B. DUBEUF,J.B. COULON*
E. LANDAIS
INRA Unité de Recherches sur
les
Systèmes Agraires
etDéveloppement
iRoute de Saint-Cvr - 78000 Versailles
* INRA Laboratoire de la 1.aciation et de
l’Elevage
des RuminantsTheix - F!3122
Saint-Genès-Champanelle
Mise à l’herbe
des vaches laitières
en zone de
montagne :
Descriptions des pratiques
et liaison avec les
performances laitières (1)
Pour les vaches laitières, la mise à l’herbe est
unepériode de profondes
modifications de l’alimentation et de l’environnement qu’il est difficile de maîtriser totalement, surtout lorsque les animaux sont hivernés
enstabulation entravée et sortent rapidement
aupâturage,
commec’est
souvent le
cas en zonede montagne. Cette période de la mise à l’herbe
entraîne des variations de production et de composition du lait,
enliaison
avec
les performances
au coursde l’hiver précédent.
Les
changements
despratiques
de conduite lors de la mise à l’herbe entraînent des varia- tions sensibles de laproduction
et de la compo-sition du lait
(teneurs
enprotéines,
en urée, enmatières grasses ;
composition
de ces matièresgrasses) (Demarquilly
etJournet
1962, Decaenet Ghadaki 1970, Rearte et al 1986, Coulon et al 1986 et 1988, Vertès
1989).
Ces variations peu- vent être àl’origine
de difficultés de fabricationfromagère.
Ces modifications dans la
composition
du laitdépendent
de nombreuxfacteurs,
enparti-
culier dutype
de ration hivernale et du niveau desapports énergétiques correspondants (Rook
et
al 1960,
Hoden etaI 1985,
Coulon etal 1986),
du stade de lactation des animaux et de leur
race
(Coulon
etal 1986),
de la méthode de tran- sitionadoptée (Coulon
et al1988)
ainsi que de l’état dupâturage
et des conditions climati- ques.L’objectif
de cette étude a été depréciser
comment, en
pratique,
se déroule la mise à l’herbe à l’échelle del’exploitation
laitière etquelles
sont sesconséquences
sur lesperfor-
mances du
troupeau.
Elle a été réalisée dans desélevages
du massif desAlpes
duNord,
où ilexiste une
grande
diversité de fonctionnementd’exploitations (Huguet
etRoybin
1982, Cristo-fini et
Roybin 1985).
Pourcela,
des «systèmes
depratiques » (Cristofini
et al 1978, Deffon- taines et Raichon1981)
de la conduite du trou- peau à la mise à l’herbe ont étéidentifiés,
et lesperformances
des animaux ont étéanalysées
àl’intérieur de groupes
d’exploitations
homo-gènes
de cepoint
de vue.1 / Origine des données
L’étude a été réalisée dans trois
coopératives
de Savoie(Flumet),
Haute-Savoie(Samoëns)
etde l’Isère
(Miribel-les-Echelles),
dont le lait col- lecté est destiné à la fabricationfromagère.
Compte
tenu de l’étendue de la zone de col- lecte de lacoopérative
de Fltimet, ses adhérentsont été
répartis
en 2 groupes,Flumet-plaine (altitude
moyenne de 500m)
et Flumet-mon- tagne(altitude
moyennesupérieure
à 1000m).
Les
principales caractéristiques
desexploita-
tions de ces
3 coopératives (respectivement
aunombre de 700, 42 et 30 à Flumet, Miribel et
Samoëns)
son( résumées sur le tableau 1./7J aude réalisne dans le cadre du Programme du Kf;[;/)(’r(;hH-Dërc/o;j!e!7jenf dos Alpes du Nord (SUACI, 1
rue rlu Chate,!!u, î;i000 Cha»i bà<=1).
Résumé
—————————————————————————46
exploitations
laitières desAlpes
du Nord ont été classées à l’aide d’une typo-logie
dessystèmes
depratiques
de mise à l’herbe. Les variations de laproduc-
tion laitière et de la
composition chimique
des laits detroupeau
ont été obser-vées dans chacun des types au cours de cette
période.
A la mise àl’herbe,
la pro- duction et lacomposition
du lait ont varié de manièreimportante,
mais diffé- rente selon les types(-
0,5 à + 2,9g/kg
de tauxprotéique
entre la 3esemaineavant la mise à l’herbe et la 3’ semaine
après ; -
1,6 à + 3,5g/kg
de tauxbuty-
reux; + 1,6 à + 2,3
kg/j
delait).
La maîtrise de l’alimentation hivernale est unfacteur
majeur
des variations des tauxprotéiques
etbutyreux,
alors que les pra-tiques
de mise à l’herbe n’en modifient que faiblementl’amplitude.
Lespratiques
degestion
dusystème fourrager
auprintemps
ont surtout une influence sur lesressources
fourragères
ultérieures. La maîtrise de l’alimentation des vaches lai- tières aupâturage
est très liée à celle de l’alimentation hivernale.L’enquête
aporté
sur 46 de ces 172exploita-
tions, choisies de manière à couvrir la gamme desélevages
adhérents aux troiscoopératives
sur deux critères : le volume annuel de livrai-
son de lait et la variabilité intra-annuelle du
taux
protéique.
Ce dernier critère a été définicomme l’écart entre la valeur maximale et la valeur niinimale du taux
protéique
entredécembre 1988 et novembre 1989. Sur ces
exploitations (12
à Samoëns, 13 à Miribel et 21à
Flumet,
dont 8 en zone deplaine
et 13 enzone de
montagne),
des données relatives1)
à àla structure de
l’exploitation
et aux caractéristi-ques du troupeau,
2)
auxpratiques
degestion
des ressourcesfourragères
et de conduite de lareproduction,
et3)
auxpratiques
de mise à l’herbe ont été recueillies parenquête
durantl’été 1990.
La
typologie d’exploitations
dessystèmes
depratiques
de mise à l’herbe a été réalisée encroisant deux critères, dont une
analyse préala-
ble des données a confirmé
l’importance, déjà
mise en évidence par ailleurs
(Mathieu 1989) : 1)
lagestion
de la pousse de l’herbe auprin-
tempsqui
est caractérisée à la fois par le stadevégétatif
à la mise àl’herbe,
par la vitesse de rotation lors dupremier
passage des animaux et par le typed’ajustements
mis enplace
par l’éleveur(Mathieu
et Fiorelli1989), 2)
l’alimen-tation des vaches laitières au
pâturage
enpériode
de transition alimentaire(tableau
2,variables
actives).
Pourchaque système
de pra-tiques
de mise à l’herbe ainsidéfini,
on a alors décrit d’une part lespratiques
d’alimentation hivernale et estivale ainsi que lespratiques
degestion
des ressourcesfourragères,
et d’autre part l’évolution des tauxbutyreux
etprotéique
à la mise à l’herbe.
2 / Résultats
2.
1 / Les systèmes de pratiques
de la mise à l’herbe
Six
systèmes
depratiques
de la mise à l’herbe(5
à 9exploitations
parsystème)
ont étédéfinis. Leurs
principales caractéristiques,
ainsiLes
systèmes
se différencient t selon 2 groupes
de critères : i
la gestion
de la pousse de l’herbe
au
printemps
et l’alimentation
des vaches pendant
tla transition.
que les variables de conduite hivernale et esti- vale des animaux associées, sont détaillées dans les tableaux 2 et 3.
Système
9 : Une pousse de l’herbe mal maîtrisée Cesystème
se définit par une mise à l’herbe tardive desvaches,
avec unpâturage
diurne aufil
électrique
pour éviter legaspillage
et lepiéti-
nement. Le
chargement
moyen auprintemps
est faible
(2,3 VL/ha),
en raison de la stabilité de l’effectif dutroupeau
laitier au cours de l’an-née et de celle de la surface
fourragère
affectéeau
pâturage
des laitières sur lapériode
allant dela mise à l’herbe à
l’exploitation
duregain
enaoût. Les vaches laitières
reçoivent
unecomplé-
mentation en foin et en concentré distribuée en
quantité
constante le soirpendant
un minimumde deux semaines. Au
printemps,
les éleveurs sont confrontés à un excèsd’herbe, qu’ils
nefauchent pas par crainte de manquer d’herbe l’été.
D’ailleurs,
laplupart
des surfaces desti- nées aupâturage
des vaches ne sontplus
méca-nisables avec le matériel de récolte
employé.
Système
2: Une maîtrise de lapériode
de transition alimentaire dans un contexte de « non excès d’herbe »au
printemps
Les
pratiques
de mise à l’herbe diffèrent de celles dusystème
1 essentiellement par unchargement
moyen durant lepremier
mois demise à l’herbe deux fois
plus important (5
VL/ha)
et par unecomplémentation
en concentréajustée
au niveau deproduction
des animaux, faisant suite à une alimentation hivernaleégale-
ment mieux maîtrisée. Les éleveurs conservent
au
printemps
un maximum de surface pour lafauche,
et ne se trouvent doncjamais
en situa-tion d’excès d’herbe. Mais ils se donnent la
possibilité
de remédier à un manque d’herbe soit enrajoutant
une surface initialement desti- née à la fauche(c’est
souvent le cas desalpa- gistes),
soit par unecomplémentation
de foin àvolonté dès la mise à
l’herbe,
et durant toute lapériode
depâturage.
Système
3: Une bonne maîtrise de lagestion
de lapousse de l’herbe et de la
gestion
de la transition ali- mentaireCe
système
se caractérise par une bonne maî- trise de la pousse de l’herbegrâce
à une mise à l’herbe trèsprécoce
et une rotationrapide
desparcelles.
Eneffet,
l’effectifimportant
du trou-peau
(vaches
+génisses)
auprintemps
permet d’effectuer undéprimage rapide,
concernantplus
de 10 % de la SFP, suivi d’une fauche des refus. Lesgénisses
sont mises à l’estive enjuin
pour libérer des
pâturages
l’été. L’alimentation des vaches à la mise à l’herbe estégalement
Maîtrise de la pousse de l’herbe au
printemps
-bien raisonnée
(distribution
de foin à volontépendant
un mois etapport
de concentré selonle niveau de
production).
Lepâturage
diurne des laitières sur degrandes
surfaces renouve-lées tous les deux à trois
jours
favorise uneconsommation
rapide
de l’herbe au détriment du foin.Ces éleveurs maîtrisent bien le fonctionne- ment
global
de leursystème fourrager
ainsi que l’alimentation hivernale et estivale de leur trou- peau.Systèmes
4 et 5 : Une pousse de l’herbe bien maîtri- sée, mais unepériode
de transition alimentaireplus
oumoins bien
gérée
Des
pratiques
différentes pour maîtriser la pousse de l’herbe ontpermis
dedistinguer
deux
sous-systèmes :
Système
4 : une pousse de l’herbe maîtrisée parune rotation
rapide
dupâturage
Ce
système
se caractérise par unegestion
de la pousse de l’herbe bienplanifiée,
voisine decelle du
système
3: mise à l’herbeprécoce
avant
l’explosion végétative,
maisprogressive (étalée
sur 4jours)
et incitation des vaches àingérer rapidement
de l’herbe en leur offrantchaque jour
degrandes
surfaces àpâturer
sur-tout au
premier
passage. Laquantité
d’herbe auprintemps
est contrôlée par la fauche de par- celles destinéespréalablement
aupâturage
ouen faisant
pâturer
lesgénisses
avec les laitièresavant de les mettre en
pension.
La transition alimentaire à base de foinuniquement
dure auminimum deux semaines
(un
mois pour lamajorité).
Comme lesystème
3, cesystème
associe la
pratique
d’une mise à l’herbeprécoce
avec une rotation
rapide
desparcelles
à laprati-
que de la fauche
précoce.
Système
5: Une pousse de l’herbe maîtrisée par les mouvements d’animauxCe
système
se définit par une mise à l’herbe tardive du troupeau, un paturage rationné desgénisses
et des laitières sur la mêmeparcelle
durant toute la
journée.
La mise à l’estive detoutes les
génisses
etparfois
d’unepartie
des laitières permetd’ajuster
l’effectif d’animauxgardés
à laquantité
d’herbe offerte. La transi- tion à base de foin et de concentré distribué enquantité
constante dure souventplus
d’unmois. Le
système fourrager
est moins bien maî-trisé que dans les
exploitations précédentes.
Système
6 : Unepériode
de transition alimentaireplus
ou moins bien
gérée
dans un contexte de « non excès d’herbe » auprintemps
Comme pour le
système
2, cesexploitations
ne
disposent
que d’une faible surface destinée exclusivement aupâturage
des vacheslaitières,
et les éleveurs souhaitent maximiser les sur- faces de
fauche,
afin d’assurer une autosuffi-sance
fourragère
hivernale.Toutefois,
ce sys- tème s’individualise par despratiques
de miseà l’herbe très
spécifiques (brièveté
de la transi-tion
alimentaire,
inférieure à 8jours,
et rotationtrès lente des
parcelles
par peur de manquerd’herbe).
De même, unsurpâturage
ou unelimitation de la durée de
pâturage
à 4 heurespar
jour
durant lapériode
estivale permet auxéleveurs, qui
ne montent pas enalpage,
de nepas avoir à
empiéter
sur desparcelles
destinéesà la fauche. En
revanche,
le stadevégétatif
del’herbe et la conduite des vaches laitières à la mise à l’herbe
(pâturage
diurne dès la mise àl’herbe,
mais rationné au filélectrique)
sontcomparables
auxsystèmes
1 et 2.Globalement,
lespratiques
hivernales et estivales sont mal maîtrisées.2.z
/ Variations de la production
et de la composition du lait
à la mise à l’herbe
La mise à l’herbe s’est
accompagnée
de modifi-cations
importantes
de laproduction
et de lacomposition
du lait : en moyenne, laproduc-
tion laitière et les taux
butyreux
etprotéique
ont
augmenté
derespectivement
2,1kg/j (±
2,5),
0,8g/kg (± 3,5)
et 1,4g/kg (± 1,9)
entrela semaine - 3 et la semaine + 3 par rapport à la
mise à l’herbe.
Si
l’augmentation
deproduction
laitière a étévoisine dans tous les
systèmes ( +
1,6 à + 2,3kg/j),
les variations decomposition chimique
du lait ont été très différentes d’un
système
depratique
de mise à l’herbe à l’autre(tableau 2),
mais semblent
plus
liées auxcaractéristiques
de la conduite hivernale des animauxqu’aux
A
la
mise àl’herbe,
laproduction de
laita
augmenté
de la même
façon
dans tous les
systèmes,
maisles
variationsdes
taux ont étédifférentes d’un système
à l’autre.
Dans les
exploitations
où l’alimentation
hivernale
est malmaîtrisée,
les tauxen fin
d’hiver
sont faibles et
augmentent
t fortement àla
miseà l’herbe.
différences de
pratiques
de mise à l’herbe en elles-mêmes. Ainsi, despratiques
voisines(sys-
tèmes 3 et 4, favorisant une
ingestion impor-
tante et
rapide
d’herbejeune) s’accompagnent pourtant
de variations différentes des taux(res- pectivement -
1,6 et + 2,1g/kg
pour le tauxbutyreux
et - 0,5 et + 1,9g/kg
pour le taux pro-téique).
Al’inverse,
despratiques
différentes(systèmes
5 et6) s’accompagnent
de variationsvoisines de la
composition
du lait. Dans les sys-tèmes 1, 2 et 3, où la conduite de l’alimentation
hivernale des animaux est la
meilleure,
les tauxprotéique
etbutyreux
en fin d’hiver sont élevéset la mise à l’herbe
s’accompagne
d’une faibleaugmentation
du tauxprotéique
et d’une dimi- nution du tauxbutyreux (figure 1).
Paropposi-
tion, dans lessystèmes
4, 5 et 6, où lesprati-
ques d’alimentation hivernale sont mal maîtri- sées, les taux en fin d’hiver sont
faibles,
et ils augmentent fortement à la mise à l’herbe(res- pectivement
+ 2,7 et + 2,2g/kg
pour les tauxbutyreux
etprotéique) (figure 1). J.
Les variations du taux
protéique
ont été d’au-tant
plus importantes
que les taux étaientplus
faibles en fin d’hiver
(figure 2) :
en moyenne,elles deviennent
négatives
au-delà d’une valeur de fin d’hiver de 32,5g/kg.
L’évolution de laproduction
laitière à la mise àl’herbe,
ainsi que celle du tauxbutyreux,
ont étépratiquement indépendantes
de leur niveau de fin d’hiverdans les
systèmes
1, 2 et 3, mais ont éténégati-
vement liées à celui-ci dans les
systèmes
4, 5 et6
(figure 2).
Indépendamment
dudegré
de maîtrise del’alimentation
hivernale,
et des valeurs des taux en find’hiver,
l’effet de la mise à l’herbe sur lacomposition chimique
du lait a d’autrepart
été d’autantplus marqué
que le stade de lactation moyen des animaux étaitplus
avancé(figure 3).
Par
ailleurs,
si pour lessystèmes
1, 2 et 3 lamise à l’herbe
s’accompagne
d’une augmenta-tion de la
production
laitièreplus importante
dans lesexploitations
où le stade de lactation moyen est élevé à la mise àl’herbe,
la tendance est inversée pour lessystèmes
4, 5 et 6(figure 3).
Discussion et conclusions
Cette étude a
permis
deconforter,
dans des conditions de milieuparticulières
et diversi-fiées,
les résultatsexpérimentaux
relatifs auxfacteurs de variation de la
production
et de laqualité
du lait à la mise à l’herbe. Comme denombreux auteurs l’avaient
déjà
constaté(Hoden
1985, Coulon et al 1986 et 1988, Rearte et al 1986, Vertès et al1989),
le tauxprotéique
augmente d’autantplus
à la mise à l’herbe quesa valeur en fin d’hiver est
plus
faible. C’est lecas dans les
petits élevages
à faible niveau deproduction
où l’alimentation hivernale est mal maîtrisée. La mise à l’herbe se traduit alors parune forte
augmentation
desapports nutritifs,
en
particulier énergétiques, qui
conduit à uneaugmentation
de laproduction
laitière et dutaux
protéique (Rémond 1985). Lorsque
le tauxprotéique
en fin d’hiver estplus
élevé(>
31g/
kg),
saprogression
à la mise à l’herbe reste fai-ble,
etpeut
êtreexpliquée
pour l’essentiel par l’effet de l’avancement du stade de lactation des animaux, contrairement à cequi
a pu être observé en situationsexpérimentales
où mêmelorsque
l’alimentation hivernale couvraitlarge-
ment les besoins
nutritifs,
desaugmentations
sensibles du tauxprotéique
ont été obtenues(Coulon
et al1986).
L’évolution du tauxbuty-
reux à la mise à l’herbe peut être très variable
(Demarquilly
etJournet
1962, Hoden et al1985)
et
dépend
à la fois durégime
hivernalprécé-
dent,
des variationsconjointes
de laproduction
laitière et des
caractéristiques
de l’herbe offerte.Les différentes situations observées dans cette
étude conduisent effectivement à des diffé-
rences considérables d’évolution du taux
buty-
reux
(-
1,6 à + 3,5g/kg
selon lessystèmes).
Lesystème
3,qui
cumule l’utilisationimportante
de betteraves dans la rationhivernale,
favorableau taux
butyreux (Hoden
et al1985),
une aug- mentationimportante
de laproduction
laitièreayant pu conduire à une dilution des matières secrétées, et une consommation
rapide
d’herbejeune,
souvent associé à une chute du tauxbutyreux (Murphy 1985), présente
ainsi unediminution
importante
du tauxbutyreux
à lamise à l’herbe. Le
système
4, où les animauxpâturent
une herbe trèsjeune
neprésente cependant
pas de chute du tauxbutyreux,
cer-tainement en raison à la fois de son niveau hivernal
déjà
faible et de la distribution de foinpendant
unelongue période.
Enpratique,
selon lessystèmes,
l’évolution des tauxbutyreux
etprotéique
à la mise à l’herbe peut être sensible-ment différente d’un taux à l’autre : le rapport
entre ces 2 taux augmente dans le
système
5,reste stable dans le
système
4 et diminueplus
ou moins fortement dans les autres
systèmes.
Dans tous les cas, l’effet de la mise à l’herbe
sur la
composition chimique
du lait(et
dans lessystèmes
1, 2 et 3, sur laproduction laitière)
aété
plus marqué quand
le stade de lactation étaitplus
avancé. Ce résultat confirme les observations de Rearte et al(1986)
et Coulon etal
(1986),
et peut être lié1)
à uneaugmentation plus importante
des apports nutritifs par rap-port
aux besoins de ces animaux,2)
à une aug-mentation de la
capacité d’ingestion
aupâtu-
rage
supérieure
pour ces animaux en raison de leur étatcorporel plus
faible et/ou d’une sousalimentation
énergétique plus prolongée (Cou-
Ion et al
1986).
Cette étude a par ailleurs
souligné
les liensexistant entre les différentes
pratiques
mises enceuvre par les éleveurs. En
effet,
bien que les conduites hivernale et estivale n’aient pas étéprises
en compte dans la réalisation de la typo-logie,
celle-ci rend biencompte
de leurs diver- sités, cequi signifie qu’elles
sont étroitement associées auxpratiques
de mise à l’herbe.Ainsi, la
complémentation
des animaux à lamise à l’herbe est d’autant mieux raisonnée que l’alimentation hivernale l’a été
(tableau 4).
De même, l’amélioration de laqualité
de la rationde base hivernale va de
pair
avec celle de la méthode decomplémentation
des animaux enaliment concentré
(tableau 5).
En
pratique,
si les variations desperfor-
mances des animaux à la mise à l’herbe sem-
blent peu liées aux
pratiques
degestion
du sys- tèmefourrager
auprintemps,
enrevanche,
celles-ci ont une influence sur les ressourcesfourragères
ultérieures(Mathieu
etJeannin 1986)
et donc sur l’alimentation estivale et hivernale à venir(qualité
desfoins)
des vacheslaitières. Ainsi, les éleveurs
qui gèrent
lapousse de l’herbe par une mise à l’herbe
pré-
coc:e, associée à une rotation
rapide
des par-celles
(systèmes
3 et4),
font une fauchepré-
coc;e. Les autres,
qui adoptent
une mise àl’herbe tardive associée à un rationnement
journalier
pour éviter les refus(système
1, 2, 5et
6),
fauchent tardivement.Lorsque
cette qua- lité moyenne du foin n’est pascompensée
par despratiques
alimentaires hivernales visant à relever le niveauénergétique
de la ration, lestaux
protéiques
hivernaux restent faibles(sys-
tèmes 5 et
6),
contrairement ausystème
2 oitces
pratiques
sont mises en oeuvre. Lapériode
de la mise à l’herbe
apparaît
ainsiimportante
d’unepart
pourrattraper
des écarts deproduc-
tion laitière et de
composition chimique
de laitdes troupeaux
plus
ou moins bien alimentés durantl’hiver,
d’autre part pouragir
sur lepotentiel fourrager
estival et sur laqualité
dufourrage
récolté.Remerciements
Nous tenons à remercier les Présidents des coopératives laitières et les responsables des fédérations laitières
départementales pour les données et les renseignements qu’ils nous ont fournis.
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Summary
The relation of
spring pasture
managementpractices
in mountainousregions
todairy
per- formance.A
typology
of differentspring
pasture man- agementpractices
was used toclassify
46 different farms located in the northen
Alps.
Vari-ations of milk
production,
fat content and pro- tein content were noted for eachtype
of prac- tice. At turn out to pasture there were great variations in milkproduction
andcomposition depending
on the type ofpractice
used.(-
0.5to + 2.9
g/kg protein
content between the third after turnout - 1.6 to + 3.5g/kg
fat con-tent; + 1.6 to + 2.3
kg/d milk).
These varia-tions result more from winter
feeding
prac- tices than from differentspring pasture
man- agementpractices.
Themanagement
of grassgrowth
influences theforage supply
in sum-mer.
Regulation
offeeding
ofdairy
cows atpasture
wasclosely dependant
onfeeding regulation during
winter.DUBEUF B., COULON
J.B.,
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description
despratiques
et liaisonavec les
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laitières. INRA Prod.Anim.,