• Aucun résultat trouvé

Concise (VD, CH) au Néolithique moyen: village frontière, lieu de rencontres, cul-de-sac?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Concise (VD, CH) au Néolithique moyen: village frontière, lieu de rencontres, cul-de-sac?"

Copied!
17
0
0

Texte intégral

(1)

Proceedings Chapter

Reference

Concise (VD, CH) au Néolithique moyen: village frontière, lieu de rencontres, cul-de-sac?

BURRI, Elena Maria Elisabeth, et al.

Abstract

On observe un mélange de styles céramiques NMB et Cortaillod dans pluseiurs occupations du Néolithique moyen de la station palaffitique de Concise. Celle-ci se situe à l'extrémité d'un passage à travers la chaîne du Jura et l'évolution des styles céramiques montre un déplacement des artisans à travers cette trouée. La faune et l'industrie lithique suggèrent également des variations d'ordre culturel par^fois indépendantes de la céramique. Au niveau spatial, à l'intérieur du site, des regroupements diffèrent également entre céramique et autres manifestations matérielles, indiquant une certaine indépendance des artisans. En élargissant au niveau régional, nous en concluons à des mouvements de population et à la cohabition d'individus d'origines distinctes.

BURRI, Elena Maria Elisabeth, et al . Concise (VD, CH) au Néolithique moyen: village frontière, lieu de rencontres, cul-de-sac? In: Sénépart, I., Perrin T., Thirault E., Bonnardin, S. Marges, frontières et transgressions. Actualité de la recherche. Actes des 8èmes Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente . Toulouse : Archives d'écologie préhistorique, 2011. p.

25-40

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:16060

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

(2)

au Néolithique moyen : village frontière, lieu de

rencontres, cul-de-sac ?

Elena BURRI-WYSER, Jérôme BULLINGER et Patricia CHIQUET avec la collaboration de Jehanne AFFOLTER

Résumé :

La station palafittique de Concise se situe à l’extrémité d’un passage au travers de la chaîne du Jura. Cette dernière sépare la Franche-Comté du Plateau suisse. Nous observons pour certaines occupations du Néolithique moyen un mélange de céramiques de styles Cortaillod du Plateau suisse et du Néolithique moyen bourguignon (NMB) de Franche-Comté.

L’évolution de ces styles et des dégraissants montre l’existence de mouvements d’artisans NMB ou Cortaillod s’installant à Concise. D’autres éléments de la culture matérielle, comme la faune et l’industrie lithique, suggèrent également des variations d’ordre culturel parfois indépendantes des styles céramiques. Au niveau de l’organisation interne du site, des phénomènes semblables se produisent avec des regroupements spatiaux différents pour les styles céramiques et les autres manifestations matérielles. Ceci indique une certaine autonomie des artisanats et des orientations économiques.

En élargissant l’étude au niveau régional, nous concluons à des mouvements de populations, parfois seulement de quelques individus, à la cohabitation d’habitants d’origines distinctes. Nous en déduisons qu’une partie du caractère polythétique des cultures du Néolithique moyen est le fait d’une division des tâches artisanales selon des segments de la population, peut-être liés au genre des individus concernés.

Mots-clés :

Néolithique moyen, Suisse, céramique, silex, faune, échanges, peuplement, division des tâches Abstract:

The lake-side dwelling of Concise is located at the end of a passage through the mountain chain of the Jura. This one separates the Franche-Comté from the Swiss Plateau. We observe in several middle neolithic that two styles of pottery coexiste: the Cortaillod of the Swiss Plateau and the Bourguignon Middle Neolithic (BMN) of the Franche-Comté. The evolution of these styles and tempers shows movements of BMN and Cortaillod potters to Concise. Other elements of material culture, such as the fauna and the lithic industry, suggest also cultural variations who are sometimes independent from the variations of pottery styles. In terms of internal organization of the villages, similar phenomena occur with different space groups for pottery styles and other material events. This indicates a degree of autonomy of the crafts and economic guidelines. By expanding the study to the regional level, we conclude with movements of people, sometimes only a few individuals, and the cohabitation of people of different origins. We infer that part of the polythetic Neolithic cultures reflect a division of labor by segments of the population, perhaps related to the gender of the individuals concerned.

Keywords:

Middle Neolithic, Switzerland, pottery, flint, fauna, exchange, population history, division of labor

(3)

L

a région des Trois-Lacs (lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat, CH) et la Combe d’Ain (F) forment un des territoires les mieux connus au Néolithique moyen. En effet, les sites d’habi- tat, essentiellement lacustres, ont livré des séries de matériel abondantes dans des stratigraphies détaillées et très précisément datées par la dendro- chronologie. Cette aire géographique est séparée en deux par le Jura, qui forme une barrière natu- relle tant au niveau géographique et géologique que culturel (fig. 1 et 2).

Dans ce contexte, le site de Concise fait figure d’exception. Il est situé à l’extrémité de l’un des quelques passages traversant la chaîne du Jura : la trouée de Vallorbe-Pontarlier. Les fouilles menées entre 1995 et 2000 dans le cadre du projet

« Rail 2000 » sous la direction de Claus Wolf, puis d’Ariane Winiger, ont concerné une surface de 4700 m2. Elles ont permis de mettre au jour 4979 pieux appartenant à une trentaine de villages datés entre le Néolithique moyen I et la fin du Bronze ancien (Winiger, 2008). Le Néolithique moyen II est particulièrement bien représenté avec une stra- tigraphie dilatée dans laquelle ont été repérés six ensembles chronostratigraphiques correspondant à une dizaine de phases d’abattage. Ces ensembles permettent de suivre l’évolution du matériel sur une période de plusieurs siècles, entre 3868 et 3503 av.

J.-C. (Hürni et al., 2008 ; Winiger, 2008). L’étude de la céramique montre l’existence d’un mélange de composantes originaires des deux côtés du Jura,

pour plusieurs occupations. La taille de la surface fouillée et les conditions sédimentaires particulière- ment favorables assurent la possibilité d’une vision spatiale des activités économiques au sein des vil- lages. Ces conditions sédimentaires, le soin mis à la fouille, compte tenu des urgences, la publication des premiers résultats, la possibilité de pouvoir confron- ter spatialement les données et un contexte régional bien connu nous amènent à proposer une histoire partielle de la culture matérielle de Concise et de la région des Trois-Lacs. Les études concernant le silex et la faune, bien que très avancées, ne sont encore que préliminaires et il s’agit plutôt d’un exposé d’éléments caractéristiques, particulièrement par- lants et aisément comparables à l’échelle régionale, qu’une analyse fondée sur les détails propres au site de Concise. Ces confrontations nous amènent à des réflexions quant à la fonction du site, à ses relations avec les communautés voisines, et au partage des tâches au sein de la société.

12

25 km Trouée de Belfort

Trouée de Vallorbe-Pontarlier 11

13

9 101

2 Mont-Aubert

3 4 5

7 6 8

14 15

17 16 18

Figure 1 — Carte régionale avec Concise (1) sur la rive nord du lac de Neuchâtel à l’ouest du Mont-Aubert et à l’extrémité de la trouée de Vallorbe-Pontarlier qui permet de relier la Combe d’Ain. 1. Concise, 2. Auvernier, 3. Hauterive-Champréveyres, 4.

Thielle-Mottaz, 5. Twann, 6. Nidau, 7. Lattrigen, 8. Muntelier, 9.

Yverdon, 10. Onnens. 11. Chalain, 12. Clairvaux, 13. Corsier, 14.

Burgäschisee, 15. Egolzwil, 16. Hitzkirch. 17. Montmorot, 18.

Moulin-Rouge. Fond de carte P. Moinat ACVD, modifié.

Alpes Vosges Serre

25 km

Figure 2 — Contexte géologique avec les massifs cristallins ha- churés et la limite de la moraine en traitillé. Les diagrammes en secteur représentent les pourcentages absolus des différents dégraissants de la céramique des sites de Moulin-Rouge, Mont- morot, Clairvaux (Pétrequin et Pétrequin 2005b), Yverdon, Con- cise, Auvernier, Twann et Montilier (Burri, 2007).

(4)

Contexte régional : une frontière   géographique et culturelle

La région qui nous intéresse comprend deux ter- ritoires situés de part et d’autre du Jura (fig. 1). Il s’agit d’une part du Jura français, plus spécifique- ment la Combe d’Ain avec les sites de Clairvaux- les-Lacs fouillés par P. et A.-M. Pétrequin depuis plusieurs années (Pétrequin, 1986 et 1989 ; Pétre- quin et Pétrequin, 2005a et b), d’autre part de la région des Trois-Lacs au pied du Jura, à l’ouest du Plateau suisse, avec de nombreux sites lacustres fouillés et publiés dès la seconde moitié du XIXe siècle. La chaîne calcaire du Jura qui sépare ces deux territoires est constituée d’une série de plis parallèles que traversent par endroits des cluses et trouées permettant le passage d’un côté à l’autre.

À part la trouée de Belfort au nord-est et le Bugey au sud-ouest qui forment les deux extrémités de la chaîne, la trouée de Vallorbe-Pontarlier est la plus importante. Elle nous intéresse tout particu- lièrement puisqu’elle permet de relier l’extrémité ouest du lac de Neuchâtel à la Combe d’Ain.

La chaîne du Jura est également une fron- tière géologique. En effet, elle sépare la Franche- Comté à substrat calcaire, du Plateau suisse à substrat molassique. Mais surtout, elle a arrêté le glacier du Rhône et ses moraines chargées de galets alpins (fig. 2). Les possibilités d’approvi- sionnement en matières premières sont de ce fait très différentes de part et d’autre du Jura : le côté français est totalement dépourvu d’élé- ments cristallins, le massif le plus proche étant celui de la Serre, tandis que les galets de moraine sont facilement accessibles sur le Plateau suisse, fournissant granites et gneiss pour le matériel de mouture, roches vertes diverses pour le façonnage des haches... De plus, la désagrégation des galets forme la majeure partie des sables lacustres de la région des Trois-Lacs. Ceux-ci, riches en élé- ments cristallins, ont été utilisés pour dégraisser la céramique de production locale.

Une autre barrière géographique, moins évidente, est perceptible juste à l’est de Concise (fig. 1). Il s’agit du Mont-Aubert, dont les pans se jettent presque directement dans le lac (Wini- ger, 2008). Il a dû constituer un obstacle au pas- sage le long de la rive nord du lac de Neuchâtel en période de hautes eaux, ce qui a été le cas du 38e au 33e siècle av. J.-C. (Magny, 2008). Ceci pou- vait faire de la baie de Concise une sorte de cul- de-sac au pied du Jura (Winiger, 2008).

La chaîne du Jura est également une fron- tière culturelle bien connue au Néolithique moyen.

Au nord de la chaîne, en Bourgogne et en Franche- Comté, se trouve le Néolithique moyen bourgui- gnon (NMB), culture essentiellement définie par ses formes céramiques à segmentation haute et moyens de préhension souvent groupés par paires au niveau de la segmentation. Cette culture, défi- nie lors du colloque de Beffia (Pétrequin et Gallay, 1984), reste encore relativement mal connue, bien que les fouilles de Clairvaux XIV et VII, en cours d’élaboration, commencent à apporter les éclaircis- sements nécessaires (Pétrequin et Pétrequin, 2005a et b ; Jammet-Reynal, 2006 ; Templer, 2006). De l’autre côté du Jura, sur le Plateau suisse, se trouve la culture de Cortaillod, bien connue par de nom- breuses fouilles lacustres, avec une chronotypologie établie précisément depuis le début des années 1980 et la publication des grandes séries d’Auvernier et de Twann (Stöckli, 1981a et b ; Schifferdecker, 1982).

Des synthèses récentes sont également disponibles (Hafner et Suter, 2000). La céramique est très dif- férente de celle du NMB. Elle est surtout caracté- risée par des profils en S, à moyens de préhension situés vers la lèvre. Cette différence culturelle est très nette, puisque, exception faite de Concise, seu- lement une vingtaine de pièces sur les milliers de céramiques publiées pour la région des Trois-Lacs présentent des caractéristiques permettant de les attribuer au NMB (fig. 3). L’insertion des séries pré- cisément datées de Concise dans la chronotypologie déjà bien connue du Cortaillod a permis de proposer par rétrodiction une chronotypologie pour le NMB de Concise. Par extension, nous avons obtenu une chronotypologie pour le NMB régional en intégrant les céramiques de Concise au corpus NMB. Fina- lement, il est possible de proposer pour les deux cultures un phasage de l’ordre du siècle (fig. 3, Burri, 2007).

Les dégraissants employés pour la céramique se différencient également de part et d’autre du Jura : en Franche-Comté, la céramique est très majoritairement dégraissée avec des éléments carbonatés (calcaire ou calcite), disponibles à proximité immédiate des sites, sauf à côté du massif cristallin de la Serre où le quartz est présent dans le dégraissant (fig. 2). La situation change drastiquement dans la région des Trois-Lacs, puisque malgré la composition calcaire de la chaîne du Jura, les artisans ont essentiellement utilisé des sables lacustres cristallins, parfois adjoints de coquillages. Il s’agit donc d’un choix culturel ou de commodité, car les sables lacustres cristallins sont aisément disponibles, calibrés et résistent mieux à la cuisson que les éléments carbonatés qui ont tendance à fondre.

(5)

D’autres éléments de la culture matérielle dif- fèrent : les supports de l’outillage en silex sont pré- férentiellement des éclats dans le NMB, des lames

dans le Cortaillod (Jeunesse et al., 1998), les suinés sont plus nombreux que les bovinés dans les restes fauniques du NMB que dans ceux du Cortaillod

Datations

Céramique Silex

matières premières supports

dendro- chrono- logiques av. J.-C.

% Cortaillod % allochtone % autochtone % Nord Jura % Mont-Les-Etrelles % Sud Jura % lames/déterminés % lames/% éclats

Lattrigen-Riedstation 3393-3388 100 95 4 1

Twann UH 3405-3391 100 9 91 84

Nidau-BKW 5 3410-3398 100 10 90

Auvernier Tranchée Tram 100

Clairvaux II 100 80 20 70

Arbon-Bleiche 3 3384-3370 Pfyn 25 75

Concise E6 3543-3516 100 3 13 13 66 3 43.4/34.8

Concise E5 3570-3516 49 39 11 16 18 8 45.9/37.8

Nidau-Port-Stüdeli OS 3631-3560 100 22 3 72 3

Twann OS 3596-3532 94 36 1 63 69

Auvernier-Port III 3627-3621 99

Twann MS1 3649-3607 97 24 2 74 97

Concise E4 3645-3635 47 38 17 14 36 2

Muntelier-Strandweg 4 100 9 30 60 1 35.7/54.8

Yverdon-Garage-Martin 14-16 97 87

Clairvaux XIV 3-6 1 ~70 30

Zurich-Mozartrasse 3670-3600 Pfyn 2 98 52

Concise E3 3666-3655 91

Nidau-Port-Stüdeli US 3686-3638 100 12 14 74 1

Twann MS 3702-3662 92 24 5 71 97

Thielle-Mottaz 3719-3699 98 ~70 80

Burgäschisee-südwest 3760-3748 100 ~70 80

Yverdon-Garage Martin 18-19 75 80

Motte-aux-Magnins V 3659-3525 1 ~70 30

Clairvaux XIV 1-2 1 ~70 33

Concise E2 3713-3675 56 31 18 20 14 8 47.3/21.1

Gardon 40/42 0 77 23 10

Zurich Kanalisationssanierung 3728-3681 Pfyn 1 99 17

Feldmeilen Forderfeld Pfyn 100 27

Chalain 3 3740-3730 100

Hitzkirch-Seematt OS 3758 100

Auvernier-Port V 3791-3679 100

Egolzwil 4 100

Twann US 3838-3768 100 8 1 91 74

Concise E1 3868-3793 100 25 17 50 8 80/10

Zürich-Mozartrasse 5 3864-3834 100 2 3 95 36

Hautecombe 3842-3835 75

Corsier 3 3859-3856 100

Muntelier-Dorf 3867-3854 100 21 13 66 53

Muntelier-Fischergässli 1 à 4 3895-3820 100 19 1 80 46

Muntelier-Strandweg 1 à 3 100 21 10 69

Zürich-Mozartrasse 6 3908-3872 100 2 4 94 36

Zürich-Kleiner Hafner 4E 100 3 97

Onnens 100 59

Hauterive-Champréveyres 100 18 9 18 28 27

Clairvaux VII 14 ~70 ~70

Phase Site

Cortaillod classique/ NMB ancien 3900-3740 av. J.-C.Cortaillod moyen/ NMB moyen 3740-3660 av. J.-C.Cortaillod tardif/ NMB cent 3650-3500 av. J.-C.Port-Conty 3500-3380 av. J.-C.

44.4/33.3

Figure 3 — Liste des sites de référence classés selon la sériation définie par la typochronologie céramique avec les pourcentages relatifs des céramiques Cortaillod sur le total attribué au Cortaillod et au NMB, des supports sur lame du silex par rapport au total des supports déterminés et des différents groupes de matières premières du silex.

(6)

(Schibler et Chaix, 1995 ; Jeunesse et al., 1998 ; Arbo- gast, communication personnelle), des éléments de l’industrie sur bois de cerf ou os diffèrent également, comme certaines techniques de débitage et de réaf-

fûtage (Voruz, 1984 ; Maigrot, 2005). Toutes ces manifestations d’opposition au niveau des savoir- faire et des habitudes montrent qu’il s’agit de popu- lations différentes, en tout cas au niveau des sphères

Ensemble E6

Ensemble E5

Ensemble E4A

Ensemble E3B

Ensemble E2

Ensemble E1

3543-3516 av.J.-C.

3570-3516 av.J.-C.

3645-3635 av. J.-C.

3666-3655 av. J.-C.

3713-3675 av. J.-C.

3868-3793 av. J.-C.

NMB 0%

NMB 51%

NMB 53%

NMB 9%

NMB 44%

NMB 0%

Dégraissants carbonatés 0%

Dégraissants carbonatés 7%

Dégraissants carbonatés 9%

Dégraissants carbonatés 9%

Dégraissants carbonatés 16%

Dégraissants carbonatés 4%

88 profils

57 profils

252 profils

206 profils

362 profils

85 profils

Figure 4 — Matériel céramique associé aux ensembles du Néolithique moyen de Concise. Les formes sont proportionnellement représentatives des formes découvertes dans les différents ensembles. Le pourcentage relatif des céramiques attribuées au NMB est donné par rapport au total des formes attribuées, le pourcentage absolu des dégraissants carbonatés est donné par rapport au total des céramiques. Echelle 1/8. Dessins C. Grand et V. Foschia.

(7)

d’endogamie des artisans (de Ceuninck, 1996 ; Burri, 2003), sans préjuger du regard que les populations avaient tant l’une pour l’autre que sur elles-mêmes ni du caractère polythétique de ces sociétés. Dans ce contexte, Concise est une aubaine pour comprendre les changements culturels, grâce à sa position très spécifique et à la qualité de la sédimentation locale.

Le Néolithique moyen de Concise

Les fouilles ont révélé un matériel original, puisque plusieurs ensembles présentent une association (ou) un mélange de composantes culturelles. La sédimentation importante et extrêmement rapide a scellé le matériel en place, permettant de consi- dérer les six ensembles sédimentaires comme des

« ensembles clos » représentatifs de la vie des vil- lages avec un niveau de contemporanéité de l’ordre d’une, voire de deux générations (fig. 4, Winiger, 2008). Ceci permet d’assurer la contemporanéité du matériel d’un ensemble et la pertinence d’une analyse spatiale, hormis pour l’ensemble E1 du Cor- taillod classique qui est daté entre 3868 et 3793 av. J.-C., soit une occupation non continue du site qui couvre 74 ans. Les villages situés au sud de la zone de fouille ont d’ailleurs à peine été touchés par les travaux. L’ensemble E2 du Cortaillod moyen est daté entre 3713 et 3675 av. J.-C. Cette occupa- tion d’une durée de 38 ans intervient 81 ans après le dernier abattage de l’ensemble précédent. Deux phases d’abattage ont été mises en évidence pour l’ensemble E3 du Cortaillod moyen. Seule la phase E3B, datée entre 3666 et 3655 av. J.-C., a livré du matériel. L’ensemble E4 attribué au Cortaillod tardif correspond également à deux villages. La plupart du matériel peut être mise en relation avec la première phase d’abattage, E4A, datée entre 3645 et 3635 av.

J.-C. L’autre village est situé plus au sud, en direc- tion du lac. Les deux derniers ensembles du Cor- taillod tardif sont partiellement contemporains avec deux villages érigés dans la même baie à quelques dizaines de mètres de distance. Le village de l’en- semble E5 est daté entre 3570 et 3516 av. J.-C., avec deux phases d’abattage, puis dès 3543 av. J.-C., on voit l’installation du village de l’ensemble E6, plus à l’est dans la même baie.

Les deux occupations ont fourni des bois abattus jusqu’en 3516 av. J.-C. L’ensemble E5 a été partiellement érodé et seule une partie du matériel nous est parvenue, tandis que l’en- semble E6 est implanté en milieu moins humide et le matériel y est moins bien conservé (Winiger, 2008). Les structures architecturales sont mal- heureusement difficiles à aborder en raison d’une

utilisation massive de bois jeunes ou d’autres essences que le chêne et d’une profusion de bois dont il ne reste plus que les négatifs (Winiger et Hurni, 2007 ; Winiger, 2008). Les plans de la plu- part des villages ne sont pas encore élaborés et les interprétations spatiales proposées sont effec- tuées uniquement sur la base de la dispersion du mobilier. Le matériel, abondant et bien conservé, permet des approches multiples, avec des occu- pations de courte durée entrecoupées de phases d’abandon elles-aussi très brèves, qui permettent d’envisager l’évolution de la culture matérielle de génération en génération, avec des habitants qui ont pu occuper plusieurs villages successifs et des objets qui ont pu être fabriqués dans un village, utilisés dans un deuxième et rejetés dans un troisième.

L’évolution de la culture matérielle à  Concise

La céramique

La céramique est tout à fait exceptionnelle avec un mélange de formes Cortaillod et NMB reconnu dans au moins trois villages (fig. 4). En effet, si les ensembles E1, E3B et E6 présentent des séries pra- tiquement homogènes du Cortaillod, il n’en est pas de même pour les ensembles E2, E4A et E5 où la moitié des formes environ est de type NMB. Ceci dénote d’influences très importantes de Franche- Comté, avec des éléments très étonnants comme la disparition quasiment complète des influences NMB dans l’ensemble E3B, alors qu’elles réappa- raissent massivement dans le village E4A, ou les villages E5 et E6, partiellement contemporains, qui possèdent des séries céramiques très contras- tées avec un village E6 intégralement Cortaillod et un village E5 où les deux styles coexistent. Au niveau des dégraissants, le contraste n’est pas aussi marqué, puisque la très grande majorité des céramiques possède un dégraissant cristallin, attestant d’une production locale de la céramique.

Seul l’ensemble E2 détonne avec un pourcentage relativement élevé de dégraissants carbonatés, sans doute également d’origine locale comme l’a montré l’étude de la céramique de Twann (Mag- getti et Nungässer, 1981). On remarquera aussi la persistance de ce type de dégraissants à une rela- tivement forte proportion dans l’ensemble E3B, malgré la quasi-absence de profils NMB, et leur disparition complète dans l’ensemble E6. Nous verrons plus loin quelles conclusions nous pou- vons en tirer en termes d’histoire des peuplements.

D’autres indices, comme les hybridations de styles,

(8)

que nous ne détaillerons pas, interviennent dans ce scénario (Burri, 2007). Pour l’instant, nous nous contenterons d’observer ces mélanges ainsi que le montage local de la plupart des céramiques, même celles à dégraissants carbonatés. Nous relèverons également des changements massifs des styles céramiques dans des laps de temps très courts, puisque seuls 10 ans séparent les occupations E2 de E3B, puis de E4A.

Le cortège faunistique

La faune est observée sous l’angle du rapport entre suinés et bovinés. La différence entre porcs et san- gliers rencontre des difficultés du fait de la jeunesse d’une grande partie des individus. C’est pourquoi nous les avons regroupés. De même, pour estimer l’importance relative des suinés, nous les avons comparés aux grands ruminants, domestiques ou non, car c’est le rapport entre suinés et grands rumi- nants qui est utilisé pour différencier le Cortaillod (Schibler et Chaix, 1995). Comme on le voit, le cor- tège faunistique indique également qu’il existe à un moment une influence NMB, avec une dominance des suinés, mais le changement par rapport au fond Cortaillod n’intervient pas au même moment que pour la céramique : il est seulement perceptible dans l’ensemble E4, tandis que les ensembles E2 et E3B se comportent comme la moyenne des sites Cortaillod du Plateau suisse (fig. 5). Les ensembles E1 et E5 n’ont pas été étudiés et l’ensemble E6 ne possède que peu de restes osseux identifiables ; ce dernier semble néanmoins ne pas se comporter dif- féremment d’un village Cortaillod.

L’industrie lithique taillée

L’industrie lithique est examinée sous l’angle des rapports entre les deux types de supports des outils.

Elle se comporte d’une manière parallèle à la faune et d’une certaine façon à la céramique : elle montre bien un léger renversement des tendances entre supports sur lames et sur éclats qui pourrait cor- respondre à une influence NMB dans l’ensemble E4 (fig. 5 ; Bullinger, 2010). Il faut préciser qu’il y a peu d’outils, qu’ils ont été utilisés de manière intensive, avec des retouches importantes qui empêchent par- fois de lire le type de support et qui indiquent un emploi de longue durée, pouvant porter sur plu- sieurs ensembles de Concise. Malgré ces remarques (nous avons d’ailleurs renoncé à faire figurer les ensembles E1 et E3 qui n’ont livré que 10 et 9 outils), cette inversion pourrait être significative pour l’en- semble E4, et interpelle par rapport au contexte local Cortaillod du Plateau suisse.

Les matières premières ont été déterminées par J. Affolter, puis réunies selon cinq catégories qui permettent des comparaisons régionales et des regroupements significatifs en nombre d’objets. Les catégories sont les suivantes : provenances alloch- tones, relativement aux sites, dont la distance est supérieure à 250 km ; provenances autochtones, relativement aux sites, dont la distance est inférieure à 50 km et enfin trois groupes de gisements : le silex du Malm de la région d’Olten au nord-est du Jura, le silex de Mont-Les-Étrelles et le silex du Valan- ginien du Bugey, au sud-ouest du Jura. Ces prove- nances montrent une constance certaine dans les régions d’approvisionnement entre les ensembles et une très faible proportion de silex autochtone, de

E2 (NR=3314)

E3B (NR=1874)

E4 (NR=3016)

E6 (NR=241)

Grands ruminants Petits

ruminants

Suinés Divers

E5

Faune Silex : supports Silex : matières premières

Eclats Lames/lamelles Indéterminés

Mont-Les-Etrelles Nord Jura Autochtone Sud Jura

Allochtone

0 100% 0 100% 0 100%

(N=22)

(N=37)

(N=43)

(N=37)

(N=39)

(N=192)

(N=208)

(N=138)

Figure 5 — Proportions relatives du nombre de restes du cortège faunistique, des types de support pour les outils en silex et des provenance des matières premières pour tous les éléments siliceux confondus.

(9)

qualité très médiocre (fig. 5). On remarquera éga- lement la plus faible occurrence du silex d’Olten, venu de l’est du Mont-Aubert par rapport au silex de Mont-Les-Étrelles, sans doute importé par la trouée de Vallorbe-Pontarlier. Ainsi, il apparaît une dicho- tomie entre les supports des outils et les matières premières, ces dernières étant très stables en pro- portion et ne semblant pas dépendre de préférences culturelles, mais plutôt des réseaux d’échanges et de la situation géographique par rapport aux voies d’approvisionnement. La plus forte proportion de silex d’Étrelles est d’ailleurs assez surprenante au vu de l’approvisionnement de la Combe d’Ain qui est essentiellement local (Piningre, 1989 ; Pétrequin et Pétrequin, 2005a).

Conclusion

Il transparaît une indépendance certaine de com- portement entre la céramique et les autres éléments de la culture matérielle ; la position géographique de Concise au pied de la trouée Vallorbe-Pontar- lier se fait sentir par des influences notoires venues de Franche-Comté, mais de manière décalée selon les cas. Ce sont sans doute des acteurs différents qui sont responsables de ces manifestations. Pour pouvoir élucider pourquoi et par qui se sont fait ces changements, il est indispensable de déterminer au préalable quels sont les rapports entre producteurs et consommateurs des différentes catégories de matériel, d’observer leurs comportements au sein des villages, puis d’examiner la dynamique régio- nale.

Les rapports entre producteurs et consom- mateurs

En ce qui concerne l’exploitation de la faune, la question est loin d’être résolue. En effet, le lien entre les producteurs, ceux qui chassent ou élèvent (puis abattent) les animaux, et les consommateurs, qui peuvent partager une bête entre plusieurs maisons, avant ou après cuisson, partager un repas entre maisonnées, mais dans une habitation particulière, utiliser une partie des animaux pour des raisons cultuelles, comme réserve de matière première… est extrêmement complexe. L’analyse des remontages et des répartitions spatiales encore en cours répon- dra sans doute à certaines de ces questions.

Pour l’industrie lithique, le problème est presque aussi aigu. Ainsi, le fait que supports et matières premières ne suivent pas des évolutions

parallèles, comme le fait que la majorité du matériel est importée, sans débitage local, montre bien qu’il ne s’agit pas d’une production domestique et locale.

La pauvreté des corpus, générale au Néolithique moyen de la région des Trois-Lacs, les réemplois répétés et la variété des matières premières rendent les études typologiques, et encore plus le croisement entre matière première et morphologie des supports ou fonction des outils, très délicates. Néanmoins, il semble qu’on puisse éliminer des modes d’échanges de type place centrale, puis distribution aux sites périphériques (Honegger, 2001 ; Affolter, 2002).

De plus, la diversité des matières premières sur des séries très restreintes en nombre de pièces exclut pratiquement un mode d’approvisionnement de type « expédition » où les habitants des villages de la région des Trois-Lacs se déplaceraient jusqu’aux gisements, extrairaient les rognons et les tailleraient sur place. Il faut donc envisager un débitage par les populations vivant à proximité des gisements, puis une diffusion de proche en proche par échanges cérémoniels ou matrimoniaux, comme cela a été envisagé pour les lames de hache (Pétrequin et Jeu- nesse, 1995). Il s’agirait de supports bruts ou retou- chés aboutissant aux outils retrouvés sur les sites par des retouches et des réutilisations multiples, jusqu’à usure complète. Pour expliquer que les sup- ports des outils répondent à des choix culturels, il semble nécessaire de supposer qu’un certain éven- tail pouvait être laissé au choix des consommateurs finaux et orientait dans un second temps la chaîne d’échange par retour des pièces non choisies, à moins qu’elles n’aient été distribuées plus loin.

Pour la céramique, le rapport entre produc- teurs et consommateurs est connu : la production de la céramique est domestique (Burri, 2007). Pour arriver à cette conclusion, nous avons dû recons- tituer les unités de consommation, c’est-à-dire l’ombre au sol des maisons à plancher surélevé et les nappes de déchets en provenant, rejetés du haut des planchers vers l’extérieur. Nous ne détaillerons pas ici l’analyse qui repose sur le modèle ethnoarchéolo- gique de gestion des déchets en fonction de l’implan- tation des maisons par rapport à la rive (Pétrequin et Pétrequin, 1984). Réciproquement, en examinant les concentrations de matériel en poids, leur frag- mentation et les collages qui montrent la dispersion du matériel dans les ruelles, nous reconstituons les unités de consommation, qui forment des patatoïdes constitués des maisons et des zones où est rejeté le matériel céramique qui en provient. Ensuite, nous pouvons étudier le matériel pour chacune des unités de consommation. Cette étude montre que pour chacun des villages de Concise, chaque unité de

(10)

consommation est caractérisée par une paire style céramique/type de dégraissant relativement homo- gène et spécifique (fig. 6). Ceci implique que la pro- duction de la céramique est domestique, puisque chaque unité possède un éventail céramique qui lui est propre. Ceci implique également que, dans une certaine mesure et en évacuant les cas d’imitation qui peuvent être extrêmement rapides (Gelbert, 2003), la céramique utilisée et rejetée dans une unité de consommation est le reflet de l’identité de ses habitants. De plus, par analogie ethnologique, dans le cas de production céramique et de montage au colombin, nous pouvons formuler l’hypothèse que les producteurs sont des femmes (Arnold, 1985 ; Knopf, 2002).

Histoire des potières et des rapports  socio-économiques à Concise

Ceci nous permet de reconstituer une histoire des potières au travers de l’histoire des styles céra- miques. En examinant chaque unité de consomma- tion par village, nous pouvons conclure à l’arrivée de quelques potières originaires de Franche-Comté dans les ensembles E2, E4A et E5, qui adoptent rapidement le dégraissant cristallin local (pour l’en- semble E4A, il est difficile d’envisager une conti- nuité de la population des potières depuis le village E3B au vu de l’acculturation presque complète qui y a été constatée). Dans le village E6, contemporain

a

Unités de consommation à céramique NMB

20 m N

b

Unités de consommation à dégraissants coquilliers Unités de consommation à dégraissants cristallins grossiers

Unités de consommation à dégraissants cristallins moyens

N 20 m

Unités de consommation à céramique mélangée Unités de consommation à céramique Cortaillod Céramiques NMB Céramique Cortaillod

Dégraissants cristallins Dégraissants cristallins grossiers

Dégraissants coquilliers E4

E4

Figure 6 — a. Unités de consommation de l’ensemble E4 définies par leur style céramique. b. Unités de consommation de l’ensemble E4 définies par leur type de dégraissant.

(11)

du village E5 et implanté à quelques dizaines de mètres dans la même baie, ce sont sans doute des potières originaires du Plateau suisse qui viennent s’installer étant donné qu’elles sont exemptes de toute influence NMB. Dans le village E3B, il existe une continuité du peuplement des potières par rap- port au village E2, avec une acculturation rapide et une imitation du style Cortaillod par des potières originaires de Franche-Comté (Burri 2007).

Comme nous l’avons constaté, les change- ments dans les autres registres de la culture maté- rielle ne se font pas de manière synchrone. En effet, ce n’est que dans l’ensemble E4 qu’une possible influence NMB est perceptible dans le cortège fau- nistique et dans l’industrie lithique. Ce qui indique que ce ne sont sans doute pas des potières qui sont responsables du choix ou du moins du rejet de ces deux éléments.

Nous allons nous concentrer sur l’ensemble E4 pour examiner le comportement spatial de ces éléments et voir s’il existe des recoupements signifi- catifs. D’abord, au niveau de la céramique, il existe des regroupements spécifiques par dépotoirs, avec des unités de consommation à céramique NMB ou Cortaillod qui alternent dans le village, tandis que les dégraissants sont communs à plusieurs unités contiguës, dénotant d’une gestion commune par

« quartiers » du mélange argile/dégraissant (fig. 6).

Le binôme dégraissant/style est donc relativement homogène par unité de consommation et se distin- gue d’une unité à l’autre. Les répartitions des suinés et des bovinés dans ce même village, sachant que le cerf se comporte comme le bœuf, avec un nombre très restreint d’os, montrent que les quantités sont représentatives de la faune exploitée et qu’il existe des amas d’ossements qui coïncident bien avec ceux de la céramique, dans des dépotoirs (Chiquet et

Nombre de restes de bovinés 4 - 8

3 1 - 2

20 m N

a

b

Nombre de restes de suinés 4 - 9

3 1 - 2

E4 E4

Figure 7 — a. Position spatiale des restes de suinés de l’ensemble E4 de Concise en nombre de restes. b. Position spatiale des restes de bovinés de l’ensemble E4 de Concise en nombre de restes.

(12)

Burri, à paraître). Nous constatons également que les bovinés se regroupent à l’est, à l’ouest et plus marginalement au centre du village, tandis que les suinés sont très bien représentés au centre (fig. 7).

Nous observons également que ces regroupements ne sont corrélés ni avec les styles, ni avec les dégrais- sants de la céramique (comparer les figures 6 et 7).

Ceci renforce l’impression d’une indépendance entre les potières et les exploitants de la faune.

En ce qui concerne les supports du silex, la situation est plus difficile à interpréter du fait du nombre très restreint d’outils (43 pour l’ensemble E4). Il est par exemple impossible de mettre en évidence des amas de rejets correspondant à des dépotoirs. Néanmoins, il existe des exclusions et des regroupements non aléatoires de types de supports dans le village, avec deux concentrations d’outils sur éclats au centre ouest et à l’est et d’outils sur lames à l’ouest et au centre est (fig. 8a). En superpo-

sant ces regroupements avec la céramique, nous ne constatons pas de corrélation, qu’elle soit positive ou négative (comparer les figures 6 et 8). Le choix des supports des outils en silex n’est donc pas le fait des potières. Les quelques supports laminaires se retrouvent préférentiellement à l’emplacement des concentrations de bovinés ; les éclats à celles des suinés (fig. 8b).

Nous pouvons émettre trois propositions à partir de ces observations. Premièrement, ceux qui choisissent, utilisent et/ou rejettent les outils en silex sont également ceux qui se procurent, consomment et/ou rejettent la faune, en tout cas au niveau des suinés et des bovinés. Deuxièmement, ces acteurs ne sont pas des potières. Troisième- ment, il y a un changement dans les choix que font ces acteurs dans l’ensemble E4, et possiblement E5, et ces choix sont liés à des différences culturelles, avec une arrivée de toute une série de composantes,

20 m N Supports du silex

lames/lamelles éclats

E4

20 m N Supports du silex

lames/lamelles éclats

concentrations de bovinés

E4

a

b

Figure 8 — a. Position spatiale des outils en silex de l’ensemble E4 définis par leur type de supports. b. Position spatiale des outils en silex de l’ensemble E4 définis par leur type de supports, superposée aux regroupements de bovinés.

(13)

autres que la céramique, originaires de Franche- Comté. Ces propositions impliquent qu’il existe des femmes qui ne sont pas potières ou que les chan- gements de l’ensemble E4 ne sont pas liés unique- ment à des échanges matrimoniaux, qu’il s’agisse de potiers du genre masculin avec leur silex ou de toute une population. Cette dernière solution nous semble la plus plausible pour rendre compte de l’ar- rivée d’une culture dans toutes ses composantes, dans une population locale déjà mixte, mais où les potières d’origine NMB sont largement acculturées.

Ceci pourrait être le fait d’une segmentation ligna- gère intervenant en Franche-Comté avec émigration d’un ou plusieurs lignages vers Concise, et union à la population locale. L’ensemble E6 se démarque com- plètement des autres avec un village à composantes uniquement Cortaillod. Il semble qu’une popu- lation entière, en provenance du Plateau suisse, s’installe dans la même baie à côté du village mixte E5, à moins qu’il ne s’agisse d’une segmentation à partir du village E5 d’un lignage très homogène de la population, ce qui semble moins plausible au vu de la mixité de ce village.

D’autres éléments de la culture matérielle semblent se comporter de la même manière que la faune et l’industrie lithique : le bois de cerf et l’in- dustrie osseuse montrent des caractéristiques NMB dans l’ensemble E4 (Chauvière, 2010 ; Maytain, 2010). Les observations sont plus difficiles à inter- préter, puisqu’il s’agit essentiellement de la pré- sence ou de l’absence de techniques de débitage ou de réaffûtage. Elles doivent donc être considérées avec précaution. Néanmoins, une série de caractéris- tiques pouvant être considérées comme masculines d’après les études anthropologiques, puisqu’elles concernent des outils à percussion lancée directe (Testart, 1986), confortent l’hypothèse d’un front pionnier constitué par des alliances matrimoniales entre deux populations aux cultures différentes, ces femmes étant rejointes deux générations plus tard par un ou plusieurs lignages se mêlant à la popula- tion locale.

L’histoire régionale

Qu’en est-il de l’histoire régionale et des rela- tions entre sites ? Les sites de comparaison ont été regroupés par période de l’ordre du siècle sur la base de la chronologie et de la typologie céramique (fig. 3, Burri, 2007). La phase ancienne, correspondant aux occupations de l’ensemble E1 à Concise, est la mieux représentée, alors que le Cortaillod tardif est moins bien connu. Nous évoquons également le Port-

Conty, malgré son absence dans la zone de fouille à Concise. Comme on le constate, la céramique NMB diffuse extrêmement peu à l’est de Concise, seuls quelques récipients de styles NMB ont été repérés parmi les milliers de céramiques publiées. Ceci est peut-être à mettre en relation avec la période de hautes eaux qui rend le passage difficile au niveau du Mont-Aubert, mais aussi avec la position des sites coincés entre la rive nord du lac de Neuchâtel et le pied du Jura, qui restreint fortement l’éventail des déplacements. Ainsi, seul le site d’Yverdon, au sud-ouest du lac de Neuchâtel, connaît une influence NMB conséquente, avec sans doute l’arrivée de quelques potières depuis la Franche-Comté (fig. 9).

Par contre, il existe une pression de plus en plus forte du Pfyn qui s’étend depuis l’est. Celle-ci n’est peut-être pas étrangère à l’établissement d’une nou- velle population Cortaillod en E6 à Concise. Ensuite, au Port-Conty, toutes les composantes NMB ont dis- paru du Plateau suisse et de la Combe d’Ain, où le remplacement de la culture matérielle est peut-être lié à une immigration massive. Auparavant, le Cor- taillod n’est connu en Combe d’Ain que par quelques exemplaires, peut-être liés à une immigration de potières, mais à une période antérieure à l’arrivée de potières NMB à Concise. Ceci pourrait résulter d’échanges matrimoniaux asymétriques, bien qu’à l’heure actuelle, le calage chronologique de Concise par rapport à Clairvaux soit trop imprécis en raison de l’absence de datations dendrochronologiques pour les sites de Clairvaux VII et XIV (Pétrequin et Pétrequin, 2005 a et b).

Au niveau de l’industrie lithique, l’approvi- sionnement en matières premières est très diver- sifié dans la région des Trois-Lacs, surtout dans la phase initiale. Ensuite, la représentation du silex du nord du Jura est relativement faible, tandis que le silex de Mont-Les-Étrelles augmente en fréquence à Concise, et que le silex du sud du Jura disparaît pra- tiquement des sites à l’est du Mont-Aubert (Affolter, 2002). Ceci est probablement à mettre en relation avec la montée du niveau du lac qui gêne le passage le long de la rive nord. En Combe d’Ain, pour autant qu’on puisse en juger, l’approvisionnement est très différent et majoritairement d’origine locale. À la fin de la séquence de Concise, dès la fin du Cortaillod tardif (ensembles E5 et E6), on rencontre de longues lames étroites non retouchées qui semblent carac- téristiques de la période. Les rapports des supports sur lames ou sur éclats restent très homogènes dans la région des Trois-Lacs, comme à Concise sauf pour l’ensemble E4. À l’instar de la céramique, on n’observe pas de propagation du choix des supports sur éclats à l’est du Mont-Aubert, pour autant que

(14)

les effectifs permettent une telle affirmation. En Combe d’Ain, la présence de débitage sur lames de silex d’origine locale à Clairvaux VII, en relation avec quelques céramiques Cortaillod, a fait écrire à P. Pétrequin (2005b) que des hommes Cortaillod étaient venus s’installer. Ceci marque bien l’au- tonomie des réseaux d’échanges par rapport aux préférences culturelles, mais repose la question des modes d’approvisionnement du silex, surtout en l’absence de silex originaire de Combe d’Ain sur le Plateau suisse. Cette absence de circulation de silex entre Combe d’Ain et Plateau suisse soulève le problème de l’existence éventuelle de sites NMB récents situés plus à l’est de la Combe d’Ain, entre

les villes actuelles de Pontarlier et Besançon, dont les habitants auraient également pu entretenir des relations avec le Plateau suisse et faire partie du réseau d’échanges du silex de Mont-Les-Étrelles.

L’hypothèse de J. Affolter (2002) d’une voie de diffusion du silex de Mont-Les-Étrelles gagnant Pontarlier en remontant le Doubs depuis Baume- Les-Dames expliquerait que le silex de Mont-Les- Étrelles se trouve assez abondamment dans la série Cortaillod classique de Hauterive-Champréveyres.

Elle est pourtant remise en cause par la disparition de ce silex dans les séries plus récentes de Twann ou d’Auvernier, disparition qui correspondrait alors à un abandon de cette voie de passage. Il semble au Figure 9 — Variations, en fréquence relative, des composantes étudiées à l’échelle régionale au cours du Néolithique moyen II suivant la périodisation obtenue sur la base de la céramique et d’après les données de la figure 3 avec les migrations de potières et les variations de style céramique, les types de supports du silex liés aux influences NMB ou Cortaillod et les provenances du silex pour les trois gisements individualisés.

Cortaillod classique NMB ancien 3800-3740 av

. J.-C.

Cortaillod moyen NMB moyen 3740-3660 av

. J.-C.

Cortaillod tardif NMB récent 3650-3500 av

. J.-C.

Cortaillod Port-Conty 3500-3380 av. J.-C.

Sud Jura Nord Jura Mont-Les-Etrelles

Sud Jura Nord Jura Mont-Les-Etrelles

Sud Jura Nord Jura Mont-Les-Etrelles

Sud Jura Nord Jura Mont-Les-Etrelles style

NMB style Cortaillod

style NMB

style Cortaillod

style NMB

style Cortaillod

style NMB

style Cortaillod

éclats lames/

lamelles

éclats lames/

lamelles

éclats lames/

lamelles

éclats lames/

lamelles

Céramique

styles NMB/Cortaillod Silex

matières premières supports éclats/lames

(15)

moins aussi simple d’envisager une circulation du silex par le Plateau suisse et la rive nord du lac de Neuchâtel au Cortaillod classique.

De nouveau, à la fin du Néolithique moyen, au Port-Conty, les lames dominent également en Combe d’Ain, marquant un changement total de la culture matérielle qui devient semblable à celle de la région des Trois-Lacs.

Bilan et perspectives

Les éléments observés à Concise et confirmés au niveau régional montrent une certaine indépen- dance des styles céramiques par rapport à l’exploi- tation de la faune et au choix des supports du silex, ainsi que de l’approvisionnement en matières pre- mières par rapport au choix des supports du silex.

Les interprétations auxquelles ces observations nous amènent demandent évidemment à être confirmées.

La position du site de Concise lui permet d’accueillir lors d’échanges matrimoniaux ou de segmentations lignagères des individus ou des segments de popula- tion venus des régions voisines selon les possibilités de déplacement, peut-être liées à la hauteur d’eau qui ouvre ou freine le passage sur la rive nord du lac de Neuchâtel. Les matières premières importées semblent suivre une dynamique propre uniquement liée aux possibilités de déplacement, tandis que le choix des produits finis sur ces mêmes matières premières induit des importations orientées des supports suivant les choix culturels ou fonction- nels des utilisateurs. Les potières se déplacent lors d’échanges matrimoniaux, sans que les différences culturelles ne semblent faire opposition aux unions.

Le Jura n’est pas une barrière infranchissable et les échanges se font au travers des passages. Les enti- tés culturelles se forment essentiellement selon la topographie et les facilités de déplacements avec des zones tampons entre ces entités. En suivant ce raisonnement, en période de stabilité démogra- phique, sur des régions contiguës sans obstacle, on

obtiendrait rapidement une homogénéisation de la culture matérielle avec le même mode d’échanges et de déplacement des populations d’une communauté villageoise à l’autre, par échanges de matières pre- mières, échanges matrimoniaux ou segmentations lignagères. Le Port-Conty montre une situation dif- férente avec de véritables déplacements de popu- lation, assimilables à leur échelle à des invasions, repérables par des changements de toutes les com- posantes de la culture matérielle, sans mélange des types (Pétrequin, 1986). Ils semblent liés à une pres- sion massive exercée depuis l’est par les populations du Pfyn, puis du Horgen, dont on suit la progres- sion d’est en ouest sur le Plateau suisse (Honegger, 2001 ; Knopf, 2002).

Ces interprétations induisent également que les sociétés en présence sont lignagères, exogames et patrilocales, selon la terminologie ethnogra- phique usuelle (par exemple Testart 2005), ce qui demande évidemment à être conforté par d’autres études. Concise et son potentiel d’études spatiales, mais aussi l’ensemble de la région des Trois-Lacs et de la Combe d’Ain avec leur matériel abondant et finement sérié, si ce n’est précisément daté, sont un terrain d’étude particulièrement favorable et qui le serait encore plus en comblant le vide d’informations concernant le NMB récent à l’est de la Combe d’Ain, de l’autre côté de la trouée de Vallorbe-Pontarlier.

Ainsi, la possibilité d’individualiser les techniques, les matières premières, les formes et les fonctions par maisonnée, presque par individu, amènera à préciser encore quels éléments de la culture maté- rielle sont liés et quels en sont les responsables. Ceci conduira à appréhender plus précisément l’identité des artisans, tant il semble exister une répartition des tâches selon les genres, les âges ou autre. En examinant les cultures matérielles selon la topogra- phie, pour des sites contemporains, on précisera les modalités de déplacement et les liens entre popula- tions, ainsi que les réseaux d’échanges et leur mode de fonctionnement.

Bibliographie

Affolter J.

2002 : Provenance des silex préhistoriques du Jura et des ré- gions limitrophes. Archéologie neuchâteloise, n° 28, Neuchâ- tel, Service et musée cantonal d’archéologie , 2 vol., 341 p.

Arnold D.E.

1985 : Ceramic Theory and Cultural Process. New studies in ar- chaeology, éd. Cambridge University Press, Cambridge, 268 p.

Burri E.

2003 : Cartographie des composantes stylistiques de la cé- ramique dans le Delta intérieur du Niger (Mali). Bulletin du Centre genevois d’anthropologie, n° 6, p. 68-93.

2007 : La céramique du Néolithique moyen : analyse spatiale et histoire des peuplements. In : La station lacustre de Concise, vol. 2. Cahiers d’archéologie romande, n° 109. Lausanne, 312 p.

(16)

Chauvière F.-X.

2010 : Le travail de l’os, de l’ivoire et de la dent. In : Winiger, A., Bullinger J., Burri E., Chauvière F.-X., Maytain S., La station de Concise, vol. 3. Cahiers d’archéologie romande, n° 119. Lau- sanne, p. 93-132.

Chiquet P., Burri E.

À paraître : Structuration de l’espace au Néolithique moyen à Concise (Vaud, Suisse). Styles céramiques et faune comme marqueurs d’identité ? In : Le peuplement de l’Arc jurassien de la Préhistoire au Moyen-Age. Colloque JAFAG, Delle et Boncourt, 16-18 novembre 2007.

Ceuninck G. de

1996 : De la production à la consommation de céramique. In : Gal- lay A., Huysecom E., Mayor A., Ceuninck G. de. (dir.), Hier et aujourd’hui, des potières et des femmes : céramiques tradition- nelles du Mali. Catalogue d’exposition, Museum d’histoire na- turelle, Genève, juin-octobre 1996. Document du Département d’anthropologie et d’écologie n° 22, Genève, p. 60-67.

Gelbert A.

2003 : Traditions céramiques et emprunts techniques dans la val- lée du fleuve Sénégal. Collection « Référentiels », éd. Maison des Sciences de l’Homme/Épistèmes, Paris, 104 p., 1 CD-Rom.

Hafner A., Suter P. J.

2000: -3400. Die Entwicklung der Bauerngesellschaften im 4.

Jahrtausend v.Chr. Am Bielersee aufgrund der Rettungsgra- bungen von Nidau und Sutz-Lattrigen. Ufersiedlungen am Bie- lersee n° 6, éd. Berner Lehrmittel- und Medienverlag, Berne, 237 p., 115 fig., 82 tab., 64 pl., 1 CD-Rom.

Honegger M.

2001 : L’industrie lithique taillée du Néolithique moyen et final de Suisse. Monographies du CRA n° 24, CNRS Éditions, Paris, 353 p.

Hurni J.-P., Orcel C., Tercier J.

2008 : Méthode de datation dendrochronologique. In : Wini- ger A. Stratigraphie, datations et contexte environnemental.

La station lacustre de Concise, vol. 1. Cahiers d’archéologie romande, n° 111, Lausanne, p. 111-118.

Jammet-Reynal L.

2006 : La céramique de Clairvaux VII (Jura, France) dans son contexte régional. Typologie, étude quantitative et sériation.

Travail de diplôme, Université de Genève, Département d’an- thropologie et d’écologie, 2 vol.

Jeunesse C., Pétrequin P., Piningre F.

1998 : L’est de la France. In : Guilaine J. (dir.), Atlas du Néoli- thique européen, 2A : L’Europe occidentale. ERAUL n° 46, Ser- vice de préhistoire de l’Université, Liège, p. 501-584.

Knopf Th.

2002 : Kontinuität und Diskontinuität in der Archäologie: Quel- lenkritisch-vergleichende Studien. Tübinger Schriften zur Ur- und Frühgeschichtlichen Archäologie, n° 6, éd. Waxmann, Münster, New York, München, Berlin.

Maggetti M., Nungässer W.

1981 : Zur Herkunft der Fossilien in den Fundschichten und den keramischen Scherben der Cortaillod-Kultur von Twann.

In : Stöckli W.E. (dir.), Die Cortaillod-Keramik der Abschnitte 6 und 7. Die neolithischen Ufersiedlungen von Twann, vol. 10.

Staatlicher Lehrmittelverlag Berne, p. 42-43.

Magny M.

2008 : Les variations holocènes du niveau du lac de Neuchâtel enregistrées par la séquence sédimentaire de Concise, et leurs relations avec les habitats du Néolithique et de l‘âge du Bronze.

In : Winiger A. (dir.), Stratigraphie, datations et contexte envi- ronnemental. La station lacustre de Concise, vol. 1. Cahiers d’ar- chéologie romande, n° 111. Lausanne, p. 79-109.

Maigrot Y.

2005 : L’industrie en os en en bois de cerf. In : Pétrequin P., Pé- trequin A.-M. (dir.), Clairvaux-les-Lacs (Jura). Site Néolithique de CL XIV. Fouille programmée 2003-2004, rapport de syn- thèse. Besançon, Université de Franche-Comté, Laboratoire de chronoécologie, inédit, p. 251-288.

Maytain S.

2010 : Le bois de cerf: approches typologique, technologique et spatiale. In : Winiger, A., Bullinger J., Burri E., Chauvière F.-X., Maytain S., La station de Concise, vol. 3. Cahiers d’ar- chéologie romande, n° 119. Lausanne, p. 51-92.

Pétrequin A.-M., Pétrequin P.

1984 : Habitat lacustre du Bénin. Une approche ethno-archéo- logique. Recherche sur les civilisations, Mémoire n° 39, Paris, 147 p., 75 fig., 110 pl.

Pétrequin P. (dir.)

1986 : Les sites littoraux néolithiques de Clairvaux-les-Lacs (Jura), 1. Problématique générale. L’exemple de la station III.

Éd. Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 404 p.

1989 : Les sites littoraux néolithiques de Clairvaux-les-Lacs (Jura), 2. Le Néolithique moyen. Éd. Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 508 p.

Pétrequin P., Gallay A. (dir.)

1984 : Le Néolithique moyen Bourguignon (N.M.B.). Colloque de Beffia (Jura, France), 4 et 5 juin 1983. Imprimerie du

« Journal de Genève », Genève, 190 p.

Pétrequin P., Jeunesse C. (dir.)

1995 : La hache de pierre. Carrières vosgiennes et échanges de lames polies pendant le Néolithique (5400-2100 avant J.-C.).

Éd. Errance, Paris, 131 p.

Pétrequin P., Pétrequin A.-M. (dir.)

2005a : Clairvaux-les-Lacs (Jura). Site Néolithique de CL XIV.

Fouille programmée 2003-2004, rapport de synthèse. Univer- sité de Franche-Comté, Laboratoire de chronoécologie, Be- sançon, inédit, 378 p.

2005b : Clairvaux-les-Lacs (Jura). Site Néolithique de CL VII. Fouille programmée 2005 - Première année. Université de Franche- Comté, Laboratoire de chronoécologie, Besançon, inédit, 196 p.

Piningre J.-F.

1989 : Les industries lithiques du niveau V. In  : Pétrequin P.

(dir.), Les sites littoraux néolithiques de Clairvaux-les-Lacs (Jura), 2. Le Néolithique moyen. Éd. Maison des Sciences de l’Homme, Paris, p. 295-308.

Schibler J., Chaix L.

1995 : L’évolution économique sur la base de données archéozoo- logique. In : Stöckli W.E., Niffeler U., Gross-Klee E. (dir.), Néoli- thique. SPM 2 : La Suisse du Paléolithique à l’aube du Moyen-Age.

Éd. Société Suisse de Préhistoire et d’Archéologie, Bâle, p. 97-120.

Références

Documents relatifs

Compte tenu du potentiel exceptionnel de ce site, nombreuses sont les disciplines aujourd’hui mises à contribution. L’archéozoologie est au nombre de celles-ci. Pour l’instant,

Ceci dénote d’influences septentrionales plutôt anciennes, mais ne semble pas lié au NMB (p. A ces éléments s’ajoute un fond arrondi appartenant certainement à une jarre

On note, au sein de cette importante séquence, une forte présence de céramiques de type NMB dans plusieurs villages cortaillod datés entre 3869 et 3540 av.. Ceci permet d'ores et

C’est dans les zones de Champ Vully Sud (CVS et Champ Vully Est (CVE), à l’est de la saignée de l’ancienne gravière, que les niveaux protohisto- riques

Si Ferguson G. dans Diglossia recense les situations dans lesquelles la variété H est utilisée et celle où la variété L est employée dans la so- ciété diglossique, Gumperz

Dans les deux autres régions, sa présence est anecdotique, et cela même dans des gisements ayant fait l’objet d’un tamisage ou ayant en tout cas livré un certain nombre de

En italique et entre parenthèses est donné le nombre de fragments de bois de cervidés que nous avons examinés. anatomie/espèce

Plan de répartition des remontages osseux de type "collage" de l'ensemble E4A, superposé au plan représentant les principales accumumlations établies sur la base du nombre