Universit´e de Pau et des Pays de l’Adour Master 1 MMS, 2015 D´epartement de Math´ematiques Analyse Num´erique Fondamentale
Devoir maison.
M´ethode de Runge-Kutta. M´ethode multipas.
Exercice 1. M´ethode de Runge-Kutta.
Les m´ethodes de Runge-Kutta s’´ecrivent sous la forme suivante:
ki = f(tn+cih, yn+h
q
X
j=1
ai,jkj) , 16i6q , Φ(tn, yn, h) =
q
X
j=1
bjkj ,
yn+1 = yn+hΦ(tn, yn, h) ,
(1)
o`uh >0 et A= (ai,j) est triangulaire inf´erieure stricte.
1. Pour touti, 16i6q, on poseyn,i=yn+h
q
X
j=1
ai,jkj. Montrer que la m´ethode (1) peut s’´ecrire
yn,i = yn+h
q
X
j=1
ai,jf(tn+cjh, yn,j) , 16i6q , Φ(tn, yn, h) =
q
X
j=1
bjf(tn+cjh, yn,j) , yn+1 = yn+hΦ(tn, yn, h).
(2)
2. Soit λ > 0 un param`etre r´eel. On applique cette m´ethode sous la forme (2) pour discr´etiser le probl`eme
( y0(t) =−λy(t), t >0
y(0) =y0. (3)
On poseYn= [yn,1,· · · , yn,q]T, et e= [1,· · · ,1]T ∈Rq. Montrer que le vecteur Yn v´erifie le syst`eme deq ´equations
(I+hλA)Yn =eyn . 3. Montrer que la valeur approch´eeyn+1 de y(tn+1) v´erifie
yn+1 =R(hλ)yn , o`u R(hλ) = (1−hλbT(I+hλA)−1e) .
1
4. On suppose que la m´ethode est d’ordrep. Montrer que la fonction de stabilit´e R(x) doit v´erifier
R(x) = 1−x+ x2
2! +· · ·+ (−1)pxp
p! +O(xp+1). 5. Montrer en utilisant (4) que pour x assez petit, la fonctionR v´erifie
R(x) = 1 +
∞
X
k=1
(−x)kbTAk−1e .
En d´eduire que les conditions suivantes sont n´ecessaires pour que la m´ethode soit d’ordrep:
bTAk−1e= 1
k! , 16k6p .
6. On suppose que la m´ethode est explicite. Montrer en utilisant (5) que la fonction R v´erifie
R(x) = 1−x+x2
2! +· · ·+ (−1)pxp p! +
q
X
k=p+1
(−x)kbTAk−1e .
Remarque 0.1 Si pour une norme matricielle donn´ee, kBk < 1, alors la matrice I−B est inversible, et son inverse est donn´ee par la s´erie g´eom´etrique
(I−B)−1 =
∞
X
k=0
Bk (4)
Si la matriceA∈ Mq(R)est strictement triangulaire inf´erieure, alors d`es quej >q, on aura
Aj = 0 . (5)
M´ ethode multipas.
Nous avons ´etudi´e en cours uniquement des m´ethodes `a un pas. Dans ce cas, le calcul deyn+1 ne fait intervenir que les instantstn ettn+1. Il existe aussi des m´ethodes qui font intervenir des instants ant´erieurs. Ce sont les m´ethodes multipas.
On s’int´eresse au probl`eme de Cauchy suivant
( y0(t) =f(t, y(t)), t >0
y(0) =y0. (6)
On choisit un pash >0, on d´efinit les instants tn (tn+1 =tn+h),n >0, et on note fn =f(tn, yn). Les m´ethodes multipas (`a k+ 1 pas) lin´eaires associ´ees au probl`eme (6) ont la forme suivante
yn+1+α0yn+· · ·+αkyn−k =h(β−1fn+1+β0fn+· · ·+βkfn−k) . (7) 2
Ces m´ethodes sont dites lin´eaires car la formule (7) est lin´eaire par rapport `a f.
Exercice 2. Un sh´ema `a deux pas.
On va s’int´eresser `a une m´ethode `a 2 pas d´efinie par
yn+1+α0yn+α1yn−1 =hβfn+1 . (8) Est-elle implicite ou explicite? La formule (8) peut ˆetre utilis´ee pourn>1, le calcul de y1 se faisant par exemple en utilisant la m´ethode d’Euler implicite. Pour cette m´ethode, l’erreur locale de consistance est donn´ee par
τn=y(tn+1)−α0y(tn)−α1y(tn−1)−hβf(tn+1, y(tn+1)). Par d´efinition, la m´ethode est d’ordre psi τn=O(hp+1) .
1. On suppose que la solution y est de classe C3 et : y(tn) 6= 0, y0(tn) 6= 0 et y00(tn)6= 0. D´eterminer les coefficientsα0,α1 etβ de sorte que la m´ethode (8) soit d’ordre 2.
2. En d´eduire que la m´ethode s’´ecrira yn+1+ 4
3yn− 1
3yn−1 = 2h 3 fn+1 .
3. On ´etudie par la suite la stabilit´e de cette m´ethode en l’appliquant au probl`eme ( y0(t) =−λy(t), t >0
y(0) =y0, (9)
o`u λ >0 est un param`etre r´eel. V´erifier que les yn satisfont la relation yn+1(1 + 2λh
3 ) + 4
3yn− 1
3yn−1 = 0 .
4. Montrer qu’il existe r1, r2 ∈Rtels que les yn satisfontyn=a1r1n+a2rn2. 5. Conclure quant `a la convergence de la m´ethode (8) d’ordre 2 appliqu´ee au
probl`eme (9).
3