension tumorale, de la différenciation et du grade tumo-ral.Comparativementauxautrescancers digestifs,les TNE-GEP restent engénéral d’évolutionindolente,mêmeau stade méta-statique. Il existe néanmoins des formes agressives et une hétérogénéité lésionnelle peut être constatée, accentuée par l’évolution tumoralemétastatique et probablement la pression des traitements.Lesyndromefonctionnelpeut être très invali-dant,dominerletableauclinique etmettreenjeu lepronostic vital,mêmedansdesformeslocalisées.

Lachirurgieestlaseuleprocédurepotentiellementcurableet l’exérèse des lésions plus évoluées doit toujours être discutée en cas de sécrétion tumorale et pour éviter des complications locales ultérieures, en particulier pour les localisations intesti-nales.Àl’exceptiondeslésionsdepetitetaillebiendifférenciées de l’appendice ou du rectum, les TNE-GEP sont à risque de métastaseouderechuteetnécessitentunesurveillance.Devant l’hétérogénéité lésionnelleetla diversitédesmoyens thérapeu-tiquesdisponibles, la prise encharge optimalede cestumeurs se conc¸oit actuellement de manière pluridisciplinaire dans le butd’offrirune approchepersonnalisée etstratifiée.L’étudedu phénotype tumoral permetde prédirele comportement tumo-ral et d’adapter les traitements en fonction de l’expression de biomarqueurspronostiquesetprédictifsdel’efficacitéde théra-piesciblées.Ledéveloppementetlavalidationde«compagnons diagnostiques»oud’agentsthéranostiquesreprésententunaxe prioritaireencancérologiepourproposerdestraitementscibléset éviterlesthérapiesinefficacesetcoûteuses.Lamédecinenucléaire apportedesoutilsperformants,diagnostiquesetthérapeutiques pourune priseenchargepersonnalisée despatientsatteints de TNE.



Outils

de

médecine

nucléaire

pour

la

prise

en

charge

des

tumeurs

neuroendocrines

L’analyseduphénotypeneuroendocrineetleconceptd’agents théranostiques ne sontpas récents enmédecine nucléaire.Les

biomarqueurs exprimés par les cellules tumorales représentent des cibles potentiellespour des médicaments radiopharmaceu-tiques(MRP)utiliséspourl’imageriemoléculaire,scintigraphies ettomographies parémissionde positons(TEP)ou les applica-tionsthérapeutiquesappeléesradiothérapiesinternesvectorisées (RIV) ou plus récemment radiothérapies moléculaires. Ainsi la méta-iodo-benzylguanidine(mIBG)etdesanaloguesdela soma-tostatine(SMSa)radiomarquéssontutilisésdepuisplusde20ans pourl’imagerieetletraitementdesTNE.L’utilisationdesSMSa marqués à l’indium 111 (OctreoScan®) pour l’imagerie, suivie

de celle des SMSa marqués à l’yttrium90 ou au lutétium 177 pourle traitement,illustrentparfaitementune approche théra-nostique,avecunepremièreétaped’imagerieprédictiveétudiant defac¸onnoninvasivelacartographiecorpsentierdel’expression etl’accessibilitéinvivodubiomarqueuretunedeuxièmeétapede thérapieciblée,dontl’efficacitédépenddel’intensitédefixation observéeenimagerie[2].

Surladernièredécennie, l’imageriehybrides’estimposéeen médecinenucléairepermettantlafusionenunmêmeexamende l’imageriefonctionnelleetdel’imageriemorphologiquedu scan-neràrayonsX.Cettefusiond’imagespermetdemieuxlocaliser l’atteintelésionnelleetd’améliorerlaspécificitéetlasensibilitéde l’imageriefonctionnelle. Deux MRPspécifiques desTNE, émet-teurs de photons gamma, sont utilisés en médecine nucléaire conventionnelle,lamIBGetl’OctreoScan®,permettantla

réalisa-tiond’imagesplanairesouencoupepartomographieparémission monophotoniquecoupléesàlatomodensitométrie(TEMP/TDM). LaTEPestuneimageriefonctionnelledehauterésolutionbasée surladétectiondedeuxémissionsgammaémisesencoïncidence parunisotopeémetteurdepositons.CetteimagerieTEPcoupléeà laTDMs’estlargementdéveloppéeavecactuellementplusd’une centained’équipementssurleterritoirefranc¸aisetplusieursMRP disponibles.Lefluorodésoxyglucosemarquéaufluor18(18FDG)et

le6-fluoro-(18F)-L-3,4-dihydroxyphénylalanine(18F-DOPA)sont

desMRPcommercialisésdisponiblesenroutine;d’autres nele sont actuellement que dansle cadre d’essais cliniques comme lesanaloguesdelasomatostatinemarquésaugallium68(68

Ga-SMSa),maisdevraientêtreplusaccessiblesdansunprocheavenir. Pourlathérapie,différentsSMSaontétédéveloppés,marquésavec desradionucléidesthérapeutiquesémetteursdeparticulesbêta-, commel’yttrium90ouaulutétium177,avecuneefficacitédans différentssous-typesdeTNE.CesapprochesdeRIVutiliséesdepuis plusde15ansenEuropedanslecadred’essais cliniquesoude préparationmagistralesontencoursd’évaluationenFrance.



Imagerie

fonctionnelle

des

tumeurs

neuroendocrines

gastro-entéro-pancréatiques

Le choix du traceur tient compte de facteurs liés à la tumeur comme la localisation de la tumeur primitive, le type de sécrétion, le degré de différenciation, l’index de proliféra-tionoulegradehistopronostique(classificationdel’Organisation mondialedelasanté[OMS] 2010)[3]quandilssontconnus.La

question clinique etl’impact attendudes examenssur la prise enchargedu patientsontégalementdesélémentsprimordiaux pourdéterminerl’exhaustivité dubilan.LaFigure 1résumeles indicationsdesexamensd’imageriefonctionnellepouruneprise enchargepersonnaliséedesTNE-GEP.Lesmécanismesde capta-tionetderétentioncellulairesdesprincipauxMRPutiliséspour l’explorationdesTNE-GEPsontillustréssurlaFigure2.

Tomographie

par

émission

de

positon

au

18-fluorodésoxyglucose,

imagerie

pronostique

Le18FDG,analogueradiomarquéduglucose,estletraceurTEPle

plusutiliséencancérologieenraisondumétabolismeglucidique accrudescellulestumorales.Cetraceurs’estavérépeuadaptépour lebiland’extensiondespathologiestumoralesd’évolution

(4)

indo-Décision thérapeutique selon avis multidisciplinaire

Imagerie morphologique

TDM multiphase, IRM, etc.

Anatomopathologie

Différenciation, prolifération, etc.

Syndrome fonctionnel

Clinicobiologique

Terrain

Âge, comorbidités, état général, etc.

Analogues SMS

TEP de préférence, si disponible • confirmer la nature endocrine différenciée

• bilan d’extension lésionnel • pronostic (expression des sst) • théranostique avant traitement par SMSa froids ou PRRT

TEP-DOPA

Si TNE du grêle ou sécrétion sérotoninergique • confirmer la nature endocrine différenciée

• bilan d’extension lésionnel exhaustif en particulier si TEP-SMSa non disponible ou négative ou impact attendu sur la prise en charge

thérapeutique

123I-mIBG

Si TNE du grêle avec sécrétion sérotoninergique non contrôlée

(option) • intérêt théranostique, avant traitement par 131I-mIBG

thérapeutique • évaluation de l’agressivité tumorale

• pronostic

• recherche d’une hétérogénéité lésionnelle/compléter le bilan d’extension lésionnel

TEP-FDG

TNE de grade 3 ou peu différenciées

TNE bien différenciées • en première intention

Figure 1. Indications des examens d’imagerie fonctionnelle pour une prise en charge personnalisée des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques (TNE-GEP). SMS : somatostatine ; SMSa : analogues de la somatostatine ; TEP-FDG : tomographie par émission de positon au fluorodésoxyglucose;sst:sous-typesdesrécepteursdelasomatostatine;PRRT:radiopeptidothérapie;DOPA:L-3,4-dihydroxy-phénylalanine;mIBG: méta-iodo-benzylguanidine;TDM:tomodensitométrie;IRM:imagerieparrésonancemagnétique.

Internalisation Vésicule neurosécrétoire Endosome Exocytose Non métabolisé, accumulation Recyclage SST GLUT HK VMAT VMAT AADC NET LAT1 SST

C

el

l

ul

e

tu

mo

rale end

o

c

ri

ne

18F-FDG 68Ga-SMSa 123I-mIBG 18F-DOPA 18F-FDG-6P 18 F-FDG 18 F-FD A 18 F-DOP A

Figure2. Mécanismesdecaptationetderétentioncellulairesdesprincipauxmédicamentsradiopharmaceutiquesutiliséspourl’explorationdestumeurs neuroendocrinesgastro-entéro-pancréatiques.mIBG:méta-iodo-benzylguanidine;SMSa:analoguesdelasomatostatine;18F-DOPA:

6-fluoro-(18F)-L-3,4-dihydroxyphénylalanine;FDG:fluorodésoxyglucose;FDA:fluorodopamine;AADC:aromaticl-aminoaciddecarboxylase;VMAT:vesicularmonoamine transporter;NET:norepinephrinetransporter;LAT1:L-typeaminoacidtransporter1;GLUT:glucosetransporter;sst :sous-typesdesrécepteursdela somatostatine.

(5)

Figure3. Volumineusetumeurneuroendocrine peu différenciée de grade 3 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la tête du pancréas, non fixante à l’OctreoScan®

(série du dessus) et intensément avide de 18-fluorodésoxyglucose(sériedudessous).

lente.Enrevanche,sonintérêtcommemarqueurd’agressivitéet de pronostic péjoratif a été démontré dansde nombreux can-cers classiquement avides de 18FDG et plus récemment dans

les tumeursthyroïdienneshabituellement peuavidesde18FDG

(cancerdifférenciéetcarcinomemédullaire),témoignantd’une dédifférenciation tumorale[4,5].Pour les TNE-GEP, la captation

du 18FDGsembleégalementassociéeà ladédifférenciationetà

l’agressivitétumorale. Ainsi,la TEPau 18FDGestprobablement

l’imagerielaplussensiblepourlebiland’extensiondesTNEpeu différenciéesetprésenteégalementunintérêtpronostiquepour lesTNEdifférenciées.

LesTNE peu différenciées sont des tumeursproliférantes de mauvaispronostic,correspondantàlamajoritédesTNEdegrade3 dela classificationOMS2010baséesurla valeurdu Ki67etde l’indexmitotique[3].Dufaitdelapertedescaractéristiques

neu-roendocrines,cestumeursnesurexpriment pas ou trèspeules récepteursdelaSMSetlascintigraphieàl’OctreoScan®n’estpas

indiquée.Cestumeurssontenrevanchetrèsavidesdeglucoseet laTEPau18FDGestl’examenfonctionneldepremièreintention,

mêmesisonimpactsurlapriseenchargedespatientsn’estpas documentédanslalittérature.LaFigure3montreunexemplede TNEpancréatiquepeudifférenciéedegrade3delaclassification OMS,nonfixanteàl’OctreoScan®etintensémentavidede18FDG.

Lestumeursdegrade2delaclassificationOMS2010mais égale-mentcertainestumeursdegrade3présententunehétérogénéité évolutive[6].Dansunesériede18patientsprésentantune TNE

biendifférenciéedeKi67supérieurà 10%qualifiéedegrade 2 « élevé », la TEP au 18FDG s’est révélée plusperformante que

l’OctreoScan® avecdessensibilités de77%et43%

respective-ment, la TEP détectant plusdelésions que l’OctreoScan® chez

15patientsetl’OctreoScan®plusquelaTEPcheztroispatients[7].

Ainsi,l’extensiontumoralemétastatiquepeut êtresous-estimée parl’OctreoScan®danslecasdetumeursdifférenciéesetlesdeux

approchesd’imageriesemblentcomplémentaires.La complémen-taritéentreletraceurdemétabolismeetceluiciblantlesrécepteurs à la SMS a été confirmée avec la TEP aux SMSa : la fixation du 18FDGest prédominante dansles TNEde grade 2« élevé»

et grade 3 et la fixation du 68Ga-SMSa dans les TNE de grade

inférieur[8].Demanièreétonnante,unefixationdu18FDGa

éga-lement été rapportée dans certaines TNE de grade 1 [8,9]. Ces

constatationssoulèventlaquestiondelareprésentativitéduKi67 maisreflètentprobablementsurtoutl’hétérogénéitédesTNEtant au niveaulésionnel qu’auniveau del’individu. La localisation tumoralesembleégalementintervenirdanslafixationtumorale du 18FDGavecune fréquenceélevéede lésionspositivesparmi

les TNE pancréatiques,notamment nonfonctionnelles, formes

tumoralessouventassociéesà unemoinsbonnedifférenciation etàunplusmauvaispronostic[10,11].Ainsi,laTEPau18FDGne

sembleplusréservéeàl’évaluationdesTNEdehautgradeetpeut êtrediscutéedanstouteTNEencomplémentdelascintigraphie oudelaTEPauxSMSapourcompléterlebilanlésionneloulors delamodificationdelapenteévolutivedelamaladie.L’intérêt delaTEPau18FDGpourorienterlesbiopsiesmériteraitégalement

d’êtreétudié.

Dansles TNE métastatiques,il a étémontré une valeur pro-nostiquepéjorativedu 18FDG,avecunesurviesans progression

d’autant plus courte que le grade métabolique tumoral est élevé [12–14]. L’évaluation tardive des 37patients de la série de

Garinetal.confirmel’intérêtpronostiquemajeur delaTEP au

18FDGavecunesurvienulleà4ansdanslegroupedepatients 18FDG-positifs,etunesurviede87%danslegroupedepatients 18FDG-négatifs[15].Leniveaudefixationdu18FDGapparaîtplus

performantpourl’évaluationpronostiquequelesautresfacteurs pronostiquesreconnus,notammentleKi67.LaTEPau18FDGales

avantagesd’êtreuneprocédurenoninvasive,explorantlecorps entieretpouvantêtrerépétéefacilementaucoursdel’évolution delamaladiecontrairementauKi67quinécessiteunprélèvement invasifetnedonnequ’uneindicationlocaleetàuntempsdonné delaproliférationtumorale.Ilestprobablequedanslesannées àvenir,lesrésultatsdelaTEPau18FDGserontintégrésdansles

algorithmesdécisionnelsdepriseenchargedesTNE-GEP.

Tomographie

par

émission

de

positon

à

la

18F-L-3,4-dihydroxyphénylalanine

LamIBG,analoguedelanoradrénaline, étaitutiliséejusqu’à une dizaine d’années pour l’exploration et le traitement des TNE digestives à sécrétion sérotoninergique et son utilisation se limite aujourd’hui aux neuroblastomes et aux paragan-gliomes/phéochromocytomes.Depuis2006,la DOPA,analogue d’acideaminéradiomarquéaufluor18,peutêtreutiliséeen rou-tineclinique.Sonintérêtdansl’explorationdesTNEreposesur lescapacitésdecestumeursàstocker,accumuleretdécarboxyler les précurseurs des amines biogènes. La DOPA est un précur-seurde lasynthèse dela dopamine,lui-même précurseurdela noradrénaline.Ceradiopharmaceutiqueprésentedessimilitudes danssesindicationsparrapportàlamIBGmaisaussiuncertain nombrededifférencesportantsurlemoded’entréedansla cel-lule(viauntransporteurdesacidesaminésLAT1/CD98 pourla DOPAetnonplusletransporteurdelanoradrénaline)etle deve-nir intracellulaire (laDOPA est décarboxylée endopamine par

(6)

A

B

Figure4. Suspicioncliniqueetbiologiquede récidive d’une tumeur neuroendocrine iléale bien différenciée (grade non connu) opé-rée septansauparavantdevant desdouleurs abdominales et une sérotonine élevée et en progression.Scintigraphieàl’OctreoScan®(A)

peu contributive. Aspect de carcinose abdo-minopelviennediffusesurlatomographiepar émission de positons à la L-3,4-dihydroxy-phénylalanine(B)confirmantl’évolution méta-statiquemajeuredelamaladie.

la décarboxylasecytosoliquearomaticl-aminoaciddecarboxylase

[AADC] avant d’être stockée au niveau des vésicules neurosé-crétoires) [16].La captation accrue de la 18F-DOPA par les TNE

est attribuée à la surexpression du LAT1/CD98 et la rétention prolongée de certainesTNE (comme les TNEdu grêle)est pro-bablement enlienà l’hyperexpression/hyperactivitédel’AADC cytosolique et/ou du transporteur vésiculaire des monoamines detype1(VAMT1). Lesinteractions médicamenteusessont dif-férentesetmoinsnombreusesquepourlamIBG[17].

Lesdonnéespubliées,peunombreuses,portentsurdepetites séries de patients et montrent clairement que la 18F-DOPA

constitueun traceurparticulièrement performantpourle bilan d’extension etlalocalisationdu primitifdesTNE à différencia-tionsérotoninergique,enparticulierdel’intestingrêle,avecune sensibilité supérieureà l’OctreoScan® et à la TDM [18,19].Dans

une méta-analyse récente regroupant 76 patients avec TNE de l’intestinmoyenexplorésparTEP-DOPA,unesensibilitéparlésion de 97%est rapportée pourlaTEP-DOPA, contre49%pourla scintigraphieàl’OctreoScan®et65%pourl’imagerie

morpholo-gique[20].LaFigure4illustrecerésultat.L’impactdel’examensur

lapriseenchargethérapeutiqueestévaluéà25–30%descas[21].

Parailleurs,l’intérêtdelaTEP-DOPAaétéétudiédansla détec-tiondesTNEmétastasiquesdeprimitifocculteaprèsscintigraphie àl’OctreoScan® etscannerinjectétriplephasechez27patients.

Douze lésions primitives étaient détectées correspondantdans neuf cas à des TNE iléales de grade 1–2 avec de meilleures performances dans le groupesécrétant la chromogranine A, la sérotonine et les acides 5-hydroxyindolacétiques (5HIAA) uri-naires[22],confirmantlarelationentrelacaptation/rétentiondela

18F-DOPAetl’activitémétaboliquedelamaladietumorale[22,23].

Danslecadredela TNEpancréatique, laTEP-DOPAaprouvé son intérêt dans le bilan des insulinomes néonatals, permet-tant dedifférencierles formesdiffusesdes formesfocalesde la maladie et d’orienter la prise en charge chirurgicale [24]. Chez

l’adulte,enrevanche,sonintérêtestlimitéenraisond’une fixa-tion physiologique diffuse du pancréas exocrine qui n’est pas observéechezl’enfantprobablementenraisond’uneimmaturité dutissupancréatiqueetdelafaibleexpressiondela décarboxy-laseAADC.Laprémédicationparcarbidopa,enréduisantl’activité AADC,permettraitd’augmenterlerapporttumeur/bruitdefond et de détecter des insulinomes chez desadultes présentant un hyperinsulinismebiologique[25].Cesrésultatsrestentàconfirmer,

d’autantquedesétudesprécédentesrapportaientlapossibilitéde

faux négatifsaprèsprémédicationparcarbidopa [26].Comparée

à laTEP-SMSa,laTEP-DOPAsembleglobalementmoins perfor-mantepourlebilandesTNEnonsérotoninergiques[27,28].

Enraisond’unfaiblerendementdemarquage,cetraceurreste actuellement dedisponibilitélimitéeetd’un coûtrelativement élevé.L’indicationd’uneTEP-DOPAméritedoncd’êtrediscutée entreexpertsetd’êtreretenueprincipalementquandunimpact important del’examen estattendupour laprise enchargedes patients porteurs d’une TNE sérotoninergique. Dans les autres indications,ilresteuntraceurde2eou3eintentionaprèsla

scin-tigraphieouTEPauxSMSaetlaTEP-FDG.

Imagerie

des

récepteurs

de

la

somatostatine

LamajoritédesTNEdifférenciéessurexprimelesrécepteursde la SMS,demanièreprépondérantelessous-types(sst)2etàun moindredegré3et5.LaSMSnativeestunneuropeptidecyclique depetitetailleetdedemi-viebiologiquecourte.DesSMSastables invivoetàdemi-viepluslongueontétédéveloppésenvued’une utilisationpourlediagnosticetlathérapiedesTNE.

L’OctreoScan® estdepuisledébutdesannées1980leMRPde

référencepourl’explorationdesTNE.Ilseliespécifiquement,et avec une forteaffinité au sst2 etune affinité moindreau sst5. Lespremièresétudesontdémontréseshautesperformances diag-nostiques comparées à celles de l’imagerie morphologique de l’époque (scanner notamment) avec un impact surla priseen chargedespatients,faisantdelascintigraphieàl’OctreoScan®le

goldstandardpourlebilanlésionnelcorpsentieretlesuivi thé-rapeutiquedespatientsavecTNE[29,30].Cet examend’imagerie

fonctionnellepermetd’obtenirunecartographielésionnellecorps entier et du faitde sa haute spécificité, d’établir dans la plu-part des cas, orienté par la présentation clinicobiologique, le diagnostic in vivo et non invasif de TNE. C’est un outil thé-ranostique, permettantenfonctiondu niveaud’expressiondes sst,deproposeruntraitementparSMSafroidsouradiomarqués. Depuisl’améliorationdestechniquesd’imageriemorphologique (IRMetTDMencoupesfinesmultiphase),deslimitesdela scin-tigraphie à l’OctreoScan® dans la détectiondes petites lésions

sont régulièrement constatées, en particulier dans les sites de fixationphysiologiquedesSMSa,commelefoieetletube diges-tif.Ceslimitess’expliquentparlescaractéristiquesphysiquesde l’indium111etparlafaiblerésolutiondesgammacaméraspour

(7)

Figure 5. Scintigraphie corps entier à l’OctreoScan® montrant un

envahissement osseux multifocal et ganglionnaire mésentérique chez unpatientsuivipourunetumeurneuroendocrinebiendifférenciéede l’intestingrêle.Atteinteshépatiquesdepetitetaillenondétectéesparcet examen.

la détection des photons de moyenne énergie. L’utilisation de technologiehybridetridimensionnelleTEMP/TDMnesembleque partiellementcomblerl’écartnotéàl’heureactuelleparrapport au scanner haute résolution et à l’IRM. Cet examen conserve néanmoinsl’avantaged’êtredisponibledanstouslesservicesde médecinenucléaire.LaFigure5illustrel’intérêtd’uneexploration corps entier àl’OctreoScan® pour ladétectiondes localisations

métastatiquesosseuses,malvisualiséessurlescanner.

ParallèlementaudéveloppementdeséquipementsTEP,de nou-veaux SMSa radiomarqués au gallium 68ont été évalués pour l’imagerie,principalementà l’étranger, les plusutilisés étantle

68Ga-DOTATOC, 68Ga-DOTATATE ou 68Ga-DOTANOC.

Cepen-dant,àl’heureactuelle,aucunSMSan’estdisponibleenroutine enFrance,maisdesessaiscliniquessontencours. Comparative-mentàlascintigraphieàl’OctreoScan®,laTEP-SMSaprésentede

nombreuxavantages,enparticulierungainnotableentermesde performancesdiagnostiquesqui s’expliqueparuneaffinitéplus élevéepourlesst2,parunspectred’affinitépluslargepourlessst (affinitéélevéepourlesst2,3et5pourle68Ga-DOTANOC),mais

égalementparlatechnologieTEPquiconfèreunemeilleure

réso-lutionspatiale(5mmenviron),permettantd’obteniruntrèsbon rapportsignal/bruitetd’améliorersignificativementladétection deslésionsdepetitetaille.Deplus,laTEP-SMSaestunexamen de réalisation plusrapide que la scintigraphie à l’OctreoScan®

(compter3henvironcontre24à48hpourl’OctreoScan®),ne

nécessitantpas depréparationdigestive.Leradiomarquage des SMSa parle gallium 68al’avantage d’être réalisésur sitemais nécessiteuninvestissement enmatériel(automatedesynthèse, générateurde68Ga)relativementonéreuxetunpersonnel

quali-fié.L’irradiationdupatientinduiteparlaTEP-SMSaestinférieureà celledel’OctreoScan®.Lesdonnéesdelalittératuresurl’intérêtde

laTEP-SMSasontimportantesmaislessériespubliéessontsouvent hétérogènesouconcernentdeseffectifslimités.Aucunedifférence significativen’aétédémontréeentermesdeperformances diag-nostiquesentrelesdifférents68Ga-DOTA-SMSa.

L’étudedeGabrieletal.menéechez84patientsrapporteune sensibilitéparpatientdelaTEP-DOTATOCde97%contre52% pourla scintigraphieconventionnelleet61%pourlescanner. Chez25%despatients,laTEP révélaitdeslésions supplémen-taires [31]. Dufait de sonexcellente résolution spatiale, la TEP

permet la détectionde petiteslésions, avecun apport particu-lierdansdesterritoiresinhabituels oudifficiles àanalyserpour l’imagerieconventionnellecommelesorganescreux.Elleestplus performante quel’OctreoScan® pour la détection des primitifs

occultes. LaTEP a l’avantage d’uneexplorationcorps entier et esttrèsperformantepourdétecterdeslocalisationsmétastatiques osseusessouventméconnuesparlescannermaisfréquentesdans lesTNEévoluées,avecunesensibilitéparpatientde100%pour la TEP-DOTANOC (246 lésions) contre 80 % pour le scanner (194lésions)dansunesérierétrospectivede223patients[32].Une

méta-analyserécenteregroupant22étudeset2015patients rap-porteunesensibilitéglobalede93%etune spécificitéde96% pourlaTEP-SMSadanslesTNE[33].

Lesperformancesdoiventêtreétudiéesenfonctiondes localisa-tionsprimitives.LaTEP-DOTATATEaétéévaluéechez26patients porteursd’uneTNEdel’intestinmoyenadresséspourreprise chi-rurgicaleaprèsrésectiontumoraleincomplète.Lalésionprimitive étaitdétectée avecunesensibilitéde68%etune spécificitéde 100%, cinqdes septlésions nondétectéesétant infracentimé-triques.Lasensibilitédedétectiondel’atteinteganglionnaireétait de88%.Chezcinqpatients,laTEPdétectaitdesmétastases hépa-tiques, pulmonaireset/ouosseuses[34].Malgrécesrésultats très

enfaveur dela TEP, l’imagerie conventionnellereste indispen-sablepouruneévaluationlésionnellecomplèteavantchirurgie.La comparaisondelaTEP-SMSaetdelaTEP-DOPAestactuellement peudocumentéedanslalittérature.

Parailleurs,laTEP-DOTATOCaétécomparéeauscanneravec injectiondeproduitdecontrasteiodéchez20patientsporteurs deTNEpancréatiques.Elles’estavéréesupérieurepourla détec-tiondelatumeurprimitiveetdesmétastasesavecdessensibilités de100%versus75%,et100%versus54%,respectivement[35].

Dansuneautrepetitesériede18patients(23tumeurs),la TEP-DOTATATEaété comparéeàl’IRM avecséquences dediffusion avecdesrésultatsenfaveurdelaTEPquidétectaittoutesleslésions contre65%pourl’IRM[36].LaTEP-DOTANOCaaussiétéévaluée

rétrospectivementdansuneplusgrandesériede141patients por-teursdeTNEpancréatiques.Lespatientsétaientexplorésàvisée diagnostiqueetpourcompléterlebiland’extensioninitial(n=88, incluant30insulinomes)oupourlerestaging(n=90).Danslebilan initial,lasensibilitédelaTEPétaitinférieurepourlesinsulinomes (22%)quepourlesautrestypeslésionnels(100%).Pourle

resta-ging,uneexcellentesensibilitéde99%étaitrapportéedansune

sériecomportantpeud’insulinomes[37].Cesdonnéesconfirment

les faibles performances diagnostiques de la scintigraphie aux SMSa déjà constatées avecl’OctreoScan® pourla détection des

insulinomes, qui s’expliqueparla faible expressiondes sst par lesformesbénignes[38].Àl’inverse,lesinsulinomesmalins

surex-primentplusfréquemmentlessst2.LaTEP-SMSaseraitainsiutile pourlebiland’extensiondecesformesmalignesetpour sélec-tionnerlespatientspourlaradiopeptidothérapie(peptidereceptor radionuclidetherapy[PRRT])[39].

Lesgastrinomessontdestumeurssécrétantesquipeuvent occa-sionnerde sévères complications (hémorragies ou perforations digestives)mêmedanslesformeslocalisées.Latumeurprimitive

(8)

A

B

Figure6. Tumeurneuroendocrinedelaqueue du pancréas de 3 mm détectée par la TEP-DOTANOC(A)etconfirméeparéchoendoscopie. Lascintigraphieàl’OctreoScan®(B)etlesautres

explorations morphologiques (scanner et IRM) étaientnoncontributives.

est habituellement de petite taille, difficile à localiser et l’envahissement métastatique ganglionnaireou à distance sou-vent présent au moment du diagnostic. Un bilan d’extension lésionneloptimalestindispensablepourunepriseencharge cura-trice.Naswaetal.ontévaluéprospectivementlaTEP-DOTANOC chez25patientsprésentantuntableauclinicobiologique évoca-teurdegastrinomesansanomalieouavecanomalienonformelle auscanneravecinjectiondeproduitdecontrasteiodé[40].Vingt

patientsétaientexplorésdanslecadredubiland’extensionetdix autrespourconfirmerlediagnostic.LaTEPretrouvaitdes anoma-lies chezundesseptpatientsqui avaientunscannernégatifet chez12des13patientsquiavaientunscanner«douteux».Chez lescinqautrespatientsexploréspourrestaging,laTEPretrouvait desmétastasesganglionnairesnondétectéesauscannercheztrois quartsdespatientsetconfirmaitlaprésencedemétastases hépa-tiqueschezunpatient.LaFigure6montreunexempledepetite TNE dela queuedu pancréasdétectéeparla TEP-DOTANOCet confirmée paréchoendoscopie,lesautresexplorations morpho-logiques(scanneretIRM)étantnégatives.

La détection de la tumeur primitive est importante pour la prise en charge thérapeutique car elle peut amener à discu-ter lachirurgiede latumeur primitive,maispermetégalement d’orienterlechoixdesthérapiessystémiques,thérapiessouvent coûteuses et non dénuées d’effets secondaires,dont l’efficacité et les indications varientselon l’atteinteprimitive. En particu-lier,ilestclassiquedereconnaîtrelecaractèrechimiosensibledes TNE pancréatiqueset la chimiorésistance desTNE del’intestin grêle. Dans l’étudede Prasad etal., la TEP-DOTANOC permet-taitladétectionde35lésionsprimitiveschez59patients(dont 14localisationsduodénalesougréliques,16pancréatiques,deux colorectales,deuxpulmonairesetunparagangliome)contre seule-ment23pourl’OctreoScan®[41].Cesrésultatsprometteursdela

TEP-SMSapourladétectiondesTNEprimitivesoccultesaprès ima-gerie morphologique sontconfirmés par plusieursautres séries d’effectifpluslimitéavecdétectiondelatumeurprimitivechez plusde50%despatientsexplorés,avectoujoursune prédomi-nancedeslocalisationsiléalesetpancréatiques,maiségalement deslocalisationscoliques,duodénales,gastriquesetpulmonaires, témoignantd’uneplusgrandevariétédansladétectiondes pri-mitifs que la TEP-DOPA [42–44] et probablement de meilleures

performancesglobales.

L’impactdela TEP-SMSasurlapriseenchargethérapeutique concerne 25 à 50 % des patients, avec une variabilité dans la littératurequis’expliqueparlerecrutementdespatients,les diffé-rencesdanslebilanlésionnelréalisé,lesstratégiesthérapeutiques etladisponibilitédestraitements[45].DanslebilandesTNEiléales,

la TEP-SMSa s’avèreutilepourguider la chirurgieet peutdans certains casmodifier l’étenduedu gesteopératoire [34],ou faire

récuserunechirurgieenfaveurd’untraitementantitumoral sys-témiquesuiteàladécouvertedelésionsmétastatiquesméconnues

(carcinoseocculteouatteinteosseuse)(donnéespersonnelles,non publiées).L’intérêtdelaTEP-SMSaestencoreplusévidentdansles TNEsécrétantescommelesinsulinomesougastrinomespouvant conduireàlaguérisonencasd’atteintelocaliséeou paucimétas-tatiqueetdanslesformesnonaccessiblesàungestechirurgical curateuràréduirelesyndromefonctionnelparlebiaisde traite-mentlocaletciblédesmétastases.

LaTEP-SMSapeutégalementprésenterunintérêtpronostique. Leniveaudesurexpresssiontumoraledessstrévéléparla scintigra-phieàl’OctreoScan® estunindicateurdebonnedifférenciation

endocrineassociéeàunpronosticfavorable[12,14].L’index

semi-quantitatifmaximalstandardizeduptakevalue(SUVmax)mesurésur

lesTEP-SMSaestunfacteurpronostiqueindépendantdanslesTNE différenciées.DanslasériedeSharmaetal.,laTEP-DOTANOCest rapportée supérieureàla TEP-FDGetauxfacteurspronostiques habituels(siteduprimitif,gradetumoral,stadeTNMnotamment) pourprédirelasurviesansprogressiondespatientsavecTNE méta-statiques[46].Cesrésultatsdevrontêtreconfirmésdansdesséries

plushomogènesetlesTNEnonmétastatiques.



Radiothérapie

interne

vectorisée

(RIV)

des

tumeurs

neuroendocrines

Généralités

LesobjectifsthérapeutiquesdanslesTNEmétastatiques, sou-vent d’évolutionlentemaisparfoistrèsinvalidantessurleplan symptomatique, sont de contrôler la maladie, d’améliorer les symptômes, d’améliorer oudemaintenirla qualitédevie, ceci au prixd’unetoxicitéminimale. LaRIVconsiste à irradierdes ciblestumoralesdepetitetailledisséminéesdansl’organisme,au moyen deMRP,leplussouventinjectésparvoieintraveineuse, ciblant spécifiquement et sélectivement les cellules tumorales, MRPmarquéspardesradionucléidesémetteursderayonnement particulaires.LaRIVsesingulariseparlefaitqu’elleassocieune approche systémique (comme la chimiothérapie) et un mode d’actionradiobiologique(commelaradiothérapie)maisselondes modalitéstrès particulières:l’administrationd’unbas débitde dosecontinueetprolongée,etdeplusconditionnéeparla bio-distributionetledevenirbiologiquedelamolécule,n’aquetrès peuàvoiraveclaradiothérapieexterne.Descellulesnefixantpas leMRPpeuventêtredétruitesparlephénomènedufeucroisélié auparcoursdequelquesdiamètrescellulairesdesparticules bêta-oud’uneffetdevoisinage(effetbystander)[47–50].Desmécanismes

decytotoxicitéimmunologiquesinduitsparl’irradiationappelés «effetabscopal»sontégalementimpliqués[47–50].LaPRRTavecles

(9)

quipeutêtreexceptionnellementproposéedanscertainesTNEde l’intestingrêle,malcontrôléessurleplansécrétoire,enl’absence d’efficacitédesautrestraitements[51].

Analogues

de

la

somatostatine

utilisés

pour

la

radiothérapie

interne

vectorisée

Différentes molécules sont utilisées sous forme de prépara-tionmagistraleoudanslecadred’essaiscliniquesdansplusieurs pays européens mais il n’existepas à l’heure actuellede MRP approuvé.L’agentthérapeutiqueutiliséestcommepourl’imagerie unemoléculecaractériséepartroiscomposants:lepeptide,l’agent chélatant (DTPAou DOTA)et le radionucléide.PlusieursSMSa d’affinitésdifférentespourlescinqsst:octréotide(Tyr3):-TOC, octréotide(NaI3):-NOC,octréotate(Tyr3,Thr8):-TATE, lanréo-tide:-LANontétéévalués,marquésàl’indium111,l’yttrium90 oulelutétium177.Lechoixduradionucléidedoitenthéorietenir comptedelacibletumorale.L’yttrium90émetdesélectrons bêta-d’énergiemaximalede2,27MeVpermettantunepénétration tis-sulaire jusqu’à 12 mm, le rendant intéressant dans les lésions centimétriques.Lelutétium177avecsonénergiebêta-plusfaible etsamoindrepénétrationtissulaire(1,8mm),estplusadaptéaux lésionsmillimétriques.L’indium111émet,outrelerayonnement gammautilisépourl’imagerie,desélectronsAugerdefaible éner-gie,àfaible parcoursdanslamatière(10␮m),maisqui dufait del’internalisationducomplexeligand-récepteurlaisseenvisager uneefficacitépotentielleentraitementadjuvantouen consolida-tionpourciblerlamaladierésiduelle.

Résultats

et

perspectives

de

la

radiothérapie

interne

vectorisée

par

les

analogues

de

la

somatostatine

Les premiers traitements des TNE par les SMSa radiomar-qués (PRRT) ont été réalisés au début des années 1990. La PRRT a d’abord utilisél’OctreoScan® à de fortesactivités,

vali-dantleconceptenconduisantàdescontrôlessymptomatiques, mais seulement de rares rémissions partielles [52]. Le faible

taux de réponse objective tient probablement au faible par-coursdanslamatièredesélectronsAugerdefaibleénergieémis par l’indium111,mal adaptéà la taille souvent supracentimé-triquedesciblestumorales.Lespremiersprogrèssontvenusavec l’utilisationdeSMSad’affinitéplusélevéepourlesst2etdu chéla-teurDOTAaulieuduDTPAassurantunmarquageplusstable,et permettantl’utilisationdel’yttrium90oudulutétium177. Dif-férentesétudesdephasesIetIIontétémenéesàl’étrangerdepuis le début des années 2000. Lespremiers résultats obtenus avec l’yttrium90ontétéincontestablementenfaveurdel’efficacité[53].

Lanéphrotoxicitéobservéeetl’arrivéeduDOTATATEmarquéau lutétium177ontrapidementconduitàpréférercedernierbien quel’yttrium90resteunradionucléideintéressant pourtraiter les tumeursdeplusgrande taille.L’équipedeRotterdam,quia une trèslargeexpériencedel’utilisationdu 177Lu-DOTATATE,a

publié en2008 une série de310 patients traités avecdes acti-vités cumulées de177Lu-DOTATATE entre 22,2et 29,6 GBqen

quatrecyclesà6–10semainesd’intervalle.Untauxderéponses complètes et partielles de 30 % était observé, avec un temps médianjusqu’àlaprogressionde40mois,pourdestumeursqui n’étaient pas toutes progressives avant PRRT. Par rapport aux donnéeshistoriques,legaindesurviedepuislediagnosticétait estimé de40à 72mois[2].Uneétudeprospective plusrécente

menéedansdesTNEgastro-intestinalesdegrade1/2rapporteun contrôle tumoralde84%, correspondantprincipalementà des stabilisationstumoralesmaispourdestumeursprogressivesdans les12moisprécédantletraitementavecuneduréemédianede réponsede25moisetunesurviesansprogressionde36mois[54].

L’associationàlachimiothérapieradiosensibilisante(dérivésdu 5-fluorouracile[5-FU])donnedesréponsestumoralesintéressantes dansdesTNEdemauvaispronostic(progressivesaprèsplusieurs lignesdetraitement,gradesupérieurouégalà 2,souvent FDG-positives)avecunesurviemédianesansprogressionde48mois, nettementsupérieureàcelleobtenueavecles autresprocédures

thérapeutiquesactuellementdisponiblesetsansmajorationdela toxicité[55].L’association90Y-DOTATATE/177Lu-DOTATATE,

inté-ressantepourtraiterdesciblestumoralesdetaillesdifférentes,a étéétudiéedansunesérierécentede26patientsporteursdeTNE métastatiquesréfractaires,conduisantàuntauxderéponse objec-tivede42%etunesurviemédianesansprogressionsupérieure à24mois,sansmajorationdelatoxicité.Quatre-vingt-dixpour centdespatientsprésentantunsyndromecarcinoïdeontété amé-lioréssurleplanfonctionneldanscettesérie[56].L’amélioration

des syndromesfonctionnelsetde laqualitéde vieaprèsPRRT, souventcorréléeàlaréponseobjectivetumorale,aétérapportée pard’autreséquipes[57].

LaPRRTest indéniablementun traitement efficace,avec des réponses sur des tumeursrésistant auxautres traitements. Des études prospectivessur des populations tumorales plus homo-gènessontnécessairespourpréciserlaplacedelaPRRTvis-à-vis des autres thérapiesdisponibles. Il estégalement nécessaire de définir des protocoles pluspersonnalisés, les traitementsétant encoreempiriquestantpourlesactivitésparinjection,lenombre d’injectionsetl’activitétotaleinjectée.Desétudesrandomisées étudiant des schémasthérapeutiques et/ou des associations de traitementssontàmenerpourpotentialiserl’efficacitédelaPRRT. UnaccèsplusfacileàlaPRRTestattenducesprochainesannées, notammentaprèsvalidationparlesessaisdephaseII/III compa-rantle177Lu-DOTATATEàl’octréotideLPàhautedose(dansles

TNEdel’intestinmoyen)ouauxnouvellesthérapiesciblées(dans lesTNEpancréatiques)actuellementencours.

Effets

secondaires

LaPRRTestbientoléréequandlespatientssontbien sélection-nés[58](Fig.1).Leseffetssecondairesrapportéssontlessuivants:

desnausées,plusrarementdesvomissements,principalementen lienavec la perfusiond’acides aminésprescrits pourréduirela toxicitérénale,rarementdedouleursabdominales,quelquescas detoxicitéshépatiquesdansdesmaladiesévoluées,unepertede cheveuxmodéréeobservéeuniquementaveclelutétium177.Les toxicitéslimitantessonthématologiquesetrénales,rarementde gradeélevéetsouventtransitoires.Uneleucothrombopénie tran-sitoire estfréquenteà 4–6semainesdu traitement maisatteint rarementungrade3–4(<15%,plusfréquentsiâge>70anset chimiothérapiesantérieures).Lescomplicationshématologiques tardives sontla myélodysplasie (2–3 %) et les leucémies(1 %) etsemblentplusfréquentesencasderadiothérapieou chimio-thérapieantérieure.Latoxicitélimitanteestsurtoutrénaleavec une insuffisance rénale de grade 4 de survenue tardive obser-véeprincipalementavecl’yttrium90(3–9%)etbeaucoupplus rareavecle177Lu-octréotate(0,4%)etaveclacoadministration

d’acidesaminésquiréduisentlaréabsorptiontubulairedupeptide radiomarquéàl’originedelanéphrotoxicité.Destoxicitésrénales persistantesessentiellementdegrade1ou2ontétédécritesdans 13,4%des cas après177Lu-octréotate,les facteurs derisque de

néphrotoxicitéétantl’âgesupérieurà 70ans,undiabètesucré, l’hypertensionartérielleoudestraitementsnéphrotoxiques anté-rieurs[2,59].Unepublicationrécenterapportantplusde800casde

patientstraitésparPRRTconclutquelesfacteursderisque identi-fiésdetoxicitérénaleethématologique(hypertensionartérielle, chimiothérapiesantérieures,activitécumulée administrée, etc.) nepermettentd’expliquerquepartiellementlestoxicités rappor-tées[60].Ilconvientnéanmoinsd’êtreextrêmementvigilantlorsde

lasélectiondespatientsetdetenircomptedesfacteursderisque detoxicitépouradapterl’activitéadministréeetladosedélivrée auxreinschezcespatientspouvantavoirunesurvieprolongée.

Indications

LaPRRTpeutêtreproposéeauxTNEdigestivesbien différen-ciées, progressives,non accessibles à un traitement chirurgical curateurdu faitd’uneévolution localeimportanteou une dis-séminationmétastatique diffuse.Letraitement estconditionné parunecaptationtumoralesuffisante,démontréeparune scinti-graphieàl’OctreoScan®ouuneTEP-SMSa.Demeilleursrésultats

(10)

Tableau1.

Facteursàprendreenconsidérationpourdéciderd’une radiopeptidothé-rapie.D’après[58].

Enlienaveclatumeur Enlienaveclepatient Niveaud’expressiondessst

Tailledeslésions

Nombredelésionsetd’organes envahis

Caractèrenonrésécabledela tumeur Présencedenécrose Gradetumoral/indexde prolifération(Ki67/MiB1) Évolutivitétumorale CaractèreFDGpositif Âge Étatgénéral Cœurcarcinoïde

Causesdenéphrosensibilité:HTA, diabètesucré,traitements néphrotoxiquesantérieurs,rein unique,syndromeobstructif Causesd’hématotoxicité:traitements myélosuppresseursantérieurs, radiothérapieexterne,RIV Contre-indicationsauxautres traitements

Balancebénéfice/risquedetoxicité cumulée

sst:sous-typesdesrécepteursdelasomatostatine;HTA:hypertensionartérielle; RIV:radiothérapiesinternesvectorisées;FDG:fluorodésoxyglucose.

avec envahissement hépatique limité et un état général peu altéré (index deKarnofsky>70) [2]. Dufaitdes caractéristiques

del’yttrium90etdulutétium177,laPRRTapparaîtplus adap-tée pour traiterdes tumeursde taille limitée(entre 1 à 4 cm), homogènes,sansnécroseimportante.LesTNEdel’intestingrêle, habituellement moins agressives,répondentd’un point devue morphologiquedemanièremoinsimportanteàlaPRRTqueles TNE pancréatiques, mais progressent moins rapidement après traitement [2].Unefixationtumoraledu18FDGetungrade

his-topronostiquede niveau3semblent êtredesfacteursprédictifs de moins bonneréponse [9,55,61].LaPRRT est donc considérée

comme untraitement de lamaladie métastatiquerelativement indolente et modérément évoluée.Des résultats encourageants ontnéanmoinsétéobtenusentraitementnéoadjuvantdemasse évoluée,permettantdanscertainscasunerésectionchirurgicale secondaire[62].LeTableau1résumelesfacteursàprendreen

consi-dérationpourdéciderd’unePRRT.



Apport

de

la

médecine

nucléaire

pour

l’évaluation

thérapeutique

L’utilisationdesnouvellesthérapiescibléesa misl’accentsur les limites des critères de réponse actuellementvalidés, et qui prennentencomptelesmodificationsvolumétriquesdeslésions enregistrées surles examensmorphologiques(critèresResponse EvaluationCriteriaInSolidTumors[RECIST]1.1)[63].L’imagerie

fonctionnelleestprobablementplusadaptéepourévaluer préco-cementlaréponsethérapeutiquedanslessituationsoùlaréponse morphologique est retardée ou mal corrélée à l’effet thérapeu-tique.C’estlecasdesnouvellesthérapiescibléespluscytostatiques que cytotoxiques ou de l’irradiation à bas débit de dose de la RIV dont les mécanismes d’action radiobiologiques et immu-nitaires induisent des réponses tardives. De nouveaux critères d’interprétationdelaTEPontétéproposés(critèresPETResponse CriteriainSolidTumors[PERCIST])[64]etilestvraisemblablequ’il

s’agitd’undomainededéveloppementpourlesannéesàvenir. La valeur pronostique de la réponse métabolique évaluée par la TEP-FDG a été démontrée pour certaines TNE. Une étuderapportaitrécemment,chezdespatientstraitéspar radio-immunothérapie (anticorps radiomarqués) pour un carcinome médullaire de la thyroïde métastatique, une meilleure survie globale des répondeurs en TEP-FDG par rapport aux non-répondeurs[65].DanslesTNEdigestives,unemeilleuresurviesans

progression aprèsPRRT a été observéechezles patients répon-deurssurlaTEP-DOTATATEparrapportauxnon-répondeurs[66].

Cesdonnées,mêmesiellesdoiventêtreconfirméespardeplus largesétudes,suggèrentl’intérêtd’utiliserlaTEPcommesurrogate

markerdesurviedanslesTNE,notammenttraitéesparthérapies

cibléesouRIV.



Conclusion

Les techniques de médecine nucléaire sont plus que jamais desoutilsindispensablespourlediagnosticetlapriseencharge desTNEdigestives.Lesperformancesdiagnostiquesdestraceurs TEP rivalisentou dépassent actuellementcelles des procédures d’imagerie morphologique, apportant des informations fonc-tionnelles complémentairessurlephénotype etl’hétérogénéité tumorale. Combinées à l’imagerie morphologique (TDM, IRM, échoendoscopie), elles permettent de mieux caractériser les lésions, d’évaluer leur extension à l’échelle du corps entier, d’apporter deséléments surleuragressivitéetle pronostic per-mettantd’optimiserlapriseenchargedespatients.Unmeilleur accès à l’imagerie TEP-SMSa et à la PRRT est attendu dans les annéesàvenir.Laplacedecesnouvellestechniquesseraà préci-serdanslastratégiedesurveillancedespatients,l’évaluationdela réponsethérapeutiqueainsiquedanslesalgorithmesdécisionnels thérapeutiques.

Déclarationd’intérêts:lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêtsen relationaveccetarticle.



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Figure

Figure 1. Indications des examens d’imagerie fonctionnelle pour une prise en charge personnalisée des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro- gastro-entéro-pancréatiques (TNE-GEP)
Figure 3. Volumineuse tumeur neuroendocrine peu différenciée de grade 3 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la tête du pancréas, non fixante à l’OctreoScan ® (série du dessus) et intensément avide de  18-fluorodésoxyglucose (série du dessous).
Figure 4. Suspicion clinique et biologique de récidive d’une tumeur neuroendocrine iléale bien différenciée (grade non connu)  opé-rée sept ans auparavant devant des douleurs abdominales et une sérotonine élevée et en progression
Figure 5. Scintigraphie corps entier à l’OctreoScan ® montrant un envahissement osseux multifocal et ganglionnaire mésentérique chez un patient suivi pour une tumeur neuroendocrine bien différenciée de l’intestin grêle
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