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Covid-19 : situation conjoncturelle de crise

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Academic year: 2022

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MARS 2020 N°03

AUVERGNE- RHÔNE-ALPES

Grandes cultures – Les cultures sont belles mais les sols secs inquiètent (page 5)

Les céréales présentent une avance de 2 semaines. Les sols trop secs limitent l’assimilation des engrais et pourraient pénaliser rapidement les cultures sur les parcelles les plus légères. Les premières irrigations doivent déjà être réalisées.

Après une baisse à 169 €/t en début de mois, le cours du blé tendre augmente fortement en seconde quinzaine sous l’influence des stocks de précaution réalisés du fait de la crise sanitaire. Il dépasse 200 €/t en fin de mois. Les cours des oléagineux suivent la même tendance.

Covid-19 : situation conjoncturelle de crise

La fermeture de la restauration hors domicile (RHD) ainsi que de nombreuses entreprises déséquilibre les flux d’achats alimentaires et les types de produits consommés. Les situations sont très fluctuantes d’un jour à l’autre, d’un territoire à son voisin. La fermeture totale, puis partielle des marchés de plein air, impacte 20 % des volumes des produits fermiers de la région habituellement vendus de cette manière. La crise sanitaire génère une grave crise économique dans plusieurs secteurs agricoles ou para-agricoles mais de nombreuses initiatives voient le jour, notamment en circuits courts et de proximité, qui auraient augmenté leurs ventes de près d’un tiers en 2 semaines. Le gouvernement s’engage à accompagner tous les professionnels qui se trouvent en difficulté financière.

L’OMS, la FAO et l’OMC craignent une crise alimentaire mondiale. Plusieurs pays déclarent limiter leurs exportations (notamment la Russie et l’Ukraine en céréales avec toutefois des quotas quasiment identiques à 2019, le Vietnam, le Cambodge et la Birmanie en riz). Comme c’est déjà le cas en Algérie, les cours très bas du pétrole risquent d’affecter les importations agro-alimentaires

des pays producteurs.

SYNTHÈSE DU MOIS

Météo – Un mois très contrasté (page 4)

Avec 8 % de pluies en moins, la moyenne régionale est proche des normales. Toutefois, le quart nord-ouest (Allier, Loire, Puy-de-Dôme, Rhône) est déficitaire de 50 % sur le 1er trimestre. Les fortes gelées de fin de mois impactent les fruitiers en fleur de la vallée du Rhône. La vigne et les colzas sont susceptibles d’être touchés également.

Contexte national, international

- 13 tempêtes se sont succédées en février et mars sur la France métropolitaine, du fait d’un fort contraste de pressions entre l’Atlantique Sud anticyclonique et l’Atlantique Nord dépressionnaire (source : Météo France).

Contexte national, international

- En France, l’alimentation animale soutient un peu le cours du maïs qui tend à baisser dans le reste du monde. Le cours du riz augmente fortement. Les stocks de blé dur en France sont un tiers plus faibles que lors de la campagne précédente.

- L’exportation de blé tendre français en mars est au plus haut depuis 10 ans.

- La Chine a acheté aux USA en mars plus d’un million de tonnes de céréales et 110 000 t de soja, signe d’une reprise sérieuse des discussions commerciales entre les 2 pays. Elle a également acheté 1,1 Mt de blé tendre à la France depuis le début de la campagne commerciale.

- L’interprofession grandes cultures souhaite augmenter l’assolement français en tournesol de 17 % d’ici 2022.

Horticulture

Le secteur horticole et pépiniériste paye un très lourd tribut à la crise sanitaire et de nombreuses cessations de paiement sont déjà enregistrées parmi les entreprises les plus fragiles avant la crise.

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Lait – Situation très critique (page 11)

Les fromages AOP et les fromages fermiers sont vendus majoritairement en RHD, sur les marchés, en magasins spécialisés, à l’export et au rayon coupe des GMS. Lorsqu’ils n’arrivent pas à vendre leurs produits via d’autres canaux ou à les congeler, éleveurs et laiteries se retrouvent en grande difficulté et des produits pourraient être détruits. Les tarissements devront être réalisés le plus précocement possible et il est demandé aux éleveurs de tout faire pour moins produire alors que le printemps correspond au pic de production de lait. Les tendances de fin mars ne montrent pas d’affaiblissement des volumes. Les ventes de lait liquide en GMS augmentent un peu mais le fonctionnement des usines et des transports reste fragile et cette hausse ne comble pas les baisses de marché par ailleurs. Des flux de lait se réorganisent afin de stocker les excédents sous forme séchée mais les cours s’effondrent et les prix payés aux éleveurs pour la collecte de ces excédents sont très faibles. Par ailleurs, certains fromages supportent la congélation mais les capacités locales de stockage sont limitées et seront vite saturées.

Fruits & légumes - Beaucoup de difficultés et d’incertitudes dans la filière (page 8)

Comme les 2 années précédentes, le gel de fin mars semble avoir touché les variétés précoces de plusieurs fruits en vallée du Rhône. L’asperge et la fraise sont en crise conjoncturelle pour leur début de campagne faute de salariés pour le ramassage et faute de consommation. Inversement, les fruits et légumes qui se conservent longtemps sont privilégiés par les consommateurs confinés qui font leurs courses moins souvent. Les prix évoluent peu en mars du fait du confinement.

Contexte national, international

- Les marchés de gros et carreaux des producteurs ont fortement réduit leur activité au début du confinement (les GMS achètent peu sur ces marchés). De nouveaux flux s’organisent progressivement, quelques marchés de plein vent ouvrent à nouveau et les volumes échangés retrouvent de l’importance. Par ailleurs, des initiatives de distribution locale émergent spontanément.

- Les produits espagnols, moins distribués en France cette année et dont la récolte ne bénéficie pas de la main d’œuvre étrangère habituelle, se retrouvent en grande difficulté.

- La fermeture de la RHD déséquilibre fortement la filière pomme de terre industrielle. De plus, les féculeries sont majoritairement à l’arrêt. La profession craint un impact sur les plantations 2020.

Contexte national, international

- La RHD représente 9 % de la consommation française des produits laitiers. La part de produits importés est plus importante en RHD (25 %) qu’en achat par les ménages (10 %). La crise sanitaire devrait donc faire diminuer les importations de produits laitiers.

- Les achats des produits AOP et IGP chuteraient d’environ 60 % en mars, soit, ramenés à un tonnage mensuel, 13 000 tonnes impactés et un chiffre d’affaires de 100 M€.

- Après des difficultés logistiques, le marché chinois s’ouvre à nouveau aux importations de produits laitiers français.

- Le prix de la poudre maigre de lait a chuté fin mars de 300 €/t, du fait d’un basculement des excédents de lait vers les tours de séchage. Si elle se poursuit, cette baisse enclenchera des achats publics d’intervention et du stockage pour tenter de soutenir les cours. Les cours du beurre en Europe et aux Etats-Unis commencent également à diminuer.

- Conséquence directe de la crise sanitaire, l’Europe pourrait subir une crise laitière ou tout au moins une forte baisse des prix, faisant perdre le bénéfice de l’embellie du second semestre 2019.

Viticulture – Avance dans les vignes et retards sur les marchés (page 6)

La vigne présente 2 à 3 semaines d’avance et le gel de fin de mois pourrait occasionner quelques dégâts. Les besoins en main-d’œuvre dans les vignes sont importants mais peinent à être assurés du fait du confinement. Certains sous- traitants fermés ou le manque de matériel de conditionnement imposent l’arrêt de plusieurs mises en bouteille. Tous les salons sont annulés et les petits producteurs qui vendent habituellement par ce biais se trouvent en situation délicate.

Les volumes exportés sont très faibles, seules les GMS fonctionnent presque normalement mais pour les vins d’entrée de gamme. Les transactions vrac de Beaujolais du mois de mars s’effondrent de près de 90 % par rapport à 2019. Ces retards devraient en partie se rattraper après le confinement, si les vignerons ont la capacité financière de surmonter la baisse actuelle de revenus.

Contexte national, international

- Vins IGP ou sans IG : les ventes sont en forte baisse sur le marché intérieur (- 60 % pour les vins en vrac) et les exports sont quasiment à l’arrêt. Les ventes de vin AOP suivent la même tendance avec une baisse globale des échanges d’environ 50 %.

- Les ventes de vin effervescent en GMS chuteraient de 40 % en fin de mois, de même que le champagne à - 64 %.

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Bovins - Export de bovins maigres préservé (page 14)

Il semble qu’environ 2/3 des abattoirs italiens fonctionnent, ce qui permet aux bovins maigres français de continuer à être expédiés vers les ateliers d’engraissement italiens. Les cotations se maintiennent mais se retrouvent toutefois jusqu’à 8 % en dessous de celles de mars 2019. La demande espagnole est en revanche en retrait de 20 %.

Les abattages et les cotations de bovins de boucherie évoluent rapidement fin mars. Les volumes consommés diminuent nettement (- 19 % en semaine 13 et - 16 % en semaine 14). Seuls les steaks hachés progressent mais rendent encore plus difficile l’équilibre carcasse.

Porcins, volailles, ovins - Grosses difficultés pour la volaille de Bresse, les agneaux et les chevreaux (page 17)

Les tonnages de porc abattus dans la région à la fin du mois se maintiennent à peine (baisse d’environ 10 %) mais suffisent pour stabiliser le cours du porc charcutier bassin sud-est à 24 % au-dessus de mars 2019. Des craintes apparaissent en fin de mois quant aux coûts de l’alimentation animale. La filière volaille de Bresse perd 80 % de ses débouchés et les prix du vif sont divisés par 2 pour tenter de vendre a minima. Les produits avicoles standards s’en sortent mieux, la consommation étant au rendez-vous. Les fêtes de Pâques ne se dérouleront pas de manière habituelle et les agneaux et chevreaux destinés initialement à cette fête vont rester plus longtemps en élevage. Les œufs coquille sont très demandés et l’offre ne suit pas. Inversement, les abattages de lapins sont quasiment à l’arrêt fin mars.

Zoom du mois - L’apiculture en France et en région (page 19)

Retour sur une année 2019 noire pour les apiculteurs. Ce zoom propose une rapide présentation de l’apiculture en France et en région et quelques éléments de conjoncture.

David Drosne Contexte national, international

- La RHD représente 24 % de la consommation française de viande bovine. Elle absorbe 12 % de la viande d’origine française et 57 % de la viande d’origine étrangère. Les importations de viande bovine devraient donc diminuer du fait de la crise sanitaire. Les pays sud-américains confirment des exportations vers l’Europe quasiment à l’arrêt, ces viandes étant destinées principalement à la RHD.

- La viande bovine polonaise était exportée à 85 % avant la crise sanitaire et se retrouve désormais en grande difficulté. Avec l’Irlande, elle alimentait notamment 42 % de la consommation de viande bovine en Italie. Ces flux de viande sont freinés tandis que les bovins vivants français continuent d’alimenter les centres d’engraissement du nord de l’Italie.

- Une étude de l’Idele quantifie la commercialisation de bœuf en vente directe à 3 % des volumes consommés en France en 2017 (et 17 % pour le bœuf issu de races à viande). La crise sanitaire actuelle va probablement augmenter ce taux, de nombreuses initiatives de ventes locales voyant le jour depuis le confinement de la population.

Contexte national, international

- Les entrepôts frigorifiques sont très sollicités pour le stockage temporaire des viandes festives (ovins et caprins, destinés initialement à la fête de Pâques) et ils se remplissent très vite. Il est possible que près de 400 000 agneaux ne puissent pas être abattus dans les délais et conservés vivants en ferme, perdant beaucoup de valeur (notamment par la prise de gras) et nécessitant d’être nourris. La situation est semblable pour les chevreaux, tandis que l’agneau néo-zélandais (commandé avant la crise sanitaire) est présent dans les GMS. Le prix de l’agneau pourrait baisser de manière prématurée cette année.

- Les ovoproduits frais destinés à la RHD et fabriqués avant le confinement ont été détruits car les dates limite de consommation sont très courtes.

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Un mois très contrasté

MÉTÉO

Les précipitations sont déficitaires de 8 % mais très contrastées avec un début de mois arrosé suivi d’un temps durablement sec les deux dernières décades. La première décade est perturbée avec plusieurs épisodes de vent fort et recueille pratiquement l ’ e n s e m b l e d e s p r é c i p i t a t i o n s mensuelles. Ensuite les flux doux du sud-ouest puis froid du nord- est empêchent toute précipitation significative. Les contrastes au sein de la région sont importants. L’Ardèche copieusement arrosée (avec + 62 % par rapport à la normale à Aubenas) compense difficilement le déficit d’une large zone centrale allant de l’Allier au Rhône en passant par la Loire, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Ce vaste territoire présente un déficit hydrique souvent supérieur à 50 % sur le premier trimestre de l’année.

Le reste de la région connaît une pluviométrie proche des normales.

La température moyenne mensuelle dépasse légèrement la normale saisonnière (+ 0,9 °C), mais les

Source : Météo France

Bilan de mars 2020

+ 0,9 °C - 8 % + 8 %

(écart par rapport à la normale)

Climatologie de mars 2020

Source : Météo France

Le choix a été fait de retenir une station par département disposant de données

Hte-Savoie - Annecy-Meythet 90,8 mm

94,6 mm 7,7 °C

6,8 °C 8,0 °C

7,5 °C

Ain - Ambérieu-en-Bugey 80,9 mm

80,1 mm 9,7 °C

8,4 °C 28,1 mm 50,4 mm

Loire - Saint-Etienne 8,0 °C 7,4 °C 19,0 mm 36,7 mm

Allier - Vichy-Charmeil 8,0 °C 7,4 °C 28,5 mm 44,2 mm

Puy-de-Dôme - Clermont-Ferrand 8,5 °C 7,9 °C 18,2 mm

25,8 mm

7,1 °C 6,2 °C 82,0 mm 84,7 mm

Cantal - Aurillac

Haute-Loire - Le Puy-Loudes 5,8 °C 4,6 °C 24,0 mm 33,0 mm

Ardèche - Aubenas 10,2 °C 9,3 °C 78 0 mm 48,0 mm

Savoie - Chambéry-Voglans 95,3 mm

100,0 mm 8,7 °C

7,4 °C

Isère - Grenoble-Saint-Geoirs 60,5 mm

66,3 mm 7,7 °C

7,0 °C

Drôme - Montélimar 46,2 mm

47,1 mm 10,6 °C

9,7 °C

Rhône - Lyon-Bron

précipitations (en mm) température moyenne (en °C)

« Au commencement ou à la fin, mars a son poison et venin »

variations sont très importantes.

En début de mois, les températures sont proches des normales puis se radoucissent fortement à partir de la mi-mars. Un pic de chaleur est enregistré le 19 mars où l’on relève 21,7 °C à Lyon et 22,6 °C à Clermont- Ferrand. En fin de mois, un flux de nord-est refroidit nettement l’atmosphère et la neige fait parfois son apparition. Les températures chutent avec des gelées atteignant souvent – 5 °C, et allant même jusqu’à – 8 °C en plaine de Limagne et

constituent parfois les températures les plus basses depuis le début de l’hiver.

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand

Hauteurs de pluies- comparaison entre les premiers trimestres

2019 et 2020

Stations 2020

(mm) 2019

(mm) normales

1er trimestre (mm)

Amberieu-en-Bugey (01) 187,3 164,8 237,1

Vichy (03) 74,3 75,3 130,8

Aubenas (07) 197,5 102,5 180,3

Aurillac (15) 197,1 160,3 259,6

Montélimar (26) 99,3 89,3 156,3

Saint-Geoirs (38) 118,9 142,3 179,2

Andrézieux-Bouthéon (42) 42,2 65,6 101,5

Le Puy-Loudes (43) 53,2 80,2 102,8

Clermont-Ferrand (63) 35,2 38,4 74,3

Lyon Bron (69) 70,1 90,1 141,7

Chambéry (73) 242,3 255,8 294,1

Annecy (74) 219,5 208,1 267,9

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Les cultures sont belles mais les sols secs inquiètent

GRANDES CULTURES

Les céréales présentent toujours une avance de 2 semaines malgré les conditions froides de fin de mois.

Le stade épi 1 cm est atteint pour l’ensemble de la sole régionale, les semis de début octobre atteignent le stade 2 nœuds. Les pluies de début de mois permettent une bonne assimilation des engrais azotés mais ensuite le déficit de pluie empêche u n e v a l o r i s a t i o n d e s a p p o r t s d’engrais. L’aspect des cultures est plutôt bon pour l’instant. Néanmoins, les réserves hydriques des sols se trouvent d’ores et déjà bien entamées.

Si les pluies ne sont pas régulières au cours du printemps, les céréales seront rapidement pénalisées dans les terres légères. Aussi, il devient nécessaire de déclencher un premier passage d’irrigation pour satisfaire les besoins des plantes.

Côté maladies, les symptômes de virose aperçus le mois dernier progressent et conduisent à quelques retournements de parcelles dans les cas les plus touchés. L’expression de symptômes de contaminations par les pucerons et cicadelles durant l’automne et l’hiver très doux, devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Les premières observations de rouille jaune sur blé sont réalisées alors que les maladies progressent sur les orges à l’ouest de la région. Les dégâts des fortes gelées de fin mars- début avril (jusqu’à - 8 °C en plaine) ne sont pas encore visibles mais les parcelles les plus avancées (2 nœuds) sont les plus sensibles.

Alors que les semis d’orge de p r i n t e m p s s o n t t e r m i n é s , l e s préparations pour les implantations de maïs avancent bien et dans de bonnes conditions. Les températures froides de fin mars retardent de quelques jours le début des semis. Du fait de sols très secs, la pluie sera un

Prix moyen mensuel des céréales

mars 2020 mars 2020 /

février 2020 mars 2020 / mars 2019

€/t (%) (%)

Blé tendre rendu Rouen 185 - 2,5 + 1,8

Maïs grain rendu Bordeaux 158 - 2,3 - 0,9

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

Estimations des semis au 1

er avril 2020

2020 2020/2019 2020/moyenne

2014-2018

X 1 000 ha % %

Céréales à paille 352,9 - 1,2 - 4,7

dont blé tendre 207,8 - 4,3 - 7,3

blé dur 8,5 - 2,6 - 12,9

orge 71,5 + 5,8 + 1,6

triticale 51,3 + 0,4 - 3,4

seigle 8,7 + 6,6 + 13,1

avoine 5,1 + 4,8 - 0,4

Oléagineux

colza 28,7 - 6,4 - 27,7

Source : Agreste, gcmens au 1er avril 2020

élément indispensable pour obtenir une levée homogène.

Avec l’épidémie de Covid-19, les cours des céréales sont fortement volatiles au mois de mars. Le cours du blé tendre chute de 180 €/t en début de mois à 169 €/t le 17 mars avant de remonter à 193 €/t en fin de mois grâce à la bonne demande mondiale. Au final, à 185 €/t, le prix moyen mensuel baisse de 2,5 %.

Les cours du maïs évoluent selon la même tendance mais avec des amplitudes plus réduites. Le cours du blé dur rendu la Rochelle-Pallice qui était stable à 245 €/t du 1er janvier à mi-février progresse également sous l’impulsion de la demande en très nette augmentation et s’établit désormais à 270 €/t. Le confinement a en effet occasionné une très forte demande des consommateurs pour les produits de première nécessité à base de blé (farine, pâtes, pain, …).

La floraison des colzas se généralise en fin de mois malgré un temps

2 mars 2020 17 mars 2020 31 mars 2020

€/t €/t €/t

Colza rendu Rouen 379 330 355

Tournesol rendu Saint-Nazaire 340 310 335

Source : FranceAgriMer, La Dépêche

moins poussant et une pression des méligèthes accrue. L’avance végétative se réduit un peu mais l’hétérogénéité reste importante.

Des parcelles en difficulté liées aux conditions d’implantation et à la pression d’insectes d’automne côtoient de très beaux colzas.

L’absence de pluie n’est pas favorable aux maladies mais la présence de charançons des siliques et de pucerons cendrés reste à surveiller.

Etant donné le stress hydrique marqué, la question d’un apport d’eau va rapidement se poser.

Les préparations de sol pour les tournesols s’achèvent dans de bonnes conditions. Comme pour les maïs, les températures fraiches de fin de mois repoussent le début des semis.

Les cours des oléagineux suivent la même tendance que les céréales avec une forte baisse durant la première quinzaine et une remontée en fin de mois.

Philippe Ceyssat Bernadette Josserand

Prix moyen mensuel des oléagineux

(en l’absence de cotation mensuelle, vous trouverez les cotations en début, milieu et fin de mois)

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Avance dans les vignes et retards sur les marchés

VITICULTURE

Dans le vignoble, après un hiver et un début de printemps particulièrement doux, les premiers bourgeons éclatent. On estime à une quinzaine de jours, voire 3 semaines, l’avance par rapport à 2019. Ce phénomène est ralenti en troisième décade de mars suite aux températures plus froides constatées. Les stades phénologiques de la région vont de bourgeon dans le coton dans les parcelles les plus tardives à 2 feuilles étalées dans les plus précoces.

Les épisodes de gel des 25-26-27 mars occasionnent des dégâts mais l’hygrométrie très basse limite les pertes dans la plupart des vignobles.

En Savoie, seuls quelques bourgeons proches du sol sont détruits sur des jeunes ceps. Dans les vignes d’Auvergne, on peut voir les dégâts du gel sur les chardonnays ; certains ceps en départ de bas de rang sont gelés à 100 %. Dans le Diois, bien que des températures de - 3 °C ou - 4 °C aient été recensées dans de nombreux secteurs, il semblerait que le faible avancement de la phénologie dans ce secteur et le temps sec aient permis de limiter l’impact.

En revanche, la Vallée du Rhône- secteur précoce- est fortement impactée tous cépages confondus, a v e c u n e i n t e n s i t é f o r t e s u r G r e n a c h e : l e s s e c t e u r s d ’ I G P implantés en zones profondes et humides sont les plus touchés mais certaines vignes AOC ont également souffert. Le Président des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages table sur une perte d’environ 30 % sur le vignoble rhodanien, cette prévision devra être confirmée au fur et à mesure du développement de la végétation. Dans le sud de l’Ardèche, d’après les premières observations,

60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0

Source : Inter Beaujolais

Ventes en vrac de Beaujolais rouge et Beaujolais Villages

période du 1er août 2019 au 31 mars 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 hectolitres

Source : Inter Rhône

Ventes en vrac de Côtes du Rhône

période du 1er août 2019 au 31 mars 2020

2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020 1 000 000

900 000 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0

Beaujolais rouge Beaujolais Villages rouge dont volume de mars dont volume de mars

les pertes pourraient aller jusqu’à plus de 50 % sur les cépages précoces comme le chardonnay ou le viognier.

L e s t e m p é r a t u r e s n é g a t i v e s enregistrées à plusieurs reprises début avril continuent de tourmenter les viticulteurs.

De fortes incertitudes pèsent sur les marchés.

Actuellement, les marchés sont quasi interrompus à une période très importante de l’année où les salons et les foires boostent les ventes. De nombreux petits producteurs qui comptent habituellement sur ces salons de printemps pour vendre leurs bouteilles se retrouvent privés de cette manne. Les viticulteurs doivent aussi faire face à l’annulation

des salons professionnels en France et dans le monde, comme ProWein en Allemagne car tous les rendez-vous à l’international sont supprimés ou reportés.

Globalement, les ventes en cafés, restaurants et hôtels sont à l’arrêt complet. Les ventes directes et à l’export sont très faibles. Seule la grande distribution fonctionne presque normalement mais ce sont surtout des vins d’entrée de gamme qui se vendent actuellement dans les grandes surfaces.

Sur le marché vrac, dans un contexte n a t i o n a l e t i n t e r n a t i o n a l t r è s difficile, les courtiers ont du mal à s’engager. Ainsi, sur le marché vrac des beaujolais millésime 2019, des appels d’offres qui étaient en cours

hectolitres

Côtes du Rhône rouge dont volume de mars

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sont finalement décalés. De ce fait, les transactions de mars 2020 ne représentent que 13 % de celles de l’an passé et 20 % de celles de mars 2018. Ainsi, 8 999 hectolitres ont fait l’objet de contrats de ventes contre 68 443 hl en mars 2019 et 43 954 hl en mars 2018. Les ventes cumulées depuis le début de la campagne accusent désormais un retard de 16 % sur celles de la campagne précédente.

Les prix des crus sont stables alors que les cours des Beaujolais Villages rouge gagnent près de 18 %.

Pour autant, les vignerons comptent sur l’après-confinement pour se refaire une santé. Le beaujolais veut miser sur son image de marque renouvelée, loin de la figure plus dégradée du beaujolais nouveau, pour reprendre des parts de marché dans les caves à vins des consommateurs.

“Beaucoup de gens vident leurs caves pendant le confinement, ce qui est bon signe puisqu’ils vont devoir les reconstituer”, veut positiver Inter Beaujolais.

A v e c 1 2 9 9 1 3 h e c t o l i t r e s , l e s transactions de côtes du rhône r é g i o n a l d u m i l l é s i m e 2 0 1 9 augmentent par rapport à celles de mars 2019 qui étaient, il est vrai, très limitées (94 932 hl). Elles sont proches de celles relevées en mars 2018 (- 1,4 %). A 8 mois de la campagne 2019-2020, les ventes de Côtes du Rhône régional sont en repli de près de 15 % par rapport à la même période de 2018-2019. La valeur moyenne du millésime se maintient autour des 155 €/hl pour les rouges et les rosés et 175 €/hl pour les blancs.

Transactions de vins des Côtes du Rhône - Millésime 2019 - Vente en vrac

et au négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin mars 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

Côtes du Rhône régional 668 672 155,1 - 14,7 - 2,9

dont rouge 567 125 153,9 - 15,1 - 3,3

rosé 69 431 155,5 - 16,6 - 1,3

blanc 32 117 175,2 - 2,7 - 1,2

Côtes du Rhône Village avec NG* rouge 21 091 209,5 - 33,4 - 6,7 Côtes du Rhône Village sans NG* rouge 46 710 173,4 - 11,7 - 5,2

Grignan Les Adhémar rc** 4 098 119,6 - 9,5 - 0,3

Crus :

Crozes Hermitage rc** 4 340 577,9 - 34,4 + 7,7

Saint Joseph rc** 6 393 689,6 - 8,7 + 9,1

Source : Inter Rhône

*NG : nom géographique

**rc : rouge conventionnel

ns : non significatif ; moins de 3 contrats enregistrés

Transactions de vins du Beaujolais - Millésime 2019 - Vente en vrac et au

négoce

cumul campagne 2019-2020 situation fin mars 2020

évolution / campagne précédente

volume cours volume cours

hl €/hl (%) (%)

Beaujolais génériques 188 448 196,62 - 19,4 + 10,0

dont Villages rouge nouveau 53 114 205,52 + 2,7 + 2,3

rouge nouveau 67 633 204,38 - 11,1 + 3,5

Villages rouge 43 814 180,73 - 19,3 + 17,5

rouge 12 363 170,67 - 67,2 + 29,7

Beaujolais crus 93 118 286,05 - 8,4 + 0,4

dont Brouilly 24 615 250,00 - 12,3 - 1,3

Morgon 24 540 300,54 + 1,2 - 1,0

Moulin à Vent 7 175 367,25 - 22,9 - 3,7

Source : Inter Beaujolais

Néanmoins, selon la mercuriale d’Inter Rhône du 27 mars au 2 avril, les contrats en AOC régionale côtes du rhône rouge sont tombées à 132 €/hl sur la semaine. Alors que depuis le début de la campagne 2019- 2020 le prix moyen s’élève à 154 €/ hl, cette chute de 14 % est un signal suffisamment fort pour inquiéter les viticulteurs.

Le vin a cet avantage qu’il peut être conservé, contrairement à d’autres produits, et même se bonifier avec le temps. Mais les domaines vont devoir gérer cette baisse actuelle de revenus.

L’épidémie ne va pas laisser indemnes les entreprises déjà affaiblies (taxes américaines, repli chinois …).

Bernadette Josserand

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Beaucoup de difficultés et d’incertitudes dans la filière

FRUITS - LÉGUMES

Deux épisodes de gel sont observés du 24 au 26 mars, puis du 31 mars au 1er avril, dans la vallée du Rhône, les Baronnies et le Nyonsais. Il est trop tôt pour chiffrer les pertes de production, mais ils auront un impact sur les cerisiers, abricotiers, pêchers, pruniers et en maraîchage.

Un épisode neigeux, le 26 mars, a également endommagé des vergers dans le sud Ardèche.

Fruits

En pomme, les ventes restent fluides et rapides sur une offre composée principalement de pommes Golden.

Le consommateur est toujours intéressé par ce fruit qui se conserve bien. L’augmentation du coût du transport pénalise les expéditions sur le marché intérieur. La tendance demeure à la fermeté des cours.

L’activité est qualifiée de « normale » en noix mais sans commandes supplémentaires liées à la conjoncture de confinement. La fin de saison est toute proche. Les cours restent fermes mais toujours inférieurs à ceux de 2019 (- 9 % par rapport à mars 2019).

Le marché du kiwi est très actif à la mi-mars (nombreuses commandes et très bons volumes de sortie). Mais en fin de mois, depuis l’annonce de la quasi suppression des marchés forains, les commandes de grossistes diminuent fortement. En outre, la grande distribution a également ralenti ses approvisionnements.

L’inquiétude des opérateurs grandit face aux débouchés qui se réduisent de manière significative. Néanmoins, avec le recul des apports, une légère hausse des cours s’applique.

Légumes

En laitue, la production gagne en volume, avec une pousse facilitée par la douceur des températures en journée. La fermeture de la grande majorité des places foraines prive le marché d’un important débouché. Ce déséquilibre entre offre conséquente et demande réservée conduit à un fléchissement des cours (- 9,5 %).

En épinard, le produit continue à être «boudé» par les acheteurs alors que les quantités disponibles à la vente sont en augmentation. Dans ce contexte, les cours sont en recul de 10 % par rapport à février 2020.

E n p o i r e a u, l e s m e s u r e s d e confinement provoquent un intérêt sans limite pour un produit aux disponibilités engagées sur une pente descendante (fin de campagne en cours). Ce déséquilibre entre offre et demande conduit à une forte augmentation des prix (+ 31 %).

Prix des légumes - stade expédition

mars 2020 évolution mars

2020/février 2020 évolution mars 2020/mars 2019

€ cts cts

Laitue Batavia blonde Rhône-Alpes -

cat 1 - colis de 12 - la pièce 0,57 - 6 + 2

Epinard Rhône-Alpes - cat 1 - le kg 2,02 - 19 - 17

Poireau Rhône-Alpes - cat 1 -

20-40 mm - colis de 10 kg - le kg 0,93 + 22 + 10

Source : FranceAgrimer/RNM

Source : FranceAgrimer/RNM

Prix des fruits - stade expédition

mars 2020 évolution mars

2020/février 2020 évolution mars 2020/mars 2019

€/kg cts/kg cts/kg

Pomme Golden Rhône-Alpes - cat 1 -

170-220 g - plateau 1 rang 1,05 + 1 =

Pomme Gala IGP Savoie - cat 1 -

170-220 g - plateau 1 rang 1,30 = - 1

Noix AOP Grenoble - sèche - cat 1 -

+ 32 mm - sac 5 kg 3,30 = - 27

Kiwi Hayward - Rhône-Alpes - cat 1 -

85-95 g (33 fruits) - plateau le kg 2,01 + 3 + 36

(9)

La crise sanitaire et la mise en place généralisée de mesures de confinement a un grand impact sur la filière régionale fruits et légumes. Les conséquences sont à tous les niveaux, production, commercialisation et consommation. D’autre part, les températures clémentes en début mars puis des épisodes de gelées en fin de mois vont compromettre le potentiel de nombreuses productions.

Au niveau de la production régionale, la forte baisse de consommation constatée pour certains produits frais, le manque de saisonniers pour récolter les produits, l’arrêt de nombreux marchés forains et les difficultés logistiques ne permettent pas de valoriser l’ensemble de la production.

La fraise et l’asperge sont ainsi particulièrement touchées, en crise conjoncturelle depuis le 23 mars, avec une forte baisse des prix. La production de la fraise en Auvergne- Rhône-Alpes est de 6 960 tonnes (soit 13 % de la production nationale) et celle de l’asperge représente 1 260 tonnes (soit 6 % de la production nationale). La région Auvergne- Rhône-Alpes est donc un petit producteur pour ces deux produits.

L’impact sur les ventes est encore limité à ce stade, d’autant que le gros de la production de la fraise régionale ne débutera que début avril.

Une procédure exceptionnelle de retrait du marché et de non récolte

de marchandises est mise en place par FranceAgriMer, elle concerne la fraise et l’asperge et pourrait s’élargir à d’autres productions.

Le manque de main d’œuvre et l’impossibilité de recourir à de la main d’œuvre étrangère saisonnière est également un frein important à la production. Ils impacteront certainement les productions à venir dans les vergers car la fin de la taille des arbres et les éclaircissages ne pourront être réalisés que partiellement.

La commercialisation est perturbée p a r d e n o m b r e u x p r o b l è m e s logistiques. Certains expéditeurs manquent de personnel et les mesures à respecter afin de protéger ceux qui sont encore en activité sont un enjeu important à gérer. Des ruptures dans les consommables d’emballages sont constatées. A noter aussi, une tension concernant la gestion du transport de plus en plus difficile avec des coûts qui semblent s’alourdir.

Au début du confinement, le circuit d e s g r o s s i s t e s d e v i e n t m o i n s accessible et la grande distribution ne peut absorber l’ensemble des volumes disponibles en provenance des expéditeurs. La fermeture de la grande majorité des places f o r a i n e s p r i v e l e c a r r e a u d e s producteurs et le marché de gros de Corbas d’un important débouché.

Une « contrariété » d’autant plus

préjudiciable que la production gagne en volume, avec une pousse facilitée par la douceur des températures en journée. Ce déséquilibre entre offre conséquente et demande réservée conduit à des variations des cours.

Fin mars, la situation s’apaise, malgré le maintien des hausses de tarif de certains transporteurs.

Un focus sur les cours constatés en cette période de crise est présenté en page suivante.

La consommation est également i m p a c t é e . L ’ i n t é r ê t d e s consommateurs est important en produits connotés «santé» tels que le kiwi et l’orange, même constat sur les produits « conservables » (pomme de terre, carotte, pomme, poire…) également plébiscités. En fin de mois, le marché est désormais demandeur en asperge. Le manque de disponible, dû à une météo défavorable, inquiète les expéditeurs.

Les cours s’ajustent alors à la hausse.

En fraise, la demande est désormais très active avec un disponible à la vente en-dessous des besoins. Le mouvement de hausse se prolonge sur toute la gamme.

Pour les autres fruits et légumes : pomme de terre fraîche, carotte, chou-fleur, pomme, kiwi et agrumes font toujours l’objet d’une demande soutenue. Les salades traditionnelles sont plus difficilement écoulées, les acheteurs privilégiant les produits de quatrième gamme.

Importantes conséquences de la crise sanitaire

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Analyse des prix en fruits et légumes en mars 2020

Récapitulatif des variations de prix, du carreau des producteurs et du marché de gros de Corbas

Produits Variation des

prix mars 2020 / mars 2019

Variation des prix mars 2020

/ février 2020

Variation semaine 13/12

année 2020 Carreau des producteurs

LAITUE Batavia blonde Rhône-Alpes colis de

12 - € HT la pièce = - 8,20 % - 21,43 %

POIREAU Rhône-Alpes colis 10kg - € HT le kg - 2,91 % + 23,46 % + 1,77 % RADIS Rhône-Alpes botte - € HT la botte + 7,35 % - 6,41 % - 15,19 % NAVET rond violet Rhône-Alpes - € HT le kg - 2,38 % - 12,77 % = POMME DE TERRE Agata Rhône-Alpes sac

10 kg - € HT le kg + 5,00 % = + 9,76 %

ÉPINARD Rhône-Alpes - € HT le kg - 15,38 % - 16,10 % - 21,43 % POMME Golden Rhône-Alpes cat.I 201/270 g

plateau 1 rg - € HT le kg - 10,48 % = =

Marché de gros de Corbas

LAITUE Batavia blonde France cat.I colis de 12

(la pièce) + 12,00 % - 3,45 % - 6,78 %

MÂCHE blonde France + 24,95 % + 2,77 % - 12,64 %

TOMATE cerise ronde rouge France barq. 250 g - 40,73 % - 15,66 % - 5,48 % TOMATE ronde France grappe extra colis 10 kg + 10,33 % - 13,03 % - 13,42 %

CAROTTE France cat.I colis 12 kg + 1,11 % + 7,06 % + 8,89 %

POMME DE TERRE Agata France lavée cat.I

50-75 mm sac 10 kg - 5,36 % + 6,00 % + 1,85 %

RADIS demi-long France (la botte) + 8,57 % - 6,17 % - 15,00 % ASPERGE verte France cat.I +22 mm plateau - 8,52 % - 36,36 % ASPERGE violette France cat.I +22 mm plateau - 7,94 % - 39,67 % - 39,39 %

ÉPINARD France cat.I + 16,67 % - 13,48 % - 2,65 %

POIREAU France cat.I colis 10kg + 6,86 % + 31,33 % - 23,08 % FRAISE Gariguette France cat.I barq. 250 g - 21,41 % - 43,75 % FRAISE standard France cat.I barq. 500 g - 21,85 % - 27,04 % POIRE Doyenne du comice Belgique cat.I

75-80 mm plateau 1 rg + 30,77 % + 8,51 % - 2,42 %

POMME Gala France cat.I 170/220 g plateau

2 rg - 1,05 % - 1,05 % + 13,33 %

KIWI Hayward France cat.I 95-105 g (30 fruits)

colis + 24,87 % + 1,23 % =

Quels sont les constats ?

 Pas de hausse généralisée.

Cependant, nous constatons de fortes hausses liées à des effets conjoncturels sans rapport avec cette période de crise sanitaire (baisse de la production de certains fruits et légumes en 2020 alors que la demande reste identique, rattrapage des cour s alor s qu ’en 2019, ils étaient plus bas que la moyenne quinquennale des prix, décalages dans les périodes de production en début ou fin de saison induisant des variations de prix importantes, …). Les produits concernés sont notamment le poireau, l’épinard, la poire et le kiwi.

 Sur la semaine post confinement (semaine 13 / semaine 12), que ce soit sur le carreau des producteurs ou le marché de gros, les opérateurs n’ont, à priori, pas profité d’un « effet d’aubaine » pour une augmentation généralisée des prix des fruits et légumes.

 Les prix des fruits rouges et de l’asperge sont fortement orientés à la baisse. Ces sont des « victimes colla térale s » de s me sure s de confinement. Ces produits sont plutôt classés dans la gamme « festive », ne se conservent pas longtemps et sont

« boudés » par les consommateurs en début de confinement.

 Le cours de la salade suit la même tendance baissière, surtout entre les semaines 12 et 13. Avec le réchauffement des températures, l’offre augmente mais la demande ne suit pas. Le produit ne se conserve pas longtemps et le consommateur préfère acheter des produits moins périssables.

 Les fruits et légumes « longue conservation » ont été plébiscités, tels que pomme de terre, carotte, pomme, poire, kiwi. Pour la plupart, les cours sont en hausse de février à mars 2020.

 Le poireau a joué au yo-yo. Le cours est en forte augmentation de février à mars (+ 31 %) mais on constate qu’entre les semaines 12 et 13, il est en forte baisse (- 23 %).

Les mesures de confinement et

le report des consommateurs sur certains produits ont eu un petit impact pour cet te culture. Mais d’autres paramètres sont à prendre en compte pour ces variations de prix. D’une part la météo, s’il fait froid la consommation augmente et inversement si les températures grimpent comme en semaine 13, les ventes chutent. D’autre part, la fin de saison approchant, le disponible se réduit, ce qui a une incidence haussière sur les cours.

Jean-Marc Aubert

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Situation très critique

LAIT

Lait de vache

La collecte régionale de lait se maintient au-dessus de 2019 en février. Le pic de production se produit habituellement mi-avril : en moyenne, après une hausse de la collecte de 3,9 % entre janvier et février et une stabilité entre février et mars (ramené à un même nombre de jours dans le mois), elle augmente de 3 % en avril puis diminue de 1,7 % en mai et de 8,2 % en juin.

Les sondages hebdomadaires réalisés par FranceAgriMer tendent à montrer que la collecte de lait diminuerait en région en semaine 14 (c’est-à-dire fin mars) de 2,4 % par rapport à la semaine précédente et de 0,7 % sur l’ensemble de la France. La tendance habituelle en France est à une hausse d’environ 1,5 % entre les semaines 13 et 14. Les consignes de diminution de production (cf. infra) semblent donc porter leurs fruits.

Les prix moyens régionaux des laits de vache perdent en février une part du bénéfice qu’ils avaient accumulé durant les mois précédents : 2,8 % au-dessus de février 2019 alors que la hausse était de 3,7 % en janvier en lait bio. La tendance est la même en lait non bio (2 % en février contre 3,6 % en janvier). La situation est identique pour la moyenne française.

La crise sanitaire impacte lourdement la filière laitière régionale et plus particulièrement les AOP laitières et les productions fermières, qui sont fortement représentées dans la région et majoritairement distribuées au rayon coupe des grandes surfaces (38 %), sur les marchés de plein air et magasins type crèmerie (12 %), en restauration hors domicile (RHD) et en ferme directement. Le confinement, la désertion des magasins spécialisés

Livraisons de lait de vache

février

2020 février 2020/

janvier 2020 février 2020/

février 2019

million de litres % %

Auvergne-Rhône-Alpes tous laits 212 - 3,7 % + 7,2 %

Auvergne-Rhône-Alpes lait bio hors Savoie 12 - 4,0 % + 14,4 % Auvergne-Rhône-Alpes lait non bio hors

Savoie 169 - 4,3 % + 7,2 %

Auvergne-Rhône-Alpes lait savoyard 31 - 0,4 % + 4,6 %

France 2 008 - 5,0 % + 5,2 %

Union européenne nd nd nd

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020 nd : non disponible

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

600 550 500 450 400 350 300

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020

Prix des laits de vache en région en valeur réelle

€/1 000 litres

Savoyard 3 mois glissant 2020 Savoyard 3 mois glissant 2019 Bio hors Savoie 2020 Bio hors Savoie 2019

Tous laits 2020 tous laits 2019

Non bio hors Savoie 2020 Non bio hors Savoie 2019

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

440 420 400 380 360 340 320 300

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020

Prix des laits de vache en région, France et Europe en valeur réelle

€/1 000 litres

Tous lai ts régio n 2019 Tous lai ts régio n 2020 Fran ce 2019

Fran ce 2020 UE 2019 UE 2020

Alle ma gne 2019 Alle ma gne 2020

et l’interdiction des marchés de plein air au début de la crise, la fermeture de la RHD et des rayons coupe des GMS ont fait perdre environ 60 % du marché en 2 semaines. Ramené sur un mois habituel de mars, cette perte pourrait représenter 13 000 tonnes et 100 M€ de chiffre d’affaires en France (sur 2,1 Md€ annuel).

Afin de limiter la surproduction et les méventes, les laiteries demandent a u x é l e v e u r s d è s l e d é b u t d u confinement de tout faire pour limiter leur production de lait et de tarir les vaches le plus tôt possible.

(12)

L e s f r o m a g e s à c o u r t e d u r é e d’affinage sont impactés en premier, de même que ceux qui ne peuvent pas être congelés. Des solutions de congélation sont rapidement r e c h e r c h é e s p o u r l e s a u t r e s fromages mais les capacités de stockage semblent très vite saturées.

Des initiatives de location de semi- remorques frigorifiques disposées directement à la ferme sont tentées.

A défaut de limiter la production, de trouver d’autres flux de vente ou de pouvoir stocker des produits laitiers, certaines collectes sont susceptibles d’être interrompues et des produits menacent d’être détruits, sans compter des cours qui

Lait de chèvre

La collecte régionale de lait de chèvre repart en février avec le démarrage d e s l a c t a t i o n s . L a p r o d u c t i o n augmente de 23 % par rapport à janvier. La collecte est bien supérieure à celle de février 2019 (+ 14,8 %) marquée par des lactations difficiles . En cumul depuis janvier, les livraisons sont en hausse de 12,1 % à celles de 2019. Au niveau national, la tendance est similaire avec des livraisons en progression de 26 % à celles de janvier et une collecte cumulée en progression de 6,5 % comparée à celle de l’an passé.

Le prix moyen du lait régional amplifie sa baisse saisonnière initiée en janvier. Il perd 7,4 % en un mois et s’établit à 818 €/1 000 litres en février, niveau en progression de 1 % sur un an.

Avec 767 €/1 000 litres en février, le prix moyen national continue de baisser avec un repli de 6 % en un mois, tout en étant supérieur à son niveau de février 2019 (+ 2,1 %).

baisseront fortement. Inversement, il ne faut pas détruire le potentiel de production laitier en décapitalisant trop de vaches dès maintenant.

L’équilibre entre baisse temporaire de production et garantie d’un avenir suffisant pourrait donc être difficile à trouver en élevage.

Les exportationx concernent 37 % des produits laitiers français. Elles auraient diminué de 25 % depuis le début de la crise.

Le lait liquide, le beurre, la crème, les produits ultra-frais et certains fromages s’en sortent mieux et se vendent bien. Ces hausses de

marchés ne compensent toutefois pas les graves difficultés que connaît la filière.

Le constat est sensiblement identique dans les autres pays producteurs de l’Europe. En détournant massivement du lait pour le stocker sous forme de poudre et de beurre, le marché est saturé et le cours de la poudre maigre s’effondre de 300 €/t en Europe en quelques jours fin mars. Des achats publics d’intervention pourraient intervenir d’ici peu, dès que les prix atteindront le plancher d’intervention de 1 698 €/t.

David Drosne

Livraisons de lait de chèvre

février

2020 février 2020/

février 2019 2020 2020/2019

hectolitre % hectolitre %

Auvergne-Rhône-Alpes 28 753 + 14,8 52 151 + 12,1

France 325 737 + 8,1 584 569 + 6,5

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020

Prix moyen du lait de chèvre

février

2020 février 2020/

janvier 2020

février 2020/février

€/1 000 litres % 2019%

Auvergne-Rhône-Alpes 818 - 7,4 + 1,0

France 767 - 6,0 + 2,1

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020 janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

44 000 39 000 34 000 29 000 24 000 19 000

Source : Enquête mensuelle SSP-FranceAgriMer - extraction du 03/04/2020

Livraison mensuelles de lait de chèvre

hl

2019 2020

2018

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Lait

Comme en lait de vache, les produits fermiers et sous AOP peinent à être distribués et donc consommés. La rigotte de Condrieu et le picodon perdent 50 à 80 % de leurs ventes durant la seconde quinzaine de mars.

Cela tombe d’autant plus mal que les lactations des chèvres sont au pic de production fin avril.

La réouverture partielle des marchés fin mars apporte un peu d’oxygène aux ventes. Des circuits parallèles

s’organisent et la fabrication de produits de report est envisagée.

Malgré cela, l’interprofession incite les éleveurs à diminuer le plus possible leur production afin d’éviter la destruction de marchandise.

Chevreaux

Les chevreaux sont mis sur le marché en France, pour 60 % d’entre eux, entre mars et mai. Plus de la moitié sont consommés à Pâques en France mais aussi en Italie, Por tugal et Espagne. Comme pour l’agneau, le

confinement limite les repas pascals, les exports et pénalise fortement la consommation de chevreau.

Le ramassage des petits chevreaux en élevage est très perturbé et hétérogène selon les opérateurs.

La conservation des chevreaux en élevage caprin laitier est compliquée et pénalise beaucoup l’élevage.

Selon les disponibilités en entrepot frigorif ique, la f ilière tente de ramasser, finir d’engraisser puis congeler les chevreaux abattus La crise sanitaire impacte fortement la filière caprine

Fabrice Clairet

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Export de bovins maigres préservé

BOVINS

Bovins maigres

Le contexte sanitaire italien puis français a fait craindre début mars que les broutards ne soient plus exportés vers l’Italie. Ce marché représente une activité économique majeure pour la région. Si certains abattoirs italiens fonctionnent au ralenti et que d’autres sont fermés, la majorité fonctionne et les ateliers d’engraissement italiens continuent d’acheter des bovins à la France.

La demande espagnole est en revanche en retrait de 20 % depuis le début de la crise sanitaire, par rapport à 2019.

L’exportation cumulée de janvier et février représente 4 % de plus qu’en 2019 et 7 % de plus que la moyenne quinquennale. Les opérateurs estiment pourtant que le marché italien pourrait accueillir encore plus de broutards.

Malgré la demande italienne, les cotations ont globalement peu augmenté en mars et la majorité d’entre elles se situent en dessous de celles de 2019, jusqu’à 8 % d’écart. La cotation des broutards charolais se maintient un peu mieux du fait d’une plus faible disponibilité.

février

2020 février 2020/

janvier 2020 2020 2020/2019

têtes % têtes %

Auvergne-Rhône-Alpes 23 734 - 18 52 834 + 4

France 91 688 = 198 611 + 1

Source : Agreste/BDNI janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000

Source : Agreste-BDNI - extraction du 06-04-2020

Source : Agreste/FranceAgriMer

Exportations mensuelles de bovins maigres

2020

Cotations départ ferme des bovins maigres -

commissions de cotation de Clermont-Ferrand, Dijon et Limoges mars

2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/kg vif % %

Mâle Croisé U 400 kg 2,53 = - 4,5

Mâle Aubrac U 400 kg 2,52 = - 4,9

Mâle Salers R 350 kg 2,14 = - 3,1

Mâle Charolais U 400 kg 2,64 + 0,4 - 0,4

Mâle Limousin U 350 kg 2,75 + 0,2 - 2,5

Femelle Croisée R 270 kg 2,21 = - 7,9

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

2,90 2,80 2,70 2,60 2,50 2,40 2,30 2,20

Source : Agreste/FranceAgriMer

Mâle Croisé U 400 kg - commission de cotation de Clermont-Ferrand

€/kg vif

2020

2018

2019 2017

2018 2019 tête

(15)

Bovins de boucherie

Les abattages régionaux cumulés de bovins de boucherie sont 5 % supérieurs aux 2 premiers mois 2019 et 10 % supérieurs à la moyenne quinquennale. La crise sanitaire n’a pas touché le marché intérieur de la viande bovine en février.

Excepté les cotations des jeunes bovins qui perdent entre 2 et 3 % en un mois, les autres catégories de bovins de boucherie s’en sortent un peu mieux sur la moyenne du mois de mars, comparée à février.

Toutefois, au cours des 10 derniers j o u r s d e m a r s , l e s a b a t t a g e s diminuent et les cours des vaches de réforme baissent sensiblement (voir le graphique des cotations hebdomadaires).

En forte baisse dès février, la cotation du veau rosé R se ressaisit début mars et retrouve une valeur légèrement supérieure à celle de l’an dernier. Fin mars, les volumes abattus diminuent, les veaux s’alourdissent en élevage et perdent de la valeur, présagant de grosses difficultés pour avril.

La crise sanitaire et le confinement bouleversent le marché intérieur dès mi-mars. Après des achats de précaution autour du 15 mars, Normabev estime qu’en semaine 13, les abattages de bovins de boucherie baissent de 19 % par rapport à la même période 2019. La semaine 14 reprendrait un peu de couleurs avec 16 % de baisse. Les vaches laitières de réforme sont moins abattues (- 12 % en semaine 13 et - 10 % en semaine 14) mais ce sont surtout les vaches allaitantes qui supportent une forte baisse d’abattage (-23 % en semaine 13 et -18 % en semaine 14).

Source : FranceAgriMer

Cotations des bovins finis entrée abattoir

mars

2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/kg vif % %

Vaches viande R 3,72 + 1,5 - 1,3

Vaches mixte O 3,14 + 1,8 - 4,0

Génisses viande U 4,54 + 2,1 - 0,5

Jeunes bovins viande U 3,94 - 2,2 - 2,6

Veaux de boucherie rosé clair R 6,28 - 1,9 + 2,9

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 semaines Source : FranceAgriMer

Cotation hebdomadaire de la vache de réforme viande R entrée abattoir Bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 3,80

3,75 3,70 3,65 3,60 3,55

Production de viande bovine en Auvergne-Rhône-Alpes

février

2020 février 2020/

février 2019 2020 2020/2019 tonnes

éq-carcasses % tonnes

éq-carcasses %

Vaches 7 263 + 3,6 15 927 + 4,8

Génisses 3 329 + 4,4 7 045 + 4,0

Bovins mâles 2 299 - 3,5 4 787 - 5,8

Veaux de boucherie 1 760 + 2,5 3 719 + 1,0

Source : Agreste/BDNI

2019

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 semaines Source : FranceAgriMer

Cotation hebdomadaire de la vache de réforme lait O entrée abattoir Bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 2,95

2,90 2,85 2,80 2,75 2,70 2,65 2,60 2,55

2019

(16)

Avec la fermeture de la RHD, la consommation de pièces bovines dites nobles est en forte baisse tandis que la viande hachée se vend beaucoup plus en GMS (entre 67 et 123 % de hausse pour le surgelé et 30 à 35 % pour le frais par rapport aux semaines 11 à 13 de 2019). L’équilibre carcasse, déjà malmené avant la crise, se trouve encore plus en difficulté actuellement. Les arrières se stockent tandis que les avants et les carcasses laitières peinent à satisfaire la demande.

David Drosne

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Cotation du jeune bovin U entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 4,20

4,10 4,00 3,90 3,80 3,70 3,60

2019 2018 2017

Source : FranceAgriMer

2018 2019

2017

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : FranceAgriMer

Cotation du veau rosé clair R entrée abattoir - bassin Centre-Est

€/kg de carcasse

2020 7,00

6,60 6,20 5,80 5,40 5,00

(17)

L’agneau, le chevreau de Pâques et la volaille de Bresse fortement déstabilisés par la crise sanitaire

PORCINS- OVINS - VOLAILLES

Porcins

Les abattages régionaux cumulés de porcs sont en hausse de 4% en 2020 par rapport à 2019.

Le prix du porc du bassin Grand Sud-Est progresse de 4,4 % en mars par rapport à février et s’établit à 1,78 €/ kg. Il se maintient à un niveau bien supérieur à celui de l’an passé.

Les effets de la crise sanitaire commencent à s’observer en toute fin de mois. Le marché des matières premières évolue de manière rapide et peu prévisible. La consommation est variable d’une semaine à l’autre de manière, là aussi, assez peu prévisible. Les cours nationaux du porc sont également entraînés par les baisses de prix des autres places européennes, même si les exportations vers l’Asie sont à nouveau dynamiques. En Chine, le cours du porc baisse doucement sous l’effet d’une lente restructuration du cheptel porcin. Par ailleurs, les Etats- Unis exportent massivement vers la Chine (un record à plus de 190 000 tonnes en 2 mois - décembre 2019 et janvier 2020 – permettant le soutien efficace du cours du porc aux USA).

L’Union européenne a massivement exporté vers la Chine en novembre 2019 (320 000 tonnes). Avec 250 000 puis 270 000 tonnes, les exports de décembre et janvier sont moindres mais d’un haut niveau comparé à début 2019.

L’impact de la crise sanitaire est peu marqué en mars pour le marché des porcelets mais les opérateurs sont inquiets pour les semaines suivantes.

Abattages de porcs charcutiers

février 2020 février 2020/

janvier 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

10 470 - 12,2 22 390 + 4,0

Source : Agreste

Source : FranceAgrimer

Cotation du porc charcutier -

bassin Grand Sud-Est

mars 2020 mars 2020/février 2020 mars 2020/mars 2019

€/kg % %

1,78 + 4,4 + 23,5

2018 2019

2017

janv. fev. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Source : Agreste-FranceAgriMer

Cotation du porc charcutier entrée abattoir classe S - bassin Sud-Est

€/kg de carcasse 2,00

1,90 1,80 1,70 1,60 1,50 1,40 1,30

Ovins

Les abattages régionaux d’agneaux sont en recul depuis janvier de 11,3 % par rapport à ceux de l’an passé.

Le cours de l’agneau s’établit à 6,87 €/ kg et ne gagne que 1,3 % par

rapport à février en raison de la crise sanitaire qui fait baisser les cours à partir de fin mars. La cotation perd 6 % entre la semaine 12 et la semaine 14 alors que les prix grimpent traditionnellement à l’approche de Pâques.

2020

Abattages régionaux d’agneaux

février

2020 février 2020/

janvier 2020 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

238 + 7,0 461 - 11,3

Source : Agreste

Cotations des agneaux couverts classe R 16/19 kg

mars

2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/kg carcasse % %

Agneau de bergerie 6,83 + 1,3 + 5,2

Agneau d’herbe 7,03 + 1,0 + 5,8

Source : FranceAgrimer

(18)

Tandis que les perspectives étaient f a v o r a b l e s p o u r l ’ a g n e a u a u printemps en France, du fait de la concomitance de 4 fêtes religieuses sur deux mois, la crise sanitaire est venue anéantir ces prévisions.

Comme pour le chevreau de Pâques, le confinement limite fortement les fêtes familiales et la consommation d’agneau. Les abattages la veille de Pâques chutent de 44 %, comparé à la semaine pascale de l’an dernier. Les opérateurs et la profession estiment à environ 400 000 les agneaux qui ne peuvent pas être collectés en élevage en mars et qui doivent continuer d’être nourris, prenant du gras et perdant de la valeur. Des recherches de stockage réfrigérés sont entreprises pour libérer les élevages et éviter les euthanasies.

D e s d i ffi c u l t é s s i m i l a i r e s s o n t observées au Royaume-Uni, en Irlande et en Espagne.

Volailles

En février, les abattages régionaux de poulets progressent par rapport à février 2019 (+ 6 %) et ceux de la pintade reculent de 7 %. Au niveau national, les abattages de poulets et de pintades reculent.

A Rungis, les cours sont identiques en mars comparés au mois dernier.

Lapins

Les abattages régionaux de lapins sont stables en février sur un an. Au niveau national, ils sont en net repli (- 8,2 %).

Avec 2,03 €/kg en mars, le cours national du lapin vif départ élevage poursuit sa hausse saisonnière. La cotation du lapin de mars n’évolue pas sur un an. Toutefois, la crise sanitaire impacte lourdement la filière lapin, qui est quasiment à l’arrêt.

Fabrice Clairet

Abattages de volailles et lapins

février

2020 février 2020/

février 2019 2020 2020/2019

tonne équivalent-carcasse % tonne équivalent-carcasse %

Total volailles 5 385 - 13,5 11 691 - 15,4

dont poulets et coquelets 4 988 + 6,0 10 792 + 3,9

dindes 101 - 91,3 264 - 90,0

pintades 190 - 7,3 393 - 15,0

Lapins 18 - 0,1 37 - 2,4

Cotation Rungis - découpe

mars

2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/kg % %

Poulet PAC* standard 2,3 = =

Poulet PAC* label 4,1 = =

Dinde filet 5,3 = + 8,7

Prix moyens mensuels des œufs

libellé unité mars 2020 mars 2020/février 2020

Bio-France-Gros œuf bio barq. de 6 € HT la boîte de 6 1,96 + 3,7 MIN Rungis œuf-Gros œuf M(53-63 g) cat.A colis de 360 € HT les 100 pièces 8,89 + 4,3 Lait œuf détail GMS œuf bio barq. de 6 € TTC la boîte de 6 1,95 + 0,5 Lait œuf détail GMS œuf G (63-73 g) barq. de 6 € TTC la boîte de 6 1,15 - 4,2

Source : FranceAgrimer

Source : FranceAgrimer Source : Agreste

Depuis début 2020, la filière volailles de Bresse commence à être pénalisée par l’arrêt des exportations (5 % des volumes), notamment vers la Chine et le Japon. Ensuite, les mesures de conf inement ins t aurées en France depuis mi-mars bloquent l ’écoulement de la produc tion qui se fait majoritairement via les restaurants, magasins spécialisés, épiceries fines, salons divers, marchés et restauration collective locale. La filière volaille de Bresse pourrait avoir perdu 90 % de sa clientèle en 3 semaines. Le bon écoulement actuel des poulets de Bresse conditionne la production de chapons à Noël 2020 afin de laisser la place aux futurs chapons dans les bâtiments et parcours dont les lots doivent être mis en place à cette période.

La filière de la volaille de Bresse fait plusieurs propositions afin d’écouler rapidement les volailles : faire des promotions pour favoriser la consommation locale, surgeler les volailles pendant un temps limité et permettre leur commercialisation après la crise.

L’arrêt de la res t auration hor s domicile (RHD) prive un cer tain nombre de filières de volailles sous label (pintades, canards, cailles, pigeons, gibiers, foie gras) de leurs débouchés traditionnels pour leurs produits haut de gamme à vocation festive. Le reste de la filière avicole qui approvisionne les GMS s’en sort mieux car la consommation est au rendez-vous pour les volailles du quotidien et les œufs.

La volaille de Bresse et les produits avicoles sous label sont très pénalisés par la crise sanitaire

Cotation nationale du lapin vif

mars 2020 mars 2020/

février 2020 mars 2020/

mars 2019

€/kg % %

Lapin vif hors réforme départ

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